person:jean-luc mélenchon

  • A Marseille, Mélenchon chamboule tout
    https://www.mediapart.fr/journal/france/080617/marseille-melenchon-chamboule-tout

    Jean-Luc Mélenchon salue des supporteurs de rugby depuis le balcon d’un restaurant à Marseille, mai 2017. © LF Jean-Luc Mélenchon, qui voit en Marseille « le cratère du volcan » pour créer un nouveau Front populaire, mène une campagne résolument nationale dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône. Il fait face au député socialiste sortant Patrick Mennucci, qui joue sa survie politique, et à Corinne Versini, une chef d’entreprise aixoise qui surfe sur la vague Macron.

    #France #élections_législatives

  • ​Oui, il y a bien un « Mélenchon-bashing » médiatique
    https://www.marianne.net/debattons/tribunes/oui-il-y-bien-un-melenchon-bashing-mediatique

    En outre ce qui pose problème n’est évidemment pas l’existence d’un regard critique, voire dur, envers Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise, car cela est normal et nécessaire dans le débat public d’une démocratie. Ce qui pose problème en revanche, c’est le déséquilibrage colossal du traitement médiatique de notre vie politique en défaveur de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise, déséquilibrage qui va s’aggravant. Il nous révèle en effet ceci : il y a en France non pas un manque de neutralité (illusoire) des médias, mais bien un manque de pluralisme des points de vue qu’ils expriment.

    De fait, alors que l’électorat de la « gauche du Non » aux politiques économiques actuelles a atteint au premier tour de l’élection présidentielle environ un quart des voix (scores de Jean-Luc Mélenchon et de Benoît Hamon), nous manquons singulièrement de médias écrits, radios, télévisés, web, ainsi que d’émissions, d’experts et d’éditorialistes sur ces divers supports, qui expriment cette ligne politique.

    Au-delà de l’utilité d’un rééquilibrage de nos médias pour le pluralisme de notre vie démocratique, c’est d’ailleurs aussi un enjeu dans la concurrence entre médias et entre émissions. Bis repetita : un Français sur quatre est d’accord avec cette ligne éditoriale. Et ce « 1 Français sur 4 » est aujourd’hui laissé en jachère. Donc un journal, un hebdomadaire, une radio, une chaîne info, une émission audiovisuelle, qui choisirait de laisser de la place à cet autre regard, verrait nécessairement son audience augmenter. Il ne faut pas chercher plus loin l’explication des succès d’audience des programmes de la chaîne YouTube de Jean-Luc Mélenchon. Si des médias mainstream ne se repositionnent pas rapidement sur cette ligne éditoriale ancrée à gauche, peut-être est-ce d’ailleurs cette chaîne-là qui se muera progressivement en multimédia de la gauche antisystème.

    #Manque_de_pluralisme_des_points_de_vue #Mélenchon-bashing

  • D’Amiens-nord à Blanquefort, délivrons les ouvriers, fermons les usines !
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=936

    Tous les cinq ans, la classe ouvrière s’invite dans les débats électoraux. C’était les aciéristes de Florange en 2012, les fabricants de machines à laver Whirlpool cette année. Ce qui n’est jamais débattu en ces occasions, c’est l’utilité même de ces activités industrielles, ni même leurs conséquences sanitaires et écologiques. L’emploi n’a pas d’odeur et nos salaires valent plus que nos vies. Rappelons aux promoteurs de l’automobile, Philippe Poutou, François Ruffin, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen – et à leurs électeurs – que la voiture est le moyen de transport le plus nocif, le plus coûteux et le plus lent que l’industrie ait produit à ce jour. (...) Personne ne veut que les ouvriers soient pressés et jetés comme des serpillières après usage. Non plus que les paysans hier ou les (...)

    #Nécrotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/fermons_les_usines.pdf

  • Macron veut passer le code du travail à la déchiqueteuse

    Le président Macron va-t-il exaucer tous les vœux du MEDEF ?

    L’avant projet de loi d’habilitation à réformer le code du travail publié par Le Parisien ce matin est une déclaration de guerre sociale. Le gouvernement voulait le dissimuler jusqu’aux élections législatives comme il l’a caché aux organisations syndicales.

    Macron ne prévoit rien de moins que la fin à peine déguisée des 35h et du CDI avec des périodes d’essai rallongées et des licenciements facilités. Il veut soumettre chaque salarié au chantage patronal et chaque entreprise au dumping de ses concurrentes. C’est un coup d’Etat social sans précédent qui se prépare.

    Face à ces ordonnances, mieux vaut prévenir que guérir. Chaque voix pour les candidats de la France insoumise dimanche sera une voix contre ce projet. Les Français sont maintenant prévenus : s’ils font les moutons autour du berger Macron, ils seront tondus.

    http://www.leparisien.fr/economie/reforme-du-travail-les-8-points-cles-du-plan-macron-05-06-2017-7018110.ph

    Nous dévoilons l’avant-projet de loi devant permettre au gouvernement de prendre par ordonnance des mesures pour l’emploi. A l’abri des regards, huit réformes d’envergure sont en préparation.

    #guerre_sociale #fin_du_code_du_travail

    • Jean-Luc Mélenchon a sommé lundi le gouvernement de « publier les véritables textes » sur la réforme du Code du travail avant le second tour des législatives, par « loyauté » envers les électeurs.

      « Ce n’est pas normal que ce soit un média qui soit obligé de faire connaître (les) intentions » du président Emmanuel Macron, a déclaré M. Mélenchon à la suite de la publication dans Le Parisien-Aujourd’hui en France d’un document présenté comme « l’avant-projet de loi » sur la réforme.
      « Que le gouvernement publie les véritables textes, que le chef de l’Etat dise ce qu’il a l’intention de faire, et nous en discuterons, et qu’il n’attende pas la fin du 2e tour pour dire à quelle sauce il a l’intention de manger les acquis sociaux », a déclaré le leader de La France insoumise, venu soutenir à Toulouse des candidats de son mouvement aux législatives.

      « Je dis au président : c’est votre devoir, et au Premier ministre : ce n’est pas loyal si nous allons à une élection sans savoir sur quoi on vote alors que vous, vous le savez ».

      Le gouvernement a assuré lundi qu’il transmettrait mardi aux partenaires sociaux son « programme de travail » sur son projet, affirmant que le document du Parisien « n’émanait pas » du gouvernement.
      Ce document, qui date d’avant l’investiture du président Emmanuel Macron, liste huit ordonnances principales qui concernent la « négociation à la carte dans les entreprises », le barème des prud’hommes, le référendum à l’initiative de l’employeur, la redéfinition du rôle de l’accord de branche, la fusion des instances représentatives du personnel ou encore la réforme de l’assurance chômage.

      Selon M. Mélenchon, cela mettrait à bas « toutes les conquêtes sociales d’un siècle et demi ». « Le Code du travail n’est pas le code de la route. Chaque page est une histoire de lutte, de grèves, et de rapports de force ».

      « Tout se rediscute au niveau de l’entreprise mais à ce niveau, c’est la liberté qui opprime le faible et qui protège le fort. Vous avez des tas d’entrepreneurs dans le pays qui n’ont pas envie de malmener leurs salariés mais, dès lors que le concurrent dans la même branche exactement aurait des conditions salariales plus avantageuses que lui, ça va se répandre comme une trainée de poudre ».

      « C’est tellement conforme à ce qu’on prenait pour des caricatures du
      Medef »

  • Un magnifique travail d’ éducation populaire !
    Analyse des thèmes et propositions du Front National
    https://analysonslefn.fr

    Ce site a pour objectif d’être une source de réflexion pour favoriser l’esprit critique de la population autour du projet mortifère du Front National.

    – Immigration, Laïcité
    – Sécurité / Justice / Défense
    – Économie, Finance
    – Urgence démocratique
    – Urgence écologique
    – Urgence sociale
    – Progrès humain
    – Politique internationale

    #Front_national #Analyse

    • c’est marrant, parce qu’en ce moment je me rends compte de toutes ces saloperies de #glissement_sémantique qui se sont opérées, privant la gauche de ses mots. Leur réappropriation est si longue après la noyade que même les noyés ne se rendent pas compte.

      M’enfin, comment peut-on suivre les catégorisations qu’a faites le FN et oser croire le combattre quand par exemple (je ne mets pas tout, à vous de retrouver …) on met dans le même panier immigration et laïcité ! Franchement, je n’ai même pas envie d’aller voir le site. Dommage, _collatéral #lmsi

    • Les rapprochements et amalgames entre le programme de la France Insoumise et celui du Front National ont été très nombreux et très virulents. Pourtant, aucune analyse sérieuse et critique des propositions de Marine Le Pen n’a été vraiment réalisée pour tenter de les confronter à celles portées par Jean-Luc Mélenchon.

      Le Discord Insoumis propose donc une analyse des propositions du Front National à travers plusieurs thèmes. Cette analyse est bien évidemment très critique car le projet de société de Marine Le Pen est non seulement à l’opposé de celui de la France Insoumise mais il présente de nombreuses incohérences.

      Site à l’initiative de citoyens insoumis pour combattre le FN directement sur ces thèmes.

      Cela peut aider tous ceux qui veulent aller se confronter au vote FN par rapport à leur programme, pour en finir avec les amalgames FI / FN.

      #ZéroDéputéFN

  • Les montages malhonnêtes de « Quotidien » pour diaboliser Mélenchon | Le Bon Sens
    https://antoineleaument.fr/2017/05/31/montages-malhonnetes-de-quotidien-attaquer-melenchon

    Il est regrettable que « Quotidien » ait fait exactement l’inverse et ait choisi, une nouvelle fois, de tout concentrer sur les personnes plutôt que sur le fond. Pas un mot sur la CSG. Pas un mot sur la fraude et l’évasion fiscales. Pas un mot sur la révocation des élus. Pas un mot sur le code du travail. Pas un mot sur l’école et l’éducation. Bref, rien de ce qui concerne les objectifs de monsieur Macron ni le programme de Jean-Luc Mélenchon.

    Ça fait penser à Trump et à ses tweets que l’ensemble de nos journaux décident de traiter comme une Information, en oubliant de parler des décisions budgétaires du même Trump.

  • En campagne sans trêve | À propos du mouvement « La France insoumise » | Jean-Luc Mélenchon
    http://melenchon.fr/2017/05/28/en-campagne-sans-treve

    J’utilise souvent ce blog pour poster au fil des évènements des observations sur la vie du mouvement que nous avons constitué avec « La France insoumise ». Je ne dis pas que ce soit un sujet qui passionne les observateurs. Ce n’est pas très important. Mais je me désole de voir que le contenu théorique de ce type de question ne retienne pas l’intérêt de ceux qui se sentent concernés par les discussions sur la forme que doit prendre une organisation politique de nos jours, en général, et dans notre famille, héritière du « mouvement ouvrier », en particulier. En ai-je lu, pourtant, des dissertations sur la « crise de la forme parti » !!!!! À présent, devant un fait concret et une tentative concrète de passer a l’acte du dépassement, ne surnagent que quelques papiers ici ou là, quasi tous animés par l’esprit de règlement de compte qui anime toute la « petite gauche » qui accable notre action de sarcasme pontifiants. Mais pourtant « elle tourne » !

    Car la Convention nationale du mouvement « la France insoumise » qui a ratifié notre liste de candidatures aux élections législatives a pris place dans un moment particulièrement porteur de la vie de notre mouvement. Beaucoup ne s’en sont pas rendues compte, mais ce fut un événement que de voir passer à 500 000 le nombre des personnes déclarant leur appui au mouvement. Cela s’est produit entre les deux tours de l’élection présidentielle, alors même que je n’étais plus candidat, dans un élan que je crois politiquement significatif.

