person:jean-françois rauger

  • Jesus Franco, un Divin Marquis – par Jean-François Rauger
    http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/04/03/jesus-franco-un-divin-marquis_3152935_3246.html

    Seul le fantasme à l’état chimiquement pur importe désormais dans des titres où brillèrent notamment les starlettes Soledad Miranda et surtout Lina Romay (sa compagne, sa muse et son médium à partir du début des années 1970). Rejeté par une partie de ses admirateurs d’origine, le cinéma de Jess Franco, dès lors, intéresse une cinéphilie tout autant tripale que cérébrale qui y découvre une dimension avant-gardiste.

    Son goût pour l’inachèvement comme forme esthétique, pour l’image floue, pour l’enregistrement pur et l’abstraction en même temps, rapproche son oeuvre d’une certaine forme d’art moderne.

    Jess Franco était un homme d’une génération qui s’est amusée à déconstruire le cinéma classique. Il avait choisi sa voie, celle de l’érotomane, mais aussi du musicien de jazz qu’il n’avait jamais cessé d’être et qui répétait, à l’infini, le même standard qu’il désossait jusqu’à en faire disparaître les lignes mélodiques.

    #cinéma_barré

  • Jesús Franco : décès de l’homme aux 199 films
    http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Jesus-Franco-deces-de-l-homme-aux-199-films-3726248

    Lors de l’hommage de 2008, Jean-François Rauger, programmateur de la Cinémathèque, rappelait justement l’amour que Franco portait au jazz, le réalisateur ayant ainsi conduit sa filmo comme sous l’effet d’une improvisation constante, abandonnant ses films avant même le montage, se souciant peu du résultat final et enchaînant immédiatement sur le projet suivant. Qu’importe si la qualité n’est pas au rendez-vous, Franco abusant des effets jetés au hasard (zooms, fondus, post-synchro hésitante) et surtout au gré des maigres budgets alloués. « C’est sa maladresse, ses tics, l’inconstance et jusqu’à l’invraisemblance de ses scénarios, qu’il signe souvent lui même, qui le font reconnaître de ses fans et surtout de ses nombreux détracteurs », résume Putters, qui lui reproche son manque de technique mais pas son enthousiasme. Cependant, « jamais réalisateur n’aura montré autant d’insouciance vis-à-vis de son œuvre, ni autant de fièvre à impressionner la pellicule. » (in Ze Craignos Monsters, Vents d’Ouest, 1991).

    #cinéma_barré