person:jean-claude guillebaud

  • « Libé » en écho d’un vertige commun. - Un texte paru dans Libération en 2001 à propos d’événement prenant place dans les années 1970

    http://www.liberation.fr/france/2001/02/23/libe-en-echo-d-un-vertige-commun_355723

    Signalé par un copine de passage dans le fjord

    « Libé » en écho d’un vertige commun.

    Par Sorj CHALANDON — 23 février 2001 à 23:08
    A la fin des années 70, la pédophilie est une déviance écoutée.

    En janvier 1977, trois hommes comparaissent devant la cour d’assises de Versailles pour « attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de moins de 15 ans ». Leurs trois années de détention préventive déclenchent une pétition relayée par Libération. Le texte ne laisse aucune place à l’ambiguïté. Une fois encore, il affirme que les enfants n’ont subi « aucune violence », qu’ils étaient « consentants ». « Si une fille de 13 ans a droit à la pilule, c’est pour quoi faire ? », demande la pétition. Le texte estime qu’il n’y a pas « crime » et que « trois ans pour des baisers et des caresses, ça suffit ».

    Qui signe ? Aragon, Bernard Kouchner, André Glucksmann, François Chatelet, Jack Lang et bien d’autres encore, de Félix Guattari à Patrice Chéreau ou Daniel Guérin.

    Jean-Claude Guillebaud, journaliste à Sud-Ouest (et au Nouvel Observateur), écrivait à propos des années 70 et de la pédophilie : « Des crétins dans le vent allaient jusqu’à vanter la permissivité en ce domaine, sans que cela ne suscite beaucoup de protestations. Je pense à ces écrivains qui exaltaient dans les colonnes de Libération ce qu’ils appelaient "l’aventure pédophile". »

    Qu’allons nous faire de ces #grands_hommes #pédophilie #viol #enfance

  • Vu Pentagon papers ce soir.

    Pas de temps mort, beaucoup de suspense, même si on connait l’histoire. Du bon Spielberg ! et donc,…

    … le même malaise que pour tout bon Spielberg : on se laisse embarquer dans cette Belle histoire de l’Oncle Paul à la gloire du #quatrième_pouvoir et de la perfection du système politique états-unien avec tous ses checks and balances. On note toutefois que le système, comme le film spielbergien, a besoin de #héros et héroïne au cœur pur pour se dresser et s’opposer à l’arbitraire #stand_up_for_what_you_believe_in.

    En prime, on a, remarquablement jouée, l’épiphanie d’une femme : dans un milieu où la domination masculine est de tous les instants, de toutes les situations et dont la mise en scène rend parfaitement le côté écrasant. Et si on n’a pas compris, c’est subtilement (bon, c’est du Spielberg, hein…) souligné lors de son assomption à la sortie de la Cour suprême…

    Des séquences super bien bouclées (Spielberg, vous dis-je…) Entre autres :
    – l’ouverture au Vietnam
    – toutes la séquence d’imprimerie, mention spéciale à la composition à la linotype, l’incontournable, que dis-je mythique avec la rotative,
    – les diverses ouvertures de boîtes à chaussures (si, si,…)
    – la déclamation de l’opinion du Juge Black

    In the First Amendment, the Founding Fathers gave the free press the protection it must have to fulfill its essential role in our democracy. The press was to serve the governed, not the governors.[…]
    And paramount among the responsibilities of a free press is the duty to prevent any part of the government from deceiving the people and sending them off to distant lands to die of foreign fevers and foreign shot and shell.

    pour l’intégrale, c’est là
    https://www.law.cornell.edu/supremecourt/text/403/713

    Un choc, genre retour vers le futur, lors de la première apparition de Robert McNamara…


    pour les autres c’est pas mal non plus, mais ils sont nettement moins connus visuellement. Cf. ici
    http://www.indiewire.com/gallery/the-post-visual-guide-cast-real-journalists-steven-spielberg-meryl-streep-tom-hanks/#!10/bradleywhitfordthepost
    (pour une interview de « McNamara/Bruce Greenwood », http://pro.boxoffice.com/prism-absolute-truth-actor-bruce-greenwood-discusses-post-spielberg-h )

