person:jamal

  • Jamal Kashoggi, célèbre journaliste saoudien, réputé proche des services, nous livre sa brillante recette pour éviter la défaite saoudienne en Syrie. On peut se demander en quelle mesure tout cela correspond aux pensées en haut lieu. En tout cas, vous allez voir, c’est très simple et sans danger.
    http://www.middleeasteye.net/columns/east-syria-vs-west-syria-914556837
    C’est plutôt la solution B évoquée ici, avec un petit supplément de A mineure : http://seenthis.net/messages/457855#message458439
    D’abord petit rappel de l’objectif, combattre l’Iran :

    Saudi Arabia’s motive is to prevent Iranian hegemony in Syria – an objective which it will not back down on. It wishes to break the stalemate that has gripped Syria after five years of bloodshed.

    Pour cela commencer à convaincre les Américains d’accepter la proposition des « boots on the ground » contre Da’ich à la prochaine réunion de Bruxelles. Le but est bien sûr de les entraîner dans l’aventure. S’il y a des réticences, on s’avance un peu sur le terrain avec les Turcs - surtout les Turcs ! - de manière à ce que la « communauté internationale » se sente menacée du risque d’une plus grande « catastrophe internationale ». En clair on fait monter la tension avec la Russie et on menace d’un affrontement direct qui impliquerait l’OTAN. Oui, d’un truc genre guerre mondiale, quoi.

    Riyadh would also be re-directing the attention of the international community to the Syrian crisis. When officials in Brussels or Washington see that a range of international forces that are hostile to each other gathering in a small spot in earth, they will surely think of beginning to act before it blows into a wider international catastrophe.

    En passant, on en profite pour filer des missiles sol-air à nos gentils rebelles (A mineure : option afghane-Stinger). Grâce à ça les Turcs pourront faire leur « buffer zone » au nord de la Syrie (A option Benghazi). Oui, oui, comme ça.

    Riyadh and Ankara should not miss the opportunity to support their trusted rebels as they advance, providing them with surface to air missiles. Turkey would then implement the buffer zone that it had long called for.

    Du coup, nos rebelles, appuyés par la coalition, pourront attaquer Da’ich - puisque c’est ce dont ils rêvent - et libérer les territoires de l’est (solution B). Et nous revoilà, avec le compère Erdogan, redevenus les facteurs principaux de l’équation syrienne. Car à ce moment-là on tiendra tout l’est. On en profitera alors pour faire la reconquête de l’ouest, ou obtenir aux négociations la chute d’Assad. Ou pas d’ailleurs. Une Syrie divisée et détruite peut aussi bien faire l’affaire !

    The world will have on its hand an “eastern Syria” versus a “western Syria” situation, based on sectarian lines. The Assad regime is advancing in Shia villages but faces fierce resistance in Sunni-majority areas. Even if the regime and its allies advance in Aleppo, they would be ruling it with an iron fist, which explains why there is already a mass of civilians fleeing it, as well as from the Latakia countryside. [...]
    Riyadh never stopped advocating a unified Syria, free from Assad and Iran. The Saudi ground operation would put pressure on Russia, which followed a scorched earth strategy ahead of the Geneva peace talks. The Russians would be forced to negotiate with the Saudis and Turks on forming a transitional government for all of Syria without Assad, or leave the country divided and let time heal its wounds.

    Quatre remarques sur ce pensum stratégique assez délirant :
    – d’abord cette convergence étonnante, et maintes fois relevée, entre les objectifs saoudiens et israéliens : ici une Syrie fragmentée selon des lignes confessionnelles et la confrontation avec l’Iran.
    Les néocons (comme dans le WaPo) sont d’ailleurs en ce moment vent debout contre Obama qu’ils exhortent à partir au sol en Syrie pour contrer les Russes.
    – puis le manque absolu de sérieux, entièrement assumé, dans la proposition d’envoi de troupes au sol contre Da’ich, qui ne sert qu’à faire chanter les pays alliés
    – ensuite le caractère tranquillement apocalyptique de l’ensemble
    – enfin, à aucun moment ce brave Kashoggi ne se demande quelles options il resterait si les USA et l’OTAN ne se laissaient pas entraîner.

    • Le Washington Post se fait l’avocat de l’option « buffer zone » à la Benghazi : https://www.washingtonpost.com/opinions/the-era-of-us-abdication-on-syria-must-end/2016/02/09/55226716-ce96-11e5-88cd-753e80cd29ad_story.html?postshare=6671455061

      Operating under a NATO umbrella, the United States could use its naval and air assets in the region to establish a no-fly zone from Aleppo to the Turkish border and make clear that it would prevent the continued bombardment of civilians and refugees by any party, including the Russians. It could use the no-fly zone to keep open the corridor with Turkey and use its assets to resupply the city and internally displaced people in the region with humanitarian assistance.

      En parcourant la fiche wikipedia des deux auteurs, M. Ignatieff et L. Wiseltier, on découvre que tous d’eux ont été partisans de l’invasion de l’Irak en 2003.

    • @souriyam Et toujours cette question insoluble : comment se fait-il que les médias de notre presse libre se mettent à publier, en même temps et spontanément, des opinions aussi identiques mais émanant de personnalités aussi « différentes » ?

    • Sinon, tout ça revient à nouveau à l’idée présentée chez Brookings l’année dernière : « Déconstruire la Syrie »
      Deconstructing Syria : A new strategy for America’s most hopeless war
      http://www.brookings.edu/blogs/order-from-chaos/posts/2015/06/30-deconstructing-syria-ohanlon

      What to do? Counterintuitively, at this stage, the only realistic path forward may be a plan that in effect deconstructs Syria. A comprehensive, national-level solution is too hard even to specify at this stage, much less effect. Instead, the international community should work to create pockets with more viable security and governance within Syria over time. With initial footholds in place, the strategy could develop further in a type of “ink-spot” campaign that eventually sought to join the various local initiatives into a broader and more integrated effort.

      Critiqué ici :
      http://seenthis.net/messages/397495

    • @nidal : merci pour le rappel de ce texte de la Brookings que j’ai dû lire (vu l’étoile sur le signalement) mais oublier. Ca fait donc un moment que des Américains s’imaginent une partition comme lot de consolation.
      Quelques éléments qui vont dans votre sens à verser dans le dossier Landis. Je viens de visionner cette vidéo du « Geneva Security Debate » de décembre 2015 où Landis professe la partition et la création d’un #Sunnistan.
      De 29’30 à 32’ il la justifie par le fait que, selon lui, l’armée syrienne ne pourra ni reprendre l’est à Da’ich, ni récupérer l’ensemble du territoire des « rebelles ». Il suggère de laisser la « rébellion » construire un Etat sunnite sur son territoire, déjà nettoyé du point de vue religieux, et de l’y aider. Et ensuite d’espérer que la meilleur gouvernance de ce Sunnistan attire à elle les autres sunnites et mène, in fine, à la réunification. Le tout sur le modèle des deux Allemagnes de la guerre froide.
      De 38’à 42’ : utilisation d’un autre argument. Les Russes et les Iraniens n’ont pas besoin de s’épuiser à reprendre tout le territoire syrien, comme le voudrait Assad. La côte et Damas suffiraient à leurs objectifs stratégiques. Les territoires de Da’ich à l’est ne leur sont pas utiles. Les USA peuvent donc s’arranger avec eux pour tracer de nouvelles frontières. On en déduit que ces territoires reviendraient à l’autre camp international et à la rébellion.
      https://www.youtube.com/watch?v=UWlF_HxEq3U

      PS : je ne maîtrise pas l’arabe, que l’on ne parlait pas à la maison (couple mixte). Ma connaissance s’arrête à moins que les rudiments, acquis en allant en vacances dans la famille, et à l’alphabet. Je suis bien incapable de comprendre un tel débat.

    • Merci @souriyam.

      Et comme toujours, tous ces gens font comme si une sorte de « réalité de la guerre » s’imposait finalement à eux, comme si la partition était une conséquence inattendue de la guerre.

      Ils nous ont déjà joué exactement la même partition (et continuent de le faire) pour l’Irak (dont la partition a pourtant été officiellement votée par le Sénat américain en 2007) :
      http://seenthis.net/messages/410133#message410138

      Si l’on fait remarquer que, vu comment ces guerres ont été me menées, on aurait voulu la partition sectaire dès le début (comme but de guerre, donc), on ne s’y serait pas pris autrement, relève de l’hérésie… En revanche, l’idée est omniprésente dans la région et est associée simultanément au rappel de vieux projets sionistes et/ou au principe colonial de « diviser pour mieux régner » (d’où l’intérêt de traiter les arabes de complotistes à tout bout de champ).

  • Trois députés arabes israéliens suspendus après une rencontre avec des familles d’assaillants
    08 février 2016
    http://www.romandie.com/news/Trois-deputes-arabes-israeliens-suspendus-apres-une-rencontre-avec-des-familles-/674600.rom

    Jérusalem - Trois députés arabes israéliens ont été suspendus lundi des discussions à la Knesset (Parlement) après le tollé provoqué par leur rencontre avec les familles d’attaquants palestiniens ayant tué des civils israéliens, a indiqué un porte-parole.

    Le comité d’éthique du Parlement a décidé d’écarter Haneen Zoabi et Basel Ghattas pour quatre mois ainsi que Jamal Zahalka pour deux mois des débats de la session plénière et des différents comités parlementaires, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la Knesset.

    Les trois députés, membres de la Liste arabe unie, la troisième formation de la Knesset, pourront cependant participer au vote en étant physiquement présent dans l’enceinte de la Knesset, a-t-il précisé.

    La liste, qui compte 13 députés (sur 120) a condamné la décision, la qualifiant dans un communiqué de misérable, anti-democratique et non éthique.

    Cette punition vindicative ne nous fait pas peur et nous continuerons à nous battre contre la politique de racisme et de fascisme, et pour une vraie égalité et une réelle démocratie, que Netanyahu fait tout son possible pour éliminer, a ajouté le texte.
    (...)
    Les trois députés ont rencontré la semaine dernière des représentants des proches des assaillants et un groupe de soutien aux familles pour récupérer les corps des attaquants tués par les forces israéliennes.

    Cette rencontre avait provoqué un tollé en Israël. Les députés arabes avaient de leur côté affirmé qu’il ne s’agissait que d’aider les familles dans leurs efforts pour récupérer les dépouilles de leurs proches.

  • Qatar announces major government reshuffle | Middle East Eye
    http://www.middleeasteye.net/news/qatar-announces-major-government-reshuffle-610406420

    Seven ministerial changes were announced by the official Qatar News Agency.
     
    Sheikh Mohammed bin Abdulrahman al-Thani, a member of the royal family, replaced Khalid al-Attiyah as foreign minister, the QNA said.
     
    The 35-year-old is a senior official who was previously in charge of international cooperation in the foreign ministry.
     
    Attiyah, whose father was the founder of Qatar’s armed forces, was appointed minister of state for defence. The emir himself holds the post of defence minister. 
     
    And Issa bin Saad al-Naimi Juffali was awarded the new position of minister for administrative development and labour and social affairs.
     
