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  • Zabou Breitman : « Dès que ça devient trop sérieux, j’ai toujours envie de déconner »
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/05/26/zabou-breitman-des-que-ca-devient-trop-serieux-j-ai-toujours-envie-de-deconn

    Comédienne, réalisatrice, metteuse en scène, Zabou Breitman, 59 ans, multiplie les projets au théâtre et au cinéma. Son premier film d’animation, Les Hirondelles de Kaboul, d’après le roman de Yasmina Khadra, coréalisé avec Eléa Gobbé-Mévellec, vient d’être présenté au Festival de Cannes dans la sélection Un certain regard. Parallèlement, son spectacle enchanteur, Logiquimperturbabledufou, est actuellement repris au théâtre du Rond-Point. A la rentrée, Zabou Breitman mettra en scène La Dame de chez Maxim, de Feydeau, au Théâtre de la Porte Saint-Martin. Elle fait aussi partie des cinq candidats à la succession d’Irina Brook à la direction du Théâtre national de Nice.


    Je ne serais pas arrivée là si…

    Si je n’avais pas eu des parents si particuliers, si atypiques. Un papa très cultivé, issu d’une famille bourgeoise de médecins originaire de Russie, devenu comédien et scénariste. Une mère originaire du Québec, issue d’une famille pauvre de onze enfants, qui a eu une éducation catholique raide, dure, et avait un désir de se sauver, un désir de liberté. C’était une révoltée. Elle rêvait d’être comédienne, a été premier prix de conservatoire à Québec. Lui, après la guerre, avait envie de voyager. Il est parti au Canada, est tombé amoureux et s’est marié avec ma mère. Tous deux étaient en rébellion contre leur famille, ils se sont échappés. Et tous deux étaient très féministes. Mon père me disait tout le temps : « Je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas faire les mêmes trucs qu’un garçon. » Grâce à lui, je sais fabriquer plein de choses et j’ai tout lu.

    Tout ?

    Tous les genres : de la science-fiction à la bande dessinée, de Gotlib, Hara Kiri, Charlie Hebdo à la comtesse de Ségur, Les Trois Mousquetaires, Jules Verne, Victor Hugo. Mon père me répétait : « Ce qui compte, ce n’est pas ce que tu lis, mais que tu lises. » Je ne serais pas arrivée là si je ne m’étais pas énormément ennuyée. On avait quitté Paris, je me suis retrouvée dans un prieuré du XIIIe siècle, enfant unique, avec personne. Alors je lisais beaucoup. J’ai tellement lu que je n’arrive plus à lire. Mes parents m’ont fabriquée de tout ce qu’ils étaient : lui plutôt Courteline, Feydeau, Hugo, Racine, Shakespeare, elle, plutôt Goldoni et Tchekhov.

    Lors de votre discours à la cérémonie des Molières en 2018, vous avez dit, en parlant de vos parents, que « le métier les avait abandonnés »…

    Parce que je ne serais pas arrivée là si, après le grand succès qu’ont connu mes parents avec le feuilleton télévisé Thierry la Fronde – écrit par mon père et dans lequel ma mère jouait le rôle de la compagne du héros –, il n’y avait pas eu leur échec. Oui, ils ont été abandonnés. Et cet échec a été fondamental dans ma construction.

    Que s’est-il passé ?

    En 1968, ils ont été extrêmement actifs. A tort ou à raison, ils étaient purs et durs. Ma mère suivait, un peu dans la soumission. Enfant, j’ai baigné dans l’engagement politique. Des organisations comme Secours rouge, Comité Gavroche… J’ai pleuré quand ma mère m’a annoncé que la Sorbonne avait été reprise. Cet élan était beau, mais, quand vous voyez vos parents détruits par ça et que, pour finir, parce qu’ils n’ont plus de travail, vous vous retrouvez à vivre dans un truc pas chauffé, il y a une désillusion. Ils ont lâché et ont été lâchés. Mais je n’en souffrais pas vraiment. Pourtant il y avait des Noëls où il n’y avait rien. J’étais plus triste pour eux que pour moi.

    Ces parents si particuliers, qu’est-ce qu’ils vous ont le plus appris ?

    Mon père me disait : « Ce qui compte, c’est l’histoire horizontale. Quand tu as une date, regarde ailleurs dans le monde à la même date ce qui s’est passé. C’est comme cela que tu comprendras l’histoire. » Ma mère, elle, était plus en retrait. Comme tous les gens qui ont été brimés dans leur enfance, elle ne se sentait pas légitime. Sa beauté était son garde-fou, son arme. Elle me parlait des femmes, lisait les romancières. Je ne me rendais pas compte qu’il fallait lutter, ça m’est apparu bien plus tard. Elle me disait régulièrement : « Tu as de la chance. » Et cela m’exaspérait. Mais oui bien sûr, j’ai de la chance d’avoir toujours été autorisée et libre. Mais je ne l’ai pas compris avant qu’elle meure dans la misère, détruite.

    Quelles étaient vos envies durant votre jeunesse, vous projetiez-vous dans un univers artistique ?

    Non, pas du tout. J’ai été une bonne élève jusqu’à 13 ans, puis j’ai lâché l’affaire. Je m’emmerdais lors des dissertations. Grâce à ma mère, qui gardait tout, j’en ai retrouvé une, dont le sujet était : « Partir, c’est mourir un peu. » A la fin de mon devoir, j’avais écrit une histoire drôle : au Moyen Age, on laissait les gens dans les cachots, on les torturait, et ces martyrs finissaient par mourir, se décomposer. Moralité : « Martyr, c’est pourrir un peu ! » Cela amusait mon père ! Ma mère, c’était plutôt : « Quand même, tu exagères. » Mais j’ai toujours aimé les histoires drôles. Parce que j’adore la disjonction. Dans tout ! La disjonction permet de jouer avec le lecteur ou le spectateur, elle suscite la connivence. Dès que ça devient trop sérieux, j’ai toujours envie de déconner. On a le droit, c’est l’esprit humain.

    Pourquoi être allée passer cette audition pour une émission pour enfants, « Récré A2 » ?

    Parce que je n’avais pas d’argent. J’étais en fac, il me fallait un petit boulot. Une dame qui avait participé à Thierry la Fronde et qui travaillait sur Antenne 2 a dit à mon père que Jacqueline Joubert (directrice de l’unité jeunesse) recrutait. Donc j’y suis allée. Le surnom de Zabou vient de Récré A2. Mes parents l’utilisaient souvent et comme il y avait déjà une Isabelle dans l’émission, on a opté pour Zabou, persuadés que cela plairait aux enfants. Je m’amusais beaucoup à écrire mes sketchs.

    C’est grâce à la télé que vous allez faire du cinéma ?

    Jacky, avec qui je travaillais dans Récré A2, était copain avec Ramon Pipin du groupe Odeurs. C’est lui qui m’a incité à passer l’audition du film Elle voit des nains partout ! (1982). Mais je ne me suis jamais dit que j’avais trouvé ma voie. Tout n’est qu’une succession de choses, tout le temps.

    Mais il y a eu quand même un moment capital, votre rencontre avec Roger Planchon. Ce rôle d’Angélique qu’il vous a donné dans « George Dandin », de Molière, a été, avez-vous dit, un « détonateur »…

    Je ne pense pas qu’il existe de détonateur. Il n’y a que des choses qui font écho. Ce que disait Planchon m’inspirait tellement ! Rétrospectivement, il a été capital. Planchon était venu me voir jouer La Vie à deux, de Dorothy Parker, adaptée par Agnès de Sacy. Après le spectacle, il me propose un rôle. Je lui dis : « Oui, mais c’est pour quoi ? » Il m’explique qu’il s’agit d’Angélique dans George Dandin. Je lui réponds : « Pardon, mais on peut tellement s’emmerder dans le classique, on ne comprend pas toujours ce qui s’y dit. » J’étais totalement inconsciente ! Il me sourit et réplique, la main sur le cœur : « Alors on va faire en sorte de ne pas s’emmerder. » Quelle classe ! Ensuite, j’allais à toutes les répétitions, même celles où je ne travaillais pas. Juste pour l’écouter. Quand je n’y arrivais pas, il me disait : « Ce n’est pas grave, ce n’est pas encore passé au cœur. Laisse faire. » Je comprends encore mieux aujourd’hui à quel point tout ce qu’il disait était fondamental.

    Isabelle Breitman, Zabou et finalement Zabou Breitman, pourquoi avez-vous décidé d’ajouter votre patronyme à votre nom de scène ?

    Mon père avait choisi Jean-Claude Deret, du nom de sa mère, ce que faisaient beaucoup d’acteurs à l’époque. Et puis, au sortir de la guerre, Jean-Claude Deret, cela faisait moins juif que Breitman. En 1983, alors que je tourne l’ineffable Gwendoline, de Just Jaeckin, je fais des photos sur le tournage, et, sur les conseils d’un ami, je les vends à France Soir magazine. Jean-Marie Cavada, alors responsable de Parafrance, le distributeur du film, m’appelle et m’explique qu’il y avait une exclusivité avec une agence photo. Catastrophée, je m’excuse mais il me dit à plusieurs reprises : « Vous avez fait ça pour l’argent. » Je réponds non et je sens un petit venin arriver. Il ajoute : « Ça ne m’étonne pas, c’est quoi votre vrai nom déjà ? » J’ai senti comme un poison dans le corps, j’ai eu mal au ventre. J’ai refusé direct d’être victime, j’ai repensé à mon grand-père paternel juif, mais profondément laïque. Jamais je ne m’étais vue juive, sauf ce jour-là. J’ai rétorqué : « Pardon ? ! » Il a poursuivi : « Je me comprends très bien. »

    Je ne voulais pas en parler. Cela a mis dix ans avant que je le raconte, lors d’une interview, à André Asséo. Quand l’article est paru, Cavada a fait un scandale, des démentis. Je m’en fous. Je sais ce qui s’est passé, ce qui s’est dit très exactement. Et j’ai repris mon nom : Zabou Breitman. Cela a été un acte volontaire, la décision la plus forte que j’ai prise. La première fois que j’ai vu mon nom écrit entièrement sur une affiche a été pour La Jeune Fille et la mort, d’Ariel Dormant.

    Votre carrière est très éclectique, il est difficile de vous ranger dans une case. Est-ce assumé ?

    C’est assumé et involontaire. J’aime faire plein de choses, je n’y peux rien. Au lieu de rester à « ce serait bien de faire ça », je le fais ! Je suis toujours partante et fonctionne beaucoup à l’instinct. Pourquoi ne ferions-nous pas ce qu’on a envie de faire ? Mais le syndrome de la bonne élève, rendre un beau truc, reste très fort. Je lutte et travaille pour y arriver. Je suis bordélique dans ma vie mais obsessionnelle dans le travail.

    « Des gens », « Se souvenir des belles choses », « Logiquimperturbabledufou », d’où vous vient votre attirance pour ces histoires aux êtres fragiles, empêchés ?

    C’est peut-être dû au rythme de ma vie. J’ai eu une enfance extraordinaire, puis la fracture épouvantable vécue par mes parents a sans doute laissé des traces. Par exemple, ce qui me rend dingue, c’est l’approximation dans l’exécution, que les gens ne soient pas extrêmement appliqués à faire bien quelque chose. Parce qu’à ce moment-là on est dans le cynisme, dans l’absence de l’être humain. Pourquoi s’appliquer autant alors qu’on va tous crever ? Mais parce que, précisément, on peut le faire. Le gâchis me lamine. Au « bon, ben, tant pis », je réponds tout le temps, « non, tant pis pas ». J’adore me dire « si, c’est possible » et me battre pour faire les choses.

    Votre premier film en tant que réalisatrice, « Se souvenir des belles choses », vous l’avez écrit avec votre père et avez obtenu le César de la meilleure première œuvre…

    Avec mon père, on a toujours écrit ensemble. Mais quand j’ai reçu le César, je ne l’ai même pas nommé, même pas remercié. Je m’en suis voulu. J’en suis encore malade. Peut-être est-ce parce qu’il disait souvent « Ah, tu es bien ma fille », comme si je ne faisais rien par moi-même. Peut-être ai-je voulu lui mettre une petite pâtée, lui rendre la monnaie de sa pièce !

    En 2012, vous bousculez, avec Laurent Lafitte, l’antenne de France Inter avec l’émission parodique sur la santé « A votre écoute, coûte que coûte ».

    Avec Laurent, on a fait Des Gens, pièce tirée de deux documentaires de Raymond Depardon. Je l’avais repéré lors d’un tournage avec Gilles Lellouche. Il avait beau avoir un tout petit rôle, je me disais : « Mais il est dingue cet acteur ! » Puis il a fait son one-man-show extraordinaire, Laurent Lafitte, comme son nom l’indique. On est devenus très amis et un jour, Philippe Val, alors directeur de France Inter, voit son spectacle et lui propose une carte blanche. Mais Laurent avait une idée autour d’une émission de service et me la propose. Nous avons commencé à écrire. On s’est tout permis ! On a tellement ri ! Le standard a explosé plusieurs fois !

    Avez-vous toujours ce besoin de mener un projet ?

    Oui, absolument. Mon père disait toujours : « Si on n’a pas de projet, on meurt. » A chaque projet, je pense très fort à lui. Particulièrement pour Logiquimperturbabledufou, il aurait adoré.

    Que ce soit contre l’homophobie ou contre les violences conjugales, vous n’hésitez pas à vous engager. Qu’est-ce qui vous pousse ?

    Quand j’étais petite, mon père m’expliquait : « Tu noteras toujours que la xénophobie, l’antisémitisme, l’homophobie et la misogynie ont les mêmes ressorts d’intolérance. » Cela m’a marquée. Si je peux faire quelque chose, il faut être là. Mais à cause de ce que j’ai vécu enfant, confrontée à la politique beaucoup trop jeune, j’aborde les choses différemment. L’engagement c’est aussi jouer, faire un film. Tout compte, tout est politique. L’engagement, c’est une attitude générale.

  • Et pendant ce temps en Estonie ... L’oiseau d’extrême droite fait son nid ...

