person:jean-paul delahaye

  • Après le détournement de la reconnaissance automatique d’images par #deep_learning, la même chose pour le son…
    (vu via la chronique de Jean-Paul Delahaye dans Pour la Science, n°488 de juin 2018, Intelligences artificielles : un apprentissage pas si profond_ qui traite des images (déjà vues ici) mais aussi du son)

    [1801.01944] Audio #Adversarial_Examples : Targeted Attacks on Speech-to-Text
    https://arxiv.org/abs/1801.01944

    Nicholas Carlini, David Wagner

    We construct targeted audio adversarial examples on automatic speech recognition. Given any audio waveform, we can produce another that is over 99.9% similar, but transcribes as any phrase we choose (recognizing up to 50 characters per second of audio). We apply our white-box iterative optimization-based attack to Mozilla’s implementation DeepSpeech end-to-end, and show it has a 100% success rate. The feasibility of this attack introduce a new domain to study adversarial examples.

    le pdf (technique) en ligne, sa présentation le 24 mai au IEEE Symposium on Security and Privacy
    (vers 9:00 les exemples audio,…)
    https://www.youtube.com/watch?v=Ho5jLKfoKSA

    ou comment faire interpréter par Mozilla’ DeepSpeech :

    most of them were staring quietly at the big table

    en

    ok google, browse to evil.com

    ou encore, transcrire de la pure musique en paroles (bidon !)…

    Et, sur le même thème

    [1801.00554] Did you hear that ? Adversarial Examples Against Automatic Speech Recognition
    https://arxiv.org/abs/1801.00554

    Moustafa Alzantot, Bharathan Balaji, Mani Srivastava

    Speech is a common and effective way of communication between humans, and modern consumer devices such as smartphones and home hubs are equipped with deep learning based accurate automatic speech recognition to enable natural interaction between humans and machines. Recently, researchers have demonstrated powerful attacks against machine learning models that can fool them to produceincorrect results. However, nearly all previous research in adversarial attacks has focused on image recognition and object detection models. In this short paper, we present a first of its kind demonstration of adversarial attacks against speech classification model. Our algorithm performs targeted attacks with 87% success by adding small background noise without having to know the underlying model parameter and architecture. Our attack only changes the least significant bits of a subset of audio clip samples, and the noise does not change 89% the human listener’s perception of the audio clip as evaluated in our human study.

    avec un tableau de sons bricolés pour leur faire dire ce qu’on veut (ou presque)
    (les messages trompeurs sont très bruits, contrairement aux exemples précédents)

    Adversarial Speech Commands
    https://nesl.github.io/adversarial_audio

  • Elèves : le système D des profs contre la pauvreté (Libération)
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/26/eleves-le-systeme-d-des-profs-contre-la-pauvrete_1612703

    Nous sommes en 2017, dans la sixième puissance économique mondiale. Dans notre pays, un enfant sur cinq vit dans une famille pauvre. Et un sur dix (soit 1,2 million d’enfants) est dans une situation d’extrême précarité. L’école est un refuge pour ces enfants. Un rapport de 1992 alertait déjà sur la situation. En mai 2015, pendant que les politiques et intellectuels s’écharpaient sur la réforme du collège (le latin et les classes bilangues), l’inspecteur général Jean-Paul Delahaye publiait un pavé de 200 pages intitulé « Grande pauvreté et réussite scolaire ».

    #éducation #pauvreté #inégalités

  • L’électricité des crypto-monnaies Blogs Pour la Science - scilogs. - 18.10.2017 - Jean-Paul Delahaye
    http://www.scilogs.fr/complexites/lelectricite-crypto-monnaies

    Le fonctionnement des principales crypto-monnaies provoque une dépense électrique considérable. Quelles conséquences pour leur avenir ?
    . . . . .
    Le coût électrique du réseau
    Un point est cependant gravement inquiétant : le réseau informatique qui permet le fonctionnement des échanges de bitcoins et leur sécurisation brûle une quantité importante d’énergie électrique. Elle est évaluée par le site spécialisé Digiconomist à 21 TWh (16-10-2017) par an, ce qui est correspond à la dépense électrique annuelle de plus 1,94 million de foyers américains, ou encore à 0,10 % de toute la production électrique mondiale.