    J’ai déjà montré ici, sur ce blog, à de nombreuses reprises, pourquoi et comment le mouvement n’est pas et ne sera jamais un parti politique. Il est un lieu de rassemblement où chaque personne décide individuellement et au coup par coup du niveau de son engagement et de sa participation effective aux diverses tâches et campagnes qui sont proposées. Dans les faits, tout repose évidemment sur la plate-forme internet qui permet ce que l’on appelle « l’horizontalité ». Pour ma part, je n’aime guère ce terme. D’abord parce qu’il sous-entend souvent une opposition à la verticalité qui est parfois tout simplement incontournable dans l’organisation d’une action. Ensuite, parce que les connexions rendues possibles par une telle plate-forme vont dans tous les sens ; elles sont par définition polymorphes. C’est-à-dire qu’elles ne sont ni exclusivement du haut vers le bas ni du bas vers le haut mais dans tous les sens de sorte que la notion même de haut et de bas, comme dans l’univers matériel… dépend de la position de l’observateur.

    Pour mieux souligner la singularité de l’objet, je veux plutôt appeler ici à réfléchir sur ce que ce type de mouvement a en commun avec le fonctionnement des partis politiques. Un certain nombre de fonctions qui semblaient propres à un parti s’accomplissent aussi en son sein : coordination des actions, appel à mobilisation, fournitures de matériel et de documents, universités populaires et ainsi de suite. Mais toutes ces fonctions donnaient lieu à une répartition parfois très soupesée des responsabilités. Elles fournissaient la raison d’être même de l’organisation du parti et de l’existence de postes de permanents politiques. Tout cela, désormais, est accompli par la plate-forme sans produire aucune sorte de ces bureaucraties intermédiaires hier encore indispensables à la marche ordinaire de la vie quotidienne.

    De la même manière, les processus de « démocratie interne » sont également à l’œuvre. Mais dans le mouvement, on s’efforce de ne jamais en faire un sujet de conflictualité interne. Il n’y a donc pas de « majorité », de « minorités », pas de plateformes concurrentes, pas d’orientation générale opposée les unes aux autres. Autrement dit : le mouvement se soucie d’abord d’être inclusif et collectif davantage que formellement « démocratique », sachant à quelles violences et dérives conduisent les soi-disant pratiques « démocratiques » organisées par les règlements intérieur des partis traditionnels. Le mouvement n’a qu’une référence idéologique commune a tous ses membres : le programme. C’est une autre manière de dire qu’ils se définit par son action, par ce qu’il compte faire dans la société s’il en a le pouvoir. De la sorte, le contenu de ce programme détermine le mode d’existence de cette organisation et son unique objet : l’action. Ou plus justement dit : les actions, au pluriel. Car il s’agit de mener des campagnes pour des objectifs lié au programme.

    Pour l’instant, comme cela est bien normal pour un mouvement fondamentalement inscrit dans la logique de la démocratie politique, les campagnes sont des campagnes électorales. Mais demain, elles redeviendront des campagnes sur des thèmes précis comme la sortie du nucléaire, la lutte pour la paix, contre la pauvreté et ainsi de suite. Ou bien des mobilisations en appui à des actions organisées par d’autres et dont les objectifs sont aussi les nôtres ; je pense aux actions sur le climat ou celle du type du samedi 20 mai contre Montsanto. Demain encore, le programme restera toujours l’objet central du mouvement. En effet, les 40 livrets thématiques qu’il a engendrés sur tant de sujets sont remis en chantier par ceux qui les animent avec la participation de toutes les personnes que cela intéressera. Et de même avec les « ateliers législatifs » qui permettent aux citoyens de préparer la mise en forme de projet de loi des diverses propositions du programme.

    Il me semble qu’un but essentiel du nouveau mode de fonctionnement est d’évacuer aussi définitivement que possible les enjeux de pouvoir. Ils pourrissent en effet la vie des partis en transformant toute question en un objet de conflits et de délimitation des influences. Bien sûr, toutes les pratiques que je viens d’évoquer sont encore très largement inexplorées et restent pour beaucoup tracées en pointillés. Je crois que c’est en marchant que nous ferons le chemin, selon l’expression bien connue. C’est à ce prix que nous pourrons le plus étroitement ressembler à la société que nous voulons représenter et mettre en mouvement elle-même. Car on ne doit pas oublier que le moyen doit préfigurer la fin : la révolution citoyenne. En ce sens, l’objet de l’action ce n’est pas le « développement du mouvement » mais l’augmentation de la capacité d’auto-organisation de la société ! C’est à cette question de l’auto-organisation que nous devons maintenant réfléchir avec soin. Il s’agit de se donner les moyens de les dépister quand ils existent pour les soutenir et les répandre. Il s’agit donc aussi de les déclencher quand c’est possible. Mais c’est une autre histoire que celle-ci.

    #auto-organisation

    • La plateforme, c’est un petit peu comme SeenThis : il faut que ce soit hébergé, il faut que ce soit maintenu... il faut que ça évolue.. et y-a forcément un « qui paie ». Et nous les utilisateurs, on en fait ce qu’on veut, enfin, c’est c’qu’on croit :-D
      Sauf que l’hébergeur, le mainteneur, peuvent en faire ce qu’ils veulent, le jour où ils le veulent. Et là, la FI, elle est hébergée chez des gens... des startupers si je ne m’abuse, ça n’est pas forcément rassurant. C’est un premier sujet, celui de la forme ?

      Quant à la façon donc la FI court-circuite... Pour suivre Mélenchon (avec un E) depuis 2005, et avoir eu des échos de la façon donc le PG a été repris en main par les apparatchiks habituels, avec les mêmes phénomènes d’ostracisation du « sang neuf » non-coutumier des appareils, j’avoue que la transformation, je la trouve intéressante. Même si oui, t’étais sortant·e et tu te disais que c’était naturel d’être à nouveau candidat·e, juste ça te fait râler d’être remplacé par un•e gugus tiré·e au hasard. C’est un second sujet, celui du pouvoir ?

      Je suis consterné comme toi par la façon dont tous, là, ils veulent se présenter. C’est chouette. Ils sont tous là sur la photo, avec leur sigle, et leur bilan (boite à rires, y-a pas beaucoup de ces sigles à pouvoir présenter un bilan national glorieux en ce qui concerne l’écologie ou le social...). Un dernier sujet, celui de... comment le désigner... celui de « combien de clônes pour les mêmes idées » ?

      Merci d’avoir ouvert la discussion sur ce sujet.

    • C’est à ce prix que nous pourrons le plus étroitement ressembler à la société que nous voulons représenter et mettre en mouvement elle-même. Car on ne doit pas oublier que le moyen doit préfigurer la fin : la révolution citoyenne. En ce sens, l’objet de l’action ce n’est pas le « développement du mouvement » mais l’augmentation de la capacité d’auto-organisation de la société ! C’est à cette question de l’auto-organisation que nous devons maintenant réfléchir avec soin. Il s’agit de se donner les moyens de les dépister quand ils existent pour les soutenir et les répandre. Il s’agit donc aussi de les déclencher quand c’est possible. Mais c’est une autre histoire que celle-ci.

      Merci à @biggrizzly d’avoir mis en ligne cet extrait fort intéressant.
      Après avoir participé au rassemblement des Glières en Hte Savoie des résistants d’hier et d’aujourd’hui, j’ai eu envie de rencontrer des partisans de la FI lors d’une réunion avec le candidat de ma circoncription. Et je fus agréablement surprise de la diversité des participant-e-s tous regroupé-e-s autour du programme « l’avenir en commun » et de notre représentant. Le paysan du coin nous avait tous réunis, de la documentaliste du lycée, au jeune informaticien qui s’était chargé de la communication, à l’éducateur d’une prison en Suisse pour l’affichage, jusqu’aux travailleur-euses dans l’industrie de la vallée dont une jeune musulmane qui m’a gentiment proposé de m’accompagner lors d’une distribution de tracts dans les immeubles de ma localité.
      J’ai ressenti une énorme convivialité et cette capacité à s’auto-organiser autour de notre courageux candidat (militant anti gaz de schiste et pour un éco-socialisme) car dans la vallée de l’Arve pro-Fillon nous n’avons presque aucune chance d’être au second tour. Et je n’ai qu’une hâte c’est de retrouver ces vrais gens chaleureux qui partagent mes valeurs lors de notre prochain débat public pour la transition écologique.
      Ceci est ma première expérience politique « militante » et je suis un peu consternée par vos réactions précédentes négatives, désabusées, un peu trop du domaine de « l’intellect », sur le mouvement de La France insoumise.

    • @marielle : rien ni personne n’est à l’abri de la critique, et c’est tant mieux. Comme je le dis rapidement ci-dessus, les expériences passées démontrent que la politique, dans notre environnement institutionnel, c’est un truc qui a du mal à ne pas retrouver les défauts de la professionnalisation de son personnel, et ce côté « féodalisant » particulièrement rebutant. Il y a un phénomène de rareté des postes qui induit des comportements de nuisibles dont même les plus progressistes ne parviennent à se défaire (PG, EELV, ... pour ne pas citer le PCF...). Et je suis certain que le moment où les « cadres » de la FI seront brocardés pour avoir ostracisé tel ou telle nouveau venu·e n’est pas bien loin.

      Ceci dit, profitons de ce moment. Que ce soit ton expérience ou celle du Yéti sur son blog, ces élections législatives « à la mode FI » sont ce qui se fait de plus réjouissant depuis bien longtemps.

  • En campagne sans trêve | Jean-Luc Mélenchon
    http://melenchon.fr/2017/05/28/en-campagne-sans-treve

    Il y a de l’angoisse dans nos rangs. Beaucoup mesurent le caractère dramatique de l’enjeu. Si Macron reçoit une majorité absolue, il foncera. Il aura les pleins pouvoirs. Et ça va faire très mal. Code du travail, école, et ainsi de suite, tout va y passer. Le ton du Medef osant un « on a assez discuté » et du porte-parole de l’Elysée Castaner (PS) à l’adresse des syndicats, « on n’a pas le droit de bloquer » sur cette réforme du Code du travail, font froid dans le dos.

    • Le Macronisme politique pourrait bien vite donner à voir sa trame initiale : une sorte de mer des Sargasse politique [surnommée « jungle flottante » ou « désert flottant »], une Cour des miracles pomponnée et parfumée. N’est pas César qui veut, en effet. Le Césarisme s’impose aux factions qui l’ont rendu possible en les subjuguant ou en les détruisant. Macron a trop composé, trop recyclé, trop fait d’accords. Chaque traître à son parti initial, qui aura été réinvesti pour être député, aura par cela même pris le goût des trahisons impunies. Une très mauvaise éducation initiale.

      En toute hypothèse, le projet macroniste n’est applicable qu’en détruisant toutes les structures corporatives politiques de l’ancien système. S’il ne le fait pas au moment où il va constituer son groupe parlementaire, le moment politique sera passé pour lui, et la suite de son parcours devrait vite devenir plus chaotique que ses premiers pas dans la cour du Louvre ! Et même d’autant plus vite que la résistance sociale se déclenchera. Car le mandat impératif de Macron c’est l’affrontement social pour achever la mise en place de la feuille de route de la Commission européenne. Ce n’est pas rien que d’executer ce plan.

  • La Sociale - L’union de la gauche c’est l’union pour faire quoi et avec qui …
    http://la-sociale.viabloga.com/news/l-union-de-la-gauche-c-est-l-union-pour-faire-quoi-et-avec-qui

    Depuis que la France Insoumise a commencé à s’affirmer comme la principale –et seule- force d’opposition au candidat puis au président Macron, les appels à l’union de la gauche viennent de toute part. Mais que signifient donc ces appels aussi soudains à l’unité ? Le parti socialiste, dans la voix de ceux qui n’avaient de mots assez durs contre Jean Luc Mélenchon, y vont sans retenue. Plus d’amour, tu meurs ! De la part du PCF, idem. Les mêmes qui n’en voulaient pas comme candidat déclarent des sentiments inattendus. Ce n’est plus de l’amour, c’est de la rage. Du coup, le candidat de la France Insoumise ferait par son « intransigeance » la démonstration d’un « sectarisme » coupable. La condamnation de la « France Insoumise », voilà déjà une base d’union entre le PS, le PCF et quelques « éclairés » qui relaient sans retenue ces positions anti-Mélenchon. « L’argument » de ces partisans de l’union semble être très cohérent. Dans une élection, l’union augmente les chances au contraire de la division. Oui mais, l’union sur quoi, et pour quoi ? Derrière tout cela se pose une autre question de fond. Quelle est la pertinence du clivage gauche-droite réactivé en campagne électorale ?

