person:jean chesneaux

  • Carnets de géographes - Géographie de la lenteur

    http://www.carnetsdegeographes.org/carnets_debats/debat_08_01_lenteur.php

    Depuis une trentaine d’années, les critiques de l’accélération se couplent d’une valorisation de la lenteur. Ces thématiques sont plutôt le domaine de sociologues ou de philosophes et font rarement l’objet d’une approche spatiale, même si les géographes s’intéressent de plus en plus aux questions temporelles.

    S’intéresser à la lenteur conduit à mener des réflexions autour de la vitesse, entendue comme l’allure à laquelle se produit un phénomène pour évoluer, se transformer, se produire. Au sens premier, une vitesse est un rapport au temps avec des vitesses rapides et d’autres lentes. La lenteur n’existe donc pas dans l’absolu et est considérée en comparaison avec des mouvements ou des pratiques plus rapides.

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    Carnets de géographes
    http://www.carnetsdegeographes.org/carnets_debats/debat_08_02_Chivallon_Collignon.php

    Jeanne Vivet : Je souhaitais faire un entretien croisé avec vous deux à la fois pour vos démarches sur le terrain et la promotion de terrains plus longs avec une proximité des enquêtés, et en même temps du fait de vos différences statutaires et de la place de la recherche dans votre temps de travail puisque Béatrice Collignon est enseignante-chercheure et Christine Chivallon est chercheure au CNRS.

    Béatrice Collignon : Merci Jeanne d’avoir pensé à nous faire dialoguer, car en effet, nous n’avons pas, en raison de notre statut, la même expérience et la même vision des choses. On a souvent la perception que le chercheur a plus de temps que l’enseignant-chercheur qui a des charges d’enseignement importantes, alors que les exigences qui sont imposées au chercheur en termes de publications sont beaucoup plus importantes. On a une vision souvent très distordue des chercheurs qui n’auraient « que ça à faire », cette perception que l’autre a toujours plus de temps.

    Christine Chivallon : Chercheur et enseignant-chercheur sont deux métiers différents avec des tâches et des objectifs différents et surtout une « occupation » du temps qui est très spécifique à l’un et à l’autre métier. J’ai souvent dit – sachant que ce propos pouvait faire hurler certains collègues – que l’agenda d’un chercheur se remplissait a posteriori , au moins pendant les quinze premières années de sa carrière et si son profil correspond bien à celui qu’il devrait être : produire du savoir. C’est pour cette raison qu’un « bon agenda » doit contenir des pages vides qui sont celles réservées à l’activité de recherche proprement dite et qui n’est pas faite de rendez-vous, d’emploi du temps régulier, de réunions, mais de « deadlines » à respecter ou à s’imposer. Les chercheurs sont souvent perçus comme des « professionnels en vacances ». L’injonction du CNRS est pourtant de publier. Il faut publier davantage que la norme officielle qui est un article par an. Officieusement, c’est plutôt en moyenne cinq ou six publications dans l’année qui sont nécessaires, sinon on est considéré comme « très modeste », « petit chercheur », avec, comme sanction, une carrière qui n’avance pas et le lourd tribut de la non-reconnaissance par les pairs. On parle très peu de ces chercheurs-là dont le métier consiste à prouver sans cesse qu’ils ne sont pas « out », qu’ils sont productifs.

    #lenteur #slow_motion
    Notre appel à communication interrogeait la valorisation récente de la lenteur comme objet d’étude et comme manière de faire de la recherche. Les textes que nous avons reçus nous ont étonnées par leur diversité tant dans les sujets d’étude (la mobilité des personnes âgées, les usagers d’un café slow , la protection d’une lagune, etc.) que par les territoires étudiés (Japon, Brésil, Indonésie, Espagne, etc.). Le thème, dans sa dimension réflexive, a souligné aussi une résistance importante chez les auteurs face à l’urgence de produire, réaffirmant l’importance du temps consacré au terrain, à la construction de la recherche et à la maturation des idées.

