person:jean-pierre

  • Procès Emmaüs : Le Postillon relaxé

    Le 26 mars dernier, on passait en procès au tribunal de Grenoble, après avoir été attaqué pour diffamation par Emmaüs Grenoble. Plus précisément par François Potin et Jean-Pierre Polidori, respectivement président et responsable d’Emmaüs Grenoble, dont les actes avaient été critiqués dans un article paru dans Le Postillon n°47 (automne 2018).

    Autant dire que quand on a reçu les citations à comparaître, on n’a pas été très fier. Avoir un procès contre un grand élu ou patron, c’est presque glorieux. Contre Emmaüs, c’est assez dépitant.

    Alors à l’époque, on leur avait écrit un mail, aux deux responsables d’Emmaüs.

    "On avait depuis longtemps entendu la rumeur d’une attaque judiciaire, mais on se disait « non, ce serait stupide de leur part ».

    En attendant, on n’avait pas mis l’article en question sur Internet, comme on aurait dû le faire il y a trois semaines. Parce que comme mentionné dans l’article ce n’était pas un « plaisir » pour nous d’écrire un article sur Emmaüs : attaquer une structure sociale, c’est pas notre ligne éditoriale. Seulement, vu tous les témoignages parvenus, on ne pouvait pas éviter ce sujet. On l’a fait de la manière qu’on a estimé la plus juste - et on sait que vous n’êtes pas d’accord avec cette « justesse ». On l’a fait en espérant « rafraîchir des idées » et apaiser la situation, sans vouloir s’étendre sur ce sujet et faire de la lutte contre les dirigeants d’Emmaüs un étendard. Ne pas mettre l’article sur Internet était aussi une manière de montrer cette volonté : sans existence numérique dans trois mois tout le monde aura oublié ce papier et vous pourrez continuer vos activités sans autre question dérangeante.

    Visiblement, vous ne voulez pas en rester là. On n’est pas bien placé pour juger, mais on pense que ce n’est pas stratégique de votre part.

    Car si vous nous attaquez, on va mettre l’article sur Internet, coller des affiches qui parleront de ce sujet, faire des nouveaux dessins, des nouvelles caricatures : dans les prochains mois, on parlera forcément beaucoup d’Emmaüs, et donc de vous.

    Quelle que soit l’issue du procès, je ne pense pas que cela vous fasse de la bonne publicité. Surtout qu’on est confiants à propos de la solidité de notre dossier.

    Si en revanche vous abandonnez les poursuites, on ne parlera plus d’Emmaüs les prochains temps. Peut-être la meilleure des choses pour tout le monde."

    C’était une sorte de tentative de conciliation. Mais on a jamais eu de réponse à ce mail. Ou plutôt si : on a reçu une lettre recommandée de l’avocat d’Emmaüs nous expliquant que ses clients avaient pris ce mail comme une « menace ».

    D’ailleurs il s’en est même servi pendant sa plaidoirie, en s’insurgeant contre nos « méthodes ». S’il est insupportable pour lui qu’on puisse diffamer Emmaüs, il n’a contredit aucun des faits énoncés dans notre article, et pour cause : on n’a fait que retranscrire la vérité.
    Son argumentaire n’a pas convaincu madame la juge : ce 14 mai, elle nous a entièrement relaxés.
    De plus elle a condamné François Potin et Jean-Pierre Polidori à nous verser 1000 euros chacun en guise de « dommages et intérêts ». Comme nous nous y étions engagés, nous reverserons cette somme, une fois déduits nos frais de justice, à Emmaüs.

    La morale de cette histoire, c’est qu’il vaut mieux suivre les conseils du Postillon. Si messieurs Potin et Polidori hésitent à faire appel, on espère qu’ils tireront les leçons de cette morale.

    Afin que chacun puisse se faire son avis, nous mettons donc l’article incriminé en ligne. Bonne lecture !

    https://www.lepostillon.org/Ou-va-Emmaus-Grenoble-1027.html

    • #guerre_aux_pauvres #exploitation #Emmaüs et aussi pas très étonnée le #marché_du_pauvre est en pleine expansion. Regarde comment Hirsch a grimpé dessus pour se hisser dans les décideurs politiques.

      Mais ça rapporte la récup et le recyclage, beaucoup même. Dans les Corbières, où il y autant d’habitants qu’en Mongolie au km2 et la moitié sont au RSA, tandis que les touristes de toute l’Europe y achètent les plus belles maisons, les pauvres vivent dans les plus pourris. Et les poules sont bien gardées. Bref, dans ce petit coin de nature encore sauvage, il y avait une décharge publique dans chaque village avec une grande benne dans laquelle venaient fouiller les plus pauvres, librement. On trouvait des tas de choses, vieux vélos, armoires, vaisselle, ceux qui déposaient là savaient que ça resservirait à d’autres.
      Et puis, sous le joug du sacré saint progrès et des politiques qui ont mis la main sur le territoire avec l’étendard du ramassage des #déchets (et fait raquer tout le monde un max) ils ont fini par interdire les décharges municipales. C’est l’Europe parait-il. Une Europe propre avec toujours plus de pauvres mais privés de déchets à recycler. Il faut maintenant s’inscrire à la mairie pour déclarer ce qu’on veut jeter comme un vieux canapé ou une lampe. Une fois par mois devant la porte des inscrits, une entreprise subventionnée mais pas religieuse comme Emmaüs vient récupérer les encombrants. Il parait que ça fait bosser des gens, que le travail c’est important. Et ils te revendent tout ça à une heure de route des villages, à Limoux.
      En attendant, les pauvres n’ont plus accès aux déchets qu’ils savaient retaper et ça les politiques du coin ils s’en moquent.

    • J’ai eu aussi des échos, du côté de Pau, mais rien de précis.
      Il semblerait que ça ne concernait pas Emmaüs, mais une autre structure d’insertion, route du Jurançon, où les clochards sont plus ou moins amenés d’office par la police municipale. Et là, l’idée, c’est plus le travail forcé que la réinsertion. Et le gars me disait que le boss de la structure était proche de la municipalité, autrement dit, c’était open bar pour lui.

  • Le coût des maisons de retraite, un casse-tête pour les familles
    AFP, 26/03/2019
    https://www.lexpress.fr/actualites/1/styles/le-cout-des-maisons-de-retraite-un-casse-tete-pour-les-familles_2069442.htm

    Paris - Un « parcours du combattant », qui peut mener à des « zizanies » familiales : pour certains proches de personnes âgées, le coût de l’hébergement dans les maisons de retraite relève du casse-tête, surtout lorsque les dispositifs d’aide sociale ne les dispensent pas de mettre la main à la poche.