    • Le programme de Macron expliqué
      http://analysons-macron.fr

      Des citoyens insoumis proposent une analyse détaillée des 95 mesures du programme d’En Marche. En savoir plus..

      Synthèse - Critique générale

      Il semble que le programme d’Emmanuel Macron se place sous le signe de la continuité des politiques menées depuis 30 ans, et en particulier du quinquennat précédent. Le programme économique poursuit le choix de la politique de l’offre, conformément à la logique contraignante des traités européens et aux recommandations de la commission européenne. En effet, d’une part, le choix est fait de maintenir les coûts et de contenir les salaires, puisque la hausse que suggère le programme n’est qu’un transfert de la part socialisée vers la part individuelle, compensée par des impôts.
      D’autre part, les investissements ne compenseront pas les mesures d’austérité prévues, si bien que l’impact global sur l’économie sera bien une contraction. Par ailleurs, les mesures d’allègements fiscaux prévues pour les grandes entreprises et les actionnaires contribueront davantage à rémunérer la rente et les dividendes, et donc à nourrir la bulle financière au détriment de l’économie réelle et de l’activité.

      Par ailleurs,

      Du point de vue de l’écologie, le programme d’En Marche est également dans la continuité. Aucune critique du productivisme capitaliste, aucune critique du libre-échange, qui est un désastre pour l’environnement, n’y sont faites. Les prises de positions sur l’agriculture chimique ou les perturbateurs endoctriniens sont contradictoires et légères. L’essentiel des mesures environnementales sont soient faiblement incitatives, soient incantatoires. Enfin, les sommes avancées pour financer la transition écologique sont dérisoires.

      En ce qui concerne les institutions, le programme est extrêmement insuffisant. Sans adresser les lacunes démocratiques profondes (monarchie présidentielle, non respect des engagements électoraux et référendums), il se borne à des réformes marginales de « moralisation » bien trop peu contraignantes. Certaines mesures semblent même constituer des régressions : ainsi, la représentativité des parlementaires sera diminuée, là où elle devrait être augmentée.

      Sur l’Europe, puisque son programme est tout à fait dans la ligne de son orientation actuelle, il n’est pas surprenant qu’ E. Macron ne fasse aucune contestation des traités européens, et du déficit démocratique qui découle largement de leur verrouillage. Sa proposition de parlement de la zone euro n’y changera rien. C’est pourtant cet immobilisme qui conduit l’Union Européenne au bord du gouffre, en la plongeant dans la morosité économique, et en ravivant les tensions, les haines, et les mouvements d’extrême-droite.

      Le volet international est préoccupant. Il soutient la volonté d’une Europe de la Défense, dont on se demande, contre quelle menace, et surtout, si ce n’est pas davantage une Europe de la guerre qui se prépare, car celle-ci facilitera l’implication générale de ses membres dans des conflits. De plus, il semble suivre les recommandations de réarmement de l’OTAN, qui financeront l’industrie américaine de l’armement. Au final, les engagements d’Emmanuel Macron sur le plan international mettent à mal l’indépendance de la France.

      Notre vision

      Le programme l’Avenir en Commun" repose sur le principe de départ qu’il existe un intérêt général humain qui domine les intérêts particuliers, en s’appuyant sur le fait que nous partageons tous un même bien commun, la Terre. Nos modes de productions détruisent la nature, dans laquelle nous sommes tous plongés, et devant laquelle nous sommes tous égaux. Cette façon d’organiser la société, qui menace désormais jusqu’aux conditions de son existence, produit aussi des inégalités inacceptables. Il faut donc urgemment réaliser la transition écologique, le changement de notre façon de produire et de partager. C’est le sens de notre programme et de la révolution citoyenne qu’il a l’ambition de porter.

      La première étape de cette révolution citoyenne, c’est de rendre au peuple le pouvoir de s’organiser comme il le souhaite, afin qu’il puisse défendre l’intérêt général, c’est-à-dire ses intérêts. Il faut donc se débarrasser de l’oligarchie qui gouverne selon les siens en profitant des faiblesses de la Vème République.
      Une assemblée constituante sera ainsi convoquée, aussitôt que le Jean-Luc Mélenchon sera élu. Son mode de désignation assurera qu’elle est issue de la société civile. Elle travaillera indépendamment du pouvoir qui s’exercera normalement dans le cadre de la Vème République en parallèle, le temps que devra durer le processus constituant. Chacun pourra faire des propositions. Par exemple, la France Insoumise suggérera d’inscrire dans la constitution la Règle Verte, et la liberté à chacun de disposer de son corps ce qui protégera l’IVG et autorisera le suicide assisté. Nous proposerons des réformes institutionnelles comme le référendum révocatoire et le remplacement du Sénat par une assemblée citoyenne. Au terme de ce processus, le texte proposé par l’assemblée sera soumis à référendum.

      Le système capitaliste libéral atteint désormais ses limites : notre pays n’a jamais été aussi riche, et pourtant le nombre de pauvres, ou de sans domicile fixe, n’a de cesse d’augmenter. La financiarisation a paralysé notre économie.
      Nous mettrons donc fin au parasitage économique en luttant contre la rente, contre la fraude fiscale et l’évasion fiscale, et en imposant plus justement les français, pour faire porter l’effort davantage sur les très riches et moins sur l’essentiel de la population. Nous protégerons nos industries grâce au protectionnisme solidaire et en redonnant du pouvoir aux travailleurs. Nous instaurerons une solidarité entre grandes entreprises et PME afin que les premières soutiennent l’activité des deuxièmes. Et surtout, nous augmenterons le SMIC, nous revaloriserons les minima sociaux afin que chacun vive au dessus du seuil de pauvreté, et nous garantirons à chacun le droit à un logement.

      Notre écosystème est saccagé, et le changement climatique sera le défi majeur de ce siècle. Donc, nous réaliserons la transition écologique qui s’impose. Pour cela, nous nous fixerons l’objectif de 100% d’énergie renouvelables en 2050, et nous investirons 50 milliards d’euros dans ce secteur. Les ressources et les compétences pour le faire sont nombreuses en France. Nous sortirons progressivement du nucléaire. Nous sortirons par ailleurs de l’agriculture chimique pour développer une agriculture biologique plus respectueuse et viable à long-terme. Nous pénaliserons le transport de marchandises sur de grandes distances, et nous lutterons contre le gaspillage, la surproduction, et la surexploitation de la nature.

  • Les « communs numériques », thème de campagne
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2017/04/20/l-avenir-en-communs_5114260_3232.html

    Certains y voient un nouveau modèle de production capable de bousculer le capitalisme, d’autres une réponse aux dérèglements écologiques, d’autres encore une issue à la crise de nos démocraties. La notion de « communs », au carrefour des sciences politiques, du droit, des sciences sociales et de l’économie, connaît ces dernières années une popularité croissante. Et la campagne présidentielle en France ne reste pas étrangère au phénomène – surtout à gauche.

    Benoît Hamon préconise de constitutionnaliser les « biens communs » tels que l’eau, l’air ou la biodiversité, pour les soustraire à « toute dégradation ou risque de captation privée ». Jean-Luc Mélenchon élargit la notion à des « communs universels » telles la monnaie et la santé, que l’Etat doit sanctuariser. Mais l’attention se concentre aussi sur le champ numérique.

    Des fondations en faveur du logiciel libre comme Mozilla et Wikimédia appellent les candidats à défendre les « communs de la connaissance » et la liberté d’accès aux ressources cognitives sur le Web. Elles voient dans le développement de ces « communs numériques » une alternative à l’opacité des algorithmes et à la privatisation des données, voire un outil pour reconquérir une souveraineté numérique face aux Etats-Unis.

    Qu’entend-on par cette appellation de communs ?

    #communs

  • « Société générale : la finance me traque »
    Attaqué en diffamation par la Société Générale, Mélenchon convoqué par la justice le 26 juin
    http://www.huffingtonpost.fr/2017/05/24/attaque-en-diffamation-par-la-societe-generale-melenchon-convoq_a_221

    Quand une grande banque traîne un ancien candidat à l’élection présidentielle devant les tribunaux. En avril 2016, le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon avait vivement critiqué la Société Générale dont le nom était cité dans l’affaire dite des Panama Papers. A l’époque, l’eurodéputé avait estimé que l’établissement devrait être placé « sous tutelle », accusant notamment son PDG Frédéric Oudéa d’avoir menti sous serment devant les parlementaires. Ce à quoi la banque avait promis de donner des suites judiciaires. Elle a tenu parole.

    Communiqué du 24 mai 2017.

    En pleine campagne pour les élections législatives, je reçois une convocation d’un juge faisant suite à une plainte déposée contre moi par la banque Société générale.

    La banque Société générale me poursuit en diffamation pour avoir pointé sa responsabilité dans le scandale d’évasion fiscale des Panama Papers il y a un an. J’avais alors qualifié ses dirigeants de menteurs et demandé qu’ils soient châtiés pour avoir menti devant une commission d’enquête parlementaire.

    La finance sait que nous sommes ses ennemis irréductibles. Ceux qui mentent devant une commission d’enquête parlementaire et agissent depuis les paradis fiscaux se croient tout permis. Ils veulent instrumentaliser la justice pour intimider ceux qui leur résistent et parlent clair à leur sujet. La finance pense que la présidence Macron crée un environnement favorable pour organiser la chasse à ses opposants. Je me place donc sous la protection des électeurs.

    Je me rendrai à la convocation du juge le 26 juin comme n’importe quel citoyen le fait en pareil cas sauf madame Le Pen.

    En votant le 11 juin pour les candidats de la France insoumise, les Français voteront pour mettre au pas la finance et éradiquer la fraude et l’évasion fiscales. Ce ne sont pas les lanceurs d’alertes qui doivent être poursuivis mais les fraudeurs et leurs amis banquiers.

    Soutien affiché de Jérôme Kerviel et détracteur irréductible de la Société Générale, Jean-Luc Mélenchon cogne fort tout en affirmant se placer « sous la protection des électeurs ».

    #évasion_fiscale #lanceur_d'alerte #La_finance_contre_attaque

    • Juncker auditionné sur les Panama Papers : « Ne pas juger ma crédibilité sur le passé »
      http://www.lequotidien.lu/international/juncker-auditionne-sur-les-panama-papers-ne-pas-juger-ma-credibilite-sur

      Jean-Claude Juncker a répondu aux députés européens durant une heure et demi, ce mardi après-midi à Bruxelles.
      Soumis ce mardi après-midi au feu des questions des eurodéputés de la commission d’enquête sur les Panama Papers, Jean-Claude Juncker a souvent botté en touche et juré son ignorance passée – voire sa « négligence » – quant à l’ampleur des pratiques d’évasion fiscale via le Luxembourg.

      Du passé faisons table rase. Comme il l’avait fait après l’affaire LuxLeaks, Jean-Claude Juncker s’est surtout obstiné à mettre en avant les réformes impulsées depuis deux ans par sa Commission, plutôt que de répondre sur sa responsabilité passée en tant qu’ancien Premier ministre et ministre des Finances du Grand-Duché. Reprenant ainsi la même ligne de défense que celle de l’actuel gouvernement luxembourgeois.

      Sélectif dans les questions appelant une réponse – certaines « seront envoyées par écrit » -, Jean-Claude Juncker s’est défendu d’être « schizophrène » de par son nouvel habit de chevalier de la justice fiscale : « Je suis en faveur de la concurrence fiscale (ndlr : au sein de l’UE), mais elle doit être équitable et ne l’a pas toujours été », a-t-il déclaré, concédant seulement à demi-mots avoir peut-être « négligé cette dimension » dans le passé.

