person:james joyce

    • Deux métiers. A l’image de la plupart des artistes plasticiens, les auteurs doivent souvent exercer une seconde profession pour compléter les recettes issues de leurs écrits. Afin de mener une existence plus décente, ils se résignent à assumer un autre travail, comme enseignant, journaliste, lecteur, illustrateur, voire violoniste, avocat ou agriculteur…

      Cela était déjà vrai du temps d’Edgar Allan Poe, qui enseigna aussi l’anglais, de James Joyce, qui occupa le poste d’employé de banque, de Julien Gracq, qui fut professeur agrégé d’histoire, ou de Franz Kafka, qui travailla dans le secteur des assurances… Mais le nombre, déjà réduit, de romanciers qui vivent uniquement de leur plume s’amenuise au fil des années.

      Selon la Ligue des auteurs professionnels, entre 41 % et 53 % d’entre eux perçoivent moins que le smic

      Même les auteurs à succès attendus à Livre Paris, qui ouvre ses portes vendredi 15 mars, conservent parfois un autre métier. Michel Bussi – le deuxième plus gros vendeur de livres en France, après Guillaume Musso – n’a mis fin à sa carrière de géographe et de directeur au CNRS qu’il y a deux ans.

      Selon la Ligue des auteurs professionnels, entre 41 % et 53 % d’entre eux perçoivent moins que le smic et seuls 1 600 gagnent plus de 4 500 euros par mois grâce à leur seule plume. Acteurs centraux de l’univers littéraire, ils restent les maillons les plus faibles de la filière sur le plan économique.

      S’il se destinait à l’écriture dès l’enfance, Mathieu Simonet s’est organisé pour être à l’abri du besoin. Il a choisi le métier d’avocat spécialisé en droits d’auteur et droit des affaires. « J’avais besoin de quinze heures par semaine pour écrire, ce que je négociais en entrant dans les cabinets où je travaillais », raconte-t-il. « En 2003, je gagnais suffisamment ma vie, et je me suis mis à mon compte, pour me libérer du temps, quitte à ne pas augmenter mes revenus. »
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      Après cinq romans non publiés, il a signé – sans le lire ! – son premier contrat au Seuil pour Les Carnets blancs (2010). « A l’époque, être publié, c’était une fierté, pas une histoire financière », souligne-t-il. Aujourd’hui, il perçoit 3 000 euros d’à-valoir pour chacun de ses romans, ce qui représente trois ans de travail (son sixième, Anne-Sarah K., a été publié en février, toujours au Seuil). « Cela génère à peine 100 euros par mois », calcule ce quadragénaire, qui grignote sur « son temps d’avocat », grâce à des invitations par des institutions et des résidences d’écrivain.

      Il perçoit aussi d’autres revenus de l’agence Gibraltar, qu’il a cofondée, et propose des sessions d’écriture dans les entreprises. « Cette organisation me permet de faire ce que je veux. Et de ne pas subir la pression de mon éditeur…Je reste un écrivain confidentiel qui vend ses romans entre 800 et 1 000 exemplaires », se félicite-t-il. Il estime malgré tout que « le système actuel n’aide pas suffisamment les écrivains, qui occupent pourtant une dimension politique et citoyenne dans la société ».
      « Personnages héroïques »

      Les enquêtes sur le sujet sont rarissimes. Le sociologue Bernard Lahire, professeur à l’Ecole normale supérieure de Lyon, a publié en 2006 La Condition littéraire. La double vie des écrivains, à La Découverte. Il a analysé 503 réponses d’auteurs exerçant une autre activité, essentiellement dans l’enseignement et le journalisme.

