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  • Ukraine : la guerre des oligarques | RussEurope

    http://russeurope.hypotheses.org/3676

    Ukraine : la guerre des oligarques

    26 mars 2015
    Par Jacques Sapir

    Les événements des ces derniers jours à Kiev montrent les tendances à la désintégration du système politique. Mais, ces mêmes tendances sont, peut-être porteuses d’espoir en ce qui concerne le conflit que ce pays connaît depuis février 2014.
    La guerre des oligarques

    Le pouvoir à Kiev reste largement sous l’influence des oligarques. Le désordre institutionnel issu des événements de février 2014 a même plutôt renforcé leur influence. Ces derniers, unis dans leur opposition à l’ancien Président, M. Yanoukovitch, se sont répartis le pays et se déchirent à belles dents depuis un an. Il faut ainsi citer Rinat Ahkhmetov, dont la fortune était concentrée dans la sidérurgie, l’actuel Président, Poroshenko, dont la fortune venait de l’agro-alimentaire, Dmitro Firtash (actuellement en état d’arrestation à Vienne sur une affaire de corruption) et M. Igor Kolomoisky[1]. C’est Dmitro Firtash qui, depuis son domicile à Vienne, et alors qu’il était assigné à résidence, a réuni ces oligarques et les a convaincus d’agir contre M. Yanoukovitch, lui-même un autre oligarque, mais le Président régulièrement élu du pays.

    #ukraine

    • Le meilleur moyen de mettre fin à la « guerre des oligarques » serait, en effet, d’aborder en pleine transparence et sans tergiverser la question institutionnelle et constitutionnelle en Ukraine. Cette démarche aurait dû être entreprise dès la fuite de M. Yanoukovitch. Cette fuite signifiait que l’ancien « pacte national » qui fondait l’État ukrainien n’était plus valide, ou alors il fallait reconnaître à M. Yanoukovitch le fait qu’il était le Président élu. On ne peut tout à la fois dire qu’il y a eu « révolution », ce qui implique suspension de l’ordre constitutionnel et prétendre en même temps que cet ordre constitutionnel continue d’exister.

      Cela n’implique nullement qu’il ne puisse y avoir de « pacte national » et que l’Ukraine ne puisse survivre, mais cela nécessite qu’il soit reformulé. Il est clair qu’un degré de fédéralisation, ou de confédération, s’imposera pour des raisons culturelles, religieuses et linguistiques. Le refus de reconnaître cette situation a conduit d’une part à la décision des habitants de la Crimée à se rattacher à la Russie et d’autre part à l’insurrection dans l’Est de l’Ukraine. Il faut ici souligner que la Russie s’est jusqu’à présent toujours refusée de reconnaître les républiques de Donetsk et de Lougansk. Il convient de reprendre aujourd’hui ce dossier. Il y a urgence. Faute de le faire, et de le faire vite et honnêtement, seule la guerre, et à terme le démantèlement de l’Ukraine, resteraient des options.

      À noter que, de façon complètement ahurissante, Le Monde a fini par mentionner le limogeage de Kolomoïsky, http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/03/25/limogeages-en-serie-en-ukraine_4601018_3214.html . Mais n’a toujours pas évoqué le conflit économique qui l’a provoqué.

      Peut-être dans cet article Kiev croise le fer avec les oligarques http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/03/26/kiev-croise-le-fer-avec-les-oligarques_4601809_3214.html mais il est sous #paywall ?. Et de ce qu’on en voit, il s’ouvre sur la spectaculaire arrestation de Botchkovski, qualifiée de «  spectaculaire démonstration de force  »…

  • Jean-Marie Colombani n’aime pas les Russes | RussEurope

    http://russeurope.hypotheses.org/3622

    Jacques Sapir est affligé par les propos de Jean-Marie Colombani (et après avoir lu l’un et l’autre, le lui donne raison :) )

    Le ci-devant Colombani n’aime vraiment pas les russes. Il en a donné un nouvel exemple dans la tribune qu’il écrit pour le quotidien gratuit Direct Matin, tribune reprise sur internet dans Slate.fr où le ci-devant, qui en est aussi le directeur de publication, officie aussi[1]. C’est un exemple frappant et instructif du racisme antirusse, qui inspire ces élites auxquelles le ci-devant appartient, qu’il nous délivre à cette occasion.
    Le bonheur ne s’achète pas.

    Le ci-devant Colombani découvre donc qu’il y a des russes heureux. Et en plus, leur pourcentage progresse. Voilà qui semble beaucoup le chagriner. Il écrit donc « Selon un sondage publié fin février par VCIOM, institut russe d’études d’opinion publique, la part des personnes heureuses en Russie est en hausse : 52% contre 44% en décembre 2014. Malgré les sanctions contre le pays et la récente dévaluation du rouble, tout irait donc bien pour les Russes. Pour l’économiste Siméon Djankov, cette joie de vivre est difficilement conciliable avec certains faits qu’il rappelle sur le blog du Peterson Institute for International Economics ». Cette progression de gens se déclarant heureux l’effraie. Elle lui semble incompatible avec les effets des « sanctions » occidentales. Ces dernières sont réputées avoir plongé l’économie dans le chaos…Ou peut-être pas. Car il y a des observateurs, plus perspicaces que le ci-devant qui ont émis de sérieux doutes quant à cette vision catastrophiste de l’impact des sanctions.

    #russie #jacques_sapir #colombani

  • Les leçons d’un massacre par #Jacques_Sapir
    (...) derrière l’apparence d’une montée de la religiosité, c’est en réalité à une montée des affirmations identitaires et narcissiques que l’on assiste. Les crispations autour des tabous alimentaires et vestimentaires, sur les signes extérieurs (comme la question du voile chez les musulmans) ont avant tout pour but d’identifier brutalement une communauté, de la séparer du reste de la population et de l’enfermer sur des références mythifiées pour le plus grand profit de quelques uns. Ces pratiques, en produisant des mouvements de réactions, font en réalité progresser la division des individus entre eux au lieu d’y mettre fin. Dans la quête de la pureté, et toute religion distingue le « pur » de « l’impur », il ne peut y avoir de mouvement collectif, si ce n’est de petites communautés en proie aux réactions violentes d’autres communautés.
    (...) L’invention de la sphère privée, et du cantonnement de la foi à cette dernière, ne prend sens que parce que des personnes de fois différentes se doivent de cohabiter ensemble. Que Jean Bodin insiste sur l’action en commun de personnes aux convictions religieuses différentes est très important. Cela veut dire qu’il y a des choses communes, des Res Publica, qui sont plus importantes que les religions. Cela signifie aussi que ce que nous appellerions dans notre langage la « laïcité » est une des conditions de l’existence des sociétés à composition hétérogènes[11]. En retranchant de l’espace public les questions de foi on permet au contraire au débat de se constituer et de s’approfondir sur d’autres sujets. En ce sens, Bodin pose le problème de l’articulation de l’individualisme avec la vie sociale, problème qui est au cœur du monde moderne.(...)
    http://russeurope.hypotheses.org/3253
    #Laïcité #Charlie_Hebdo

    • Et celui de Jacques Sapir

      A Bernard Maris | RussEurope

      http://russeurope.hypotheses.org/3246

      A Bernard Maris
      7 janvier 2015
      Par Jacques Sapir

      L’attentat qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo, et provoqué la mort de deux policiers, nous remplit d’horreur et de dégoût. Certains de ces journalistes étaient connus de tous. La mort de Cabu laisse le Grand Duduche (et la fille du proviseur…) orphelin ; celle de Wolinski signe la fin des années de « l’après-1968 ». L’invention de Cactus-Man (l’homme aux épine rétractiles…), mais aussi de Paulette et de bien d’autres personnages me reste en mémoire. Tout ceci est désormais comme carbonisé devant la sauvagerie de sang froid du fanatisme militant. En vérité je ne puis écrire que pour un, l’économiste Bernard Maris, que je connaissais bien et qui écrivait sous le pseudonyme d’« Oncle Bernard » des billets hilarants et décapants.