      Pour la deuxième fois, Jean-Claude Juncker était invité à s’exprimer devant une commission parlementaire sur les initiatives de sa Commission pour lutter contre l’évasion fiscale, mais aussi sur sa politique en la matière lorsqu’il était Premier ministre du Luxembourg, entre 1995 et 2013.

      « Une véritable révolution »

      Dix-neuf députés européens de la commission PANA ont pu le cuisiner à tour de rôle durant une heure et demie. Face à des questions précises et souvent virulentes, notamment sur le rôle actif de la place financière luxembourgeoise dans l’établissement de sociétés offshore, Jean-Claude Juncker est souvent resté vague et un brin arrogant, balayant critiques et accusations, fidèle à son attitude depuis la révélation du scandale LuxLeaks qui avait coïncidé avec sa nomination à la tête de l’exécutif européen en novembre 2014.

  • SONDAGE. Législatives : Mélenchon donné nettement en tête à Marseille
    http://www.lejdd.fr/politique/sondage-legislatives-melenchon-donne-nettement-en-tete-a-marseille-3336548

    Le second tour semble en revanche plus ouvert. Jean-Luc Mélenchon obtiendrait 53% des intentions de vote contre 47% pour Versini, avec une marge d’erreur de quatre points. "Ce pourrait être l’occasion d’un ’tout sauf Mélenchon’" , note encore Frédéric Dabi. Et l’une des clés de cette élection serait alors le comportement des électeurs de Patrick Mennucci...

    Quand on voit comment les copains/copines du même bord « progressiste » adhèrent sans difficultés à ce « tout sauf Mélenchon », qui est d’ailleurs plutôt un « rien plutôt que Mélenchon »... on se dit qu’en effet, on est vraiment mal barré pour avoir du changement dans l’Assemblée.

  • « Emmanuel Macron incarne la réunification de la bourgeoisie » | L’Humanité
    http://www.humanite.fr/emmanuel-macron-incarne-la-reunification-de-la-bourgeoisie-636080

    Soulignons d’abord que le premier tour a révélé un vote de classe d’une puissance inédite, du moins depuis les années 1970. C’est aujourd’hui une réalité aveuglante. On n’avait pas vu cela depuis le référendum de 2005.

    On a, d’un côté, les catégories populaires, qui représentent la majorité du salariat, dont le vote s’est divisé entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. De l’autre, François Fillon et Emmanuel Macron ont rassemblé le bloc élitaire – les chefs d’entreprise, les cadres en général, les détenteurs de patrimoine, donc beaucoup de retraités, et aussi, parmi les jeunes, certaines catégories d’étudiants. Ces deux blocs rassemblent chacun entre 40 et 45 % des suffrages exprimés. Le voile d’illusion idéologique que représentait le clivage gauche-droite est en train de se déchirer.

    À cette occasion, la réunification de la bourgeoisie est éclatante. Globalement, le bloc élitaire, c’est la France qui a voté oui en 2005. Cela lui donne un avantage pour gouverner puisqu’il domine sans partage l’appareil de l’État et la direction des grandes entreprises. Plus durablement, toutes les structures institutionnelles convergent, y compris les instances de contrôle. La division partisane de la bourgeoisie, notamment dans la haute fonction publique et dans la direction des médias, constituait un garde-fou que ce processus d’unification idéologique pourrait supprimer.

    Ce qui est plus embêtant pour elle, d’un point de vue politique, c’est que cela devient visible. Une domination s’affaiblit quand elle avance sans masque. Par exemple, l’alternance sans véritable alternative est la solution optimale pour maintenir l’ordre social. La clarification actuelle, pour reprendre le mot de Manuel Valls, pourrait s’avérer une mauvaise idée. La disparition de médiation entre le monde des affaires et le milieu politique, avec un président de la République directement issu du premier, constitue une transparence redoutable pour un système en crise.

    • « Si nous allons vers des solutions à la Blair ou à la Schröder, même si la situation générale du pays devait s’améliorer, dans ce modèle l’accroissement du bien-être de certains pourrait s’accompagner d’une plus forte précarisation ou paupérisation pour d’autres. Dans un pays de culture égalitariste comme la France, cela générerait des tensions très fortes, qui trouveraient dans le nouvel ordre démocratique une traduction politique directe. C’est tout le paradoxe de la « grande réconciliation » qu’incarne Emmanuel Macron. »

    • Maintenant comme l’avait voulu Zbigniew Brzezinski ancien conseiller de Carter, Reagan et Obama, plus aucun homme politique, ne sera adoubé, sans qu’il soit passé par les transnationnales genre Bilderberg ou La NED, French american Young Leaders fort nombreux depuis des années ...
      Macron l’homme de Bilderberg : Sylvie Goulard and cies http://www.panamza.com/150517-macron-philippe-bilderberg http://www.bilderbergmeetings.org/participants.html
      Mr Brzezinski avait précisé « ce fait » après le « meurtre » de John Kennedy, homme politique jugé un peu trop « indépendant » par l’establishment. Ne nous étonnons pas

    • La question impudique qui se pose est, personne n’en parle, celle de la fusion des votes non bourgeois dits « populistes »...
      Quitte à me faire virer et bloquer, puisque c’est la grande mode, cela est largement en cours dans mon coin, au Nord-Est de la France.
      Mélenchon au premier tour, Marine au Second.
      Le système fait tout pour éviter la massification de ce comportement électoral, c’est pourtant la réponse évidente au système et, dans les milieux dissidents, tout le monde le sait et le fait.

    • Bien oui mais il semble bien que la situation est archi-bloquée, avec « on prends les mêmes et on recommence » ..tout le monde sait bien que le FN est là pour jouer les « trublions » au second tour et la « grande peur » du fascisme avec le prétendu « front républicain » qui ne mène a rien sauf a perpétuer le système. La reproduction des élites se fait sur cette base désormais. Oui la dissidence ou la révolution ? Car c’est bien ça que craignent ces élus et élites. Le système des partis à trouvé, je crois ces limites, dans le nord surtout ou la casse sociale est réelle devrait pouvoir donner des bons révolutionnaires mais la place est prise par les faux révolutionnaires que sont les NPA et autres partis estampillés « a l’ultra-gauche » que l’UE nourrie en la finançant ..Les preuves peuvent être trouvées, mais là on me rétorquera que c’est du complotisme et hop blocage de la part de « bons citoyens » propres sur eux qui se la jouent le « poing levé » "no pasaran" ou « pas de facho dans nos quartiers » et se révèlent de bons fils de....bonne famille bourgeoise ...Les frères Bernanos en sont la preuve..Bien à vous Rodolphe c’est pas moi qui vous bloquerais j’ai horreur de ça et je préfère la réalité des faits.

  • La France d’en bas n’est plus ce qu’elle était | Jack Dion
    https://www.marianne.net/debattons/editos/la-france-d-en-bas-n-est-plus-ce-qu-elle-etait

    Au fil des élections, certains avaient fini par considérer que la France d’en bas avait vocation à voter FN. Les privilégiés en étaient rassurés, tant l’épouvantail d’extrême droite s’est révélé d’une rare efficacité pour attirer les électeurs mécontents dans une impasse. Depuis le premier tour de la présidentielle, la donne est différente. On peut parler d’un tournant, même s’il est encore difficile d’en mesurer les conséquences, lesquelles se vérifieront (ou non) à l’occasion des législatives de juin prochain.

    Certes, en se hissant au second tour et en gagnant 1,2 million de voix par rapport à 2012 (+ 3,4 %), Marine Le Pen a confirmé son implantation, même le résultat est loin des prévisions initiales. Mais la percée de Jean-Luc Mélenchon a dessiné une nouvelle carte du vote populaire, dont la première victime a été l’extrême droite. Si la résistible ascension de Marine Le Pen a été stoppée dans les esprits et dans les urnes, c’est d’abord à lui qu’on le doit. Mieux vaudrait ne pas l’oublier. Cela éviterait les procès d’intention et les leçons de morale.

    Non seulement l’ex-ministre de François Mitterrand a gagné 3 millions de voix (+ 8,48 %) par rapport à 2012, mais, en laissant Benoît Hamon sur le carreau, il a inversé une courbe électorale qui semblait inéluctablement conduire la gauche de rupture à la marginalisation. Il a réussi ce pari fou en modifiant en partie le vote de classe. Si Marine Le Pen arrive toujours en tête chez les ouvriers (34 %), elle est suivie par Jean-Luc Mélenchon (24 %). Chez les chômeurs, Marine Le Pen réalise 30 % des voix, talonnée par Jean-Luc Mélenchon (27,5 %). De même, chez les employés, la candidate FN est en tête (30,1 %), devant le candidat des « insoumis » (23,1 %). Ajoutons que Jean-Luc Mélenchon a ravi la première place au FN chez les 18-24 ans (30 %). Son style de campagne, couplé à une utilisation décapante des réseaux sociaux, a bousculé l’ordonnancement désuet des vieilles machines, devenues des repoussoirs pour la nouvelle génération...

    @sinehebdo

  • « Là où les inégalités sont fortes, le Front national est fort » | Courrier des maires
    http://www.courrierdesmaires.fr/69092/la-ou-les-inegalites-sont-fortes-le-front-national-est-fort

    Le grand récit résumant la présidentielle française au duel entre le candidat des métropoles et l’égérie de la France périphérique n’est pas faux, en soi. Même s’il laisse de côté François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, il y a un fond de vérité, qui touche d’ailleurs tous les pays développés. Rien ne sert de le nier. Mais pour améliorer notre compréhension du vote, et cela me paraît plus que jamais nécessaire, il faut bien le mettre en balance avec toute une série de facteurs socio-démographiques ainsi que géographiques, notamment la répartition spatiale des différents groupes sociaux .

    Le risque, sinon, c’est de voir les Parisiens associer la notion d’urbanité à un vote vertueux et modéré, de penser la capitale et l’Ile-de-France uniquement comme un îlot progressiste. Et vice-versa, que certains commentateurs confondent la périurbanité ou la ruralité avec des comportements électoraux forcément extrémistes, populistes et contestataires.

    […]

    Il est urgent de complexifier nos grilles d’analyse. Arrêtons de faire fi de l’interdépendance économique et sociale entre les territoires : Paris irrigue le reste de la France, mais bénéficie aussi de l’importante mobilité de la population francilienne. Penchons-nous sur l’évolution de l’activité économique, pensons à la fois les hétérogénéités et les interdépendances entre les différents territoires.

    #géographie #front-national #élections #fn

  • LES PRÉDATEURS MÈNENT UNE GUERRE CONTRE LES PEUPLES

    Le Comptoir : Dans votre dernier livre, Les prédateurs au pouvoir, vous attaquez la « pensée unique », expression peu claire car elle est utilisée par tout le monde d’Acrimed au FN. Comment définiriez-vous cette « pensée unique » ?

    Monique Pinçon-Charlot : Aujourd’hui, selon la perception de l’oligarchie, les partis sont morts et il n’y a plus de gauche ni de droite. Quand on emploie l’expression « pensée unique », on vise bien le fait que la pensée néo-libérale est devenue une seconde nature. Elle est devenue le réel, quelque chose qu’on ne peut pas remettre en question. Le néolibéralisme peut être amélioré, amendé pour être encore plus violent, mais il ne peut pas être critiqué. On est bien dans un totalitarisme oligarchique et qui me fait toujours penser au roman 1984 d’Orwell, avec Big Brother à la tête d’un parti unique.

    Lors de l’entre-deux-tours des présidentielles 2017, n’a t-on pas assisté à la démonstration de l’existence de cette pensée unique, avec l’injonction à voter Macron pour faire barrage au FN ? Sommes-nous dans ce que Emmanuel Todd appelait un « flash totalitaire » après les attentats de Charlie Hebdo ?

