OUT 1 : Noli me tangere
▻http://lunivers.org/evenement/out-1-noli-me-tangere-3
Une occasion rare de (re)découvrir l’intégrale de ce film-fleuve de Jacques Rivette en version restaurée !
OUT 1 : Noli me tangere
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Une occasion rare de (re)découvrir l’intégrale de ce film-fleuve de Jacques Rivette en version restaurée !
OUT 1 : Noli me tangere
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Une occasion rare de (re)découvrir l’intégrale de ce film-fleuve de Jacques Rivette en version restaurée !
OUT 1 : Noli me tangere
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Une occasion rare de (re)découvrir l’intégrale de ce film-fleuve de Jacques Rivette en version restaurée !
Jeanne Favret-Saada, l’irréligieuse
▻http://www.lemonde.fr/livres/article/2017/10/26/jeanne-favret-saada-l-irreligieuse_5206072_3260.html
L’anthropologue a signé en 1977 un grand livre sur la sorcellerie en Mayenne. Elle s’intéresse désormais aux questions de blasphème et aux « cabales dévotes » dans le monde contemporain. Son nouvel essai en témoigne
Une jeune agrégée de philosophie vite passée du côté des sciences sociales (qu’elle enseigna au début des années 1960 à l’université d’Alger, où elle succédait à Pierre Bourdieu) : le parcours de Jeanne Favret-Saada aurait pu être parfaitement rectiligne. Quand on s’étonne qu’elle n’ait pas soutenu de thèse et n’ait pas cherché dans quelque territoire inconnu l’initiation attendue de tout anthropologue, elle répond en souriant qu’en Mai 68, elle avait fait sa propre révolution.
Nommée à Nanterre, la voici qui décide de choisir pour terrain d’exploration… la France : « Il fallait être là… » L’un de ses étudiants, pion dans un lycée de Laval, lui parle de l’atmosphère de violence qui régnait alors dans le bocage mayennais. En 1969, elle décide d’y mener une enquête sur la sorcellerie : « J’ai toujours abordé le social par sa mise en crise, confie-t-elle. Je suis arrivée sur place le jour de la Toussaint, et j’ai été saisie par l’atmosphère qui y régnait : toute une région célébrait la mort. »
D’emblée, elle se heurte au silence : la sorcellerie, comme n’importe quelle superstition, ce sont les autres qui en sont victimes… Pour cette ethnographe formée à une stricte neutralité, impossible toutefois de s’en tenir à un rôle d’observatrice. C’est que, en sorcellerie, la parole ne se limite jamais à informer : elle est directement action, et action violente, devant entraîner la mort. Une fascinante révolution méthodologique survient alors, à la faveur d’un quiproquo : un jour, des paysans prennent la chercheuse pour une désensorceleuse ; la voici embarquée dans un incroyable « procès de parole », dont elle tirera Les Mots, la mort, les sorts (Gallimard, 1977), devenu un classique de l’anthropologie.
Ces émotions individuelles ou collectives, un terrain d’études privilégié
Affronter la part de violence qu’impliquent les rapports sociaux, c’est bien ce qui définit l’approche de Favret-Saada, dont la présence est pourtant faite d’écoute, de douceur, de retenue. Pour elle, qui a également exercé en tant que psychanalyste pendant près de vingt ans, ces émotions individuelles ou collectives que nous ignorons, parce que nous n’y voyons que superstitions ou bigoterie, sont un terrain privilégié.
Rien d’étonnant donc à ce que, en 1989, Jeanne Favret-Saada ait choisi de consacrer un séminaire aux accusations de blasphème, premier jalon de l’essai qu’elle publie aujourd’hui : Les Sensibilités religieuses blessées. Longtemps, ses collègues jugeront son nouvel objet de recherche aux marges de la discipline, comme si les cabales religieuses récentes provenaient d’un monde encore plus éloigné que celui de la sorcellerie.
« En octobre 1988, je logeais au-dessus du cinéma Espace Saint-Michel, à Paris, auquel des intégristes ont mis le feu pour protester contre La Dernière Tentation du Christ, de Scorsese. Très peu après, à Londres, c’était l’affaire Rushdie. J’ai immédiatement pensé : “Ces crises sont notre avenir pour longtemps.” J’ai donc enquêté sur ces deux affaires, à Paris et à Londres puis, en 2005, au Danemark, sur les visages de Mahomet publiés dans Jyllands-Posten. » Mais l’essai qu’elle en tire deux ans plus tard (Comment produire une crise mondiale avec douze petits dessins, Les Prairies ordinaires, 2007 ; rééd. Fayard, 2015) ne rencontre pas l’écho mérité. Idem pour Jeux d’ombres sur la scène de l’ONU (L’Olivier, 2010), où elle détaille les manœuvres par lesquelles, à la fin des années 1990, l’Organisation de la conférence islamique (OCI) a opposé l’idée de « diffamation des religions » à la déclaration des droits de l’homme.
Jeanne Favret-Saada se heurte alors à un déni paradoxal : la sorcellerie paraissait assez « exotique » pour éveiller notre curiosité ; mais sur l’activisme de groupes dévots que nous côtoyons sans les voir, nous préférons les discours sensationnalistes. « C’est pourtant une tâche de l’anthropologie : montrer des catégories de gens que nos préjugés nous ont rendus invisibles. Il existe parmi nous des croyants révulsés par le pluralisme des sociétés sécularisées, et certains parmi eux sont prêts à se mobiliser. Or nous les traitons comme des fantômes du Moyen Age. »
Cabales chrétiennes
Croyait-on, en effet, que le blasphème relevait des livres d’histoire ? Jeanne Favret-Saada montre qu’il n’en est rien. Son enquête a pour point d’arrivée les crises spectaculaires survenues dans le monde musulman depuis la parution, en 1988, des Versets sataniques, de Salman Rushdie (Christian Bourgois, 1989).
Mais l’essentiel de sa démonstration porte sur une série de cabales chrétiennes que l’on croyait déjà bien connaître, de La Religieuse, de Jacques Rivette (1966), jusqu’à La Dernière Tentation du Christ, de Martin Scorsese. « Les musulmans ont hérité d’une stratégie mise en place depuis plus de vingt ans par des activistes chrétiens afin d’adapter l’accusation de blasphème à nos sociétés pluralistes, dit-elle. Car les dévots ont peu à peu compris qu’il ne fallait plus se présenter comme la majorité morale, mais au contraire comme une minorité discriminée, autrement dit retourner les droits de l’homme et l’antiracisme (qu’ils exècrent) à leur profit en se présentant comme des victimes, heurtées dans leur sensibilité religieuse. »
Les attaques lancées contre Je vous salue Marie (version moderne de l’histoire de la Vierge, par Jean-Luc Godard), en 1985, en offrent un exemple. Comme Mgr Lefebvre peu de temps avant lui, Bernard Antony, figure du Front national, avait fustigé un « racisme antifrançais et antichrétien », et exploité la loi Pleven de 1972 qui sanctionnait l’hostilité envers un individu ou un groupe en raison de ses origines religieuses, ethniques ou raciales.
Mais la réception du film de Godard montra également que les lignes commençaient à bouger : si les intégristes fustigèrent le film, le public catholique, lui, s’enthousiasma, et l’épiscopat se montra prudemment favorable. Ironie supplémentaire : c’est la presse de gauche qui éreinta Je vous salue Marie, que le cinéaste finit par retirer des écrans italiens lorsque Jean Paul II déclara que le film blessait les « sentiments religieux des croyants ». Ultime victoire des « croisés » : si le président du tribunal de grande instance de Paris, Pierre Drai, rejeta la demande d’interdiction du film, il introduisit néanmoins un droit au « respect des croyances », véritable cheval de Troie des cabales dévotes.