  • Quand l’OTAN parle... | RussEurope (le blog de Jacques Sapir)
    http://russeurope.hypotheses.org/3079

    Le général américain Philip BREEDLOVE, Commandant en Chef des forces de l’OTAN, parlant à Kiev mercredi 26 novembre a fait une déclaration importante, qui bien entendu a été passée sous silence dans une grande part de la presse française. Parlant de la présence possible de troupes russes dans la partie de l’Ukraine qui est sous le contrôle des forces insurgés il a précisément dit : "The numbers that we have been using for some weeks haven’t really changed much – between eight to ten battalion task groups on the border, but that’s not the important part," [Les nombres dont nous disposons depuis plusieurs semaines n’ont pas réellement beaucoup changé – entre 8 et 10 bataillons « task groups » sur la frontière, mais ce n’est pas la partie importante]. Les mots ont un sens. Cela signifie donc que (a) il n’y a pas eu « d’invasion » de l’Ukraine comme l’ont abondamment proclamé les journaux français et (b) si ces troupes sont « sur la frontière » elle ne sont pas à l’intérieur de l’Ukraine.
    (…)
    C’est un point essentiel, qui, il faut le souligner, détruit complètement la thèse du gouvernement français quant à l’attitude de la Russie et qui rend nulle et non avenue notre décision concernant la livraison des BPC de type « Mistral » à la marine russe. La décision de notre gouvernement de suspendre cette livraison nous discrédite profondément, à la fois face aux russes, mais aussi face au reste du monde.

  • Le #vote coincé du cul, on n’en veut plus !
    http://partageux.blogspot.fr/2014/11/le-vote-coince-du-cul-on-nen-veut-plus.html

    S’interroger — gauche, écologistes, socialistes, communistes, libertaires ou autre terme à ton goût — sur les difficultés à être écoutés des jeunes, des classes populaires, de ceux qui ne sont pas #militants, de ceux qui ne sont pas membres d’une organisation, c’est à dire de la majorité de la population. Ce qui implique de nous remettre en cause.

    Nous remettre en cause, ce n’est pas abandonner nos idées comme on l’entend trop souvent. C’est les remettre sur la table et chercher à comprendre pourquoi elles ne sont pas ou ne sont plus écoutées. Comme Jacques Sapir et bien d’autres on a cette impression tenace que les citoyens n’aiment plus trop l’eau tiède. Faut dire qu’on leur en a beaucoup servi ces dernières décennies.

    #politique

  • Blog gaulliste libre : Moscovici complète le dispositif eurolibéral en pleine déroute budgétaire
    http://www.gaullistelibre.com/2014/09/moscovici-complete-le-dispositif.html

    Ce n’est pas le moindre des paradoxes. Alors même que l’économie française ne parvient pas à redémarrer et que le gouvernement vient d’annoncer un nouveau dérapage budgétaire, Paris a fait nommer Pierre Moscovici Commissaire Européen à l’économie. Une prime à l’échec en somme.....

    #Commission_européenne
    #déficit_budgétaire
    #Jacques_Sapir
    #Pierre_Moscovici

  • Les mères de soldats russes démentent par les faits la version du Kremlin
    http://www.lemonde.fr/international/article/2014/09/03/les-meres-de-soldats-russes-dementent-par-les-faits-la-version-du-kremlin_44

    « En fait, depuis le début, on peut estimer que jusqu’à 15 000 soldats ont été envoyés là-bas », assure Valentina Melnikova, la présidente du Comité des mères de soldats russes. Une évaluation faite à partir de ses réseaux d’information dans les régiments. « Pour le moment, nous ne recevons encore pas beaucoup d’appels de mères ou d’épouses. Mais on sait combien il y a de troupes dans chaque base militaire, et combien d’hommes manquent à l’appel… », a confié au Monde Mme Melnikova pour justifier son évaluation. Selon elle, plus de 7 000 soldats russes combattent aujourd’hui en Ukraine, bien plus que l’estimation de 1 000 hommes donnée par l’OTAN.

    Un peu plus donc, que ne l’analysait Jacques Sapir (pour qui mille militaires russes en Ukraine ne sont d’ailleurs pas une implication directe).
    http://seenthis.net/messages/289538
    Cet article semblait d’ailleurs légèrement relativiste.

    Il existe une implication russe qui se précise dans le cours du mois de juillet et début août, mais elle est indirecte et non directe.

    Version que Sapir continue de maintenir, au 3 septembre :
    http://russeurope.hypotheses.org/2753

    Il faut rappeler que la Russie n’est pas partie prenante directe de ces combats. De ce point de vue, il n’y a pas grand sens à parler, comme le fait Poroshenko, d’un « accord » entre lui et Vladimir Poutine.

    Un relativisme pro-poutinien qui réserve d’ailleurs à Sapir un soutien sans faille d’Egalité & Réconciliation, qui a republié 49 de ses articles.
    http://www.egaliteetreconciliation.fr/_Jacques-Sapir_.html

    Sapir s’énerve d’ailleurs du refus, en plein conflit russo-ukrainien, de livrer des navires militaires à la Russie.
    http://russeurope.hypotheses.org/2772

    Un léger biais belliciste enfin, sous prétexte d’anti-impérialisme américain, qui a des échos jusqu’au Parti de gauche
    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2014/09/03/navires-mistral-francois-hollande-commet-une-trahison-insupportab

    #Ukraine #ReviensJaurès #RougesBruns

    • « Dont on ne sait rien » ? J’hallucine. C’est une association suffisamment connue pour avoir reçu entre autres le prix Nobel alternatif http://fr.wikipedia.org/wiki/Right_Livelihood_Award (doté quand même de 250 000$, qui avait récompensé précédemment le Mouvement des sans terres, Amy Goodman ou les Avnery. Un historique plus complet : http://www.droppingknowledge.org/bin/user/profile/6482.page

      Dans l’article du Monde, on apprend par ailleurs qu’elle a été interdite récemment.

      Sur le même sujet :
      http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/ukraine-10-000-soldats-russes-engages-en-ukraine-558069

      Moscou nie toujours être impliqué sur le terrain dans le conflit ukrainien. Mais en Russie une voix s’élève, celle du Comité des mères de soldats russes, une ONG très respectée qui dénonce l’envoi de jeunes combattants alors qu’officiellement le pays n’est pas en guerre.

      Il y a eu les guerres d’Afghanistan et de Tchétchénie, il y a désormais aussi l’Ukraine, pour les mères de soldats russes. Ces derniers jours leur comité a été assailli de témoignages de familles de militaires blessés ou morts au combat. Pourtant, officiellement, la Russie n’est pas en guerre. Alors l’infatigable meneuse du comité, Valentina Melnikova, retrouve son rôle de lanceuse d’alerte.

