person:jean-luc mélenchon

  • Hallucinante tribune co-signée par des soutien de Hamon et Macron dans Le Monde :

    « Les projets de Le Pen et de Mélenchon nous font craindre le pire pour
    la recherche française »

    Jean Jouzel , Prix Vetlesen (sciences de la Terre) 2012 et membre de
    l’équipe de campagne de Benoît Hamon
    Cédric Villani , médaille Fields (mathématique) 2010 et membre du comité
    de soutien d’Emmanuel Macron.
    Françoise Barré-Sinoussi , Prix Nobel de médecine 2012
    Claude Cohen-Tannoudji , Prix Nobel de physique 1997
    Albert Fert , Prix Nobel de physique 2007
    Serge Haroche , Prix Nobel de physique 2012
    Jules Hoffmann , Prix Nobel de médecine 2011
    Jean-Marie Lhen , Prix Nobel de chimie 1987
    Jean-Pierre Sauvage est Prix Nobel de chimie (2016)

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/04/20/les-programmes-de-le-pen-et-melenchon-pourraient-nuire-gravement-a-la-scienc

    « Les programmes de Le Pen et Mélenchon pourraient nuire gravement à la
    science »

    Un collectif de chercheurs de renommée internationale s’alarme de certaines propositions de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon qui, si elles étaient appliquées, nuiraient, selon eux, au développement et au rayonnement de la recherche française.

    Il y a près d’un an, nous exprimions, dans les colonnes du Monde (daté du 24 mai 2016), notre indignation face au projet d’une coupe budgétaire qui aurait été désastreuse pour la recherche française, et finalement pour l’avenir de notre pays. Le large soutien dont avait bénéficié notre action nous avait permis d’obtenir rapidement gain de cause.

    Si, aujourd’hui, nous souhaitons nous exprimer de nouveau, c’est face à un autre danger qui, à l’occasion de l’élection, menace notre recherche.

    De multiples sondages montrent que cinq projets présidentiels sont susceptibles de rassembler au moins 10 % des suffrages au soir du 23 avril 2017. Parmi ceux-ci, les projets de François Fillon, Benoît Hamon et Emmanuel Macron accordent une place sérieuse à la recherche et à son organisation. On peut, à la lecture de leurs programmes, repérer des différences notables, mais ce n’est pas l’objet de cette tribune que de les départager ; au reste, certains d’entre nous se sont engagés publiquement pour l’un ou l’autre de ces candidats.

    En revanche, les deux autres projets nous font craindre le pire pour la recherche française.

    Une France qui serait coupée de ses partenaires

    C’est le cas d’abord de celui de Marine Le Pen, au demeurant extrêmement impopulaire dans le monde de la recherche. En stigmatisant l’Union européenne comme elle le fait, en appelant à un repli national, elle contribuerait à couper la France de ses partenaires étrangers, alors que la recherche est une activité fondamentalement internationale. L’un d’entre nous, directeur d’institut, doit signaler que certaines de ses subventions internationales sont déjà suspendues à l’élection, les bailleurs de fonds étant effrayés par la perspective d’une victoire de Marine Le Pen.

    C’est aussi le cas du projet de Jean-Luc Mélenchon. Ses promesses généreuses sont peut-être une raison du soutien dont il jouit auprès d’une partie de l’enseignement supérieur français : gratuité complète des diplômes universitaires, doublement des crédits en cinq ans…

    Cependant, à supposer que de telles promesses soient réalisables, si l’on entre dans les détails de son programme, on ne peut que déchanter devant la violence destructrice des réformes qu’il propose.

    On y trouve la suppression de l’Agence nationale de la recherche (ANR) et du Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES) ; le financement sur projets et l’évaluation indépendante sont pourtant des fonctions vitales, parmi bien d’autres, de la recherche. L’interdiction pour les chercheurs de recevoir toute rémunération issue du secteur privé, et la suppression pure et simple du crédit d’impôt recherche (CIR), nuiront gravement aux liens entre recherche et industrie, à une époque où cette articulation, conçue dans le respect de l’indépendance scientifique, est pourtant jugée comme une priorité, en France et ailleurs.

    Fuite des cerveaux

    La disparition des primes au mérite aggravera le manque de reconnaissance des chercheurs et accélérera la fuite des cerveaux. L’homogénéisation des financements, en particulier celui des crédits de laboratoires qui seraient répartis uniformément, rendra encore plus difficile l’émergence des projets les plus originaux et internationalement compétitifs. Le probable désengagement de l’Union européenne annoncé va couper la recherche française des appels d’offres européens qui ont soutenu dans notre pays de nombreux projets de qualité.

    Mais la mesure la plus stupéfiante du programme de Jean-Luc Mélenchon est la suppression de l’autonomie des universités, venant avec l’instauration d’un concours de recrutement national et une planification globale de la mobilité des enseignants-chercheurs, niant aux universités toute possibilité de développer une quelconque politique scientifique dans la durée…

    Qu’il n’y ait pas de malentendu : le système actuel est très imparfait. Oui, le taux de succès de l’ANR est devenu insupportablement bas, et sa gouvernance scientifique doit être renforcée. Oui, il faut améliorer la procédure d’évaluation du HCERES et celle de l’attribution du CIR, dispositif fiscal dont l’efficacité laisse actuellement à désirer. Oui, certaines universités connaissent toujours précarité financière et souffrance administrative. Oui, il faut réaffirmer encore et toujours l’importance de la recherche fondamentale, des crédits de fonctionnement récurrents, et travailler à simplifier la vie des enseignants-chercheurs. Nous avons encore tant de progrès à faire !

    D’importantes avancées ces dernières années

    Cependant, regardons les choses avec un peu de recul. L’enseignement supérieur et la recherche française ont fait des efforts d’adaptation considérables durant la dernière décennie, afin de moderniser une organisation obsolète qui avait mené au délabrement de nos campus et à la dévalorisation de nos diplômes. Ces années de réformes ont été difficiles et marquées par des contestations ; certains bouleversements ne sont toujours pas achevés et le besoin d’amélioration se fait sentir partout.

    Mais cette période a finalement abouti à d’importantes avancées et certains consensus entre universités, gouvernements et syndicats. En témoignaient les Assises de l’enseignement supérieur, qui reconnaissaient la prise d’autonomie des universités comme une avancée majeure. En témoigne aussi la récente rédaction du Livre blanc sur l’enseignement supérieur et la recherche, sur une base consensuelle.

    L’équipe de Jean-Luc Mélenchon propose de détruire purement et simplement tous ces acquis, replongeant la recherche française dans l’illusion nachronique d’un Etat omniscient capable de planifier l’ensemble du monde universitaire dans son incroyable diversité.

    Pour une recherche de qualité, un financement généreux est nécessaire, mais ne suffit pas : l’ouverture internationale, le bon dosage des institutions, l’évaluation sans complaisance, la confiance accordée aux acteurs du système, sont tout aussi importants. Les institutions d’enseignement supérieur et de recherche françaises continuent, en dépit de bien des difficultés, à tenir leur rang de belle manière sur la scène internationale, pour la fierté de la nation et son bien-être à long terme : ce serait un cauchemar que de les voir soumises à une réforme autoritaire aux conséquences potentielles catastrophiques.

    • c’est vraiment pathétique !
      notre ami #Villani en remet une couche en signant cette tribune pour dire que #le_pen (3 phrases) et melenchon ( les 60 lignes d’après) feraient mal à « La #Science » (et l’on se demande pourquoi ils ont mentionné MLP alors que c’est évident qu’ils voulaient descendre JLM)(en fait, on le sait, c’est pour faire peuuuur !!!)

    • Au delà du modèle planifié ou neolibéral, il s’agit aussi d’une lutte de pouvoir. Les universités ont obtenu l’autonomie, elles ne veulent pas perdre le pouvoir que ça leur a donné. La défense de ce modèle se fait à mon avis plus pour ne pas perdre les nouveaux privilèges, avec les castes et la corruption que ça entraine, qu’en pensant à la qualité et l’utilité de la recherche.

  • Julien Coupat et Mathieu Burnel : la politique n’est « que le règne de la feinte et de la manigance »

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/04/20/mathieu-burnel-et-julien-coupat-se-rendre-ingouvernable-est-une-necessite-vi

    Dans un entretien exclusif, les deux membres du groupe de Tarnac portent un regard ironique sur la campagne présidentielle, un « cirque qui a assez duré ».

    Julien Coupat et Mathieu Burnel sont poursuivis depuis plus de huit ans dans ce que l’on appelle « l’affaire de Tarnac », dont la Cour de cassation a considéré, le 10 janvier, qu’elle ne relevait pas du terrorisme. Souvent considérés comme membres du Comité Invisible, dont le premier opus, L’insurrection qui vient (La Fabrique, 2007), avait connu un succès retentissant, ils portent leur regard critique et ironique sur la campagne présidentielle, alors que sort en librairie, après A nos amis (La Fabrique, 2014), le nouveau texte de ce même groupe anonyme et révolutionnaire, Maintenant (La Fabrique, 155 pages, 9 euros).

    Quel jugement portez-vous sur la campagne présidentielle ?