    Bientôt ce sont les élections européennes. En marche et leurs amis du Modem nous exhortent à voter pour eux parce qu’ils sont l’ultime barrage à l’extrême droite.

    Bon au vu des errements de jeunesse de Mme Loiseau et de la situation des libertés publiques en France (que même ce vieux chiraquiens de Toubon trouve qu’on a dépassé les limites ...) on avait des doutes.

    Et voilà qu’à l’autre bout de l’Europe, en Estonie, on apprends que le parti d’extrême droite raciste EKRE (Parti conservateur d’Estonie), arrivé au troisième tour vient d’entrer au gouvernement. Lors de leur intronisation, Mart Helme, ministre de la police (pardon ... de l’intérieur), et son fils, Martin Helme, nommé lui aux finances, ont eu le bon goût de faire le signe des suprémacistes blancs américains ...

    Pourquoi ces racistes sont entrés au gouvernement, est-ce parce qu’ils ont gagné les élections ? Pas du tout, ils ne sont arrivés que troisième. Mais le parti qui est arrivé second, le Parti centriste est allé les chercher pour faire une coalition et damer le pion au parti arrivé premier. Comme le dit le journal "Le Monde" : « Au final, constate le politologue Juhan Kivirähk, c’est l’intérêt du parti qui a prévalu avant celui du pays. »

    Le parti centriste estonien, qui a été cherché le parti d’extrème droite pour faire sa coalition, est membre au niveau européen de "l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ALDE)", au même titre que des députés du Mouvement radical, du Modem et de ses ex (Jean-Marie Cavada), de l’UDI, et surtout du seul député de La Rpublique en Marche au Parlement Européen, Jean Arthuis.

    Cette même ALDE dont Stanislas Guérini, le marcheur en chef disait le 1er avril dernier (et ce n’est pas un poisson) : "« notre base de départ, c’est le groupe qui réunit les libéraux et démocrates, qui s’appelle l’ADLE (Alliance des démocrates et libéraux pour l’Europe), aujourd’hui quatrième groupe au sein du Parlement européen […] mais il va falloir l’élargir et rassembler plus largement que les libéraux et démocrates. ». Manifestement, en Estonie le message a été reçu 5 sur 5 et ils ont élargi bien au delà des libéraux et des démocrates...

    Si demain pour garder le pouvoir LaRem a besoin de Dupont aignan ou autre, que pensez vous qu’il adviendra ? On nous ressortira le coup de l’Union sacrée, comme en Estonie, comme en Autriche (là ce sont les socialo qui ont cogéré discretos avec l extreme droite notamment dans leur fief de Karinthie)

    On ne peut pas faire confiance aux politichiens pour faire barrage au fascisme. L’Histoire et l’actualité sont là pour le démontrer.

    la seule façon d’arrêter l’extrême droite, c’est un mouvement populaire, révolutionnaire, sans leader, qui se bat - les armes à la main si il le faut comme en Espagne en Juillet 1936 - pour plus de liberté, d’égalité et de solidarité.

    Un autre futur est possible, mais il ne sortira pas des urnes !

    Des élécrons libres, rouges et noirs

    ======================

    Pour mémoire, les députés européens français membres de la ALDE :

    Mouvement radical, social et libéral (Thierry Cornillet, Dominique Riquet)
    Mouvement démocrate [MoDem] (Nathalie Griesbeck, Robert Rochefort)
    Union des démocrates et indépendants [UDI] (Patricia Lalonde)
    La République en marche [LaREM] (Jean Arthuis)
    Génération citoyens (Jean-Marie Cavada)

    https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=134730374358547&id=100034647559711

  • Les soldats doivent tirer sur les Palestiniens : C’est la façon pour Israël de les maintenir sous contrôle
    Amira Hass | Publié le 28/4/2019 sur Haaretz | Traduction : Jean-Marie Flémal
    http://www.pourlapalestine.be/les-soldats-doivent-tirer-sur-les-palestiniens-cest-la-facon-pour-is

    Les soldats n’ont d’autre choix que de tirer. Ils n’ont d’autre choix que de frapper les manifestants, les lanceurs de pierres et les paramédicaux qui se portent volontaires lors des confrontations, que de tuer ceux qui brandissent des couteaux. La surprise de voir des soldats qui tirent même sur des jeunes menottés et aveuglés par un sac ou un bandeau fait partie d’un temps révolu.

    Elle appartient aux années 1970 ou 1980, quand nous pensions encore que la domination militaire sur une population de non-citoyens était un accident, une déviation temporaire qui n’allait pas tarder à être rectifiée. Quand nous n’avions pas encore reconnu que le rôle des militaires était de protéger le butin de guerre plutôt que notre existence. Quand il n’y avait pas encore de caméras partout pour faire voler en éclats notre naïveté.

    Si les Palestiniens ne reçoivent pas un message clair chaque jour où ils risquent leur propre vie en résistant à notre domination, demain ils marcheront par milliers et dizaines de milliers, les mains vides ou armés de pelles et de pierres, vers les colonies, avant-postes, check-points et bases militaires d’Israël implantés au cœur même d’une population civile.

    Ils marcheront et diront : Nous voulons récupérer notre terre. Nous voulons de l’eau. Nous voulons être en mesure de nous déplacer. Nous voulons une industrie. Nous voulons aussi planifier, construire et nous construire. Imaginez des dizaines de milliers de personnes marchant vers les colonies à Jérusalem, imaginez les manifestations d’octobre 2000 multipliées par 100, imaginez des centaines de flottilles et marches du retour. Et alors nos soldats et policiers devront tirer pour tuer et blesser des douzaines, des centaines, des milliers de gens en une seule journée.

    Cette tuerie mesurée mais résolue maintient tout cela sous contrôle. Elle est destinée à enseigner à la majorité de se ternir tranquille, d’être effrayée, de se terrer dans ses enclaves de crainte que l’armée ne s’engage demain dans des tueries massives. Non seulement à Gaza mais en Cisjordanie. Et, en Israël, à Sakhnin et, sur la côte, à Acra aussi. (...)

  • Jean-Marie Delarue : « Au nom de la sécurité, toutes nos libertés sont menacées »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/04/29/jean-marie-delarue-au-nom-de-la-securite-toutes-nos-libertes-sont-menacees_5


    Lors d’une mobilisation des « gilets jaunes » à Bordeaux (Gironde), le 30 mars.
    MEHDI FEDOUACH / AFP

    Jean-Marie Delarue, 74 ans, nommé le 10 avril à la tête de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (#CNCDH), a consacré sa vie à la défense des libertés fondamentales. Pour le conseiller d’Etat, ex-directeur des libertés publiques au ministère de l’intérieur (de 1997 à 2001) et ancien contrôleur général des lieux de privation de liberté (de 2008 à 2014), elles sont aujourd’hui en danger. Nommé pour un mandat de trois ans, le haut fonctionnaire, un temps président de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité, entend faire entendre sa voix.

    Dans quel état sont les libertés fondamentales en France ?
    En très mauvais état. En apparence, nous sommes un Etat de droit, et l’on s’en flatte assez, nous avons un corpus juridique étoffé, des juges chargés de protéger nos libertés… En apparence, rien de tout ça n’est menacé.
    Dans la réalité, c’est autre chose. Au nom de la sécurité, toutes nos libertés le sont. On n’arrête pas de nous dire que « la sécurité est la première de nos libertés », selon une formule désormais consacrée. C’est faux ! La sécurité est éventuellement l’une des conditions de notre liberté. Cet aphorisme est une dangereuse illusion qui pousse depuis plusieurs décennies les gouvernements à grignoter nos libertés toujours davantage.

    Depuis quand ?
    Le point de départ est la loi Peyrefitte de 1981, qui portait un nom prémonitoire, « sécurité et liberté ». La démocratie était-elle alors désarmée face au terrorisme ? Au point qu’il soit nécessaire de légiférer ? Personne ne se pose la question, alors que la réponse me paraît claire : nous n’avions pas besoin de nouvelles lois pour mettre en prison des terroristes. Et ça n’est pas plus le cas aujourd’hui.

    Quelles sont les conséquences ?
    Par ces lois nouvelles, on installe une distinction entre le français ordinaire, qui a tous les droits, et le français suspect, qui a droit à des procédures particulières, à des juges particuliers… Cette dernière catégorie ne cesse de s’élargir. D’abord les musulmans avec l’état d’urgence permanent, puis les « gilets jaunes », avec la loi dite « anticasseurs ». Désormais, il suffit de se trouver dans les environs d’une manifestation pour devenir un Français suspect faisant l’objet de mesures extraordinaires, comme des fouilles.

    Il est par ailleurs très inquiétant de voir des gouvernements donner toujours raison à leur police. Les policiers sont des gens très estimables, mais comme tout le monde, ils peuvent faire des erreurs et avoir tort. La façon dont a été traité le journaliste Gaspard Glanz est de la même façon totalement anormale. Quarante-huit heures de garde à vue, ça n’était évidemment pas nécessaire, vingt-quatre heures auraient suffi.

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    • Sous un drapeau en berne, les éléments de la suite, repris par LOLJ :

      France : les libertés fondamentales "en très mauvais état, selon la Commission des droits - L’Orient-Le Jour
      https://www.lorientlejour.com/article/1168328/france-les-libertes-fondamentales-en-tres-mauvais-etat-selon-la-commi


      AFP

      En outre, le président de la Commission « s’inquiète beaucoup » de l’absence de réaction face au recul des libertés fondamentales, « comme si toutes ces lois successives avaient fini par tétaniser la protestation, comme si tout cela n’intéressait pas l’opinion ».

      Or, « les droits de l’Homme, ce n’est pas un machin qu’on met en avant de temps en temps comme une cerise sur le gâteau, ce n’est pas une décoration ni un sapin de Noël qu’on installe une fois par an, c’est la base de tout », souligne Jean-Marie Delarue.

    • Jean-Marie Delarue : « Au nom de la sécurité, toutes nos libertés sont menacées »

      Le président de la Commission nationale consultative des droits de l’homme estime, dans un entretien au « Monde », que les libertés fondamentales sont en « très mauvais état » en France.

      Jean-Marie Delarue, 74 ans, nommé le 10 avril à la tête de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), a consacré sa vie à la défense des libertés fondamentales. Pour le conseiller d’Etat, ex-directeur des libertés publiques au ministère de l’intérieur (de 1997 à 2001) et ancien contrôleur général des lieux de privation de liberté (de 2008 à 2014), elles sont aujourd’hui en danger. Nommé pour un mandat de trois ans, le haut fonctionnaire, un temps président de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité, entend faire entendre sa voix.

      Dans quel état sont les libertés fondamentales en France ?

      En très mauvais état. En apparence, nous sommes un Etat de droit, et l’on s’en flatte assez, nous avons un corpus juridique étoffé, des juges chargés de protéger nos libertés… En apparence, rien de tout ça n’est menacé.
      Dans la réalité, c’est autre chose. Au nom de la sécurité, toutes nos libertés le sont. On n’arrête pas de nous dire que « la sécurité est la première de nos libertés », selon une formule désormais consacrée. C’est faux ! La sécurité est éventuellement l’une des conditions de notre liberté. Cet aphorisme est une dangereuse illusion qui pousse depuis plusieurs décennies les gouvernements à grignoter nos libertés toujours davantage.

      Depuis quand ?

      Le point de départ est la loi Peyrefitte de 1981, qui portait un nom prémonitoire, « sécurité et liberté ». La démocratie était-elle alors désarmée face au terrorisme ? Au point qu’il soit nécessaire de légiférer ? Personne ne se pose la question, alors que la réponse me paraît claire : nous n’avions pas besoin de nouvelles lois pour mettre en prison des terroristes. Et ça n’est pas plus le cas aujourd’hui.

      Quelles sont les conséquences ?

      Par ces lois nouvelles, on installe une distinction entre le français ordinaire, qui a tous les droits, et le français suspect, qui a droit à des procédures particulières, à des juges particuliers… Cette dernière catégorie ne cesse de s’élargir. D’abord les musulmans avec l’état d’urgence permanent, puis les « gilets jaunes », avec la loi dite « anticasseurs ». Désormais, il suffit de se trouver dans les environs d’une manifestation pour devenir un Français suspect faisant l’objet de mesures extraordinaires, comme des fouilles.

      Il est par ailleurs très inquiétant de voir des gouvernements donner toujours raison à leur police. Les policiers sont des gens très estimables, mais comme tout le monde, ils peuvent faire des erreurs et avoir tort. La façon dont a été traité le journaliste Gaspard Glanz est de la même façon totalement anormale. Quarante-huit heures de garde à vue, ça n’était évidemment pas nécessaire, vingt-quatre heures auraient suffi.

      Il faut faire attention : c’est à l’aune dont on traite ces personnes que se juge une société. La majorité des Français croit que cela ne les concerne pas et qu’il existe un rideau étanche, or ce n’est jamais le cas. La frontière est toujours beaucoup plus fragile qu’on l’imagine. Ce n’est pas parce que l’on croit que cela ne regarde que les musulmans, les « gilets jaunes » ou la presse qu’il ne faut pas s’en émouvoir.

      Vous estimez que les Français ne s’en émeuvent pas assez ?

      Non. Et c’est aussi ce qui m’inquiète beaucoup. Il y a trente ans, lorsque l’on touchait à une liberté fondamentale, des pétitions circulaient, des intellectuels s’indignaient, des citoyens se mobilisaient… Aujourd’hui, à l’exception de la déchéance de nationalité annoncée en novembre 2015 par François Hollande et de la rétention de sûreté voulue par Nicolas Sarkozy en 2008, on entend peu de protestations.

      En ce qui concerne les migrants, les ONG ont été les seules à « sauver l’honneur de l’Europe en Méditerranée », comme l’a déclaré au Monde mi-avril l’ex-directeur de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, Pascal Brice. C’est grave ! Comme si toutes ces lois successives avaient fini par tétaniser la protestation, comme si tout cela n’intéressait pas l’opinion.

      Quel est le risque ?