Ce que notre « modernité » nous cache
« Dans le christianisme, note Favret-Saada, le blasphème comme “traitement indu” infligé à une entité sacrée relève du juge religieux. Aujourd’hui, c’est un dévot (ou un groupe de dévots) qui porte ce jugement, mais devant l’opinion publique et une justice démocratique. Là encore, il existe une scène de parole, qui déclenche un dispositif contraignant tous les autres acteurs sociaux à prendre position, souvent malgré eux. » En particulier la hiérarchie catholique, adroitement mobilisée lors de l’affaire de La Religieuse mais beaucoup plus réticente par la suite, sous l’effet de l’aggiornamento post-Vatican II. Toute l’ironie de telles affaires est qu’aucun des cinéastes attaqués n’entendait tenir un propos antichrétien ou même anticlérical.
De la sorcellerie aux dévots contemporains, Jeanne Favret-Saada est allée toujours plus loin dans son implication. Discrète comme elle, son œuvre est essentielle parce qu’elle fait apparaître ce que notre « modernité » nous cache. L’anthropologie n’y est plus simple observation, mais intervention. « Les Sensibilités religieuses blessées est un livre politique, oui, c’est vrai, conclut-elle, mais en tant que tout chercheur est engagé dans le parti de la liberté d’expression. »
Si l’accusation de blasphème est devenue incompatible avec la liberté d’expression, les coalitions dévotes, chrétiennes depuis les années 1960, puis musulmanes à partir de la fin des années 1980, n’en sont pas moins parvenues à imposer l’idée que certaines œuvres blessaient les « sensibilités religieuses ».
Il y a plus de vingt ans de cela, Jeanne Favret-Saada avait consacré un séminaire à la plus célèbre histoire de censure au cinéma : celle qui concerna le film que Jacques Rivette avait tiré, en 1966, de La Religieuse, de Diderot (1796). A l’époque toutefois, elle était guidée par l’historien Emile Poulat. Lequel (aveuglement ou respect d’une sorte d’omerta ?) avait formellement écarté l’hypothèse d’un complot décidé au plus haut niveau. Depuis, l’accès à plusieurs fonds d’archives a prouvé que, sans l’intervention secrète du cardinal Feltin auprès du président de Gaulle, jamais les quelques « croisés » à la manœuvre ne seraient parvenus à faire interdire un film – au demeurant fort respectueux – avant même son tournage…
L’essai de Jeanne Favret-Saada prend lui-même une dimension épique lorsqu’il est question des mobilisations – dont l’ampleur stupéfie – contre La Dernière Tentation du Christ, de Martin Scorcese, de 1983 jusqu’à la sortie du film en France en 1988. Trois univers s’y heurtent violemment : les dévots, dont l’image rétrograde masque l’extrême détermination ; les autorités ecclésiastiques, prises entre l’activisme de ces minorités et l’adaptation au monde contemporain ; enfin le monde de la culture, à des années-lumière de religieux qui lui paraissent, à chaque affaire, venir droit du Moyen Age, et dont il sous-estime dès lors l’influence.
Car les dévots ont peu à peu compris qu’il ne fallait plus se présenter comme la majorité morale, mais au contraire comme une minorité discriminée, autrement dit retourner les droits de l’homme et l’antiracisme (qu’ils exècrent) à leur profit en se présentant comme des victimes, heurtées dans leur sensibilité religieuse.
Même technique pour les #masculinistes qui se font passé pour des victimes. Sois disant victimes des divorces, victimes de ne plus pouvoir « séduire » ou de prétendue « misère sexuelle » et « enfants dans le dos ». Ils sont souvent religieux mais pas toujours.
Sur les nouvelles méthodes des militant·e·s religieux voire aussi ceci :
La croisade « anti-genre », du Vatican aux Manifs pour tous - entretien avec Sara Garbagnoli et Massimo Prearo
▻http://feministesentousgenres.blogs.nouvelobs.com/archive/2017/10/03/la-croisade-anti-genre-du-vatican-aux-manifs-pour-tous-entre-607259.html
Nous nous inscrivons dans le sillage des recherches qui sont menées dans de nombreux pays depuis le début des années 2010 sur ces mobilisations. David Paternotte et Roman Kuhar ont dirigé un ouvrage collectif, Anti-gender Campaigns in Europe, qui vient d’être publié [5] et qui, très bonne nouvelle, sera bientôt traduit en français. En analysant quinze cas nationaux différents, ce livre constitue un formidable outil pour comprendre ce qui est en train de se passer dans un nombre toujours croissant de pays. Les répertoires d’actions de ces militant-e-s traversent les frontières, circulent et s’hybrident, grâce à l’implication d’organismes supranationaux tels le World Congress of Families ou à travers des échanges plus informels entre groupes conservateurs ou traditionalistes de différents pays. Il s’agit, en fait, d’un vaste mouvement réactionnaire transnational qui utilise une rhétorique élaborée par le Vatican dès le milieu des années 1990. Il la décline selon des spécificités liées aux histoires nationales, avec l’appui des réseaux de l’activisme anti-avortement, des mouvements ecclésiastiques, des groupes d’extrême-droite locaux. L’opposition au « gender » constitue une « colle symbolique », pour reprendre l’expression de Andrea Peto, Eszter Kováts et Maari Põim [6], qui permet à différents groupes et acteurs conservateurs, d’extrême droite, traditionalistes ou populistes, de collaborer, malgré leurs différences, voire leurs antagonismes. Il faut, donc, que l’analyse prenne toujours en compte, et en même temps, la dimension transnationale de ces mouvements et leurs spécificités nationales.
Massimo Prearo : Dans notre livre, nous mettons en évidence comment, par exemple, la reconnaissance des études de genre dans l’université française a empêché, dans une certaine mesure, les « anti-genre » d’utiliser la rhétorique du « gender » comme ovni provenant des campus nord-américains. La circulation de la notion de genre, déjà présente en France, a entravé en quelque sorte l’usage déformé qu’en font les « anti-genre », même si, dans le débat public, on voit bien comment on continue à parler de « la théorie du genre » sans questionner la provenance de cette expression. En Italie, la présence fragile et la faible reconnaissance des études de genre ainsi que l’hégémonie du courant féministe différentialiste, au contraire, a permis une réelle « contamination » de la part des mouvements « anti-genre » du discours public. Tout le monde, y compris la grande partie des militant-e-s LGBTQI, d’ailleurs, adoptent les expressions (vides de sens) « le gender » (en anglais) ou « ideologia gender ».
Le Vatican n’est pas seulement misogyne, mais, malgré ce qu’il dit, foncièrement antiféministe. Le dispositif discursif « anti-genre » vise au premier chef les féministes (anti-essentialistes) que le Vatican rebaptise – à travers une stratégie, encore une fois, d’étiquetage déformant – les « féministes du gender ». Il leur oppose un « nouveau féminisme » censé célébrer les vertus de « la différence sexuelle ». Il faut dire aussi que, au-delà du fait que le genre est une arme qui dénaturalise, le Vatican s’en prend à cette notion parce qu’elle n’est pas seulement un concept qui, avec ses différentes définitions, renvoie à diverses théories sur la nature sociale des groupes de sexe et, plus généralement, à un champ d’études. Le genre est aussi une catégorie mobilisée par le droit, l’administration, les instances politiques. Le Vatican a donc tenté de faire d’une pierre plusieurs coups. Cibler le genre – comme concept, comme théorie, comme champ, comme catégorie politique – est bien pratique car ça permet d’atteindre beaucoup de monde. Cela dit, l’opposition du Vatican au genre ne se caractérise pas seulement par sa précocité et par sa force, mais aussi par le type de riposte mis en place. Le Vatican s’oppose au concept de genre en créant un pseudo-concept, qu’il fabrique à travers des techniques de déformation et des mésusages conceptuels sous la forme d’un répertoire d’étiquettes telles que « la-théorie-du-genre », « idéologie du genre » ou « le gender », contre lesquelles il mène une bataille acharnée. Cet étiquetage a trois fonctions politiques principales : construire un ennemi unique et épouvantable, fédérer un front de mobilisation, en permettant de nouvelles connexions entre différents groupes conservateurs, et créer une vague de panique morale autour d’une prétendue « colonisation idéologique » dont les premières victimes seraient les enfants, mais aussi les habitant-e-s des pays anciennement colonisés. La référence notamment aux pays d’Afrique qui seraient à nouveaux « colonisé-e-s », cette fois de manière sournoise par « le lobby gay », revient constamment dans le discours des « anti-genre ». Il n’est pas anodin que le Quatrième Rapport annuel de la doctrine sociale de l’Église ait été consacré à la question de ce que le Vatican appelle « la colonisation de la nature humaine ». Il est intéressant de voir comment, tout en mobilisant la notion de « colonisation » contre ses adversaires, le Vatican s’inscrit dans la vaste cohorte des défenseurs d’une « théorie positive de la colonisation ». Dans ce texte, on lit que : « L’idéologie du gender est un nouveau colonialisme de l’Occident sur le reste du monde. Parmi beaucoup d’aspects négatifs, l’ancienne colonisation en a eu aussi d’héroïques (sic !). Elle était animée par un désir d’exporter quelque chose de significatif (re-sic !), tandis que cette nouvelle colonisation occidentale n’est que l’exportation du néant ». Il ne faut pas beaucoup de lignes aux rédacteurs de cet ouvrage pour exprimer, à la fois, leur sexisme, leur homophobie, leur transphobie et leur racisme.