    « C’est épuisant, sur les plans émotionnel et financier. Ça fait 13 ans que ça dure, et toutes les économies de ma mère y sont passées », témoigne Evelyne Ducrocq, une enseignante de 62 ans.

    Sa mère Gisèle, 87 ans, atteinte d’Alzheimer et aujourd’hui complètement dépendante, vit depuis 2006 dans un Ehpad du Pas-de-Calais, qui lui facture 1.900 euros mensuels. « Et encore, on est dans la fourchette basse des prix », soupire Evelyne. Mais l’octogénaire ne touche que 1.200 euros de retraite, si bien que, depuis 13 ans, ses deux filles ont dû se débrouiller pour payer la différence.

    « On a d’abord utilisé les économies de notre mère, puis on a mis sa maison en location, mais on a dû faire des travaux, et on a eu des locataires indélicats », raconte la sexagénaire. « Aujourd’hui c’est moi qui puise dans mon épargne, j’y laisse un tiers de mon revenu. L’an prochain, je serai moi-même à la retraite. Je ne sais plus quoi faire ! ».

    D’après une étude de la Mutualité française publiée en octobre, l’hébergement en maison de retraite coûte en moyenne 2.000 euros par mois aux plus dépendants, alors que les retraités touchent en moyenne 1.500 euros de pension. Dans la majorité des cas, le reste à charge est donc supérieur aux ressources du résident.

    Pour payer la différence, les familles peuvent demander une « aide sociale à l’hébergement » (ASH). Mais le conseil départemental, avant de fixer sa participation, impose aux « obligés alimentaires », c’est-à-dire aux enfants et petits-enfants, de contribuer en fonction de leurs ressources.

    – « Bouclier dépendance » -

    Frédéric, un Strasbourgeois de 57 ans, a ainsi déposé une demande d’aide pour pouvoir payer les 600 euros par mois qui manquent à sa mère Solange, 88 ans, pour régler sa maison de retraite.

    Au final, « le département serait prêt à verser seulement une centaine d’euros par mois. Tout le reste serait à ma charge. Mes frères et soeurs, eux, n’auraient rien à régler ! ». Mécontent de cette répartition, Frédéric a saisi un juge aux affaires familiales, qui ne se prononcera pas avant de longs mois.

    Le fait que les départements sollicitent ainsi les descendants - et qu’ils puissent se rembourser sur le patrimoine de la personne âgée, après son décès -, explique en grande partie le faible recours à ce dispositif. Seuls 20% des pensionnaires d’Ehpad bénéficient de l’ASH, alors que les trois quarts ont des ressources insuffisantes pour payer leur hébergement.

    « Les gens ne veulent pas être une charge » pour leurs héritiers, et sont réticents à ce que les économies de toute une vie soient ponctionnées après leur mort, souligne le sociologue Serge Guérin, spécialiste du vieillissement.

    Les seniors rechignent également à « créer la zizanie entre leurs enfants », décrit Jean-Pierre Hardy, enseignant à Sciences Po et expert de ces thématiques, qui dénonce un système « digne du XIXe siècle ». « Certains vont en justice car ils refusent de payer pour un parent avec qui les relations sont rompues depuis des années », observe-t-il.

    Une réforme de l’ASH pourrait être l’un des volets de la future loi sur la dépendance attendue avant la fin de l’année.

    Un des groupes de travail chargés par le gouvernement de plancher sur ce dossier suggère d’harmoniser au niveau national le barème des efforts demandés aux enfants, et de ne plus solliciter les petits enfants. Il propose également de transformer en crédit d’impôt l’avantage fiscal accordé aux proches pour leur contribution aux frais de séjour - ceci afin d’en faire profiter aussi les moins aisés.

    Enfin, les experts proposent de créer un « bouclier dépendance » : selon ce schéma, au bout d’un certain nombre d’années en établissement, la solidarité nationale prendrait le relais des familles.

    #ash #maison_de_retraite

    • Indre-et-Loire : financer la maison de retraite, le casse-tête des familles
      13/04/2019
      https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/indre-et-loire-financer-la-maison-de-retraite-le-casse-tete-des

      Face au coût de l’hébergement en Ehpad, les solidarités familiales tentent de faire front. Avec bienveillance, angoisse, et culpabilité. Témoignages.