    He replaces labour minister Abdullah bin Saleh al-Khulaifi at one of the country’s most high-profile cabinet posts because of international criticism of Doha’s record on migrant workers’ rights.
     
    As notable as the announcement of new faces was the fact that several departments would be merged, which some see as a cost-cutting measure.
     
    Among the newly combined ministries is not only administrative development and labour, but also the departments of culture and sports, transport and communications, and municipality and the environment.
     
    Previously, these were separate departments.
     
    “No doubt this has to do with reducing spending and preventing sagging,” Jamal Abdullah, Head of Gulf Studies at Al-Jazeera Centre, told AFP. 
     
    “Especially as a number of ministries intersect tasks and responsibilities, such as communications and transportation, municipal and environment.”
     
    Qatar has already forecast a budget deficit of more than $12 billion in 2016 — and that could increase as it was calculated at an oil price of $48 per barrel. The current price is around $32.
     
    In addition, the emir warned last December of “wasteful spending, overstaffing and a lack of accountability” across Qatar.
     
    Abdullah also noted that the changes would help “pump young blood into the Qatar decision-making machine”, especially the appointment of a new, relatively young foreign minister.
     
    One post which remained the same was that of prime minister, which has been held by Sheikh Abdullah bin Nasser bin Khalifa al-Thani since 2013.
     
    Also, one woman was named in the reshuffle — Hanan al-Kuwari, who becomes the new minister of health.

  • 3 Palestinians killed after West Bank attacks wound 3 Israelis
    http://www.maannews.com/Content.aspx?id=769491
    Dec. 24, 2015 9:50 A.M. (Updated: Dec. 24, 2015 1:09 P.M.

    SALFIT (Ma’an) — Three Palestinians were killed Thursday after separate reported attacks were carried out in the occupied West Bank that left two Israeli security guards and a soldier injured, locals and the Israeli army said.

    Nearby the Palestinian town of Al-Ram northwest of Jerusalem, a Palestinian rammed his vehicle into soldiers posted near the illegal Geva Benyamin settlement, an Israeli army spokesperson told Ma’an.

    The forces then opened fire on and killed the driver, identified as Wisam Abu Ghwaila, 22, from Qalandiya. One Israeli soldier was “very lightly wounded” in the attack, the spokesperson said.

    An hour earlier, a Palestinian armed with a screwdriver approached the Ari military checkpoint near Hebron and attempted to stab security forces, who “responded to the immediate threat” and opened fire, the spokesperson said.

    The Palestinian — identified by locals as Eiad Jamal Issa Ideis , 25, from the Hebron-district city of Yatta — was shot dead on scene. No Israelis were injured in the incident, the spokesperson added.

    Shortly before, a Palestinian reportedly stabbed two Israeli security guards in the industrial district of the illegal Ariel settlement north of Salfit, the Israeli army said.

    The army spokesperson told Ma’an that “a Palestinian armed with a knife stabbed security personnel in Ariel wounding two” before the forces “responded to the the immediate threat and shot the attacker,” killing him, the spokesperson said.

    The two wounded — a man and a woman in their mid-20’s — were evacuated to Bielinson hospital in Petah Tikva for medical treatment. Israeli police said that the man sustained a serious injury in the upper part of his body, while the woman sustained a moderate injury.

    Locals identified the Palestinian killed on scene as Muhammad Zahran Abdul-Halim Zahran , 22, from the Salfit-district village of Kafr Ad Dik.

    #Palestine_assassinée

  • Molenbeek, un nid de terroristes ? Ce quartier de Bruxelles est le lieu d’une belle alternative
    http://www.reporterre.net/Molenbeek-un-nid-de-terroristes-Ce-quartier-de-Bruxelles-est-le-lieu-d-u

    Molenbeek, près de Bruxelles, est présenté comme un repaire de terroristes. Comme toujours, la réalité n’est pas si simple. Car dans ce grand quartier de Bruxelles, une initiative de parc urbain autogéré est devenue un exemple extraordinaire de mixité et de tolérance.

    @supergeante

    • A Molenbeek, dans la spirale de la misère et de l’islam radical

      « Molenbeekistan », « nid de djihadistes ». Depuis les attentats de Paris, Molenbeek, commune de Bruxelles, est sous les feux de l’actualité, considérée comme la plateforme du terrorisme européen. Plongée dans ce quartier qui a sombré et où l’Arabie saoudite a massivement financé l’émergence d’un islam wahhabite.

      http://www.mediapart.fr/journal/international/201115/molenbeek-dans-la-spirale-de-la-misere-et-de-lislam-radical?onglet=full

    • De notre envoyée spéciale à Molenbeek-Saint-Jean (Bruxelles, Belgique). Quand elle a appris que deux des fils Abdeslam étaient impliqués dans les tueries de Paris – l’un, Brahim, s’est fait sauter devant un bar du XIe arrondissement « comme s’il était à Kaboul » et l’autre, Salah, est en cavale –, Souad s’est effondrée en larmes et en prières. Elle « sentait que le malheur se rapprochait encore une fois du quartier ». Déjà, l’été dernier, pendant les vacances dans le village natal, dans le nord du Maroc, elle avait demandé à son mari, un retraité de la Stib, la RATP bruxelloise, de convaincre les enfants de rester au pays. « Au Maroc, c’est une dictature mais je préfère la dictature à l’anarchie, là-bas les policiers font peur, nos petits-enfants seront biens tenus. Pas comme à Molenbeek où tout est permis et les gosses à la rue nuit et jour. »

      Souad était déjà « traumatisée, dépassée » par l’histoire de la famille N. Ces lointains cousins, immigrés en Belgique comme eux, avaient organisé une « talba », une récitation du Coran, pour un de leurs gamins qui s’était radicalisé sans que personne s’en aperçoive et qui avait rejoint la Syrie, cédant à « l’appel du Cham » de Daech. Il était mort quelques mois plus tard, « shuhada », « martyr », selon un bref message de l’organisation qui avait plongé la mère dans la folie et le père dans la dépression. Souad, la soixantaine, voyait souvent les femmes de cette famille autour d’un thé à la menthe pour passer les après-midi « mais depuis cette tragédie, elles ne fréquentent plus personne, le djihad est un sujet tabou, les familles ont honte, comme si Satan les avait frappées ».

      Ce mercredi, dans son salon oriental, sous une photo de La Mecque où elle est allée en pèlerinage, Souad se demande « quelle drogue on donne à nos enfants pour qu’ils deviennent des monstres », un chapelet à la main. Elle raconte qu’elle ne sort plus de peur d’être harcelée par les journalistes « qui nous prennent pour des animaux » et pleure les victimes de Paris, « les musulmans d’Europe qui vont être encore plus stigmatisés » mais aussi « l’enfer que doit vivre la mère Abdeslam ». « Ici, c’est un village, on se connaît tous », dit-elle, scotchée sur Maghreb TV, une télé belge communautaire qui diffuse en arabe et qui a dépêché ses caméras sur la place communale de Molenbeek.

      Le quartier est l’un des poumons de la ville, à quelques mètres du métro Comte de Flandre et à moins d’un quart d’heure à pied de la Grand-Place de Bruxelles, épicentre touristique de la capitale européenne. S’y tient tous les jeudis un marché « qui donne l’impression d’être à Tanger », dit un commerçant. Il se présente comme « un des rares Blancs » à tenir encore un commerce dans ce qui a muté, au fil des décennies, en « un laboratoire de ville à 90 % musulmane », « un ghetto ethnique ». « Maroc-enbeek », 97 000 habitants sur six kilomètres carrés : plus de la moitié sont des immigrés marocains ou descendants, concentrés dans la partie basse de la ville, le triangle « Comte de Flandre-Étangs noirs-Ribaucourt ».

      Décrochage scolaire, chômage (jusqu’à 60 % chez les jeunes dans les quartiers est), discriminations de l’école à l’embauche, familles nombreuses sans revenus du travail entassées dans des logements minuscules dont un quart ne possède pas encore le confort minimal (W.-C., douche), trafic de cannabis importé par des Rifains, banditisme… Molenbeek, « Petit Manchester » ouvrier florissant dans les années 1960, a été foudroyé par la désindustrialisation. Le quartier est devenu, un demi-siècle après le premier accord bilatéral de recrutement de main-d’œuvre entre la Belgique et le Maroc (puis avec la Turquie), l’emblème du croissant pauvre et délinquant de Bruxelles qui tourne autour du canal. Tous les indicateurs sociaux sont au rouge, à quelques kilomètres du rond-point Schuman et des institutions européennes.

      Depuis samedi, les médias du monde entier cherchent à comprendre comment cette commune, que le ministre de l’intérieur belge Jambon, de la très droitière N-VA, veut « nettoyer » (et Zemmour « bombarder »), s’est muée en « nid à djihadistes ». Ils occupent la place communale avec leurs fourgons satellites, enchaînent les duplex, vont et viennent du dôme de la « maison communale » (la mairie) accolée au commissariat de police, au numéro 30, à l’autre bout de la place, une petite maison de trois étages au-dessus d’un Pakistanais qui vend des tissus orientaux. C’est ici, dans un logement social, que vit la famille Abdeslam, sous pression médiatique maximale.

      Lundi, en fin d’après-midi, sur le pas de la porte de l’immeuble, Mohamed, frère aîné des deux terroristes présumés, employé au service « population » de la commune depuis dix ans, s’est exprimé sous les flashs après une arrestation musclée et plusieurs heures de garde à vue : « J’étais accusé d’acte terroristes (…) mais en aucun cas je n’ai été lié de près ou de loin à une intervention à Paris. (…) Les gens de la commune savent de quoi je suis capable et de quoi je ne suis pas capable. Je n’ai jamais eu d’ennuis avec la justice. J’avais un alibi. » « Momo », comme l’appellent ses collègues, assure n’avoir « rien remarqué » chez ses frères. Comme tous ceux qui connaissaient Salah et Brahim Abdeslam.

      « Bienvenue à Hollywood, la plus grande fabrique de films »

      « Pas inconnus de la justice, les deux frères avaient commis des délits de droit commun mais ils appartiennent à une famille modérée, ouverte, originaire de Tanger, au Maroc, qui n’avait jamais fait parler d’elle sur le plan religieux », dit un travailleur social sous couvert d’anonymat. « Je les connais depuis qu’ils sont petits et je ne les ai jamais vus à la mosquée », renchérit Jamal Habbachich, à la tête d’un comité consultatif qui fédère seize mosquées de Molenbeek. Abdel, 26 ans, qui alterne périodes de chômage et d’intérim, passait ses journées et ses soirées aux « Béguines », le café qui appartenait à Brahim Abdeslam et que gérait Salah. C’était un bar d’hommes dans cette ville où les femmes sont pour la plupart voilées et où « tu n’en verras jamais une dans un bar, ni dans la rue le soir sauf si elle sort d’un mariage », dit Abdel.

      Le café a été fermé le 5 novembre par les autorités, pour « consommation de substances hallucinogènes prohibées » après une descente de police en août. On y menait une vie de bamboche, fumait du shit, buvait un verre de thé à la menthe ou des Jupiler (bière belge), en jouant aux dés et en regardant les matchs de foot. « C’était tout sauf des radicaux qui voient la vie en "haram" (illicite) ou en "halal" (licite). Ils ne faisaient pas la prière à ma connaissance. Leur "trip", c’était les filles, les discothèques, la fête », raconte Abdel.