Cette métamorphose a notamment été élaborée tout au long du pontificat de Jean-Paul II (1978-2005) et se caractérise par un changement de référence : de la soumission des femmes aux hommes, on passe à l’égalité dans la différence et à la #complémentarité entre les sexes.
La notion de « nationalisme sexuel » a été théorisée, sous l’impulsion des études intersectionnelles et post-coloniales, pour nommer les articulations, les imbrications entre le processus de construction de l’« identité nationale » d’un pays et l’élaboration d’une norme sexuée et sexuelle pensée comme « naturelle », « normale », légitime au sein d’un tel contexte. Ce processus s’accompagne d’une racisation contextuelle des groupes exclus de cette norme nationale. Une telle notion nous a paru utile pour montrer comment le discours « anti-genre » du Vatican est porteur d’une forme bien spécifique de nationalisme sexuel qui combine l’exclusion des couples et des familles LGBTQI et celle des personnes musulmanes.
Ce « nationalisme sexuel » se trouve sous les appellation de « séduction à la française » ( beaucoup utilisé pendant l’affaire DSK et réactualisé par les misogynes actuels) ou « gauloiserie » (le mot gauloiserie viens d’une collection d’almanach porno du XVIIIeme ), la prétendue « courtoisie » et « galanterie » mis en opposition à un « puritanisme anglo-saxon » ou le machisme des « garçons arabes ».
D’un côté, une telle réussite tient aux déguisements de ce discours : il s’affiche comme séculier, scientifique et même féministe, alors qu’il est religieux, doctrinaire et contre-révolutionnaire. De l’autre, il s’étaye sur le sens commun et la croyance en la naturalité de la différence et dans la complémentarité entre les sexes, que cette rhétorique ravive et sur laquelle elle se fonde.
Un balai tombe dans l’escalier du garage
Et déclenche une suite curieuse
Notamment une excursion en montagne entre urophiles
Dimanche matin
Café free jazz écrire
On devrait toujours être dimanche
La liste des morts
Dans Fantômes
Est encore longue
François Morellet, Martin Gray, Guy Hamilton
Ronit Elkabetz, Imre Kertèsz, Jim Harrison
Johan Cruyff, oui, un manchot, fameux
À la fin de Fantômes dans le fichier
Les noms des morts que je dois encore évoquer
Tels un réservoir de récits et de fictions
Keith Emerson, Nana Vasconcelos, George Martin
Raymond Samuel Tomlinson, Nancy Reagan,
François Dupeyron, Umberto Eco, Jacques Rivette
Ludovic Janvier, Ettore Scola, Glenn Frey
David Bowie, Pierre Boulez, Paul Bley
Vilmos Zsigmond, André Turcat, Michel Galabru
Michel Galabru,
Michel Delpech
David Douche
Et quand je gomme un nom de cette liste
Après avoir écrit le paragraphe le concernant
J’ai le sentiment d’une suppression terrible
Je fais une pause pour aller au marché
Je me garde Nana Vasconcelos
Pour m’y remettre, en écoutant la Serpillère
La wassingue de Vasconcelos
Nancy Reagan me redonne des bribes
De Robert Heinecken (1930-2005)
Dupeyron me ramène dans le Bronx
Umberto Eco à Chicago
Éric Chevillard devient un tueur en série
▻http://www.desordre.net/musique/jarrett_you_dont_know_what_love_is.mp3
Moment ataraxique
Plier le linge
En écoutant Jarrett au Blue Note
Après
J’arrête
Jarrett
Salade de haricots plats et œufs
Tomates-cerises mozzarelle
Courgettes crues à la menthe
Haïkus
De salades !
Annonce-je
Émile revient avec une coupe de manchots
Les filles protestent contre mes préjugés
Même les All Blacks ont ce genre de coupe : on rit
Mes filles aiment bien
Quand je leur parle de rugby
Ça les fait rire (ce sont de drôles de filles)
Une partie d’échecs longtemps
Tendue entre Emile et moi
Et soudain, un déluge d’échanges
Je pense y avoir gagné un pion
Emile me crucifie d’une fourchette
Sa pointe est remarquable, j’abaisse mon roi
Il monte se coucher
C’est quoi déjà mon code pin
Joueur d’échecs avec mémoire atrophiée
J’hésite un peu à regarder
La fin de Ma Mère
Pas envie de faire des cauchemars
Le cinéaste Hervé Le Roux est mort
▻https://projection-publique.com/2017/07/28/le-cineaste-herve-le-roux-est-mort
C’est une nouvelle infiniment triste que l’annonce de la mort d’Hervé Le Roux. Pour ceux qui ont connu son humour, sa délicatesse, son attention aux autres, sa curiosité du monde et des films. Pour ceux qui, même sans l’avoir rencontré, ont lu ses critiques toujours si fines et stimulantes, dans les Cahiers du #cinéma des années 1980. Mais, au-delà, parce que cette disparition est à la fois un symptôme, et l’ombre portée d’une autre disparition, qu’il avait racontée mieux que personne.
Le symptôme est celui d’une difficulté à créer, à expérimenter, qui existe aussi dans ce pays. Hervé Le Roux était cinéaste, et s’il n’a signé que trois films entre ses débuts en 1993, avec Grand Bonheur, et sa mort à 59 ans, ce 28 juillet, c’est que contrairement à une idée trop répandue, il reste difficile de faire des films dans ce pays dès lors qu’on sort des sentiers battus.
(...)
L’autre raison, celle pour laquelle Hervé Le Roux aura connu une éphémère reconnaissance, concerne son deuxième film, le grand documentaire qu’il aura réalisé entre ses deux fiction, Grand Bonheur et On appelle ça… le printemps (2001). En 1996, #Reprise inventait une inoubliable enquête, à partir de Reprise du #travail aux #usines #Wonder, le film réalisé en juin 1968 par Jacques Willemont.
Dans ce court métrage dont Jacques Rivette a pu dire que c’était le seul grand film de #Mai_68, on voyait et on entendait une jeune femme ouvrière chez Wonder crier sa fureur et son désespoir de l’échec de la grève, son refus de rentrer la tête basse, entre les contremaîtres et les permanents syndicaux exhortant à la reprise du travail. Belle et sauvage, vibrante de vie et de colère.
J – 169 : Comme de très nombreuses personnes, et certaines nettement plus cinéphiles que moi, je n’avais jamais vu Kapo de Gilo Pontecorvo, en dehors du court extrait du fameux travelling qui a donc déclenché l’ire de Jacques Rivette dans un texte devenu célèbre des Cahiers du cinéma . Le travelling je l’avais déjà vu plusieurs fois, je me l’étais repassé plusieurs fois sur des sites de partage de fichiers vidéographiques - je crois que l’on appelle cela des tubes - et d’ailleurs la première fois je m’étais dit que la foudre de Rivette avait peut-être été disproportionnée, la description du travelling en question avait fait germer dans mon imagination des images nettement plus outrées encore. Quand bien même, je me disais qu’il y avait chez Rivette une certaine acuité visuelle et critique pour avoir été aussi réactif à quelque chose qui ne saute pas aux yeux, je me disais même qu’avec des sentinelles aussi attentives, nous, les lecteurs des Cahiers , pouvions dormir les yeux fermés sur l’oreiller.
