person:jean gaubert

  • Très coûteux, polluant et inefficace : l’absurdité française du chauffage électrique
    http://www.bastamag.net/Precarite-energetique-surcout-emissions-carbone-l-absurdite-francaise-du

    Plus de neuf millions de logements français sont chauffés à l’électricité, soit autant que dans tout le reste de l’Europe ! Engagée pour absorber la production du parc #Nucléaire français, la systématisation du chauffage électrique affiche un bilan catastrophique. Radiateurs et convecteurs, peu onéreux à l’installation, s’avèrent très chers à l’usage. Les factures flambent, la précarité énergétique aussi, sans compter les tensions provoquées sur le réseau électrique et un bilan carbone déplorable. Nous sommes à (...)

    #Décrypter

    / #Climat, #Le_défi_du_réchauffement_climatique, Nucléaire, #Inégalités, #Garantir_l'accès_au_logement, #Logement, A la (...)

    • « Le #chauffage électrique est facile à installer, pour un faible investissement initial, précise Anne Lefranc, de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’#énergie (Ademe). Mais il est plus cher en coût global, si on intègre les factures d’#électricité. Avec un confort qui peut-être moindre. » Pourtant, 30% de la population française se chauffe via des #radiateurs électriques, soit 9,5 millions de foyers. Un record en Europe ! Jusqu’en 2013, année de la mise en place de la réglementation thermique (dite « RT 2012 »), 80% des #logements neufs étaient affublés de ce que l’on appelle vulgairement des « grille-pains » [1].

      Pourquoi cette passion française pour les radiateurs électriques ? Elle est liée au programme nucléaire, lancé dans les années 1970, alors que les coûts du pétrole s’envolaient. « On avait visé d’emblée des quantités d’électricité dont on ne voyait pas du tout qui allait les consommer », se souvient André Marquet, ex-ingénieur de recherche à EDF dans le documentaire « Chauffage, le piège électrique » [2]. Les radiateurs électriques n’équipent alors que 10% des habitations. Leur part va dépasser les 45% pendant la décennie suivante ! « Il fallait créer un marché pour absorber la sur-production d’électricité, poursuit Joël Vormus, directeur adjoint du réseau pour la transition énergétique (Cler). On a donc inventé le chauffage électrique. » Pour vanter ses avantages, et vendre un maximum de kWh, EDF lance une grande campagne : avec lui, les plantes revivent, les odeurs s’évanouissent, les enfants s’enrhument moins l’hiver, tout le monde est plus heureux [3].

      Le grand électricien n’est pas le seul à bénéficier de l’engouement généralisé pour le chauffage électrique. Pour les promoteurs immobiliers et les bailleurs, c’est aussi une aubaine : le coût d’installation est jusqu’à dix fois moins cher que celui d’une chaudière assortie de tuyaux et radiateurs [4]. « À Paris, par exemple, dans les bâtiments Haussmanniens, les propriétaires ont volontiers remplacé des chauffages centraux par des systèmes électriques », ajoute Joël Vormus. La plupart des personnes qui les utilisent sont des locataires, souvent dans le parc privé, parfois dans le parc public. « Les bailleurs en ont installé partout, simplement parce que ce ne sont pas eux qui paient les factures », regrette le médiateur national de l’énergie Jean Gaubert.

      Chargé de gérer les litiges entre les distributeurs d’énergie et les consommateurs, Jean Gaubert affirme qu’« il y a un lien évident entre le chauffage électrique et la #précarité_énergétique. Comme il coûte cher, en dehors de son installation, les ménages en difficulté se retrouvent avec un poids en plus ». 10% des ménages français, soit 5,5 millions de personnes sont en situation de précarité énergétique : elles peinent à payer leurs factures et ont froid chez elles.