    Cette quantité d’énergie brûlée par le réseau est appelée prochainement à croître. Un raisonnement économique simple que nous allons détailler plus loin montre en effet que la dépense électrique du réseau est proportionnelle au cours du bitcoin avec un délai d’ajustement de plusieurs mois pour que les investissements de rattrapage se mettent en place quand le cours augmente (une sorte d’inertie). Comme le cours du bitcoin a récemment beaucoup progressé  il a été multiplié par plus de 8 en un an , l’ajustement de consommation lié au cours actuel n’a pas totalement eu lieu et se fera en multipliant la consommation électrique du réseau actuelle par deux au moins dans les prochains mois. C’est une certitude... sauf si le cours du bitcoin s’écroule.

    On aboutira alors à une consommation du réseau informatique du bitcoin d’au moins 40 TWh par an, équivalente à celle d’un pays comme le Pérou ou la Nouvelle Zélande ou encore à presque 10% de la dépense électrique Française qui a été de 468 TWh en 2015.
    Aujourd’hui 16-10-2017 le bitcoin dépense 21,03 TWh. (Digiconomist).

    En 2015, la Suisse a dépensé 62,1 TWh, le Portugal 49,8 TWh, la France 468,4 , le Pérou 42,9, la Nouvelles-Zélande 41,4. International Energy Agency Energy Statistics 2017 page 60 et suivantes


    Les optimistes et les pessimistes
    Les évaluations que j’ai mentionnées sont approximatives car il est impossible de savoir dans le détail qui dépense de l’électricité et combien pour l’extraction de nouveaux bitcoins. Voir l’annexe 2 plus bas qui explique les difficultés de cette évaluation.

    Deux camps s’affrontent pour cette évaluation. Il y a d’une part un camp peut-être un peu pessimiste qui arrivent aux chiffres élevés que je mentionne. Le site internet Digiconomist est le plus sérieux représentant de ce camp qui exprime une inquiétude et finalement de la méfiance vis-à-vis des crypto-monnaies dont l’empreinte écologique semble déraisonnable. Un autre camp plus optimiste arrive à des chiffres en gros deux fois plus faibles. Son représentant le plus précis est Marc Bevand. Quels que soient les bons chiffres, il est certain qu’il y a une dépense importante d’électricité, qui même en considérant les évaluations des optimistes établit que le fonctionnement du réseau bitcoin brûlera bientôt l’équivalent d’au moins 5% de la dépense électrique de la France, et que cette dépense ira en croissant si l’intérêt pour les crypto-monnaies de type bitcoin se confirme et que leurs cours montent ! En prenant en compte les autres monnaies cryptographiques analogues au bitcoin, il faut doubler l’évaluation optimiste et donc c’est bien au minimum l’équivalent de 10% de la production française que les monnaies cryptographiques vont consommer... en attendant bien plus.

    Le raisonnement qui prouve l’inévitable dépense
    Pour inciter à ce que des acteurs participent à la gestion et à la surveillance du réseau bitcoin — c’est ce qui permet son fonctionnement sans autorité centrale de contrôle —, un système de rémunération a été prévu dès sa conception en 2008 par le mystérieux Satoshi Nakamoto. La rémunération des nœuds du réseau qui le font fonctionner est faite en leur attribuant de nouveaux bitcoins créés périodiquement selon un programme fixé une fois pour toutes : 12,5 bitcoins sont émis toutes les 10 minutes. Ces nouveaux bitcoins ainsi que des commissions liées aux transactions (environ 1 bitcoin le 16-10-2017) qui s’ajoutent aux 12,5 bitcoins ne sont pas répartis entre tous les nœuds mais attribués à un seul nœud du réseau à la suite d’une compétition entre eux. Le concours consiste à résoudre un problème de nature mathématique. Le problème est tel qu’on a d’autant plus de chances de le résoudre en premier — donc de gagner les 12,5 bitcoins émis et les commissions liées aux transactions — qu’on est capable de calculer rapidement une fonction dénommée SHA256. Ceux qui participent à ce concours sont dénommés « les mineurs », par analogie avec les mineurs dans une mine d’or. Ils souhaitent bien sûr augmenter leur probabilité de gagner et se sont donc trouvés pris dans une course, chacun essayant d’avoir une capacité à calculer la fonction SHA256 aussi grande possible, représentant un pourcentage aussi grand que possible de la capacité totale du réseau, puisque c’est ce pourcentage qui fixe leurs revenus.
    Dans un premier temps les calculs de la compétition se faisaient en utilisant des machines courantes et même sur des ordinateurs de bureau ou de cartable. Certains participants ont rapidement compris que les cartes graphiques étaient plus efficaces, c’est-à-dire dépensaient moins d’électricité pour calculer la fonction SHA256. Ils les ont donc utilisés massivement. Rapidement encore, un second pas a été franchi en concevant et en fabriquant des puces spécialisées ASIC (Application-specific integrated circuit) qui calculent la fonction SHA256 et ne font rien d’autre. Aujourd’hui, ceux qui participent à la course au calcul du SHA256 ne sont compétitifs qu’en utilisant de telles puces ASIC qui sont fabriquées par millions et sont perfectionnées d’année en année. Le minage de bitcoins est devenu une industrie, d’ailleurs à 80% localisée en Chine.