    Je suis assez d’accord avec la formule. J’y adhère d’autant plus que le Front national est un parti qui, après sa création, a été renforcé et mis en scène par les socialistes : c’est le cas depuis 1983, au moment où la pensée unique a commencé à se constituer dans le sillage du renoncement du Parti socialiste, avec le tournant de la rigueur. À partir de ce moment-là, Mitterrand a fait des démarches personnelles auprès des grands médias pour que Jean-Marie Le Pen ait son rond de serviette sur les plateaux télévisés. Il y a ensuite eu l’introduction de la proportionnelle intégrale aux législatives de 1986, qui a permis l’entrée de 36 députés FN à l’Assemblée nationale. Ces manœuvres politiques n’ont cessé de se poursuivre, avec pour objectif une instrumentalisation du Front national pour permettre au néo-libéralisme de rebondir. En 2002 s’est constitué un front républicain pour le second tour des élections présidentielles, front qui s’est aujourd’hui transfiguré en la personne d’Emmanuel Macron. Macron est l’emblème de l’oligarchie : il n’y a plus ni droite ni gauche, ni privé ni public, ni rive droite, ni rive gauche. Dès sa qualification pour le second tour, il est parti fêter sa victoire à la Rotonde et a été très peu adroit. Gauche libérale et droite se sont unies, et l’extrême-droite leur est bien utile.

    L’oligarchie dont vous parlez n’est-elle pas menacée par le retour en force dans les urnes d’une gauche plus radicale réunie autour de Jean-Luc Mélenchon ?

    Ce qui s’est passé lors de ce premier tour est très important. J’ai été très contente de ce résultat auquel j’ai personnellement contribué, avec toutefois des bémols. Michel et moi nous avons fait de multiples rencontres qui nous poussent à penser que le rapport de force de la gauche radicale est actuellement énorme. Si Mélenchon avait joué le jeu de la dynamique du Front de gauche et accepté qu’on l’ouvre à d’autres forces, des associations ou des individus, au lieu de créer La France insoumise, faisant cavalier seul, nous aurions été présents au second tour. Je regrette beaucoup ce qui s’est passé et j’appréhende les législatives. Je dis ça en tant que citoyenne en colère et en tant que sociologue malheureuse. J’ai peur que la classe dominante ait un coup d’avance sur nous. Malgré ses contradictions, et alors qu’elle représente très peu de monde, elle la jouera collectif aux législatives, avec le traditionnel jeu pervers des fausses contradictions et des oppositions mises en scène. Le Front national sera son allié, car il risque maintenant de capter la critique sociale et de se l’approprier. En haut, on a donc le collectivisme et la solidarité de classe, très clairement. Quand Marine Le Pen, qui est présidente de groupe au Parlement européen, s’oppose à la création d’une commission d’enquête sur la fraude fiscale, elle démontre une solidarité de classe avec ses proches mouillés dans l’affaire des Panama Papers. Quand il s’agit de voter le secret des affaires, c’est l’ensemble des eurodéputés du FN qui mettent comme un seul homme un bulletin “pour” dans l’urne. Ce sont des indicateurs de cette solidarité oligarchique. Ce ne sont que deux exemples, mais il y en a beaucoup d’autres. Et en face ? On assiste à la guerre des petits chefs, et c’est catastrophique. Tous ensemble, nous aurions été au second tour.

    Vous dites que le rapport de force est favorable à la gauche radicale en France. Cela veut-il dire que les Français n’aiment pas les riches ?

    Ce n’est pas une question d’aimer ou pas. La psychologisation du social n’entre pas en ligne de compte ici. C’est plutôt qu’on est dans une guerre, avec des prédateurs, très peu nombreux, mais très puissants. C’est la raison pour laquelle Michel et moi avons écrit notre dernier petit livre. On nous donne chaque jour en pâture des phénomènes de corruption, mais c’est encore bien trop gentil de parler de corruption. On masque derrière ce mot quelque chose qui relève de la prédation, du vol, d’une guerre contre les peuples, quelque chose qui fait système. Et face à cela, le peuple doit se défendre.

    Vous dépeignez donc la grande bourgeoisie et les réseaux qui sont à son service comme des « prédateurs ». Cela veut-il dire que plus on est riche, plus on est misanthrope ? Les grands bourgeois se rêvent-ils encore comme la “race des meilleurs”, comme une aristocratie ?

    Il existe dans notre pays une tradition qui remonte à la construction sociale de la noblesse. Ce qui est intéressant, c’est ce mythe du sang bleu. Les nobles l’étaient par le roi et leur peau devait être suffisamment blanche pour que leurs veines bleues soient visibles. Quelque part, on retrouve ici cette idée que l’excellence sociale doit passer par la race, par quelque chose qui a à voir avec une excellence corporelle, selon des critères précis. Après la Révolution, cette noblesse s’est transformée en bourgeoisie et en noblesse d’État. À son tour, cette bourgeoisie a constitué des dynasties familiales afin que les richesses et les privilèges demeurent toujours au sein des mêmes groupes de génération en génération. L’ordre de classes est ainsi reproduit.

    Vous faites donc remonter la pensée d’extrême droite à l’Ancien Régime ?

    Tout à fait. Dans notre petit livre Sociologie de la bourgeoisie, nous avions d’ailleurs consacré une page au Front national, dans laquelle nous relevions que de nombreux descendants de la noblesse d’Ancien Régime occupaient des postes de responsabilité du Front National.

    Dans Les prédateurs au pouvoir, vous citez le pape François. Pensez-vous que le souverain pontife mérite le surnom de “pape décroissant” ?

    Je ne sais pas si c’est une bonne façon de le nommer mais, à son arrivée, j’ai été saisie par sa façon de parler qui m’a semblé très en phase avec notre travail. J’ai été très surprise car je suis totalement athée. J’ai lu ses encycliques, et je trouve que c’est une personnalité tout à fait intéressante. En outre, son poste lui donne une place tellement importante au regard de l’humanité que je salue son travail et son courage.

    Vous mettez en garde contre les théories du complot. Que répondriez-vous à une personne qui vous reprocherait de vouloir construire une théorie du complot basée sur l’idée que les riches veulent détruire leurs semblables ?

    Aujourd’hui, les oligarques que sont Macron, Fillon, Valls et les autres ont mis au point des mots-écrans qui empêchent de penser, comme “populisme”, “système” ou “théorie du complot”. On n’analyse plus la société en termes de rapports de classe, avec des actionnaires qui s’en mettent plein les poches et qui traitent les salariés et les chômeurs comme une variable d’ajustement. On va toujours vers le moins-disant social, on tape systématiquement sur les petits, qu’on considère comme des moins que rien qui ne méritent aucun égard. Si ça continue, bientôt, ça sera même zéro salaire ! Le peuple est clairement esclavagisé, déshumanisé à son insu. Bien entendu, on fait tout pour le lui cacher. Le Front national détient le discours ad hoc pour capter les voix des mécontents. Nous n’avons pas besoin de théorie du complot, puisque nos travaux sociologiques démontrent que nous sommes face à une classe puissante, mobilisée en tous lieux et à tout instant pour défendre ses intérêts. Cette classe sociale – au sens marxiste du terme – n’a même pas besoin de chef d’orchestre puisque chacun de ses membres défend les intérêts de sa classe.

    Vous voulez dire que cela tient à l’éducation de la grande bourgeoisie ?

    Exactement. Ce sont les rallyes pour les jeunes, les cercles pour les adultes, des instances informelles comme Bilderberg, des instances de coordination institutionnelle comme Davos… Nous sommes face à une classe sociale mobilisée qui ne complote pas mais qui défend ses intérêts. Il n’existe pas de trou noir ou de zone opaque. Tout ça est disponible sur Internet, dans les beaux quartiers. Il revient au peuple, aux intellectuels, aux journalistes et aux enseignants de faire le boulot ! En creusant, on se rend bien compte que tout cela est public, visible, mais tout le monde ne se lance pas dans cette “vigilance oligarchique”, comme on aime l’appeler. Au sein des classes populaires, on constate même une forme de timidité sociale extrême à s’en prendre aux puissants, une peur.

    En 2016, vous avez donné une interview à L’Humanité dans laquelle vous racontiez qu’au moment de la sortie de votre livre Le président des riches, qui correspondait avec l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, vous avez été éjectés des réseaux grands-bourgeois qui vous avaient ouvert leurs portes. Que s’est-il passé à ce moment là ?

    Quand nous sommes partis à la retraite en 2007, nous n’avions plus de devoir de réserve puisque nous n’étions plus au CNRS. Nous avons alors ouvert notre travail d’investigation sociologique aux champs politiques et économiques. Avant, nous travaillions plutôt sur les mœurs et le patrimoine, avec des travaux sur les modes de vie, la chasse à courre, la transmission. Ce furent des sujets très importants à traiter, car c’est en passant par ce type de questionnement moins critique et clivant que nous avons pu comprendre petit à petit le fonctionnement de cette classe. Nous avons donc publié Le président des riches à la retraite, et ça a eu un effet impressionnant. Sous Sarkozy, nous étions dans la transversalité totale de l’oligarchie. On a vu comment s’écrivaient les lois, comment les choix économiques s’inscrivaient unilatéralement en direction des intérêts des plus riches. À partir de ce moment là, les portes des beaux quartiers se sont fermées et on a même eu un contrôle fiscal. Aujourd’hui, on travaille autrement, avec l’aide de salariés sous anonymat ou de lanceurs d’alerte.

    Vous parlez des mœurs de la grande bourgeoisie. Ces derniers ne sont-ils pas en train d’être réhabilités par Emmanuel Macron, avec son projet de relancer les chasses présidentielles et de donner un rôle politique plus important à la première dame de France ?

    Après Sarkozy, c’est un cran de plus qui va être franchi, assurément. Macron s’est présenté à une élection présidentielle sans jamais avoir été élu, quasiment en vertu du droit divin. Il gouvernera grâce aux ordonnances, au cynisme et aidé par la technocratie et la bureaucratie européennes. L’Union européenne s’est en effet construite à coup de normes, de directives, en ostracisant autant que faire se peut les référendums. Un président qui se dit ni de droite, ni de gauche et qui brouille les cartes entre privé et public, dans ce cadre là, ne peut qu’effectuer la synthèse des intérêts de l’oligarchie. Le fait qu’il soit arrivé en tête du premier tour et se montre maladroit et indécent sans s’excuser témoigne de son absence totale de culpabilité. Dans la tête de Macron, tout est parfaitement normal : arrivé au-dessus de tout, il a même le culot de déclarer que la suppression de l’ISF est une mesure de gauche !

    « Le déficit est construit comme une arme pour asservir les peuples : il n’a pas pour vocation à être remboursé. »

    C’est un fait incontestable : les riches n’aiment pas l’impôt. Par contre, ils adorent jouer les philanthropes, s’illustrer par des dons, se bâtir une légende dorée, comme Bernard Arnault le fait avec ses musées. Selon vous, ont-ils pour projet de remplacer les services publics dans leur mission culturelle ?

    Ce n’est pas que les riches n’aiment pas l’impôt, ça va plus loin : ils le refusent. Ils refusent de contribuer aux solidarités nationales. En ne payant pas leurs impôts, ils provoquent un déficit de 80 milliards d’euros dans les caisses de Bercy. Si les riches payaient à la hauteur de leur fortune, il n’y aurait plus de déficit public. Il faut réaffirmer que le déficit n’est pas quelque chose de naturel qui aurait vocation à être remboursé par les peuples. Le déficit est construit comme une arme pour asservir les peuples : il n’a pas pour vocation à être remboursé.
    Les riches ne sont pas solidaires, mais ils ont besoin, de temps en temps, de légitimer leur violence de classe avec des œuvres dites caritatives ou philanthropiques, du mécénat. Ce que de nombreux représentants du peuple ignorent, c’est qu’il s’agit encore une fois d’une arme supplémentaire qui permet de piocher dans les caisses de l’État, puisque le mécénat est défiscalisé à 66 %. La fondation Louis Vuitton, par exemple, a été payée en partie par l’argent du peuple français. Son propriétaire Bernard Arnault a de surcroît bénéficié de complicités de la mairie de Paris qui lui a permis d’installer sa fondation dans le bois de Boulogne, qui est un domaine public.