      Valentina Melnikova est présentée par le journal l’Humanité comme la responsable de la « principale ONG russe » quand l’association a décidé de lancer un parti en 2004 :

      Les responsables de la principale ONG russe ont décidé de fonder un parti politique pour proposer une alternative à la politique autoritaire de Poutine.

      http://www.humanite.fr/node/299705

      Un ouvrage paru aux éditions de l’Ehess paru l’année dernière retraçait l’histoire et l’implantation de cette structure dans la société russe :

      Dans la société russe postsoviétique marquée par la faiblesse de l’engagement associatif et de l’action collective, le mouvement des mères de soldats fait figure d’exception. Que nous révèle le quotidien de cette association des formes d’engagement, en Russie comme ailleurs ?
      Le Comité des mères de soldats de Russie défend les droits des conscrits et de leurs familles. Dans une société russe dont on a souvent critiqué la passivité, il apparaît, depuis sa création, en 1989, comme un lieu de résistance active face à l’arbitraire de l’armée et de la puissance publique.
      Ce livre se nourrit d’un travail de terrain au sein de cette organisation, aux côtés
      de ces femmes modestes confrontées à la machine militaire et apprenant à s’y
      opposer.

      http://editions.ehess.fr/ouvrages/ouvrage/le-coeur-politique-des-meres

      Valentina Melnikova est également l’auteure d’un ouvrage cité dans la documentation du très sérieux Observatoire des armements, une référence en ces temps de va-t-en guerre de tous bords. Bref, inconnue quoi.

      Pour le reste, 7 000 ou 1 000 soldats russes présents en Ukraine, ça ne change pas grand chose au caractère direct de l’intervention russe. Et nul besoin d’être pro-Otan pour s’en inquiéter.

  •  » [Reprise] Le point sur l’Ukraine par Jacques Sapir
    http://www.les-crises.fr/le-point-sur-l-ukraine-par-jacques-sapir

    L’ingérence de groupes étrangers est prouvée. Ainsi, Georges Soros s’en est-il même vanté et l’entrainement paramilitaire de militants néo-nazis ukrainiens en Pologne par des groupes polonais proches a été dévoilé par un journal polonais de gauche. Mais il y a aussi eu un soutien, implicite ou explicite et actif de la part d’Etat de l’Union européenne et des USA. On peut penser qu’il s’agissait plus de maladresse et d’aveuglement plutôt que d’un dessein, mais cela a conduit à une fuite en avant incontrôlée. Ainsi, des personnalités, et parfois des officiels, européens et américains vont défiler place Maïdan de décembre 2013 à février 2014, mais sans jamais dire, même à mots couverts, ni à ces manifestants ni à leurs relais politiques, qu’il n’y avait aucune chance d’intégration à l’UE de leur pays à court ou moyen terme, et ce contre toute prudence élémentaire.

    ...

    Le soutien initial au mouvement « EuroMaïdan » était très diversifié et très large, et représentatif de la société ukrainienne dans sa diversité, tant toutefois qu’il était vécu comme un mouvement anti-corruption. Ce soutien allait donc d’un mouvement démocratique fort mais très peu organisé (mais qui s’effondre en réalité en janvier-février) jusqu’à des mouvements fascistes. Jusqu’en janvier, cette diversité prévaut mais une évolution apparaît alors d’un mouvement anti-corruption à un mouvement pour une intégration à l’Union européenne, créant une fracture interne. Dans le même temps, on assiste à la montée en puissance à l’intérieur de ce qu’il reste de ce mouvement de mouvements extrémistes tels que Svoboda[1] ou encore Pravy Sektor[2], et au muselage des voix discordantes. L’élection d’un nouveau président, Poroshenko, a d’ailleurs constitué, malgré le boycott massif des électeurs du sud-est de l’Ukraine, un (court…) moment de stabilisation politique, mais aussi l’expression d’une défiance populaire dans l’ouest le centre du pays à l’égard des extrémistes de Maïdan. La Russie elle-même reconnait son élection malgré le boycott d’une partie des russophones. Mais Poroshenko, vite mis en face de ses contradictions, choisit la méthode forte en déclenchant une opération militaire dans le Donbass (région de l’est de l’Ukraine et poumon industriel du pays), réduisant à néant presque aussitôt les espoirs nés de son élection.

    ...

    Ce soulèvement dans le sud-est de l’Ukraine, particulièrement puissant dans le bassin industriel du Donbass, est très composite. Ses principales motivations sont l’absence de confiance envers les autorités de fait installées à Kiev par le mouvement « EuroMaïdan », le souci de défense de la langue russe et de leurs spécificités par la population locale, le sentiment antifasciste vivace hérité de la 2eGuerre mondiale et l’enracinement des idées communistes dans cette région cultivant une forte nostalgie de l’époque soviétique.

    ...

    Très vite, les pertes civiles vont être importantes. La Garde Nationale, qui rassemble des militants du « secteur droit » (Pravy Sektor) et de Svoboda, va se distinguer par les exactions commises. On doit ici rappeler le drame d’Odessa ou des militants d’extrême-droite ukrainiens vont bruler vifs près de 40 militants pro-insurrection. Ce drame a des conséquences politiques et psychologiques très importantes. Aussi, dès la fin juin, des volontaires russes, des communistes (du KPRF) mais aussi et majoritairement des nationalistes, parfois d’extrême-droite, viennent progressivement épauler ces insurgés. Ces volontaires seraient entre 3000 et 5000 dans les forces insurgées. A partir de la seconde moitié du mois de juin, et surtout dans le mois de juillet, on assiste à une prise de contrôle de l’appareil décisionnel plutôt par la fraction la plus nationaliste. Mais sans effusion de sang ni exclusion de la fraction communiste toutefois, qui conserve des leviers politiques. Par ailleurs, des volontaires européennes antifascistes, surtout des Espagnols et des Italiens, sont actuellement présents pour se battre aux côtés des insurgés. Il y a aussi des Français d’origine ukrainienne, anciens de la Légion étrangère engagés dans les années 1990, ainsi que d’anciens camarades de régiment à eux venus là les aider. Une forte confusion sur le plan politique prévaut donc. Ce qui fait leur unité, je pense, plus que l’idéologie nationaliste, c’est la volonté de sauver la population civile victime de véritables massacres, de bombardements systématique, et menacée d’épuration ethnique.

    ...

    Il existe une implication russe qui se précise dans le cours du mois de juillet et début août, mais elle est indirecte et non directe. Ainsi, il y a une tolérance en faveur du recrutement de volontaires pour le Donbass, mais pas de troupes russes engagées par le Russie sur place, du moins jusqu’au 15 aout. Depuis, la Russie semble avoir franchi un pas, et s’être impliquée plus directement. Aujourd’hui (30 août), il semble qu’il y ait environ un millier de soldats russes en Ukraine. Ceci constitue bien entendu un développement nouveau et inquiétant, même si cela ne saurait expliquer les victoires remportées par les insurgés depuis le 15 août. Rappelons que les forces de Kiev comptent environ 50 000 à 60 000 combattants déployés contres les insurgés, et que ces derniers déploient environ 15 000 hommes. La question de l’équipement des insurgés a été posée à de nombreuses reprises. Rappelons que, lors de la phase initiale de l’insurrection, ces derniers ont saisi des quantités importantes d’armement sur la police ou sur les unités de l’Armée qui se trouvaient à Donetsk et Lougansk, et dont la plupart se sont soit débandées soit on rejoint les insurgés. Par ailleurs, de nombreuses unités loyalistes ukrainiennes qui ont été encerclées par les insurgés se sont rendues que ce soit aux insurgés ou aux gardes-frontière russes. La Russie a alors rétrocédé leur matériel militaire aux insurgés. On ne peut pas dire que la Russie soit neutre, mais elle n’est toutefois pas en état de belligérance avec l’Ukraine du point de vue du droit international. L’aide de conseillers militaires russes aux insurgés est possible, et pour tout dire assez probable, mais elle n’a toutefois jamais été prouvée. Inversement, l’aide de conseillers militaires américains à l’armée ukrainienne ne fait par contre aucun doute, de même que l’emploi de « mercenaires » (de la compagnie Academi qui est le nouveau nom de Blackwater, un société de sécurité privée) voire de volontaires polonais et Baltes.