    La puissance totale du réseau mesurée par sa capacité à calculer des SHA256 est aujourd’hui colossale. Dix milliards de milliards de calculs de SHA256 (16-10-2017) sont effectués chaque seconde environ (voir ici). Le coût électrique de ce fonctionnement est bien sûr important et à moyen terme  c’est-à-dire en quelques mois  il s’égalise avec un certain pourcentage de la valeur des bitcoins émis et des commissions associées aux transactions.

    Le raisonnement justifiant cette affirmation est simple : lorsque les coûts des systèmes de minage sont supérieurs à ce qu’ils rapportent on cesse de les utiliser ; lorsqu’on sait en faire dont le coût de fonctionnement est inférieur à ce qu’ils font gagner, de nouvelles "mines à bitcoins" se créent puisqu’il y a de l’argent à gagner. La logique de ce système est comparable à celle de l’exploitation des mines d’or : lorsque le cours de l’or baisse, certaines mines d’or ne sont plus rentables, on les ferme ; lorsque le cours monte, des gisements inexploités deviennent intéressants et on y ouvre de nouvelles mines, en même temps que certaines mines qui avaient été fermées sont remises en exploitation. Ces ajustements ne sont pas immédiats, mais en quelques mois par l’implacable logique économique de la recherche du profit se produit un nouvel équilibre entre le coût d’extraction et les gains qu’on en tire.

    Le coût électrique n’est pas le seul coût de la course au calcul de la fonction SHA256 car il faut acheter les puces spécialisées, mettre en place les mines à bitcoins qui sont aujourd’hui de véritables usines composés de plusieurs bâtiments et employant des ouvriers et techniciens par dizaines. On évalue que la consommation électrique représente un pourcentage assez stable du coût de fonctionnement et d’amortissement de ces mines numériques de l’ordre de 50 %. Et donc que l’électricité dépensée est après égalisation entre le coût et le gain (comme pour les mines d’or) de l’ordre de 50% de ce que rapportent les bitcoins créés et les commissions.

    Les optimistes et les pessimistes se disputent principalement sur ce pourcentage difficile à évaluer. C’est d’ailleurs le désaccord sur sa valeur qui explique pour l’essentiel les chiffres contradictoires obtenus entre les deux camps : les optimistes utilisent la valeur 30% ou moins, les pessimistes utilisent 60%, parfois plus. Au final entre les optimistes et les pessimistes on a donc un résultat variant du simple au double, comme nous l’avons déjà indiqué.

    Mais quelle que soit la valeur retenue, il résulte de cette implacable logique économique que plus le cours du bitcoin est élevé plus il y a d’électricité dépensée par ceux qui veulent s’approprier les bitcoins émis et les commissions associées aux transactions. Pour des raisons économiques incontournables, la dépense électrique du réseau bitcoin est donc proportionnelle au cours du bitcoin. Si le bitcoin prend de la valeur, le coût électrique du fonctionnement de son réseau augmente proportionnellement dans les mois qui suivent. De même d’ailleurs s’il baisse, le coût électrique baisse.

    Précision pour être complet que ce raisonnement n’est valable que pendant les périodes où l’émission de nouveaux bitcoins est stable. Or le protocole d’émission des bitcoins, fixé en 2008, a prévu que cette émission est divisée par deux tous les quatre ans. Elle a été divisée par deux le 9 juillet 2016 (passage de 25 à 12,5), elle le sera en 2020 et passera de 12,5 à 6,25 bitcoins par tranche de 10 minutes. Il faudrait donc intégrer dans les prévisions à long terme de la dépense électrique du réseau une division par deux de la dépense électrique une fois tous les quatre ans. Cependant, il faudrait aussi intégrer dans ce calcul la prise en compte des commissions associées aux transactions qui viennent s’ajouter aux bitcoins émis par le protocole et contribuent aussi à la rémunération des mineurs. Ces commissions évoluent de manière complexe, mais en gros elles augmentent en même temps que la valeur du bitcoin. Elles ont d’ailleurs été introduites par Nakamoto pour compenser la division par deux tous les quatre ans et faire qu’il y ait toujours des gens intéressés pour surveiller et faire fonctionner le réseau. On peut accepter l’hypothèse qu’en première approximation ce qu’a prévu Nakamoto se produira, ce qui signifie que dans les prévisions de dépenses électriques futures, on peut ne pas prendre en compte la division par deux tous les quatre ans, compensée par le système des commissions. Au final, on doit donc considérer qu’en ordre de grandeur, 50% des gains des mineurs sont dépensés annuellement en électricité et que cela représente et continuera de représenter 50% de la valeur des bitcoins émis annuellement aujourd’hui, c’est-à-dire 657 000 bitcoins.