      Abdel ne croit « pas du tout » ce qui tourne en boucle sur les chaînes d’information, sur les fils Abdeslam et le cerveau présumé des attentats de Paris, Abdelhamid Abaaoud, Molenbeekois bien connu, mort dans l’assaut lancé ce mercredi dans un appartement à Saint-Denis. « C’est des montages. Comment on peut tenir un coffee-shop et se faire sauter quinze jours après ? Comment on peut être Abaaoud l’homme le plus recherché du monde planqué en Syrie et revenir à Paris incognito en passant les frontières dans un contexte ultra-sécuritaire même en empruntant la route des réfugiés syriens ? », dit le jeune homme en prenant à témoin ses copains.

      Tous lisent là « encore un complot de la Grande Puissance, l’Amérique, la France pour salir les musulmans ». « Si j’envoie par SMS à mon répertoire la question, "croyez-vous aux événements dont les médias nous matraquent depuis vendredi", 95 % va me répondre "Non" », assure sans ciller Samir, 28 ans et déjà dix de chômage. Ils ne sont pas allés ce mercredi au rassemblement sur la place communale en mémoire des victimes de Paris où 2 500 personnes, dont le frère Abdeslam depuis un balcon, se sont recueillies, allumant des bougies, des lumières contre les ténèbres.

      Karim, qui a quitté l’école à 16 ans et vit de « petits deals », ne se sent « pas concerné » : « On n’était pas "Charlie" en janvier parce qu’on ne peut pas rire de tout et se moquer de la religion, du prophète comme il le faisait. On ne va pas être "Paris" en novembre. Il y a eu des morts, O.K., qu’ils reposent en paix, mais on ne croit pas au "terrorisme", c’est une invention de l’Occident. Chaque fois, qu’il y a "un attentat" ou "une tentative", cela passe toujours comme par hasard par Molenbeek et les quartiers où il y a des musulmans concentrés. C’est la seule fois de l’année où on parle de nous dans les journaux, jamais pour parler du racisme, du chômage, de la misère, des violences policières que nous subissons avec nos parents. Du jour au lendemain, on découvre qu’untel avec qui on était à l’école, jouait au foot, à la boxe, est devenu un bourreau et pose avec une kalach sur Facebook au milieu de cadavres. Mais que fait la police alors si nous sommes un foyer du djihadisme mondial depuis tant d’années ? »

      Devant l’un des deux derniers établissements scolaires de Bruxelles qui accepte le port du foulard (tous deux à Molenbeek), des jeunes filles, voilées ou cheveux lâchés, sortent de cours, oscillant entre « c’est faux, c’est un complot », « c’est vrai, c’est bien fait pour la France qui bombarde la Syrie ». À « Molen », nombre d’habitants rencontrés, dont beaucoup de jeunes, refusent de croire que la ville est un foyer de l’islam radical européen, une base arrière des cellules djihadistes notamment françaises. Les théories du complot circulent à la vitesse du « téléphone arabe », révélant l’étendue de la fracture entre la population de ces quartiers bannis et le reste de la société.

      Depuis l’offensive médiatique, « la parano » a gagné les habitants qui voient « des agents extérieurs », « des espions au service du roi du Maroc », « des flics belges déguisés » partout, jusque dans les rangs des journalistes. « Bienvenue à Hollywood, la plus grande fabrique de films. Moi, je vole mais je ne suis pas un terroriste, je suis incapable de tuer une mouche », rigole un sans-papiers algérien. Tout de contrefaçon vêtu – jeans, blouson en cuir, montre, besace –, il fume un joint sur la chaussée de Gand, le grand axe de drague et commerçant de la ville, essentiellement des boutiques « ethniques » à bas prix, boucheries et snack halal, magasins de meubles, vaisselle et gadgets orientaux, vêtements islamiques, « jilbabs » et « kamis » sombres, « made in China »...

      « Molenbeek est en train de payer des décennies de harcèlement religieux »

      Pourtant, la réalité est là, impressionnante. Quand ils ne sont pas des enfants du cru, les islamistes radicaux se forment, se cachent, se lèvent derrière les murs, les caves et les garages des petites maisons en briques rouges de Molenbeek. Malgré le durcissement de la législation antiterroriste belge, le démantèlement de filières de recrutement depuis les années 1990, les chemins du terrorisme ne cessent de mener à cette commune parmi les plus pauvres de Belgique, lui valant le retour du surnom « Molenbeekistan ».

      « La religion poussée à l’extrême par les obscurantistes est devenue l’occupation principale des chômeurs qui n’ont plus que le choix entre le trafic de drogue ou le djihad. Tu n’as pas de travail ? Fais la prière cinq fois par jour et attends l’appel de l’imam au café en fumant un joint. Tu n’es pas marié, tu es frustré sexuellement, socialement ? On va te donner 70 vierges si tu te fais sauter », soupire un commerçant musulman qui aimerait bien « un peu de diversité, de Blancs ».

      Aujourd’hui, ce sont Abdelhamid Abaaoud, les frères Abdeslam, le Français Bilal Hadfi qui s’est fait exploser devant le Stade de France et qui vivait à Bruxelles… qui font la une des journaux. Hier, et la liste n’est pas exhaustive, c’était Hassan el-Haski, l’un des cerveaux des attentats de Madrid de 2004 (191 morts, 1 800 blessés) ; Mehdi Nemmouche, l’auteur de la tuerie du Musée juif de Bruxelles en mai 2014, originaire de Roubaix ; Ayoub el-Khazzani, qui a raté l’attaque du Thalys Bruxelles-Paris en août dernier ou encore des protagonistes de « la cellule de Verviers » démantelée lors d’un assaut policier mortel au lendemain des attentats de Charlie-Hebdo, de Montrouge et de l’HyperCacher en janvier.

      C’était aussi les prédicateurs Jean-Louis Denis dit le Soumis, Fouad Belkacem aujourd’hui derrière les barreaux (il a pris douze ans en février). Ce dernier, à la tête de Sharia4Belgium, prônait le djihad armé entre Anvers et Bruxelles. En 2012, une quinzaine de membres de son groupuscule salafiste ont provoqué des émeutes avec la police de Molenbeek en réaction au contrôle d’identité d’une femme en niqab dans le tram (cette dernière s’était rebellée et avait cassé le nez d’une policière).

      « La ville est pour eux un arrondissement de Paris comme Anvers, une annexe des Pays-Bas. Ils peuvent s’y procurer facilement des armes, des faux papiers grâces aux filières criminelles, se planquer grâce à la densité de logements et se fondre dans la population de type arabo-musulmane », analyse l’anthropologue et militant associatif Johan Leman. Il a suivi toutes les mutations de la commune, de l’arrivée des premières générations d’immigrés venus travailler dans les mines, creuser le métro bruxellois aux premières radicalisations de leurs enfants nés sur le sol belge. C’est ici aussi que les Tunisiens Dahmane Abd el-Sattar et Bouraoui el-Ouaer ont fomenté l’assassinat du commandant afghan Massoud tué deux jours avant le 11 septembre 2001 sur ordre de Ben Laden.

      El-Sattar était l’époux de Malika el-Aroud, « la veuve noire », muse du djihadisme belge, deux fois femme de martyrs (elle s’est remariée avec Moez Garsallaoui, un Belgo-Tunisien tué par un drone au Pakistan en 2012). Fille d’ouvrier marocain, condamnée en 2008 à huit ans de prison et désormais sous le coup d’une procédure de déchéance de nationalité, elle avait envoyé vers l’Afghanistan des dizaines de jeunes.

      Le Franco-Syrien Bassam Ayachi, « cheikh » sulfureux, doyen des terroristes belges en Syrie où il est retourné en 2013, avait présidé à l’époque son mariage religieux avec el-Sattar. Il a dirigé pendant vingt ans, avec son fils (mort en Syrie en 2013), le Centre islamique belge (CIB) de Molenbeek. Un sanctuaire du salafisme radical, démantelé seulement en 2012 par la justice, qui a envoyé de nombreux combattants vers l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie.

      « Molenbeek est en train de payer des décennies de harcèlement religieux et de laxisme politique. On a laissé des fous de Dieu, des salafistes et des Frères musulmans, payés par le Qatar, l’Arabie saoudite, l’Égypte, le Maroc, semer le malheur, la pagaille, le foulard. Ils ont fait de l’islam des sectes qui imposent un Coran de la terreur, sur des individus fragiles, ignorants, des gamins qui ont décroché du système scolaire dont les parents sont analphabètes, qui ne parlent ni l’arabe ni la langue des imams. » Rue Ribaucourt, le gérant de la librairie El-Itra (l’être originel en arabe) fulmine dans son local désert en lisant Grabovoï, « un grand penseur russe qui peut sortir nos consciences de la déchéance ». Sans concession, le libraire, « un musulman laïque », met « dans la même poubelle » le terroriste Bassam Ayachi et l’islamologue Tariq Ramadan qui tient régulièrement conférence dans la ville.

      Trois anciens, barbes longues et fournies, anoraks sur djellabas jusqu’aux genoux, passent devant sa vitrine : « Il y a trente ans, ils buvaient de l’alcool, fumaient, mais on leur a lavé le cerveau, les voilà singes. » Pas un client depuis samedi dans sa boutique, « que des journalistes qui ne connaissent rien à l’islam ». « À ce rythme, je vais fermer. Je tiens la seule vraie librairie de la ville qui propose du sacré et du profane face aux innombrables librairies coraniques, toutes affiliées à un groupuscule, salafistes, frères musulmans », râle le commerçant. Il raconte qu’un jour de campagne électorale, « un politicien » est rentré dans sa librairie : « Il m’a demandé ce que je voulais. Je lui ai dit : ferme les mosquées et je voterai pour toi. Il m’a pris pour un fou musulman et il a tourné les talons. Mais il est là le grand problème de Molenbeek. »

      « Un week-end comme celui-ci flingue tout le boulot des travailleurs sociaux »

      La ville compte officiellement 24 mosquées, organisées par pays, dont quatre seulement sont reconnues par la région de Bruxelles-Capitale (les imams y sont payés par les autorités). Elle compte aussi des dizaines de lieux de cultes ou associations privés, dans les anciennes maisons ouvrières, que personne ne sait vraiment chiffrer ni surveiller. Seize des 24 mosquées sont contrôlées par un conseil consultatif (onze sont arabophones, deux pakistanaises, une africaine, une turque, une bosniaque).