Mon insistance toute personnelle, mentionnant la fameux travelling et sa critique, dans mon texte Arthrose (Spaghetti), d’en obtenir l’extrait pour l’insérer dans mon projet interactif, m’aura donc poussé à trouver une copie de ce film.
Et du coup à la regarder.
Et j’ai été effaré.
En fait le travelling , le fameux travelling , est ce qu’il y a de plus anodin, de presque moins fautif dans ce film qui est une horreur, une abomination.
Le film date de 1961. De même sa critique par Rivette.
En 1961, la perception historique que l’on a de la destruction des Juifs d’Europe - que l’on appelle pas encore de cette manière - repose essentiellement sur des regroupements de témoignages. Il faut attendre la somme de la Destruction des Juifs d’Europe de Raul Hilberg pour disposer d’une compréhension globale et historique de ces événements. Et la première édition de ce livre précieux et intelligent date justement de 1961, Pontecorvo n’a donc pas pu le lire, si tant est qu’il aurait su tirer de cette lecture quelques enseignements.
En fait, en 1961, Pontecorvo ne peut que fantasmer le camp de concentration et celui d’extermination, pour donner un exemple particulièrement fautif de cette vue myope, l’arrivée du train dans un camp d’extermination dont force est de constater qu’il ne ressemble à aucun des sept camps d’extermination, donne lieu à un premier tri dans lequel les familles sont séparées, les jeunes d’un côté, les vieux de l’autres, du coup femmes et hommes ne sont pas séparés, puis ils sont conduits vers des baraques pour y passer la nuit, après laquelle, bien reposés, sans doute, ils sont exterminés, Pontecorvo apparemment ignorant que la machine de mort à Auschwitz, notamment, fonctionne nuit et jour, et de même le jour suivant on extermine un groupe de personnes dans lequel âges et sexes sont mélangés. Et tout est à l’avenant dans ce merveilleux film d’aventure au dénouement tellement heureux, le plan d’évasion et de soulèvement aboutit.
Du coup, dans un tel massacre, je m’interroge sur ce qui a bien pu faire sursauter Rivette dans ce travelling , à moins d’imaginer que Rivette n’avait pas plus de connaissances que Pontecorvo sur l’existence des camps d’extermination, ce qui l’amène, finalement, à réagir sur un problème de grammaire cinématographique, c’est-à-dire là où sa compétence lui permet de déceler le caractère fantasmagorique et immoral du film. Chapeau.
De façon plus anecdotique. Il se trouve que j’ai connu, vaguement, un homme qui avait survécu à Auschwitz. Cet homme plus tard a eu un gendre qui cumulait d’être antisémite et révisionniste. Un jour le gendre avait demandé à son beau-père ancien rescapé, mais qu’y faisiez-vous toute la journée dans votre camp de concentration ? — les cons cela ose tout c’est d’ailleurs à cela queon les reconnait (Michel Audiard). Plein de malice le beau-père avait répondu, on s’ennuyait du matin jusqu’au soir et on trompait souvent l’ennui en faisant des parties de cartes avec nos geôliers. Il n’en fallait pas plus pour convaincre le gendre qui citait souvent cet exemple sur le fait que les camps de concentration n’étaient pas l’enfer qu’on disait qu’ils fussent.
J’ai un vrai choc en voyant Kapo , ce navet abominable qui situe son action dans un camp d’extermination, et dans lequel se trouve une scène de partie de cartes entre une détenue et un SS.
Exercice #32 de Henry Carroll : Je déclare la guerre aux conventions William Eggleston. Combattez aux côtés d’Eggleson.
on dirait que @philippe_de_jonckheere est en train de faire une cure de cinéma, merci pour le partage des approches en tout cas.
@reka en fait j’ai toujours regardé beaucoup de films. Je suis verni, j’ai un cinéma à cent mètres de chez moi qui a une très bonne programmation, le Kosmos à Fontenay, et des soirées rencontres la plupart du temps passionnantes, des fois c’est Luc Dardenne qui vient, d’autres fois c’est Maryline Baumard, là c’est un peu moins la bonne pioche, et pas très loin si cela ne suffit pas, il y a le Mélies de Montreuil, qui, depuis sa reconstruction, est sans doute le meilleur des cinémas de la région parisienne, aussi bien au niveau de la programamtion que des conditions de projection qui sont excellentes, n’étaient-ce les lumières pour indiquer la sortie de secours.
La religieuse n’est pas qu’une pâtisserie ! - RADIORAGEUSES
▻http://www.radiorageuses.net/spip.php?article624
Une émission spéciale religieuses !! Curieuses et toujours gourmandes, on est allé chercher ce qu’il pouvait y avoir derrière les clichés : qui sont-elles ? Que font-elles ? Et comment vivent-elles cette non-mixité ?
« Entre celles qui vivent retirées du monde et celles qui ne veulent plus de ce monde-là, il doit bien y avoir des passerelles » nous dit Catherine Baker.
Au menu :
– micro-trottoir sur ce que le mot « religieuse » évoque autour de nous
– extraits des Contemplatives, des femmes entre elles, livre de C. Baker
– extraits de « Ma soeur, mon amour, les religieuses lesbiennes brisent le silence »,
de R. Curb et N. Manahan
– chronique sur Soeur Sourire (Dominiqueniquenique, c’est elle)
– entretien avec des religieuses à Marseille
Discographie :
Jesus tango par Ginette Garcin
La pilule d’or par Soeur sourire
Close to distance par Guts Pie Ear shot
Break Out par Harum Scarum
I will follow BO de Sister Act
Emission diffusée sur Radio Galère, 88.4 FM, le 2 Mars 2016
Bonne écoute !
http://92.243.24.170/lcdc/2016/GangdesGazieres-2016-03-02-nonnes.mp3
Religieuses LE RETOUR !
▻http://www.radiorageuses.net/spip.php?article666
Suite au succès international du premier épisode radiophonique
La religieuse n’est pas qu’une pâtisserie,
l’émission Le Gang des Gazières vous offre un second round, honorant ce 666è article de Radio Rageuses !
– Mystiques et abbesses moyenâgeuses mais pas tant
– Portrait de Sœur Juana Inés de la Cruz
– Du gendarme à St-Tropez à Magdalen Sisters en passant par Sister Act,
pot pourri nonnes et cinéma
– Religieuses, congrégations et travail social au 19è, main d’œuvre
inépuisable au service de l’Église et de l’État,
– Bonnes sœurs, colonisation et évangélisation
Et un grand débat contre la canonisation de Mère Thérésa
Références et pour creuser... :
Des livres :
– Catholicisme, religieuses et société, Claude Langlois.
De la musique :
– Is there a we ?, de Respect my fist
– Le temps des femmes et Les pieds des missionnaires, de Soeur Sourire
– Goya, et Tragos de Lili Refrain
– Celestina, de Lhasa
Les films du pot pourri « nonnes et cinéma » :
– Haxan, la sorcellerie à travers les âges de Benjamin Christensen
– Les Anges du pêché de Robert Bresson
– La Religieuse, de Jacques Rivette
– Mère Jeanne des Anges de Jerzy Kawalerowicz
– The Magdalene Sisters de Peter Mullan
– Les Innocentes d’ Anne Fontaine
– Visions de Margarethe von Trotta
– Sister Act d’Emile Ardolino
– Nude nuns with big guns de Joseph Guzman
– des extraits de la série Un gendarme à St Tropez, avec sa nonne chauffarde
– Soeur Sourire de Stijn Coninx
Des suggestions d’écoute sur Radiorageuses pendant l’émission :
– « Enfermées au bon pasteur », Mauvais genre
– « N’est-ce pas pour ce rôle qu’elles ont été parquées, réprimées », La fille à la fenêtre
A vos cornettes !!!
http://92.243.24.170/lcdc/2016/GangdesGazieres-2016-10-05-nonnes2.mp3
#historicisation #Hildegard_von_Bingen #Juana_Inés_de_la_Cruz
Sisyphe - Cinéphiles, vos choix de films consacrés aux femmes !