    Quelle campagne ? Il n’y a pas eu de campagne. Il n’y a eu qu’un feuilleton, assez haletant à vrai dire, rempli de rebondissements, de scandales, de tension dramatique, de suspense. Beaucoup de bruit, un peu de fureur, mais rien qui soit à même de percer le mur de la perplexité générale. Non qu’il manque, autour de chaque candidat, de partisans diversement fanatisés tournant en rond dans leur bulle virtuelle. Mais ce fanatisme même ne fait qu’ajouter au sentiment d’irréalité politique.

    Un graffiti, laissé aux abords de la place de la Nation par la manifestation du 1er Mai 2016, disait : « Il n’y aura pas de présidentielle. » Il suffit de se projeter au lendemain du second tour pour s’aviser de ce que ce tag contenait de prophétique : quel qu’il soit, le nouveau président sera tout aussi fantoche que l’actuel, sa légitimité à gouverner sera tout aussi introuvable, il sera tout aussi minoritaire et impotent. Cela ne tient pas seulement à l’extrême usure de la politique, au fait qu’il est devenu impossible de croire honnêtement à ce qui s’y fait et à ce qui s’y dit, mais au fait que les moyens de la politique sont dérisoires au regard de la profondeur de la catastrophe en cours.

    Que peut la politique et son univers proclamatoire quand s’effondrent concomitamment les écosystèmes et les subjectivités, la société salariale et l’ordre géopolitique mondial, le sens de la vie et celui des mots ? Rien. Elle ne fait qu’ajouter au désastre. Il n’y a pas de « solution » au désastre que nous traversons. Penser en termes de problèmes et de solutions fait précisément partie de ce désastre : ce n’est qu’une manière de nous préserver de toute remise en question sérieuse. Or ce que l’état du monde met en cause, ce n’est pas seulement un système politique ou une organisation sociale, mais une civilisation, c’est-à-dire nous-mêmes, nos façons de vivre, d’être, de se lier et de penser.

    Les bateleurs qui montent sur des estrades pour vanter les « solutions » qu’ils se font fort de mettre en œuvre une fois élus, ne parlent qu’à notre besoin d’illusion. A notre besoin de croire qu’il existerait une sorte de changement décisif qui nous épargnerait, qui nous épargnerait notamment d’avoir à combattre. Toutes les « révolutions » qu’ils promettent ne sont là que pour nous permettre de ne rien changer à ce que nous sommes, de ne prendre aucun risque, ni physique ni existentiel. Ils ne sont candidats qu’à l’approfondissement de la catastrophe. De ce point de vue, il semble que chez certains le besoin d’illusion soit impossible à rassasier.

    Vous dites cela, mais jamais dans une élection il n’y a eu autant de candidats jurant de « renverser la table » ? Et comment pouvez-vous tenir pour rien l’enthousiasme soulevé ces dernières semaines par la candidature de Jean-Luc Mélenchon ?

    Jean-Luc Mélenchon n’est rien, ayant tout été, y compris lambertiste. Il n’est que la surface de projection d’une certaine impuissance de gauche face au cours du monde. Le phénomène Mélenchon relève d’un accès de crédulité désespéré. Nous avons les expériences de Syriza en Grèce ou d’Ada Colau à la mairie de Barcelone pour savoir que la « gauche radicale », une fois installée au pouvoir, ne peut rien. Il n’y a pas de révolution qui puisse être impulsée depuis le sommet de l’Etat. Moins encore dans cette époque, où les Etats sont submergés, que dans aucune autre avant nous.

    Tous les espoirs placés en Mélenchon ont vocation à être déçus. Les gouvernements de « gauche radicale », qui prétendent s’appuyer sur des « mouvements populaires », finissent plutôt par en venir à bout, non à coups de répression, mais de dépression. La virulence même des mélenchonistes atteste suffisamment de leur besoin de se convaincre de ce qu’ils savent être un mensonge. On ne cherche tant à convertir que de ce à quoi l’on n’est pas sûr de croire. Et en effet, nul n’a jamais renversé un système en en respectant les procédures.

    Au reste, les élections n’ont jamais eu pour fonction de permettre à chacun de s’exprimer politiquement, mais de renouveler l’adhésion de la population à l’appareil de gouvernement, de la faire consentir à sa propre dépossession. Elles ne sont plus désormais qu’un gigantesque mécanisme de procrastination. Elles nous évitent d’avoir à penser les moyens et les formes d’une révolution depuis ce que nous sommes, depuis là où nous sommes, depuis là où nous avons prise sur le monde.

    S’ajoute à cela, comme à chaque présidentielle dans ce pays, une sorte de résurgence maladive du mythe national, d’autisme collectif qui se figure une France qui n’a jamais existé. Le plan national est devenu celui de l’impuissance et de la névrose. Notre puissance d’agir se situe en deçà et au-delà de cet échelon débordé de toute part.

    Mais alors, que proposez-vous ? De laisser Marine Le Pen accéder au pouvoir ?

    Il est patent que Marine Le Pen a une fonction précise au sein du système politique français : forcer par la menace qu’elle représente la participation à des procédures auxquelles plus personne ne croit, faire voter les uns et les autres « en se bouchant le nez », droitiser jusqu’à l’absurde les termes du débat public et figurer au sein du système politique une fausse sortie de celui-ci – alors même qu’elle en forme la clef de voûte.

    Evidemment que la question n’est pas de sortir de l’euro, mais de sortie de l’économie, qui fait de nous des rats. Evidemment que le problème n’est pas l’envahissement par les « étrangers », mais de vivre dans une société où nous sommes étrangers les uns aux autres et à nous-mêmes. Evidemment que la question n’est pas de restaurer le plein-emploi, mais d’en finir avec la nécessité de faire tout, et surtout n’importe quoi, pour « gagner sa vie ». Evidemment qu’il ne s’agit pas de « faire de la politique autrement », mais de faire autre chose que de la politique – tant il est devenu évident que la politique n’est, à tous les niveaux, que le règne de la feinte et de la manigance.

    Aucune révolution ne peut être plus folle que le temps que nous vivons – le temps de Trump et de Bachar, celui d’Uber et de l’Etat Islamique, de la chasse aux Pokémon et de l’extinction des abeilles. Se rendre ingouvernable n’est plus une lubie d’anarchiste, c’est devenu une nécessité vitale, dans la mesure où ceux qui nous gouvernent tiennent, de toute évidence, la barre d’un navire qui va au gouffre. Les observateurs les plus mesurés admettent que la politique se décompose, qualifient cette campagne d’« insaisissable » pour ne pas dire inexistante. Nous n’avons aucune raison de subir un rituel devenu si évidemment nocif. Nous sommes lassés de comprendre pourquoi tout va mal.

    Vous pensez donc qu’il n’y a rien à attendre de ces élections ?

    Si, bien sûr : leur débordement. Il y a un an, il a suffi de quelques youtubeurs et d’une poignée de lycéens pour lancer un intense conflit de plusieurs mois au motif de la loi travail. Ce qui s’est alors traduit par des affrontements de rue réguliers n’était que l’extrême discrédit de l’appareil politique, et par contrecoup le refus de se laisser gouverner.

    Croyez-vous qu’au lendemain d’élections qui prennent cette fois dès le premier tour la forme du chantage à la démocratie, le dégoût de la politique sera moindre qu’alors ? Croyez-vous que chacun va sagement continuer de constater devant son écran la démence du spectacle de la politique ? Qu’il ne viendra à personne l’idée d’investir la rue de nos corps plutôt que les candidats de nos espoirs ? Croyez-vous que ces élections aient quelque chance d’apaiser l’inquiétude des âmes ? Il faut être naïf pour penser que la génération qui s’est formée politiquement dans le conflit du printemps dernier, et n’a pas cessé depuis lors de se former encore, va avaler cette supercherie parce qu’on leur propose désormais du bio à la cantine et une assemblée constituante.

    Depuis plusieurs mois, il ne s’est pas passé deux semaines sans que des affrontements n’éclatent aux quatre coins du pays, pour Théo, contre la police ou tel ou tel meeting du FN. Evidemment, cela reste minoritaire et les élections, en tant que non-événement, vont bien avoir lieu. La question est donc la suivante : comment faire pour que le vide intersidéral qui éclatera au lendemain des élections, quel que soit le vainqueur, ne soit pas le seul fait des « jeunes », immédiatement réduits par un déploiement policier démesuré ?

    Pour cela, il nous faut d’urgence réarmer nos perceptions et notre imagination politiques. Parvenir à déchiffrer cette époque et à déceler les possibles qu’elle contient, les chemins praticables. Et tenir qu’il n’y a pas eu de présidentielle, que tout ce cirque a assez duré, que ce monde doit être mis à l’arrêt au plus vite partout où nous sommes, sans attendre l’abîme. Cesser d’attendre, donc. Reprendre confiance en nous-mêmes. On pourra alors dire, comme Benjamin Fondane (1898-1944) : « Le monde est fini. Le voyage commence. »

    • Évidemment que la question n’est pas de sortir de l’euro, mais de sortir de l’économie , qui fait de nous des rats. Évidemment que le problème n’est pas l’envahissement par les « étrangers », mais de vivre dans une société où nous sommes étrangers les uns aux autres et à nous-mêmes . Évidemment que la question n’est pas de restaurer le plein-emploi, mais d’ en finir avec la nécessité de faire tout, et surtout n’importe quoi, pour « gagner sa vie » . Évidemment qu’il ne s’agit pas de « faire de la politique autrement », mais de faire autre chose que de la politique – tant il est devenu évident que la politique n’est, à tous les niveaux, que le règne de la feinte et de la manigance.