      « Dans cet univers littéraire très faiblement rémunérateur », il dresse le portrait de « personnages héroïques », qui, sans attendre de leur travail une importante rémunération, écrivent vaille que vaille. La difficulté de concilier deux métiers vient, selon lui, « d’un temps haché », de la nécessité d’écrire dans des interstices d’agenda. Il cite l’exemple d’André Buchet, un agriculteur bio qui profite de la mauvaise saison, l’hiver, pour se livrer à ses travaux d’écriture.
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      Les seconds métiers sont légion. Sous le pseudo de Miya, l’auteure de mangas (la trilogie Vis-à-vis, puis Alchimia chez Pika) scinde son temps entre les commandes de son éditeur et des travaux d’illustration. « Ces missions pour des agences de communication visuelle, des marques ou encore la création de motifs de tissu sont plus rapides à effectuer et plus rémunératrices », note-t-elle.

      A la naissance de sa fille, elle a préféré terminer un manga, quitte à refuser les autres commandes. Mais cette jeune femme lyonnaise a ensuite peiné pour relancer ses clients. « J’ai même posé mon CV dans un salon de thé », témoigne-t-elle. « Quand j’avais vingt-cinq ans, j’aurais accepté d’être éditée gratuitement », ­confie Miya, qui, dix ans plus tard, redoute que les éditeurs ne tirent encore vers le bas les à-valoir des plus jeunes auteurs.

      La question est récurrente. Avec sa casquette d’administratrice de la Société des gens de lettres (SGDL), la romancière Léonor de Récondo souhaiterait que les éditeurs homogénéisent les droits d’auteur pour proposer, comme en Allemagne, un minimum de 10 % sur le prix du livre. Une hausse qui, à ses yeux, permettrait d’endiguer quelque peu « la paupérisation des écrivains, qui s’explique aussi par une surproduction des titres [200 livres sortent chaque jour en France] ».

      Avant d’écrire, Léonor de Récondo a embrassé la carrière de violoniste. Elle travaille avec les plus prestigieux ensembles baroques et publie, en 2010, son premier roman, La Grâce du cyprès blanc (Le Temps qu’il fait). Ses cinq romans suivants, dont Amours, Point cardinal ou Manifesto sont édités par Sabine Wespieser. « Je ne suis plus intermittente du spectacle depuis 2015 », explique-t-elle. « Depuis cette date, je vis de mes droits d’auteur. Mes revenus issus de la musique viennent de surcroît. »

      Elle est bien placée pour savoir à quel point « les écrivains sont particulièrement peu aidés. Ils n’ont pas, comme les intermittents, accès au chômage après 507 heures de travail ». Ils « doivent même payer leur entrée à la BNF pour faire leurs recherches et n’ont pas la moindre réduction pour aller au théâtre ou dans les musées… », regrette-t-elle.
      Un système inadapté

      Dans Les artistes ont-ils vraiment besoin de manger ? de Coline Pierré et Martin Page (édition Monstrograph, 2018), nombre d’écrivains affirment tenter de réduire autant que possible leur travail alimentaire, quitte à revoir leur train de vie à la baisse et à habiter à la campagne, par exemple, à l’instar d’Eric Pessan (Dans la forêt de Hokkaido, Ecole des loisirs, 2017). Pour sa part, Julia Kerninon (Ma dévotion, Le Rouergue, 2018) améliore ses revenus grâce à des travaux proches de l’écriture, comme lectrice, traductrice ou en donnant des cours de littérature.

      Un autre romancier qui souhaite rester anonyme dit travailler six mois par an « dans un job qui ne lui prend pas la tête : des rapports financiers assez techniques ou de l’écriture sous pseudonyme dans la collection Harlequin ». Une activité qui doit être assez rémunératrice pour lui permettre d’écrire les six autres mois de l’année.
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      Fondateur et directeur de Teaminside, une société de 250 salariés destinée à faciliter la vie numérique des entreprises, Jean-Sébastien Hongre, qui a publié Un amour au long cours chez Anne Carrière, en 2017, écrit trois heures les samedis, dimanches matin et pendant ses vacances. « C’est un deal avec ma famille. Je suis 100 % avec eux le reste du temps. »