    Contrôle direct des calculs mentionnés plus haut.
    Supposons un coût de 0,05 $ par KWh (utilisé par Digiconomist) et un cours de 5000 $ par bitcoin. Cela donne 657000*5000 $ = 3 285 000 000 $ par an de rémunération pour les mineurs. Il leur correspond les quantités d’électricité suivantes selon qu’on est pessimiste, optimiste ou entre les deux :
    Avec 60% [(657000*5000)/(0,05)]0,30 = 39,42 TWh par an
    Avec 30% [(657000*5000)/(0,05)]*0,30 = 19,71 TWh par an
    Avec 50% [(657000*5000)/(0,05)]*0,50 = 32,85 TWh par an

    Ce calcul retrouve à très peu près les 40 TWh par an cités plus haut comme coût électrique annuel actuel du bitcoin dans sa version pessimiste, et les 20 TWh de la version optimiste.

    Avenir impossible *
    Venons-en à l’anticipation de ce qui pourrait se produire si les objectifs des défenseurs du bitcoin étaient atteints : égaler le dollars ou l’euro.
    Aujourd’hui (16-10-2017) la valeur de tous les bitcoins en circulation est d’environ 95 milliards de dollars. C’est une forme d’argent liquide numérique. Il n’est donc pas absurde de comparer cette valeur à la valeur de tous les billets en dollars en circulation qui d’après la FED est de 1500 milliards de dollars (chiffres de décembre 2016). Pour l’euro, on a des chiffres du même ordre de grandeur. Il y a donc 16 fois plus de dollars sous forme de billets qui circulent que de dollars sous forme de bitcoins. Si le volume des bitcoins en circulation devenait en valeur équivalent aux dollars circulant sous forme de billets, il faudrait donc que son cours soit multiplié par 16. En effet les bitcoins émis représente 80% des bitcoins qui seront émis quand les 21 millions prévus par Nakamoto auront été émis. Seule l’augmentation de leur valeur unitaire du bitcoin peut amener à ce que leur total s’approche en valeur du total des billets en dollars en circulation. Une telle multiplication par 16 de la valeur des bitcoins (ou par 13 si on veut prendre en compte les 20% de bitcoins non émis) est en principe tout à fait possible puisqu’une augmentation supérieure du cours vient de se produire ces 2 dernières années.

    Cette multiplication par 16 conduirait la dépense électrique du réseau bitcoins à 320 TWh par an pour les optimistes et à 640 TWh par an pour les pessimistes, c’est-à-dire en ordre de grandeur à la consommation électrique française annuelle.

    Insistons sur le fait que le lien entre l’augmentation de la dépense en électricité et le cours du bitcoin est de nature économique et donc quasiment automatique si on ne change pas fondamentalement le protocole de fonctionnement de la monnaie cryptographique. Rien ne pourra l’arrêter sans une volonté déterminée, soit de la communauté qui en a collectivement le pouvoir mais dont ce n’est pas l’intérêt, soit des États en imposant un contrôle ou en interdisant ce type de mécanisme numérique et économique diabolique.
    . . . . .
    Quand on parle des bitcoins en circulation, qu’on les évalue à 16 millions environ et qu’on dit qu’il n’y en aura jamais plus de 21 millions parce que c’est dans le protocole de départ qu’on ne changera pas, on oublie que certains bitcoins sont perdus, car ils sont sur des comptes dont les clés ont été oubliées. Sauf à casser le système de signature utilisé par bitcoin (ECDSA, à base de courbes elliptiques), ces bitcoins perdus le sont définitivement : personne, jamais ne pourra plus les utiliser, ils sont exactement comme des billets de cent dollars qu’on aurait jetés dans un feu. Il est impossible d’évaluer précisément combien de bitcoins ont ainsi été anéantis, mais il se peut qu’ils soient assez nombreux car au début quand le bitcoin ne valait rien, on n’était pas très attentif et on se moquait d’en perdre. On en a perdu aussi à cause de pannes de disque dur, de vieilles machines jetées sans faire attention, de maladresse dans la manipulation des clefs. Si par exemple 1/3 des bitcoins émis a été perdu, il faut pour atteindre M0 ou M1 avec la valeur de ceux restants, reprendre les évaluations de l’électricité nécessaire et les augmenter de 50%. Je vous laisse faire les calculs.