▻http://sisyphe.org/spip.php?article3731
Films commentés dans Le féminin au cinéma
Amerrika (v.o. Ameerka)
À armes égales (v.o. G.I. Jane)
Aimée et Jaguar (v.o. Aimée und Jaguar)
Amour violé, L’,
Antonia et ses filles (v.o. Antonia’s Line)
Apocalypse : La 2e Guerre mondiale
Appel à la justice (v.o. The Accused)
Autopsie d’une crime (v.o. The Burning Bed)
À vif (v.o. In the Cut)
Baboussia
Bel esprit (v.o. Wit)
Belle verte, La
Brodeuses
Calendrier des girls, Le (v.o. Calendar Girls)
Camilla
Cercle, Le (version anglaise The Circle)
Ces femmes qui tuent (v.o. When Women Kill)
C’est surtout pas de l’amour : un film sur la pornographie (v.o. Not a Love Story : A Film about Pornography)
Chaos
Club de la chance, Le (v.o. The Joy Luck Club)
Comment l’esprit vient aux femmes (v.o. Born Yesterday)
Confidences trop intimes
Couleur pourpre, La (v.o. The Color Purple)
Dernière marche, La (v.o. Dead Man Walking)br>
Devenir Colette (v.o. Becoming Colette)
Du soleil plein la tête (v.o. Eternal Sunshine on the Spotless Mind)
Earth
Écoute-moi (v.o. Non ti muovere)
Emporte-moi
Étranger, L’ - Le huitième passager (v.o. Alien)
Extremities
Femmes de l’ombre, Les
Feu sacré, Le (v.o. Holy Smoke)
Filles, Les (v.o. Meisjes)
Fire
Fish Tank
Frida
Garçons ne pleurent pas, Les (v.o. Boys don’t cry)
Gazon maudit
Guerrières, Les (Born in Flames)
Harold et Maude (v.o. Harold and Maude)
Haut les coeurs !
Hors-jeu (version anglaise Offside)
Impromptu
I Shot Andy Warhol
Jardin oublié, Le : la vie et l’œuvre d’Alice Guy-Blaché
Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles
Joueuse
Jour avant le lendemain, Le (v.o. Before Tomorrow)
Julia
Lady Chatterly
Leçon de piano, La (v.o. Piano)
Légende des baleines, La (v.o. Whale Rider)
Lucie Aubrac
Marche pour la liberté, La (v.o. The Long Walk Home)
Mariages
Millénium - Le film (v.o. Man Som Hatar Kvinnor)
Millénium 3, La reine dans le palais des courants d’air (v.o. Luftslottet Som Sprangdes)
Monster
Moolaalé
Mourir à tue-tête
Notre univers impitoyable
Nous étions guerriers (v.o. Once Were Warriors)
Nuits avec mon ennemi, Les (v.o. Sleeping with the Enemy)
Paradis sur terre, Le (v.o. Heaven on Earth)
Plages d’Agnès, Les
Polytechnique
Portrait de femme (v.o. The Portrait of a Lady)
Procès de Bobigny, Le
Quatre minutes (v.o. Vier Minuten)
Reine des bandits, La (v.o. Bandit Queen)
Rosenstrasse
Sarajevo, mon amour (v.o. Grbavica)
Searching for Debra Winger
Secret est dans la sauce, Le (v.o. Fried Green Tomatoes)
Seins dans la tête, Les
Septième ciel (v.o. Wolke 9)
Sexe des étoiles, Le
Sophie Scholl : Les derniers jours (v.o. Sophie Scholl - Die Letzten Tage)
Soraida, Une femme de Palestine
Souriante madame Beudet, La
Souvenirs d’Afrique (v.o. Out of Africa)
Stella
Stoning of Soraya M., The (v. o. en farsi)
Temps de l’avant, Le
Thelma et Louise (v.o. Thelma and Louise)
Trafic humain (v.o. Human Trafficking)
Trois hommes et un couffin
Trois sœurs (v.o. Paura e amore)
Un ange à ma table (v.o. An Angel at My Table)
Une affaire de femmes
Vent du nord, Le (v.o. North Country)
Vie secrète des mots, La (v.o. La vida secreta des las palabras)
Village du péché, Le (autre titre Les bonnes femmes de Riazan)
Volonté de fer (v.o. Iron Jawed Angels)
War Zone, The
Water
Wendy et Lucy (v.o. Wendy and Lucy)
4 mois, 3 semaines, 2 jours
48 heures par jour
D’autres propositions de l’auteure
Anne Trister, Léa Pool
Années de plomb, Les, Margarethe von Trotta
Bagdad Café, Percy Aldon
Bons débarras, Les, Francis Mankiewicz
Camille Claudel, Bruno Nuytten
Chant des sirènes, Le, Patricia Rozema
Cléo de 5 à 7, Agnès Varda
Couvre-lit à l’américaine, Jocelyn Moorhouse
De l’autre côté, Fati Akin
Des marelles et des petites filles, Marquise Lepage
Femme de l’hôtel, La, Léa Pool
Fille à un million de dollars, Clint Easwood
Gorilles dans la brume, Michael Apted
Mais qu’est-ce qu’elles veulent ? Coline Serreau
Ma vie sans moi, Isabel Coixet
Norma Rae, Martin Ritt
Petites marguerites, Les, Věra Chytilová
Playing for Time, Daniel Mann et Joseph Sargent
Quatre femmes d’Égypte, Tahani Rached
Rosa Luxembourg, Margarethe von Trotta
Sans toit ni loi, Agnès Varda
Séraphine, Martin Provost
Sonatine, Mireille Lanctôt
Tout sur ma mère, Pedro Almodovar
Une femme sous influence, John Cassavetes
Vieille dame indigne, La, René Allio
Wanda, Barbara Loden
Films proposés dans l’enquête réalisée par Thérèse Lamartine
A Gun in the House, Ivan Nagy
A Message from Holly, Rod Holcom
A Mother’s Prayer, Larry Elikann
Age of Innocence, The, Martin Scorcese
Alice’s Restaurant, Arthur Penn
Amelia Earhart, George Schaefer
Années de plomb, Les, Margarethe von Trotta
Baise-Majesté, Francine Pelletier
Bal des actrices, Le, Maïwenn
Beaches, Garry Marshall
Blanche et Marie, Jacques Bernard
Bleus au cœur, Les, Suzanne Guy
Bostonniennes, Les, James Ivory
Boys on the Side, Herbert Ross
Burning Times, The, Donna Read
Camille Claudel, Bruno Nuytten
Carrington, Christopher Hampton
Céline et Julie vont en bateau, Jacques Rivette
Chant des mariées, Le, Karin Albou
Cold Comfort Farm, John Schlesinger
Comtesse blanche, La, James Ivory
Coup de foudre, Diane Kurys
Crimes of the Heart, Bruce Beresford
Cris et chuchotements, Ingmar Bergman
Cuisine rouge, La, Paule Baillargeon
Des lumières dans la grande noirceur, Sophie Bissonnette
Deux actrices, Micheline Lanctôt
Du coeur à l’âme avec ou sans Dieu, Suzanne Guy
Duo pour une soliste, Mireille Dansereau
Eleonor in her Own Words, Mark Cullingham
Entre elle et moi, Mireille Dansereau
Erin Brokovich, Steven Soderbergh
Eva, Joseph Losey
Femme de Jean, La, Yannick Bellon
Filles du Roy, Les, Anne-Claire Poirier
Forbidden Love, Lynne Fernie et Aerlyn Weissman
Frances, Graeme Clifford
Gabrielle Roy, Léa Pool
Garbo parle, Sydney Lumet
Goddess Remembered, Donna Read
Grand remue-ménage, Le, Sylvie Groulx
Groupe, Le, Sydney Lumet
Heavenly Creatures, Peter Jackson
Home for the Holidays, Jody Foster
Heures, Les , Stephen Daldry
Howard’s End, James Ivory
I Love you Alice B. Toklas, Hy Averback
If These Walls Could Talk 1 et 2, N.Savoca, J. Anderson, M.Co.