    Propos recueillis par J. Wachill, pour le journal étudiant amiénois Solidarité Etudiante (journal d’information syndicale de l’AGEP)

    #Ukraine #Russie

  • Le chômage, M. Hollande et M. Sarkozy, par Jacques Sapir
    http://russeurope.hypotheses.org/2522

    Une première observation est alors possible. La hausse du #chômage que nous connaissons actuellement n’est pas la conséquence de la #crise financière de septembre 2008. Les effets de cette dernière, qui furent très importants, ne se sont faits sentir que jusqu’en mai 2010. La hausse du chômage actuelle est liée à autre chose : ce que l’on a appelé « l’#Euro-Austérité ». On voit bien que le nombre des demandeurs d’emplois augment régulièrement depuis mai 2011. Le tournant vers l’Euro-Austérité n’a pas été pris par le gouvernement actuel mais par l’ancien gouvernement.

    Mais, cette observation en appelle une deuxième. La #politique menée par le président actuel, M. François Hollande et par ses deux premiers ministres successifs (MM. Ayrault et Valls) n’a marqué aucune rupture avec l’ancienne politique. Au contraire, elle l’approfondit et l’aggrave, ce qui se traduit par une hausse quasi continue du nombre des demandeurs d’emplois. La #politique actuelle est bien ce que l’on peut appeler une « politique de droite ».

    Mais une troisième observation est possible, si l’on regarde maintenant les catégories « C » et « E », soit les demandeurs d’emplois travaillant à temps partiel (moins de 140h par mois et plus de 70 h), ainsi que les personnes ayant un #emploi à temps complet mais dans des conditions de #précarité telles, et dans des conditions de subventions par les pouvoirs publics telles, qu’ils sont inscrits sur les listes des demandeurs d’emplois. Nous avons appelé cette catégorie les « quasi-chômeurs », car soit ils ne peuvent pas vivre avec leur #travail, soit ce dernier dépend directement de subventions. On voit que cette catégorie augmente de manière considérable durant toute la période, mais plus particulièrement dans celle de « l’Euro-Austérité », soit depuis mai 2011. La politique actuelle, mise en place sous M. Sarkozy et prolongée par M. Hollande s’est traduite par une aggravation considérable de la précarité des travailleurs.

    • (Nous écrivons “pour conduire sinon forcer...“, parce que nous pensons qu’en l’absence d’une crise d’une telle intensité que l’ukrainienne, la Russie n’aurait pas choisi la voie qu’elle a choisie, de crainte de paraître trop dans une posture de confrontation avec ses “partenaires” du bloc BAO, des USA. Le système de l’américanisme, dans son aveuglement habituel, ne mesurera jamais la position de sûreté qu’il a perdue en poussant la Russie à la confrontation, notamment depuis la réélection de Poutine et, ouvertement, depuis le début de la crise ukrainienne. Le système de l’américanisme n’a jamais compris durant toutes ces années, qu’il avait, avec Poutine, un centriste ouvert à une coopération équilibrée, dont l’ambition n’était nullement de défier le Système, voire de chercher à le frapper. Mais on ne peut attendre le moindre éclair de finesse dans le jugement d’un système, celui de l’américanisme, dont on peut dire sans crainte d’être démenti que « la seule chose qu’il attend de la Russie, c’est que la Russie n’existe plus » [phrase fameuse de Leonid Chebarchine, ancien chef des SR russes].)

  • Scandale au Bac ES | RussEurope via @lucile
    http://russeurope.hypotheses.org/2421

    On trouve donc de tout dans les sujets du Bac ; parfois des « perles » et même de la propagande. C’est le cas pour les sujets de 2014 dans l’épreuve de sciences économiques et sociales pour la section ES (Sujets : BAC-ES2014).
    http://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/981/files/2014/06/BAC-ES2014.pdf

    Cette propagande peut être grossière, comme c’est le cas pour les (malheureux) élèves qui auront choisi l’épreuve composée. La première question de cette dernière (valant 6 points) se compose de deux sous-questions :

    • Comment la flexibilité du marché du travail peut-elle réduire le chômage ?

    • À quels risques économiques peuvent s’exposer les pays qui mènent une politique protectionniste ?

    On ne saurait imaginer choix plus tendancieux, et plus erroné du point de vue de la science économique.

    #économie #SES #protectionnisme #libéralisme cc @rl @sh

    Même s’il ne fait pas bon citer Sapir depuis que @lewer a relevé qu’après avoir expliqué qu’il ne voterait ni pour EELV, ni pour l’UMP, ni pour Nouvelle Donne, ni pour le PS, ni pour Christine Boutin, Jacques Sapir concluait, dans http://russeurope.hypotheses.org/2297 :

    Je me suis engagé, parce qu’il s’agissait d’un parti naissant porteur d’un véritable espoir, à voter pour le Front de Gauche aux précédentes élections en 2009. Je dois constater que ce parti n’a su ou pu concrétiser tous les espoirs mis en lui. C’est pourquoi, je ne ferai aucun appel public et voterai, le 25 mai [2014, aux européennes], selon mes convictions.

  • 2010 – Jacques Sapir : Plein-emploi, Union Européenne… et Front National
    http://ilfautledire.fr/2014/05/2010-jacques-sapir-plein-emploi-union-europeenne-et-front-national

    Quatre ans et demi déjà. Mais vous serez stupéfaits de l’actualité de cette interview… Bien sûr, d’aucuns iront chercher des noises à Jacques Sapir en disant que la temporalité de ce qu’il annonçait n’est pas celle qui a été, et…Read more →

    http://ilfautledire.fr/wp-content/uploads/2014/05/024_Jacques_Sapir_plein_emploi_Union_Europeenne_et_Front_National_2sur3

  • La Crimée, de Sapir à La Fontaine
    http://www.dedefensa.org/article-la_crim_e_de_sapir_la_fontaine_17_03_2014.html

    @TITREBREVE = La Crimée, de Sapir à La Fontaine Quelques brèves nouvelles de France, pour avoir d’abord quelques avis sur la situation criméenne, sur sa légalité bien entendu. On a choisi des voix assez mal en cour dans le tourbillon parisien hystérique et paralysé à la fois, pour nous changer des mornes observations postmodernistes du président-poire et de ses divers acolytes. Il y a d’abord l’avis de Jacques Sapir sur la légalité-ou-pas du référendum en Crimée. L’avis, qui est original,

    • Quelques brèves nouvelles de France, pour avoir d’abord quelques avis sur la situation criméenne, sur sa légalité bien entendu. On a choisi des voix assez mal en cour dans le tourbillon parisien hystérique et paralysé à la fois, pour nous changer des mornes observations postmodernistes du président-poire et de ses divers acolytes. Il y a d’abord l’avis de Jacques Sapir sur la légalité-ou-pas du référendum en Crimée. L’avis, qui est original, devrait plaire au fond à la Grande Nation qui vit sur le legs considérable de la Révolution française comme rupture historique fondamentale, y compris dans le domaine du droit. (Sur la radio Voix de la Russie, le 13 mars 2014.)