      [...] « Nous sommes le seul pays du monde à avoir une pointe électrique à 19h, soupire Marc Jedliczka, du réseau Négawatts. Ailleurs en Europe, elle a lieu à midi, quand les entreprises tournent et que l’activité augmente pour fournir les déjeuners. Le pic français de 19h est largement supérieur au pic européen de midi. La différence, due au chauffage, peut aller jusqu’à 5 GW, l’équivalent de cinq réacteurs nucléaires » [6]. Pour faire face à la demande hivernale, la France importe de l’électricité de ses voisins européens, avec un risque de saturation des interconnexions en cas de pic trop élevé, comme cela a été le cas en 2012, lors d’un épisode particulièrement froid [7].

    • « Nous sommes le seul pays du monde à avoir une pointe électrique à 19h », soupire Marc Jedliczka, du réseau Négawatts.

      Ça tombe bien, c’est juste l’heure à laquelle les véhicules électriques des particuliers appelleront 32 Ampères chacun pour se recharger après leur journée de labeur. Estimation pour 2020 : 400 000 par an, la part des véhicules électriques dans les ventes de véhicules neufs…

  • Les coupures d’électricité alarment le Médiateur de l’énergie
    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/20140603trib000833105/les-coupures-d-electricite-alarment-le-mediateur-de-l-energie.html

    Quelque 60.000 consommateurs de gaz et d’électricité ont subi une coupure pour impayés au terme de la première trêve hivernale en mars. Pour Jean Gaubert, Médiateur national de l’énergie, la hausse des prix est un facteur aggravant de la précarité énergétique. La facture globale en France est passée de 38,7 milliards d’euros en 2009 à 68,7 milliards d’euros en 2012, selon les chiffres du ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie.

    L’ancien député des Côtes d’Armor précise dans un communiqué que "les fournisseurs ont déclaré avoir procédé à 60.000 coupures de gaz et d’électricité et 87.000 réductions de puissance d’électricité sur le 1er trimestre 2014, soit 147.000 interventions".

  • Dans la catégorie faux scoop : l’UFC révèle que l’état du réseau EDF se dégrade de manière préoccupante : Forcément, pour préparer la #privatisation de l’entreprise, la direction d’EDF a diminué les investissements sur le réseau et s’est développée à l’étranger.

    #Électricité - Pourquoi les coupures se multiplient - UFC Que Choisir
    http://www.quechoisir.org/environnement-energie/energie/electricite-gaz/enquete-electricite-pourquoi-les-coupures-se-multiplient

    #ERDF a reversé 307 millions d’euros à #EDF. Conséquent, mais pas essentiel. La filiale de distribution permet, en fait, à l’électricien d’emprunter à bon compte. Elle n’a pas de dettes, sa trésorerie est plantureuse… La garder sous contrôle améliore nettement les comptes du groupe, qui peut ainsi négocier au mieux ses emprunts. « Si on sort ERDF du bilan, les ratios d’endettement d’EDF sont catastrophiques », estime Christian Escallier. De là à dire qu’EDF a sacrifié l’entretien des réseaux français, ces dernières années, pour financer son développement international (en Amérique latine, en Italie, au Royaume-Uni…), il n’y a qu’un pas. Certains salariés d’ERDF le franchissent sans hésiter. « Beaucoup demeurent attachés au service public. En “off”, ils déplorent les choix de la direction du groupe », souligne Jean Gaubert. Dans son rapport 2013, la Cour des comptes relève d’ailleurs que la baisse des investissements d’ERDF intervient à une « période correspondant au développement international du groupe EDF ».
    Des collectivités dispersées face à ERDF
    Electricité

    Ce sont les consommateurs des zones rurales qui font les frais de la dégradation du réseau, avec des coupures de courant de plus en plus fréquentes, y compris des #microcoupures aux effets sous-estimés .

    (lien lisible seulement sur abonnement).