      #anaphore

    • En complément : « L’insurrection » fait du sentiment
      http://www.liberation.fr/debats/2017/04/19/l-insurrection-fait-du-sentiment_1563834

      Dix ans après « L’insurrection qui vient », le Comité invisible, lié au « groupe de Tarnac » mené par Julien Coupat et un temps présenté comme terroriste, s’est assagi. A la lecture de son dernier ouvrage, « Maintenant », qui sort vendredi, la tentation de la violence semble avoir cédé le pas face à l’éloge de l’amour.

      (on ne rigole pas avant d’avoir lu, hein !)

      #Julien_Coupat #Mathieu_Burnel #Comité_Invisible #Parti_Invisible

  • Pas de deux entre Jeanne et Robespierre
    http://www.dedefensa.org/article/pas-de-deux-entre-jeanne-et-robespierre

    Pas de deux entre Jeanne et Robespierre

    Sainte Jeanne d’Arc est parvenue à délivrer la France du joug des Bourguignons, alliés de la très perfide Albion et prévaricateurs devant l’éternel. De nos jours, les descendants des Bourguignons prennent leurs ordres des robber barons de la finance. S’appropriant l’héritage des Girondins, la classe politique aux manettes a su récupérer les sacrifices de la Révolution française pour son seul profit. Courtiers des puissances d’argent, les maquignons d’aujourd’hui nous préparent une martingale infernale qui ne peut que très mal se terminer.

    Les nouveaux Jacobins

    Jean-Luc Mélenchon – fameux tribun qui se proclame Jacobin – fait partie (hélas) de ce prétoire qui œuvre à la désinformation en prétendant soutenir les aspirations du commun des mortels. Apologète d’une Europe (...)

  • #Revue_de_Presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce jeudi 20 avril 2017
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/13516-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    https://www.crashdebug.fr/images/stories/addons/images/Images+globales/2015/decembre/revue_de_presse_02_12_2015.png

    Bonjour, jeudi 20 avril, encore une journée en moins au compte à rebours, vivement que le vote arrive car ça commence à être pesant.

    Sur ce bonne lecture et bonne journée.

    f.

    Actualités françaises :

    20.04.2017

    Pas au nom de tous les catholiques ! (Libération.fr)

    Boussole électorale : 49 % des participants favorables à un vote sur le Frexit (France24.com)

    Négociations ou sortie : que veut vraiment Jean-Luc Mélenchon sur l’Europe ? (Le Monde.fr)

    A 5 jours du vote, Mélenchon jette enfin le masque : il ne veut sortir ni de l’Union européenne ni de l’euro (Olivier Demeulenaere)

    Le Crédit mutuel déploie le robot d’intelligence artificielle Watson dans son réseau (Le Monde.fr)

    Le prix du gaz va baisser de 3,3% en mai (L’Express.fr)

    19.04.2017

    Marseille : arrestation de deux individus soupçonnés de préparer (...)

    #En_vedette

  • L’ #assurance-maladie universelle en questions, par Martine Bulard (Le Monde diplomatique, avril 2017)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2017/04/BULARD/57382

    Dans l’esprit des promoteurs de cette mesure, il s’agit de revenir au principe fondamental : chacun doit payer selon ses moyens et recevoir selon ses besoins. « Aujourd’hui, explique M. Tabuteau, les complémentaires prélèvent 33 milliards d’euros, ce qui représente trois points de CSG [contribution sociale généralisée]. Si l’on appliquait ce taux à un retraité qui touche une pension de 1 250 euros [retraite moyenne], il paierait environ 37,50 euros pour sa protection complémentaire, alors qu’il doit actuellement acquitter, selon sa couverture, entre 80 et 120 euros. En revanche, le cadre supérieur paierait plus. » Mais, en fin de compte, tout le monde, le cadre comme le petit retraité, serait assuré de pouvoir se soigner correctement. Le système fonctionne d’ailleurs très bien en Alsace-Moselle, où les soins sont remboursés à 90 % par le guichet unique de la Sécurité sociale, moyennant une cotisation salariale supplémentaire.

    #santé

    • La Sécurité sociale, une assistance ou un droit ?
      https://www.monde-diplomatique.fr/2017/04/BULARD/57417

      Pour diminuer les inégalités et bousculer l’ordre établi : la sécurité sociale à 100% et la fusion avec les complémentaires santé

      L’idée n’est pas totalement nouvelle. En 2012, M. André Grimaldi, chef du service de diabétologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, Frédéric Pierru, sociologue et politiste à Sciences Po, et M. Laurent Sédel, chirurgien hospitalier, expliquaient dans Le Monde diplomatique : « On peut, à terme, envisager la suppression complète des assurances-maladie complémentaires, avec un taux de prise en charge publique de 100 % . » Depuis, les difficultés se sont tellement accumulées que tous reconnaissent l’urgence de changer de braquet. Deux candidats préconisent cette solution : M. Jean-Luc Mélenchon , de la France insoumise — avec des nuances dans la mise en œuvre —, et M. Philippe Poutou , du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) —

      Martine Bulard

  • Danny Glover et Mark Ruffalo appellent à voter Mélenchon
    http://www.huffingtonpost.fr/2017/04/19/danny-glover-et-mark-ruffalo-appellent-les-francais-a-voter-mele_a_22045951/?ncid=fcbklnkfrhpmg00000001

    La Mélenchonmania a visiblement traversé l’Atlantique. Dans une pétition mise en ligne sur MoveOn.org, les acteurs américains Danny Glover ("L’Arme fatale", « Witness ») et Mark Ruffalo ("Spotlight", « Avengers ») ainsi que l’intellectuel Noam Chomsky et la dramaturge féministe Eve Ensler ("Les Monologues du vagin"), appellent les électeurs français à « ne pas répéter la tragédie Clinton vs Trump » en soutenant dès le premier tour de l’élection présidentielle le « candidat de gauche le mieux placé dans les sondages ». A savoir : Jean-Luc Mélenchon.

  • Un autre monde est possible avec Jean-Luc Mélenchon
    https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/190417/un-autre-monde-est-possible-avec-jean-luc-melenchon


    A quatre jours du premier tour de la présidentielle, près de deux-cents universitaires, chercheur·e·s et enseignant·e·s appellent à l’union autour de Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France Insoumise, pour « un vote de raison ».

    Le blog de Les invités de Mediapart

    • Pour commencer, tout projet raisonnable d’émancipation doit aujourd’hui prendre pour point de départ la réalité du changement climatique et la nécessité d’une transition écologique qui implique une rupture radicale dans notre mode de production et de consommation. Il est évident que cette rupture ne pourra se faire dans le cadre néolibéral actuel et nécessitera une intervention publique massive, visant à convertir en profondeur notre modèle économique et environnemental.

      Le projet que nous soutiendrons doit simultanément engager une réelle transformation économique et sociale, en n’acceptant aucun compromis avec les forces dominantes de la finance et des grands lobbys industriels, et lutter pied à pied pour réduire fortement la pauvreté et les inégalités, restaurer les services publics et renforcer le pouvoir des salarié·e·s dans l’entreprise.

      Ce projet doit aussi en finir avec les politiques désastreuses de l’enseignement et de la recherche, qui soumettent toujours plus l’École et l’Université au diktat du marché sous le prétexte fallacieux d’« autonomie », simple synonyme de mise en concurrence généralisée. Ces politiques n’ont fait que précariser les enseignant·e·s et chercheur·e·s, et reproduire les inégalités dans la jeunesse de notre pays. Il convient donc de leur redonner les conditions de travail et la liberté pédagogique nécessaires à l’accomplissement de leur mission.

      Imposé contre la volonté des peuples français et néerlandais qui s’étaient clairement prononcés en 2005, le cadre actuel des traités européens est un carcan qui favorise les dividendes au détriment des salaires et empêche toute politique économique audacieuse de lutte contre le chômage de masse et la précarité. Engager un rapport de force sans état d’âme pour refonder le projet européen est une condition de sa survie et le moyen le plus sûr de donner un coup d’arrêt à la montée de l’extrême droite sur le continent. De même qu’une Sixième République élaborée par les citoyen·ne·s permettra de se doter d’institutions réellement démocratiques, les institutions de l’Europe doivent être refondées pour servir enfin les peuples, et non plus la finance et les pouvoirs économiques dominants. Ajoutons que le beau projet humaniste d’une Europe des peuples, aujourd’hui ruiné et déshonoré par le déficit démocratique de l’UE, les politiques d’austérité et le traitement honteux réservé aux réfugié·e·s, doit impérativement être réhabilité : par une politique généreuse d’accueil et de coopération avec les pays en développement et émergents, et par une lutte impitoyable contre toutes les discriminations racistes.

      Enfin, une politique d’indépendance claire à l’écart des grandes puissances, quelles qu’elles soient, apparaît chaque jour plus nécessaire alors que la paix mondiale est en danger.