    Les riches possèdent tout, on pourrait ainsi imaginer qu’ils sont heureux. Pour autant, ne peut-on pas les imaginer malheureux, à l’instar des personnages du roman Les visages pâles de Solange Bied-Charreton ? Les malheurs de la grande bourgeoisie, est-ce une piste d’étude que vous avez déjà arpentée ?

    Les riches n’échappent pas aux drames et aux catastrophes humaines. Ils sont sujets aux accidents, aux maladies, ou encore au suicide. Cependant, notre approche de sociologues nous oblige à dire que la plupart des membres de ce groupe social sont parfaitement heureux. C’est très vite expliqué par le fait qu’ils naissent dans les beaux quartiers, jouissent d’une éducation spécifique, demeurent entre eux, avec le miroir de leurs semblables, sans jamais être confrontés à l’autre dissemblable, sauf éventuellement dans la situation du personnel domestique, qui renforce le sentiment de supériorité. Chaque individu de cette classe sociale vit dans un sentiment d’immunité psychologique : la culpabilité, la mauvaise conscience n’existent pas. En tant que classe, ils se sentent impunis : on l’a encore très bien vu avec François Fillon qui a maintenu sa candidature aux présidentielles malgré ses casseroles.

    Leur vie est faite d’entre-soi, les riches rencontrent les conditions de la pratique pour épanouir leur habitus, leur condition de dominants. Ils ne connaissent pas la frustration, ni le travail de deuil. Disons que le système de dispositions qui leur est donné à la naissance les amène plutôt à s’épanouir, à pouvoir faire ce pour quoi ils ont été constitués. Sociologiquement parlant, ce sont des gens sans problèmes. D’ailleurs, jusqu’à notre livre Le président des riches, les retours sur notre travail de la part de la grande bourgeoisie étaient positifs. Ces personnes se rendaient compte que Pierre Bourdieu, qu’ils prenaient pour un affreux gauchiste, avait développé une théorie qui fonctionnait parfaitement sur leur classe. Ils ont apprécié nos premiers travaux en nous disant qu’ils correspondaient à la réalité. Ils ont reconnu que le système théorique de Pierre Bourdieu avait permis de théoriser leur sens pratique. Dans notre premier livre sorti en 1989, nous avions garanti l’anonymat à un certain nombre de personnes que nous avions côtoyé dans les beaux quartiers : nous avions remplacé leurs noms par des titres de noblesse de branches éteintes. Nous avons été appelé par un membre du Jockey Club qui nous a dit que notre livre était formidable mais nous a reproché de les avoir affublé, lui et ses amis, d’affreux patronymes. Ils validaient tout, jusqu’à la question de la ségrégation spatiale, mais ils voulaient voir apparaître dans le livre leurs patronymes familiaux, capital symbolique auquel ils tiennent !

    --
    https://comptoir.org/2017/05/12/monique-pincon-charlot-nous-sommes-face-a-une-classe-sociale-puissante-et-

    • Les Candidats Du Système. Sociologie Du Conflit D’intérêts En Politique par Nicolas Framont
      http://www.editionsbdl.com/images/files/books/535.7e84ad4f.png?ts=1494753662

      La défiance envers la classe politique monte et ses liens multiples avec les puissances de l’argent posent problème à nombre de citoyens. Pourtant, le débat public n’en parle guère : Les commentateurs s’attardent plus souvent sur le caractère et les ambitions de tel ou tel politicien, sur les petites rivalités qui l’opposent à d’autres plutôt que sur son appartenance de classe. La description des liens d’intérêts et de connivence entre élite politique et élite économique est quant à elle largement oubliée.
      Or, l’absence d’analyse des causes de la défiance permet sa récupération opportuniste par nombre de politiques : tous accusent leurs adversaires d’incarner cette élite tant détestée, tandis que certains mettent à profit ce discrédit pour justifier un projet identitaire ou ultralibéral. En l’absence de description rigoureuse du phénomène, n’importe qui finit par pouvoir se dire «  anti-système  ».
      Pour redonner un sens à ces mots trop souvent dévoyés, ce livre fait état des liens d’intérêts et d’affinités entre la classe politique – y compris les plus «  anti-système  » de ses membres– et les puissances de l’argent. Il se base sur les travaux sociologiques et journalistiques qui ont mis au jour une réalité glaçante : la plupart des représentants du peuple sont dans un conflit d’intérêts permanent vis-à-vis de l’élite économique. Liens familiaux et d’amitié, «  pantouflage  » et mode de vie similaire contribuent à faire de nos dirigeants politiques les représentants de la classe supérieure avant d’être ceux de l’ensemble de la société.
      L’auteur réalise une synthèse des nombreux faits qui attestent de l’existence de ce conflit d’intérêts pour forger des outils d’analyse du monde politique accessibles et critiques. Il insiste sur la nécessité démocratique de mettre fin à cette monopolisation de la chose publique – La République – par une oligarchie.

      Nicolas Framont enseigne la sociologie à l’Université Paris-Sorbonne et co-dirige le trimestriel de réflexion politique Frustration. Ses recherches portent sur la sociologie des élites et la crise de la démocratie représentative. Il est le co-auteur de Les Français ont de bonnes raisons de ne pas voter (Le Bord de L’eau , 2015 ).

  • Pontifiant et dilettante : Michel Onfray, un BHL de gôche Le Grand Soir - Vincent MORET - 12 Mai 2017
    https://www.legrandsoir.info/pontifiant-et-dilettante-michel-onfray-un-bhl-de-goche.html

    En matière philosophique, Michel Onfray a sans doute des mérites de vulgarisateur, même s’il confond vulgariser et schématiser, disent quelques-uns de ses confères.

    Il n’est pas de mon ressort d’en juger. Mais, là où je le vois se surestimer, c’est en matière politique où il survole, ne se pose pas, frôle à peine le pollen et prétend nous livrer du miel qui a bien souvent l’aspect, la consistance trop diluée et le goût du brouet.
    Donc, il vaticine dans les studios de télé, à la radio, dans les journaux, moulin à paroles bien huilé (je rêve d’un match Onfray/ BHL).


    Il écrit plusieurs livres par an, ce qui prouve (j’imagine) à ses yeux sa supériorité sur ce glandeur de Socrate. Le problème, c’est que seul un génie pourrait être au top niveau en se dispersant de la sorte. Et Onfray n’est…

    Onfray aime aborder jusqu’à l’obsession des sujets dont il connaît ce qu’il a lu en diagonale dans les médias : Le Tibet, Robespierre, Chavez, Castro. Là, on le croit élève de Robert Ménard (sauf pour Robespierre dont Ménard, moins lettré, croit qu’il faisait équipe avec Jean-Marc Thibault).

    Pourquoi ces sujets ? Pour alimenter ses diatribes contre son autre obsession : Jean-Luc Mélenchon assez savant, lui, pour parler d’Histoire et de politique sans manichéisme, comme devrait le faire tout intellectuel.

    La grotesque vidéo de Narcisse ébloui par la beauté de son texte.
    https://www.youtube.com/watch?v=0qROujxM9a4


    
Il faut voir la vidéo (façon de parler, on peut aussi éviter de le faire. Je vous dirai plus loin comment aller directement aux endroits dont je parle) où Onfray se met en scène. Il a écrit un nouveau livre pas encore publié. Mais, brûlant de nous en éblouir sans tarder, il nous en lit les bonnes feuilles pendant 19 minutes (19 !) s’enivrant d’un talent d’écriture magnifié par sa voix.

    Il y raconte d’emblée (0mn38) son lumbago récent, la cortisone et la morphine, détails intimes qu’il trouverait grotesques chez ses adversaires, mais qui le posent en homme de chair et de sang, pouvant souffrir, lui. Cela pourrait le rendre sympathique s’il n’était dénué de toute commisération envers les autres, c’est-à-dire envers tous ceux qui ne pensent pas la même chose que lui au moment où il les pense et ne le suivent pas illico quand il pense le contraire. Car l’homme change souvent d’avis, surtout en matière politique.

    Onfray nous rapporte et valide sans plus de précaution, une attaque lancée sur Internet contre Jean-Luc Mélenchon et sa fille en plaçant la pseudo-affaire au même niveau que le Pénélope-gate et les emplois (fictifs ?) des fils de Fillon (à 13mn30). L’accusation était si grossière, en pleine campagne électorale, que pas un média ne l’a reprise et que le Parquet n’a pas bougé un cil. Mais Onfray, léger, fait flèche de tout bois pourri.

    Il fustige avec vigueur la mégalomanie (à partir de 17mn12), l’égocentrisme, le narcissisme, la vanité, la fatuité de Mélenchon (17mn28). Ça nous fait cinq adjectifs en suivant, quand un aurait suffit à quiconque n’est pas classé 5/5 sur l’échelle de la mal-comprenance. Pour conserver à la liste son caractère quasi-pléonasmique, indispensable quand on s’adresse à des interlocuteurs au QI moins élevé que le sien, il n’a pas placé là « Hystérie », mais il l’a fait plus loin (18mn12).

    Or, aussi compétent en psychanalyse que Michel Onfray en mélenchonisme, je conseille au philosophe médiatique de se livrer à une introspection, avec réponse à ces deux questions :
- « L’homme qui vous lit pendant 19 loooongues minutes un texte qu’il va publier, qui vous parle de son mal au dos dont il est guéri, qui se filme, qui met ça sur Internet, n’est-il pas atteint de mégalomanie, d’égocentrisme, de narcissisme, de vanité, de fatuité ? 
- Si le seul nom de Mélenchon lui fait brailler avec dégoût ceux d’un révolutionnaire français incorruptible et ceux de deux révolutionnaires latino-américains, doit-on parler d’hystérie ? »

    Jouons pour marquer une pause et arrêter de s’énerver :
    – Parmi les qualificatifs suivants, lequel vous paraît mal choisi pour qualifier Michel Onfray : amateur, superficiel, futile, léger, insignifiant, frivole, vain, nobélisable ?
    
- Diriez-vous que Michel Onfray est aussi crédible quand il parle de Mélenchon que BHL quand il parle de Botul ?

    – Pensez-vous qu’en lâchant la grappe à Mélenchon, Michel Onfray aurait pu écrire un livre par jour pendant les présidentielles au lieu d’en écrire seulement trois ?

    – A votre avis, quand Onfray prend des libertés avec la vérité en politique (1), est-ce uniquement par ignorance ou bien parce qu’il sait que ses interlocuteurs n’iront pas vérifier ?

    Conclusion, sévère mais juste.
    
Michel Onfray, enivré par un succès médiatique qui vaut ce que vaut le vent, est en guerre, par superficialité dans la recherche des informations, contre ce qu’il devrait défendre.

    Il serait bien avisé de se méfier : dès qu’on épouse les combats de toutes les droites (sur Robespierre, Chavez, Castro, Mélenchon, le Tibet…) on a les faveurs des médias, les livres produits à la chaîne se vendent bien, mais on se salit, on ne peut espérer être respecté par les lecteurs, par ses homologues et (je titille la corde sensible) on renonce à la postérité.

    Vincent MORET
    (1) Selon Onfray, JLM a qualifié De Gaulle de « fasciste » , Ahmadinejad a dit « qu’on pouvait rayer de la carte l’Etat d’Israël » et le Tibet n’es pas une république autonome… Trois mensonges tranquilles, le premier volontaire et conscient, les deux autres fruits de son ignorance.

    #onfray #monologue #superficialité #médias #mégalomanie #égocentrisme #narcissisme #vanité #fatuité #bhl #santé

  • Candidat à l’assemblée, Mélenchon se présente comme une « chance » pour les Marseillais
    https://www.mediapart.fr/journal/france/110517/candidat-lassemblee-melenchon-se-presente-comme-une-chance-pour-les-marsei

    Jean-Luc Mélenchon, entouré des autres candidats Insoumis de #Marseille, dont sa porte-parole Sarah Soilihi tout à gauche. © LF Face aux piques de son adversaire socialiste sortant Patrick Mennucci, Jean-Luc Mélenchon, qui a choisi de se présenter aux #législatives dans le centre-ville de Marseille, répond qu’il est venu « faire avec Marseille de la politique nationale, une parole qui parle au pays », balayant « son indigente caste politique ».