    • On assiste au même phénomène qu’entre la SNCF et RFF : les trains roulent moins vite que dans les années 80, car les voies sont moins bien entretenues.
      Ici ce n’est pas purement à cause d’une privatisation, mais par la « rigueur budgétaire » imposée à RFF, et aussi à cause de la complexité administrative que le découplage propriétaire/exploitant a induit. Les équipes SNCF pourraient entretenir les voies, ils sont d’ailleurs les seuls habilités à le faire, mais pour le faire ils doivent obtenir une autorisation de travaux du propriétaire (et les sous aussi), résultat ça s’enlise..

    • Tiens tiens, j’ai eu la naïveté de croire que le mauvais bilan de cette séparation entre la gestion et l’exploitation du réseau allait aboutir à la remise en cause de la séparation et ainsi amorcer une nouvelle fusion de #RFF et de la #SNCF. D’ailleurs, quelques effet d’annonce avaient plaidé dans ce sens :
      http://www.lemoniteur.fr/147-transport-et-infrastructures/article/actualite/19333934-la-fusion-sncf-rff-sur-les-rails
      http://www.sudouest.fr/2012/10/30/le-train-retrouve-les-rails-864932-4803.php

      Et il n’y avait pas besoin d’être bolchévique pour espérer que cette fusion allait s’opérer, il suffisait de citer l’exemple Allemand : La #Deutschebahn assure à la fois la gestion et l’exploitation du réseau. Elle va même plus loin signant des partenariat avec les constructeur Allemand pour la conception des véhicules qui y circule. Tout cela se passe dans un contexte de concurrence (faussée ?) où #Véolia dispose du droit de circuler sur le réseau.

      Mais j’apprends aujourd’hui en te lisant que nos chers technocrates ont encore manqué de courage...

      Par ailleurs quand tu écris :

      Ici ce n’est pas purement à cause d’une privatisation, mais par la « rigueur budgétaire » imposée à RFF

      Dans un contexte où il existe encore des entreprises publiques, la #rigueur_budgétaire entraine forcément des #privatisations.

    • Dans un contexte où il existe encore des entreprises publiques, la #rigueur_budgétaire entraine forcément des #privatisations.

      La privatisation de la SNCF a été décidée en haut lieu bien avant la rigueur chez RFF, je pense. C’est un projet global, mené en concertation avec l’UE pour libéraliser les transports, c’est à dire favoriser les transports routiers privés, et plus tard privatiser le ferroviaire quand les coûts du pétroles le justifieront (et quand les cheminots seront trop faibles pour bloquer le pays). L’Etat Français a mis en évidence la dette « astronomique » de la SNCF pour arrêter de subventionner le transport ferroviaire et préparer le démantèlement progressif de la SNCF avec l’apparition de RFF.
      Question : parle-t-on de dette « astronomique » du réseau routier français vis à vis de l’Etat ? Non, parce qu’idéologiquement l’UE considère que c’est à l’Etat de payer les routes.
      Pas les rails.
      La rigueur imposée à RFF, mécaniquement, c’était un « dégraissage », comme dans n’importe quelle entreprise capitaliste, fermetures massive de lignes et abandons de trafics de toutes sortes (le Fret en particulier) pour que l’activité ferroviaire de France devienne rentable (et donc privatisable)

    • Je suis d’accord avec toi. J’insinuai juste que rigueur et privatisations sont liés. évidement, bon nombre de privatisations sont effectuées « hors #rigueur ».

      Enfin, en ce qui concerne la #voirie, la privatisation des #autoroutes se développe depuis longtemps et bon nombre d’acteurs lorgnent sur #Londres pour suivre l’exemple du paiement de l’accès au centre-ville. Je fais totalement confiance au patronat pour imaginer un tas de systèmes pour rendre tout type de déplacement payant.

      Donc idéologiquement, je pense que l’UE (enfin, les technocrates qui monopolisent ses instances) n’exclut pas de marchandiser la voirie comme tous les espaces vitaux.

      Tiens en parlant de privatisation de tous les champs, un peu de science fiction fait toujours réfléchir :
      http://www.dailymotion.com/video/xyllhh_black-mirror-15-million-merits_shortfilms