  • S’il est élu en 2017, Jean-Luc #Mélenchon naturalisera Edward #Snowden et Julian #Assange
    http://www.20minutes.fr/politique/1972031-20161130-elu-2017-jean-luc-melenchon-naturalisera-edward-snowden-j

    Avec Jean-Luc Mélenchon à la tête du pays, les lanceurs d’alerte n’auraient-t-ils plus aucun souci à se faire ? Le candidat de la France insoumise est formel, s’il est élu en 2017, il accordera la nationalité française à Julian Assange et Edward Snowden.

    https://youtu.be/GkPZ3sIhMPg

  • Au cas où ça t’aurait échappé, l’élément de langage adopté spontanément en ce moment, c’est (Kenneth Roth sur Twitter) :
    https://mobile.twitter.com/kenroth/status/854251775616004096

    Surging French presidential candidate Melenchon shows disturbing indifference to Putin-Assad’s attacks on civilians.

    Lequel Kenneth référence un article des Décodeurs du Monde de décembre 2016 : Les ambiguïtés de Jean-Luc Mélenchon sur la Russie et la guerre en Syrie
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/12/16/les-ambiguites-de-jean-luc-melenchon-sur-la-russie-et-la-guerre-en-syrie_505

    mais il aurait pu tout aussi bien référencer le très spontané billet de Filiu d’avant-hier, au titre d’une subtilité aiguë : Le Pen-Mélenchon, même combat en faveur de Bachar al-Assad
    http://filiu.blog.lemonde.fr/2017/04/16/le-pen-melenchon-meme-combat-en-faveur-de-bachar-al-assad
    (serait-on autorisé à titrer, sur les blogs du Monde, « Filiu-al-Joulani, même combat » ?)

    Au passage, remarquer que Filiu reprend ce thème que l’on croise si souvent, mais que je trouve d’une idiotie totale, selon lequel Mélanchon « [nie] au peuple syrien […] sa réalité d’acteur de son propre destin », car il « a toujours eu beaucoup de mal à accepter l’existence d’un peuple syrien doué de raison et voué à être souverain ». (Non, ça ne veut rigoureusement rien dire.)

    Mais il aurait aussi pu préférer l’article quasi-identique de Nicolas Appelt dans Libération une semaine avant (10 avril) : Syrie : la tache de Mélenchon
    http://www.liberation.fr/elections-presidentielle-legislatives-2017/2017/04/10/syrie-la-tache-de-melenchon_1561713

    ou, le jour précédent (9 avril) : Ce que dit Mélenchon sur la Syrie "n’est pas sérieux", selon Macron
    http://www.bfmtv.com/politique/ce-que-dit-melenchon-sur-la-syrie-n-est-pas-serieux-selon-macron-1139178.html

    ou, juste avant (6 avril) : Syrie : Hamon s’en prend à Le Pen, Fillon, Mélenchon, "inféodés" à Poutine :
    http://www.europe1.fr/politique/syrie-hamon-sen-prend-a-le-pen-fillon-melenchon-infeodes-a-poutine-3234980

    Le candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon s’en est pris jeudi à Marine Le Pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, les accusant d’avoir « choisi un camp » dans le dossier syrien.

    etc, etc, mais spontané.

    • Franchement, depuis la semaine dernière (et les articles évoquant une percée de Mélench dans les sondages), j’étais persuadé qu’on allait lui coller un beau scandale à base d’imputation d’antisémitisme. Sur le modèle de ce qui est tenté contre Corbyn en Angleterre.

      Mais je suppose que le véritable enjeu, pour le premier tour, c’est le « risque » (de plus en plus important) que les partisans de Hamon décident de « voter utile » en faveur de Mélenchon. Et, notamment depuis le dernier « débat », j’ai cru comprendre que le seul point d’opposition explicite entre Mélench et « la gauche du PS », c’est le « sort » de Bachar Assad. Alors on enfonce le clou là où on suppose qu’il pourrait « effrayer » les derniers septuagénaires qui votent encore pour le PS.

      edit : en fait je ne sais pas écrire Mélenchon (j’ai corrigé mes Mélanchon).

    • Et voilà : Mélenchon et l’antisémitisme, une manipulation de fin de campagne - Gérard Miller
      http://www.liberation.fr/debats/2017/04/20/melenchon-et-l-antisemitisme-une-manipulation-de-fin-de-campagne_1564064

      Circule depuis quelques jours sur les réseaux sociaux un texte signé par François Heilbronn, professeur associé à Sciences Po, où sont dénoncées « les complaisances de Jean-Luc Mélenchon pour les manifestations antisémites de l’été 2014 ».

      Ce texte est une pure infamie, le genre de saloperie que certains aiment tout particulièrement diffuser dans les derniers moments d’une campagne électorale.

    • Et donc: French Jews are worried about Le Pen. Now another presidential candidate scares them, too.
      http://www.jta.org/2017/04/20/news-opinion/world/french-jews-are-worried-about-le-pen-now-another-presidential-candidate-scares-

      With the meteoric rise of Melenchon, an anti-Israel lawmaker with a record of statements deemed anti-Semitic, French Jews now feel caught in a vice between two extremes. Melenchon climbed to third place in the polls, with approximately 20 percent of the vote this month, from fifth with 9 percent in February.

      “I don’t see any significant difference between Melenchon and the National Front on many issues,” Joann Sfar, a well-known French-Jewish novelist and filmmaker who used to support communist causes, wrote last week on Facebook. Both are “surrounded by Germanophobes, nationalists and France firsters.”

      Sfar’s post triggered a torrent of anti-Semitic statements about him on social networks.

  • Meeting chahuté pour Marine Le Pen au Zénith de Paris
    http://www.parismatch.com/Actu/Politique/Le-Pen-a-Paris-un-meeting-chahute-et-a-droite-toute-1235330

    Après la projection du clip de campagne de Marine Le Pen, la candidate fait finalement son entrée sous les vivats. Et accomplit, dès son introduction, le tour de force de concilier allusion au christianisme et lyrisme printanier : « Ces jours de fête pascale sont des jours où les jours deviennent plus longs que les nuits. Ce sont des jours qui nous amènent à la lumière. » Cette lumière, ce sera celle du nationalisme. La candidate dénonce avec vigueur la « mondialisation sauvage » et le « postnationalisme » (la foule hue). Elle exalte les « patriotes » qui soutiendront sa candidature (applaudissements). Comme Jean-Luc Mélenchon à Toulouse, elle cite Jean Jaurès, qui a pourtant été assassiné à la veille de la Première Guerre mondiale... par un nationaliste.

    #Linfiltré #PhoneStories #FN

  • Au programme (7). Le retour de la police de proximité
    https://www.mediapart.fr/journal/france/160417/au-programme-7-le-retour-de-la-police-de-proximite

    Benoît Hamon, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon veulent restaurer la police de proximité et lutter contre les contrôles au faciès. Sur cette question des relations entre police et population, c’est en revanche le néant complet à droite et à l’extrême droite.

    #France #campagne_présidentielle_2017 #police_de_proximité #récépissé #sécurité

  • L’Affaire Bolivar ou Les Insoumis face aux #éditorialistes (Acte III)
    https://blogs.mediapart.fr/olivier-tonneau/blog/150417/l-affaire-bolivar-ou-les-insoumis-face-aux-editorialistes-acte-iii

    Tout commence avec une passe d’arme entre Patrick Cohen et Alexis Corbière dans l’émission C à vous. La France Insoumise, accuse Cohen, veut sortir de l’OTAN pour entrer dans l’Alliance bolivarienne. Le second rétorque que les deux mesures n’ont aucun rapport puisque l’Alliance bolivarienne n’est pas une alliance militaire mais un espace de coopération économique. Cohen s’énerve, agite ses notes et ne trouve rien à répondre. La deuxième étape est le piège tendu par RTL à Clémentine Autain. On lui passe un extrait de C à vous amputé de la réponse de Corbière pour qu’elle réponde à son tour : mais pourquoi Mélenchon voudrait-il quitter l’OTAN pour entrer dans l’Alliance bolivarienne ? Clémentine Autain n’en sait rien et perd momentanément ses moyens. Les journalistes de RTL, qui ont entendu Corbière, connaissent bien sûr la réponse à leur question mais ils se gardent bien de la communiquer à leurs auditeurs. Le moteur est en marche et les courroies de transmission vont tourner à plein régime.

    Le Huffington Post commence par effacer Clémentine Autain du tableau et titre que l’Alliance bolivarienne « met mal à l’aise les porte-paroles de Jean-Luc Mélenchon ». Le Parisien, le JDD, le Figaro, Libé, tout le monde relaie l’incroyable nouvelle : Jean-Luc Mélenchon projette de renverser le système des alliances de la France et de l’enrôler dans l’empire du mal. Libération écrit que l’Alliance bolivarienne « compte trois pays observateurs : Haïti, l’Iran et la Syrie. Pas franchement démocratiques… En 2009, la Russie avait aussi été invitée au sommet de l’Alba au titre d’observateur. » L’auteur conclut sur un exposé de la géopolitique de #Mélenchon :

    #éditocratie

    • Construire un avenir cohérent pour les territoires d’outre-mer ? S’il faut commencer pour cela par critiquer la Commission européenne, c’est sans doute trop demander à Patrick Cohen, Jean-Michel Apathie, Laurent Joffrin et toute la clique des menteurs et manipulateurs qui ont monté de toute pièce la cabale. Les mots ne sont pas trop forts. Les faits sont là : depuis le début de l’affaire, tous avaient entendu la réponse d’Alexis Corbière et tous savaient qu’ils mentaient. Toute la question est de savoir si la manœuvre a réussi. L’affaire ALBA va donc être l’occasion de mesurer l’état du rapport de force entre la France Insoumise et les médias et de voir si la stratégie élaborée par Mélenchon et son équipe depuis des années a porté ses fruits. En tous les cas, cette affaire démontre que cette stratégie, qui a choqué tant de bons esprits, était absolument indispensable.