      « C’est en fait un raisonnement très simple et qui s’inscrit dans la grande tradition du droit constitutionnel et du droit public français. Je n’ai absolument rien inventé de ce point de vue-là ! Ca consiste à dire que, si l’on considère qu’il y a eu une révolution en Ukraine, c’est-à-dire les événements qui, dans la nuit du 21 février au 24 février, ont abouti à la constitution de ce gouvernement provisoire à Kiev, sont une révolution, cela signifie à ce moment-là que toutes les autres parties de l’Ukraine se trouvent libérées des engagements légaux qu’ils avaient par rapport à la nation ukrainienne ! Ils peuvent décider de les confirmer. Ils peuvent aussi décider de les infirmer et, à ce moment-là, se constituer soit en entité indépendante, soit se rattacher à un autre pays. Ou alors on considère que ce qui s’est passé à Kiev, n’est pas une révolution, mais cela veut dire à ce moment-là que nous devons reconnaître M. Ianoukovitch comme le président légal de l’Ukraine.

       »Le problème est assez simple. Il ne peut pas y avoir un principe à Kiev et un autre principe à Simféropol. Il faut que l’on ait une continuité des principes juridiques sur la totalité du territoire. Puisque les pays occidentaux donnent des marques que, pour eux, il s’agit bien d’une révolution, alors il faut savoir que toute révolution suppose la suspension, voire l’abolition de l’ordre constitutionnel préexistant et la création d’un nouvel ordre constitutionnel. »

      Une autre opinion française sur le référendum de Crimée vient de Alain Corvez, colonel dans le cadre de réserve depuis 1994, conseiller en stratégie internationale indépendant après avoir travaillé comme conseiller extérieur au Quai d’Orsay et à la défense. (Voir un texte complet de lui sur la Crimée et l’Ukraine le 11 mars 2014, sur EspritCorsaire.com). Dans Russia Today du 14 mars 2014, Corvez répond notamment à une question sur la légitimité du référendum.

      Russia Tiday : « The EU parliament has dismissed the upcoming referendum in Crimea as illegitimate. But it’s not the first case of regions seeking self-determination in Europe. Why no support for the Crimeans ? »

      Alain Cortez : « You know, this is the law of the strongest. I have written about this in my article. The French writer La Fontaine has written about this in his fable “The wolf and the lamb” published in the 17th century. This is the law of the strongest and this law is always the best. This is the occasion. The European Union accepted Kosovo but it is against the referendum in Ukraine. The situation in Ukraine is not discussed seriously. It is discussed in the antagonistic way, by presenting two absolutely different versions of what is happening. It seems that the European countries do not even try to find the acceptable decision for both sides in this conflict. »

      Le climat en France, soutenant la position française sur le référendum répétée selon le leitmotiv servant d’argument choral au bloc BAO, est résumé par Cortez par ces observations qu’il rapporte d’un très récent colloque auquel il a participé : « I have been today at the meeting in the military school organized by the Institute of Advanced Studies in National Defense. It was the debates, called “The Ukraine after Maidan.” But it was not really debates, four people participated there, all of them anti-Russian, expressing anti-Russian ideas. One of the experts asked them why you do not take under consideration the position of Russia. During these debates, which were not really the debates, it was an accusation of Russia, four so-called strategists, all French, one of Ukrainian origin and one of Georgian origin, said things like Putin is a brutal dictator, he will destroy the Ukraine, and that is why we cannot accept the position of Russia. It was a caricature. »

  • Jacques Sapir : « le taux de chômage réel de la France se situe à 14,7 % » - Chroniques du Yéti
    http://yetiblog.org/index.php?post/sapir-taux-de-chômage-reel


    Sans oublier les non-inscrits, soit par découragement, soit parce que, sachant que moins de la moitié des chômeurs est indemnisée, il est souvent préférable de se passer des "services" de Pole Emploi.
    En non officiel, nous avons aussi la nébuleuse des indépendants et autoentrepreneurs qui sont en fait des travailleurs au sifflet totalement sortis du système et dont les revenus sont plus proches du RSA, sans jamais vraiment arriver à le dépasser.

  • Pour le FMI, la France devrait dévaluer de 10% par rapport à l’Allemagne - La lettre volée, politique, lectures, Europe et humeurs diverses
    http://www.lalettrevolee.net/article-pour-le-fmi-la-france-devrait-devaluer-de-10-par-rapport-a-l-

    http://www.dailymotion.com/video/x1b44tw_philippe-villin-j-ai-toujours-pense-que-l-euro-allait-etre-un-d

    Pour le FMI, la France devrait dévaluer de 10% par rapport à l’Allemagne

    Un titre propre à éveiller l’intérêt de mon ami ODP, légèrement survendeur mais juste dans le fond.

    Je reviens tout d’abord sur le débat sur les calculs de Jacques Sapir. Non, je n’en ai pas lu les détails, en effet. Mais je les crois corrects, pas à l’unité près mais en ordre de grandeur.

    Pour toutes les raisons que j’ai indiquées ici, l’euro a fonctionné, au plan interne, comme une machine à privilégier la zone à l’inflation la plus basse (l’Allemagne), au détriment des mauvais élèves à inflation plus forte.

    Je ne vois pas d’autre solution, pour en sortir, que d’abandonner l’euro.

    Sur certaines des critiques apportées au travail de Sapir, j’ai lu plusieurs fois que, compte tenu du niveau actuel des exportations françaises, ou de leur structure, on ne pouvait pas attendre grand chose d’une fin de l’euro. L’argument est inepte, et il faudrait, pour tenir compte du potentiel de croissance de l’économie française hors zone euro, partir de la structure du commerce extérieur français d’avant l’euro, pas de celle post-désastre (si l’on avait évalué les chances de reconstruire Berlin en 1945 avec de telles méthodes, on aurait planté des patates sur Unter Den Linden).

    Mais j’arrête là sur les chiffres de Sapir, qui est peut-être trop optimiste sur la rapidité d’un rééquilibrage, mais il n’est certainement pas moins sérieux que les doctes qui nous expliquent que l’euro n’est pour rien dans la décroissance française.

    Donc quelques chiffres que le lecteur aura du mal à balayer d’un revers de main, issus d’une étude du FMI d’août 2013 (résumée par Bloomberg).

    Le fonds évalue, entre autres, l’adéquation du taux de change à chacune des économies considérées.

    Ce qui est intéressant, déjà, est que le FMI ne se contente pas d’évaluer l’adéquation du taux de change de la zone euro prise globalement, mais effectue cette évaluation pays par pays (des paranoïaques pourraient y voir un signe que le FMI ne croit pas en la pérennité de la zone euro, mais n’y songeons point).

    Que dit donc le FMI sur les parités les plus intéressantes, pour nous autres petits français comme dit Laurent Berger ?

    France : surévaluation de 0 à 5%

    Allemagne : sous-évaluation de 2% à 10%

    Etats-Unis : sous-évaluation de 0 à 10%

    Italie : surévaluation de 0 à 10%

    Espagne : surévaluation de 8% à 12%

    Royaume-Uni : surévaluation de 5% à 10%

    Japon : de 20% de sous-évaluation à 10% de surévaluation (sic)

    Chine : sous-évaluation de 5% à 10%.