      Les droits de l’homme, ce n’est pas un machin qu’on met en avant de temps en temps comme une cerise sur le gâteau, ce n’est pas une décoration ni un sapin de Noël qu’on installe une fois par an, c’est la base de tout. Il ne faut pas les poser comme des principes du passé, mais comme des principes d’avenir, comme le socle sur lequel construire de nouvelles libertés. Les droits de l’homme doivent s’appliquer à tous, en tout temps et en tout lieu. Or, on en est loin.

      S’il n’y a pas de voix qui s’élèvent pour incarner ce que nous prétendons être, il n’y a aucune raison pour que la France résiste mieux que les autres pays à la tentation de renoncement à nos grandes libertés, à laquelle les gouvernements successifs ont déjà en partie cédé. Avec notre système de protection sociale, c’est pourtant ce qui nous différencie du reste du monde. Si nous abandonnons cela, nous nous renierons.

      Quelle est votre feuille de route à la tête de la CNCDH ?

      La CNCDH est une voix pour exprimer ces inquiétudes. C’est ce qui me motive. Sa voix ne porte pas assez, et c’est regrettable, c’est pourtant une voix indépendante, celle de la société civile. Les dangers les plus graves pour la dignité humaine se situent souvent dans les interstices que personne ne voie.

      Notre rôle, à la CNCDH, est de voir où se cachent les indignités. On peut saisir les Nations unies, on peut témoigner devant le Conseil constitutionnel – ce que nous avons fait au sujet de la loi dite anticasseurs. Par nos avis, nous essayons de faire réfléchir les pouvoirs publics. Il est d’ailleurs regrettable de voir que, depuis quinze ans, le gouvernement saisit rarement la CNCDH en amont lorsqu’il réfléchit à des projets de loi. Nous ne sommes pas des imprécateurs mais des lanceurs d’alerte.

      Comment allez-vous travailler avec le Défenseur des droits, qui, lui, a une autorité constitutionnelle ?

      Ce qui m’intéresse, c’est qu’on aille dans le même sens. Je vais rencontrer Jacques Toubon début mai. Chacun a son rôle. Le Défenseur des droits fait écho aux plaignants, la CNCDH à la société civile. Nous sommes complémentaires, pas concurrents.

  • France : « Les gouvernements grignotent nos libertés » -
    tdg.ch - 29.04.2019
    //www.tdg.ch/monde/gouvernements-grignotent-libertes/story/18493497

    Les libertés fondamentales en France sont « grignotées » depuis plusieurs décennies par les gouvernements successifs et en « très mauvais état », dénonce la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH), organisme public.

    « En apparence, nous sommes un Etat de droit et, l’on s’en flatte assez, nous avons un corpus juridique étoffé, des juges chargés de protéger nos libertés... En apparence, rien de tout ça n’est menacé. Dans la réalité, c’est autre chose. Au nom de la sécurité, toutes nos libertés le sont », dénonce le président de la commission, Jean-Marie Delarue, dans un entretien au quotidien Le Monde paru lundi.

    « On n’arrête pas de nous dire que la sécurité est la première de nos libertés , selon une formule désormais consacrée. C’est faux ! La sécurité est éventuellement l’une des conditions de notre liberté. Cet aphorisme est une dangereuse illusion qui pousse depuis plusieurs décennies les gouvernements à grignoter nos libertés toujours davantage », s’insurge M. Delarue. (...)

    #Liberté #sécurité

  • Pour l’hébergement d’urgence, un budget en baisse de 57 millions d’euros
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/02/26/l-hebergement-d-urgence-voit-son-budget-baisser-de-57-millions-d-euros_54285

    Pour l’hébergement d’urgence, un budget en baisse de 57 millions d’euros

    Il y a d’un côté cette photographie d’Emmanuel Macron penché devant la tente d’un sans-abri et de l’autre ce chiffre de 57 millions d’euros qui indigne les associations.

    Alors que le président de la République a participé à une #maraude lundi 18 février, certains rappellent une mesure… https://t.co/iwCptLlDjq
    — EMMAUSolidarite (@EMMAÜS Solidarité)

    Le budget des centres d’hébergement va-t-il baisser ?

    Ce sont bien 57 millions d’euros d’économies étalées sur quatre ans (dont 20 millions ont déjà été réalisées en 2018) qui viennent en moins dans les crédits des quelque 780 centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), des structures accueillant des personnes en difficulté pour des périodes allant jusqu’à plusieurs années dans une perspective de réinsertion.

    Certes, le gouvernement souligne que le budget de l’Etat pour 2018 prévoit une hausse de 13 % des sommes consacrées à l’hébergement d’urgence, soit 212 millions d’euros de plus. Mais cette augmentation est un trompe-l’œil, selon les acteurs du logement social, car le budget de l’année précédente est habituellement sous-estimé dans les lois de finances successives et revu à la hausse en fin d’année. Du coup, la hausse d’une année sur l’autre n’est pas aussi forte que promis.

    Un fait confirmé dans le rapport du sénateur (Les Républicains) de Seine-Saint-Denis, Philippe Dallier, qui pointe une « insincérité budgétaire » : « Le montant des crédits était systématiquement inférieur à l’exécution attendue de l’année précédente », alors qu’aucun élément ne pouvait laisser croire à une baisse de la demande d’hébergement d’urgence.

    Quelle est l’explication du gouvernement ?

    Interrogée en juin 2018 par Jean-Marie Morisset, sénateur (LR) des Deux-Sèvres, Jacques Mézard, ministre de la cohésion des territoires, expliquait :

    « Que se passe-t-il concrètement ? Nous mettons en œuvre des tarifs plafonds, et pour cause, nous avons constaté des inégalités de financements et de coûts tout à fait considérables entre les différentes structures. Aussi, nous souhaitons fixer un plafond pour les établissements dépassant le coût moyen par place. Le plafond en question est fixé à 5 % au-dessus des coûts moyens constatés, et une convergence est prévue sur une période de quatre ans. »

    Il s’agit donc de jouer sur la tarification des 44 000 places des CHRS – places qui ont déjà vu leur coût annuel moyen baisser de 15 658 euros en 2012 à 15 141 euros en 2015. Le rapport du sénateur Dallier montrait ainsi que la menace brandie auprès des établissements de la région PACA de réduire leur dotation s’ils ne rentraient pas dans le plan de convergence tarifaire avait permis de faire baisser le coût de la place en CHRS de 760 euros la première année et de 120 euros la deuxième.

    Mais elle a aussi mis fin à certaines activités annexes – par exemple, dans la région PACA, le financement d’une auto-école pour l’un des CHRS –, obligé à mutualiser des fonctions supports – comme celle d’infirmier –, désormais partagées sur plusieurs sites, et provoqué la liquidation d’au moins deux structures.

    Pourquoi cette mesure est critiquée ?

    Tout en reconnaissant l’effort budgétaire de l’Etat en faveur de l’hébergement des personnes vulnérables voté en loi de finances 2018, les associations restent dubitatives sur le fait de privilégier les hôtels et les centres d’hébergement d’urgence, au détriment des structures plus qualitatives en matière d’accompagnement que sont les CHRS. Le rapport Dallier alertait, lui aussi, sur la « gestion dans l’urgence » de l’hébergement, conduisant parfois au « sacrifice » de solutions plus qualitatives.

    Par ailleurs, les surcoûts de certains centres par rapport aux tarifs plafonds envisagés « sont dans la plupart des cas nécessaires et justifiés pour accompagner ces publics », expliquent les acteurs associatifs, qui avaient, dès mars 2018, alerté contre cette mesure. « D’autres surcoûts s’expliquent par les travaux d’humanisation entrepris dans les centres, en accord avec les services déconcentrés de l’Etat, ou par les contraintes territoriales (cherté du foncier, en particulier). »

    Certes, l’idée d’une convergence des tarifs n’est pas nouvelle – celle-ci avait été conseillée par la Cour des comptes dès 2015 –, mais ce conseil était déjà assorti à l’époque de mises en garde : passer par des conventions pluriannuelles entre l’Etat et les centres est un processus lourd à gérer pour de nombreux maillons de la chaîne. Cela autant pour les petites structures d’accueil que pour leurs interlocuteurs dans les directions départementales, dont « le temps et l’expertise nécessaires à l’élaboration et à la conclusion de ces contrats mis en regard des moyens effectifs » sont limités.

    • La liste en clair, que l’on puisse retrouver même longtemps après les ennemis de la #liberté_de_manifester :

      Arnaud VIALA, Véronique LOUWAGIE, Patrick HETZEL, Frédérique MEUNIER, Jean-François PARIGI, Jean-Marie SERMIER, Jean-Louis THIÉRIOT, Didier QUENTIN, Laurence TRASTOUR-ISNART, Jean-Pierre DOOR, Franck MARLIN, Éric PAUGET, Jean-Claude BOUCHET, Bernard PERRUT, Valérie LACROUTE, Robin REDA, Jean-Luc REITZER, Emmanuelle ANTHOINE, Olivier DASSAULT, Virginie DUBY-MULLER, Valérie BEAUVAIS, Raphaël SCHELLENBERGER

      et ça se dit députés ?

  • Cavada fait dans les fake news : Google a payé 300 euros « beaucoup » d’opposants à la directive droit d’auteur, affirme l’eurodéputé Cavada
    https://www.nouvelobs.com/teleobs/20190326.OBS10848/google-a-paye-300-euros-beaucoup-d-opposants-a-la-directive-droit-d-auteu

    Les eurodéputés se prononcent ce mardi 26 mars sur la réforme européenne du droit d’auteur, un vote décisif pour ce texte défendu par les médias et les artistes mais combattu par les plateformes américaines et les partisans de la liberté du net. Les Gafa vont en effet devoir payer pour les contenus qu’ils utilisent, les articles de presse notamment. Et leur lobbying a dépassé tout ce qui se faisait jusqu’à présent, a estimé l’eurodéputé libéral Jean-Marie Cavada sur France-Inter ce matin :
    "« En quinze ans de mandat, je n’ai jamais vu ça. Une campagne d’influence, une campagne de dépense d’argent extravagante de la part des Gafa, de mensonges, de diffusion de fausses informations et de corruption, puisqu’ils ont payé beaucoup de gens pour aller notamment défiler dans les rues, notamment les jeunes, en Allemagne, en leur promettant 300 euros pour rembourser leurs frais. »"

    L’eurodéputé n’est pas le seul à s’insurger de ces méthodes. Sa consœur Virginie Rozière, très impliquée dans cette bataille, expliquait ainsi dans une interview à « l’Obs » publiée ce lundi :
    "« Le réseau EDRi (European Digital Rights), au statut opaque, incite à aller manifester contre le texte en prenant à sa charge les frais de voyage des opposants : 350 euros, plus l’hébergement. »"

    « En réalité, le groupe de défense des droits numérique EDRi [composé de 39 ONG, parmi lesquelles la fondation Mozilla, le think thank OpenForum Europe, la Quadrature du Net…, NDLR] a pris en charge une partie des frais supportés par quelques militants venus rencontrer des eurodéputés quelques semaines avant ces manifestations », explique le site Nextinpac. « Une douzaine de personnes étaient concernées (voir cet article de TechDirt ou sur Medium) ». Sur son site, l’EDRi propose en effet de couvrir les frais de voyage jusqu’à 350 euros pour un déplacement à Strasbourg ou Bruxelles, ainsi que des frais d’hébergement jusqu’à 50 euros pour une nuit. En outre, rien ne permet d’affirmer, comme le fait Jean-Marie Cavada, que l’EDRi, une association bruxelloise de défense des libertés numériques, est liée aux Gafa…

    #Fake_news #Droit_auteur

  • La directive controversée sur les droits d’auteur (et l’article 13) est adoptée par le Parlement européen
    https://www.numerama.com/politique/475565-la-directive-controversee-sur-les-droits-dauteur-et-larticle-13-est

    Le texte de la controversée directive sur les droits d’auteur a été débattu et voté au Parlement européen mardi 26 mars. Le vote est positif. Le débat sur la directive sur les droits d’auteur s’est ouvert mardi 26 mars dans un Parlement européen que l’on ne pourrait pas vraiment qualifié de rempli… Il s’est finalement soldé par un vote en faveur de la directive.

    Un texte jugé déséquilibré La directive européenne sur les droits d’auteur est un texte controversé. Certains articles en particulier, les articles (...)

    #YouTube #bot #législation #copyright #LaQuadratureduNet

    //c0.lestechnophiles.com/www.numerama.com/content/uploads/2019/03/drapeau-europeen.jpg

    • Je viens de faire un petit survol de la presse en ligne à ce propos ...

      Rappel sur la controverse :

      https://www.numerama.com/politique/387412-pourquoi-la-directive-europeenne-sur-le-droit-dauteur-alarme-tant.h

      Article 11 : péril sur les liens
      L’article 11 entend créer un droit voisin pour les éditeurs de presse, qui leur donnerait un droit « auxiliaire » au droit d’auteur. Selon Bruxelles, qui a présenté la proposition en septembre 2016, il s’agit ici de placer les éditeurs de presse « dans une meilleure position pour négocier l’utilisation de leurs contenus avec les services en ligne qui les utilisent ou en permettent l’accès et pour lutter contre le piratage ».

      Mais cela pourrait avoir des effets désastreux dans la façon dont le net s’organise, ne serait-ce que pour Wikipédia. Avec l’article 11, un internaute voulant ajouter un article de presse dans un article sur l’encyclopédie en ligne, parce qu’il souhaite ajouter une source, devra d’abord demander la permission à l’éditeur pour le citer. Déraisonnable, si l’on connaît la façon dont Wikipédia fonctionne.

      La tuile :

      https://www.01net.com/actualites/la-tres-controversee-directive-droit-d-auteur-vient-d-etre-adoptee-par-le-par

      La bataille entre les opposants et les défenseurs de cette directive a été acharnée. Les géants du web, les youtubers, des encyclopédies en ligne comme Wikipedia et des associations de défense des libertés ont lutté jusqu’au bout contre ce texte qu’ils jugent liberticides. Finalement, ce sont les institutions culturelles, éditeurs, journalistes, associations d’ayant-droits et artistes qui soutenaient cette directive qui ont gagné. Ils triomphent aujourd’hui.