      On va tous être solidaires. Mais ça va être compliqué car aucun de nous ne roule sur l’or ! Comme la vingtaine de Tourangeaux ayant répondu à notre appel à témoignages sur le financement de l’hébergement en maison de retraite, Alizée et sa famille ont été secouées par l’entrée en Ehpad* d’un proche. Pour elles, c’était le grand-père en décembre dernier. « On se pose surtout beaucoup de questions sur le lieu, sa propreté, l’accompagnement… », précise en préambule la petite-fille. L’inquiétude n’est pas que financière. » Mais elle l’est aussi. Source de nuits blanches à envisager tous les scénarios. 1.000 € de pension de retraite pour le grand-père, 600 € pour la grand-mère qui vit toujours dans sa maison. Un hébergement en Ehpad de 1.900 € par mois, des aides dont les montants restent vagues : « 149 € d’APL, pour l’Apa on attend toujours »… Les enfants se font peu d’illusions, les 10.000 € mis de côté par leurs aînés vont fondre rapidement. Et tous devront participer, même les petits-enfants.
      “ Avec le préavis, on a payé 4.700 € pour un mois ! ” Une échéance à laquelle se prépare également Jeannine d’Azay-le-Rideau. Qui comme la plupart de nos « témoins » ressent le besoin de justifier ce choix d’hébergement en Ehpad, détaillant la perte d’autonomie de sa maman de 92 ans. Soustractions des aides départementales faites, il lui manque 500 € par mois pour honorer la facture mensuelle de 2.200 €, pour l’hébergement et la prise en charge de sa dépendance. « Alors qu’elle a plutôt une bonne retraite (1.400 €), elle n’y arrive pas et doit puiser dans ses modestes économies » raconte sa fille. Les quatre enfants vont prendre le relais, rognant sur leurs retraites respectives. « Heureusement on est soudées, souligne Jeannine. On va y arriver, mais à 72 ans, c’est beaucoup de tracas à gérer. D’autant que je ne peux m’empêcher de penser à ma propre prise en charge dans quelques années. » Elle s’apprête à vendre deux derniers hectares de terres agricoles. Si besoin, elle cédera encore la maison parentale. Des démarches qui l’épuisent. « Surtout que, même si la maison de retraite me semble plutôt bien, avec une ambiance familiale, je ne sens pas ma mère heureuse, je culpabilise… Personne ne va bien dans cette histoire ! »
      Jeannine alerte encore sur les mauvaises surprises des premiers mois. « Ma mère était tombée. Après une hospitalisation, on a dû trouver, en urgence, une maison pour l’accueillir. Une résidence avait une place, mais à un prix impossible pour nous (3.000 €). On savait que ce serait temporaire. Mais quand on a trouvé une seconde maison plus adaptée aux revenus de ma maman, mais dans laquelle il fallait l’installer tout de suite de peur de perdre la place, on s’est retrouvées coincées. On nous a réclamé un mois de préavis dans la première maison. On avait rédigé et fourni ce préavis à la direction dès le début mais on l’avait annulé quelques jours avant l’échéance n’ayant pas trouvé d’autre solution. Au final, on a dû verser 4.700 € à cette première maison, pour à peine un mois, et 2.000 dans la seconde… » Des dépenses qu’elle trouve scandaleuses. « Comment peuvent-ils profiter ainsi de notre détresse ? »
      Pour Catherine, l’histoire s’est répétée avec ses beaux-parents, puis sa maman. « Chaque fois, on s’est heurté aux mêmes difficultés financières. » Durant de longues années, le couple s’est serré la ceinture. « Mes sœurs n’étant pas solvables, on a tout payé. » De ces périodes, elle garde le souvenir « d’une grande fatigue morale et physique ».
      Des mois éprouvants aussi pour Roger, 74 ans, fils unique, quand, il y a trois et demi, il a dû déménager et vendre la maison de sa maman de 93 ans. « Avec 800 € de pension de réversion, il lui manque 1.000 € par mois, précise-t-il. Pour l’instant, elle mange l’argent de la maison. » Elle pourra tenir ainsi encore trois ans. Lui, se bat pour obtenir l’aide sur la complémentaire santé : « Je ne comprends pas qu’il faille refaire un dossier tous les ans ! » Mais la situation ne l’empêche plus de dormir. « Autour de moi, je ne vois que des septuagénaires avec de telles préoccupations. On soutient nos parents, nos enfants, nos petits-enfants. Et on finit par s’interroger sur notre propre avenir ! »
      * Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (#Ehpad).

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      repères
      Quelles aides ? Sous quelles conditions ?

      L’Indre-et-Loire compte 57 Ehpads (publics, privés associatifs et privés commerciaux) pratiquant des coûts d’hébergement de 1.800 à 3.000 € environ. Cinq aides publiques peuvent alléger le coût de l’hébergement.
      > L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) : elle finance en partie le tarif dépendance, selon le revenu. En Indre-et-Loire, pour l’hébergement en établissements, elle représente près de 21M€ de dotations, versées en 2018 par le Département, à 4.930 résidents. A cette somme s’ajoutent les aides versées à 620 Tourangeaux résidant hors département, pour une enveloppe globale de 3M€.
      > L’aide sociale à l’hébergement (ASH). Si les ressources du résident et de ses enfants ne suffisent pas, le Département prend le relais. Particularité en Indre-et-Loire : les revenus des petits-enfants ne sont pas pris en compte. En 2018, 1.003 personnes ont bénéficié de cette aide en Touraine, pour un montant global de 13,5 millions d’euros. S’y ajoute une enveloppe de 1,4M€ versée à 99 Tourangeaux domiciliés hors département. L’État peut se rembourser sur la succession, si le patrimoine du résident dépasse 30.000 €.
      > La complémentaire santé gratuite. Les personnes âgées ayant moins de 735 € de revenus peuvent en bénéficier. Pour les autres, une aide au financement d’une mutuelle existe.
      > Un abattement sur l’impôt. La réduction d’impôt est plafonnée à 2.500 € annuels.
      > L’aide personnalisée au logement (APL) : dans les établissements sous contrat, elle est versée sous condition de ressources par la Caisse d’allocations familiales.

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      à chaud
      “ Sans économie et sans bien ”

      La maman de Danielle séjourne dans un Ehpad à 2.000 € par mois, « parmi les moins chers de la région », précise sa fille qui a mené sa petite enquête. « Elle perçoit 1.100 € de pension. Elle n’a aucun bien immobilier, et, en trois ans, elle a épuisé le peu d’économies de sa vie. » Sa fille unique est à la retraite, avec une « modeste pension » non imposable. « Après beaucoup de recherches, j’ai déposé un dossier [pour une demande d’aide sociale ; NDLR] au CCAS de la mairie de Joué. Il a été accepté au bout de deux mois. » Aujourd’hui, Danielle verse chaque mois, 90 % des revenus de sa mère au Trésor public, et garde les 10 % restant comme argent de poche, comme le stipule la réglementation. Lui reste à payer une partie de la mutuelle, les frais d’habillement, produits de toilette… Danielle complète avec ses propres ressources.

    • En moyenne, le reste à charge - somme que doit verser une personne dépendante ou son entourage pour une place en Ehpad - est de près de 2000 euros. « Un montant supérieur au niveau de pension de retraite moyenne, soit 1 800 euros », confirme Roméo Fontaine*, qui souligne : « Le différentiel est d’autant plus grand que la population des Ehpad est très féminine. Or les #femmes ont les niveaux de retraites les plus faibles ».

      * "économiste spécialisé dans les questions liées au vieillissement et chercheur à l’Institut National d’Études Démographiques" et "Collaborateur scientifique au Haut Conseil de la Famille, de l’Enfance et de l’Âge (HCFEA), depuis 2017." (https://sites.google.com/view/romeo-fontaine)

      Grand âge et dépendance : les enjeux du financement
      https://www.ouest-france.fr/bretagne/grand-age-et-dependance-les-enjeux-du-financement-6295019
      (! publireportage ? Ouest-France Communication pour Mutualité Française Bretagne)

      Sur le nouveau rapport de cet HCFEA, « Grand âge et autonomie », sorti fin mars 2019, cf. https://seenthis.net/messages/765263#message776372

  • Un don koweïtien à l’Uni de Genève suscite des questions politiques

    L’ancien Premier ministre du Koweït a offert un million de francs à l’#Université_de_Genève en 2016. Ce don intrigue aujourd’hui plusieurs élus et la Cour des comptes aurait décidé d’enquêter, selon les informations de la RTS.

