person:jean sévillia

  • Lorànt Deutsch, Stéphane Bern, Patrick Buisson... la vision réac’ de l’histoire à la télé - Les Inrocks : magazine et actualité culturelle en continu
    http://www.lesinrocks.com/2013/04/12/medias/historiens-de-garde-perpetuent-vision-reactionnaire-notre-histoire-11382

    De Lorànt Deutsch à Dimitri Casali, de Franck Ferrand à Stéphane Bern, de Patrick Buisson à Jean Sévillia, le territoire du champ médiatique où se cristallise une vision réductrice de l’histoire s’est élargi, selon le diagnostic posé par William Blanc, Aurore Chéry et Christophe Naudin. Les “historiens de garde” sont des “militants réactionnaires au sens propre”, précise dans la préface Nicolas Offenstadt, auteur de L’Histoire bling bling – Le retour du national, en 2009 : “Parce qu’ils valorisent un passé idéalisé et fabriqué contre ce qui leur déplaît dans le présent ; mais aussi réactionnaires dans leur conception de l’histoire ; ils négligent tous les subtils progrès d’un champ de recherche qui n’a cessé de s’ouvrir.” Alors que la recherche s’ouvre à des perspectives décisives, l’histoire globale, connectée, décentrée, les figures qui font profession de servir la connaissance historique à la télé font tout l’inverse. Ils manipulent les téléspectateurs avec une vision étriquée, nationaliste, conservatrice, fantasmatique de l’histoire.

    Tous pratiquent le grand écart entre le roman national et l’histoire scientifique, entre la mythologie et l’esprit critique ; tous s’engagent contre “l’historiquement correct” qui prônerait une histoire multiculturelle et différentialiste, “contaminée par le paradigme des droits de l’homme” (Jean Sévillia). Un pur néonationalisme historique, en somme. Une même vision téléologique de l’histoire, rythmée par des grandes dates sacralisées visant à démontrer la continuité historique d’une France éternelle, se dégage de leurs propos.

    Prétendre “populariser” l’histoire reste pourtant un projet télévisuel vertueux. Et de ce point de vue, les succès publics de Deutsch, Ferrand et Bern pourraient former l’indice de leur pari réussi : le spectacle est assuré, au-delà de leurs artifices. C’est tout le problème que posent avec gravité les historiens critiques : comment résister aux dérives de l’histoire spectacle où la forme prime sur le fond, où la nostalgie d’un passé fantasmé occulte la complexité analytique ? Si quelques documentaristes ouvrent des contre-feux, comme l’attestait en janvier un colloque de l’Union syndicale de la production audiovisuelle, “Documentaire : Histoire, la nouvelle star”, l’impact de ces magazines reste dominant sur le grand public.

    Au fond, l’alternative n’est pas entre l’histoire populaire et l’histoire universitaire, mais plutôt entre l’histoire falsifiée, identitaire, rétrograde, et l’histoire complexe, interrogée, critique. Démasquer les impostures et les fausses évidences, défendre la démarche critique : une émission comme La Fabrique de l’histoire sur France Culture, des ouvrages éducatifs, comme L’Histoire de France sous la direction de Joël Cornette (Belin), Les Rendez-Vous de l’histoire à Blois, très populaires, le font par exemple très bien. La preuve que l’histoire peut accommoder rigueur de la recherche et aspirations du public, pour lequel l’histoire ne se réduit pas à la vie de château dont on pleure la dissolution dans les eaux décadentes de la modernité.

  • Historiens de garde et polémique « Lorànt Deutsch » : un bilan médiatique et politiqueLes historiens de garde
    http://www.leshistoriensdegarde.fr/historiens-garde-polemique-lorant-deutsch-bilan-mediatique-poli

    Cette nouvelle rentrée a été très chargée sur le plan médiatique pour nos historiens de garde. Évidemment, la sortie du nouvel opus de Lorànt Deutsch, Hexagone (Michel Lafon), a accaparé une bonne part de l’attention, mais il ne faut pas oublier qu’elle venait après celle du Lavisse augmenté de Dimitri Casali (Armand Colin), et en même temps que le nouveau Jean Sévillia, Une histoire passionnée de la France (Perrin). Cette offensive a d’abord été menée de concert entre historiens de garde, Deutsch partageant une interview avec Jean Sévillia dans le Figaro, Dimitri Casali étant invité par Franck Ferrand et Stéphane Bern, qui offrira également tribune au comédien. Plus intéressant encore, la réception médiatique de ces livres, et surtout la façon avec laquelle les principaux médias ont relayé et commenté les critiques contre les historiens de garde, notamment la polémique sur Lorànt Deutsch et sa façon de présenter la bataille de Poitiers. Où l’on a vu un fort contraste entre internet et les mass médias.

    #Lorànt_Deutsch #médias #histoire #extrême-droite

  • “La vérité sur l’histoire à l’école” ou les mensonges du Figaro (aggiornamento hist-geo)
    http://aggiornamento.hypotheses.org/1039

    Le Figaro magazine publie donc un dossier au titre tonitruant : « Qui veut casser l’histoire de France ? ». Comme à l’accoutumée, Jean Sévillia se défend de tout positionnement politique et affirme au contraire libérer l’histoire des asservissements idéologiques – manifestement l’apanage d’une gauche pédago-mondialiste aussi honnie que peu définie – pour la rendre à « l’immense majorité des Français, au-delà de la droite et de la gauche, [qui] aiment l’histoire, et donc l’histoire de leur pays ». Enoncé dans un journal assumant une ligne politique clairement à droite, un tel œcuménisme naïf pourrait faire sourire. Ce serait une erreur. Se considérer comme au-dessus des confrontations partisanes consubstantielles aux pratiques démocratiques et appeler à l’unité patriotique en opposant le « nous » liant le corps national aux « eux » qui le divisent ou l’affaiblissent appartiennent au répertoire de l’extrême-droite. (...) Source : aggiornamento hist-geo