      Erik L’Homme, lui, affirme avoir eu « la chance de pouvoir vivre de [sa] plume dès [son] premier roman destiné à la jeunesse, en 2002 ». Depuis, il en a signé une trentaine chez Gallimard. « Longtemps, un roman par an m’assurait de quoi vivre », se remémore celui qui habite à côté de Dieulefit (Drôme), dans la ferme héritée de son grand-père. « Je n’ai pas de famille à charge, pas de loyer et j’ai besoin de très peu pour vivre. »

      Après l’âge d’or de la littérature jeunesse incarné par Harry Potter jusqu’en 2010, ses revenus ont chuté progressivement. Surtout quand il a choisi d’écrire des romans plus personnels, moins vendeurs. « Depuis trois ans, je dois écrire deux romans par an pour vivre et un quart de mes revenus provient des rencontres scolaires que j’anime », détaille M. L’Homme.

      D’après une étude professionnelle, 60 % des auteurs doivent réclamer leurs droits d’auteur à leurs maisons d’édition

      Il fustige l’incompréhension des pouvoirs publics vis-à-vis des auteurs, en citant l’obligation de cotiser à la retraite à hauteur de 8 % des revenus annuels bruts, qui a remplacé le forfait de 400 euros par an. « Mes impôts sont prélevés mi-janvier, alors que mes revenus peuvent varier du simple au double selon les années », déplore-t-il.

      Un système d’autant moins adapté que les auteurs touchent leurs droits une seule fois par an. Contrairement au cinéma, où l’on connaît chaque jour le nombre d’entrées, la vente des livres reste archaïque. En effet, les libraires ne fournissent aucune information sur les ventes d’ouvrages. Seules les plates-formes d’autoédition paient les auteurs une fois par mois et leur donnent quotidiennement leurs chiffres de vente.

      « L’éditeur n’achète ni le temps passé » à écrire un roman « ni un contenu exclusif à leurs justes prix », se lamente Samantha Bailly, vice-présidente de la Charte des auteurs et illustrateurs. Sans compter que 60 % des auteurs doivent, d’après la dernière étude professionnelle menée à ce sujet, réclamer leurs droits d’auteur à leurs maisons d’édition.

      Nicole Vulser

  • Un homme hospitalisé après avoir chuté dans une œuvre d’art
    http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2018/08/22/03015-20180822ARTFIG00106-un-homme-hospitalise-apres-avoir-chute-dans-une-o

    Un sexagénaire italien est tombé dans l’installation de l’artiste britannique Descent Into Limbo, un trou noir de 2,5 mètres de profondeur, exposé dans un musée de Porto, rapporte la presse locale. Un porte-parole de l’institution a fait savoir que l’homme était « hors de danger et prêt à rentrer chez lui ».

    « Ce qui importe par-dessus tout dans une œuvre d’art, c’est la profondeur vitale de laquelle elle a pu jaillir », écrivait James Joyce dans son célébrissime Ulysse . Des propos qu’un sexagénaire italien a pris au pied de la lettre en allant jauger la profondeur réelle de Descent into Limbo, une œuvre d’Anish Kapoor exposée au musée Serralves de Porto lundi 13 août.

    #art #happening #trou_noir


  • Plongée dans un dictionnaire des analogies informatiques.
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-vie-numerique/wikipedia-est-comme-une-saucisse-des-comparaisons-utiles-pour-parler