    #France

  • « Le populisme de gauche ne constitue pas une alternative crédible au populisme de droite »
    https://www.bastamag.net/Le-populisme-de-gauche-ne-constitue-pas-une-alternative-credible-au-populi

    Performante lors de la campagne présidentielle, qui met en scène l’élection d’un monarque, la stratégie « populiste de gauche » de Jean-Luc Mélenchon risque de montrer ses limites aux législatives, faute de pouvoir accepter la diversité d’un « peuple » construit autour du leader. Dans cette tribune, l’économiste Thomas Coutrot suggère qu’à la place du populisme, fût-il de gauche, il faudrait inventer une stratégie altermondialiste-libertaire de l’« arc-en-ciel » pour éviter de « paver la voie à de nouvelles (...)

    #Débattre

    / #Politique, Élections , #Altermondialisme, Démocratie !

    #Élections_ #Démocratie_ !

  • French President Elect: Unveiling The Golden Boy Emmanuel Macron
    http://therealnews.com/t2/index.php?option=com_content&task=view&id=31&Itemid=74&jumival=19045

    Sharmini Peries: And also, given that this new party has no real political base in the National Assembly and there is National Assembly election scheduled for June 11th, how will the political landscape in France respond to this, particularly given the fragmentation that we were just talking about.

    Serge Halimi: Well, it’s really difficult to tell at this time. It’s quite clear that elements of the right are going to split from the right and rejoin with Macron. Elements of the socialist party are going to split from the socialist party and rejoin Macron. But I think that one thing that is more important than this is the social element that was disclosed by the vote. Because Macron’s golden boy image and actions account for the fact that despite of his landslide victory, 56 percent of the workers voted for Marine Le Pen. Of course, Paris, which is the most bourgeois of major French cities gave a landslide to Macron; received 90 percent of the vote there.

    In other words, you saw in this vote a prosperous and educated France that voted for Macron and won. And the richer city is in terms of how much income it taxes its residents, the more likely the city is to vote for Macron, who incidentally promised to eliminate much of the wealth tax. So this is, I think, one thing we must emphasize, the fact that Macron is really the elected president of the prosperous France and of the middle class, and that Marine Le Pen got a lot of support from the working class, and this is something that will stay during Macron’s term, and I think the policies he has in mind, especially the deregulation of the labor market will insist on the features of his program, which is a program meant for the wealthy.

    Sharmini Peries: And so then let’s talk about where the French left is. Its main candidate, Jean-Luc Mélenchon, won nearly 20 percent of the vote during the first round of the elections. The highest they’ve ever had in terms of a left socialist party perspective. What are his chances of winning the National Assembly and more seats there so he can actually challenge Macron as he seeks to implement more neoliberal measures in France?

    Serge Halimi: Well, the result Mélenchon got was not the highest the left had in France, you had, of course, several decades ago, the communist party that got more than 20 percent of the vote. But it’s still a very good result he got in the first round. Now the question is the extent to which this result will translate in parliamentary seats, and the parliamentary system is such that its very unlikely that Mélenchon will get that many seats. We have 577 seats in the National Assembly and most of the projections say that Mélenchon will be able to get 40 or 50 seats at most. So maybe we will be surprised by what happens in the next few weeks, but the most likely outcome will be Macron getting almost a majority of the seats in the National Assembly. The right, getting 200 seats more or less. And then Mélenchon and the extreme right getting very few seats because the system is rigged against parties such as the National Front and the left international assembly.

    #France

  • Le PCF et la France insoumise s’opposeront pour les législatives
    http://www.europe1.fr/politique/le-pcf-et-la-france-insoumise-sopposeront-pour-les-legislatives-3324545

    Quelle place pour la gauche dans la prochaine législature ? « Un accord au rabais », qualifie un bras droit de Pierre Laurent. « La stratégie de Jean-Luc Mélenchon, c’est une machine à perdre », ajoute-t-il. Les communistes pourraient donc se tourner vers l’aile gauche du PS et proposer des alliances afin de pouvoir briguer quelques sièges de député. Mais face au score d’Emmanuel Macron à la présidentielle et à une droite qui a remporté toutes les élections intermédiaires depuis 2012, il ne pourrait bientôt rester à la gauche, chassée de l’Assemblée nationale, que la rue pour se faire entendre.

    Le PCF, qui n’est plus que le pendant de la CFDT pour les partis politiques... Des jaunes carriéristes.

  • Guillaume Balas : « sans alliance avec Mélenchon, il y a un risque de disparition de la gauche »

    Le député européen reproche à Emmanuel Macron, qu’il trouve d’une « complaisance inquiétante » avec l’Allemagne, de manquer d’ambition sur l’Europe. Il souhaite que Jean-Luc Mélenchon propose une alliance globale à la gauche.

    Guillaume Balas est député européen et membre du Parti socialiste. Pendant la campagne présidentielle, il a été coordinateur du projet du candidat Benoît Hamon.

    Qu’avez-vous pensé du débat de l’entre-deux tour qui a opposé Marine Le Pen et Emmanuel Macron ?

    Marine Le Pen s’est effondrée. Elle n’a su montrer qu’une capacité à dénoncer, mais à aucun moment elle n’a montré de cohérence. Elle a perdu beaucoup dans ce débat. Emmanuel Macron a gardé son calme et a affiché une maitrise des dossiers.

    Cependant, je suis en désaccord avec la philosophie générale de son programme, qui est inspiré du vieux libéralisme avec des idées comme davantage de flexibilité, plus d’autonomie au niveau local, etc. Et ne répondant jamais aux enjeux centraux comme la mutation du travail ou l’écologie, dont on n’a pas réussi à faire une question centrale durant la campagne.

    En 2002, Jacques Chirac avait refusé ce débat de l’entre-deux tour face à Jean-Marie Le Pen. Pensez-vous qu’aujourd’hui face à l’extrême droite le débat était nécessaire ?

    Oui. Je ne comprends pas du tout ce débat-là. J’avais d’ailleurs regretté que Jacques Chirac ne le fasse pas en son temps. Le Front national, c’est comme un vampire, il meurt sous l’effet de la lumière dessus. Je pense que ce débat aura montré, et de manière surprenante, la désinvolture complète de Marine Le Pen sur les questions fondamentales qui se posent au pays. Elle a démontré que la dédiabolisation du FN était une escroquerie. Donc c’était un débat utile.

    Le sujet de l’Europe a occupé une partie non négligeable du débat, notamment concernant la sortie de l’euro défendue par Marine Le Pen. Pensez-vous que Macron puisse être celui qui relance le projet européen ?

    Pendant la campagne présidentielle, à chaque fois que la sortie de l’euro a été abordée par des candidats, ils se sont retrouvés empêtrés dans leurs contradictions. Cela a été assez vrai avec Jean-Luc Mélenchon, mais encore plus manifeste hier avec Marine Le Pen qui est incapable d’expliquer quelle serait sa politique par rapport à l’euro.

    La contradiction, c’est que les Français ne veulent pas sortir de l’euro. Même ceux qui sont critiques envers l’Union européenne ne voient pas forcément la sortie de l’euro comme une solution.

    De son côté, Macron c’est le « mainstream » européen. Il n’a pas dit grand-chose sur des dossiers comme la gouvernance de la zone euro. Quel est le chemin qui est tracé par Macron pour l’Europe ? Aujourd’hui on ne sait pas. On voit qu’il est attaché à l’Europe et à l’euro, mais c’est tout.

    Il y a deux manières de sortir de l’Europe : celle que propose Madame Le Pen, le Frexit. La deuxième est de ne rien faire. Et les divergences profondes entre les pays européens continueront de s’accroitre jusqu’à l’implosion. Et Emmanuel Macron ne me rassure pas aujourd’hui dans la manière dont il aborde les questions européennes. Il n’a aucune ambition. Je ne crois pas qu’on puisse encore passer un mandat sans qu’il se passe rien, l’UE ne s’en remettra pas.

    Emmanuel Macron n’est donc pas véritablement pro-européen ?
    Emmanuel Macron dit qu’il veut faire avancer l’Europe, mais on ne sait pas sur quoi. Il a le plan de la dissertation, mais pas le contenu. Il reprend les grands principes de sociaux-démocrates sur lesquels nous sommes tous d’accord : un cercle concentré autour de la zone euro, un gouvernement économique de la zone euro, un renforcement du contrôle démocratique, une politique d’investissement, etc.

    Mais regardez ce qu’il dit sur le CETA : mettre en place une commission pour réévaluer le traité commercial avec le Canada, ça n’a aucun sens. Jamais il n’aura l’assentiment pour amender ce texte. Il fallait s’y opposer avant sa ratification par le Parlement européen, qui valide 90% du traité. Ce qu’il faut, c’est renégocier la politique commerciale de l’UE.

    Il a en tout cas réussi à faire l’unanimité en Allemagne, à droite comme à gauche…

    Je trouve Emmanuel Macron d’une complaisance inquiétante avec l’Allemagne. S’il entame le débat de cette manière, je ne vois pas pourquoi l’Allemagne aurait un quelconque effort à faire par rapport à la France dans la foulée de cette élection, notamment concernant l’orientation macro-économique au niveau européen.

    C’est inquiétant, cette unanimité en Allemagne autour de Macron. À force de ne vouloir heurter personne, Emmanuel Macron s’est mis dans la situation d’avoir le soutien de Wolfgang Schauble comme de Sigmar Gabriel. De ce point de vue, il n’a pas été courageux. Cette campagne était le moment de donner sa vision de l’Europe, quitte à déplaire à certains de ses soutiens outre-Rhin.

    Que pensez-vous du bilan européen de François Hollande ?

    Je pense que le quinquennat de François Hollande a été celui de l’espérance fantôme. Il y avait un vrai espoir qu’un homme pro-européen comme lui, insoupçonnable sur le sujet, rouvre le débat. Il incarnait pour des pays comme l’Italie, la Belgique, le chef d’État français qui allait poser le débat d’une réorientation de l’UE sur la table de Merkel. Or, de ce point de vue-là, à part quelques sujets comme l’Union bancaire, La France a été complètement absente pendant 5 ans des propositions politiques.

    En Europe, il y a avait une vraie attente que Hollande devienne le maitre d’œuvre d’une réorientation douce de l’Europe. Il a créé une déception très forte. C’est pour ça que je suis un peu inquiet quand je vois Emmanuel Macron être si prudent et si peu ambitieux.

    Le résultat de Benoît Hamon a été extrêmement décevant au premier tour. Cela va-t-il remettre en cause l’alliance entre les socialistes et les écologistes pour les prochaines élections législatives ?

    C’est très difficile à dire, car la psychologie des électeurs pour ces élections est insaisissable. Je crois qu’il est très important qu’il y ait un nombre important de députés de gauche. D’ailleurs si Jean-Luc Mélenchon tirait les leçons de son propre score, il proposerait une alliance globale avec l’ensemble des forces de gauche pour garantir une position forte à l’Assemblée nationale.

    Si ça n’est pas le cas, un tiers de la population ne serait pas représenté et on se retrouverait dans un déséquilibre démocratique majeur.

    Comment la gauche française peut-elle se recomposer après ces résultats ?

    Le score de Benoit a été très faible, c’est aussi de notre responsabilité et pas seulement l’effet du double vote utile. Mais l’espace politique de ce qu’il a porté va bien au-delà des 6% de voix qui l’ont choisi.

    Aujourd’hui, il y a d’un côté la France Insoumise, qui se vit comme une contre-société qui n’a pas de vocation majoritaire, et de l’autre côté ceux qui ont décidé d’abdiquer toute forme de lecture critique du capitalisme pour rejoindre Macron. C’est ça qui nous a tué pendant le premier tour.