    Au moins une invraisemblance majeure : lors de ses brèves « apparitions » (toujours de loin, de dos et au téléphone) Nixon parle normalement ! Pas une injure, aucun terme ordurier ; pour le père spirituel de l’expression expletive deleted, ça fait quand même tout bizarre…

  • Hadi Abdullah, ami du terroriste ciblé d’al-Qaïda nommé Muhaysini, vient de recevoir le Prix de la Liberté de la Presse de 2016 Reporters sans frontières ! - Ça n’empêche pas Nicolas
    http://canempechepasnicolas.over-blog.com/2016/11/hadi-abdullah-ami-du-terroriste-cible-d-al-qaida-nom

    Hadi Abdullah, ami du terroriste ciblé d’al-Qaïda nommé Muhaysini, vient de recevoir le Prix de la Liberté de la Presse de 2016 Reporters sans frontières, un agent des opérations de « changement de régime » financées par la CIA et Soros.

    Il se trouve en effet que Al-Muhaysini, est un clerc saoudien qui vient d’être désigné désormais comme cible (pour la CIA) à la suite du revirement d’Obama au lendemain de l’élection de Trump et qui est le principal idéologue de Nusra en Syrie.

    Certains le considèrent comme le nouveau Osama Bin-Laden. On le voit sur l’image, à gauche, bras dessus bras dessous avec le chef d’Al-Qaeda en Syrie, le propagandiste et « journaliste » Hadi Abdullah.

     

     

     

    Un autre éminent et courageux journaliste du "monde libre" vient d’être distingué cette fois par Jean-Claude Guillebaud et son "prix Bayeux" des correspondants de guerre. Une distinction bien méritée comme l’explique ici J-M. Bourget (article publié sur le site oumma.com, peu soupçonnable d’islamophobie), du moins si dans cette guerre on est du coté des jihadistes égorgeurs et des terroristes.

    La France remet un Prix de journalisme à un adorateur d’Al Qaida.
    par Jacques-Marie Bourget
    http://oumma.com/223911/france-remet-un-prix-de-journalisme-a-un-adorateur-da

    Tare professionnelle, les journalistes sont trop modestes. Ce qui compte pour eux ce n’est rien d’autre que le combat pour que la vérité aboutisse, et arrive à temps pour le « 20 heures ».

    Ainsi la presse a trop peu évoqué le palmarès du dernier Prix Bayeux, des récompenses attribuées aux « correspondants de guerre ».

    Un vocable désuet qui désignait jadis des journalistes qui tuaient le temps sur les champs de bataille. Je ne comprends pas la pudeur de mes confrères ?

    Pourtant cette année le jury s’est distingué en récompensant, sans hésiter, un compagnon de route du Djihad mondial. Un choix qui aurait mérité plus de lignes, plus de mots.

    L’heureux confrère, primé pour un reportage signé en commun avec Clarissa Ward de CNN, porte le nom de Bilal Abdul Kareem. Et ce n’est pas n’importe qui. Né en 1970 à New York, Bilal se rêve d’abord acteur. Plutôt que l’écran, il crève la faim. Dans sa pérégrination, en 1997, il déménage à Brooklyn, par hasard près d’une mosquée, et c’est la révélation. Bilal devient un fou de Dieu. Tant même que certains lui accordent le titre d’imam…