      Jamal Habbachich, 59 ans, un Belge originaire du sud marocain, est à la tête de ce conseil. Il donne rendez-vous dans la mosquée Attadamoune, 500 fidèles le vendredi, près des Étangs noirs, et appelle « la communauté à se remettre en question » : « Nous sommes à l’image de la Belgique, divisés, communautarisés dans nos mosquées. Chacun son pays, sa tribu, ses mentalités. Le Maghreb, c’est l’anarchie totale à l’inverse de la Turquie ou le Pakistan qui sont très structurés. Aucun de leurs jeunes ne part au djihad contrairement à nos fils du nord du Maroc et d’Afrique du Nord qu’on retrouve dans tous les dossiers de terrorisme avec les convertis. »

      Pour lui, « le mal vient des monarchies du Golfe, l’Arabie saoudite en tête, qui versent leurs pétrodollars sur l’Occident et imposent dans nos quartiers des courants dangereux et une lecture très rigoriste et binaire de l’islam, "halal", "haram", sans nuances de gris. Chez les Marocains, c’est très fort et c’est un terreau fertile pour les recruteurs radicaux qui veulent décerveler nos jeunes ». Ce jeudi, dans les médias, Rachid Madrane, ministre PS de l’aide à la jeunesse à la Fédération Wallonie-Bruxelles, a reconnu « le péché originel » : « On a confié les clés de l’islam en 1973 à l’Arabie saoudite pour s’assurer un approvisionnement énergétique (…) Le résultat, c’est que la pratique de l’islam apaisé qui était celle des personnes qu’on a fait venir du Maroc a été infiltrée par du wahhabisme, du salafisme. »

      Le Royaume belge découvre ainsi qu’il a trop longtemps fermé les yeux sur l’emprise wahhabite. La Grande Mosquée du Cinquantenaire, à Bruxelles, financée dans les années soixante par la Ligue islamique mondiale, une ONG musulmane au service du régime saoudien, est emblématique de cette liaison dangereuse. Rachid Madrane souhaite plus d’imams formés en Belgique, qui prêchent en français, en néerlandais, plus d’arabophones dans les services de renseignements.

      « Les mosquées sont moins problématiques qu’internet. Cela l’était il y a encore dix ans mais aujourd’hui, elles sont surveillées. Les islamistes le savent et opèrent à l’extérieur, en privé, sur internet. On voit peu de jeunes dans nos mosquées faute d’imams qui savent répondre en phase avec leurs préoccupations », constate Jamal Habbachich.

      Professeur de religion musulmane dans des établissements professionnels du réseau officiel (les Belges ont une définition de la laïcité radicalement différente des Français), Jamal Habbachich a toutes les peines du monde à convaincre des gamins déboussolés par les prédicateurs du Web. « L’autre jour, une élève de cinquième m’a demandé si j’étais d’accord avec l’imam de Brest, Rachid Abou Houdeyfa, la nouvelle coqueluche des jeunes, pour dire que les faux ongles, c’était "haram". J’ai passé quarante minutes à lui expliquer qu’il n’y avait rien de mal à se rajouter une couche d’ongles ! Les discours de ce type me font peur. J’ai passé deux semaines aussi à rappeler à un ado qui étaient les femmes de Mahomet, Aicha, guerrière, cavalière, infirmière, etc. Il me disait que suivant les préceptes d’un cheikh égyptien sur Youtube, sa femme ne travaillerait jamais. Il m’a soutenu que les femmes ne doivent sortir que trois fois : du ventre de leur mère, du joug parental au joug marital, puis du foyer au cimetière. »

      Dans son bureau à la commune, sous une affiche de lutte contre les contrôles au faciès, l’écolo Sarah Turine, échevine (adjointe) déléguée à la jeunesse, à la cohésion sociale et au dialogue interculturel, islamologue de formation, partage les mêmes craintes et la même analyse : « La logique manichéenne wahhabite a causé beaucoup de dégâts à Molenbeek. Après les attentats du 11-Septembre et la première vague d’islamophobie, les jeunes de la deuxième et troisième génération, ne se sentant pas reconnus comme des Belges à part entière, surtout les garçons, ont hissé en étendard leur identité musulmane. On prend en peine figure aujourd’hui les conséquences du repli religieux qu’on a laissé s’installer en achetant la paix sociale. »

      Depuis samedi, les politiques se renvoient les responsabilités, notamment les bourgmestres Philippe Moureaux, le baron socialiste qui a régné pendant plus de 20 ans sur la commune, et la nouvelle bourgmestre de droite Françoise Schepmans (Mouvement réformateur) qui a raflé la commune en 2012, grâce à une coalition mêlant son parti, le centre-droit (CDH) et les écolos.

      Le premier aurait laissé « Marrakech devenir Peshawar », la seconde « n’aurait rien fait »… Sarah Turine ne veut pas « rentrer dans la polémique ». Quand elle a appris les fusillades de Paris, elle s’est dit « pourvu qu’il n’y ait pas de lien avec Molenbeek » : « Un week-end comme celui-ci flingue tout le boulot des travailleurs sociaux et va stigmatiser un peu plus les habitants de Molenbeek, des musulmans normaux, pacifistes qui encaissent déjà beaucoup d’injustices. » Elle rappelle que sur les cinq communes de la zone de police de Bruxelles-ouest, dont Molenbeek, une cinquantaine de jeunes ont rejoint des milices en Syrie depuis le début du conflit. Une cinquantaine sur des dizaines de milliers de jeunes qui essaient de s’en sortir.

      « Les journalistes ne parlent jamais des énergies dingues que dégage cette ville »

      « On surmédiatise un épiphénomène, certes d’une extrême violence et barbarie. À l’échelle belge, les djihadistes, c’est 500 personnes sur près de 600 000 musulmans. Les taux de chômage, de décrochage scolaire sont beaucoup plus affolants », appuie Corinne Torrekens, chercheuse à l’Université Libre de Bruxelles, spécialiste de la radicalisation. « Les journalistes ne viennent que lorsqu’il y a un attentat ou un gros tournage de film. Jamais ils ne parlent des énergies dingues que dégage cette ville, de son terreau associatif, artistique », s’indigne le comédien Ben Hamidou.

      Enfant de Molenbeek, « ma mère adoptive », dit ce natif d’Oran en Algérie, Ben Hamidou monte depuis quinze ans des pièces de théâtre, seul en scène ou avec des gens du quartier. Il joue dans Djihad, la pièce d’Ismael Saïdi qui tourne depuis 2014, tragi-comédie retraçant l’odyssée en Syrie de trois paumés de Molenbeek que l’oisiveté et la quête identitaire conduisent à la guerre sainte. Déclarée d’intérêt public au lendemain des attentats de Charlie-Hebdo par la ministre de la culture et de l’enseignement de Bruxelles, cette pièce est devenue un outil pédagogique dans les écoles des ghettos de riches et pauvres pour appréhender et dépassionner la folie du monde.

      « Les médias sont en train de faire de Molenbeek une zone plus terrible que les banlieues de Paris, où vous envoyez des CRS plutôt que d’y faire de bonnes écoles, quand nous, c’est une ville à taille humaine dans le centre-ville où il y a tout de même de l’investissement », déplore le professeur d’urbanisme Eric Corijn. On le retrouve dans « un endroit positif », la maison des cultures et de la cohésion sociale, théâtre d’initiatives et de diversités.

      « La ville change lentement, ses extrémités se gentrifient, le vieux Molenbeek est en pleine revitalisation, des hôtels ouvrent, on voit des boutiques avec des mini-jupes en vitrine chaussée de Gand, impensable il y a cinq ans ! », martèle-t-il lors de ses visites guidées de la ville comme samedi devant une trentaine d’eurocrates qui n’avaient jamais passé le canal. Près de la maison des Abdeslam, sur la place communale, une brasserie doit ouvrir à l’angle : « Il faut que la commune se débrouille pour que ce soit un lieu hybride où on peut boire du thé à la menthe et du vin. » Déghettoïser. Décommunautariser. « Faire ville ensemble. » C’est l’un des plus grands défis de Molenbeek, coupé en deux, le haut de la ville, bourgeois, branché, blanc, et le bas, populaire, misérable, arabo-musulman.

      « Cela va être difficile. Le mal est fait, l’intégration a échoué. Même si on donnait du travail à tous les chômeurs et ratés du quartier, les familles resteront repliées sur leurs tribus, à se marier entre cousins, à décourager les filles de faire des études. Les politiques ont laissé se mettre en place un petit Maroc du nord avec des élus, des policiers, des profs… tous marocains qui fonctionnent pour certains comme au bled avec des bakchichs. Les rues sont sales, le cannabis est partout dans la ville, dans des cafés légaux et d’autres clandestins derrière des rideaux de fer. Les autorités ne font rien, laisse la drogue détruire nos enfants. » Mounir est « déprimé ». Il veut « déménager avec sa famille dans un quartier tranquille, mettre ses filles dans une école avec des Blancs, car ici, il n’y a pas de mélange et le niveau est très bas ». Il veut « se sentir en Belgique ».

      À quelques rues de là, pas très loin de Ribaucourt, plaque tournante du trafic de drogue, un café aux vitres teintées. À l’intérieur, des habitués, des jeunes et des vieux, une odeur de shit, « cette odeur sans laquelle Molenbeek ne serait pas Molenbeek », dit Soufiane, deux télés, une branchée sur du football et l’autre sur de la “soul” aux clips suggestifs. Point de cendrier. On écrase ses joints au sol. Un sans-papiers algérien, qui tient le bar pour des Rifains, les patrons, balaie régulièrement les mégots. « C’est la technique pour rester propre si jamais la police faisait une descente », explique Soufiane. C’est son heure de détente après le travail, des missions d’intérim dans le BTP, « physiques ». Il y retrouve ses amis, originaires d’Oujda dans le nord marocain comme lui.

      Soufiane s’était rêvé une vie meilleure, des études longues, hors de Molenbeek mais ado, on l’a contraint aux filières professionnelles. « Ici, le système nous tire vers le bas, l’exclusion commence à l’école. On n’a pas le droit d’avoir de l’ambition. On nous veut dans les usines comme nos pères sauf qu’elles n’existent plus. » Dans son quartier, « une femme est partie en Syrie avec les gosses rejoindre son frère ». Sans rien dire à son mari qui a trouvé la maison vide en rentrant du boulot. Vendredi, il priera à la mosquée « pour les victimes de Paris ». En se demandant si ses voisins de prière ne sont pas de Daech : « On devient parano et on ne sait plus quoi penser. »

      De l’autre côté du canal, un commerce tenu par un Arménien qui visionne en boucle toujours les mêmes vidéos d’Abaaoud. Il dit que « tout ça, c’est la faute des politiques qui ont laissé les Arabes imposer leur culture à l’Europe » en sortant un tract de son tiroir. C’est la profession de foi du Vlaams Belang, le parti flamand d’extrême droite raciste et xénophobe. Dehors, un Syrien de Homs, passé par les Balkans, mendie quelques sous avec sa femme et leurs deux enfants. Ils ont peur d’être expulsés « à cause des terroristes »...

    • Merci @colporteur
      alors :

      Tous lisent là « encore un complot de la Grande Puissance, l’Amérique, la France pour salir les musulmans ». « Si j’envoie par SMS à mon répertoire la question, "croyez-vous aux événements dont les médias nous matraquent depuis vendredi", 95 % va me répondre "Non" », assure sans ciller Samir, 28 ans et déjà dix de chômage. Ils ne sont pas allés ce mercredi au rassemblement sur la place communale en mémoire des victimes de Paris où 2 500 personnes, dont le frère Abdeslam depuis un balcon, se sont recueillies, allumant des bougies, des lumières contre les ténèbres.