      Dès avant 2012, Mélenchon affirmait que les médias étaient « la deuxième peau du système ». Pour fracturer le mur de l’idéologie néolibérale dont l’atlantisme et l’européisme béat sont deux aspects parmi d’autres, il fallait d’abord s’inscrire dans la logique du système, c’est-à-dire celle du profit, et faire du buzz : ainsi fut forgé le personnage haut en couleur incarnant « le bruit et la fureur ». Mais une fois entré dans le système, il fallait encore ne pas s’y laisser réduire à une caricature. Les médias n’étant « pas un miroir mais une arène », il fallait débusquer les journalistes de leur position de prétendue neutralité. Les formats médiatiques étant impropres à la discussion de fond, il ne fallait cependant pas trop en attendre : on ne pouvait qu’y lancer des « mots obus » qui ouvriraient des failles dans les certitudes des auditeurs. Il importait enfin d’ouvrir à ces auditeurs d’autres espaces de réflexion. C’est ce qui fut préparé dès 2013 avec la lancée des blogs « 6e République » et patiemment consolidé grâce notamment à la chaîne youtube. Ceci fait, on ne pouvait qu’attendre et voir s’il se trouverait des gens pour s’emparer des informations données et les transmettre par le moyen de communication qui sera toujours le plus efficace : le téléphone arabe.

      Tous les outils de communication de la France Insoumise tournent aujourd’hui à plein régime. Le système médiatique est, pour sa part, fragilisé de l’intérieur. Les journalistes ne sont pas des veaux et l’on compte beaucoup d’insoumis parmi eux, prêts à placer quand ils le peuvent des contre-feux. Il est étonnant – et navrant – de constater qu’ils y ont plus de facilité dans les médias privés que dans le service public, comme en atteste l’excellent article de BFMTV cité plus haut mais encore deux articles de LCI. Le premier revient sur l’intox Evo Moralès et le second, auquel j’eus le plaisir de contribuer, sur le lien Mélenchon-Chavez. C’est à croire que le pouvoir des réseaux du Parti Socialiste et de son succédané En Marche est encore plus néfaste à la qualité de l’information que celui du capital.

      Bien que la presse Française soit aux mains des milliardaires, il serait évidemment absurde de croire que ceux-ci dictent tous les matins des articles à leurs employés – ils ont bien d’autre chose à faire. Le système médiatique n’est pas une vaste organisation complotiste dont toutes les parties agiraient de façon parfaitement synchronisée : il est composé d’une multitude d’agents dont les actions ne font système que jusqu’à un certain point parce qu’elles obéissent à des logiques contradictoires. Si les services politiques sont mobilisés pour abattre Mélenchon, les autres n’obéissent qu’à la logique du profit, c’est-à-dire de l’audience. Or on ne se fait pas aimer du public en tapant sur Mélenchon quand ce dernier est devenu la personnalité politique préférée des Français. Ainsi s’explique le revirement spectaculaire de Yann Barthès, expert en sensationnalisme que l’on devine dénué de toute morale politique : lui qui multipliait en 2012, avec le Petit Journal, les vidéos ridiculisant Mélenchon, tourne aujourd’hui Le Figaro en ridicule pour le plus grand plaisir de ses fans.

      Soutenus par les journalistes dissidents et par les mouches du coche portées par l’air du temps, les Insoumis pourraient donc bien gagner leur bras de fer contre les éditorialistes. En montant la cabale bolivarienne, ceux-ci ont joué leur va-tout. Si nous parvenons à la désamorcer, leur discrédit sera complet, notre élan renforcé, et la pièce ira au dénouement que j’espère de tout cœur et en lequel je crois chaque jour plus fermement. Rendez-vous les 23 avril et 7 mai pour les quatrième et cinquième actes.

  • Ephéméride : Sainte dernière ligne droite Radio Campus Lille - C’est l’heure de l’mettre - 12 Avril 2017

    Aujourd’hui, mercredi 12 avril 2017, c’est la Sainte Dernière ligne droite. Sainte Dernière ligne droite est la sainte patronne des ultimes mètres à parcourir avant de savoir qui sera le nouveau jockey du cheval France. Et entre nous, ça changera du capitaine de pédalo actuel...

    Ils sont donc 11 à s’être donnés rendez-vous sur l’hippodrome de Vincennes où se jouera l’événement quinquennal historique du grand prix de l’Elysée. Sur la ligne de départ et grands favoris de cette course, on retrouve Emmanuel Macron, casaque bleue et étoiles dorées sur sa chaise à porteurs et dont le propriétaire, Rotschild, a la particularité de posséder l’écurie la mieux fournie lors de ce genre d’événement. Autres favoris de ce grand prix, on retrouve, Marine le Pen, casaque brune et bras en l’air ainsi que François Fillon acconpagné de son assistante, de ses enfants et de quelques juges.

    Tout près de la corde, on retrouve Jean-Luc Mélenchon et ses amis du PCF-Front de Gauche qui d’ailleurs lui ont passé la corde autour du cou pour mieux le soutenir. Couloir 6, casaque ennemi de la finance, se trouve l’outsider Benoît Hamon, 49-3 au garrot, qui, malgré sa victoire en 2016 au grand prix des frondeurs où il avait remporté le trophée de la loi travail, courra ce grand prix de l’Elysée à pieds, puisque son cheval, tout comme son entraineur, François Hollande, ont rejoint l’écurie Macron. Ce qui devrait lui valoir d’être non-partant.

    Les 6 autres coureurs se partagent enfin les derniers couloirs appelé dans le jargon des turfistes, les couloirs à rats, où s’entassent Nathalie Arthaud et Philippe Poutou qui ont décidé d’un commun accord . . . . . .


    Le fil et la suite de l’émission
    http://www.campuslille.com/index.php/entry/ligne-droite
    – Le générique du quinquennat, il changera dans une quinzaine.
    2mn55s : Sainte dernière ligne droite
    5mn45s : Pierre Rodriguez - L’actionnaire d’abord
    9mn30s : La dernière ligne droite des élections présidentielles. La classe moyenne.
    39mn40s Que reste-t-il des luttes de libération ? Saïd Bouamama et Thomas Deltombe
    83mn30 : Rubrique cassette - Novembre 1999 Manif des sans papiers, notre premier coup de matraque

    #Audio #Radio #Radios_Libres #Radio_Campus_Lille #Ephéméride #Présidentielles #Elections #Sans_Papiers #Analyse

  • #seenthis_fonctionnalités : Les thèmes privilégiés d’un.e auteur/autrice

    Grâce aux hashtags et aux thèmes automatiques, Seenthis fabrique une liste (pondérée) des thèmes privilégiés d’une personne. Cela apparaît en colonne de droite de la page d’un.e contributeur.trice. Par exemple :