    L’ancien Premier ministre du Koweït a offert un million de francs à l’Université de Genève en 2016. Ce don intrigue aujourd’hui plusieurs élus et la Cour des comptes aurait décidé d’enquêter, selon les informations de la RTS.

    Deux députés au moins ont demandé à la Cour des comptes de se pencher sur la manière dont l’Université de Genève a peut-être un peu vite accepté ce million de francs venu du Koweït. Une enquête - plus large, sur l’apport de fonds privés - serait donc ouverte. « Nous ne faisons pas de commentaire à ce stade », a cependant fait savoir le président de la Cour François Paychère à la RTS.
    Bataille judiciaire au sein de la famille régnante

    Si ce don refait surface maintenant, c’est parce que des informations circulent depuis plusieurs mois à Genève dans le contexte d’une bataille judiciaire qui déchire les Al-Sabah, famille régnante du Koweït.

    On trouve d’un côté le Cheikh Nasser, généreux donateur qui a été Premier ministre jusqu’en 2011. Il a quitté le pouvoir sous des accusations de corruption jamais établies à ce jour et reste malgré tout bien placé pour succéder à l’émir du Koweït.

    Face à lui : son cousin, le Cheikh Ahmad, membre influent du Comité international olympique (CIO). Il est accusé d’avoir voulu salir la réputation du Cheikh Nasser.
    Un don dans un contexte particulier

    Et une partie de cette bataille se joue devant la justice genevoise. Le Cheikh Nasser a obtenu la mise en accusation pour faux dans les titres de son cousin et de quatre complices. Un procès doit bientôt avoir lieu et certains prévenus estiment que le million de francs offert par le Cheikh Nasser est intervenu dans ce contexte. « Ce geste était totalement désintéressé de sa part », rétorque l’un de ses avocats genevois Jean-Pierre Jacquemoud.
    Un don sans conditions

    Le recteur de l’Université de Genève, de son côté, assure n’avoir rien à cacher et dit avoir pris toutes les précautions nécessaires au moment d’accepter, à fin 2016, ce don spontané et sans conditions. Et du reste, l’université a reçu l’aval du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), explique Yves Flückiger.

    Le recteur a même décerné une médaille au généreux donateur. « C’est à l’occasion du 50e anniversaire des relations entre la Suisse et le Koweït que la médaille a été remise à son Altesse », explique-t-il vendredi dans La Matinale. « Et la présence du DFAE était aussi une manière de signifier que les autorités fédérales - du point de vue de cette donation - avaient aussi donné leur blanc-seing. »
    "Pas le sentiment de m’être fait instrumentaliser"

    Tous les feux étaient donc au vert et Yves Flückiger n’estime pas, rétroactivement, avoir pu être instrumentalisé. « A l’époque, j’imagine, au moment où on est entrés en négociations, le DFAE était sans doute au courant de ce qui se passait au sein de la famille royale (...) Et le DFAE ne nous a pas dit ’attention, ici on est dans un terrain difficile, problématique, donc n’allez pas plus loin’. Donc je n’ai vraiment pas le sentiment, très honnêtement, de m’être fait instrumentaliser. »

    L’Université estime avoir fait tout juste, mais les élus qui ont saisi la Cour des comptes semblent être d’un avis contraire. Personne ne veut s’exprimer ouvertement pour l’instant, mais le risque élevé de corruption qui prévaut au Koweït est l’argument qui revient pour estimer qu’une institution publique ne devait pas accepter de dons d’un tel pays. Les mêmes critiques ont été entendues en Grande-Bretagne lorsque le même Cheikh a offert plus de trois millions de francs à l’Université de Durham.

    Le recteur genevois, lui, refuse l’idée de « blacklister » par principe des pays. Mais il se dit ouvert à augmenter encore les procédures internes de vérifications.



    https://www.rts.ch/info/regions/geneve/10325275-un-don-koweitien-a-l-uni-de-geneve-suscite-des-questions-politiques.htm
    #Kuwaït #université #Genève #Suisse #don

  • L’Ariège, l’anti-Start-Up Nation - Les Echos
    https://weekend.lesechos.fr/business-story/enquetes/0600936642295-lariege-lanti-start-up-nation-2254529.php

    Le paradis pyrénéen des randonneurs est l’enfer des entrepreneurs macronistes. Avec ses deux députés La France insoumise, ses communautés alternatives perchées dans les montagnes, et malgré 12% de chômage, ce département rejette le développement économique au nom du bien vivre. Une enquête sociologique.

    Si la voix de l’Elysée a du mal à porter jusqu’en Ariège, ce n’est pas à cause des quelque 800 km qui séparent Foix, sa préfecture, de Paris. C’est plutôt la doxa sociale libérale d’Emmanuel Macron qui passe mal dans la partie la plus sauvage et certainement la plus belle des Pyrénées. Ici, le ruissellement et les premiers de cordées chers au président de la République évoquent les sources, les rivières et les randonnées en montagne,...

    Ah ... ça consonne avec des impressions ressenties sur place, beaucoup de personnes ordinaires, ni fans de possession de bagneules distinctives, ni affolées par l’esprit de lucre et la concurrence, je l’aurais bien lu. #paywall #Ariège_terre_d'asile

    • Quant à la start-up nation, elle n’a aucun sens : la fibre commence à peine à être installée dans le département. Le discours volontariste présidentiel n’y est pas seulement inaudible, il est même à l’opposé de l’esprit ariégeois. L’Ariège, sobre et rurale, c’est tout simplement l’anti-start-up nation.