      Karim, qui a quitté l’école à 16 ans et vit de « petits deals », ne se sent « pas concerné » : « On n’était pas "Charlie" en janvier parce qu’on ne peut pas rire de tout et se moquer de la religion, du prophète comme il le faisait. On ne va pas être "Paris" en novembre. Il y a eu des morts, O.K., qu’ils reposent en paix, mais on ne croit pas au "terrorisme", c’est une invention de l’Occident. Chaque fois, qu’il y a "un attentat" ou "une tentative", cela passe toujours comme par hasard par Molenbeek et les quartiers où il y a des musulmans concentrés. C’est la seule fois de l’année où on parle de nous dans les journaux, jamais pour parler du racisme, du chômage, de la misère, des violences policières que nous subissons avec nos parents. Du jour au lendemain, on découvre qu’untel avec qui on était à l’école, jouait au foot, à la boxe, est devenu un bourreau et pose avec une kalach sur Facebook au milieu de cadavres. Mais que fait la police alors si nous sommes un foyer du djihadisme mondial depuis tant d’années ? »

      Ça c’est le discours majoritaire maroxellois. Je l’ai entendu en boucle depuis vendredi (dans la bouche d’hommes maroxellois de Molenbeek). Tu peux danser sur ta tête pour faire entendre un autre son de cloche, les complots ont la côte, c’est affolant, je suis effondrée, car même des personnes que je considère comme intelligentes versent dans ces raccourcis aveugles paranoïdes et victimaires. Les « rifains » sont tellement dans leur monde parfois, que, parfois, il ne reste plus rien qu’un pessimisme profond, car même si Molenbeek est plus complexe que les caricatures que l’on en fait, l’article de Mediapart est un des moins caricatural que j’ai lu jusqu’à présent.

  • Trouvez votre nouvelle résidence temporaire
    http://www.refugeehero.com/fr

    J’ai lu un petit article dans un journal à propos de cet article, qui décrit le site #Refugee_hero comme étant un « #Airbnb pour les réfugiés ».

    #asile #solidarité #réfugiés #migrations #logement #hébergement #accueil_privé

    Helping a world in crisis: Refugee Hero is ‘Airbnb’ for refugees

    European government institutions cannot handle any more refugees

    The international refugee crisis is reaching an all-time high mankind has not seen since the great migration of World War 2. Shelters and government institutions all over Europe are operating at maximum capacity and cannot handle the increasing inflow of refugees. Unorthodox solutions are needed to solve this humanitarian crisis. Refugee Hero connects heroes – ordinary people and their warm homes – with refugees and facilitates in temporary accommodation and overall facilities.

    Founders Germaine Statia (23), Jamal Oulel (25) and Ayoub Aouragh (24) saw an opportunity in the current crisis. “We want to give back humanity to mankind,” says Germaine Statia. The social start-up does not have a revenue model but is in negotiations with municipalities. “Government institutions in the Netherlands alone spent 495 million Euros in 2014 to accommodate refugees,” says Jamal Oulel.

    Refugee Hero

    Refugee Hero is a – mobile friendly – website with similar functionality to Airbnb. Heroes post a listing to accommodate a refugee. Listings can come from private heroes or from organizations opening up their facilities; such as churches, mosques, schools and universities. Refugees can directly access their data to make an appointment or the volunteers and government officials responsible can use Refugee Hero as an intermediary.

    Providing the refugees with a place to stay is not the long term goal of Refugee Hero. “We want the heroes to help the refugees find their way in a new, strange country,” says Ayoub Aouragh. This means Refugee Hero will grow to become a platform facilitating all important aspects linked to migration. This varies from helping refugees find a new school for their children or even arranging social security and applying for a passport.

    RefugeeHero.com is available worldwide for all refugees. “We want to see how heroes and refugees react on our MVP,” says Germaine Statia.

  • L’Etat islamique, cancer du capitalisme moderne | Middle East Eye
    http://www.middleeasteye.net/node/39507

    L’« Etat islamique » est un symptôme brutal de l’aggravation d’une crise de civilisation fondée sur la dépendance aux combustibles fossiles, qui porte atteinte à l’hégémonie occidentale et met à mal le pouvoir des Etats dans le monde musulman

    Le débat sur les origines de l’Etat islamique a largement oscillé entre deux points de vue extrêmes. Certains accusent l’Occident : l’Etat islamique n’est rien de plus qu’une réaction prévisible à l’occupation de l’Irak, un autre contrecoup de la politique étrangère occidentale. D’autres attribuent purement et simplement l’émergence de l’Etat islamique à la barbarie historique ou culturelle du monde musulman, dont les croyances et les valeurs médiévales arriérées sont un incubateur naturel de ce type d’extrémisme violent.

    Alors que ce débat banal se poursuit d’un ton monotone, la plus grosse évidence que personne ne veut voir concerne les infrastructures matérielles. Tout le monde peut nourrir des pensées mauvaises, horribles ou dégoûtantes. Mais elles restent de simples fantasmes à moins que l’on ne trouve un moyen de les manifester concrètement dans le monde qui nous entoure.

    Ainsi, pour comprendre comment l’idéologie qui anime l’Etat islamique a réussi à rassembler les ressources matérielles nécessaires pour conquérir un espace plus grand que le Royaume-Uni, nous devons inspecter de plus près son contexte matériel.

    #attentats

  • Israeli worshipers enter Hebron, Palestinian homes stormed
    Nov. 7, 2015
    http://www.maannews.com/Content.aspx?id=768697

    HEBRON (Ma’an) — Israeli forces on Saturday denied Palestinian entry to the Ibrahimi Mosque in Hebron’s Old City and stormed Palestinian homes as Jewish worshippers entered the area, locals said.

    Local sources told Ma’an that Jewish worshipers continued entrance to the occupied West Bank city for a Jewish holiday for the second day in a row.

    Over 4,000 Jewish worshipers reportedly visited the city Friday night, accompanied by a heavy Israeli military presence in the area, when two Israelis were shot and injured near the mosque.

    The assailant reportedly fled the scene and Israeli forces searched the area following the attack.

    Israeli news sites reported that Israeli soldiers deployed on the rooftops of Palestinian houses overlooking the holy site in order to protect Jewish worshipers in the area Saturday morning.

    Eyewitnesses also told Ma’an that an Israeli soldier was shot by friendly fire in the al-Ras area east of the Ibrahimi Mosque.

    Resident of the area, Jamal Abu Iseifan, told Ma’an that he “heard two gunshots and saw an Israeli ambulance evacuating a soldier who seemed to have been shot and injured.”

    An Israeli army spokesperson confirmed that the Israeli soldier was injured by the “accidental discharge of a bullet,” but had no further information on Saturday’s incidents.

    • Israeli forces storm homes, activist center in Hebron
      Nov. 7, 2015 2:28 P.M. (Updated: Nov. 7, 2015 7:45 P.M.)
      http://www.maannews.com/Content.aspx?id=768701

      Abu Aisheh said that soldiers also stormed Youth Against Settlements’ headquarters, known as Beit Sumoud, or House of Steadfastness, and were holding the group’s head, Issa Amro, inside, together with an Italian activist.

      A German activist had also been held there, but the German embassy was able to secure his release, Abu Aisheh said.

      He said that Israeli soldiers had declared their intention to remain inside the properties for at least 24 hours. He added that Issa Amro had gone on hunger strike until the Israeli soldiers left the building.

      Suhaib Zaideh, a volunteer with Youth Against Settlements, said he was aware of Israeli soldiers holding at least one family inside their house since the early morning. Soldiers had reportedly confiscated the family’s cell phones and locked them in one room.

      Zaideh added that Israeli forces assaulted Palestine TV crew and prevented them from documenting assaults by settlers and soldiers in the Tel Rumeida area.

      The Israeli army, which maintains a heavy presence in the segregated city, was increasing their activity as thousands of Jewish pilgrims — many of them settlers — gathered in the city to commemorate the passing of the Biblical Sarah.

  • Palestinian shot, killed by Israeli forces in northern Gaza
    Oct. 16, 2015 4:25 P.M. (Updated: Oct. 16, 2015 4:54 P.M.)
    http://www.maannews.com/Content.aspx?id=768285

    GAZA CITY (Ma’an) — A Palestinian was killed and 27 others injured as Israeli forces opened fire at demonstrators in the Gaza Strip on Friday, medical sources said.

    Ashraf al-Qidra, Gaza’s Ministry of Health spokesperson said that Yahiya Abd al-Qader Farhat, 24, was killed after being shot in the head by Israeli soldiers in northern Gaza.

    He was taken to the al-Awda hospital in Jabalia, where he was pronounced dead. Farhat was from the Gaza neighborhood of al-Shujaiyya.

    At least 11 Palestinians were shot with live fire and 14 suffered tear gas inhalation during the demonstrations, al-Qidra added.

    Clashes also broke out east of the al-Bureij refugee camp in central Gaza, with Israeli forces firing tear gas at demonstrators, who set fire to tires.

    Demonstrations were reported near the Erez and Nahal Oz crossings in the northern Gaza Strip, as thousands of Palestinians marched following a call by the Hamas and Islamic Jihad groups.

    • 2 Palestinians shot, killed by Israeli forces during Gaza demos
      Oct. 16, 2015 4:25 P.M. (Updated: Oct. 16, 2015 5:56 P.M.)

      GAZA CITY (Ma’an) — Two Palestinians were killed and at least 100 others injured as Israeli forces opened fire at demonstrators in the Gaza Strip on Friday, medical sources said.

      Ashraf al-Qidra, Gaza’s Ministry of Health spokesperson, said that Yahiya Abd al-Qader Farhat, 24, was killed after being shot in the head by Israeli soldiers in northern Gaza.

      He was taken to the al-Awda hospital in Jabalia, where he was pronounced dead. Farhat was from the Gaza neighborhood of al-Shujaiyeh.

      Mahmoud Hatim Hmeid , 22, was identified as the second victim. He was killed east of the al-Shujaiyeh neighborhood in northern Gaza.

    • Palestinian, 19, shot dead in Nablus by Israeli forces
      Oct. 16, 2015 6:52 P.M. (Updated : Oct. 16, 2015 6:59 P.M.)
      http://www.maannews.com/Content.aspx?id=768293

      NABLUS (Ma’an) — A Palestinian was shot and killed by Israeli forces during clashes in the town of Beit Furik in Nablus on Friday evening, Palestinian officials said.

      The Palestinian Ministry of Health confirmed to Ma’an that Jihad Hanani , 19, was shot dead. Hanani was the fifth Palestinian to die in the occupied Palestinian territory today.

      Yahiya Abd al-Qader Farhat , 24, died after being shot in the head by Israeli soldiers in northern Gaza, and Mahmoud Hatim Hmeid, 22, was killed east of the al-Shujaiyeh neighborhood, according to Gaza’s ministry of health.

      Seperately, Eyad Khalil Awawdeh , 26, was shot dead after stabbing an Israeli soldier in the illegal Kiryat Arba settlement in Hebron.

      Earlier, Shawiq Jamal Jabr , 37, died from wounds sustained during a demonstration in the Gaza Strip last week.