    Il passe ses jours et ses nuits entre le Coran et la grammaire arabe. L’envie de mieux vivre sa vocation le pousse à s’installer au Soudan, à Khartoum, ville alors bénite où le Congrès Islamique Mondial a son rond de serviette. Un peu mieux nourri de religion, Bilal part alors pour l’Egypte. A force de pratiquer le Tafsïr, c’est-à-dire l’exégèse du Livre, il poursuit son chemin vers la sainteté. D’une sacristie l’autre, le voilà en contact avec les gardiens des Lieux saints. Une télé saoudienne lui propose un job, il va sans dire dans une chaine très halal qui vit au rythme de la prière. Hélas, sans doute sur un désaccord de doctrine, notre confrère quitte la télé et part au Rwanda (?) pour y tourner un documentaire. Le maniement de la vidéo ne fait pas oublier les voies du Seigneur au converti. Le 5 novembre 2009 quand, à l’intérieur du camp de Fort Hodd au Texas, l’officier Nidal Malick Hasan flingue 13 de ses propres collègues, le vidéaste Bilal -par le biais du site « Révolution Islamique »- poste une auto interview signée AIM Films. Le contenu est simple : il approuve la tuerie texane. Pour Bilal le geste de Hasan est « un acte de guerre et non une action terroriste ou criminelle ». Dans la foulée de son aspiration à un Djihad mondialisé, il soutient les rebelles tchétchènes au point que son nom est cité lors d’un procès lié à un marché d’armes.

    En 2012, la guerre en Syrie arrive à temps puisque Bilal se sent pousser, à lui seul, les ailes d’une brigade internationale. Il s’installe sur le champ de bataille, et assez vite à Alep. Inutile de se laisser pousser la barbe, il l’a longue depuis des mois. Là, sa maison devient une rédaction tenue par un seul homme-orchestre, notre courageux confrère photographie, écrit, blogue, filme. Bilal a la chance d’être le seul « correspondant » accrédité, supporté par les djihadistes, il a le monopole. Médusé par cet homme protée le monde des médias occidentaux lui passe parfois commande. Avoir des nouvelles fraîches de ces rebelles –forcément modérés – est une chose utile.
    En novembre 2015, après les massacres de Paris, en tant que phare de la pensée islamique, Bilal rend son jugement : « Je ne condamne les crimes de Paris que si l’on condamne les crimes commis par les tueurs français contre des musulmans innocents ». Un propos venu du front, assez cohérent, mais peu fait pour enthousiasmer les rescapés du Bataclan ou les actionnaires de CNN. Et c’est ainsi que le Prix Bayeux a été décerné à un compagnon de route de tous les salafistes, sauf ceux de Daech. Amnesty International, l’organisation humanitaire qui patronnait ce « Deuxième Prix catégorie TV », doit être enchantée d’avoir porté des lauriers au front de ce magnifique filleul.

    Décidément l’automne est la période de grande forme pour notre « correspondant de guerre »… Ne voilà-t-il pas, il y a un an, que Bilal Abdul Kareem, sur Facebook relié en forum, répond à 29 questions posées par le web planétaire. Nous nageons là en pleine onction, les mots sont ponctués de références au Coran et au Prophète. De la rude pensée de Bilal, j’ai extrait le bonus qui va suivre.

    Nous attaquons par une spéculation sur la composition du futur gouvernement de la Syrie, celui qui sera mis en place par les rebelles qui prendront Damas. Le lauréat du Prix Bayeux répond : « Le danger serait alors l’installation d’un nouveau pouvoir qui ne représenterait pas toutes les forces islamiques ».

    Pas une syllabe pour les mécréants qui, nous dit-on, se battent pour l’avènement d’une démocratie sans Allah. A propos du comportement du groupe Ahrar Asham -une chapelle composée de barbares dont les chefs sont issus d’Al-Qaïda- notre confrère constate que ses frères-là « ont fait couler plus de sang que ce que l’on peut imaginer ». Mais que, sans eux la Révolution « ne serait pas où elle en est. Sans eux elle serait morte ». Bilal Abdul Kareem, le collaborateur de CNN, apprécie vraiment ces sympathiques guerriers qui forment « un groupe très influent qui a fait beaucoup pour le peuple syrien ».