    Comment décrire une chose compliquée ? C’est un problème d’écrivain, mais c’est aussi dans une moindre mesure le problème du journaliste. Une des solutions, c’est le recours à l’analogie, c’est-à-dire une comparaison, pour le dire vulgairement. Mais en matière #numérique, pas facile de trouver la bonne analogie, celle qui permet de figurer, de faire comprendre, sans trop trahir l’objet à décrire. Il faut que je vous avoue que depuis des années, je stocke quelques analogies que j’aime (“Internet, c’est comme les bateaux construits par les indiens Tinglits en Alaska”) mais elles ne sont pas toujours très opérantes. Jusqu’à ce que tout récemment, un aimable correspondant me signale l’existence d’un site entièrement dédié à cela : à recenser des analogies décrivant des objets numériques (des mots, des concepts, des outils). Ma vie a été changée. Le site s’intitule Sideways Dictionnary - ce qu’on pourrait traduire par Dictionnaire des voies de traverse - (il est fabriqué en partenariat avec le Washington Post). Je ne résiste pas à vous faire part de quelques trouvailles.

    Le #Big_data - les masses de données produites par les réseaux - “c’est comme le régime alimentaire d’une baleine bleue. Le plus gros animal de la planète vit en mangeant du plancton - et en gros volume. La baleine a développé un mécanisme qui lui permet d’avaler de grandes quantités d’eau et de trier le contenu nutritionnel. Les chercheurs font de même. Ils avalent une grande quantité de données et cherchent à en extraire l’information pertinente - depuis les informations de santé jusqu’à la prévention du crime.” Donc, les chercheurs du Big data avalent des bases de données, comme une baleine bleue avale le plancton. Ok. Mais, qu’est-ce que c’est qu’une base de données ? “C’est comme une encyclopédie, pas du tout comme un roman expérimental. Une encyclopédie organise l’information de telle manière qu’on puisse la chercher, la retrouver, croiser les références. Un roman, à l’inverse, est une seule énorme masse de mots, particulièrement si vous lisez “Finnegan’s Wake” de James Joyce”. Mais pour classer ces données, on utilise des métadonnées. Comment expliquer ce que sont les métadonnées ? “Les métadonnées sont comme les gens qui lors des soirées, ne font que parler d’eux. Une métadonnée est une donnée qui aime le son de sa propre voix.”

    Qu’est-ce qu’un bug - une erreur de programmation ? “C’est comme l’effet papillon, l’idée qu’un ouragan en Floride peut en théorie avoir été provoqué par le battement d’ailes d’un papillon au Japon. Un tout petit bug, comme un zéro en trop ou un point virgule qui manque dans une ligne de code, peut se transformer en désastre logiciel.” Qu’est-ce que le dark web - compliqué à décrire le dark web.... - ? “C’est comme la face cachée de la lune. La face illuminée (autrement dit l’Internet) est visible pour tout le monde - vous n’avez qu’à lever le nez. Pour accéder à la face cachée, il faut un logiciel spécial (comme une fusée).” Qu’est-ce que c’est qu’un virus #informatique ? “C’est comme une maladie sexuellement transmissible. C’est ce qui arrive quand un #ordinateur a une relation intime avec #internet sans prendre de précaution.” Qu’est-ce que discuter avec un #troll ? “C’est comme se battre avec un porc. Vous finissez couvert de boue. Et le porc est content.” Qu’est-ce que c’est qu’un #cookie, ces petits programmes qui se téléchargent automatiquement dans votre ordinateur quand vous allez sur un site, et qui permettent de vous reconnaître quand vous retournez sur ce site. Qu’est-ce qu’un cookie ? “C’est comme un chien qui fait pipi pour marquer son territoire. Et vous êtes le réverbère.” Qu’est-ce que #Wikipédia ? La réponse vient de Jimmy Wales, lui-même, le fondateur de Wikipédia : “C’est comme une saucisse. Vous aimez le goût, mais vous n’avez pas vraiment envie de savoir comment c’est fait.”