    • Cisjordanie - 17 octobre 2015
      Vendredi : 5 Palestiniens tués et 300 blessés par les tirs de l’armée israélienne
      Par IMEMC
      http://www.ism-france.org/temoignages/Vendredi-5-Palestiniens-tues-et-300-blesses-par-les-tirs-de-l-armee-isra

      Vendredi 16 octobre, dans les territoires palestiniens occupés, cinq Palestiniens ont été tués, et au moins 300 blessés par des tirs israéliens de balles réelles, de balles caoutchouc acier, de grenades de gaz lacrymogènes et de grenades à surpression, a déclaré le Ministère de la Santé palestinien.

      Vendredi : 5 Palestiniens tués et 300 blessés par les tirs de l’armée israélienne

      Ehab Jihad Hanani, âgé de 19 ans, a été abattu par des soldats israéliens pendant des affrontements à Naplouse, Yahia Abdul-Qader Farhat , âgé de 24 ans, et Mahmoud Hatem Hmeid , âgé de 22 ans, ont été tués pendant des manifestations qui se sont déroulées dans la Bande de Gaza, et Shafiq Jamal Jabr , âgé de 37 ans, est mort des suites de ses blessures, alors qu’il avait été blessé la semaine dernière lors d’une manifestation, également dans la Bande de Gaza.

      Le bureau du Croissant Rouge de Naplouse a indiqué que 22 Palestiniens ont été blessés lors d’affrontements à Huwwara et Beit Forik, à proximité de Naplouse.
      Les soldats ont également ouvert le feu sur une ambulance appartenant à la ville d’Aqraba, faisant exploser sa vitre arrière, près de Naplouse.
      De plus, l’armée a agressé plusieurs journalistes dans différents endroits du nord de la Cisjordanie et a tiré des grenades à surpression en direction de journalistes qui se trouvaient près du barrage militaire de Huwwara, avant de les forcer à dégager des lieux.

      Enfin, Eyad Khalil Awawdeh , âgé de 26 ans, a été tué après avoir attaqué au couteau un soldat israélien, devant la colonie illégale de Kiryat Arba, à Hébron.
      Vendredi a été un nouveau jour meurtrier dans les territoires palestiniens occupés où des combats opposant les Palestiniens aux forces militaires israéliennes ont lieu chaque jour depuis le début du mois.

  • Pays-Bas:un « Airbnb » gratuit pour les réfugiés

    rois jeunes entrepreneurs néerlandais ont lancé un site permettant aux migrants en Europe de trouver gratuitement des logements temporaires, sur le modèle de la plateforme en ligne d’hébergement chez l’habitant Airbnb, a-t-on appris aujourd’hui.

    « Il y a beaucoup de gens de notre génération qui mettent des logements en ligne, dont des étudiants, même s’ils vivent grâce à une bourse », assure l’un des fondateurs, Jamal Oulel, 24 ans. Sur RefugeeHero.com, créé en quatre jours et mis en ligne hier, les logements sont gratuits. Les citoyens et les organisations comme les églises, les écoles et les mosquées peuvent créer un profil précisant l’espace dont ils disposent.

    Ils publient également leur numéro de téléphone afin que des réfugiés à la recherche d’un logement puisse les contacter. Plus de soixante personnes ont déjà mis des logements en ligne, aux Pays-Bas mais aussi en Irlande, en République Tchèque, en France et en Suède.

    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/09/22/97001-20150922FILWWW00397-pays-basun-airbnb-gratuit-pour-les-refugies.php

  • Israël compte sur les « tribus perdues » pour accroître le nombre de juifs | Middle East Eye

    Face à une majorité palestinienne, les autorités israéliennes cherchent à élargir la définition juridique d’un « juif », afin que des millions de personnes aient aussi le droit d’immigrer dans le pays.

    Israël étudie les moyens d’élargir le champ d’application de la « loi du retour », élément fondamental de la législation israélienne définissant qui est juif, afin d’autoriser l’immigration de millions de personnes.

    Une commission gouvernementale mandatée le mois dernier permettra de déterminer si le droit à l’immigration devrait être étendu aux « groupes ayant des liens avec le peuple juif ». Cela inclurait ce qu’on appelle les « tribus perdues », ces communautés loin d’Israël - en Inde, en Amérique latine et ailleurs - qui prétendent avoir eu des ancêtres juifs.

    Cette initiative fait suite à une récente déclaration de Silvan Shalom, ministre de l’Intérieur et proche allié du Premier ministre Benjamin Netanyahou, où il exprimait son intention d’appliquer « la politique la plus libérale possible en matière d’immigration, pour faire venir des gens du monde entier ».

    Selon les experts, la modification de la loi pourrait rendre éligibles à l’immigration plus de trois millions de personnes supplémentaires, qui recevraient instantanément la citoyenneté israélienne.

    La création de cette commission semble refléter l’inquiétude grandissante des autorités : Israël serait en train de perdre contre les Palestiniens la « bataille du nombre ». Question devenue d’autant plus pressante que Netanyahou refuse d’engager des pourparlers pour mettre fin à l’occupation et créer un État palestinien.

    Sergio DellaPergola, démographe de premier plan à l’université hébraïque de Jérusalem, a récemment sonné l’alarme : les Palestiniens sont désormais majoritaires dans la zone sous autorité israélienne comprenant Israël et les territoires occupés. Israël comprend une importante minorité d’1,5 million de citoyens palestiniens.

    Cela fait plus de 10 ans que les taux d’immigration juive sont au point mort, alors que les Palestiniens continuent globalement d’afficher un taux de natalité plus élevé que celui des juifs israéliens.

    Loi « raciste et antidémocratique »

    La loi du retour, adoptée en 1950, limite l’immigration en Israël à ceux qu’elle définit comme juifs. C’est à dire, actuellement, toute personne ayant un grand-parent juif. Ces gens ont le droit d’amener avec eux un conjoint et tous leurs enfants, et leur famille est éligible à un large éventail d’avantages financiers.

    Des historiens expliquent que la loi du retour ainsi qu’une autre loi accordant aux non-juifs une citoyenneté spéciale ont été conçues pour garantir le maintien d’une forte majorité juive, suite à l’expulsion de 750 000 Palestiniens pendant la guerre de 1948 qui a donné naissance à Israël.

    Jamal Zahalka, membre arabe du parlement israélien, a accusé le gouvernement de chercher à exploiter encore davantage une « loi raciste et antidémocratique ».

    « La loi du retour a été créée spécifiquement pour permettre l’immigration de millions de juifs n’ayant aucun lien avec cette terre et d’empêcher le retour de millions de réfugiés palestiniens et de leurs descendants chez eux », a-t-il déclaré à Middle East Eye.

    « Cette loi est immorale et donne aux immigrants plus de droits qu’aux populations autochtones. Elle doit être abolie, et non pas modifiée aux fins d’attirer toujours plus de gens dans notre pays. »

    Selon les chiffres officiels, la loi du retour a, jusqu’à ce jour, permis à quelque trois millions de juifs d’immigrer en Israël.

    Voici ce qu’Ilan Pappé, historien et chroniqueur israélien, a déclaré à MEE : Israël espère qu’« avec l’endoctrinement adéquat et des incitations suffisantes, on pourra donner envie d’immigrer à des non-juifs qui ne sont pas arabes, et faire ainsi pencher la balance [démographique] en faveur des juifs ».

    Élargir la définition de l’appartenance juive est « un moyen supplémentaire de dé-arabiser la Palestine - dans le droit fil de la purification et dépossession ethniques » commencées en 1948.

    Un amalgame avec l’apartheid redouté

    De hauts fonctionnaires ont exprimé leurs craintes d’amalgames croissants avec l’apartheid s’il apparaissait qu’une minorité juive exerçait son pouvoir sur une majorité palestinienne. Dès 2007, le Premier ministre de l’époque, Ehud Olmert, avait émis le même avertissement.

    Ces préoccupations sont d’autant plus fortes que plusieurs membres de la coalition de droite menée par Netanyahou sont notoirement favorables à l’annexion de la Cisjordanie, ce qui renforcerait le contrôle israélien sur les Palestiniens de cette région.

    Mohammed Zeidan, directeur de l’Association des droits de l’homme de Nazareth, a déclaré que la refonte de la loi du retour trahissait en fait la panique croissante du gouvernement devant les courbes démographiques.

    « Il devient de plus en plus évident que, dans la zone sous contrôle d’Israël, sévit un système d’apartheid qui ne donne pas aux Palestiniens les mêmes droits qu’aux juifs », a-t-il dit à MEE.

    « Quand un État prétendument démocratique doit instrumentaliser la démographie pour justifier de maintenir une communauté sous le contrôle d’une autre, c’est le signe d’un grave problème. »

    Les politiciens israéliens ont toujours fait preuve de prudence à l’idée de changer la loi, car ses dispositions causent déjà de grandes tensions avec les autorités rabbiniques orthodoxes du pays.

    Les rabbins orthodoxes croient que seuls sont habilités à se définir comme juifs ceux dont la mère est juive - définition beaucoup plus étroite, fondée sur la tradition religieuse.

    Tout indique, cependant, que le ministère de la Diaspora israélienne, en charge des relations avec les communautés juives à l’étranger, passera outre et recommandera l’élargissement du vivier d’immigrants potentiels.

    Communautés défavorisées

    Mohammed Zeidan a fait remarquer que la plupart des communautés juives traditionnelles hors d’Israël - aux États-Unis, en France, en Allemagne et au Royaume-Uni - prospèrent et ne montrent guère d’intérêt à venir s’installer en Israël.

    Au début de l’année, suite aux violentes attaques subies par les communautés juives à Paris et Copenhague, Netanyahou a exhorté les juifs européens à venir habiter en Israël, affirmant que c’était le seul endroit où ils seraient en sécurité. Or, les statistiques de cette année montrent que, jusqu’à présent, les taux d’immigration n’ont pas enregistré la hausse espérée.

    Une nouvelle catégorie de communautés juives « émergentes » accorderait des droits aux communautés pauvres et vulnérables de tous les pays en voie de développement, plus susceptibles d’être tentées d’immigrer en Israël.

    Les organisations de droite font depuis des années pression pour la reconnaissance des « tribus perdues », ainsi que de ceux qu’on appelle les « Beit Anusim », dont les ancêtres ont été contraints de se convertir au christianisme pendant les inquisitions espagnole et portugaise.

    « Les juifs prospères ne demandent pas à immigrer. Israël a donc besoin de trouver d’autres communautés, moins privilégiées, qu’il sera plus facile de pousser à immigrer pour venir combler le déficit », a déclaré Zeidan.

    Un succès notable a été enregistré avec les Bnei Menashe, une communauté habitant une zone reculée du nord-est de l’Inde. Bien que la loi du retour l’interdise, le gouvernement Netanyahou les a autorisés à immigrer en grand nombre en 2012.

    Pour le quotidien Haaretz, cette décision d’organiser sur fonds publics l’immigration d’une communauté non juive est un fait « sans précédent ».

    Shavei Israël, une organisation fondée en 2004 qui fait du lobbying en faveur des Bnei Menashe, a célébré en juin l’arrivée du 3 000e immigrant de cette communauté. 7 000 autres se trouvent encore en Inde.