      Flagrant délire de complotisme en direct ce matin sur France-Inter :

      https://www.nextinpact.com/brief/directive-droit-d-auteur---les-gafa--des---terroristes-pac-man---selon-c

      Ce matin, sur France Inter, Jean-Marie Cavada a qualifié pour sa part les Gafa de « terroristes Pac-Man », voulant manger l’argent de la culture, sans vouloir payer. Il les a accusées de « corruption », de mensonges sur le thème de la directive sur le droit d’auteur (1’06’10).
      Google aurait ainsi payé 300 euros « beaucoup » d’opposants venus manifester dans la rue ce week-end. En réalité, le groupe de défense des droits numérique EDRi a pris en charge une partie des frais supportés par quelques militants venus rencontrer des eurodéputés quelques semaines avant ces manifestations. Une douzaine de personnes étaient concernées (voir cet article de TechDirt ou sur Medium)
      Cavada s’en est pris aussi à Wikipédia. Le site encyclopédique a fait campagne contre le copyright « avec l’argent de Mozilla, c’est-à-dire la fondation de Google », assure-t-il. France Inter ne l’a pas une seule fois contredit.
      Directive Droit d’auteur : les GAFA, des « terroristes Pac-Man » selon Cavada

      Wikipédia a lutté jusqu’au bout :

      https://www.telerama.fr/medias/a-lheure-du-vote,-wikipedia-lutte-encore-contre-la-directive-europeenne-sur

      Quelles sont les solutions pour protéger efficacement le droit d’auteur sur Internet ?
      Durant tout le cheminement, il y a eu des contre-propositions, notamment dans les sous-commissions. Chez Wikipédia, nous disposons de solutions technologiques, mais le principal outil pour protéger et faire respecter le droit d’auteur est l’humain. On a la chance de pouvoir compter sur une communauté bénévole très efficace. Ce n’est pas forcément applicable aux plateformes à but lucratif… mais cela peut servir d’exemple. Nous sommes le quatrième site le plus visité de France, avec près de 30 millions de visiteurs uniques par mois, et nous arrivons à respecter le droit d’auteur. Or, tous les jours sur l’encyclopédie, nous corrigeons des articles qui relèvent du plagiat et nous supprimons des photos non libres de droit récupérées sur Google Images. Beaucoup de Wikipédiens se sont formés au droit d’auteur sur le tas afin de pouvoir être vigilants et pouvoir, aussi, répondre aux internautes pour expliquer pourquoi ils suppriment certains contenus. C’est un autre manque de cette directive : elle ne prévoit pas de garde-fous. Une fois que ces plateformes auront supprimé des contenus incriminés, ceux qui les avaient mis en ligne ne pourront plus avoir gain de cause
      .../...
      Le mouvement Wikimédia invite les eurodéputés à rejeter ces articles. Nous enjoignons aussi les internautes à les contacter. La version allemande de Wikipédia a fermé ses portes durant vingt-quatre heures le 21 mars dernier, et de grands rassemblements ont donc eu lieu à travers l’Europe samedi 23 mars. Nous croyons encore qu’un rejet est possible. On aurait aimé que les eurodéputés nous répondent. Beaucoup d’entre eux se sont offusqués de recevoir beaucoup d’appels et de mails. Mais quand on réforme le droit d’auteur sur Internet, il faut s’attendre à susciter des réactions. A eux de s’expliquer. Le débat est possible et sans se faire traiter de robot ou de terroriste comme cela a été le cas ! C’est cette contradiction qui permet d’améliorer les textes. Nous troublons ces vieux modèles de lobby contre lobby, c’est ce qui gêne les eurodéputés. Or le mouvement Wikimédia tente d’introduire l’internaute comme un autre acteur, qui peut être à la fois lecteur et créateur. C’est cette troisième voix qu’on veut représenter. Bruxelles demande qu’on participe à de grandes consultations au début des discussions. Le but de cette logique serait de répondre aux internautes lors du vote final. La pétition #SaveTheInternet, qui rassemble plus de 5 millions de signatures – un record – prouve que cette directive ne satisfait pas de très nombreuses personnes.

      Libre circulation de l’information et des idées : à mon humble avis, c’est plié.

      (Et comme un malheur n’arrive jamais seul, ma ligne fixe est out. Tapé la causette avec le technicien de chez Orange (ben oui, chaque fois que ma box décroche je vais jeter un œil sur la route pour voir si la ligne n’est pas par terre). Il m’a avoué n’avoir jamais vu un réseau dans un tel état de décrépitude. Plusieurs semaines d’attente si tout va bien. Pour l’instant je me dépanne avec un point d’accès en 4G mais vu que la couverture réseau est très aléatoire dans ma cambrousse, c’est pas gagné. Et je viens d’apprendre que le web indé est en deuil. Triste journée..).

  • Comment une nouvelle « loi travail » pourrait bientôt s’attaquer à la santé et à la sécurité des salariés - Basta !
    https://www.bastamag.net/Comment-une-nouvelle-loi-travail-pourrait-bientot-s-attaquer-a-la-sante-et
    https://www.bastamag.net/IMG/arton7192.jpg?1552752844

    Remis au Premier ministre à la fin de l’été, le rapport « Lecocq », du nom de la députée LREM du Nord, Charlotte Lecocq, s’inscrit dans la droite ligne de la loi Travail de 2016 puis des ordonnances du même nom : les entreprises seraient trop contraintes et trop contrôlées. Des chefs d’entreprise y suggèrent de privilégier « une relation bienveillante » avec les employeurs, « dirigée vers le conseil et l’accompagnement avant contrôle et éventuelle sanction ». « Il suffirait en fait d’arrêter les contrôles et d’être bienveillant pour que les entreprises deviennent vertueuses », ironise Eric Beynel, porte-parole de l’Union syndicale Solidaires. Une vision du travail fascinante et qui n’a pas grand chose à voir avec la réalité. « Ce que nous constatons tous les jours dans le cadre de nos activités sur le sujet de la santé et de la sécurité au travail, c’est qu’il n’y a pas assez de contrôles ni de contraintes », poursuit le syndicaliste.

    https://www.nosdeputes.fr/charlotte-lecocq
    #travail

    • La fonction publique au menu du prochain rapport Lecocq
      par Rozen Le Saint 26/03/2019

      La députée LREM du Nord Charlotte Lecocq s’est vu confier par le Premier ministre la rédaction d’un nouveau rapport sur l’amélioration de la prévention des risques professionnels, cette fois dans la fonction publique. Conclusions attendues le 31 mai.

      Il y aura donc un tome 2 au rapport Lecocq. Et il portera sur l’amélioration du dispositif de prévention des risques professionnels dans la fonction publique. C’est ce qu’indique la lettre mission envoyé le 6 mars par le Premier ministre à Charlotte Lecocq, députée #LREM du Nord. Celle-ci avait déjà corédigé un premier rapport autour du même objectif mais portant sur le secteur privé, rendu en août 2018 et intitulé Santé au travail : vers un système simplifié pour une prévention renforcée. Pour sa nouvelle mission, dont les conclusions doivent être restituées le 31 mai, la députée sera épaulée par Pascale Coton, vice-présidente de la CFTC et membre du Conseil économique, social et environnemental, et Jean-Marie Verdier, inspecteur général des finances.

      La crainte d’un copier-coller
      Cette annonce est cohérente avec le souhait exprimé par l’élue parlementaire, dans son précédent rapport, d’étendre son diagnostic au secteur public. Elle témoigne aussi de la confiance que lui accorde le gouvernement. Mais elle ne ravit pas forcément les partenaires sociaux. « Compte tenu du peu de temps laissé à ces personnes pour réaliser ce rapport, nous ne pouvons qu’être méfiants : nous craignons qu’il soit un simple maquillage de mesures s’alignant sur le privé », signale Annick Fayard, secrétaire nationale de l’Unsa Fonction publique en charge des questions de santé au travail. La responsable syndicale rappelle que « la médecine de prévention est de nature différente et a une tout autre mission que la médecine du travail dans le privé ». « Il y a une différence entre l’aptitude au poste et à l’emploi, poursuit-elle. Contrairement aux salariés du privé, nous ne bénéficions pas non plus du compte professionnel de prévention. Nos réalités sont différentes, il aurait fallu les traiter différemment. »
      Dans sa lettre de mission, Edouard Philippe insiste en premier sur la nécessité de s’attaquer aux risques psychosociaux (RPS), pour lesquels « les plans d’action en prévention primaire s’avèrent insuffisants ». Il mentionne à ce titre un bilan dressé sur le sujet en juillet 2017 par l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), dans le cadre d’une mission d’évaluation de la mise en application de l’accord de 2013 sur la prévention des RPS dans la fonction publique. La conclusion du rapport rédigé pour l’occasion n’était, en effet, pas très positive. « Des mesures comme des cellules d’écoute ont été mises en place, mais les organisations du travail ont été peu questionnées », résume son auteur, Philippe Douillet, chargé de mission à l’Anact.

      Des risques psychosociaux très présents
      Il y a pourtant beaucoup à faire. Annick Fayard insiste ainsi sur la violence des publics à laquelle sont particulièrement confrontés les fonctionnaires. « Les RPS, notamment dans les hôpitaux, ont explosé et le manque de médecins du travail est criant, souligne pour sa part Philippe Douillet. La préoccupation relative à la prévention en santé au travail s’est développée tard dans la fonction publique. Les grands accords sur le stress y ont été conclus cinq à dix ans après le privé. » Il note en revanche « un effort de rattrapage important depuis 2013, d’autant que les problèmes ne sont pas si différents que dans le privé ».
      Autre sujet important, la fusion annoncée des instances représentatives du personnel dans la fonction publique, et donc la suppression des #CHSCT, est présentée dans la lettre de mission du Premier ministre comme un « sujet indépendant » du chantier confié à Charlotte Lecocq. Un choix contesté par la représentante de l’Unsa Fonction publique, qui considère que « l’expertise du CHSCT fait partie des moyens d’identifier les risques et de mettre en place des actions correctrices ».

      http://www.sante-et-travail.fr/fonction-publique-menu-du-prochain-rapport-lecocq
      https://seenthis.net/messages/770295

    • Une critique du rapport Lecocq à la lumière de la catastrophe sanitaire de l’amiante

      Charlotte Lecocq, Bruno Dupuis et Henri Forest ont écrit un rapport de 174 pages sur la prévention, sans avoir rencontré aucun des acteurs essentiels de la prévention. Ils ont simplement écouté les récriminations des employeurs pour qui la santé au travail serait – à les en croire – devenue synonyme de « contraintes excessives », de « contrôles » et de « sanctions. » Ils s’en font les porte-parole.

      https://neplusperdresaviealagagner.org/une-critique-du-rapport-lecocq-a-la-lumiere-de-la-catastrophe-sanitaire-de-lamiante/#more-1827
      https://neplusperdresaviealagagner.org/category/ressources/tribune
      Je suis presque d’accord, pour moi le travail a toujours été synonyme de contraintes excessives, de contrôles, de sanctions, de #fatigue, d’ennui, de mauvais salaires (souvent), de précarité, de galères, de patrons ...

  • affordance.info : Fallait pas ... publier.
    https://www.affordance.info/mon_weblog/2019/03/fallait-pas-publier-.html

    Beaucoup de ces gens là ont simplement la trouille irraisonnée d’un média qu’ils ne comprennent pas et qu’ils vivent, parfois sincèrement et presque toujours hystériquement, comme une remise en cause de leur autorité et de leur légitimité. Ce sont ces fameuses aristocraties de la parole et de la publication qui ont peur du principe de réalité que Twitter leur assène quotidiennement comme autant de gifles au regard de la plupart de leurs pratiques discursives et de leur entre-soi habituel. C’est cette crainte là que je m’efforçais de remettre en perspective historique dans ce que je racontais à propos de la manière dont les Gilets Jaunes investissaient Facebook sous les invectives répétées d’une classe politico-médiatique incapable de voir ce qui s’y jouait :

    "A chaque étape de l’histoire de l’internet et du web, il y a toujours eu une aristocratie de la publication. Seuls certains, seuls les plus éduqués, seuls ceux disposant de suffisamment de temps libre, seuls ceux protégés par une institution ou une situation sociale stable se sont exprimés, d’abord sur leurs « forums IRC », puis sur leur « Homepage », puis sur leurs « blogs ». Et ainsi de suite. Et à chaque fois que l’on a essayé d’ouvrir l’espace discursif du web à un tiers-état de la parole, on lui a très rapidement claqué la porte au nez. On ne trouvait trop bruyant, trop bavard, trop indiscipliné, trop « troll »."

    L’autre excuse la plus souvent brandie par les éditocrates, journalistes et personnalités publiques prises en flagrant délit d’effacement ou d’effarement, c’est celle d’un second degré que l’on n’aurait pas compris. Là encore au-delà du (vieux) réflexe de l’entre-soi discursif, il faut rappeler, à Jean-Michel Apathie par exemple, que oui, le second degré est bien mort et enterré, sur Twitter en tout cas. Car « le second degré » ou « l’ironie, un peu méchante » invoquée par le même Jean-Michel Apathie lorsqu’il traite Michele Bachelet de « sous secrétaire désoeuvrée », suppose une connivence avec le destinataire qui est triplement impossible. Elle est impossible du fait de la posture d’autorité dont se prévaut la personnalité s’exprimant sur un compte public. D’autant que le compte public concerné comptabilise plus de 450 000 followers. Le second degré avec 450 000 personnes c’est compliqué (ou alors faut s’appeler Jean-Marie Bigard et faire le Stade de France mais même là un gros doute subsistera toujours ...) Elle est impossible du fait de ce que danah boyd appelle les « audiences invisibles » qui désignent l’impossibilité de (sa)voir si les gens à qui l’on s’adresse sont présents au moment où l’on s’adresse à eux. Et elle est impossible enfin dans l’architecture de ces agoras connectées dont l’architecture technique fabrique une polarisation qui se nourrit d’hystérisation (et réciproquement).