    Bon, je suis d’accord que ces analogies ne mériteraient pas toutes d’entrer en littérature. En même temps, ce n’est pas le but. Le but, c’est juste de figurer ce qu’on a du mal à se figurer. Néanmoins, certaines sont dotées d’une poésie élémentaire. Et qui tient à mon avis à un trait commun : très souvent elles consistent à naturaliser des processus techniques, à aller puiser les comparaisons dans des phénomènes naturels. Ce qui n’est pas illogique, les phénomènes de la nature nous sont sans doute plus familiers que les processus techniques. Mais cela dit aussi quelque chose, me semble-t-il de nos technologies contemporaines : plus elles progressent, plus elles se rapprochent de phénomènes naturels. C’est la langue elle-même qui nous le dit.

    https://sidewaysdictionary.com/#

  • La carte et le texte, une lecture géographique des « Rochers errants » (Ulysse, de Joyce, chapitre 10) - Cairn.info

    http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=EG_454_0355&WT.mc_id=EG_454

    avec un pay-wall

    Le roman de James Joyce Ulysse est profondément ancré dans la réalité géographique de Dublin. Pourtant, les descriptions et les indications topographiques autres que les toponymes y sont rares. À partir d’une étude du chapitre 10, exclusivement consacré à la ville elle-même, on montre comment le texte épouse une forme cartographique. Le chapitre a une forme fragmentaire qui rompt la linéarité de la lecture et la temporalité du récit, produisant un effet de simultanéité qui met en lumière la tension entre l’espace temporalisé de la description romanesque et l’espace instantané de l’appréhension cartographique.

    #géographie #cartographie #cartographie_narrative

  • Tea : un #dictionnaire Littré sur les Tea Touch Lux 2 et 3 - Aldus - le blog du livre numérique, depuis 2006
    http://aldus2006.typepad.fr/mon_weblog/2016/08/tea-un-dictionnaire-littr%C3%A9-sur-les-tea-touch-lux-2-et-3.html#
    http://aldus2006.typepad.fr/.a/6a00d8342e8a5353ef01bb092aec38970d-600wi
    #liseuse
    C’est énorme et inespéré, depuis le temps !
    (et aussi : une version numérique d’Ulysse de James Joyce traine sur les réseaux… le truc indispensable que Gallimard n’a pas voulu se cogner !)

  • Grappes catholiques, Plumed Serpent

    Il y a dans l’acte de l’amour une grande ressemblance avec la torture ou avec une opération chirurgicale.
    Baudelaire, Mon coeur mis à nu.

    Operated. The surgeon’s knife has probed in her entrails and withdrawn, leaving the raw jagged gash of its passage on her belly. I see her full dark suffering eyes, beautiful as the eyes of an antelope. O cruel wound !
    Libidinous God !
    James Joyce, Giacomo Casanova.

    L’Être le plus prostitué , c’est l’être par excellence, c’est Dieu, puisqu’il est l’ami suprême pour chaque individu, puisqu’il est le réservoir commun, inépuisable de l’amour.

    Qu’est ce que l’amour ?
    Le besoin de sortir de soi.
    L’homme est un animal adorateur.
    Adorer, c’est se sacrifier et se prostituer.
    Aussi tout amour est-il prostitution.
    Baudelaire, Mon coeur mis à nu.

  • Le Bal Musette des Immortels - Pacôme Thiellement Ventscontraires.net, la revue collaborative du Rond-Point
    http://www.ventscontraires.net/article.cfm/15378_le_bal_musette_des_immortels.html