     A la question posée sur ceux qu’il considère comme de « vrais moudjahidin », Bilal répond : « Tous les groupes islamiques sauf ISIS (Daech) ont plus de vertus que de torts. Je ne peux en distinguer un seul ».

     A un internaute qui s’étonne de ce que les rebelles de Jaish al islam exposent sur les places publiques des familles enfermées dans des cages, le compréhensif confrère répond : « Je ne suis pas d’accord avec eux mais je sais pourquoi ils ont fait ça. Les bombardements d’Assad et de la Russie transformant leurs familles en pudding, ils utilisent comme boucliers humains ceux qu’ils considèrent comme des supporters du régime. Je n’approuve pas mais je comprends. » Vous avez noté je « n’approuve pas ».

     Et Al-Nosra, autre succursale d’Al-Qaïda n’est pas absente dans le cœur de Abdul Kareem : « Quand ils réussissent, c’est l’ensemble des factions rebelles qui réussit ». L’avenir ? Bilal le voit en vert : « La Syrie est un pays musulman qui doit être gouverné par des musulmans. Ici la démocratie est une notion étrangère qui ne peut fonctionner. »…

    Pourtant, en place de Bachar, Hollande, Obama et Cameron nous ont promis la mise en place d’hommes libres et démocrates… Au terme de la Révolution, ce sera donc Allah. Allah, et la charia, bien sûr. Une sainte charia qui n’est pas l’horreur décrite par les Croisés d’Occident. Mais « qui est d’abord le moyen de faire adhérer toute la Oumma, le monde islamique, au futur régime de Damas. Oui les rebelles adoptent et adopteront la charia dès qu’ils auront repris toute la Syrie ».

    Sur l’organisation des groupes islamistes, notre journaliste-généralissime s’exprime en guerrier. C’est normal. Il se réjouit de la création d’un comité militaire commun sous l’enseigne de Jaysh Al Fateh, un parapluie qui n’accueille que des unités ayant prêté allégeance à Al-Qaïda « c’est beaucoup plus efficace ». Comment les Syriens vivent-ils l’action et la présence de ces groupes armés ? Très bien : « Les Syriens qui vivent avec Ahrar (milice sponsorisée par l’Arabie et le Qatar) supportent Ahrar, les autres, s’ils sont dans un secteur pris en main par Al-Nosra (Al-Qaïda), se comportent de la même façon ».

    Ainsi, selon le pigiste de CNN, vivre la guerre à Alep, sous la douce et clairvoyante férule des salafistes, c’est un temps de bonheur. Œcuménique, amis de tout barbu, Abdul Kareem a quand même sa préférence. A lui. C’est Al- Nosra, donc le groupe vassal d’Al-Qaïda. Pour Abdul Kareem ces gens sont, si l’on peut dire, des types au poil. « Il gouverne de larges zones de Syrie… Pour différentes raisons il y a des gens qui n’aiment pas Al-Nosra, mais la réalité est que cette organisation est une part importante dans le conflit et qu’elle a rendu un grand service au peuple syrien ». Dommage que Ben Laden ne soit plus là pour lire un entretien aussi revigorant.

    « Correspondant de guerre », à contre temps, essentiellement quand les canons grondent moins, le vénéré Jean-Claude Guillebaud, prince de la conscience bonne, président du jury de Bayeux versus 2016, a donc eu la main heureuse en distinguant un journaliste qui est un modèle : engagement total, courage, abnégation, publication sur supports multiples, notes de frais ridicules. Finalement ce dont rêve Bolloré (et autres) pour « I Télé ».

    Jacques-Marie Bourget

     Jacques-Marie Bourget a travaillé pour les plus grands journaux français dont 22 années à Paris-Match. Grand reporter spécialiste du Moyen-Orient a également obtenu le Prix Scoop 1986 pour avoir révélé l’affaire Greenpeace. Auteur de plusieurs livres dont Des affaires très spéciales (Plon) et Sabra Chatila au cœur du massacre(Erick Bonnier).