  • Des conférences de cinema mises en ligne par la FEMIS - Le mag cinéma
    https://lemagcinema.fr/non-classe-fr/des-conferences-de-cinema-mises-en-ligne-par-la-femis

    La Femis ouvre son patrimoine vidéo et met à disposition des vidéos de conférences sur le thème du cinéma assez exceptionnelles.

    Depuis plus de trente ans, La Fémis est un lieu de rencontres entre artistes et étudiants.
    La Fémis a ainsi décidé de mettre en valeur au sein de ses archives une première sélection de tables rondes, master class, conférences et débats qui se sont tenus à La Fémis ou dans d’autres lieux – tel que le Festival de Cannes – qui illustrent la parole des cinéastes, images filmées par les étudiants eux-mêmes depuis 1986.
    Grâce au soutien de l’Université Paris Sciences et Lettres, à laquelle La Fémis est associée, et grâce au travail de monteurs image et son, les interventions choisies de nombreux cinéastes seront désormais accessibles sur deux plateformes, celle de l’école et celle de la bibliothèque numérique de « PSL Explore », et ce, à des fins culturelles, scientifiques et pédagogiques

    Conférences
    http://www.femis.fr/conferences

    Depuis plus de trente ans, La Fémis est un lieu de rencontres entre artistes et étudiants.
    La Fémis a ainsi décidé de mettre en valeur au sein de ses archives une première sélection de tables rondes, master class, conférences et débats qui se sont tenus à La Fémis ou dans d’autres lieux

    Conférence de Jean Rouch, Johan Van der Keuken et Frederick Wiseman dans le cadre des Rencontres de la Fémis (1987)
    ↓ Conférence d’Alain Tanner dans le cadre des Rencontres de la Fémis (1987)
    ↓ Conférence de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet (1988)
    ↓ Conférence de Jean-Luc Godard dans le cadre des Mardis de La Fémis (1988)
    ↓ Conférence de David Cronenberg dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2000)
    ↓ Conférence d’Éric Rohmer dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2005)
    ↓ Conférence de Guy Maddin dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2012)
    ↓ Conférence de Francis Ford Coppola dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2012)
    ↓ Conférence de Luc et Jean-Pierre Dardenne dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2012)
    ↓ Conférence de Thomas Vinterberg dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2012)
    ↓ Conférence de Bruno Dumont dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2014)
    ↓ Conférence d’Agnès Varda dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2014)
    ↓ Conférence de Patricio Guzman dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2015)
    ↓ Conférence de Jean-Gabriel Périot dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2016)
    ↓ Conférence de Frederick Wiseman dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2016)
    ↓ Conférence de Raymond Depardon et Claudine Nougaret dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2017)
    ↓ Conférence de Cédric Klapisch dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2017)
    ↓ Conférence de Damien Manivel dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2017)
    ↓ Conférence de Frederick Wiseman dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2017)
    ↓ Conférence de Vincent Macaigne dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2017)
    ↓ Conférence de Tony Gatlif dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2018)

  • « Ligue du LOL » : la délicate question des sanctions
    Pauline Graulle
    https://www.mediapart.fr/journal/france/160219/ligue-du-lol-la-delicate-question-des-sanctions

    C’est l’histoire d’un procès qui n’aura peut-être jamais lieu. Une semaine après les révélations sur la Ligue du LOL, la première affaire d’ampleur de cyberharcèlement en France pose une interminable série de questions à l’institution judiciaire : quels actes précis doivent être jugés, sachant que des centaines de tweets – de preuves – ont été détruits ? Qui doit être jugé, sachant que les harceleurs présumés ont souvent agi en « raids » ? Et d’abord, à qui revient-il de juger l’affaire ?

    Car ici, rien n’est simple. Pénalement, les actes de harcèlement, qui ont, pour la plupart, eu lieu entre 2008 et 2011, sont prescrits. Selon la loi du 28 février 2017 (lire ici), les victimes peuvent en effet déposer plainte dans un délai de six ans après la survenue des faits. Trop tard, donc. « Normalement, la question de la prescription pénale se pose à l’issue d’une enquête : exceptionnellement, le procureur peut quand même décider d’enquêter malgré une apparente prescription si les faits sont particulièrement graves et que la question de faits de nature criminelle se pose. Mais puisqu’il ne s’agit là que d’une affaire délictuelle, elle ne sera probablement jamais portée sur le terrain pénal », confirme Éric Morain, qui a été l’avocat de la journaliste Nadia Daam, victime en 2017 d’une campagne de harcèlement émanant d’un forum pour 18-25 ans du site jeuxvideo.com.

    © Reuters. © Reuters.

    Impossible de porter devant un tribunal les actes commis par les membres de la Ligue du LOL ? « Il est pourtant primordial que la justice s’en empare, estime Éric Morain. D’abord, parce que l’affaire ne doit pas se solder par un tribunal populaire sur les réseaux sociaux où une meute répondrait à une autre meute. Ensuite, parce que la société est amnésique, et qu’il ne faut pas que, dans quelques années, tout le monde ait oublié. » Enfin, et ce n’est pas un petit sujet : sans justice, pas de possibilité de reconnaissance des victimes, ni de possibilité de rédemption des coupables…

    Faute de procédure au pénal, Éric Morain réfléchit désormais au moyen d’assigner les responsables au civil. « Tout cela est en chantier », glisse-t-il à Mediapart, soulignant la difficulté des affaires de harcèlement (notamment sexuel), où les victimes doivent généralement entreprendre un long travail sur elles-mêmes avant de se sentir légitimes à passer à l’action judiciaire. De son côté, SOS Racisme a procédé, lundi 11 février, à un signalement auprès du parquet de Paris, afin qu’une enquête préliminaire soit ouverte.

    En attendant, la colère monte dans l’opinion : depuis une semaine, la twittosphère n’en finit plus d’exhumer les tweets des harceleurs présumés de la Ligue du LOL. Les témoignages glaçants ont envahi la presse, qui commence à enquêter sérieusement sur ces cas exposés au grand jour. Plus la société découvre l’étendue de l’affaire, plus la demande sociale est forte de punir les coupables.

    Résultat, comme dans un jeu de dominos, les employeurs des membres de la Ligue du LOL – pour la plupart des journalistes, communicants, développeurs ou graphistes exerçant au sein d’entreprises ayant pignon sur rue – se retrouvent en première ligne. À Télérama, Slate.fr, Publicis, Libération ou la mairie de Paris, les dirigeants et les ressources humaines se voient contraints, bon gré mal gré, de gérer la délicate question des sanctions. Un vrai casse-tête.

    Car sur quel motif sanctionner un salarié quand les faits n’ont pas été commis sur le lieu de travail, qu’ils remontent pour certains à une période antérieure à leur embauche ou qu’ils entrent dans une « zone grise », coincée entre le droit et la morale ? « Si les actes n’ont pas été commis sur le lieu de travail, le champ disciplinaire est à oublier », souligne Isabelle Taraud, avocate en droit du travail.

    Il y a aussi l’épineux problème de ceux qui ont été membres de la Ligue du LOL mais qui ne sont, pour l’heure, pas accusés de harcèlement à proprement parler. C’est par exemple le cas du journaliste de Télérama Olivier Tesquet : « La liste de “membres présumés” partagée anonymement sur le site Pastebin a contribué à aplanir les responsabilités, laissant croire qu’un groupe Facebook était une société secrète à l’intérieur de laquelle chacun est comptable des actions de tous les autres, explique-t-il à Mediapart. Je suis soulagé que le travail d’enquête vienne clarifier les choses, mais j’aurais préféré qu’il intervienne en amont. »

    Pour l’instant, l’intéressé a été reçu pour un entretien par la direction de Télérama, qui souhaitait en savoir plus sur son implication. Un entretien formel avec les ressources humaines est prévu la semaine prochaine : « À ce jour, personne ne nous a rapportés un tweet défaillant. Et d’ailleurs, Olivier, qui a présenté des excuses publiques, n’a supprimé aucun tweet », indique Catherine Sueur, du directoire de Télérama, qui ajoute qu’à l’automne, une enquête sur le harcèlement sexuel a été lancée au sein du groupe dans l’idée de mettre en place un plan d’action.
    « Nous sommes tombés de notre chaise »

    Plus fondamentalement, l’affaire pose un problème central : est-il vraiment du ressort de l’entreprise de sanctionner les personnes ayant participé, de près ou de loin, aux agissements de la Ligue du LOL ? « Cette affaire est complexe, car elle relève de faits qui ont eu lieu hors de l’entreprise, explique Judith Krivine, avocate spécialisée en droit du travail. Je vais le dire de manière abrupte, mais un mari qui bat sa femme ne peut pas être licencié pour cela. Ou alors, il faudrait démontrer que cela a un effet dans le cadre de son contrat de travail. »

    © Reuters. © Reuters.

    Un dirigeant de journal fait part, en off, de son malaise : « Vu le contexte de curée médiatique, c’est un discours qui est difficile à entendre en ce moment, mais ces salariés ont aussi droit au respect du droit du travail. C’est une question d’humanité, mais aussi une question juridique : il ne faudrait pas que ça finisse aux prud’hommes et qu’on se retrouve à payer 200 000 euros de dommages et intérêts. »

    Le collègue de l’un des hommes impliqués confie lui aussi sa perplexité : « Ce que les gens de la Ligue ont fait est immonde, mais mon collègue est au fond du trou : la pendaison en place publique qui a lieu en ce moment sur les réseaux sociaux, ce n’est pas acceptable, il faut garder la tête froide. Surtout que le cyberharcèlement n’est pas l’apanage de la Ligue du LOL. J’ai vu tourner des choses horribles dont personne ne parle. Et pendant ce temps-là, certains sont bannis sans autre forme de procès, et sans espoir de pouvoir se racheter. »

    Pour l’heure, chacun au sein des directions d’entreprise a trouvé ses propres réponses – en fonction des statuts, des types de contrats, etc. À la mairie de Paris, Julien Verkest, développeur web, et Gautier Gevrey, graphiste, tous deux membres de la Ligue et auteurs notamment de tweets antisémites (lire notre enquête ici), ont été convoqués, l’un après l’autre, en début de semaine, par l’adjoint à la direction de la communication au sein de laquelle ils travaillent.

    Ces deux agents administratifs municipaux seront reçus dans une dizaine de jours par la direction des ressources humaines, qui a été saisie « sur des bases légales ». Ensuite, seront déclenchées, ou non, des mesures administratives. « Ces deux agents travaillent en back office, dans les services, et ne sont pas “visibles” du grand public, du coup, leur présence ne porte pas atteinte à l’image de la mairie de Paris, justifie une source proche de la Ville de Paris quand on s’étonne de la lenteur du processus. Par ailleurs, à ce stade, les ressources humaines n’ont pas de lecture juridique de l’affaire. »

    Chez Slate.fr, site d’information ayant pourtant vu défiler en son sein ces dernières années bon nombre de journalistes membres de la Ligue, aucune sanction n’a pour l’instant été prise. Au risque pour le journal de se montrer d’un laxisme coupable aux yeux du grand public ? « Les explications détaillées que Christophe Carron [rédacteur en chef de Slate et ancien membre de la Ligue du LOL – ndlr] nous a fournies nous ont convaincus de son absence d’implication personnelle dans des actes répréhensibles ou contraires à nos valeurs », rétorquent, dans une tribune, Jean-Marie Colombani, président de Slate, et Marc Sillam, son directeur général.

    Libération, en revanche, a décidé immédiatement la « mise à pied à titre conservatoire » du chef adjoint au Web Alexandre Hervaud et de Vincent Glad, fondateur de la Ligue, qui officiait en tant que pigiste. Le quotidien a lancé une enquête interne, au terme de laquelle la direction décidera d’éventuelles sanctions.

    Publicis Consultants, où (personne anonymisée le 24/06/2022 à sa demande), accusé d’avoir harcelé plusieurs personnes, travaille en CDI depuis 2011, a décidé de la mise à pied immédiate de ce collaborateur, qui avait rejoint la Ligue en 2010. « Avec l’article de Libération [publié le 8 février – ndlr], nous sommes tombés de notre chaise », raconte un membre de la direction. Une enquête est lancée au sein de l’agence pour savoir si des faits de harcèlement – sur les réseaux sociaux et dans la vie réelle – ont eu lieu au sein de l’entreprise. « Pour l’instant, il semble que rien ne ressorte, mais nous verrons bien. Par ailleurs, le service juridique du groupe est en train de travailler sur le sujet. »

    Quel sera le sort réservé aux salariés : licenciement, rupture conventionnelle, blâmes ? Pour l’instant, le mystère demeure. Isabelle Taraud rappelle que les affaires mettant en cause des comportements de salariés sur Facebook ne sont pas nouvelles, et qu’il existe de la jurisprudence en la matière. « Si l’entreprise veut se séparer de son salarié pour des faits problématiques qui ont eu lieu en dehors de sa vie professionnelle, il faut qu’il y ait eu un “trouble objectif porté au bon fonctionnement de l’entreprise”, explique l’avocate, qui prend pour exemple la perte par un salarié de son permis de conduire. L’enjeu, pour les employeurs, consiste à le démontrer dans la lettre de rupture. Mais évidemment, on ne peut pas s’en tenir à la rumeur, il faut que les faits soient prouvés. » Et ce n’est pas le plus simple.

    #harcelement #discrimination #justice #sanctions #licenciement #liguedulol

    • Je viens de recevoir un mail d’une personne mise en cause dans cet article qui me dit qu’il a perdu deux emplois a cause de sa réputation autour de cette affaire de la ligue du LOL :

      "Si je ne remets pas en cause le droit à la liberté d’expression et d’information, je souhaite mettre en avant les éléments suivants à l’appui de ma demande. En effet, conformément aux critères dégagés par la jurisprudence européenne et par la CNIL, je considère que ce droit à l’information doit être mis en balance au regard des éléments suivants :

      – Je ne suis pas une personne publique. Je ne joue pas et n’ai jamais joué aucun rôle dans la vie publique ; j’ai exercé les professions de publicitaire et de consultant en communication, et n’ai jamais participé à la vie politique ou médiatique ;

      – L’article mentionné date de plus de trois ans et quatre mois, et ne concernent plus aucune actualité susceptible d’intéresser le public, le maintien de mes nom et prénom dans cette publication continue néanmoins de me stigmatiser et me porte un grand préjudice, sans toutefois avoir un intérêt prépondérant pour le public ;

      – Je n’ai jamais été condamné par la justice et je n’ai jamais fait l’objet d’aucun dépôt de plainte.