    Les transhumanistes sont le vrai visage de la Mort. Ils sont ses yeux et sa bouche : non pas le changement d’état ni le passage vers l’Autre Monde, mais la survivance artificielle sur cette Terre et dans ce corps. De Gilgamesh à Cavanna, l’immortalité terrestre était le rêve innocent des géants sentimentaux, ces rois guerriers qui ne supportaient pas le chagrin de perdre leurs amis. Elle est désormais le cauchemar lucide des milliardaires cyniques qui veulent survivre à leurs adversaires, les enfants de leurs adversaires et les petits-enfants de leurs propres enfants. Le transhumanisme, c’est le projet des Maîtres de la Terre perpétuant leur règne d’inégalité et d’oppression jusqu’à la fin des temps. Borges avait tout dit dans L’immortel : l’homme devient progressivement un fantôme, la vie ne veut plus rien dire pour lui, il est « bloqué » dans le Temps et comprend de moins en moins les choses qui arrivent… « Qu’est-ce qu’un spectre ? » demandait de son côté James Joyce dans Ulysse, et il répondait : « Un homme que condamne à l’impalpabilité la mort, l’absence ou le changement de mœurs. »Qu’est-ce qu’un transhumaniste ? Un homme que condamne à l’insignifiance le refus de la mort, l’omniprésence ou le refus de la délivrance. Le transhumanisme, c’est un songe idiot de vieux schnock en croisière philosophique, la transformation de la Terre en fête de patronage sordide pour hospice de luxe, le bal musette des immortels.

    #transhumanisme

    cc @fil (<3)

  • Le Dublin de James Joyce (et le mien) 100 ans après la publication des « Gens de Dublin » | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/88409/james-joyce

    Ou comment la ville et l’homme sont désormais indissociables, à tel point que Dublin, capitale de l’État, chrétien, célèbre désormais tous les ans, le 16 juin, la branlette furtive d’un des romans de Joyce, qu’il assimila plus tard à un sacrement.

    #littérature #Irlande #James_Joyce #Dublin

  • Confessions d’un écrivain raté | VICE France
    http://www.vice.com/fr/read/confessions-d-un-ecrivain-rate

    Pendant ce temps-là, en Irlande, je rédige sur mon MacBook la première page de qui sera, je l’ai décidé, mon premier roman. J’ai inscrit la date dans le carnet Moleskine marron qui me sert de journal. J’ai 23 ans, et cela fait trois ans que j’écris. Même si je n’ai probablement pas encore les moyens d’écrire un roman, j’ai la conviction qu’en restant assis assez longtemps à mon bureau – et en me frottant les sourcils assez régulièrement – ça finira par sortir. J’ai déjà écrit de la poésie et des nouvelles, j’ai été publié dans quelques journaux modestes, mais malgré cela, j’ai peur de n’être qu’un imposteur, un pastiche d’autres auteurs meilleurs que moi.

    Je tente d’écrire une auto-fiction sur mon enfance, espérant la rendre ainsi plus intéressante. Aussi, les écrivains qui m’obsèdent ont presque tous écrit des romans autobiographiques : Jack Kerouac, Geoff Dyer, Henry Miller, Marcel Proust, James Joyce. Je suis convaincu que le seul moyen de s’exprimer en littérature est de recourir à une narration à la première personne et de ne pas hésiter à dire « je ». Les autres genres m’ennuient, et tentent selon moi de dissimuler ce qui est le fondement de toute écriture : les angoisses de l’écrivain. De plus, mon enfance a été pénible, et j’ai bon espoir qu’en écrivant un livre dessus, je pourrais prendre du recul et dépasser le traumatisme que constitue le fait de l’avoir vécue.

    Je suis en couple depuis longtemps avec une fille formidable, mais en dehors de cela, je ne m’intéresse qu’aux livres. Je lis jour et nuit, et je ne me vois pas faire autre chose qu’écrire. Comme je n’ai aucune motivation pour le reste, j’ai peur de faire un métier plus classique, parce que je sais que je finirais par me haïr au point d’envisager un suicide. Passer ma vie à quelque chose qui ne m’apporterait aucune fierté me semble tout simplement irrationnel.

    Je n’ai pas d’argent, je vis avec mon père, et je passe le plus clair de mon temps enfermé dans ma chambre, entouré de brouillons roulés en boule, de tasses de café vides et de livres que je m’efforce de ne pas plagier. Nous sommes le 4 octobre 2010. Le 11 juin 2011, ma copine obtiendra son diplôme et commencera une carrière que j’imagine brillante. Elle est intelligente, passionnée, tout ce que je ne suis pas, et j’espère en quelque sorte me rendre digne d’elle en terminant mon roman et en le faisant publier. Je me suis évidemment fixé le 11 juin 2011 comme date butoir.