    Et maintenant une remarque en faveur des optimistes. Nous avons été peut-être un peu simplificateur avec la division d’émission par un facteur deux tous les quatre ans (appelée "halving"). Nous avons supposé que les commissions associées aux transactions compensaient ces pertes de revenus pour les mineurs, ce dont personne aujourd’hui ne peut vraiment être certain. Si ce n’était pas le cas et que les commissions deviennent négligeables (hypothèse extrême en faveur des optimistes) alors l’énergie électrique nécessaire pour atteindre M0 ou M1 est plus faible que celle calculée et dépend maintenant de la date où on envisage d’atteindre ces buts. Si on veut les atteindre d’ici 2 ans pas de changement (car le prochain halving est dans plus de deux ans), si on veut les atteindre d’ici 6 ans, il faut opérer une division par deux des consommations annoncées, si on veut les atteindre d’ici 10 ans, il faut opérer une division par 4 des résultats annoncés, et ainsi de suite avec les couples :
    6 ans/facteur 2 ; 10 ans/facteur 4 ; 14 ans/facteur 8 ; 18 ans/facteur 16 ; 22 ans/facteur 16 ; 26 ans facteur 32 ; 30 ans facteur 64 ; ....

    On arrivera peut-être à des consommations électriques acceptables en attendant plusieurs dizaines d’années, mais est-il raisonnable vraiment de croire que les commissions resteront négligeables, puisque sur le long terme ce sont elles et elles seules qui assurent la rémunération des mineurs.

    Cette vision optimiste n’est pas envisageable pour ethereum puisque le système d’émission des ethers est constant (sans jamais de division par deux). Et cette différence entre les bitcoins et les ethers est une nouvelle source d’inquiétude pour les bitcoins, puisque quand le revenu sera devenu plus intéressant en ethers qu’en bitcoin, les mineurs risquent d’abandonner les bitcoins pour les éthers et le réseau bitcoin s’en trouver gravement fragilisé.
    . . . . .
    En conclusion, l’idée de la blockchain est, sans aucun doute, très bonne lorsqu’on la met en œuvre en renonçant à certaines caractéristiques de la blockchain du bitcoin et par exemple en adoptant l’idée d’une blockchain privée qui n’a pas besoin de méthode d’incitation. C’est la volonté d’avoir un système protégé par la mise d’une quantité colossale de calculs dans le registre des comptes (et donc d’électricité) pour le rendre infalsifiable qui est à l’origine du problème. Malheureusement, cette solidité presque parfaite a un prix qui est l’impossibilité de croissance du cours autorisant le bitcoin un jour à devenir un concurrent véritable du dollar ou de l’euro.

    Entre les systèmes à blockchains privées simples et électriquement viables, et les systèmes à blockchains publiques, totalement décentralisés, ouvertes, anonymes, et disposant d’une configuration extensible des nœuds qui eux semblent absurdes et finalement condamnés par avance, il faut choisir ou inventer des systèmes intermédiaires. Pour donner naissance à une nouvelle monnaie internationale, il sera nécessaire de renoncer à certaines propriétés de la monnaie mise en marche par le génial Nakamoto.

    #Bitcoin #énergie #blockchain #Cryptographie #monnaie cryptographique #electricité #Nakamoto #dollar #euro #monaie

  • Jean-Paul Delahaye : « Les responsables de l’échec sont de retour » (LeMonde.fr)
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/06/13/education-les-responsables-de-l-echec-sont-de-retour_5143481_3232.html

    Ce sont les équipes qui ont travaillé à cette régression qui sont aujourd’hui de retour rue de Grenelle. Sous couvert de pragmatisme, sont annoncées des premières mesures prises sans concertation véritable et encore moins d’évaluation de ce qui a été fait précédemment. Ce qui n’empêche pas de se déclarer fier de ne pas passer par la loi et de déclarer vouloir en finir avec les injonctions qui viennent du ministère, ce qui est assez incroyable à entendre compte tenu de ce qui est en train de se passer.