      Aux deux-tiers montagnard, le petit département de 150 000 habitants, terre d’élection des ours et des loups au sud, dans les hauteurs du Couserans ; bastion industriel de l’aéronautique au nord, dans la plaine d’Ariège, a été socialiste pendant plus de cent ans, depuis la IIIe République. « Et pas socialiste rose pâle : ici, nous sommes d’un rose vif franc et courageux », précise Alain Duran, l’unique sénateur (PS) qui se situe lui-même « à gauche de la gauche ». En 2017, le département rompt brutalement avec cette tradition : Jean-Luc Mélenchon y réalise son meilleur score au premier tour de l’élection présidentielle, avec plus de 26% des voix - six points devant Emmanuel Macron -, 18,5 points devant Benoît Hamon qui culmine à... 7 300 voix. Un mois plus tard, aux législatives, les deux circonscriptions ariégeoises choisissent de nouveau La France insoumise, faisant de l’Ariège le seul département 100% LFI. « L’Ariège a fait le choix du dégagisme humaniste, s’enorgueillit Michel Larive, le député de la deuxième circonscription, à l’ouest. Nous construisons ici une société qui n’est pas fondée sur la consommation. Comment cela serait-il possible : plus on monte dans les montagnes, moins il y a de magasins... »

      Bordallo, Trigano, deux visions

      Ce jour-là, installé dans la minuscule mairie de Loubaut, 31 habitants, le quinquagénaire est venu faire la connaissance du maire du village, Ramon Bordallo, un libertaire qui s’est battu devant le tribunal administratif pour éteindre la nuit les deux lampadaires de sa commune et a barricadé le compteur électrique de la mairie pour empêcher l’installation de Linky. Les deux hommes s’entendent bien, mais le député ne convainc pas : « La France insoumise est trop productiviste, soupire Ramon Bordallo, je crois en la résilience par la solidarité humaine, pas à la croissance ni à la surexploitation des mers et des terres. » Pourtant, le département vit mal, avec 18,5% de sa population sous le seuil de pauvreté, selon l’Insee. Ne faudrait-il pas créer de l’emploi, attirer des cadres, des entreprises ? « Vous avez envie d’être riche, vous ? » demande Michel Larive à Ramon Bordallo. L’autre rigole franchement. La mairie, située sur une butte face aux Pyrénées enneigées, offre un panorama spectaculaire. Aux alentours, des vallons, des arbres, quelques maisons tranquilles. Le silence total est brisé par ce seul rire.

      À 40 km de là, il y a leur exact opposé, André Trigano, maire de Pamiers, la plus grosse ville du département, 16 000 habitants, 35 000 si l’on compte l’aire urbaine. Frère de Gilbert (Club Med), oncle de Serge (Mama Shelter), fondateur de Campeole (Campings), c’est un entrepreneur, un capitaliste fier de l’être. Ils ne sont pas nombreux dans le département, mais il a réussi à en fédérer bon nombre sur son territoire, de loin le plus dynamique du coin. À 93 ans, le jeune homme en costume trois-pièces affiche « 75 ans de vie professionnelle et 49 ans de vie publique ». Il prévient qu’il ne se représentera pas aux prochaines municipales... « Sauf s’il faut barrer la route au Rassemblement national. » André Trigano a d’abord été élu maire de Mazères en 1971. La petite ville, au nord du département et au sud de Toulouse, n’a alors plus un seul emploi salarié : il ne reste plus que des fonctionnaires et quelques artisans. Tout le reste a disparu, les habitants partent en continu s’installer ailleurs.

      Trigano se fait élire sur une seule promesse : créer 100 emplois salariés. Il va en créer 200 dès son premier mandat, en attirant Ruggieri, l’entreprise marseillaise de feux d’artifice et d’explosifs qui cherche une usine plus grande et a besoin d’un site Seveso gigantesque en raison des dangers d’explosion - l’usine explosera d’ailleurs en partie en 1993, sans faire de victime car c’était un dimanche. « Vingt ans plus tard, j’étais toujours maire, j’avais créé 700 emplois salariés et Mazères comptait 7 000 habitants, contre 1 800 au départ. »

      André Trigano prend goût à la politique. Il est élu député, siège au conseil départemental, à la Région, finit par être élu à Pamiers : « J’y ai créé 5 700 emplois, attiré 220 entreprises, toujours avec la même méthode : des entreprises diversifiées, un bon équipement, des permis de construire rapides, une aide efficace pour monter les dossiers, un financement grâce à nos relations. » Mais Trigano, paisiblement positionné au centre droit, se sent bien isolé au milieu des socialistes ariégeois qui le décrivent comme un libéral endurci. Il sourit avec une bienveillance très bien jouée et assène, faussement désolé : « Ils ne connaissent rien à l’entreprise, les pauvres. Ce sont des fonctionnaires, vous savez. »

      Le fait est que d’entreprise privée, de carrière, on ne parle pas beaucoup ici. L’enrichissement personnel, la réussite professionnelle, tout cela est beaucoup moins valorisé que l’épanouissement de l’humain et l’harmonie avec la nature - le parc naturel couvre 40% de la superficie du département. « Ici, on préfère la qualité de vie au stress des transports en commun bondés, on mange sainement, on respire un air pur », assure Bénédicte Taurine, députée de la première circonscription du département. C’est vrai, la qualité de l’air ariégeois est l’une des meilleures de France et sa densité l’une des plus faibles, avec 31 habitants au kilomètre carré, contre 21 000 à Paris, soit 700 fois plus. Bénédicte Taurine, elle-même, n’avait pas du tout prévu de faire carrière. La syndicaliste de toujours était persuadée de n’avoir aucune chance d’être élue quand, toute jeune quadra, elle a accepté en 2017 d’être tête de liste de La France insoumise... Pour elle, l’entreprise s’apparente plus à un risque qu’à une promesse. Elle a vécu au sortir de l’adolescence la catastrophe de l’arrêt de l’usine Pechiney (1 000 emplois supprimés à Tarascon, qui comptait alors 8 000 habitants) et la disparition progressive de l’industrie textile qui faisait vivre Lavelanet, en pays cathare. Alors le privé et ses incertitudes, elle ne leur fait pas confiance : « Je crois qu’il faut de nouvelles activités, mais pas forcément une industrie de masse. »

      Le public et l’associatif avant tout

      Cette idée - ignorante de toute réalité économique- que le salut ne viendra pas du privé, mais du public et de l’associatif, est partagée par la plupart des cadres politiques locaux. Norbert Meler, maire de Foix, élevé dans un milieu libertaire par des parents anarchistes, donne priorité à la réparation des inégalités du système plutôt qu’au développement économique. Dans une ville où le taux de pauvreté est élevé - 30% des élèves paient la cantine 1,30 euro (soit une réduction de 50%, sous conditions de ressources) -, il mise sur la cohésion sociale par le sport : piscine dernière génération, vélodrome rénové en 2017, stade d’athlétisme, dojo, aires multisports, boulodrome, aire de skate, terrains de volley, espaces de streetball, stade d’eaux vives... Pour une ville de moins de 10 000 habitants. « Nous concentrons l’offre sportive pour tous les environs, défend Norbert Meler. Et puis c’est ainsi que nous pouvons identifier les enfants les plus démunis et les aider. Très peu passent entre les mailles du filet, nous avons un système associatif très performant. »