    Influence des colons

    L’idéologie de droite de mouvements comme Shavei Israël a été prouvée lorsque la plupart des nouveaux immigrants ont été logés dans des colonies illégales en Cisjordanie. Dernièrement, un groupe de près de 80 Bnei Menashe a été envoyé dans des colonies juives établies dans le Golan, territoire syrien illégalement annexé par Israël depuis 1967.

    Jamal Zahalka a fait remarquer que le ministre israélien de l’Immigration, Ze’ev Elkin, photographié en train d’accueillir les nouveaux arrivants, est lui-même un colon qui a publiquement soutenu l’annexion de la totalité de la Cisjordanie.

    « La droite souhaite élargir la définition de ce qu’est un juif afin de pouvoir introduire dans les colonies le plus grand nombre possible de ces nouveaux immigrants », a-t-il dénoncé.

    « Le but est d’arriver à une solution sioniste et l’établissement d’un État unique en repoussant de force les Palestiniens dans des enclaves, pour ensuite confisquer leurs terres et les donner à des juifs. Pour atteindre leur objectif, ils ont besoin d’attirer ici toujours plus de gens, pour rendre légitime le vol de toujours plus de terres aux Palestiniens ».

    Selon certains médias israéliens, des indices montrent que le gouvernement serait en train de biaiser la composition de la commission pour être sûr qu’elle entérinera sa décision de modifier la loi du retour.

    Dvir Kahana, directeur général du ministère de la Diaspora et créateur de la commission, est un colon éminent. Il occupait auparavant un poste élevé au sein d’Elad, organisation d’extrême-droite qui œuvre à installer des juifs au cœur même du grand quartier palestinien de Silwan à Jérusalem-Est.

    Kahana a nommé au bureau de la commission des fonctionnaires susceptibles de soutenir une augmentation de l’immigration et ainsi renforcer les colonies.

    Des liens avec Netanyahou

    Le ministère de la Diaspora a refusé de répondre aux questions des journalistes. Cependant, dans un communiqué, Dvir Kahana a affirmé qu’il y a « une prise de conscience grandissante de l’existence de larges groupes qui ne peuvent en aucune manière se définir comme juifs, mais qui possèdent certains liens avec le peuple juif ». Il a ajouté que, de ce fait, « se pose la question des liens que le gouvernement devrait avoir avec eux ».

    Michael Freund, fondateur de Shavei Israël, a pris la tête de la campagne en faveur de l’extension des droits à l’immigration aux « tribus perdues ». C’était un proche collaborateur de Netanyahou à la fin des années 1990. Freund a écrit qu’Israël doit « aborder de façon plus créative comment remédier à l’érosion permanente du profil démographique juif du pays ».

    Shavei Israël n’a pas souhaité faire de commentaires. On lit cependant sur son site web : « Le peuple juif est actuellement confronté à une crise démographique et spirituelle, dans des proportions sans précédent ». « Nous sommes de plus en plus faibles en nombre » a-t-il ajouté, et il est donc du devoir d’Israël « de tendre aimablement la main à tous ceux qui souhaitent retourner au pays ».

    Outre celle des Bnei Menashe, Shavei Israël énumère d’autres communautés importantes qu’il espère attirer en Israël, notamment celles implantées actuellement au Brésil, en Russie méridionale, en Pologne, en Chine, au Pérou, en Turquie et en Afrique.

    Haaretz a demandé au ministère de la Diaspora si Freund prodiguait ses conseils à la commission mais le journal n’a obtenu aucune réponse.

    Le ministère a officiellement invité des experts à s’exprimer devant la commission, et leurs avis ont souligné les avantages politiques de recruter des communautés juives « émergentes ». Ces communautés pourraient être recrutées pour contribuer aux campagnes de hasbara gouvernementale, c’est-à-dire ses efforts pour améliorer l’image d’Israël dans le monde.

    La commission devrait présenter ses conclusions dans six mois.

    À la poursuite du « gène juif »

    Le concept de « tribus perdues » a suscité la controverse en Israël. Les tests effectués sur les Bnei Menashe, entre autres groupes soutenus par Shavei Israël, n’ont pas trouvé trace de marqueurs génétiques indiquant une ascendance juive.

    D’autres critiques ont fait valoir qu’on se fourvoie de toute façon à s’acharner à trouver un soi-disant « gène juif » et que cette recherche répond à des objectifs purement politiques.

    Dans son livre paru en 2009, L’Invention du peuple juif, Shlomo Sand, historien de l’université de Tel-Aviv, montre que depuis deux décennies les résultats de la recherche génétique sont contradictoires. Il conclut : « Après tant de coûteux efforts ‘’scientifiques’’, il s’avère qu’il est impossible de définir un juif par un critère biologique, quel qu’il soit. »

    Après examen de la plupart des récents travaux consacrés à la recherche d’un gène juif, c’est aussi le point de vue défendu en 2013 par Eran Elhaik, généticien israélien à la John Hopkins School of Public Health de Baltimore.

    Dans une interview accordée au journal Haaretz, il a soutenu que « les conclusions des chercheurs étaient écrites avant même de commencer les recherches. Ils ont commencé par tirer leur flèche pour ensuite peindre autour le centre de la cible ».

    On peut craindre que l’élargissement de la définition d’une personne juive n’exacerbe les tensions existantes dans la société juive israélienne.

    Après l’effondrement de l’Union soviétique et l’arrivée en Israël d’un million d’immigrants dans les années 1990, les autorités rabbiniques en Israël avaient refusé l’identité juive à quelque 350 000 d’entre eux.

    Ces immigrants se sont alors retrouvés dans un vide juridique et social car les rabbins contrôlent exclusivement les questions liées au statut personnel – dont le mariage, le divorce et l’enterrement – pour la population juive. Pour contourner ces restrictions, nombre d’entre eux ont donc été contraints de se marier à l’étranger.
    – See more at : http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/isra-l-compte-sur-les-tribus-perdues-pour-accro-tre-le-nombre-de-juif
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    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/isra-l-compte-sur-les-tribus-perdues-pour-accro-tre-le-nombre-de-juif
    #israel#racisme#apartheid#juifs

  • #Israël compte sur les « tribus perdues » pour accroître le nombre de juifs - http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/isra-l-compte-sur-les-tribus-perdues-pour-accro-tre-le-nombre-de-juif

    Face à une majorité palestinienne, les autorités israéliennes cherchent à élargir la définition juridique d’un « juif », afin que des millions de personnes aient aussi le droit d’immigrer dans le pays.

    [...]

    Jamal Zahalka, membre arabe du parlement israélien, a accusé le gouvernement de chercher à exploiter encore davantage une « loi #raciste et antidémocratique ».

    « La loi du retour a été créée spécifiquement pour permettre l’immigration de millions de juifs n’ayant aucun lien avec cette terre et d’empêcher le retour de millions de réfugiés palestiniens et de leurs descendants chez eux », a-t-il déclaré à Middle East Eye.

    « Cette #loi est immorale et donne aux immigrants plus de droits qu’aux populations autochtones. Elle doit être abolie, et non pas modifiée aux fins d’attirer toujours plus de gens dans notre pays. »

  • Appel à l’Action : Muhammed Allan sous ventilation dans une situation médicale d’urgence ; les prisonniers palestiniens verrouillés

    Muhammed Allan est relié à un respirateur à l’Hôpital Barzilai pour maintenir sa respiration après qu’il ait perdu conscience la nuit dernière, a rapporté Ma’an News. A son 59ème jour de grève de la faim, il en est arrivé à un stade médical particulièrement grave – perdant conscience, ayant perdu le fonction respiratoire, incapable de marcher, et souffrant d’un vision troublée et d’une perte d’audition. Agissez pour exiger la libération immédiate d’Allan.

    Alors que Allan lutte pour rester en vie et obtenir sa libération – il est maintenu sans inculpation ni jugement en détention administrative – le Service des Prisons Israélien a imposé un verrouillage des prisons en maintenant les prisonniers palestiniens enfermés, en fermant les sections et en interdisant les récréations et les prières en groupe, en cherchant à étouffer les protestations et les soulèvements en réponse à la situation médicale critique d’Allan. Des soldats en armes ont été déployés sur les toits des sections de la prison de Ramon, a rapporté Issa Qaraqe, Ministre des Prisonniers de l’Autorité Palestinienne.

    L’ Hôpital Barzilai a déclaré que Allan a reçu des sels par intraveineuses ; il a eu la visite d’un docteur du Comité International de la Croix Rouge et de son avocat, Jamal al-Khatib. Les députés israéliens Osama al-Saadi et Ahmad Tibi ont rendu visite à Allan hier à l’hôpital, où l’avocat de 31 ans d’Einabous près de Naplouse est détenu. Al-Saadi a rapporté dans une conférence de presse que Allan a écrit en quatre pages ses volontés, tout en étant attaché à son lit d’hôpital par des menottes aux mains et aux pieds.

    Allan est maintenu en détention administrative depuis novembre 2014 et le renouvellement de l’ordre de détention à son encontre a provoqué sa grève de la faim pour exiger sa mise en liberté. A part de l’eau, il n’a rien absorbé pendant toute la durée de sa grève.

    Les organisations palestiniennes de défense des droits de l’homme ont appelé instamment à une action internationale pour sauver Allan, qui est aussi menacé d’être alimenté de force par l’armée israélienne. Une nouvelle loi adoptée en juillet, la “Loi pour empêcher les dommages corporels provoqués par les grévistes de la faim", autorise à nourrir de force les prisonniers en grève de la faim ; l’alimentation forcée est une pratique cruelle, inhumaine et dégradante équivalant à une torture. La loi a été condamnée par les responsables du CICR, de l’ONU et de l’Organisation Mondiale de la Santé ; à ce jour, les médecins ont maintenu l’interdiction de cette pratique par l’Association Médicale Israélienne, conformément aux conventions internationales sur la santé.

    Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens renouvelle son appel à la plus large action internationale pour faire libérer Muhammed Allan et ses compagnons prisonniers palestiniens et pour empêcher qu’il soit torturé en étant nourri de force. Des évènements sont à venir à Londres, Berlin, Vancouver et dans d’autres villes et il est essentiel que les gens dans le monde fassent entendre leur voix pour tenir l’état israélien responsable de la vie de Muhammed Allan et pour qu’il le libère immédiatement.

    Suite et modalités d’action ici :
    http://www.france-palestine.org/Appel-a-l-Action-Muhammed-Allan-sous-ventilation-dans-une-situatio

  • Erdogan looks for military victory to avenge electoral defeat / alMonitor :
    http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2015/07/turkey-syria-erdogan-lost-election-want-win-as-army-chief.html#
    A lire intégralement mais voici la fin de l’article :

    What is noteworthy is the speculation that “if [IS] crosses the Marea Line, then the Bab al-Hawa and Bab al-Salam crossings will be endangered.” If that happens, that will be the end of the latest Turkey-Saudi-engineered revolution project because it will be the end of logistics support of Jabhat al-Nusra, Ahrar al-Sham and other jihadist groups making up Jaish al-Fatah. No wonder they are worried.
    Election results in Turkey really worried the proponents of the proxy war. Jamal Khashoggi, a Saudi journalist close to the palace, took the pulse of AKP leaders and wrote an article in the daily Al Hayat that said, “No need to worry. Erdogan is still the master.”
    He concluded the article by saying, “Turkey has an important role to play as events there are accelerating, especially in the north, whereas in the south Saudi Arabia and Jordan are fulfilling their duties. When north meets south, someone must call Erdogan and ask him to accelerate what has been agreed upon. He is still headmaster, after all.”
    Erdogan seems to be in a hurry to keep his word. It will not be possible to sustain the Syrian policy when a coalition government is formed in Turkey, so Erdogan is dragging Turkey into an adventure in the transition period.
    Erdogan wants to win the elections he lost, this time as the commander in chief. Surely he must be aware that this calculation includes deadly risks such as clashing with the Kurds, fighting with the Syrian army and provoking the IS nightmare against Turkey.