    […]

    Une des difficultés rencontrées pour réformer l’école vient du fait que les intérêts particuliers portés à la conservation d’un système qui fait si bien réussir leurs enfants, se retrouvent sur les deux côtés de l’échiquier politique et s’expriment beaucoup dans les médias, savent se faire entendre, défendent les positions acquises y compris s’agissant des choix budgétaires, et ont un pouvoir de retardement des réformes, voire de blocage.
    Le plus désolant sans doute c’est que les mesures annoncées répondent aux demandes de certaines élites sociopolitiques, quel que soit par ailleurs leur positionnement politique, à droite, au centre ou à gauche. Celles-ci veulent conserver leur position dominante dans le système éducatif. Elles visent plus à restaurer pour les leurs qu’à refonder pour tous.

    #éducation #réforme #Jean-Michel_Blanquer #inégalités #En_Marche

  • Jean-Paul Delahaye et Christian Forestier : L’idéal républicain et l’école aujourd’hui (LeCaféPédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2016/05/30052016Article636001891422037585.aspx

    Dans les parties de notre territoire touchées par la pauvreté, notamment les quartiers ghettoïsés ou les zones rurales isolées, les valeurs de la République apparaissent trop souvent aux habitants plus comme des incantations que comme des réalités vécues. Comment entrer sereinement dans les apprentissages quand on est mal logé, qu’on a des difficultés pour se soigner, se nourrir, pour s’habiller, pour payer les fournitures et les équipements, pour participer aux sorties et voyages scolaires ? La situation est d’autant plus préoccupante que la France est l’un des pays dans lesquels l’origine sociale pèse le plus sur les destins scolaires. Si le système éducatif a considérablement évolué depuis quelques décennies, les écarts de réussite et de parcours entre les milieux sociaux n’en demeurent pas moins. Les sortants sans diplôme proviennent plus fréquemment de milieu social défavorisé. 90 % des enfants de cadres ou d’enseignants ont le baccalauréat sans problème 7 ans après leur entrée en 6e. Ce n’est le cas que pour 40 % des enfants d’ouvriers.

    #éducation #inégalités_sociales

  • Des nombres premiers pas si aléatoires que ça

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2016/03/21/des-nombres-premiers-pas-si-aleatoires-que-ca_4887242_1650684.html

    Belle surprise dans le monde fascinant des nombres premiers, ces sortes de briques élémentaires des mathématiques. Tout nombre entier peut en effet s’écrire comme un produit unique de nombres premiers, ces nombres divisibles seulement par 1 et eux-mêmes, comme 5, 7, 11, 29, 73… Il y en a une infinité et, au quotidien, ils servent notamment dans la sécurité des transactions électroniques.

    Ils semblaient donc bien connus, mais un duo de mathématiciens de l’université Stanford (Californie), Robert Lemke Oliver et Kannan Soundararajan, viennent de leur découvrir une propriété nouvelle et étonnante. Si un nombre premier finit par un 1, il y a plus de chance que le nombre premier suivant se termine par un 3 ou un 7 que par un 1 ou un 9 (aucun nombre premier plus grand que 5 ne se termine par 0, 2, 4, 5, 6 ou 8). Les paires (1,1) – c’est-à-dire deux nombres premiers successifs se terminant par 1 –, (3,3) ou (7,7) sont également moins fréquentes que les (9,1), (1,7) (...)

    Résultat solide

    En fait, dans les années 1850, le Russe Pafnouti Tchebychev avait déjà trouvé un biais dans la répartition, mais bien plus faible que celui qui vient d’être observé par les Américains. Ce mathématicien avait constaté qu’il y avait légèrement plus de nombres premiers se terminant par 3 et 7 que par 1 et 9. Parmi les 10 premiers millions de nombres premiers, il y a ainsi 0,021 % de plus de 7 que de 9. Rien à voir avec l’écart exhibé par les Américains qui trouvent qu’il y a 83,6 % de plus de paires (9,1) que de paires (1,1), par exemple !

    « Ce résultat est très intéressant, car il nous apprend une chose assez inattendue sur les nombres premiers. Il est étonnant que personne ne l’ait repéré avant ! », remarque Jean-Paul Delahaye, professeur à l’université Lille-I.