Il y a longtemps que je t’aime, Anne-Claire Poirier
Isadora, Karel Reisz
I’ve Heard the Mermaid Singing, Patricia Rozema
Jamais plus toujours, Yannick Bellon
Journée de la jupe, La, Jean-Paul Lilienfield
Jupon rouge, Le, Geneviève Lefebvre
L’amie, Margarethe von Trotta
Leage of their Own, Penny Marshall
Legacy of Pain, Francine Pelletier
Lettre écarlate, La,Win Wenders
Life and Time of Frieda Kahl, Amy Stechler et Ken Burns
Lipstick, Lamont Johnson
Little Women, Gilian Armstrong
Long silence, Le, Margarethe von Trotta
L’une chante, l’autre pas, Agnès Varda
Madeleine Parent- Tisserande de solidarités, Sophie Bissonnette
Maison des esprits, La, Bill August
Maman est chez le coiffeur, Léa Pool
Mansfield Park, Patricia Rozema
Mon coeur est témoin, Louise Carré
Moonlight & Valentino, David Anspaugh
Mrs Dalloway, Marleen Gorris
Orlando, Sally Potter
Paradise Road, Bruce Beresford
Partition pour voix de femmes, Sophie Bissonnette
Passion Béatrice, La, Bertrand Tavernier
Persona, Ingmar Bergman
Plafond de verre, Le, (1992), Sophie Bissonnette
Plafond de verre, Le, (2004), Yamina Benguigui
Pour l’amour d’une femme, Luis Mandoki
Pourvu que ce soit une fille, Mario Monicelli
Prix d’une femme, Le, Gérard Krawczyk
Rebelles ou la rage au cœur, Léa Pool
Réjeanne Padovani, Denys Arcan
Rumeur, La, William Wyler
Salmonberries, Percy Adlon
Sense and Sensibility, Ang Lee
Sexy Inc., Sophie Bissonnette
Sofie, Liv Ulmann
Sonate d’automne, Ingmar Bergman
Sonia, Paule Baillargeon
Suzie, Micheline Lanctôt
Tendre passion, James L. Brooks
Trois princesses pour Roland, André-Line Beauparlant
Un rêve japonais, Doris Dörie
Veronica Guerin, Joel Schumacher
Volver, Pedro Almodovar
When Night is Falling, Patricia Rozema
White Room, The, Patricia Rozema
Women’s Room, The, Glenn Jordan
Yentl, Barbra Streisand
Suggestions des cinéphiles
À cinq heures de l’après-midi, Samira Makhamalbaf
Amélia, Mira Nair
Alice au pays des merveilles, Tim Burton
Allemagne, mère blafarde, Helma Sanders-Brahms
Amour nu, L’, Yannick Bellon
À tout prendre, (1964), Claude Jutras
Brick Lane, Sarah Gavron
Bureaux de Dieu, Les, Claire Simon
Caramel, Nadine Labaki
Cherry Blossom, Doris Dörrie
Choix de Sophie, Alan J. Pakula
Christine, Christina, Stefania Sandrel
Corne de chèvre, La, Koziat Rog
Couleur, La, Tate Taylor
Courage d’Irena Sendler, Le, John Kent Harrison
Dame en couleurs, La, (1985), Claude Jutras
Diablesse, La, Susan Seidelman
Die Femde - When We Leave, (2010), Feo Aladag
Donation, La, Bernard Émond
Enfants du silence, Les, Randa Haines
Fatma, Khaled Ghorbal
Fausta, Claudia Llosa
Femme aux cinq éléphants, La, Vadim Jendreyko
Fleur de neige et l’éventail secret, Wayne Wang
For Coloured Girls, Tyler Perry
Frozen River, Courtney Hunt
Grandes chaleurs, Les, Sophie Lorrain
Hamsayeh, Nagmeh Shirkhan
Helen, Sandra Nettlebeck
Hérisson, Le, Mona Achache, 2009 (L’élégance du hérisson) Josiane Balasko
Incendies, Denis Villeneuve
India Song, Marguerite Duras
Jeanne M., côté cour, côté coeur, Annie Chevallay, Josée Dayan et Pierre-André Bouta
Joue-la comme Beckham, Gurinder Chadha
Kamouraska, (1973), Claude Jutras
Kids are All Right, The, Lisa Cholodenko
L’aveuglement, Fernando Meirelles
L’imposture, Ève Lamont.
Loin d’elle, Sarah Polley
Mariage de Rachel, Le, Jonathan Demme
Mary Shelley, Guylaine Dionne
Mères et filles, Julie Lopez-Curval
My Brillant Carreer, Gillian Armstrong
Nannerl, la soeur de Mozart, René Féret
Osama, Siddik Barmak
Palmes de M. Schutz, Les, Claude Pinoteau
Pink Sari, Kim Longinotto
Poème, Le, Chang-Dong Lee
Première fois que j’ai eu vingt ans, La, Lorraine Lévy
Rien que la vérité, Rod Lurie
Runaways, The, Floria Sigismondi
Serveuse, La, Adrienne Shelly
Serveuses demandées, Guylaine Dionne
Sur la route de Madison, Clint Easwood
Source des femmes, La, Radu Mihaileanu
Trois temps après la mort d’Anna, Catherine Martin
Tromper le silence, Julie Hivon
Trou noir (Rabbit Hole), John Cameron Mitchell
Une journée particulière, Ettore Scolla
Vie des autres, La, Florian Henckel von Donnersmarck
Villa Amalia, Benoît Jacquot
Vision - La vie d’Hildegarde von Bingen, Margarethe von Trotta
Voleur de vie, Yves Angelo
Virgin Suicides, The, Sofia Coppola
Whistleblower, The, Larysa Kondracki
Winter’s Bone, Debra Granik
Women without Men, Shirin Neshat
Un bateau ivre
▻http://lmsi.net/Un-bateau-ivre
En hommage à Jacques Rivette qui vient de disparaître, nous republions les vertigineuses réflexions de Faysal Riad sur son chef d’oeuvre, produit d’une magique collaboration avec Juliet Berto, Bulle Ogier, Marie-France Pisier, Dominique Labourier et Eduardo de Gregorio : Céline et Julie vont en bateau. Source : Les mots sont importants
Le réalisateur Jacques Rivette est mort
▻http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2016/01/29/le-realisateur-jacques-rivette-est-mort_4856051_3382.html
▻http://s3.amazonaws.com/auteurs_production/post_images/16855/2.jpg?1407224199
Mais quand finira ce mois de janvier, véritable hiver chaud, et qui emporte tout sur son passage, Jacques Rivette vient grossir les rangs de l’hécatombe.
« l’homme qui décide à ce moment de faire un travelling-avant pour recadrer le cadavre en contre-plongée, en prenant soin d’inscrire exactement la main levée dans un angle de son cadrage final, cet homme n’a droit qu’au plus profond mépris ».
Jaques Rivette à propos de Kapo de Gilles Pontecorvo
▻http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2016/01/29/le-realisateur-jacques-rivette-est-mort_4856051_3382.html#czDqQkllzsWUq0Rr.9
J’en viens à me demander, si ce n’est pas, aussi, une manifestation de mon âge avancé, plus je viellis et plus les figures tutélaires de la jeunesse, et de l’âge adulte, sont elles-mêmes proches du terme. Sale temps.
#fil honte à moi, je ne connais pas la Bataille d’Alger , en revanche Kapo , je l’ai vu et oui c’est une abomniation. M’en vais télécharger la Bataille d’Alger .
Personnellement tu auras compris que j’ai du mal avec un auteur qui prend des airs supérieurs et parle de son profond mépris (expression on ne peut plus bateau). Mais ça devait être dans ces années où les mao et les situ faisaient office de modérés dans l’espace intellectuel — c’est pardonnable. N’ayant pas vu Kapo je n’ai pas d’avis sur la cause (et ne cherche pas à en avoir).
Mais ça devait être dans ces années où les mao et les situ faisaient office de modérés dans l’espace intellectuel
L’âge d’or.