    Avec des taux de change équilibrés, que se passerait-il pour la France ?

    Un gain de compétitivité de 2% à 15% avec l’Allemagne, de 0 à 15% avec les Etats-Unis et la même chose avec la Chine.

    Neutralité probable avec l’Italie (5% de dévaluation avec l’Italie au maximum) et l’Espagne.

    L’Allemagne, les Etats-Unis et la Chine font environ la moitié du déficit de notre commerce extérieur.

    Certes, rien ne dit que les marchés orienteraient spontanément le Franc vers ces parités. Mais il est tout de même intéressant de noter que le FMI écrit noir sur blanc que l’Allemagne bénéficie fortement de l’euro alors que la France, et d’autres pays, en patissent (et on peut aussi se dire que les estimations du FMI sont assez politisées, la fourchette d’appréciation concernant le Japon laissant une marge considérable pour pouvoir dire aussi bien que a) le Japon abuse en faisant baisser le yen ou b) il ne fait que rattraper une surévaluation qui n’est pas encore complètement gommée).

    Par ailleurs et enfin, l’effondrement de notre commerce extérieur avec l’Espagne et l’Italie ne vient pas que d’un effet de change : ces pays ayant eu plus d’écart d’inflation avec l’Allemagne que la France, ont perdu plus de compétitivité. Leur économie est exsangue et ils ne peuvent plus rien nous acheter, quel que soit le prix. Si l’Espagne et l’Italie ont acheté récemment plus de vélos que de voitures, ce n’est pas parce que leurs habitants ne peuvent plus acheter de voitures françaises, c’est que, merci l’euro, ils ne peuvent plus acheter de voitures du tout.

    Note : oui, je manque de temps. Pour mieux étayer une étude plus complète de la zone euro et des effets de l’euro, il faudrait regarder l’évolution sur 20 ans du commerce extérieur français et allemand par exemple, avec distinction entre commerce en eurozone et hors zone euro. De telles séries ne se trouvent pas facilement, ni sur le site de Destatis, ni sur celui de l’INSEE.

    #Europe
    #FMI sur les parités les plus intéressantes :
    #France : surévaluation de 0 à 5%
    #Allemagne : sous-évaluation de 2% à 10%
    #Etats-Unis : sous-évaluation de 0 à 10%
    #Italie : surévaluation de 0 à 10%
    #Espagne : surévaluation de 8% à 12%
    #Royaume-Uni  : surévaluation de 5% à 10%
    #Japon : de 20% de sous-évaluation à 10% de surévaluation (sic)
    #Chine : sous-évaluation de 5% à 10%.

  •  » Miscellanées du mercredi (Delamarche, Sapir, Béchade)
    http://www.les-crises.fr/miscellanees-2014-01-29

    I. Olivier Delamarche

    Un grand classique : Olivier Delamarche sur BFM Business :

    Olivier Delamarche VS Pascale Auclair : Inquiétudes sur les marchés – 27/01 1/2

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=WVtoALljl-4

    .......

    II. Philippe Béchade

    Philippe Béchade : Quels secteurs privilégier après la publication des entreprises ? – 22/01

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=BMuDEp3rqQI

    III. Jacques Sapir

    Jacques Sapir – 28 Janvier 2014 – BFM Business 28 01 2014

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=FXpdzHjAfPA

    Jacques Sapir : Que réserve la conférence de presse de Hollande ?, dans Intégrale Placements — 14/01

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=GKrDLc9wyxI

    #économie
    #finance
    #Olivier-Berruyer
    #Miscellanées
    #Delamarche
    #Sapir
    #Béchad

  • Prise de dette sur la sortie de l’euro - Libération
    http://www.liberation.fr/politiques/2014/01/16/prise-de-dette-sur-la-sortie-de-l-euro_973376

    « Demain matin nous sortons de l’euro. [...] Ça fait du jour au lendemain 400 milliards d’euros de dette ! »

    Benoist Apparu, député UMP, le 9 décembre sur France 2
    « Vous ne connaissez pas votre droit international. Il y a une lex monetae, une loi de la monnaie. Aujourd’hui, 85% de la dette publique est libellée en contrats de droit français. [...] L’augmentation de la dette sera minime, de l’ordre de trois points de PIB. »

    Florian Philippot, vice-président du Front national, répondant à Apparu dans la même émission

    INTOX. La sortie de l’euro (ainsi que son coût éventuel et ses conséquences) sera un des débats qui nourrira la campagne des élections européennes de mai. En décembre, sur France 2, les différents acteurs politiques ont commencé à roder les argumentaires. C’est Benoist Apparu (UMP) qui a ouvert les hostilités, face à Florian Philippot (FN) : « Faisons un petit calcul très simple. Demain matin, nous sortons de l’euro. Si je regarde le programme du Front national, on dévalue immédiatement de 20 à 25%. Quelle est la dette française aujourd’hui ? Deux mille milliards d’euros, dont je rappelle que les deux tiers sont détenus par des étrangers, soit 1 300 milliards. On les remboursera obligatoirement en euro. Or 25% de 1 300 milliards, ça fait du jour au lendemain 400 milliards d’euros de dette ! » A quoi Philippot répond : « Vous ne connaissez pas votre droit international. Il y a une lex monetae, une loi de la monnaie. Aujourd’hui, 85% de la dette publique est libellée en contrats de droit français. Et donc si on change de monnaie, on remboursera en monnaie française, monsieur Sapir l’explique très bien. Et donc l’augmentation de la dette sera minime, de l’ordre de trois points de PIB. »

    DESINTOX. Que deviendrait la dette publique française en cas de sortie de l’euro ? Devrait-elle être majoritairement remboursée en euros, comme le dit Benoist Apparu ? La France pourrait-elle, comme l’affirme Florian Philippot, s’appuyer sur la « loi monétaire » pour la rembourser en francs dévalués ? Le FN, après avoir longtemps partagé l’argument de ses adversaires (lire ci-contre), s’appuie désormais sur l’analyse de l’économiste Jacques Sapir, qui reprend lui-même l’étude d’une banque japonaise, Nomura, parue en janvier 2012. Celle-ci se proposait de mesurer les risques encourus par les investisseurs dans l’hypothèse d’une sortie de la zone euro de plusieurs pays. Elle pose le postulat juridique qu’un pays, selon la loi monétaire, pourrait rembourser sa dette publique dans une nouvelle monnaie, si les obligations ont été émises sous un contrat de droit local. L’étude estime que tel est le cas pour 85% de la dette publique française. D’où ce nouveau calcul, effectué d’abord par Jacques Sapir, puis repris par le FN : la France ne devrait donc plus rembourser en euros que 15% de sa dette. Soit, dans l’hypothèse d’un « nouveau franc » dévalué de 20%, un accroissement de la dette publique d’environ 60 milliards d’euros, c’est à dire 3% du PIB.