  • Syrian opposition defends Eastern Ghouta situation - Al-Monitor: the Pulse of the Middle East
    http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2015/05/syria-jaish-al-islam-ghouta-bombing-alloush-islamist.html

    Zahran Alloush is the son of a Salafist preacher living in Saudi Arabia and was born in Douma, in the Damascus outskirts. He has three wives, as do several other major leaders in the opposition — including even Jamal Maarouf, who headed up the reportedly nonreligiously-associated Syrian Revolutionary Front prior to its routing from its base in Idlib by local al-Qaeda affiliate Jabhat al-Nusra.

    When asked for an opinion about Harakat Hazm — formed in early 2014 and the first to receive TOW anti-tank weapons from the United States, weapons that were later taken by Jabhat al-Nusra when it routed this group as well from the Idlib region in late 2014 — Capt. Alloush told Al-Monitor that it was “a very, very good group.”

    Read more: http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2015/05/syria-jaish-al-islam-ghouta-bombing-alloush-islamist.html#ixzz3bu14MHzf

  • Le Marocain Benomar accuse l’Arabie saoudite d’avoir torpillé un accord de paix au Yémen
    http://www.yabiladi.com/articles/details/35447/marocain-benomar-accuse-l-arabie-saoudite.html

    Quelques jours avant l’intervention militaire saoudienne, les factions armées au Yémen étaient sur le point de signer un accord de paix. C’est ce que vient de révéler le Marocain Jamal #Benomar à un quotidien américain. L’ancien médiateur des Nations Unies a même révélé que le Maroc et le Qatar étaient prêts à accueillir des réunions d’un éventuel dialogue inter-yéménite.

    Sinon, la version AFP L’Orient-Le Jour est très bien aussi ! « Yémen : le Conseil de sécurité entend le dernier rapport de l’ex-médiateur Benomar » ! http://www.lorientlejour.com/article/922527/yemen-le-conseil-de-securite-entend-le-dernier-rapport-de-lex-mediate

    #Arabie_soudite #Yémen

  • Démission du médiateur de l’ONU au Yémen
    http://www.lemonde.fr/international/article/2015/04/16/demission-du-mediateur-de-l-onu-au-yemen_4616646_3210.html

    Le médiateur de l’ONU au Yémen Jamal Benomar a donné sa démission mercredi 15 avril, alors qu’une coalition menée par l’Arabie saoudite bombarde des positions des rebelles chiites houthistes depuis plus de trois semaines dans le pays en proie à une profonde crise.

    […]

    Selon des diplomates, M. Benomar était vivement critiqué depuis quelques semaines par les partisans de M. Hadi et par leurs alliés du Conseil de coopération du Golfe, notamment l’Arabie saoudite.

  • Abbas meets Joint List delegation in Ramallah HQ | Maan News Agency
    http://www.maannews.com/eng/ViewDetails.aspx?ID=760085

    RAMALLAH (Ma’an) — President Mahmoud Abbas received a delegation from the Arab Joint List in the presidency headquarters in Ramallah Tuesday evening.

    The delegation included head of Arab Joint List Ayman Odeh, and members Masoud Ghanayim, Jamal Zahalqa, and Usama al-Saadi.

    Member of the Fatah movement’s central committee, Muhammad al-Madani, also attended the meeting.

    Abbas congratulated the delegation on their 14-seat win in the 20th Israeli Knesset elections that took place earlier this month, and the delegation applauded the President’s efforts and his persistence to national rights.

    The Joint List, an alliance formed by four Arab parties — United Arab List, Ta’al, Balad and Hadash — was the first time parties representing Palestinian citizens in Israel have joined forces.

    • Abbas to host Arab list lawmakers to discuss Knesset agenda
      Some members of Arab party alliance Joint List are not pleased Palestinian Authority has publicized the meeting.
      http://www.haaretz.com/news/diplomacy-defense/.premium-1.648879

      Joint List officials confirmed plans for the reception, but some of the 13 MKs on the ticket, an alliance between Israel’s Arab parties and the Arab-Jewish Hadash party, were not pleased the PA had publicized the meeting. Some of the MKs are concerned that close public ties with the PA could have a negative effect on the party in Israel.

  • Two Parties Quits #Yemen Talks as Southern Tribes Threaten to Fight #Houthis
    http://english.al-akhbar.com/node/23679

    Updated at 4:40 pm (GMT+2): Yemeni political factions resumed UN-brokered talks on Monday with the Houthi militia that grabbed power last week, but two groups walked out underlining the complexity of the crisis. Factions including the Houthis would take part in the talks, envoy Jamal Benomar said Sunday as the UN chief called for Western-backed President #Abed_Rabbo_Mansour_Hadi to be restored to power.

    #Abdel_Malek_al-Houthi

  • Explosion il y a une heure dans le quartier de Jamal Mohsen à Tripoli (le quartier alaouite), l’agence officielle annonce sept morts et de nombreux blessés.

    C’est très confus pour l’instant : initialement on a parlé d’un attentat suicide, des « sources » de la LBCI prétendent au contraire qu’il s’agit d’une altercation qui aurait dégénéré et des gens auraient balancé trois grenades, et il y a quelques minutes Elijah J. Magnier indique qu’ISIS revendique l’attaque.

  • Manama : La chaîne d’informations Alarab lancée en février - L’Express avec L’Expansion
    http://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/la-chaine-d-informations-alarab-lancee-en-fevrier_1632667.html

    Dans son communiqué, Alarab promet d’offrir « une plateforme pour une présentation transparente et un débat sur les questions et les défis les plus difficiles de la région ». 

    La nouvelle chaîne sera dirigée par Jamal Khashoggi, vétéran de la presse saoudienne et proche des Al-Fayçal, une branche de la famille régnante en Arabie saoudite. 

    En mai 2010, il avait dû démissionner de son poste de rédacteur en chef de l’influent quotidien saoudien Al-Watan, dont il avait fait une tribune progressiste, et ce après la parution d’un article critiquant le salafisme qui avait suscité des remous dans les milieux conservateurs.

  • Quelqu’un a vu passer des confirmations/reprises/réfutations de ceci ? Free Syrian Army abandons Aleppo, leader flees to Turkey
    http://www.hurriyetdailynews.com/free-syrian-army-abandons-aleppo-leader-flees-to-turkey.aspx?page

    The Free Syrian Army (FSA), the recognized armed opposition group against the Bashar al-Assad in Syria, has ceased its resistance in Aleppo, Syria’s second biggest city, withdrawing its 14,000 militia from the city, a ranking Turkish security source told the Hürriyet Daily News on Nov. 17.

    “Its leader Jamal Marouf has fled to Turkey,” confirmed the source, who asked not to be named. “He is currently being hosted and protected by the Turkish state.”

    The source did not give an exact date of the escape but said it was within the last two weeks, that is, the first half of November. The source declined to give Marouf’s whereabouts in Turkey.

  • Les rebelles syriens et Al-Nosra s’affrontent sur le champ de bataille et sur le web | Syrie
    http://www.lapresse.ca/international/dossiers/crise-dans-le-monde-arabe/syrie/201410/31/01-4814578-les-rebelles-syriens-et-al-nosra-saffrontent-sur-le-champ-de-bat

    Hazzem comme le FRS ont des relations avec l’Occident et sont favorables à l’instauration d’un État démocratique en Syrie alors que le Front Al-Nosra et le groupe État islamique (EI) combattent pour un État théocratique.

    Des militants ont publié une vidéo montrant le chef du FRS Jamal Maarouf, en habit militaire marchant avec ses combattants. Il lance à l’adresse du chef d’Al-Nosra Abou Mohammad al-Jolani : « Tu as terni le nom de l’islam, tu as terni la religion. Pourquoi tu nous attaques ? Vas combattre contre le régime ! ».

    « Tu n’es rien, tu es identique à Baghdadi, espèce de salaud », ajoute-t-il.

    Jamal Maarouf fait référence à Abou Bakr al-Baghdadi, qui dirige l’EI, un groupe connu pour sa brutalité inouïe.

    Al-Nosra lui répond via twitter l’accusant de « corruption « et de « s’éloigner de la révolution ».

    La province d’Idleb a été une des premières à tomber aux mains des rebelles après le début du soulèvement de 2011 en Syrie.

    • Syrian rebels armed and trained by US surrender to al-Qaeda - Telegraph
      http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/middleeast/syria/11203825/Syrian-rebels-armed-and-trained-by-US-surrender-to-al-Qaeda.html

      For the last six months the Hazm movement, and the SRF through them, had been receiving heavy weapons from the US-led coalition, including GRAD rockets and TOW anti-tank missiles.

      (...)

      “As a movement, the SRF is effectively finished,” said Aymen al-Tammimi, a Syria analyst. “Nusra has driven them out of their strongholds of Idlib and Hama.”

      The collapse of the SRF and attacks on Harakat Hazm have dramatically weakened the presence of moderate rebel fighting groups in Syria, which, after almost four years of conflict is increasingly becoming a battle ground between the Syrian regime and jihadist organisations.

      For the United States, the weapons they supplied falling into the hands of al-Qaeda is a realisation of a nightmare.

      It was not immediately clear if American TOW missiles were among the stockpile surrendered to Jabhat al-Nusra on Saturday. However several Jabhat al-Nusra members on Twitter announced triumphantly that they were.

      Also the loss of a group that had been held up to the international media as being exemplary of Western efforts in Syria is a humiliating blow at the time that the US is increasing its military involvement in the country, with both air strikes and training of local rebels.

      In Idlib, Harakat Hazm gave up their positions to Jabhat al-Nusra “without firing a shot” , according to some reports, and some of the men even defected to the jihadists.

      In Aleppo, where Harakat Hazm also has a presence, the group has survived, but only by signing a ceasefire agreement with Jabhat al-Nusra, and giving up some of their checkpoints to the group.
      Activists circulated the ceasefire document on social media last week.

  • The Houthi advance on Yemen’s capital
    http://mondediplo.com/blogs/the-houthi-advance-on-yemen-s-capital

    Last month the international media awoke to the fact that while the world has been focused on the fight against Islamic State (IS) militants in Syria and Iraq, Yemen’s capital had been seized by Shia rebels, known as the Houthis, who, they said, had become “Yemen’s new masters”. Jamal Benomar, the UN special envoy to Yemen, said: “Yemen will now be seen as linked to other situations in the region, with regional and international involvement”.