      Le tourisme, lui, a été un peu négligé. Pourtant, la petite cité est une merveille médiévale, avec des rues entières conservées quasiment intactes depuis l’époque du puissant comté de Foix. Elle est surplombée par un spectaculaire château fort millénaire, orné de deux tours quadrangulaires et d’une tour ronde entourés par une enceinte fortifiée. On le visitait naguère en moins d’une heure. Des travaux pour revaloriser l’endroit se termineront en juin, moyennant quoi « les touristes pourront désormais rester une bonne demi-journée sur les lieux. Nous espérons passer de 80 000 visiteurs par an à 120 000 », assure le maire.
      Solidarité et vaste plan fibre

      À l’hôtel du département, peu après la mairie, le discours est tout aussi ferme quand il s’agit de solidarité et tout aussi étrangement indifférent au développement économique. Henri Nayrou, le président du conseil général, issu d’une grande famille de cadres socialistes locaux, fait partie des 13 présidents de département prêts à expérimenter le revenu universel : « J’avais proposé revenu décent, c’était plus parlant. » Le projet a été bloqué par le Parlement à la fin du mois de janvier. Engagé en politique depuis des décennies, il sait de quoi il parle en matière de solidarité : le département y consacre 67% de son budget, soit 116 millions d’euros. Une bonne partie de l’enveloppe va au RSA, passé de 19 millions en 2006 à 37 millions en 2017. L’Etat ne compense pas tout, contrairement aux promesses faites. Malgré des finances très serrées, un plan colossal a tout de même été lancé pour installer la fibre partout d’ici à 2025 et désenclaver ceux qui vivent dans les coins les plus reculés. En revanche, aucune réflexion n’a véritablement été menée pour identifier les entreprises qui pourraient venir s’installer grâce à la fibre. « On a mis le terreau, tranche Henri Nayrou, ce n’est pas notre rôle de faire du business. »

      Un état d’esprit qui s’exprime de manière encore plus radicale dans les montagnes du Couserans, au sud du département. La nature y est sauvage, les montagnes s’y élèvent jusqu’à 3 000 m. C’est là qu’ont été relâchés les ours slovènes, qui seraient environ 50 aujourd’hui, que des loups ont été aperçus cet hiver. Là que les derniers bergers luttent pour le pastoralisme malgré la présence des deux espèces de prédateurs qui égorgent des dizaines de brebis chaque année. Là encore que se sont fixées des populations qui ont choisi de vivre autrement, dans des yourtes, des cabanes, des granges retapées. Discrets, voire invisibles, il est difficile de les trouver si l’on ne sait pas exactement où les chercher. Ils veulent rester « les pieds dans l’herbe », « à l’air libre », « hors les cadres », « sans pollution, ni sonore ni visuelle », comme ils le disent au hasard des rencontres, toujours sous couvert d’anonymat. Le confort est assuré par des panneaux solaires, des branchements sur des sources, un poêle à bois. On trouve ici le plus grand nombre d’enfants non scolarisés - 300 en Ariège au total -, et les trois seules écoles hors contrat du département. Dans des épiceries solidaires, ouvertes 24h/24, on prend ce dont on a besoin et on place soi-même l’argent dans la caisse.

      Combien sont-ils ces néoruraux qui, tout en travaillant (certains sont même salariés à Paris), ont choisi de créer une société d’« autonomie collective » ? « Nous sommes des centaines », assurent-ils. Dans cette atmosphère à la fois frondeuse et militante, précaire et vulnérable, certains se sentent très seuls. « L’attractivité économique, ici, c’est secondaire », enrage Jérôme Azéma, candidat malheureux pour LREM aux législatives, qui a des idées à la douzaine pour relancer le tourisme avec des hôtels, un parc d’attractions médiéval, un nouveau portail interactif pour proposer séjours à thème et parcours fléchés... « L’autoroute entre Toulouse et Barcelone ? Elle ne se fera jamais », se désole de son côté Paul-Louis Maurat, président de la CCI, qui sait bien que jamais des usines exportatrices ne s’installeront si les infrastructures ne sont pas performantes. Et ne se fait aucune illusion : les associations de protection de la nature ne laisseront pas un seul engin de chantier approcher de la montagne. L’Ariège restera une terre de lutte. Mais après tout, « vous voulez devenir riche, vous ? »

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      Villégiature pour caciques

      Terre socialiste, l’Ariège a longtemps attiré les grands noms du PS, qui s’y sont retrouvés... en toute discrétion. Laurent Fabius a acheté en 2003 dans le village du Carla-Bayle une résidence avec vue panoramique sur les Pyrénées qu’il a évaluée à 680 000 euros dans sa déclaration de patrimoine de 2013, lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères. Le ministre a financé, sur sa réserve parlementaire, des rénovations nécessaires dans le petit village dont les ressources financières sont limitées.

      Tony Blair a, pendant près de dix ans, passé tous ses mois d’août dans le village circulaire de Saint-Martin-d’Oydes, où il était devenu une célébrité locale.

      Jean-Pierre Bel, président du Sénat pendant le quinquenat de François Hollande, s’est retiré depuis 2014 vers Lavelanet, dans le pays d’Olmes, pour préparer les élections municipales de 2020 à Toulouse.

      Enfin, non loin de l’Ariège, mais en Haute-Garonne, se trouve Cintegabelle, l’ancien fief rural de Lionel Jospin...

      Allégorique tungstène

      La possible réouverture d’une mine en sommeil depuis trente-deux ans, sur la rivière Salat, divise profondément les Ariégeois. La société australienne Apollo Minerals souhaite exploiter à nouveau son tungstène, un métal extrêmement dur et résistant aux plus hautes températures, utilisé pour fabriquer des pales de turbine ou des foreuses, qui intéresse particulièrement l’industrie spatiale et l’armement. La Chine, qui dans les années 80 a inondé le marché mondial de son tungstène bon marché, a provoqué la fermeture de nombreux sites et assure aujourd’hui 85% de la production mondiale. L’augmentation de la demande et des prix a rendu l’exploitation en France de nouveau intéressante. L’Etat a encore trois ans avant de se prononcer sur la réouverture. Le maire de Couflens est vent debout contre le projet.

    • merci @lyco ! Le brevet décerné par Les Échos enjolive les positions des édiles radsocs et PS quant à leur rapport à l’économie et à la morale du travail (ils n’ont pas hésité à faire la #chasse_aux_pauvres). Leur enquête « sociologique » (attention, expliquer c’est justifier !) néglige une autre histoire tout juste lisible entre les lignes : des néo ruraux il y en a des générations successives depuis le début des années 60 ; de plus l’exode rural des Ariégeois s’est beaucoup fait vers Toulouse et alentour, avec le maintien de liens locaux autour de maisons et terres familiales.