  • « La honte qui nous habite » (sur la vente d’armes par la France à l’Egypte et l’ASaoudite) - Par Jean-Claude Guillebaud - L’Obs

    http://teleobs.nouvelobs.com/polemique/20150831.OBS4999/la-honte-qui-nous-habite.html

    Avec 12 milliards d’euros de ventes d’armes depuis janvier 2015, la France vole désormais de record en record. Des affaires qui prospèrent grâce à l’Egypte et à l’Arabie saoudite, les nouveaux « amis » que nos dirigeants se sont choisis...

    Sur l’Égypte http://orientxxi.info/dossiers/l-egypte-deux-ans-de-pouvoir-du-marechal-sissi,0957@OrientXXI

  • Edito - Paris-Province : Nos mains tendues - SudOuest.fr

    http://www.sudouest.fr/2015/01/11/nos-mains-tendues-1792900-4585.php

    Publié le 11/01/2015 à 06h00 , modifié le 11/01/2015 à 08h20 par
    Jean-Claude Guillebaud et Akram Belkaid

    Edito - Paris-Province : Nos mains tendues Jean-Claude Guillebaud et Akram Belkaid

    Mon cher Akram,

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    Après la tuerie de mercredi dernier, il m’a semblé que nous devions partager cette chronique. Comme on se rapproche dans les pires moments. Nous sommes amis depuis quinze ans. Nous sommes tous les deux algérois, croyants et pratiquants : toi musulman, moi chrétien. Tu as quitté l’Algérie en 1995, pendant les « années noires », et moi en 1947, quand mon père a regagné la Charente. J’ai été ton éditeur au Seuil et depuis lors notre amitié s’est approfondie. Tu m’as aidé à comprendre ce que pouvaient ressentir, au plus profond d’eux-mêmes, les Français musulmans. Nos concitoyens.

    Nous sommes retournés ensemble dans cette Algérie où je n’étais plus allé depuis l’âge de 3 ans. Tu m’as aidé à retrouver mon pays natal, et les Algériens m’ont fait fête. Nous avons longuement discuté d’Albert Camus en cheminant dans les ruines lumineuses de Tipasa, qu’il aimait tant. Nous sommes allés nous recueillir sur la tombe de Pierre Claverie, l’évêque d’Oran, assassiné en août 1996 par les islamistes, puis sur celles des sept moines de Tibhirine, enlevés et tués la même année.

    • Mmmm. Edito croisé qui « prouve » que l’on peut être croyant, pratiquant, de deux religions, et avoir des « valeurs », souvenirs, engagements partagés... ? Pas tout à fait neuf. C’est plutôt avec les fachos qu’il est difficile de s’entendre sauf si on est facho peut-être... Bref dans le contexte ça m’inspire un #reac en fin de compte.

  • http://sniadecki.wordpress.com/2015/01/07/guillebaud-pudibonderie

    Jean-Claude Guillebaud, La pudibonderie scientiste, 2011

    Nous publions ce texte de Jean-Claude Guillebaud non pas pour appeler avec lui l’Église à se rappeler « de l’incarnation et de l’acceptation joyeuse du corps », mais bien au contraire pour inviter nos lecteur.e.s à ne pas laisser a cette institution surannée ce monopole du corps à l’heure de la procréation médicalement assistée (#PMA) et autres délires de désincarnation technoscientistes, complaisamment relayés et promus par certain.e.s féministes, homosexuels, LGBT, etc. – pas tou.te.s, fort heureusement – qui ont en horreur les limites que leur impose leur propre corps et veulent le contraindre à se plier à leurs caprices et à leurs fantasmes (et sont prêts pour cela à se « faire violence », au sens ancien de l’expression).