Je ne t’encourage pas à télécharger Kapo , c’est plutôt un très mauvais film et on ne peut que trouver fort juste le commentaire de Rivette sur le sujet et lui être reconnaissant (presque) d’avoir douché prospectivement bien des véléités futures de faire de la fiction cinématographique dans les camps. Cette prophylaxie aura duré assez longtemps finalement, et on voit bien, notamment avec le Fils de Saul , qu’une digue est le point de lâcher.
Pour le ton que tu dénonces, c’est sans doute ce qui m’a longtemps tenu éloigné des Cahiers du cinéma , cycliquement, j’y retourne, puis je m’en détourne, puis j’y retourne, ça fait plus de trente ans que cela dure je crois.
Et sinon ce que j’aurais voulu mettre pour ce billet (mais je ne peux pas de cet ordinateur), cela aurait été une scène de la Belle Noiseuse ou de Jeanne la Pucelle ou Secret Défense
J’ai vu la bataille d’Alger mais pas Kapo. Qu’est ce que tu entends par abomination ?
Sinon la critique de rivette : ▻http://simpleappareil.free.fr/lobservatoire/index.php?2009/02/24/62-de-l-abjection-jacques-rivette
@unagi Le problème, toujours le même, celui de la fiction en camp de concentration.
Et dans Kapo , effectivement, comme le notait Rivette avec ette attaque très dure à propos d’un certain travelling (au point que ce soit un des travellings les plus célèbres du cinéma), l’esthétisation. Mais c’est dit très vite de ma part et mon souvenir de Kapo doit bien dater d’une vingtaine d’années et je commence sérieusement à me méfier de mes lectures et autres de cette époque tellement lointaine.
Merci ! En cherchant je tombe sur une critique qui au contraire de celle de Rivette ne polémique pas sur le travelling mais enterre le scénario, scénario de l’abomination. Entre autres chose.
▻http://www.dvdclassik.com/critique/kapo-pontecorvo
"Car paradoxalement, et Rivette n’en parle pas (Daney encore moins, qui n’a pas vu le film), le film pêche en fait ailleurs, via des procédés bien moins raisonnables que ce simple travelling, faux procès choisi pour l’exemple...
Après un pré-générique d’une concision glaçante et qui plonge dans l’horreur des camps en cinq minutes terrifiantes, le scénario (pourtant d’une sobriété notable dans son premier tiers) s’enfonce peu à peu dans le mélo bas de gamme, avec l’arrivée dans le camp de prisonniers russes. Les rouages scénaristiques se grippent, et la romance (pas forcément invraisemblable pour autant) édulcore à ses dépends une œuvre jusqu’alors éprouvante et accomplie. Pontecorvo se brouilla un temps avec son scénariste, Franco Solinas, initiateur de ce virage à l’eau de rose qui plût tant aux producteurs italiens qu’ils l’imposèrent au final. Faute de goût majeure, la bluette entame sérieusement le crédit du film.
En cause aussi, la psychologie d’Edith/Nicole, pourtant campée par une très convaincante Susan Strasberg - fille du célèbre professeur d’art dramatique Lee Strasberg, remarquée pour sa composition d’Anne Franck sur les planches. Jeune juive qui se fait passer pour une prisonnière de droit commun afin d’échapper à la mort, son accession au rang de Kapo semble par trop mécanique, éludant les implications forcément déstabilisantes de cette « promotion » : jamais Edith ne semble vraiment ébranlée par les conséquences de sa nomination, d’ailleurs habilement dissimulée derrière une ellipse grossière.
Enfin, acoquinée avec un SS, la jeune femme trouvera une rédemption dans un final trop pompeux pour être honnête : on crie haro sur la mise en scène de Pontecorvo, plutôt retenue, quand c’est le script conformiste et racoleur de Solinas qui gangrène finalement le projet. Mise en scène estimable, scénario regrettable : Kapo est un film bancal, sur un sujet qui ne saurait souffrir aucun égarement
"
Pour finir, je suis toujours très mal à l’aise avec Nuit et Brouillard et son absence de représentation des camps, l’absence d’image étant l’absence des juifs au coeur de la solution finale.
Jacques Rivette (1928-2016) : Paris, Céline, Julie lui appartiennent, à jamais, dont un #entretien avec Daney, photos
▻http://diacritik.com/2016/01/29/jacques-rivette-1928-2016-paris-celine-julie-lui-appartiennent-a-jamais
#L'amour_fou #film #fiction #camps #critique
Nécro Le Monde
▻http://seenthis.net/messages/455402
@unagi Pour tout dire à quel point ma mémoire de ce film était précise, je crois que j’avais un peu oublié cette histoire de romance.
Ca va rejoindre la longue liste de mes approximations de Don Quichotte du Val de Marne.
À vos CB....
“Out 1”, de Jacques Rivette, en dvd
▻http://www.telerama.fr/cinema/out-1-de-jacques-rivette-quand-la-nouvelle-vague-etait-en-roue-libre,134457
Radical, fou, mais surtout invisible depuis vingt ans, le film-fleuve de Jacques Rivette sort enfin en salles et en coffret DVD-Blu-ray. Avec Michael Lonsdale et Jean-Pierre Léaud exaltés, Bulle Ogier et Bernadette Lafont terrifiées.
C’est le film monstre de la Nouvelle vague. Par sa durée au-delà de toutes les normes – près de douze heures et quarante minutes, de quoi effrayer le propriétaire de salles le plus téméraire. Et par son principe de réalisation, un recours radical, jusqu’au-boutiste, à l’improvision, qui fait de Out 1 un projet unique, « jamais fait avant, et qui ne sera jamais fait après », selon le chef-opérateur Pierre-William Glenn, l’un des artisans de cette folle aventure. Jamais exploité en salles dans sa version intégrale, projeté à de trop rares occasions dans une poignée de festivals au profit de quelques happy few, invisible depuis vingt-trois ans et sa diffusion en huit parties sur La Sept-Arte, le film le plus secret et le plus légendaire de Jacques Rivette revit aujourd’hui en salles, en VOD et dans un somptueux coffret DVD et Blu-ray grâce à la restauration entreprise par Carlotta Films. Retour sur la genèse d’une œuvre culte, en laquelle Eric Rohmer voyait rien moins qu’« un monument capital de l’histoire du cinéma moderne ».
Pornographie du « réalisme », esthétisation sans frein ni scrupule, Rivette disait fort bien les raisons pour lesquelles il n’est même pas souhaitable de voir Kapo.
« Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est difficile, lorsqu’on entreprend un film sur un tel sujet (les camps de concentration), de ne pas se poser certaines questions préalables ; mais tout se passe comme si, par incohérence, sottises ou lâcheté, Pontecorvo avait résolument négligé de se les poser.
Par exemple, celle du réalisme : pour de multiples raisons, faciles à comprendre, le réalisme absolu, ou ce qui peut en tenir lieu au cinéma, est ici impossible ; toute tentative dans cette direction est nécessairement inachevée (« donc immorale »), tout essai de reconstitution ou de maquillage dérisoire et grotesque, toute approche traditionnelle du « spectacle » relève du voyeurisme et de la pornographie. Le metteur en scène est tenu d’affadir, pour que ce qu’il ose présenter comme la « réalité » soit physiquement supportable par le spectateur, qui ne peut ensuite que conclure, peut-être inconsciemment, que, bien sûr, c’était pénible, ces Allemands quels sauvages, mais somme toute pas intolérable, et qu’en étant bien sage, avec un peu d’astuce ou de patience, on devait pouvoir s’en tirer. En même temps chacun s’habitue sournoisement à l’horreur, cela rentre peu à peu dans les mœurs, et fera partie bientôt du paysage mental de l’homme moderne ; qui pourra, la prochaine fois, s’étonner ou s’indigner de ce qui aura cessé en effet d’être choquant ?
C’est ici que l’on comprend que la force de Nuit et Brouillard venait moins des documents que du #montage, de la science avec laquelle les faits bruts, réels, hélas ! étaient offerts au regard, dans un mouvement qui est justement celui de la conscience lucide, et quasi impersonnelle, qui ne peut accepter de comprendre et d’admettre le phénomène. On a pu voir ailleurs des documents plus atroces que ceux retenus par Resnais ; mais à quoi l’homme ne peut-il s’habituer ? Or on ne s’habitue pas à Nuit et Brouillard ; c’est que le cinéaste juge ce qu’il montre, et il est jugé par la façon dont il le montre.