  • Les intérimaires, laissés-pour-compte de la « prime Macron », Francine Aizicovici
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/03/22/les-interimaires-laisses-pour-compte-de-la-prime-macron_5439657_3234.html

    Les conditions d’application de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat excluent un bon nombre de travailleurs temporaires.

    Le gouvernement s’était prononcé, le 6 décembre, en faveur d’une prime exceptionnelle versée par les entreprises à leurs salariés pour soutenir le pouvoir d’achat.

    Quand il a lu l’affichette placardée mi-janvier sur la porte de l’atelier, Stéphane, 23 ans, soudeur dans une PME, a « sauté de joie ». Une #prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (PEPA) d’un montant de 700 euros allait être versée « aux acteurs » de cette société, sous réserve d’avoir perçu un salaire inférieur à 30 000 euros en 2018, ce qui est le cas du jeune homme. Sauf que la note omettait de préciser que les intérimaires, dont il fait partie, étaient exclus de cette mesure par la direction. « Je suis dégoûté », lâche-t-il.

    Stéphane est loin d’être le seul à vivre cette déception. La PEPA, annoncée par Emmanuel Macron le 10 décembre 2018 en pleine crise des « #gilets_jaunes » et inscrite dans la loi du 24 décembre, ne visait-elle pas à « soutenir le pouvoir d’achat des salariés les plus modestes, des #précaires comme moi ? », interpelle Jamel, un #intérimaire de 41 ans, sans prime lui aussi.
    En théorie, les intérimaires en bénéficient si elle est mise en place pour les salariés de leur entreprise de travail temporaire ou de leur entreprise utilisatrice, et dans les mêmes conditions. Pour qu’elle soit exonérée d’impôt et de charges sociales, il faut notamment que le salarié ait été en contrat de travail au 31 décembre 2018. L’instruction interministérielle du 6 février précise bien ce droit.

    « Je donne autant au travail qu’un employé en CDI »
    Cependant, l’organisation du dispositif n’est guère favorable aux intérimaires. D’abord parce que de nombreuses entreprises fermant pour les fêtes de fin d’année, bon nombre d’intérimaires ne sont pas en contrat ce jour-là.
    Surtout, encore faut-il que les entreprises appliquent ce principe de l’égalité de traitement entre intérimaires et leurs propres salariés, inscrit dans le code du travail (article L 1251-43). « Si une entreprise utilisatrice met en place la prime pour ses salariés permanents, elle doit aussi la verser aux intérimaires, insiste Stéphane Béal, directeur du département droit social au cabinet Fidal, qui conseille les employeurs. Nous avons dit nos clients de faire attention à ce point. Après, certains nous écoutent, d’autres pas. »

    Qu’en est-il dans la réalité pour les quelque 787 800 intérimaires recensés au quatrième trimestre 2018 ?
    L’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss), le réseau qui réunit les caisses Urssaf, a publié un premier bilan du dispositif portant sur les primes versées en décembre et janvier : 2 millions de salariés en ont bénéficié, sans toutefois préciser le nombre d’intérimaires. « Nous ne disposons pas de cette donnée », indique-t-on à l’Acoss. Le ministère du travail, lui, n’a pas donné suite à nos sollicitations.

    Quant aux #entreprises interrogées, certaines ne nous ont pas répondu. D’autres l’ont fait partiellement. « Près de 5 000 intérimaires en poste dans une centaine de nos entreprises clientes ont bénéficié de la prime », accordée par celles-ci, signale-t-on chez Manpower. Mais le groupe américain ne nous a pas indiqué si, de son côté, il octroie une PEPA à ses intérimaires. « Manpower nous a juste donné une prime de fidélité, de 300 euros, qui est imposable », regrette Julie, 28 ans. Quant à l’entreprise utilisatrice où elle travaille, elle a bien prévu la PEPA à ses salariés, fin mars, « mais pas aux intérimaires. Ce n’est pas normal. Je donne autant au travail qu’un employé en CDI. J’irai en justice s’il le faut ».

    La riposte s’organise
    Les systèmes de primes sont très variés. Chez Renault, par exemple, « 80 % des intérimaires » l’ont reçue fin janvier, indique le constructeur. Chez PSA, la somme, fixée au prorata de la durée de mission en 2018, est « minorée du montant de la prime exceptionnelle éventuellement perçue » par l’intérimaire de l’entreprise de travail temporaire. « Une écrasante majorité des 8 600 intérimaires qui ont travaillé chez PSA en 2018 ne va pas percevoir la prime à cause de la condition de présence le 31 décembre ou au dernier jour avant la fermeture de l’usine, le 21 décembre », déplore Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central CGT chez PSA.
    Au final, les entreprises semblent peu appliquer le principe de l’égalité de traitement avec leurs propres salariés. Motif souvent invoqué : la loi vise « les employeurs », or « les intérimaires ne sont pas nos salariés », se justifie-t-on chez EDF, à La Poste, chez Valeo, Carrefour, GRDF, Thales. L’Oréal se justifie autrement. Selon le directeur juridique des relations humaines, Ronan Nguyen-Van, dans le code du travail, le principe de l’égalité de traitement « est lié au poste de travail occupé. Or, de notre point de vue, cette PEPA est liée à un contexte particulier. Nous n’avons donc pas à l’appliquer ».
    Lire aussi Primes exceptionnelles : Total, LVMH et d’autres grandes entreprises répondent à l’appel de Macron
    Certaines entreprises ajoutent des critères très sélectifs. Chez Adecco, par exemple, la direction dit avoir « modulé » la prime en « faisant référence à une présence au sein de l’entreprise au 1er janvier 2018 », en plus du 31 décembre 2018. Frédéric Chassin, délégué syndical central adjoint CGT, y voit « non pas une modulation mais une exclusion des intérimaires ! Presque aucun ne travaille le 1er janvier ». La CGT, qui a porté l’affaire devant le tribunal de grande instance de Lyon, saisi en référé, a été déboutée, dans une ordonnance du 11 mars.
    Mais la riposte s’organise côté syndicats. La CFTC-Intérim a dénoncé sur son site 65 grandes entreprises qui n’appliquent pas l’égalité de traitement, et est en train de réunir « des centaines de dossiers » d’intérimaires en vue d’une action en justice. La CGT Adecco a, elle, réuni « 500 dossiers d’intérimaires qui n’étaient pas en contrat le 1er janvier 2018 » en vue d’une action groupée aux prud’hommes.