    Nous ne doutons pas qu’ainsi nous allons nous attirer les foudres des escudérophobes. Mais nous dénoncerons les fanatiques de l’aliénation sous quelque déguisement qu’ils se présentent, surtout si en prétendant œuvrer pour l’émancipation, ils ne font en fait que promouvoir la #délivrance_ – au sens religieux de ce terme – à l’aide de la #technoscience, ce nouveau culte, laïque et obligatoire, de l’État.

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    _Au cœur de la mutation anthropologique, technologique et historique, d’insidieuses logiques sont à l’œuvre, notamment dans la cyberculture. Elles vont dans le sens d’une dématérialisation de notre rapport au monde. Le corps est ainsi présenté comme une vieillerie encombrante. C’est bien une nouvelle pudibonderie scientiste qui s’élabore. Entretien avec Jean-Claude Guillebaud.

    Tout se passe aujourd’hui comme si le réel, la matière, la chair du monde (et la chair elle-même) nous filaient entre les doigts. Les éloges convenus du corps, de la santé et du plaisir sont autant de leurres. Ils dissimulent une tendance inverse. Au cœur de la mutation anthropologique, technologique et historique, d’insidieuses logiques sont à l’œuvre. Notamment dans ce qu’on appelle la cyberculture. Elles vont toutes dans le même sens : celui d’une dématérialisation progressive de notre rapport au monde. Le réel est congédié au profit de l’immatériel ; l’épaisseur de la matière devient source de crainte ; la chair elle-même est tenue en suspicion. Un peu partout, le corps est ainsi présenté comme une vieillerie encombrante, symbole de finitude, de fragilité et de mort. A mots couverts, c’est bien une nouvelle pudibonderie scientiste qui s’élabore. Elle renoue très curieusement avec le rigorisme de la Gnose des premiers siècles que les Pères de l’Église avaient combattu. Cette néo-pudibonderie scientiste ajoute ainsi ses effets à la rétractation, elle aussi puritaine, perceptible dans le champ religieux.

    #scientisme, #Alexis_Escudero, #religion, #tranhumanisme

    • Je me suis aperçu en lisant des textes ultérieurs de Judith Butler qu’elle récuse aujourd’hui ce « fondamentalisme » originel ; elle ironise même sur ses premières thèses et pointe la menace qui naîtrait d’une phobie du corps. Dans le dialogue de Judith Butler et de Catherine Malabou, on s’aperçoit que les deux philosophes finissent par s’accorder sur une vision plus complexe et réaliste du corps réel qu’on ne peut aussi facilement congédier.

      Reste que les genders studies, à l’origine, se sont appuyées sur le fameux texte de Donna Haraway datant des années 1980, le Manifeste cyborg, texte à dominante scientiste qui consiste à dire que les progrès de la science sont tels qu’on ne peut plus définir un homme ou une femme à travers son corps, et que la technologie s’empare dorénavant de nous, nous transforme.

      http://www.genreenaction.net/spip.php?article7602

      Qui n’a jamais rêvé ou craint, désiré ou redouté de déléguer son corps ? De demander ou d’ordonner à quelqu’un d’autre : sois mon corps, porte-le à ma place, nourris-le, cultive-le, forme-le ?
      Selon Judith Butler et Catherine Malabou, cette demande et cet ordre sont ceux que le maître donne à l’esclave dans la Phénoménologie de l’esprit de Hegel.

      La dialectique de la domination et de la servitude doit être comprise comme une scène de délégation et de dénégation des corps. Mais se détache-t-on jamais complètement de son corps ? Y est-on à l’inverse jamais absolument attaché ?

      De Hegel à Foucault, en passant par Derrida et Kojève, ces questions sont ici examinées selon toutes leurs modalités.