      Dans ce cadre, et comme mentionné ci-dessus, le préjudice que me porte le maintien de mes noms et prénoms sur cette URL est selon moi supérieur à l’intérêt du public à avoir accès à cette information, plus de dix ans après des faits qui n’ont fait l’objet d’aucune poursuite.

      Les journalistes d’Europe 1, Radio France, du Journal du Dimanche, d’Europe1, Numerama, de Marie-Claire, de La Croix, de Slate et du Figaro ont répondu positivement à ma demande et consenti à anonymiser mon prénom et mon nom dans leurs articles.

      Or je n’ai plus acces à mon compte madmeg sur seenthis car j’ai mis un faux mail et je ne me souviens plus de mes mots de passe. @b_b Je croi que c’est toi qui m’avais deja aidé une fois precedente pour que je recupère mon compte. Est-ce que tu pourrais m’aider encore une fois stp.

  • La grève, un mode d’action devenu obsolète ? Raphaëlle Besse Desmoulières
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/01/12/la-greve-un-mode-d-action-devenu-obsolete_5408248_3224.html
    Des « gilets jaunes » apportent leur soutien aux grévistes d’un magasin Castorama, à Englos (Nord), le 11 janvier. Philippe Huguen/AFP

    Les « gilets jaunes » ont fait reculer le gouvernement sans recourir au moindre arrêt de travail.

    La #grève est-elle has been ? Depuis bientôt deux mois, les « #gilets_jaunes » ont fait éclater leur colère dans le pays, s’installant sur les ronds-points la semaine, envahissant les Champs-Elysées le samedi, sans avoir recours à ce mode d’action collective qui accompagne traditionnellement les conflits sociaux. Ils n’en ont pas moins réussi à bloquer une partie de l’#économie avant les fêtes de Noël, sans impact sur leur fiche de paie, et pourraient bien continuer alors que les soldes ont commencé mercredi 9 janvier. Et sont parvenus à faire reculer le gouvernement, contraint, mi-décembre, de lâcher 10 milliards d’euros pour tenter d’éteindre l’incendie.

    La nature de la première revendication des « gilets jaunes » – la suppression d’une taxe sur le carburant – explique en partie l’absence de grèves de cette mobilisation née en dehors des entreprises. La sociologie du mouvement, très hétérogène, aussi. Ce dernier agrège certes des #salariés mais aussi des #précaires, des #chômeurs, des #retraités, des #indépendants, des petits patrons… Autant de personnes qui ne sont pas habituées à faire grève, ni d’ailleurs à manifester, et que les syndicats ont du mal à toucher.

    C’est là l’une des principales caractéristiques de cette mobilisation : s’être construite en dehors des #syndicats. « C’est la première fois qu’un mouvement social leur échappe totalement, observe l’historien Stéphane Sirot, spécialiste des conflits sociaux. Les directions syndicales sont perçues comme appartenant à la vaste sphère du pouvoir et sont mises dans le même sac que les autres formes de structures institutionnalisées. » Ce que pointe de nouveau le baromètre annuel du Cevipof, le centre de recherches de Sciences Po, publié vendredi par Le Figaro. S’ils restent mieux considérés que les médias et les politiques, les syndicats ne recueillent la confiance que de 27 % des personnes interrogées.

    Coup de semonce
    L’émergence et le poids pris par les réseaux sociaux ont également rendu possible le fait de s’organiser sans structures établies. « Cela crée une relation directe entre des gens inconnus et qui peuvent s’enflammer sans avoir besoin des organisations syndicales, note Raymond Soubie, ex-conseiller social de Nicolas Sarkozy. C’est un peu une concurrence déloyale. » Déjà en 2016, le mouvement contre la loi travail était né d’une pétition en ligne, lancée par la militante féministe Caroline De Haas, qui avait récolté plus de 1 million de signatures. Un premier coup de semonce qui avait bousculé les centrales de salariés sans qu’elles ne se remettent en question.

    La crise des « gilets jaunes », inédite sur bien des aspects, interpelle les confédérations syndicales – notamment la CGT – qui ont de plus en plus de mal à mobiliser les travailleurs au travers de journées d’action à répétition au cours desquelles elles les appellent à défiler et à cesser le travail. « Depuis plusieurs années, il y a une difficulté pour elles à impulser des grèves par le haut et à les faire converger, rappelle Baptiste Giraud, maître de conférences en science politique à l’université Aix-Marseille. Le plus souvent, les mouvements de grève sont localisés et liés à des restructurations ou à des motifs salariaux. »
    Depuis 1995, mis à part le mouvement lycéen contre le contrat première embauche (CPE) en 2006, aucun conflit social d’ampleur n’a réussi à faire capituler les pouvoirs publics. La bataille contre le recul de l’âge de départ en retraite de 2010, qui avait pourtant vu défiler plusieurs centaines de milliers de personnes, n’a pas fait bouger Nicolas Sarkozy. « Depuis vingt ans, le pouvoir politique s’assoit sur les mobilisations syndicales », constate Jean-Marie Pernot, chercheur à l’Institut de recherches économiques et sociales. Même s’ils sont obligés de négocier, les gouvernements ont vu qu’ils pouvaient laisser passer l’orage. Résultat : les contestations ritualisées n’obtiennent quasiment plus de résultats. En témoigne la grève à la SNCF, bastion de la CGT, au printemps 2018, qui n’a pas permis d’obtenir le retrait du projet de loi. « Il y a une démonétisation de l’efficacité de la grève, même dans les endroits où les syndicats sont bien implantés », observe Guy Groux, chercheur au Cevipof.

    « Ovni social »
    L’absence de victoires significatives ces dernières années du mouvement syndical a également pu durcir les pratiques. Faut-il dès lors avoir recours à la violence pour se faire entendre ? « Le message renvoyé – et c’est aussi la responsabilité du politique –, c’est que face à des contestations institutionnalisées, les résultats sont nuls et que seules des pratiques radicales, voire violentes, peuvent l’inciter à modifier sa position », considère Stéphane Sirot. « Si les “gilets jaunes” étaient restés tranquillement dans leur coin, comme les syndicats, le gouvernement aurait attendu que ça se calme, estime Jean-Marie Pernot. C’est terriblement pédagogique. »

    Si 2016 a vu l’irruption du « cortège de tête » avec des manifestations qui ont dégénéré presque systématiquement depuis, le niveau de violences ces dernières semaines a franchi un palier. L’absence des organisations syndicales et de leurs services d’ordre peut expliquer en partie cette situation. Mais les violences, qu’elles soient du côté des manifestants comme des forces de l’ordre, ont cependant pu décourager certains protestataires de continuer à faire les déplacements les samedis sur Paris. « Le nombre de blessés et de mutilés est du jamais-vu depuis un demi-siècle, indique Stéphane Sirot. Il y a un raidissement du pouvoir et la tentation est forte aujourd’hui de faire usage de dispositifs répressifs. On peut avoir une situation qui dégénère. »

    Comment désormais en sortir ? Les annonces du gouvernement, mi-décembre, n’ont pas mis fin à la crise et il n’est pas sûr que le « grand débat » qui doit débuter mardi soit de nature à apaiser la situation. Selon ce qui sera retenu, il risque de générer de la frustration quant à des revendications qui brassent aujourd’hui autant des sujets de pouvoir d’achat que des questions démocratiques. « Quand il faisait face à un mouvement classique lancé par des organisations syndicales, même si ce dernier était fort, le pouvoir politique savait le gérer, fait remarquer Raymond Soubie. Là, l’exécutif est en face d’un phénomène nouveau qu’il ne connaît pas. C’est un ovni social. » Un avis partagé par Baptiste Giraud : « Le gouvernement affronte les limites du recours aux modalités classiques de résolution des conflits sociaux. Il paye très clairement le fait d’avoir marginalisé les corps intermédiaires. » Sans syndicats ni leaders reconnus comme tels avec qui négocier ? La tâche n’est pas aisée.

    Pour Stéphane Sirot, « la contestation s’est fermement installée, même si elle s’exprime minoritairement sur les ronds-points ». Contrairement à la grève qui a un coût et qui est risquée pour le salarié, venir à Paris ou à Bourges, comme les « gilets jaunes » étaient invités à le faire samedi, ne représente que le prix du trajet, même si celui-ci peut s’avérer élevé pour certains. « Des personnes en sont arrivées à un tel dégoût et une telle difficulté à vivre qu’elles n’ont rien à perdre », ajoute l’historien.

    Selon un sondage Odoxa diffusé jeudi, une courte majorité des personnes interrogées (52 %) continue à souhaiter la poursuite du mouvement quand elles étaient les deux tiers (66 %) mi-novembre. Les pouvoirs publics s’attendaient cependant à un regain de la mobilisation samedi. Cette dernière a également donné des idées aux enseignants des « stylos rouges » qui se sont eux aussi organisés via les réseaux sociaux et en dehors des syndicats pourtant bien implantés dans leur profession.

    « Un des éléments de force des personnes mobilisées et qui le font pour la première fois, c’est que, contrairement à des militants syndicaux habitués à la défaite et à la résignation, elles acceptent moins facilement de rentrer chez elles », relève Baptiste Giraud. A l’image de ce qui peut se passer lors de grèves longues, des solidarités collectives se sont créées entre les protestataires, qui ont pu permettre à certains de sortir de leur isolement. « Ça produit un encouragement à continuer, souligne le sociologue. Une fois que vous êtes engagés très longtemps, abandonner sans avoir obtenu ce que vous jugez comme un minimum, c’est très coûteux. Ça devient le carburant de la mobilisation. » Autant de mauvaises nouvelles pour un exécutif affaibli.

  • Pour découvrir comment au nom de l’art, on défend une politique froidement managériale :
    http://jefklak.org/tout-va-bien-au-theatre-de-la-commune

    Tout va bien au théâtre de la Commune
    Enquête sur la grève des salarié·es du théâtre de la Commune d’Aubervilliers

    Par Jean-Marie Mignon et Michel Demoor

    Que se passe-t-il au théâtre de la Commune à Aubervilliers ? Quelles sont les raisons de la grève longue de plus de deux mois, huée par le philosophe Alain Badiou ? Harcèlement des syndiqué·es, départ de plus de la moitié de l’équipe permanente, humiliations et menaces… Tout est bon pour mener à bien le projet artistique de Marie-José Malis. Restée assez discrète, cette grève est pourtant révélatrice de l’état d’esprit de certain·es artistes-dirigeant·es d’établissements culturels publics aujourd’hui. Au nom de l’art, on y défend une politique managériale digne des pires ténors du CAC40. Un document confidentiel, le CDNLeaks, en téléchargement in extenso ci-dessous, et une longue enquête menée depuis le début de la grève montrent le niveau de contamination néolibérale d’un lieu historique du théâtre populaire. Mesdames et messieurs, demandez le programme !

    #grève #luttes #CDN #theatre #art #culture #Aubervilliers #commune

  • Débordements sur Papier - Ulule

    https://fr.ulule.com/debordements-revue

    Ce premier numéro papier de la revue Débordements sera en grande partie consacré au travail de David Simon. Ancien journaliste pour le Baltimore Sun, auteur de deux enquêtes magistrales consacrées à l’Amérique urbaine (Homicide : A Year in the Killing Streets et The Corner : A Year in the Life of an Inncer-City Neighborhood, co-écrit avec Ed Burns), il a été le showrunner de The Wire, série généralement considérée une des meilleures de l’histoire de la télévision.

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    L’édito :

    Edito #4 - Débordements
    http://www.debordements.fr/tigres-de-papier

    u commencement, il y avait quelques ami.e.s autour d’une table de salon – ainsi que toutes sortes de choses à boire et à grignoter.

    Au commencement, il y avait le projet, vague, de créer une « revue en ligne ». Une de plus ? Oui, mais nous étions suffisamment ignorants de ce qui existait pour ne pas nous en soucier. Débordements, puisque ce serait son nom, croiserait des pratiques d’écriture, des rapports au cinéma, des temporalités ; et, aussi bien, les juxtaposerait, les opposerait peut-être. De l’université à la critique, de la critique à l’université – ces champs auxquels nous appartenions à peine étaient autant des points d’arrivée que de départ. Quelques rubriques, aux noms élémentaires : « critique », « recherche », « traduction », « entretien »,... Sur la page d’accueil, une mosaïque permettrait d’avoir un aperçu des dernières publications – composant ainsi une image en mouvement de notre travail.

    Nous n’avions qu’une certitude : il fallait aller voir ailleurs. Sortir de la fac pour se risquer à l’exercice de la critique. Sortir de France pour voir ce qui s’écrivait dans d’autres langues. Sortir du cinéma pour aller voir comment il entrelaçait ses puissances avec la vidéo, la bande dessinée, Internet, la photographie... Certains chantiers sont restés en plan. D’autres se sont développés tant bien que mal – avec les moyens du bord.