    « En fait, l’anomalie avait déjà été repérée par d’autres avant nous, mais sans l’expliquer et sans explorer les très grands nombres », indique Robert Lemke Oliver. Avec son collègue, il a non seulement poussé loin les simulations numériques (jusqu’au 400 milliardième nombre premier) mais aussi expliqué rigoureusement cet effet.

    L’anomalie a été trouvée par hasard, à la suite de l’exposé d’un confrère sur des tirages aléatoires de pièces. « Quand j’ai observé cette différence pour la première fois, j’étais sous le choc, mais ‐ confiant car la simulation est facile à faire », se souvient Robert Lemke Oliver. Même si le résultat n’a pas encore été soumis à une revue scientifique et seulement mis en ligne sur arXiv.org le 11 mars, il paraît solide. Terence Tao, spécialiste australo-américain de la théorie des nombres et médaille Fields, en a même détaillé les rouages sur son blog, apportant une première caution à ce travail.

    Le résultat, de l’aveu même des chercheurs, ne devrait pas avoir de conséquences pratiques – en chiffrement par exemple – mais, selon Robert Lemke Oliver, « il ouvre des pistes pour aller chercher d’autres biais au cœur des nombres premiers ou dans d’autres ensembles ».

  • #Éducation : non-assistance à enfants en danger
    http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=2077

    «  La question sociale est essentielle pour favoriser la réussite des enfants de familles pauvres, ajoute encore Jean-Paul Delahaye, mais elle est habitée par un autre problème. Supposons réglée cette question, nous n’aurons pas pour autant la garantie de la réussite de tous les enfants.  » Dans son rapport, de longs chapitres sont également consacrés au défi pédagogique que doit relever l’#école face aux élèves issus de milieux pauvres. «  La massification ne veut par dire démocratisation  », souligne ainsi Stéphane Bonnery, spécialiste en sciences de l’éducation. Le chercheur considère que les précurseurs de la démocratisation ont pensé que l’ouverture en grand des portes de l’école à tous les enfants suffirait à les faire réussir. «  Ce qui est en partie vrai puisque la moitié des enfants d’ouvriers accèdent au baccalauréat. On a toutefois continué à enseigner comme si tous étaient issus d’un environnement familier avec l’école et ses codes  », explique-t-il.

  • Le quotidien alarmant des écoliers issus de familles pauvres
    http://www.bastamag.net/Le-quotidien-effrayant-de-certains-ecoliers-francais

    « Je n’ai pas déjeuné ce matin, j’ai faim » : cette phrase, de plus en plus d’enseignants l’ entendent en début de journée, au moment où ils accueillent leurs élèves. C’est le constat, parmi beaucoup d’autres, que dresse le rapport « Grande pauvreté et réussite scolaire », coordonné par Jean-Paul Delahaye, ancien directeur général de l’enseignement scolaire. Des témoignages ont été recueillis dans une dizaine d’académies et illustrent la réalité qui se cachent derrière les statistiques sur les #Inégalités. Publié (...)

    En bref

    / Inégalités, #Services_publics, #Education, L’Europe sous la coupe de l’austérité

    #L'Europe_sous_la_coupe_de_l'austérité

  • Grande #pauvreté et réussite scolaire : l’#école aurait-elle une « préférence pour l’#inégalité » ? - Lagazette.fr
    http://www.lagazettedescommunes.com/358640/grande-pauvrete-et-reussite-scolaire-lecole-aurait-elle-une-pr

    Soulignant l’effort de nombreuses collectivités locales pour l’accueil de tous les élèves à la cantine, l’inspecteur général préconise de faire de la restauration collective un droit sans aucune condition restrictive. De même, aucun élève ne devrait être empêché d’effectuer un voyage culturel ou linguistique pour des raisons financières. Si les collectivités locales ont un rôle important à jouer en la matière, toutes ne sont pas à la même enseigne, et Jean-Paul Delahaye souligne des disparités susceptibles « de remettre en cause les principes d’égalité et de gratuité qui sont au cœur de l’école républicaine ». Il préconise donc de faire un état des lieux chaque année en Conseil départemental de l’Éducation nationale (CDEN) et/ou en Conseil académique de l’Éducation nationale (CAEN) des actions des collectivités territoriales qui interviennent en appui de l’action de l’État, pour favoriser l’égalité entre tous les élèves : fournitures scolaires, transports, restauration, actions éducatives et culturelles, temps périscolaires… Une préconisation que partage le Cese qui demande de son côté « d’actualiser nationalement et de manière explicite le périmètre de compétences des communes en matière de dépenses obligatoires et de dépenses facultatives ».