Autre chose : on a beaucoup cité, à gauche et à droite, et le plus souvent assez sottement, une phrase de Moullet : la morale est affaire de travellings (ou la version de Godard : les travellings sont affaire de morale) ; on a voulu y voir le comble du formalisme, alors qu’on en pourrait plutôt critiquer l’excès « terroriste », pour reprendre la terminologie paulhanienne. Voyez cependant, dans Kapo, le plan où Riva se suicide, en se jetant sur les barbelés électrifiés ; l’homme qui décide, à ce moment, de faire un travelling-avant pour recadrer le cadavre en contre-plongée, en prenant soin d’inscrire exactement la main levée dans un angle de son cadrage final, cet homme n’a droit qu’au plus profond mépris. On nous les casse depuis quelques mois avec les faux problèmes de la forme et du fond, du réalisme et de la féerie, du scénario et de la « misenscène », de l’acteur libre ou dominé et autres balançoires ; disons qu’il se pourrait que tous les sujets naissent libres et égaux en droit ; ce qui compte, c’est le ton, ou l’accent, la nuance, comme on voudra l’appeler – c’est-à-dire le point de vue d’un homme, l’auteur, mal nécessaire, et l’attitude que prend cet homme par rapport à ce qu’il filme, et donc par rapport au monde et à toutes choses : ce qui peut s’exprimer par le choix des situations, la construction de l’intrigue, les dialogues, le jeu des acteurs, ou la pure et simple technique, « indifféremment mais autant ». Il est des choses qui ne doivent être abordées que dans la crainte et le tremblement, la mort en est une, sans doute ; et comment, au moment de filmer une chose aussi mystérieuse ne pas se sentir un imposteur ? Mieux vaudrait en tout cas se poser la question, et inclure cette interrogation, de quelque façon, dans ce que l’on filme ; mais le doute est bien ce dont Pontecorvo et ses pareils sont le plus dépourvus.
Mon cher @fil Et donc hier soir au ciné-club du Kosmos à Fontenay, j’ai pu voir au cinéma donc la Bataille d’Alger (dont j’avais un souvenir particulièrement flou, le confondant notamment avec d’autres films sur le même sujet). Ben de mon point de vue c’est la même abomination.
Dramatisation à outrance de certaines scènes avec la musique insupportable d’Enio Moricone, simplifications scénaristiques coupables et le truc assez malhonnête de filmer certaines scènes dans un style documentaire qui plusieurs fois dans le film pourrait laisser à penser (différence de grain, d’éclairage ou encore de développement du film etc...) que des scènes tournées sont des scènes documentaires.
De mon point de vue, je ne pense pas que la Bataille d’Alger soit si estimable. Ayant revu récemenment Kapo pour me faire une idée plus précise que celle de mon souvenir du fameux travelling , qui n’est, en fait, pas grand chose, mais qui est effectivement abominable, je continue d’être frappé par la vigilance intellectuelle et formelle de Rivette, de son avertissement et finalement, de sa justesse, surtout quand on voit la Bataille d’Alger qui recoure à d’autres procédés mais qui n’en sont pas moins détestables.
Et une fois de plus se pose la question de la fiction de l’histoire au cinéma. Pour moi il est frappant, par exemple, de constater que Patrick Rotman a réalisé un vrai chef d’oeuvre de documentaire sur le sujet de la guerre d’Algérie, l’Ennnemi intime et qu’il s’est fourvoyé entièrement en écrivant le scénario d’une fiction qui porte le même titre et qui est, elle aussi, une abomination.
L’amour Fou (1969 - Eng. Subs.), Jacques Rivette, avec Bulle Ogier, Jean-Pierre Kalfon,
▻https://www.youtube.com/watch?v=3sNNeSpuHn8
Paris nous appartient, 1961
▻https://www.youtube.com/watch?v=MClOItL6ZrY&feature=youtu.be
La Religieuse 1966
▻https://www.youtube.com/watch?v=2OyBl6ZU2uk
Il coraggio di Rivette - Straub
▻https://www.youtube.com/watch?v=qdxZcTegT-8
Culture : des critiques cinéma de France-Inter - @f_inter - parlent d’une adaptation d’un roman de #Denis_Diderot : La #Religieuse avec la volonté de se démarquer d’autres médias qui, eux, se souviennent de la version ayant déjà fait polémique en 1966 ; celle de #Jacques_Rivette : « La Religieuse », histoire d’une adaptation hautement inflammable. Anna Karina, donc, à l’époque ; Pauline Etienne, sera la Suzanne Simonin de Guillaume Nicloux (2013). @nouvelobs ▻http://cinema.nouvelobs.com/articles/24429-enquetes-la-religieuse-histoire-d-une-adaptation-hautement-i
Ben oui : ça m’a énervé ;) ▻https://twitter.com/oliviersc/status/315489243164209153
Leçon de #journalisme où le « pro » a de la #mémoire et mentionne des #sources. C’est dans : Suzanne Simonin à Seaside = ►http://blogoliviersc.org/?p=6444
Revoilà Jeanne d’Arc « Le blog de Floréal
►http://florealanar.wordpress.com/2012/01/06/revoila-jeanne-darc
Après avoir racolé du côté de Jean Jaurès puis de Guy Môquet, voilà que Sarkozy s’empare de Jeanne d’Arc, celle que tout le monde politique ou presque honore, sans crainte du ridicule.
En 1994, à l’occasion de la sortie du film “Jeanne la Pucelle”, de Jacques Rivette, Jacques Bertin, auteur compositeur interprète alors journaliste au service culture de l’hebdomadaire “Politis”, rédigeait la chronique reproduite ci-dessous, dont la lecture, aujourd’hui encore, nous reposera de l’actuel tintamarre autour de la Pucelle.
CATACLOP
Encore un film sur Jeanne d’Arc. Par un cinéaste qui se proclame athée, c’est encore meilleur. Il y a maintenant cinq siècles et demi que Jeanne d’Arc caracole dans les campagnes françaises, cela ne me dérange pas, les gens font ce qu’ils veulent. Le problème, c’est qu’il y a quelques décennies qu’on me la fait caracoler dans ma tête, avec des hérauts en jupettes, des trompettes qui me scient les nerfs, des gonfanons qui me sortent par les trous de nez, des palefrois pleins d’effroi, des tapisseries d’Aubusson, des écrouelles. Ça me dérange.
Des fois, j’ai l’impression qu’elle s’est calmée : ça cesse de galoper là-haut et je peux quelque temps m’intéresser à autre chose. Je tiens pour rien la petite alerte annuelle, le dimanche ous’que Le Pen va place des Pyramides avec des adolescents cagneux qui hululent des cantiques sous béret : quelques images au JT, puis Jeanne d’Arc se rendort sur son canasson. Pour moi, c’était juste une cinglée qui, bon d’accord, fut sublime pendant son procès. Passons à autre chose ! J’ai du mal à prendre pour un grand homme une excitée qui guerroya au nom d’une France qui n’existait pas. Certains voudraient qu’elle soit de gauche et voilà qu’on justifie ainsi la énième galopade dans mon pauvre cerveau ! Quoi ? Je devrais me sentir solidaire du Dauphin ? Vous êtes-vous jamais demandé si votre arrière-grand-père qui bouffait des châtaignes bouillies à La Ferté-sous-Jouarre aurait été plus malheureux sous le règne du roi d’Angleterre ?
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Sans compter que dès que Jeanne d’Arc aura tourné au coin de la rue, Bernadette Soubirou va apparaître. Hé oui, il y a trop longtemps qu’aucun cinéaste communiste ne nous a fait le coup du si énigmatique que soy era immaculada counceptiou… Et sainte Thérèse de Lisieux par un ex-mao, c’est pour la semaine d’après. Puis retour de Jeanne d’Arc, pauvre tête.