    Country:France / Continent:Europe / City:Paris / #femmes / Country:Grèce / #sexisme / #Grèce / #racisme / Currency:EUR / #Palestine / #travail / Country:Israël / Country :États-Unis / #Israël / Country:Allemagne / #féminisme / Person:Encore / City:Gaza / Country:Suisse / Country:Royaume-Uni / City:Londres / City:Bruxelles / Person:Charlie Hebdo / Country:United States / #santé / Currency:USD / #prostitution / City:This / Person:Alexis Tsipras / #politique / Country:Israel / Country:Russie / #histoire / #viol / City:New York / #migrants / #cartographie / #photographie / Country:Espagne / #écologie / Company:Facebook / #inégalités / #réfugiés / Country:Palestinian Territories / Country:Italie / Person:François Hollande / #journalisme / Country:Japon / Continent:Afrique / #art / #culture_du_viol / Country:Syrie / Country:Iraq / City:Athènes / City:Lille / #France / #austérité / #littérature / Person:Manuel Valls / #Suisse / Person:Tony Blair / #misogynie / #éducation / #audio / #islamophobie / Country:Algérie / #plo / #Internet / ProvinceOrState:Cisjordanie / #asile / City:Bonne / #Union_européenne / #cinéma / PublishedMedium:The New York Times / NaturalFeature:Philippe Val / #sorcières / #livre / #revenu_garanti / City:Die / Country:Afghanistan / Person:Hillary Clinton / #photo / #chômage / Country:Danemark / Person:Mona Chollet / Region:Moyen-Orient / #gauche / City:Lyon / Country:Chine / #capitalisme / Person:Jeremy Corbyn / Country:Belgique / #colonisation / #qui_ca / City:Amsterdam / Organization:Académie française / City:London / #violence / Facility:Palestine Square / Country:Liban / #discrimination / #shameless_autopromo / #médecine / Company:Google / #radio / Country:Pays-Bas / Organization:Hamas / ProvinceOrState:Bretagne / ProvinceOrState :Île-du-Prince-Édouard / #société / City:Munich / #domination / City:Nice / City:Cologne / #Europe / Organization:Sénat / #nourriture / Region:Proche-Orient / Person:Christiane Taubira / Country:Suède / Organization:White House / Person:Donald Trump / Person:Laurence Rossignol / Company:Le Monde / #voile / #historicisation / Continent:America / #childfree / Person:Arnaud Leparmentier / #revenu_de_base / #théâtre / ProvinceOrState:Québec / Person:Philippe Rivière / #imaginaire / City:Strasbourg / Country:Finlande / City:Venise / #migrations / #Etats-Unis / Country:Arabie saoudite / City:Jerusalem / #Gaza / Country:Greece / City:Beyrouth / City:Toulouse / #islam / City:Marseille / Person:Mark Regev / Country:Grande-Bretagne / Person:encore / #Genève / City:Ramallah / #temps / #géographie / #sexe / Person:Osez / Country:South Africa / #patriarcat / Country:Pakistan / City:Bordeaux / #urbanisme / Person:Richard Malka / Person:Frédéric Lordon / Continent:Amérique / Company:The Guardian / #occupation / Person:Alain Juppé / Person:Denis Robert / Region:Méditerranée / PublishedMedium:The Guardian / #science / #BDS / City:Damas / Person:Peter Brook / City:Oslo / City:Dublin / #violences_sexuelles / City:Pomerol / City:Juif / Person:Paul Guers / City:Mayenne / #laïcité / Person:Jean-Luc Mélenchon / #censure / Organization:Tsahal / Person:Daniel Schneidermann / Organization:United Nations / Country:Bolivie / Position:Prime Minister / #domination_masculine / City:Nesle / Person:Virginia Woolf / ProvinceOrState:Maine / City:Montsoreau / Person:Jean-Louis Barrault / Person:Paul Dutron / Person:Lino Ventura / Person:Max Weber / City:La Tour / Company:Charles Oulmont /

    À une époque, on avait un gadget trop mignon : on pouvait balancer ça d’un clic sur Wordle pour obtenir une représentation graphique (ici @odilon) :
    https://www.flickr.com/photos/odilodilon/6684464421

    Flickr

    • Commentaire : en pratique, ce n’est pas d’un usage central. Pourtant ça me semble très intéressant pour tenter d’améliorer certaines fonctionnalités :

      – découverte de nouveaux contacts (plutôt que de se baser sur « les gens que suivent les gens que vous suivez », on pourrait utiliser « les gens qui écrivent sur les thèmes des gens que vous suivez ») ;

      – faire ressortir cette notion de « centres d’intérêt/de compétence » évoquée précédemment :
      https://seenthis.net/messages/589554

  • Le bras droit de Macron a pris part à l’élection du président vénézuélien
    https://www.mediapart.fr/journal/france/140417/le-bras-droit-de-macron-pris-part-l-election-du-president-venezuelien

    Nicolas Maduro tenant à la main un billet de 100 bolivars, retiré de la circulation. © Reuters #Emmanuel_Macron critique l’attirance de Jean-Luc Mélenchon pour le #Venezuela. Mais en 2013, quand il travaillait chez Havas, #Ismaël_Emelien, son plus proche conseiller, a fait partie de l’équipe qui pilotait la communication de la campagne présidentielle de #Nicolas_Maduro, l’actuel président et successeur d’Hugo Chavez.

    #France #Hugo_Chavez

    • Bah... Ignacio Ramonet, qui n’était pas politicien ou conseiller mais juste patron de presse faisait bien les premières parties des shows de Chavez, poing levé, sans que ça dérange personne.

      Je vois pas où est le problème :)

  • Mélenchon et l’Orient compliqué par Denis Sieffert | Politis

    http://www.politis.fr/articles/2017/04/melenchon-et-lorient-complique-36673

    Bien entendu, je ne crois pas que Jean-Luc Mélenchon ait de la « sympathie » pour Poutine, mais il emprunte son discours, et c’est bien trop. Cela dit, je partage son inquiétude après la réaction de Donald Trump, non pas tant d’ailleurs en raison de l’acte lui-même (la Syrie, hélas, en a vu d’autres depuis six ans) que du caractère impulsif qu’il révèle. On attendra cependant pour en juger. Si l’opération n’est suivie d’aucun effort diplomatique visant à favoriser une transition politique, on pourra crier à l’esbroufe.

    Il est probable que la tragédie syrienne ne déterminera pas le vote des électeurs français. Et puis, dans cet Orient décidément compliqué dont parlait de Gaulle, un autre dossier historique nous réconcilie avec Mélenchon. C’est le conflit israélo-palestinien. En regard des frilosités de Benoît Hamon, qui s’est récemment déclaré hostile au mouvement Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS), le candidat de la France insoumise ne mégote pas son engagement. On est d’ailleurs frappé par la symétrie des situations : veto russe d’un côté, pour permettre à Assad de massacrer à loisir ; veto américain de l’autre, encourageant Israël à coloniser jusqu’à obsolescence les Territoires palestiniens. Cette symétrie mortifère devrait nous prémunir contre toutes les formes d’inconditionnalité. « Guérissez de cette manie d’attendre d’un homme une perfection qu’il ne peut pas avoir », a lancé joliment Mélenchon à la foule qui scandait son nom à Marseille. Pour notre part, nous sommes guéris.

    #Syrie #Palestine #electionprésidentielle #Mélenchon

  • Europe et travail : Hamon cible Mélenchon
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120417/europe-et-travail-hamon-cible-melenchon

    Invité de Mediapart, le candidat socialiste à la présidentielle a reconnu les « difficultés de sa campagne », le poids du bilan Hollande et de l’étiquette #PS. Il s’est surtout démarqué de Jean-Luc Mélenchon, expliquant ses vrais désaccords sur l’Europe et sur la mutation du salariat.

    #France #Benoît_Hamon #élection_présidentielle_2017 #parti_socialiste

  • François Hollande met en garde contre Jean-Luc Mélenchon - France - RFI
    http://www.rfi.fr/france/20170412-presidentielle-francois-hollande-met-garde-contre-jean-luc-melenchon

    Une saloperie de plus à mettre au crédit des prétendus socialistes français... On peut croire cependant qu’elle fera plus de bien que de mal au camp qu’elle prétend combattre.

    Dans un long entretien à l’hebdomadaire « Le Point » à paraître ce jeudi 13 avril, François Hollande met en garde, sans le nommer, contre le « péril » Jean-Luc Mélenchon qui grimpe dans les sondages.

    « Il y a un péril face aux simplifications, face aux falsifications, qui fait que l’on regarde le spectacle du tribun plutôt que le contenu de son texte ». Dans son entretien à l’hebdomadaire Le Point, François Hollande ne se prive pas de faire des allusions à une campagne qu’il suit de près.

    Le président de la République a vu la dynamique de Jean-Luc Mélenchon. Ses proches ne se font pas prier pour donner leur interprétation de la pensée présidentielle. Pour le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, il n’y a pas que la dynamique, il y a le fond. Et pour lui, le projet de la France insoumise aura des conséquences sur le plan européen et sur l’économie. Ce sera dur, en particulier pour les plus modestes, prévient-il.

    Ce n’est pas la première fois que François Hollande sort de sa réserve. Le chef de l’Etat avait déjà formulé des mises en garde contre les projets de François Fillon et Marine Le Pen. Interrogé sur la candidature d’Emmanuel Macron, il affirme qu’il ne l’a pas découragé de créer son mouvement, car il considère que la politique a besoin de renouvellement. Néanmoins, François Hollande se garde bien de prendre position, mais il confirme qu’il le fera entre les deux tours.

    • « Je vais être très clair »… Probablement ignorant des logiques élémentaires du symptôme, Emmanuel Macron semble ne pas voir combien cette manière répétitive de commencer chacune de ses réponses trahit le désir profond de recouvrement qui anime toute sa campagne. « Entre le flou et le rien, continuez de baigner », voilà ce qu’il faut entendre en fait à chacune de ses promesses de clarté. À sa décharge, on admettra que déférer à l’obligation de parler quand on a surtout l’intention de ne rien dire est l’un de ces fléaux de la « démocratie » contre lequel on n’a pas encore trouvé d’antidote satisfaisant. On objectera que la plupart des candidats finissent par s’accommoder de ce long et mauvais moment à passer, et que le mensonge de campagne est un genre bien établi qui ne devrait plus rien avoir pour surprendre quiconque. Le problème pour Emmanuel Macron prend cependant des proportions inédites car il ne s’agit plus simplement de faire passer en douce une ou deux énormités, fussent-elles du calibre de « la finance, mon ennemie » : c’est sa campagne dans son intégralité, et jusqu’à sa personne même comme candidat, qui constituent une entreprise essentiellement frauduleuse...