    #écrivain

  • #Exposition de #peintures de Marc-Édouard #Nabe à #Aix
    http://www.marcedouardnabe.com/tableaux

    Nous avons la joie de vous annoncer que la nouvelle exposition de peintures de #Marc-Édouard-Nabe se tient actuellement, et pendant tout le mois de juillet, à #Aix-en-Provence, en haut du cours Mirabeau (1, Place Forbin).

    250 #portraits d’écrivains, poètes, jazzmen, révolutionnaires, philosophes, peintres, et même d’une sainte et d’un rockeur... De James Joyce à Che Guevara en passant par Georges Simenon, Mozart, Picasso, Kafka, Céline, Bud Powell, Gandhi, Jimi Hendrix et Thérèse de Lisieux, la quasi totalité de cette production a été peinte à #Aix même, de septembre 2012 à mai 2013.

    Pas mal de belles choses. Évidemment un peu cher pour un pauvre comme moi (mais pas tant que ça non plus).

    Billie

    Fats Waller

    Mingus

    La tableau de couverture de Lucette (je crois que c’est le plus cher) !!

    Rimbaud à vingt ans

    L’affiche de l’expo :

    Etc, etc.

    Sans oublier, vu les sujets : #littérature #musique #jazz !

  • La liseuse lit en vous comme dans un livre ouvert | Courrier international
    http://www.courrierinternational.com/article/2012/08/01/la-liseuse-lit-en-vous-comme-dans-un-livre-ouvert

    les fabricants de liseuses lisent tranquillement par-dessus votre épaule. Presque toutes les applications de lecture et bon nombre de liseuses renvoient à leur fabriquant un écho sur la façon dont un livre est lu. Principalement, elles permettent de savoir si le livre est lu, et, dans le cas contraire, à quelle page d’Ulysses [de James Joyce] la plupart des lecteurs décrochent. Quel chapitre d’un livre sur le management est le premier à être mis en mémoire ? Quels sont les thèmes les plus recherchés dans une encyclopédie numérique ? Combien de temps faut-il à un lecteur moyen pour lire le dernier tome de The Hunger Games ?

    #ebooks #surveillance #data #geek_power via @opironet

    • Ouaipe hélas c’est comme ça sur Kobo (la liseuse vendue par la Fnac), Nook et Kindle au moins. Sur Kobo, qui renvoie ses stats à Google Analytics (!), on peut bloquer ça en se connectant en telnet sur la liseuse et en blacklistant les bons hosts dans /etc/hosts, mais aucune n’a une option « respecter ma vie privée ».

      C’est aussi pour ça que je reste sur ma Samsung, qui déjà ne coûtait que 49 €, est bidouillable aussi en telnet, et surtout ne téléphone pas à la maison pour dire ce que tu as lu, comment, pourquoi, etc. C’est peut-être la raison pour laquelle les ventes des liseuses Samsung n’ont jamais décollé ? (l’absence d’espionnage et donc de contrat juteux avec les maisons d’édition)

  • Why Bloomsday Is Special This Year, by Becky Hogge - The Atlantic Wire
    http://www.theatlanticwire.com/entertainment/2012/06/why-bloomsday-special-year/53620

    June 16 is Bloomsday, the day in 1904 captured through the eyes of Leopold Bloom by James Joyce in his epic novel Ulysses. Each year in Dublin fans of Joyce gather to celebrate the work in a day of public readings conducted at locations across the city that are featured in the book.

    2012 is a special year for these Joyceans. The 71st since Joyce’s death, it marks the first — across the EU at any rate — that his work may be shared freely among them, without needing permission — for public readings, performances, or re-interpretations — from his estate. This is no small matter: since inheriting the estate in 1982, Joyce’s grandson Stephen Joyce has gained a reputation as the most controlling literary executor in history.