  • La recherche d’information, les moteurs de recherche et le PageRank
    http://www.canal-u.tv/video/inria/la_recherche_d_information_les_moteurs_de_recherche_et_le_pagerank.6498

    Dans cet exposé, Jean-Paul Delahaye, nous parle de l’information au sens usuel du terme et nous montre les problèmes mathématiques et algorithmiques qui depuis quinze à ving ans ont été résolus pour arriver à cette mise à disposition quasi miraculeuse de l’information, au fil de l’exposé il nous fait partager les autres notions d’informations et nous permet de partager les grandes idées qui font de l’informatique, la science de l’information.

    Même si un peu vieux, ça permet de mieux comprendre le fonctionnement de l’indexation du web par les moteurs de recherches et la méthode du Page Rank de Google en particulier.

    On apprend par exemple que le nombre de résultats que Google (et les autres) indique renvoyer pour une recherche peut être complétement absurde et faux. Ou bien qu’il y a d’étranges effet de seuil. Bref, que c’est une information à prendre en compte qu’avec une extrême précaution (pas mal d’articles de presse se fonde pourtant sur ce type d’information pour en tirer divers enseignements).

    Vous pouvez probablement utilement passer les 35 voire 49 premières minutes.

    #Algorithme #Google_Search #Jean-Paul_Delahaye #Moteur_de_recherche #Numérique #Page_rank

  • FRANCE : Le numéro 2 du ministère de l’Education démissionne, coup dur pour Hamon
    http://www.brujitafr.fr/article-france-le-numero-2-du-ministere-de-l-education-demissionne-coup-du

    La démission de Jean-Paul Delahaye, est un coup dur pour Benoît Hamon et souligne à quel point sa nomination signe l’enterrement de la réforme des rythmes scolaires mise en place par Vincent Peillon. Il aura fallu un mois à Jean-Paul Delahaye, numéro deux du ministère de l’Education nationale pour jeter l’éponge. Mercredi, l’agence de presse spécialisée AEF annoncait la démission de ce très proche de Vincent Peillon, 30 jours après l’arrivée de Benoît Hamon rue de Grenelle. Le départ de ce pédagogue convaincu, unanimement reconnu pour ses qualités humaines et professionnelles, est un premier coup dur pour Benoît Hamon, alors que le nouveau décret sur les rythmes scolaires doit être présenté en Conseil supérieur de (...)

    #POLITIQUE

  • Mathematical Impressions: Goldberg Polyhedra
    https://www.simonsfoundation.org/multimedia/mathematical-impressions-goldberg-polyhedra

    In the 1930s, Michael Goldberg designed a family of highly symmetric spherical forms consisting of hexagons and pentagons. Because of their aesthetic appeal, organic feel and easily understood structure, they have since found a surprising number of applications ranging from golf-ball dimple patterns to nuclear-particle detector arrays …

    Source: Simons Foundation: Advancing Research in Basic Science and Mathematics

    #goldberg_polyhedra #george_hart #geometry #mathematics #michael_goldberg #geometry #mathematical_impressions #mathematics

  • Pour le MEDEF le numérique doit changer l’École (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/03/25032013Article634997922186280585.aspx

    Quand le Medef organise un « forum éducation - entreprises », il se garde bien d’inviter des enseignants. […] Pour l’Éducation nationale, Jean-Paul Delahaye, directeur général de l’enseignement scolaire, rappelle le programme stratégique lancé par Vincent Peillon. Il vise non seulement à ancrer les compétences numériques des élèves mais aussi à développer une filière du numérique éducatif en France.
    […]
    C’est Michel Pébereau, chef de file du Medef pour l’éducation, qui conclut la journée. Pour lui le numérique sera « plus important que l’environnement » pour l’avenir des entreprises françaises dans la compétitivité mondiale. […] « L’école doit tenir compte des compétences numériques alors qu’elle ne reconnait que les compétences du 20ème siècles ». Elle doit accepter les compétences « inductives » du numérique alors qu’elle classe les élèves sur leurs compétences déductives.
    Il reprend ainsi les grandes lignes des propositions du Medef pour l’École. Le Medef est pour le socle et l’élévation du niveau général d’éducation. Mais il veut aussi une école qui prenne en compte les attentes des entreprises. C’est à dire qui intègre les compétences attendues par les entreprises comme l’esprit d’entreprise ou l’autonomie. Et le numérique est aussi un levier pour faire bouger l’École et revoir les compétences qu’elle évalue.

    #éducation #MEDEF #TICE