    De la critique de l’accélération à la valorisation de la lenteur

    Une critique de l’accélération des rythmes
    Dans le domaine de la recherche en sciences humaines et sociales, l’urgence et la rapidité de changement des sociétés ont fait l’objet de nombreux travaux critiques. Pour le philosophe Paul Virilio ou l’historien Jean Chesneaux, par exemple, l’accélération de la réalité détruit notre sens de l’orientation, c’est-à-dire notre vision du monde. L’homme, privilégiant désormais le zapping permanent et l’immédiat, éprouverait des difficultés à se repérer dans l’axe passé-présent-avenir et à se penser dans le temps. Dénoncés depuis longtemps, les excès de la vitesse font aujourd’hui objet d’une attention particulière, et ce, dans différents domaines, en particulier ceux de l’environnement (Deléage, Sabin, 2014), de la psychologie (Aubert, 2003), du social et du politique (Laïdi, 2000 ; Rosa, 2005). Par contraste, la lenteur se trouve valorisée. Ralentir devient, pour certains, une qualité en réaction à l’accélération des rythmes contemporains.❞

  • Thierry Paquot : « La lenteur est aussi une vitesse » (L’An 02)
    http://www.lan02.org/2012/03/la-lenteur-est-aussi-une-vitesse

    Il faut préciser que le « temps », philosophiquement parlant, ne fait l’objet d’analyses spécifiques qu’avec Jean-Marie Guyau, Henri Bersgon, Gaston Bachelard et surtout Martin Heidegger, qui avec, Sein und Zeit (1927) révolutionne fondamentalement la manière de le penser. C’est chacun d’entre nous qui présentifie le temps en lui donnant un contenu, en le transformant de temps « présent », « disponible » en un « temps pour ». Si l’être humain est un « être jeté pour la mort », c’est-à-dire que dès sa naissance le compte à rebours est déclenché et que l’issue fatale ne peut être ignorée, son destin est alors marqué par les manières dont il va « habiter le temps », pour reprendre le titre d’un remarquable essai de Jean Chesneaux. Selon les cultures, les religions, les modes de vie, l’appréciation du temps, sa mesure, ses représentations sont différentes, ce dont l’écologie temporelle à construire doit tenir compte. C’est du reste cette diversité des rythmes et des temporalités qui assure à l’humanité sa richesse. Source : L’An 02

  • #Mayotte, l’illusion de la France. Propositions pour une décolonisation | Jean Chesneaux
    http://www.monde-diplomatique.fr/1995/09/CHESNEAUX/6656

    Si le nom de Mayotte est entré dans le vocabulaire politique français (on a pu parler de « mayottisation » éventuelle de l’archipel des Marquises, par rapport au TOM de Polynésie), c’est que la procédure qui a séparé cette île du reste des Comores, lors du référendum d’indépendance de 1976, est restée très controversée. Cette bonne monographie s’attaque aux mythes officiels sur la vocation française de Mayotte, sultanat des Comores devenu colonie dès 1843. Elle analyse les vicissitudes administratives de (...) 1995/09 / Mayotte, note de lecture

    #1995/09 #note_de_lecture

  • #Mayotte, l’illusion de la France. Propositions pour une décolonisation | Jean Chesneaux
    http://www.monde-diplomatique.fr/1995/09/CHESNEAUX/6656

    Si le nom de Mayotte est entré dans le vocabulaire politique français (on a pu parler de « mayottisation » éventuelle de l’archipel des Marquises, par rapport au TOM de Polynésie), c’est que la procédure qui a séparé cette île du reste des Comores, lors du référendum d’indépendance de 1976, est restée très controversée. Cette bonne monographie s’attaque aux mythes officiels sur la vocation française de Mayotte, sultanat des Comores devenu colonie dès 1843. Elle analyse les vicissitudes administratives de (...) 1995/09 / Mayotte, note de lecture

    #1995/09 #note_de_lecture