    Depuis, l’un des auteurs de l’étude de Nomura, l’économiste danois Jens Nordvig, a même poussé l’argument plus loin : joint par Libération, il explique que, selon ses dernières informations, la dette publique française est même désormais émise à 97% sous contrat français. Interrogée par Libération, une source du Trésor juge ce chiffre « plausible ». Mais cela permet-il d’affirmer que cette part ultramajoritaire de la dette pourrait être remboursée en francs ? Plusieurs experts interrogés estiment correcte « en théorie » l’analyse juridique de Nomura reprise par Philippot. A Bercy, une source estime ainsi « douteux » l’argument d’Apparu : « Au plan du droit, que le détenteur de la dette soit résident ou pas ne change rien. Si la dette devait être remboursée dans une autre monnaie que celle dans laquelle elle a été émise, tous les créanciers seraient fondés au nom de la rupture du contrat à attaquer en justice. »

    L’idée selon laquelle la part de la dette détenue à l’étranger serait automatiquement remboursée en euros et celle détenue en France remboursée en « nouveaux francs » paraît donc « peu fondée ». Rejoignant l’analyse de Nomura, un économiste d’une grande banque internationale créancière reconnaît que la juridiction du contrat serait un critère en cas de contentieux : « La dette émise en droit français serait attaquable dans la mesure où la dette n’est pas remboursée dans la devise d’émission. Mais devant des tribunaux français, je pense effectivement, si les clauses sont bien écrites, que les plaignants auraient peu de chances d’être entendus. »

    Mais le même insiste sur l’aspect « très virtuel » du débat. Ne serait-ce que parce qu’une sortie de la France de l’euro... impliquerait probablement la disparition de l’euro, et que les problèmes se poseraient alors dans d’autres termes. « C’est une approche théorique et de peu d’importance au regard des bouleversements qui interviendraient dans un pareil scénario », ajoute-on au Trésor. Une conversion forcée de la dette publique en nouveaux francs, possible juridiquement, ne peut être isolée de ses conséquences : défiance des investisseurs, explosion des taux d’intérêt (et donc potentiellement de la dette à venir). Jacques Sapir en convient. Ouvrant un autre débat, il estime que la France devrait alors trouver un moyen de ne plus faire appel aux marchés internationaux. Et tous de s’accorder que ce débat juridique, posé par Apparu et Philippot, n’éclaire que très partiellement les enjeux d’une sortie de l’euro.

    Une conversion récente

    En juin, sur son blog, l’économiste Jacques Sapir n’y allait pas de main morte : « manipulation », « mauvaise foi ». L’objet de son courroux ? L’affirmation par la revue économique du PCF qu’en cas d’abandon par la France de la monnaie unique européenne, la part extérieure de la dette (65 %) devrait être honorée en euros. La critique paraît véhémente sur un sujet où il y a encore un an, tout le monde disait la même chose. Lui compris. « Si on est dans le scénario d’une sortie isolée, alors la part de la dette détenue par les non-résidents augmentera, écrivait Jacques Sapir à l’époque. Comme on a 66 % de la dette détenue par des non-résidents, si le franc dévalue de 20 %, cela signifie un accroissement de 13,2 % de la dette publique. » Le Front national en convenait mot pour mot dans son programme de 2012. Ce n’est que récemment que Jacques Sapir (et le FN à sa suite) a viré de bord. L’explication étant la publication début 2012 - puis la lente diffusion - d’une étude de la banque japonaise Nomura, donnant une nouvelle approche juridique. Et un nouvel argument aux détracteurs de l’euro.

    #économie
    #dette
    #euro
    #sortie-de-l’euro

  • Les limites de la concurrence : éléments de théorie | RussEurope
    http://russeurope.hypotheses.org/1774

    Les limites de la concurrence : éléments de théorie
    29 novembre 2013
    Par Jacques Sapir
    Ce texte a été écrit à la demande du Ministère de l’Économie en août 2008. Il s’agissait de fournir un argumentaire au gouvernement français à la suite de l’échec des négociations de l’OMC de l’été 2008, et ce alors que des doutes se faisaient jour quant au libre-échange et plus généralement aux grandes négociations commerciales. Ce texte fut enterré par les services du Ministère, mais non sans avoir provoqué un certain débat au cabinet du ministre (Madame Lagarde, si l’on s’en souvient). La question du libre-échange ayant été de nouveau évoquée dans les colonnes d’un quotidien du soir (qui plus que jamais a mérité son surnom de Gazette Vespérale des Marchés[1]) je le publie afin que chacun sache que les économistes qui prétendent que le libre-échange est l’alpha et l’omega de l’économie sont soit des ignorants soit des économistes à gages, comme l’on dit des tueurs du même nom…

    --------------

    L’échec des négociations de dernière minute à Genève dans le cadre du Cycle de Doha a été présenté dans une large partie de la presse française comme un événement défavorable, causé par l’intransigeance de la Chine et de l’Inde. En réalité, comme le montre l’analyse de deux spécialistes dans la presse anglaise, c’est bien l’intransigeance et l’aveuglement dogmatique des États-Unis qui ont provoqué cet échec[2]. Ce dernier, loin d’être une catastrophe pour les pays en voie de développement constitue au contraire une opportunité historique, dans un contexte marqué par des fluctuations importantes des cours des matières premières. Il est temps, et grand temps, de mettre fin au dogme du libre-échange et de la « vérité » des prix de marché en ce qui concerne un certain nombre de produits.

    #limites-de-la-concurrence
    #économie
    #éléments-de-théorie

  • Inverser la courbe du chômage… | RussEurope
    http://russeurope.hypotheses.org/1782

    Inverser la courbe du chômage…
    30 novembre 2013
    Par Jacques Sapir
    Les chiffres du chômage au 31 octobre 2013, publiés par la DARES à la fin du mois de novembre, ont suscité une nouvelle polémique. Il convient tout d’abord de rappeler certains faits :

    (1) Ces chiffres correspondent aux « demandeurs d’emplois » inscrits à pôle emploi. Ils ne correspondent pas en tant que tels aux « chômeurs » car un certain nombre de ces derniers peut ne pas s’être inscrit ou avoir été radié des statistiques. De plus, dans des régions où les activités indépendantes sont importantes (artisanat, paysannerie) une dégradation de l’activité économique ne se traduit pas immédiatement par une hausse équivalente des demandeurs d’emplois. C’est ce qui explique, notamment, que la hausse du chômage soit, en apparence, moins forte en Bretagne que dans les Pays de Loire. Ce phénomène peut fausser dans certains cas l’analyse d’une situation locale.

    Il est renforcé bien entendu par l’usage de catégories statistiques, qui ne sont pas maîtrisées par une bonne partie des commentateurs des chiffres de la DARES.

    (2) Ces chiffres sont en effet donnés par « catégories »[1], et le plus souvent on ne retient que la « catégorie A ». Or, ces catégories, qui sont nécessaires pour comprendre la réalité d’un phénomène comme le chômage, doivent être regardées dans leur totalité. En fait, ces catégories sont les suivantes :

    Catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi ;
    Catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
    Catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. de plus de 78 heures au cours du mois) ;
    Catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie…), sans emploi ;
    Catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés).
    On constate que les « chômeurs », au sens habituel donné à ce terme, sont en réalité les personnes inscrites dans les catégories « A », « B » et « D » et non les seules personnes de la catégorie « A ». Les chômeurs « stricto sensu » correspondent aux catégories A et D. Il y a ensuite une catégorie de « quasi-chômeurs » qui comprend la catégorie « C » (personnes ayant travaillé plus de 78h par mois) et la catégorie « E » (bénéficiaires de contrats aidés). On constate que l’agrégat « A+B+D » a bien continué d’augmenter, même si la catégorie « A » a diminué en octobre 2013.