    • http://lvsl.fr/emmanuel-macron-anatomie-dune-strategie-politique
      Emmanuel Macron et le populisme

      Le 19 mars dernier, l’ancien ministre de l’Economie déclarait au JDD : « Appelez-moi populiste si vous voulez. Mais ne m’appelez pas démagogue, car je ne flatte pas le peuple ». Le concept de « populisme », trop souvent vidé de son contenu analytique et désormais transformé en catégorie-repoussoir du débat politique, est régulièrement appliqué à Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. Pour le candidat d’En Marche, la question est loin d’être évidente.

      Le néolibéralisme, qui constitue la clé de voûte du projet d’Emmanuel Macron, se caractérise habituellement par la recherche du dépassement des « vieux » clivages au profit d’un traitement technique, supposément « désidéologisé », des grandes questions économiques et sociales. Le candidat d’En Marche n’échappe pas à la règle, lorsqu’il relativise la pertinence de l’affrontement gauche/droite et privilégie le registre de l’expertise et de la compétence. A cet égard, il semble excessif de voir dans le macronisme le « stade suprême du populisme », comme le suggère Guillaume Bigot dans un article du Figaro. Le populisme est en effet une méthode de construction des identités politiques qui repose sur la réintroduction du conflit, par la « dichotomisation de l’espace social en deux camps antagonistes », selon Ernesto Laclau, l’un de ses principaux théoriciens. Là où le populisme cherche à réinjecter du politique, envisagé comme conflictuel par nature, l’ « esprit » du néolibéralisme tend à l’inverse à dépolitiser.

      Néanmoins, la stratégie discursive d’Emmanuel Macron que nous nous sommes attachés à présenter – nouvelle dichotomie de l’espace politique entre progressistes et conservateurs, rhétorique anti-élites et positionnement en dehors des cadres institutionnels, valorisation du renouveau – relève effectivement en partie de la construction populiste. Là où la droite républicaine présente l’austérité et les réformes structurelles comme un horizon indépassable, sur un registre fataliste en résonance avec le fameux « There is no alternative » de Margaret Thatcher, Emmanuel Macron tente de susciter un élan positif d’adhésion collective à son projet.

      Les analyses gramsciennes, développées notamment par le politiste Gaël Brustier, ou par Antoine Cargoët dans LVSL, prennent ici tout leur sens. Dans le sillage du penseur italien Antonio Gramsci, on peut considérer qu’un acteur politique détient l’hégémonie lorsqu’il réussit à donner une portée universelle à son projet, en installant la conviction que les intérêts qu’il défend sont ceux de l’ensemble de la communauté politique. Or, le néolibéralisme, en panne de récit de légitimation et incapable d’intégrer les secteurs subalternes, souffre aujourd’hui d’une profonde crise organique : son hégémonie est menacée de toute part. L’émergence du « phénomène » Macron peut dès lors être perçue comme une tentative de reprise en main des élites, à travers la formulation d’un « nouveau récit d’adhésion au libéralisme », d’après les termes de Gaël Brustier : désencombré du conservatisme des droites et des complexes des socialistes, débarrassé des appareils partisans disqualifiés, incarné par un nouveau visage plus dynamique et plus moderne, le néolibéralisme « en marche » est susceptible d’obtenir une plus large adhésion. C’est la « révolution passive ».

      Emmanuel Macron reprend donc à son compte certaines caractéristiques clés d’une stratégie populiste, saisissant la nécessité d’adapter son discours à l’état de délabrement du champ politique français, et rapprochant le libéralisme du sens commun par son association au progressisme et au renouvellement démocratique. Seulement, le « populisme » du leader d’En Marche entre en tension avec l’essence d’un projet qui réaffirme clairement le primat des décisions techniques sur la souveraineté populaire.

    • http://www.humanite.fr/nicolas-framont-se-pencher-sur-la-position-sociale-des-anti-systeme-est-ess

      Justement Macron, auteur de Révolution, avance l’idée qu’En marche ! est le fer de lance d’une vague citoyenne. Sauf que vous démontrez, dans votre ouvrage les Candidats du système , qu’il s’est lancé sur la base du système oligarchique...

      Nicolas Framont Le candidat n’a pas joué le jeu des partis politiques parce qu’il était suffisamment riche et bien entouré pour pouvoir s’en passer. Il a cette capacité de court-circuiter tout un tas de logiques qui auraient aidé à l’enfermer dans le costume de « l’héritier de Hollande ». Seulement, En marche ! est l’inverse d’une démarche citoyenne. C’est encore moins citoyen qu’un parti politique, avec une organisation encore plus verticale, à l’américaine, où les citoyens n’ont aucun rôle à jouer et où les militants sont de simples supporters. Alors que les partis politiques avaient cette capacité d’ascenseur social, En marche ! est seulement l’écurie d’un homme. Ses initiales sont révélatrices de cela (« EM » pour Emmanuel Macron et En marche ! – NDLR ). Les proches d’Emmanuel Macron, membres influents de grands ministères de la finance, ont réalisé que le bipartisme ne fonctionnait plus, que les taux d’abstention explosaient et qu’il pouvait être leur nouvelle tentative. Il a été mis en piste depuis longtemps par Attali, la banque Rothschild, puis des capitalistes influents. Le côté « renouveau », qui n’est que de la communication, s’appuie sur des moyens considérables. Et cela paie visiblement auprès des journalistes.

  • Mélenchon et le trouillomètre des « marchés »
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/13488-melenchon-et-le-trouillometre-des-marches

    Le chantage des banksters sur notre dette n’est pas une fatalité, la preuve ils ne font qu’appliquer la loi et se servir de ses failles, tout ce que les traders attendent c’est qu’on légifère....

    En attendant....

    L’apparition de Jean-Luc Mélenchon dans le trio de tête des sondages a réveillé les investisseurs. "Les Echos" titrent sur "le nouveau risque français". Mais si le programme de la France insoumise est bien un épouvantail pour les possédants, la peur qu’il suscite est un peu exagérée par les commentateurs. Démonstration avec BFM Business.

    Il faut écouter Nicolas Doze. Depuis la retraite de Jean-Pierre Gaillard, il n’y a pas mieux que ses chroniques sur BFM Business (honorable chaîne d’info que Marianne ne refuse pas de fréquenter à l’occasion), (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Hamon doit céder la place à Mélenchon - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2017/04/11/hamon-doit-ceder-la-place-a-melenchon_1562006

    Un texte de Patrice Maniglier qui invite #Hamon à se distancier de son PS pour se rapprocher de #Mélanchon.

    Or les tendances ne laissent aucun doute : votre candidature s’effondre, celle de Jean-Luc Mélenchon explose. A deux semaines de l’élection présidentielle, nous ne pouvons pas nous abuser nous-mêmes en nous faisant croire à un retournement. Vous perdrez, et vous perdrez durement.

    Que se passera-t-il à l’issue de votre défaite ? Les cadres du Parti socialiste qui vous ont si honteusement trahi et ont à la fois vidé la primaire de son sens et rendu votre campagne impossible (car comment faire confiance à un homme en qui son propre parti ne fait pas confiance ?) vous attribueront la responsabilité de la défaite. Ils reprendront le Parti socialiste, qui leur appartient, et tout l’effort de rénovation dont vous êtes porteur s’évaporera. Ils auront pour eux la victoire de M. Macron. Vous connaissez votre appareil : c’est un parti d’élus, l’essentiel de ses forces ira vers les forts, ceux qui paraissent les plus susceptibles de les faire élire ou réélire, qui seront ceux qui se sont ralliés à la « majorité présidentielle ». Vous serez balayé, vous et tout ce que vous représentez, à quoi, justement, nous tenons.

    [...]

    Si vous n’avez pas le courage d’accomplir ce geste d’espoir, alors ce n’est plus à vous que nous devons nous adresser mais à tous vos électeurs, pour les inviter à prendre, eux, cette responsabilité que vous n’avez pas le courage de prendre

    #politique #PS #présidentielle

  • L’appel au vote utile contre Mélenchon qui ne va pas plaire à Fillon - Le Point
    http://www.lepoint.fr/presidentielle/l-appel-au-vote-utile-contre-melenchon-qui-ne-va-pas-plaire-a-fillon-11-04-2

    Le sénateur Jean-Baptiste Lemoyne vient de mettre les pieds dans le plat. Devant la poussée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages, le seul parlementaire Les Républicains à avoir rallié ouvertement Emmanuel Macron a appelé mardi les électeurs de droite à voter pour le candidat d’En marche !, « seul vote utile » pour faire barrage au candidat de La France insoumise. « La candidature de François Fillon est en voie d’être rattrapée voire dépassée par Jean-Luc Mélenchon », a souligné l’élu de l’Yonne sur RTL.

    Les Versaillais avec Macron !!! :-D

  • Le programme « lunaire » de Mélenchon critiqué par le martien Dominique Seux - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/chroniques/2017-04-10/Le-programme-lunaire-de-Melenchon-critique-par-le-martien-Dominique-

    Donné désormais troisième dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon fait peur aux « milieux économiques » comme on dit. Et, partant, à bien des journalistes économiques, gardiens du temple. Lundi 10 avril, le directeur de la Rédaction des Echos, Dominique Seux, a donc dû descendre dans l’arène dans le cadre de sa chronique sur France Inter pour combattre ce qu’il a nommé le « projet lunaire » de la « France insoumise ». Une critique « martienne », juge Romaric Godin, journaliste économique, dans sa première chronique sur notre site.