    Si l’on disjoint la radicalité nécessaire et l’utopie de transformation sociale de la capacité de gestion gouvernementale, il y a un risque de disparition de la gauche. Il faut donc s’atteler à créer une nouvelle synthèse pour recréer une nouvelle gauche du réel. Après est-ce que ça se fait avec le Parti socialiste ou pas ?

    https://www.euractiv.fr/section/elections/interview/guillaume-balas-sans-alliance-avec-melenchon-il-y-a-un-risque-de-disparitio

  • Commentaires | lettre ouverte à Edwy Plenel | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/jean-bachelerie/blog/060517/lettre-ouverte-edwy-plenel

    Mediapart appartient à ses lecteurs ! Il suffit de lire les commentaires pour voir de quel peu de poids ils ont pesé dans cette campagne. le glissement progressif d’une critique systématique de JL Mélenchon à un soutien sans réserves à E Macron, jusqu’à lui consacrer une soirée

    Lettre ouverte à Edwy Plenel

    Nous sommes des lecteurs de la première heure.

    Nous nous étions étonné en 2012 de votre soutien à F Hollande, aprés avoir publié un livre avec lui. Etonné aussi de vos réserves à l’égard de JL Mélenchon. (...)

    Commentaires :
    07/05/2017 18:50 Par espoir

    Dans la série des Moralisateurs manipulateurs de vérités historiques, voici un petit coup de gueule justifié , poussé par un professeur d’Histoire !

    A PROPOS D’UNE CITATION DE TROTSKY RECEMMENT APPARUE DANS LES MEDIAS DOMINANTS

    Plenel comme Birbaum ont, sur France Inter pour le premier, dans Le Monde pour le second, citer Léon Trotsky à propos d’un hypothétique « Front républicain » pour le 2e tour de la présidentielle.

    1ère remarque de ma part : connaissant un tout petit peu Trotsky, son histoire, ses analyses et ses positions, notamment en ce qui concerne l’Allemagne des années Trente, cette « citation » m’a interloqué. Jamais Trotsky n’a parlé d’un « Front républicain » en Allemagne (ce qui aurait voulu dire qu’il appelait à une alliance de circonstance entre Hindenburg, par exemple, et les partis ouvriers allemands…) ; il a, au contraire, défendu avec acharnement un « Front ouvrier » du SPD et du parti communiste contre Hitler.

    2e remarque : quand on est un « brillant » intellectuel, et qu’on cite quelqu’un, on donne ses sources, c’est le b.a.ba de la démarche historienne. Dans le cas contraire, on manipule ou on ne maîtrise pas son sujet.

    3e remarque : ayant, par ailleurs, lu un grand nombre de textes de Trotsky et en ayant à ma disposition, je me suis donc (re)plongé dans ces derniers avec un certain plaisir. La hauteur de vue, la connaissance, la culture de ce militant – de la trempe des Robespierre ou Jaurès – et la finesse de ses analyses restent incomparables et renvoient beaucoup de nos politiques à ce qu’ils sont : rien. Qu’ai-je donc retrouvé ? Cet extrait : il s’agit d’un « Entretien avec un ouvrier social-démocrate à propos du front unique de défense », publié en mars 1933 dans Unzer Wort (journal de l’Opposition de gauche allemande) à propos des désaccords entre le SPD et le KPD et de la nécessité absolue d’un « Front unique » contre Hitler et le Capital.

    « Le Vorwärts [journal du SPD] s’indigne de ce que les communistes accusent les sociaux-démocrates de frayer la voie à Hitler. S’indigner est le droit légitime du Vorwärts. Mais ce dernier va plus loin : « Comment pourrait-on, s’écrit-il, faire un front unique avec de tels calomniateurs ? » Qu’est-ce donc : sentimentalisme ? Prude sensiblerie ? Non, cela sent l’hypocrisie. Au fait, les chefs de la social-démocratie allemande n’ont pas pu oublier que W. Liebknecht et A. Bebel ont maintes fois déclaré que la social-démocratie était prête, au nom d’objectifs déterminés, à s’entendre avec le diable et sa grand-mère. Les fondateurs de la social-démocratie ne demandaient nullement en l’occurrence que le diable relègue ses cornes au musée et que sa grand-mère se convertisse au luthérianisme. D’où vient donc cette prude sensiblerie chez les politiciens sociaux-démocrates qui ont passé depuis 1914 par le front unique avec le Kaiser, Lüdendorff [général putschiste], Groener, Brüning, Hindenburg ? D’où viennent ces deux poids et ces deux mesures : les uns pour les partis bourgeois, les autres pour les communistes ? »

    En clair : il s’agit bien d’une argumentation en faveur d’un front SPD-KPD. Jusqu’à preuve du contraire, la social-démocratie n’existant plus en France (Guy Mollet doit être son dernier représentant ou peut-être Mauroy), Macron n’en est évidemment pas un représentant. La question d’un « Front unique » au 2e tour aurait concerné un duel Hamon-Le Pen ou un duel Mélenchon-Le Pen, ce qui n’est pas le cas.

    Les manipulations et les instrumentalisations sont légion dans cette campagne : France Inter, Libération, Le Monde – comme à leur habitude – ont bien servi leurs maîtres.

    Thierry Flammant, le 2 mai 2017.

    • Nous avons apprécié la critique des dérives du Hollandisme.

      Pourtant depuis quelques temps, nous sentions qu’il y avait deux Médiapart, le Médiapart critique de la mondialisation néo/ordo libérale, et le Médiapart atlantiste et qui à l’approche des élections est devenu de plus en plus critique, dur, caricatural à l’égard du candidat qui personnifiait le monde nouveau auquel nous aspirons.

      La candidature de B.Hamon et les appels réitérés à l’union , c’est à dire au retrait de JLM étaient prémonitoires.

      Lorsqu’il s’est avéré que B Hamon plongeait dans les sondages alors que JLM montait, le bon sens aurait voulu que Mediapart change de ton et soit plus objectif avec les Insoumis et JLM, il n’aurait pas été malvenu de le soutenir.

      Mais il est un autre apprenti sorcier, Jean-Luc Mélenchon, oser traiter d’apprenti sorcier JL Mélenchon, c’est faire preuve de mauvaise foi, dans la ligne des écrits de Médiapart sur les insoumis. C’est franchir une étape dans la diabolisation de JL Mélenchon .

      demander à participer à sa reconstruction dans le dialogue avec toutes ses autres composantes, c’est à dire En Marche, que vous classez à gauche !

      belle leçon de confusionnisme !

      En fait Mediapart qui n’appartient qu’à ses lecteurs, a pris position pour Macron conformément aux voeux des hiérarques du PS et de leurs amis. Il est évident que vous avez des liens avec cette sociale démocratie déclinante.

      Vous avez piétiné vos lecteurs, la ligne de Médiapart et insulté l’avenir, en stigmatisant JL Mélenchon.

      En fait en participant à cette chasse aux abstentionnistes, vous cherchez à affaiblir délibérément JL Mélenchon et la France Insoumise, qui met en danger l’avenir du PS. Peu importe que cela fasse le lit de M Le Pen.

      Nous conclurons avec cette citation d’Hannah Arendt : « Politiquement, la faiblesse de l’argument du moindre mal a toujours été que ceux qui choisissent le moindre mal oublient très vite qu’ils ont choisi le mal ».

      « La posture de supériorité morale de la France d’en haut permet en réalité de disqualifier tout diagnostic social »
      C. Guilluy.

      Cette posture d’antifascisme cache mal la volonté de masquer les vrais problèmes et de sauver un système qui a produit Marine Le Pen et E.Macron qui vivent l’un de l’autre.

      Jean Bachèlerie

      #Edwy_Plenel #confusionnisme #chien_de_garde_du_système

  • Un écart net mais un Président mal élu

    Certes, l’écart avec Marine Le Pen est important (65,5% contre 34,5%), mais il n’en reste pas moins vrai qu’Emmanuel Macron est un Président moins bien élu qu’il y paraît. Un taux d’abstention (25,3 %), et un nombre de votes blancs et nuls records (8 %), et surtout, fait exceptionnel, une participation en baisse au second tour par rapport au premier.

    On peut imaginer que l’abstention atteindra des taux très élevés dans des départements populaires, comme la Seine-Saint-Denis, où Jean-Luc Mélenchon avait obtenu ses meilleurs scores. Cette carte de la France politique préfigure sans aucun doute la difficulté que rencontrera Emmanuel Macron pour appliquer un programme très antisocial.

    Mais le mauvais score relatif de Marine Le Pen, dû probablement à un débat catastrophique, ne doit pas faire oublier que la candidate du Front national a obtenu plus de 11 millions de voix, soit deux fois plus que Jean-Marie Le Pen en 2002 (5,5 millions de suffrages). Ce qui donne la mesure de la colère, même exprimée de la façon la plus erratique et dangereuse, qui couve dans la société française.

    La question est de savoir qui parviendra à organiser cette colère, et cela dès les législatives. Marine Le Pen, malgré son échec cinglant, a immédiatement pris position en lançant un appel au dépassement du Front national. La réponse de la gauche sera évidemment capitale.

    Le rôle de la France Insoumise, sa capacité à rassembler la gauche, sera évidemment décisive pour que la résistance à la politique libérale promise par Emmanuel Macron n’aille pas renforcer l’extrême droite, lui assurant une nouvelle avancée dans cinq ans. Ce sera dès le mois de juin l’enjeu des législatives qui peuvent rebattre les cartes.

    https://www.politis.fr/articles/2017/05/un-ecart-net-mais-un-president-mal-elu-36874

  • En 2017, que revive le bien commun ! - La Croix
    http://www.la-croix.com/France/Politique/En-2017-revive-bien-commun-2017-05-05-1200844982

    Au singulier ou au pluriel, avec ou sans majuscules, l’expression a envahi les discours. En témoigne la campagne présidentielle qui s’achève, où perdants et finalistes en ont usé, de manière évidemment nuancée.

    Tandis que Benoît Hamon promettait de constitutionnaliser les « biens communs » – l’eau, l’air, la terre et la biodiversité –, Jean-Luc Mélenchon entendait les soustraire au monde marchand, y ajoutant l’énergie, la monnaie ou encore la santé. François Fillon défendait sa réforme de la Sécurité sociale par la nécessité de préserver « ce bien commun ».

    Et les deux candidats encore en lice continuent à s’affronter sur ce terrain, Emmanuel Macron rappelant que « notre bien à tous, c’est la démocratie », face à Marine Le Pen en guerre contre « les puissances d’argent qui tentent de lancer une OPA hostile sur l’État, notre bien commun ». À l’ombre de cette notion, font ainsi florès tous les emplois et toutes les visées politiques.

    Quarante ans plus tard, Quadragesimo anno utilise pour la première fois l’expression « bien commun » que le concile Vatican II définit comme « l’ensemble des conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres, d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus aisée » (constitution pastorale Gaudium et spes, n° 26).

    « Le bien commun concerne donc les groupes qui composent la société, et chacun de leurs membres, commente le Père Dominique Greiner, assomptionniste, rédacteur en chef religieux à La Croix et spécialiste de la doctrine sociale. En affirmant cela, le Concile s’oppose aussi bien à l’individualisme libéral (la société n’existe que pour permettre à chacun de poursuivre ses intérêts personnels) qu’au socialisme collectiviste (les individualités sont absorbées par le projet collectif qu’elles doivent servir). »

    On doit à l’américaine Elinor Ostrom d’avoir forgé cette catégorie dès le début des années 1980 afin de dépasser la distinction classique entre bien public et bien privé. Les « communs » ne s’identifient plus à des biens définis au préalable mais à l’espace de délibération institué pour les préserver. Ils ne désignent pas un fleuve en soi, par exemple, mais le collectif qui décide de prendre en charge sa gestion en élaborant des règles communes d’usage.

    #communs #commun #église_catholique