      #Judith_Butler #Catherine_Malabou #Donna_Haraway #genre #cyborg #transhumanisme #corps

  • Petite retrospective sur un PS qui a perdu son S (in english, S like « soul »)
    RAGEMAG
    http://ragemag.fr/joffrin-aux-plus-belles-heures-de-la-social-traitrise

    En 1981, le peuple avait rêvé que la vie changerait ; il pressentait désormais que rien ne serait plus comme avant. La morosité générale poussa les libéraux à faire de la pédagogie. Ils décidèrent, en 1984, de produire une émission de télé de vulgarisation destinée au bougre qui n’entendait rien à l’économie. Jean-Claude Guillebaud prît l’initiative d’écrire le scenario du programme, baptisé « Vive la crise ! » Yves Montand, acteur « de gauche tendance Reagan », joua le rôle de l’animateur. Libération en fit la promotion dans un numéro spécial. Dans les pages du torchon libéral-libertaire, Serge July expliqua que le pouvoir se devait « d’encourager et d’animer une sorte de grande révolution culturelle occidentale. » L’objectif : « faire des citoyens assistés des citoyens entreprenants. » Les Français étaient priés de s’adapter, de concevoir que « la crise est négative pour autant qu’elle est subie comme une maladie. » L’austérité les soignerait de leur inclination pour l’Etat providence. Il faudrait aussi « changer plusieurs fois de profession, de lieu d’habitation, éventuellement même de pays, et par voie de conséquence de culture, d’amitiés, et de partenaire tout en restant soi-même. »

    Jaurès, reviens ! Ils ont tout bousillé !

  • Joseph Stiglitz : Le prix de l’inégalité
    http://www.lecho.be/actualite/debats_project_syndicate/Joseph_Stiglitz_Le_prix_de_l_inegalite.9201857-2626.art

    Aujourd’hui, les don­nées in­diquent que le rêve amé­ri­cain est un mythe. Au­jourd’hui, l’éga­li­té des chances est moindre aux États-Unis qu’en Eu­rope ou que dans tout pays in­dus­triel avan­cé où ces don­nées existent.

    Il est temps de revenir sur le sujet et d’aller au-delà de l’indignation...

    #indignados #ows #Stiglitz #banques #spéculation

  • Les « attention whores » ou « l’échec du féminisme » - Obsession
    http://obsession.nouvelobs.com/high-tech/20120531.OBS7173/les-attention-whore-ou-l-echec-du-feminisme.html

    via @Monolecte

    Les médias et, plus récemment les réseaux sociaux, gèrent la libération des femmes comme une « conquête paradoxale », comme dirait [l’essayiste et journaliste au Nouvel Observateur] Jean-Claude Guillebaud, c’est-à-dire « un progrès qui génère sa propre négation ». Cette gestion paradoxale du désir consiste à exprimer un épanouissement dans le rejet des interdits, mais, dans le même temps, à introduire de nouvelles brimades avec des obsessions narcissiques et cruelles sur le look (toujours plus jeune) ou la ligne (toujours plus mince). Avec les « lolicons », la cruauté va plus loin car elle oblige à passer par des codes hybrides, en partie étrangers à sa propre culture, sans réelle compréhension des enjeux et des valeurs véhiculées. Ce qui entraîne une consommation compulsive de produits vecteurs de narcissisme comme les sous-vêtements érotiques, les coiffures sophistiquées, etc.

    • En même temps, j’avais essayé de chercher un peu et c’est surtout un sujet de discussion pour magazines (genre avec l’inévitable psy Serge Tisseron) et un mème de détournements. Quand on essaie de trouver des « cas » réels à part la demoiselle portraiturée, on trouve pas, mais j’ai peut-être mal cherché.

    • Je trouve que cet article généralise le cas des « lolicon » à toutes les attention whore. Une attention whore, ce serait plutôt une fille qui ferait en permanence tout pour se faire remarquer (et avoir l’attention de tous), ramènerait tout à elle-même, se plaindrait si elle ne reçoit pas assez d’attention à son goût et s’offusquerait dès qu’on lui fait le moindre reproche. Pas question ici d’hyper-sexualisation ou de « manga » donc.
      Mais il est vrai que les jeunes filles dont parle l’article entrent dans la catégorie des attention whore.