    La question n’est pas ici de défendre le programme de Mélenchon. Ce dernier, comme tous les programmes économiques des candidats comporte des faiblesses qu’on est fort avisé de pointer pour éclairer le public. Mais Dominique Seux s’est, ce lundi matin, un peu emballé, oubliant quelque peu sa prudence pourtant légendaire.

    Pour lui, le projet de relance de 273 milliards d’euros du candidat signerait la fin de l’euro. Pourquoi ? Parce que, selon le directeur des Echos, Mélenchon veut faire du « financement monétaire » de ces dépenses. Autrement dit, faire créer par la banque centrale de l’argent que l’Etat utilisera pour financer ces dépenses. Or, proclame le chroniqueur, ceci est impossible puisque « l’indépendance de la BCE est dans l’ADN des Allemands depuis l’hyperinflation des années 1930 ». Avant de revenir sur la question du financement monétaire, soulignons ce lapsus fort révélateur d’un certain état d’esprit.

    L’Allemagne n’a pas connu d’hyperinflation dans les années 1930, bien au contraire : elle a été en pleine déflation, causée par la politique d’austérité fanatique du chancelier Heinrich Brüning, un centriste soutenu par une « grande coalition » (cela ne vous rappelle rien ?) qui a conduit le pays directement au nazisme. C’est au début des années 1920 que l’Allemagne a connu une forte hyperinflation alimentée d’ailleurs moins par la dépense publique elle-même que par les pressions des Alliés pour le remboursement des indemnités de guerre prévues par le traité de Versailles. Cette hyperinflation n’a pas débouché sur une défaite de la démocratie, mais sur celle des insurrections communistes et fascistes .

    Romaric est désormais chez ASI !

    Mais... désolé, y-a #paywall :-/

    • Le Hareng de Bismarck – Les bonus du livre
      http://melenchon.fr/le-hareng-de-bismarck-les-bonus-du-livre

      Mon nouveau livre, Le Hareng de Bismarck (Le Poison allemand), est en librairie. Cette page regroupe les « bonus » du livre : émissions et interviews où il est évoqué, vidéos promotionnelles décalées, articles de presse sur l’antimodèle allemand, visuels à partager sur les réseaux sociaux… Tout est là. Pour un approfondissement sur l’Allemagne, vous pouvez également consulter cette page qui regroupe dix ans de contributions sur le sujet.

      Jean-luc Mélenchon

      #Dominique_Seux #Bloc_bourgeois #Illusion

    • L’article est intéressant non pour Mélenchon, mais pour le point de vue sur la crise des années 30, et la façon de l’envisager. Ce point de vue de Romaric est tellement plus complexe (et juste) que ce qu’on entend à longueur de temps dans le poste que c’en est tout à fait rafraichissant.

      Ceci dit, je suis d’accord, j’vois pas de raison que ça ne finisse pas en méchante eau d’boudin, ces présidentielles... S’il ne passe pas, on va pouvoir se mortifier de la bêtise de ceux qui seront passés... et s’il passe, on va pouvoir se mortifier de l’hystérie du système à chacune des étapes de l’application de son programme...

    • L’Illusion du bloc bourgeois pour comprendre la crise politique française

      La tentation du « bloc bourgeois »

      Désormais, l’ambition « modernisatrice » ou « réformatrice » doit nécessairement assumer sa base sociologique. C’est ce qu’une partie du PS tente de faire depuis plusieurs années en revendiquant le « divorce » avec les classes populaires définies comme désormais « intellectuellement de droite » puisqu’elles rejettent la construction européenne. En réalité, cette identité est bien là aussi le fruit de ce choix de l’identification de la construction européenne avec le néolibéralisme. Alors que les classes populaires n’ont d’abord rejeté que ce dernier, et les orientations néolibérales de l’Europe, elles ont fini par accepter cette identification imposée par les « modernistes » et sont devenues eurosceptiques.

      Ce divorce oblige désormais les « modernistes » à trouver des alliés ailleurs, principalement sur leur droite où une partie de la classe moyenne accepte les « réformes » et l’Europe telle qu’elle est. C’est celle alliance que les deux auteurs appellent le « bloc bourgeois ». Ce « bloc » est aujourd’hui clairement incarné par Emmanuel Macron qui a appelé à « dépasser le clivage droite-gauche » et qui tente la synthèse entre les « modernistes » des deux camps. Pour les auteurs, ce bloc bourgeois n’est cependant pas la solution, car sa base sociologique est assez faible, de l’ordre d’un quart de l’électorat. Elle doit donc s’élargir par des promesses envers des couches sociales qui vont se retrouver « victimes » de la politique menée. D’où de futures déceptions.

      Le clivage gauche-droite persiste

      Dans la logique du « bloc bourgeois », la vie politique se restructurerait autour de la seule question de la souveraineté, comprise comme la quintessence de tout le reste. On aurait donc des pro-européens favorables aux « réformes » s’opposant à des souverainistes favorables au maintien de l’Etat-providence. On voit, au reste, au sein des équipes d’Emmanuel Macron, comme au sein des milieux proches du FN, cette volonté de tout réduire à la souveraineté et d’organiser un face-à-face de ce type dès le premier tour. Mais, estiment les auteurs, la division droite-gauche est encore pertinente. Les souverainistes de droite ne rejettent en effet nullement les « réformes » libérales, ce qui leur aliènent leurs homologues de gauche. Même au sein du FN, la conversion à l’Etat-providence, qui nie l’essentiel de l’histoire du parti, semble surtout relever d’un « transformisme », nom italien de l’opportunisme politique pur. Même chose au sein du pôle pro-européen où une partie de la gauche n’a pas renoncé à changer ou refonder l’Europe. La primauté donnée à la question de la souveraineté ne règle pas le problème social.

      Jeu complexe à quatre

      L’offre politique française s’organise donc autour de quatre pôles a priori irréconciliables : le souverainisme de gauche ; le souverainisme de droite ; l’européisme de gauche et l’européisme de droite. Certes, l’offre politique peine encore à s’organiser autour de ces pôles au cours de cette élection présidentielle. Si le « bloc bourgeois » vise à fusionner le deux dernières composantes, la distance entre Benoît Hamon, François Fillon et Emmanuel Macron, tous trois, « pro-européens » prouve les limites de l’exercice. Pour autant, à droite comme à gauche, la question européenne empêche toute reformation des anciens « blocs ». L’avenir du pays dépendra de la capacité de ces quatre pôles à trouver une base sociale suffisante pour former une majorité stable dans le pays, autrement dit une majorité qui ne soit pas une majorité de circonstance, comme en 2002, ni une majorité éphémère comme en 2012. Tant qu’une telle base ne sera pas trouvée, la crise politique perdurera.

      Les faiblesses du « bloc bourgeois »
      Il n’est pas certain que le « bloc bourgeois » d’un Emmanuel Macron soit capable de relever seul un tel défi. Certes, la France a connu un tel bloc sous la quatrième république, lors, pour bloquer les voies du pouvoir aux Communistes comme aux Gaullistes, Socialistes, Radicaux et Chrétiens-démocrates pouvaient s’allier. Mais la base sociale de ce « bloc bourgeois » d’alors était bien plus large et elle se définissait dans une vision également plus large : celle de la « défense du monde libre » dans un contexte de guerre froide et de persistance à l’ouest de régimes autoritaires. La fonction sociale du « bloc bourgeois » du 21e siècle qu’examinent les auteurs est très différente et c’est ce qui explique qu’il pourrait bien n’être qu’illusion.

      Une grille de lecture utile
      Ce petit livre est en tout cas d’une densité qui invite à la réflexion sur la situation actuelle de la politique française. Il rend limpide quelques réalités de cette campagne comme l’échec du PS ou le caractère impossible de la reformation du « bloc de gauche » derrière une alliance entre Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon. Il est aussi un élément de réflexion nécessaire pour ce qui suivra cet épisode électoral et qui sera, sans aucun doute, un moment crucial de la crise politique française. La grille de lecture proposée ici pour la France mériterait, du reste, d’être élargie à d’autres pays européens où l’évolution du capitalisme moderne a provoqué des décompositions politiques avancées, toutes singulières, mais assez souvent marquées par la disparition de la social-démocratie et l’affaiblissement de la droite traditionnelle.

      Romaric Godin

      https://lemouvementreel.com/category/politique/?iframe=true&theme_preview=true
      #Dominique_Seux #Bloc_bourgeois #Illusion

  • Le « risque Mélenchon » fait son apparition sur les marchés financiers
    https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0211959745394-le-risque-melenchon-fait-son-apparition-sur-les-marches-finan

    Si le programme de Mélenchon inquiète les marchés, c’est principalement en raison de son euro-scepticisme et de sa radicalité en matière fiscale. Le candidat d’extrême gauche souhaite, entre autres, sortir des traités européens mais aussi instaurer une taxation à 100% des revenus supérieurs à 20 fois le revenu médian. Du côté de la candidate d’extrême droite, Marine Le Pen, c’est le retour au franc et le référendum sur l’appartenance de la France l’Union européenne qui mettent la pression sur le taux français .

    Finalement, y-a plus que l’extrême gauche (et Todd) pour continuer à dire que Mélenchon n’est pas assez radicale sur l’Euro et l’Europe :-D