    #littérature #propriété_intellectuelle #copyright #cdp

  • Censorship is inseparable from surveillance | Cory Doctorow (The Guardian)
    http://www.guardian.co.uk/technology/2012/mar/02/censorship-inseperable-from-surveillance

    There was a time when you could censor without spying. When Britain banned the publication of James Joyce’s Ulysses in the 1920s and 1930s, the ban took the form on a prohibition on the sale of copies of the books. Theoretically, this entailed opening some imported parcels, and it certainly imposed a constraint on publishers and booksellers. It was undoubtedly awful. But we’ve got it worse today. Jump forward 80 years. Imagine that you want to ban www.jamesjoycesulysses.com due to a copyright claim from the Joyce estate. Thanks to the Digital Economy Act and the provision it makes for a national British copyright firewall, we’re headed for a system where entertainment companies can specify URLs that have “infringing” websites, and a national censorwall will block everyone in the country from visiting those sites. In order to stop you from visiting www.jamesjoycesulysses.com, the national censorwall must intercept all your outgoing internet requests and examine them to determine whether they are for the banned website. (...) Source: The Guardian

  • Des traductions libres pour faire entrer Joyce (et d’autres) dans un domaine public vibrant (S.I.Lex)
    http://scinfolex.wordpress.com/2012/01/13/des-traductions-libres-pour-faire-entrer-joyce-et-dautres-dans-

    “Domaine public vibrant“, c’est une belle expression que j’ai entendue employée par Hervé Le Crosnier pour nous inciter à faire usage des libertés que l’entrée d’une oeuvre dans le domaine public nous accorde, à l’issue de l’expiration des droits patrimoniaux (vous pouvez l’écouter en parler lors de cette conférence). Or le premier janvier 2012, les créations d’une nouvelle brassée d’auteurs ont rejoint le domaine public, avec de grands noms comme Henri Bergson, Robert Delaunay, Maurice Leblanc, le créateur d’Arsène Lupin, mais aussi côté anglophone, Virginia Woolf ou James Joyce (liste plus complète ici). C’était l’occasion aux Etats-Unis de célébrer comme chaque année le Public Domain Day, mais hélas en France, si on fête le patrimoine tous les ans, on n’accorde pas la même dignité au domaine public (et ce n’est pas du tout innocent, croyez-moi…). (...) Source : S.I.Lex

  • Du Copyright dans l’ADN d’une bactérie ? #CopyrightMadness | : : S.I.Lex : :
    http://scinfolex.wordpress.com/2011/03/26/du-copyright-dans-ladn-dune-bacterie-copyrightmadness

    pour différencier leur oeuvre de synthèse de l’ADN original, Craig Venter et son équipe décidèrent d’introduire dans les séquences de code des éléments distinctifs, comme une sorte de « signature » :

    Un travail soigné et signé, car pour distinguer le génome artificiel de son modèle naturel, les chercheurs se sont amusés à glisser dans le génome synthétique des séquences de lettres qui nomment les auteurs de l’étude ou donnent l’adresse de leur site web… à la manière des informaticiens qui signent leurs programmes de lignes de codes maison.

    C’est à propos de ce geste prométhéen que le copyright est revenu poindre le bout de son nez, car parmi ces séquences de lettres, Craig Venter utilisa une citation, tirée de Portrait de l’artiste en jeune homme de James Joyce, fort bien choisie au demeurant :

    To live, to err, to fall, to triumph, to recreate life out of life.

    Or, après avoir communiqué sur cette forme de « citation génétique », Craig Venter eut la mauvaise surprise de recevoir une assignation de la part de Joyce Estate, organisme chargé de défendre les intérêts des héritiers de l’auteur, lui reprochant d’avoir fait une utilisation de l’oeuvre, sans autorisation

    #copyright #bio #adn