    A travers les six textes qui le constitue, écrits par des critiques de cinéma (Gabriel Bortzmeyer, Jean-Marie Samocki, Raphaël Nieuwjaer), des historiens (Sophie Wahnich), des autrices-traductrices (Emilie Notéris) ou des universitaires (Dork Zabunyan, sous réserve), ce dossier permettra de ressaisir le cheminement et les modulations d’une oeuvre d’une grande cohérence et d’une ampleur exceptionnelle. Avec une attention égale portée aux mini-séries (The Corner, Generation Kill, Show Me a Hero) et aux séries (The Wire, Treme, The Deuce), il constituera à notre connaissance la seule monographie consacrée à un auteur de télévision.❞

    #revue #nouvelle_publications #débordements

  • Affaire Benalla-Macron : ce que révèle l’affaire sur la mixité dans l’administration - Terrafemina
    http://www.terrafemina.com/article/affaire-benalla-macron-ce-que-revele-l-affaire-sur-la-mixite-dans-l-administration_a344160/1

    Ce mardi 24 juillet, le JT de France 2 a largement parlé de l’affaire Benalla : les auditions du jour devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, les dernières infos sorties à son propos, l’absence de réaction du président Macron... Dans l’un des sujets, les journalistes de la chaîne ont fait un récapitulatif de la galaxie de personnes qui sont partie prenante dans ce scandale. Le journal Le Monde a aussi fait un beau graphique pour tout nous expliquer. On compte bien évidemment le principal protagoniste Alexandre Benalla et Emmanuel Macron, mais aussi :

    Gérard Colomb, le ministre de l’Intérieur, son directeur de cabinet Sébastien Fratacci et son chef de cabinet Jean-Marie Girier.

    Le préfet de police de Paris Michel Delpuech et son subordonné, le contrôleur général Laurent Simonin (accusé d’avoir organisé la venue de Benalla sur la manifestation le 1er mai sans prévenir Delpuech), mais également Jean-Yves Hunault et Maxime Creusat, respectivement commandant chargé de la liaison entre la préfecture et l’Élysée et commissaire de police, tout les deux mis en examen pour avoir transmis la vidéo surveillance des faits.

    Le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron : Patrick Strzoda, qui suspend Benalla deux semaines et qui prévient le secrétaire général de l’Elysée, un proche du président : Alexis Kholer.

    le chef de cabinet d’Emmanuel Macron : François-Xavier Lauch, le supérieur hiérarchique direct d’Alexandre Benalla.

    Laurent Hottiaux, le conseiller « intérieur et justice » d’Emmanuel Macron qui prévient par téléphone Michel Delpuech dès le 2 mai des agissements de Benalla. On compte aussi Vincent Caure, le conseiller réseaux sociaux d’Emmanuel Macron qui a repéré la vidéo scandale le 2 mai.

    Vincent Crase, le chargé de sécurité de La République en Marche.

    Reportage du 20h de France 2 sur les hommes autour de l’affaire Benalla

    Mais pas besoin de graphique pour comprendre une chose. Rien ne vous choque ? Tous les protagonistes de cette histoire sont des hommes. A l’exception près, Marie-France Monéger-Guyomarc’h, directrice de l’inspection générale de la Police nationale, la fameuse « police des polices ».

    Une absence de mixité effarante et qui n’a pas manqué de faire réagir l’ex-députée Cécile Duflot, actuellement à la tête d’Oxfam France, sur Twitter :

    Nous aussi, on se fait la réflexion. L’absence de cette belle égalité femmes-hommes tant vantée par Emmanuel Macron (qui promettait d’en faire la grande cause de son quinquennat), nous saute aux yeux dans toute les sphères de son entourage. Le milieu de la police est connu pour être masculin, mais ce n’est pas que la police. Toute la galaxie des personnes des cabinets qui naviguent autour de la présidence et du ministère de l’Intérieur sont des hommes.

    Tenez-vous bien : dans la haute fonction publique, 72% des postes sont occupés par des hommes. Bel exemple que l’État donne à la société civile. Sauf que la parité, cela n’est pas beau que sur le papier glacé des rapports RSE ou dans les coquilles vides des labels égalité. Il faut que cela soit effectif dans la réalité.

    Autre chiffre frappant datant de 2011 et fournis par l’Institut Montaigne : dans l’administration publique, 51% des agent·e·s sont des femmes et elles ne sont que 16 % à des postes de direction.
    Une obligation de recrutement bien faible

    Comme le rapporte Le Monde dans un article de décembre 2017, selon le Journal officiel du 18 septembre, l’équipe d’Emmanuel Macron à l’Élysée comptait 53 personnes, dont 36 hommes et 17 femmes. « Parmi les douze conseillers directement nommés auprès de la présidence (les autres sont rattachés au cabinet), une seule femme, la secrétaire générale adjointe, Anne de Bayser. »

    Celui qui n’était pas encore président avait aussi promis la nomination d’une femme à Matignon et d’une présidente à l’Assemblée nationale. On sait ce qui est advenu par la suite. Le secrétaire d’État chargé des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, avait alors eu cette phrase : « Les recrutements ne se font pas en fonction des sexes mais de la qualité des personnes, et il y a un objectif qui est celui de la parité »

    Argument éculé auquel nous pouvons répondre grâce à l’aide de la grande Françoise Giroud : « La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente. »

    Tout ne va malheureusement pas changer du jour au lendemain. Cela tombe bien, parce que depuis une loi de 2012, les administrations sont obligées d’embaucher 30 % de femmes parmi les personnes nommées pour la première fois. Aujourd’hui, en lissant les différents ministères, on atteint le mirobolant 33 %.

    Une lettre ouverte des femmes de l’administration laissée lettre morte

    Le ministère de la Justice est l’avant-dernier cancre du gouvernement avec 20 % de nominations féminines. Interrogée par France 2 en janvier 2018, Françoise Lebon-Banchard, présidente de l’association Femmes et Justice, dénonçait cette situation : « Ce que je peux dire, c’est qu’il y a des femmes de qualité qui méritent des hauts postes. Il y a des femmes qui se sont préparées, qui sont compétentes mais malheureusement, on ne les voit pas. »

    Dans une lettre ouverte en début d’année, les réseaux féminins de l’administration avaient interpellé Emmanuel Macron sur le sujet : « Force est de constater que, malgré les annonces faites dans les premiers mois de votre quinquennat, que les réseaux féminins saluent, l’inquiétude prédomine sur la place des femmes dans le pilotage de l’État, sur leurs parcours professionnels et sur la lutte contre les stéréotypes, le sexisme et le harcèlement sexuel. »

    Elles ajoutent : « Le portage politique de ce sujet par vos ministres régresse par rapport à la mandature précédente. La composition de leurs cabinets en témoigne, les nominations aux postes de responsabilité également. » Elles se désolaient notamment des « mécanismes d’éviction des femmes au cours de leur vie » de l’administration, proposant une modernisation de l’organisation du travail pour qu’hommes et femmes puissent « mieux articuler leur vie professionnelle et leur vie personnelle. »

    Loin de nous l’idée de penser que si cela avait été des femmes, les dysfonctionnements autour de l’affaire d’Alexandre Benalla auraient été plus minimes. Si elles sont capables de grandes choses, les femmes foirent (parfois) aussi bien que les hommes.

  • Le Printemps de Prague vu par Jiří Pelikán | Radio Prague

    https://www.radio.cz/fr/rubrique/histoire/le-printemps-de-prague-vu-par-jiri-pelikan

    C’est le cinquantenaire du coup de Prague, et Jean-Marie Chauvier me transmet un lien très intéressant et nous explique :

    Prague 1968 ; cinquante ans ; le 21 août, date anniversaire de l’invasion de la tchecoslovaquie par les troupes sovietiques et leurs allies du pacte de Varsovie.

    Mais avant ce dénouement dramatique, il y eut un mouvement culturel depuis le debut des années soixante, et, depuis janvier 1968, la politique de democratisation lancée par le parti communiste tchécoslovaque et sa nouvelle direction, sous la conduite d’alexandre dubcek.

    c’est ce dont parle, dans le document sonore exceptionnel ci-après, l’un des animateurs de ce printemps de prague : Jiri Pelikan.

    Il fût un grand ami ; avec lui, nous avons fondé en Belgique les comités « tchecoslovaquie » (1973) puis « du premier mai » (1977), pour une solidarite des gauches avec les communistes victimes de la « normalisation » et l’ensemble des dissidents democratiques de l’est en lutte pour leurs droits et libertes. c’était au XXe siècle...

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    Cinquantenaire oblige, l’année 1968 est partout à l’honneur. En Tchécoslovaquie, c’est une année cardinale, celle qui voit la relative libéralisation entamée depuis le début de la décennie éclore dans le Printemps de Prague et celle aussi de l’écrasement de ce mouvement avec l’invasion des troupes de Varsovie et du début de la reprise en main du pays par les communistes orthodoxes. Jiří Pelikán (1923-1999), alors directeur de la Télévision tchécoslovaque (ČST) a été un acteur et un témoin exceptionnel de ces événements. C’est à travers ses yeux que nous vous proposons de les revivre.

    #tchécoslovaquie #prague #urss #ex-urss #printemps_de_prague

  • The missing reports on herbicides in Gaza
    Amira Hass Jul 09, 2018 1:05 AM | Haaretz.com
    https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-the-missing-reports-on-herbicides-in-gaza-1.6248503

    So we’re destroying Palestinian crops with our spraying? What’s new here, shrugs the average Israeli and clicks to another channel

    As I was working on my article about Israeli herbicide spraying in Gaza, I learned that 1948 refugees from the village of Salama are living in the village of Khuza’a. They are farmers, much as their parents and grandparents were. Back then, they grew citrus fruit, bananas and grains, and sold their crops in Jaffa as well as in Jewish communities.

    We tend to associate Palestinian refugees with the refugee camps. But sometimes you get to meet some who, even in exile from their village, have managed to maintain the same type of life and livelihood – that is, to work and live off the land in the West Bank and even Gaza. The Al-Najjar family in Khuza’a is one such family.

    Together with his father, Saleh al-Najjar, 53, works 60 dunams (about 15 acres) of land that they are leasing in Khuza’a. They employ three laborers, and Saleh says the five of them work 12 hours a day.

    By working the land they maintain continuity, despite being refugees and having lost the lands of Salama – where Israel built Kfar Shalem. Israel, meanwhile, maintains the continuity by damaging their sources of income and their health. When people say the Nakba never ended, the Najjar family can be cited as another example. One of the millions.

    Over the past four years, the Najjars – like hundreds of other farming families in the eastern part of the Gaza Strip – have learned to fear also small civilian aircraft.

    In spring and fall, and sometimes in winter too, for several days the planes appear in the mornings, flying above the separation fence. But the contrails they emit are borne westward with the wind, cross the border and reach the Gazan fields. From seeing their wilted crops, the farmers have understood that the planes are spraying herbicides.

    The fear of these crop dusters is even greater than of the Israeli armored vehicles that every so often trample all the vegetation west of the separation fence – because the herbicides reach further, seep into the soil and pollute the water. Crops up to 2,200 meters (7,220 feet) west of the border fence are affected by the spraying, says the Red Cross. The crops 100 to 900 meters away were totally destroyed. The irrigation pools located a kilometer away were contaminated.

    The Palestinian reports about Israeli crop spraying destroying Gaza agriculture were first heard in late 2014. A figment of the imagination? In late 2015, the Israel Defense Forces spokesperson confirmed to the 972 website that crop spraying was taking place. The Al Mezan Center for Human Rights, an organization in Gaza, sent soil samples for laboratory testing. The army did not tell it what was being sprayed.

    Spraying of herbicides intended to destroy crops is not the sort of thing the IDF Spokesperson’s Unit or the Coordinator of Government Activity in the Territories is happy to talk about or volunteer information on. Nor is it the kind of report that concerns Israelis much, not on social media or as a common subject of conversation in Israeli homes.

    “So we’re destroying Palestinian crops with herbicide spraying – what else is new? We did the same thing to the Bedouin crops in the Negev (before the High Court of Justice outlawed it following a petition by Adala) and with the lands of Akraba in the 1970s. If our fine young men have decided to do it, it must be necessary,” shrugs the ordinary Israeli before clicking to the next channel. That is why I’m trying to return to the previous channel.

    The IDF’s Gaza Division decides; the Defense Ministry pays the civil aviation companies to do it. The seared spinach fields and the withered parsley plants prey on my mind. Also, I think about the children of these pilots: Do they know the wind carries the chemicals their daddy sprayed, and that another daddy can’t buy his kids shoes and other things because of the crops that were destroyed due to it?

    Asked to comment, the Defense Ministry says: “The spraying is carried out by properly authorized companies in accordance with the 1956 law regarding the protection of plants.” It’s true that the two civilian companies that fly crop dusters above the border fence – Chim-Nir and Telem Aviation – are recognized professionals in the field. The Defense Ministry also says: “The crop dusting is identical to that which is done throughout Israel.”

    Whoever wrote that sentence is either demeaning the intelligence of his Israeli readers, or confident that they will take his word for it and not be concerned. Both are correct.

    The Defense Ministry only revealed what the “identical” herbicides being used are in response to an inquiry from Gisha, the Legal Center for Freedom of Movement, based on the freedom of information law. The chemicals are glyphosate, oxyfluorfen and diuron.

    Despite the numerous findings about the environmental and health hazards posed by glyphosate, it is still in use in Israel. But the Defense Ministry spokesperson ignores the fact that even with all the debate about how harmful these substances are to the environment and to people’s health, their purpose is to help safeguard farmers’ livelihoods – not to destroy their crops, as we are doing in Gaza.

    The IDF and the Defense Ministry know these sprayed chemicals don’t recognize borders. The systematic damage to Palestinian crops through spraying is not an accident. It is deliberate. Another form of warfare against the health and welfare of Palestinians, and all under the worn-out blanket of security.

    #GAZA #herbicides

    • La guerre agricole ou comment Israël se sert de substances chimiques pour tuer les récoltes à Gaza
      Amira Hass | Publié le 6/7/2018 sur Haaretz | Traduction : Jean-Marie Flémal
      http://www.pourlapalestine.be/la-guerre-agricole-ou-comment-israel-se-sert-de-substances-chimiques

      Les photographies de véhicules blindés de l’armée déracinant et broyant arbres et végétation dans la bande de Gaza ne sont pas étrangères, aux yeux des Israéliens, mais ce qu’ils savent beaucoup moins, c’est que, depuis 2014, des champs palestiniens sont également détruits via l’usage d’herbicides déversés depuis les airs – comme cela a d’abord été publié sur le site internet 972. Officiellement, la pulvérisation ne se fait que du côté israélien de la clôture mais, comme en ont témoigné des fermiers palestiniens de l’autre côté, avec confirmation de la Croix-Rouge, les dégâts qui en résultent peuvent être perçus très loin dans le territoire palestinien même.