    #chômage
    #économie

  • Sept thèses sur l’économie décentralisée | RussEurope
    http://russeurope.hypotheses.org/1745

    Sept thèses sur l’économie décentralisée
    21 novembre 2013
    Par Jacques Sapir
    L’économie, ce mot désignant ici l’activité scientifique, est en train de traverser une période de profonde mutation, comme en témoigne un débat que l’on peut suivre (The Unofficial Paul Krugman Web Page) entre Paul Krugman et Jamie Galbraith. Il est extrêmement intéressant que la question de la méthodologie de l’économie soit à nouveau abordée, et en particulier non pas tant le rôle des mathématiques (qui ne sont qu’un langage comme un autre) que le rôle des métaphores empruntées à la physiques ou à la mécanique, métaphores qui me semblent en effet très pernicieuses. L’économie est fondamentalement une science sociale, ce qui n’implique pas de la considérer comme une science “molle”. Devant ces développements, j’ai décidé de republier un article qui est paru dans les numéros de septembre et novembre 2003 de la Post-Autistic Economics Review. Cet article expose sept thèses dont l’importance, dix ans après leur première publication, me semble inchangée pour bien comprendre ce qu’est l’économie à la fois en tant que discipline scientifique, en tant qu’activité pratique et en tant que domaine de recherches.

    #économie
    #économie-décentralisée
    #Jacques-Sapir

  • » [Vidéo] Débat avec Jacques Sapir
    http://www.les-crises.fr/debat-avec-jacques-sapir

    Voici un intéressant débat avec Jacques Sapir, pour Avant-Garde Économique. Je précise que nous avons eu des vues assez proches sur les sujets évoqués.

    Je rappelle que c’est un des très rares économistes travaillant sur des scénarios d’éclatement de la zone euro – même si je trouve ses conclusions un peu trop optimistes, mais bon, ça fait une moyenne.

    Ceci étant, dans ma vision, l’euro mourra quoi qu’il arrive car les conditions fondamentales nécessaires à sa survie sont politiquement inacceptables en Démocratie.

    Les considérations économiques “combien ça couterait”, “qui y perdrait”, etc., sont de peu de poids. Cela me rappelle le fameux livre “La grande illusion” de Norman Angell, immense succès de 1910, qui défendait la thèse selon laquelle une guerre ne peut plus éclater grâce au poids du crédit présent partout dans le monde ou que, si elle éclatait, elle serait courte. Comme quoi, entre les faits politiques et la logique, il y a un monde…

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=AQtfq65I1KA

    #économie
    #Jacques-Sapir
    #Olivier-Berruyer

  • À TOUS ET TOUTES… | RussEurope
    http://russeurope.hypotheses.org/1711

    À TOUS ET TOUTES…
    11 novembre 2013
    Par Jacques Sapir
    Il en est des rumeurs comme des rats : les deux se multiplient à une vitesse affolante. Mais les rumeurs et les rats peuvent donner la Peste, et pour la rumeur c’est la peste antidémocratique.

    Depuis maintenant plus de deux ans, il est de bon ton de m’associer à Mme Marine Le Pen et le Front National. Le 13 janvier 2012 Jacques Attali, dans l’émission “Les débats de la présidentielle” sur Public Sénat, s’exclamait : « Jacques Sapir se trouve être le conseiller économique de Madame Le Pen. » Averti par des amis, dont « l’œil de Brutus »[1], j’avais décidé de ne pas réagir tant l’accusation était ridicule et le personnage dont elle émanait nauséabond. Le Figaro Magazine vient de récidiver le 8 novembre en prétendant que je suis « l’inspirateur » de Madame Le Pen[2].

    J’étais, là encore, décidé à ne pas réagir pensant qu’il vaut mieux laisser les coyotes hurler dans leur coin. L’attaque dont j’ai été l’objet sur un réseau social (Twitter pour ne pas le nommer) de la part d’Alexis Corbières, un dirigeant du Front de Gauche, m’oblige à réagir. Non pas tant parce qu’un militant qui se dit « de gauche » va chercher l’objet de sa prétendue polémique dans les poubelles de la presse réactionnaire. Qui veut se salir est libre de le faire. Mais, la méthode inquisitoriale utilisée passe les bornes. Aussi cela m’incite à préciser 3 points.

    Une personne, quelle qu’elle soit, ne peut être comptable que de ce qu’elle fait ou de ce qu’elle dit. C’est un des principes de la Déclaration des Droits de l’Homme. Me situant dans le domaine des idées, je n’ai des comptes à rendre que sur ce que je produis, à l’écrit comme à l’oral. Que l’on ne soit pas d’accord avec moi est normal, et l’on connaît mes divergences sur certains points, en particulier sur l’Euro, avec le Front de Gauche. Nous sommes là dans le domaine du débat. Mais, toute tentative pour me discréditer au prétexte que je rencontrerais un tel ou une telle est un procédé écœurant.
    J’affirme ici que la séparation entre vie privée et vie publique est l’un des piliers de la vie démocratique et de la liberté. Je rencontre donc qui je veux en privé. La chose serait différente si je prenais la décision de participer à une manifestation publique, comme je l’ai fait – et je le rappelle pour ceux qui ont la mémoire aussi courte que leurs dents sont longues – en 2009 pour le Front de Gauche à l’occasion des élections européennes, en 2011 pour Debout la République lors de son université d’été, et à de nombreuses reprises pour M. Jean-Pierre Chevènement dans le cadre de colloques de la Fondation Res Publica. Il est par ailleurs piquant que l’on cherche à m’associer avec un parti quand cela arrange (comme le Front de Gauche lors du débat j’ai eu avec Jean-Luc Mélenchon en juin 2013 dans Arrêt sur Image) pour me rejeter dès que cela ne convient plus, en particulier à la veille d’élections où pour certains l’alliance avec le PS sera vitale… La séparation entre vie privée et vie publique, qui est de moins en moins respectée il est vrai, est l’un des fondements de la démocratie. Ceux qui se prétendent des démocrates se devraient de ne pas l’oublier et ne devraient en rien contribuer à l’effacement de cette séparation.
    Je ne peux m’ôter de l’idée qu’il y a un lien de cause à effets entre mes récentes prises de position, sur François Hollande mais aussi sur une possible (et logique de mon point de vue) nomination de Jean-Pierre Chevènement comme Premier Ministre et le renouveau des attaques qui se produisent. Nous sommes là dans la politique politicienne dans ce qu’elle a de pire. Que des journalistes du Figaro Magazine aient recours à ce procédé ne m’étonne nullement. Mais Monsieur Corbières, ci-devant du Front de Gauche, devrait aller cacher sa honte bien loin pour nous faire oublier qu’il eut recours aux mêmes pratiques.
    Pour le reste, me lit qui veut. Si l’on discute mes thèses c’est, j’ose espérer, parce qu’elles ont de l’importance. Je répondrai toujours sur le fond, parce que du débat et de la controverse peut naître l’action. Mais, sur le reste, que l’on n’attende de moi pas autre chose qu’un mépris d’acier.

    [1] http://loeildebrutus.over-blog.com/article-le-terrorisme-intellectuel-de-jacques-attali-980549 Signalons aussi le blog de Yohann Duval qui avait vivement réagi : http://duvalyohann.over-blog.fr/article-jacques-attali-ou-la-difficulte-d-accepter-la-realite-

    [2] http://www.lefigaro.fr/politique/2013/11/08/01002-20131108ARTFIG00341-les-reseaux-secrets-du-front-national.php

    #économie
    #Jacques-Sapir