      « La pulvérisation par les airs n’est effectuée que sur le territoire de l’État d’Israël, le long de l’obstacle sécuritaire à la frontière de la bande de Gaza », a fait savoir le ministère de la Défense à Haaretz. « Elle est effectuée par des sociétés d’épandage munies d’une autorisation légale, en conformité avec les dispositions de la Loi sur la protection des plantes (5716-1956) et les réglementations qui en découlent, et elle est identique à la pulvérisation aérienne effectuée partout dans l’État d’Israël. »

      Le porte-parole des FDI 1 a déclaré : « L’épandage est réalisé à l’aide du matériel standard utilisé en Israël et dans d’autres pays ; cela provoque un dépérissement de la végétation existante et empêche les mauvaises herbes de pousser. L’épandage s’effectue près de la clôture et ne pénètre pas dans la bande de Gaza. »

      Toutefois, le matériel standard utilisé en Israël a pour but d’aider les fermiers à faire pousser leurs cultures de rapport. À Gaza, il les détruit.

  • ON SE FOOT DE NOTRE GUEULE !

    Les supporters, pourtant minoritaires, ont envahi le cœur de la cité en s’octroyant tous les droits, s’accaparant toute l’attention, envahissant tout l’espace. Pour les matchs internationaux, tout semble autorisé aux insupportables supporters à condition qu’ils se conforment aux vociférations et gesticulations qui sont propres à leur rôle. Cette ivresse passagère refonde et renforce une identité nationale en décrépitude. Toute la lourdeur des conflits de la société est ainsi détournée et focalisée sur le concurrent qu’il faut battre et éliminer, l’adversaire étranger qu’il s’agit d’écraser.

    À ce niveau de compétition, le sport n’est plus un amusement d’enfant, mais un business intransigeant. Il s’agit toujours d’une épreuve difficile où la concurrence est féroce et dont le seul but est de gagner sur les autres, la victoire à tout prix. L’équipe gagnante est une entreprise qui fait des affaires, la compétition est son marché, les matchs des opportunités et l’adversaire une menace. Sa stratégie est d’éliminer la menace.

    De partout le sport est présenté comme une évidence, une activité naturelle positive. "Le sport est l’impensé autant que l’incritiqué des temps contemporains" (Robert Redecker, Le sport contre les peuples, 2002). Ce qui nous conditionne n’est jamais perçu comme tel. Notre aliénation ne nous est pas perceptible.

    Le sport a toujours été l’activité préférée développée par les dictatures et les fascistes, « au point de devenir un élément constitutif indispensable de ces régimes » (Jacques Ellul). L’institution sportive est un appareil efficace qui répand massivement une idéologie réactionnaire, " le paradigme de l’idéologie fasciste" (Michel Caillat). On y retrouve la hiérarchisation, la sélection de l’élite, l’obsession de la pureté, la mobilisation de masse, l’omniprésence de la propagande, la glorification de la jeunesse, le culte des forts et de la virilité, l’exaltation de l’effort, l’apologie de la souffrance, la diabolisation de la fainéantise, l’idolâtrie du surhomme, l’exacerbation des passions chauvines, nationalistes et racistes.

    Le sport n’est pas un jeu, mais une activité physique fortement réglementée basée sur l’effort, le renoncement au plaisir, le travail, le rendement, la compétition, le record, le dopage et l’absolue nécessité de la victoire. Le corps du sportif mercenaire est chosifié, transformé en chair à record, en marchandise compétitive, encaserné et drogué. Cette compétitivité sportive fonctionne à l’image du système marchand. "Le sport reflète le fondement des rapports de production capitalistes ainsi que leurs principes structurels de fonctionnement. À travers lui, l’idéologie dominante est perpétuellement et sournoisement distillée à haute dose : individualisme, apologie de la compétition, du rendement et du dépassement de soi, mythe du surhomme et de la croissance ininterrompue des performances” (Michel Caillat, Le sport n’est pas un jeu neutre et innocent, 2008). À l’image du sport, le moteur même de la survie sociale d’aujourd’hui est construit sur la guerre des uns contre les autres, seul contre tous. La loi de la compétition est le dogme de cette société. La compétition est une nuisance sociale où l’autre devient un obstacle à supprimer, l’ennemi à vaincre, où il s’agit de gagner en fabriquant des perdants.


    “L’idée selon laquelle, dans chaque secteur, dans chaque discipline, il faut qu’il y ait un premier, un deuxième et un troisième est une aberration. La compétition, c’est la volonté d’être meilleur qu’autrui, de le dépasser. Quitte à tout faire pour le détruire. Dans le domaine du sport, la compétition engendre le dopage, les pots-de-vin. Elle transforme des êtres humains en une nouvelle espèce, intermédiaire entre les humains et les monstres” (Albert Jacquard, Je suis absolument contre la compétition, L’Express-l’Expansion le 12/09/2013).
    On a besoin des autres pour se construire. C’est la différence de l’autre qui enrichit mon évolution dans la société en la rendant plus complexe. Ce sont les autres qui me font exister. "Je suis les liens que je tisse" (Albert Jacquard, Éloge de la différence, 1981).
Quand on est en compétition on ne tisse plus de liens on les détruit. Toute compétition est un suicide social, une entreprise de déconstruction où les gagnants sont les plus conformistes et les plus antisociaux, car ils détruisent ce qui nous relie les uns aux autres.

    Nous survivons dans le culte de la performance individuelle, où l’on doit se prendre soi-même comme une marchandise à promouvoir sur le marché des apparences. Il faut soigner son image, se montrer à son avantage, être visible et reconnu. Ce “chacun pour soi” incite à mettre la pression sur les autres pour se mettre en avant. La présence de l’autre est alors vécue comme un danger. Tout le monde ment, magouille et fraude éperdument, l’hypocrisie et la fourberie sont devenues normalité.
Le pouvoir des uns sur les autres est partout. Il est construit sur l’élimination de la concurrence. Cette compétition, guerre sans merci, isole, réduit et conditionne les comportements. C’est une restriction arbitraire à la liberté de choisir. Elle se construit sur la règle intransigeante, celle qui s’oppose à tout changement de règles, imposant une situation conflictuelle étouffante dans une méfiance généralisée envers l’ennemi qui est partout.

    Dans cette société autoritaire, ce sont toujours les membres déviants, considérés comme anormaux, qui lui permettent d’évoluer et de ne pas se scléroser dans une uniformité immobile constituée d’interdits généralisés, sans aucune issue, dans une impasse qui lui serait fatale. C’est parce que cette société individualisée est construite sur l’isolement et la compétition, sans coopération ni sociabilité, que l’inadaptation aux règles de la normalité est le signe d’une bonne santé mentale et sociale.

    Le sport est l’opium du peuple, il n’exprime que la soumission à l’ordre établi. "Rouleau compresseur de la modernité décadente, le sport lamine tout sur son passage et devient le seul projet d’une société sans projet" (Marc Perelman, Le sport barbare, 2008).

    L’entreprise football, par son conditionnement massif, ses slogans répétitifs, son affairisme publicitaire, sa fureur nationaliste, est une servitude volontaire qui envahit tout l’espace public dans “une vaste opération de chloroformisation des consciences” (Quel Sport ? n° 30/31). L’unanimisme tapageur de cet empire affairiste et mafieux n’autorise que des comportements de supporters chauvins, spectateurs exaltés, abrutis et asservis. Cette entreprise de diversion et d’enfumage permet de dissimuler la dégradation des conditions de notre survie, et une misère sociale effrénée.


    "Derrière le matraquage footballistique de l’espace public se profilent toujours la guerre en crampons, les haines identitaires et les nationalismes xénophobes. Et derrière les gains, transferts et avantages mirobolants des stars des pelouses, promues “exemples pour la jeunesse”, se cachent les salaires de misère, le chômage, l’exclusion, la précarité et l’aliénation culture de larges fractions de la population invitée à applaudir les nouveaux mercenaires des stades comme naguère les foules romaines étaient conviées par les tyrans aux combats de gladiateurs. Le football-spectacle n’est donc pas simplement un “jeu collectif”, mais une politique d’encadrement pulsionnel des foules, un moyen de contrôle social qui permet la résorption de l’individu dans la masse anonyme, c’est-à-dire le conformisme des automates" (Jean-Marie Brohm et Marc Perelman, Le football, une peste émotionnelle, 2006).

    L’exploitation du travail, sa marchandisation est une aliénation de l’activité humaine. Le temps du non-travail, c’est-à-dire celui des loisirs et de la culture de masse est le domaine de la crétinisation volontaire, de l’automutilation librement consentie. Le sport est le pilier de cette culture qui n’en est pas une et n’est en fait que l’expression de son absence, affirmation ostentatoire de sa soumission à une conformité normalisée.

    "La saturation de l’espace public par le spectacle sportif atteint aujourd’hui des proportions démesurées. (...) Le spectacle sportif apparaît comme une propagande ininterrompue pour la brutalité, l’abrutissement, la vulgarité, la régression intellectuelle et pour finir l’infantilisation des foules solitaires" (Jean-Marie Brohm, Le spectacle sportif, une aliénation de masse, Mediapart 2013).

    Clos sur lui-même, le stade, centre et ciment de la communauté, agrégateur de solitudes, est un espace de concentration où chacun est tout le monde. C’est une masse en fusion, l’unité sonore d’un monde sourd à lui-même, l’assourdissement devenu réalité. "L’institution sportive est organiquement, incorporée au système de production capitaliste dans lequel elle s’épanouit. La diffusion et l’emprise planétaire du sport, l’olympisation du monde vont accompagner l’expansion impérialiste du système capitalisme" (Jean Marie Brohm, Le sport, l’opium du peuple, 1996).

    Le sport c’est la mort des feignasses, l’apologie de l’effort et du sacrifice, l’adoration du travail dans le respect des règles et la servitude à l’ordre en place. Le sport n’est plus que spectacle, publicité suprême du corps marchandise, image de l’adhésion totale à la marchandisation de la vie.

    Lukas Stella, juillet 2016

  • Esclavage : les révoltés de Bourbon - 7 Lames la Mer
    http://7lameslamer.net/esclavage-les-revoltes-de-bourbon-2197.html

    Pas de Spartacus noir à #Bourbon ? Pas de Toussaint Louverture ? Entre 1750 et 1848, pas moins de 19 tentatives de #rébellion d’esclaves sont recensées sur l’île. « Les formes de #révolte les plus investies seront le vol, le #marronnage, les voies de fait, et le suicide ; les esclaves « ont maronné dans la #danse » cherchant à préserver leur #identité culturelle ». Et l’#esclavage à Bourbon n’était pas plus « doux » qu’ailleurs. Hommage à Elie, Jacoto, Farla, Zannecozame, Jean-Marie, Hilarion, Morvan, et tous les autres qui se sont révoltés pour la liberté !

    #LaRéunion #liberté #esclave

  • Le réseau CANOPÉ (réseau de création et d’accompagnement pédagogique mais je suis bien infoutu de décrypter ce que signifie en clair leur logo) anciennement CNDP (centre national de documentation pédagogique) décliné en antennes régionales (CRDP) et départementales (CDDP) a l’intention de monétiser ses services en direction de ses usagers, en l’occurrence les enseignant·es.

    Canopé : Les professeurs devront payer ?
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/07/04072018Article636662873911345049.aspx

    Les enseignants doivent -ils payer pour leur formation continue ? Le bruit a fait rapidement le tour des réseaux sociaux ce week end soulevant l’indignation de nombreux enseignants : les professeurs utilisateurs des services de Canopé doivent désormais payer un abonnement de 20 euros par an. Qu’en est-il réellement ? Jean-Marie Panazol, directeur général de Canopé, explique les raisons de cette nouvelle politique tarifaire.

    https://www.reseau-canope.fr/abonnements-atelier-canope

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Canop%C3%A9_%28r%C3%A9seau%29

  • » Ramallah Protesters Demand PA to Cancel Sanctions on Gaza IMEMC News – June 11, 2018 9:36 PM
    http://imemc.org/article/ramallah-protesters-demand-pa-to-cancel-sanctions-on-gaza

    Hundreds of Palestinians held a protest in Ramallah, last night, demanding that the Palestinian Authority (PA) cancel its sanctions against Gaza, describing these measures as punitive measures against the Palestinian people in Gaza.

    The participants in the demonstration called on PA President Mahmoud Abbas and the Palestinian leadership to lift the sanctions imposed on the region, and called for the Implementation of the Palestinian National Council decisions on Gaza.

    According to Al Ray Palestinian Media Agency, the demonstration was organized by a group called “Movement for Lifting Sanctions Imposed on Gaza”, a large movement of academics, journalists, writers, artists, prisoners, activists and citizens who decided to break the silence toward measures imposed by the Palestinian Authority on the Gaza Strip since March of 2017, in addition to ending the Palestinian division and achieving reconciliation.

    #AP

  • Glyphosate retrouvé dans du miel : des apiculteurs portent plainte contre Bayer
    Le Monde.fr avec AFP | 08.06.2018 à 12h02
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/06/08/glyphosate-retrouve-dans-du-miel-des-apiculteurs-portent-plainte-contre-baye

    Après la découverte de glyphosate dans le miel d’un de ses adhérents, le syndicat L’Abeille de l’Aisne a porté plainte mercredi 6 juin contre Bayer, qui vient de boucler le rachat de Monsanto, a-t-on appris vendredi 8 juin de sources concordantes.

    Le syndicat, qui réunit deux cents apiculteurs pour la plupart amateurs, a reçu l’alerte d’un de ses membres qui vend ses excédents au groupe Famille Michaud Apiculteurs, le plus gros acteur du miel en France, notamment avec sa marque Lune de Miel. « Lorsqu’ils reçoivent le miel, ils le font systématiquement analyser et là ils ont trouvé du glyphosate », explique Jean-Marie Camus, président de L’Abeille de l’Aisne, confirmant une information du quotidien Le Parisien-Aujourd’hui en France.