  • Jean-Pierre Sueur : « Je me sens insulté quand on m’accuse de faire de la politique » (DNA)
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/15811-jean-pierre-sueur-je-me-sens-insulte-quand-on-m-accuse-de-faire-de-

    Pour en savoir plus sur cette affaire, je vous conseille le C dans l’Air d’hier (il devrait être dispo vers 12h30)

    Le bureau du Sénat a décidé jeudi de saisir le parquet au sujet d’Alexandre Benalla et de Vincent Crase. Cette saisine vise également trois autres hauts responsables de l’Élysée : Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée, Patrick Strzoda, directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, et le général Lavergne, chef du groupe de sécurité de la présidence de la République. Certains membres de l’exécutif accusent le Sénat de faire de l’instrumentalisation politique. Le co-auteur de la commission d’enquête sénatoriale, Jean-Pierre Sueur (PS), répond à ces attaques.

    Source : DNA.fr

    Informations complémentaires :

    Crashdebug.fr : Affaire Benalla : Edwy Plenel et Fabrice Arfi après la (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Comment l’exécutif veut reprendre en main la Préfecture de police, cet « Etat dans l’Etat », Elise Vincent, Nicolas Chapuis
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/20/grand-menage-avant-reprise-en-main-a-la-prefecture-de-police_5438680_3224.ht

    Après le limogeage de Michel Delpuech et de deux hauts fonctionnaires, l’exécutif va donner au nouveau préfet mission de réformer l’institution, selon les informations du « Monde ».

    Le projet était dans les tuyaux depuis plusieurs mois et il semble désormais mûr. Alors que la Préfecture de police (PP) est durement percutée par la crise des « #gilets_jaunes », la vague qui a commencé par emporter les hommes pourrait désormais chambouler toute l’institution. L’« échec », selon le mot ministériel, du #maintien_de_l’ordre lors de l’acte XVIII a déjà coûté sa place au préfet, Michel Delpuech, son directeur du cabinet, Pierre Gaudin, et le directeur de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), Frédéric Dupuch. Mais iI pourrait accélérer dans la foulée des changements structurels plus importants au sein de la plus ancienne « maison police » de France créée en 1800 par Bonaparte, qui a toute autorité sur la capitale et la petite couronne.

    Selon nos informations, le nouveau #préfet Didier Lallement, qui doit être installé officiellement dans ses fonctions jeudi 21 mars par Christophe Castaner, doit en effet recevoir une lettre de mission avec deux priorités. La première, confirme le ministère de l’intérieur, sera de mettre en œuvre la doctrine de « fermeté renforcée » de maintien de l’ordre, présentée le 18 mars par le premier ministre.
    La seconde consistera à lancer une vaste réforme de la PP. Un signal qui se veut fort, alors que le sujet est depuis plusieurs années un serpent de mer. M. Lallement a rencontré à ce titre le président de la République, mardi. Il devait voir M. Castaner et son secrétaire d’Etat, Laurent Nuñez, mercredi.

    « #Didier_Lallement n’est là que pour ça, réformer la PP, cet Etat dans l’Etat », confirme un préfet qui connaît bien l’homme, souvent considéré comme dur, voire autoritaire. Les changements d’hommes en seraient les prémices. Le départ de M. Dupuch, maillon essentiel de la « chaîne de commandement » incriminée, était ainsi attendu.
    Le choix de se séparer de lui correspond à la lecture que la Place Beauvau a fait des « dysfonctionnements » dans la stratégie du maintien de l’ordre. Le puissant patron de la DSPAP, principale entité au sein de la PP avec quelque 19 000 hommes à son service, est accusé d’être l’auteur de la note interne sur les lanceurs de balles de défense (#LBD), qui aurait incité les troupes à en faire un usage réduit.

    Equipe amputée de membres importants

    Cela faisait en réalité plusieurs semaines que cette direction de la PP, qui gère notamment les #détachements_d’action_rapide, chargés des interpellations pendant les #manifestations, était dans le viseur du ministre de l’intérieur et de son secrétaire d’Etat. La Place Beauvau avait transmis des consignes pour que l’ensemble de la sécurisation des manifestations soit à la main de la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC), quand la PP avait opté pour une gestion bicéphale : le cœur de la mobilisation aux troupes de maintien de l’ordre de la DOPC, les abords aux petites unités plus mobiles de la DSPAP.

    Le nouveau préfet va donc devoir procéder rapidement à des nominations, dans un contexte de manifestations hebdomadaires. Ses deux principales directions sont fragilisées par cette crise. La DSPAP a été soudainement décapitée. Quant à la DOPC, elle sort de plusieurs semaines de flottement, après l’arrêt-maladie prolongé de son directeur, Alain Gibelin, finalement relevé de ses fonctions, le 15 mars. Jérôme Foucaud a été nommé en remplacement, lundi 18 mars. Mais il devra lui-même s’appuyer sur une équipe amputée de membres importants depuis l’affaire Benalla.

    Laurent Simonin, le chef d’état-major, ainsi que Maxence Creusat, à la tête de la cellule Synapse – une unité chargée de surveiller les réseaux sociaux qui joue un rôle majeur dans la gestion de la crise des « gilets jaunes » –, ont été mis en examen pour avoir transmis illégalement des images de vidéosurveillance à l’ancien chargé de mission de l’Elysée et ont donc été mutés à d’autres postes.

    « Chantier de transformation en profondeur »

    Quel que soit le jeu de chaises musicales à la PP, il devrait en tout cas être au diapason d’une réflexion profonde, amorcée dès l’automne au ministère de l’intérieur, et plus particulièrement pilotée par Laurent Nuñez, fin connaisseur de l’institution pour avoir été lui-même directeur du cabinet du préfet de 2012 à 2015. Si l’affaire Benalla a pu accélérer cette réflexion, plusieurs interlocuteurs assurent qu’elle était déjà amorcée sous Gérard Collomb. Le calendrier s’est ensuite précisé en décembre 2018, dans le cadre d’un « protocole » avec les #syndicats_policiers.
    Une partie des primes promises lors du premier pic de violences des « gilets jaunes » a en effet été conditionnée à des avancées sur plusieurs sujets « abrasifs », comme les décrit un proche du dossier : les heures supplémentaires, la gestion des cycles horaires et la réforme de la PP. Au cabinet de M. Castaner, on préfère dire que ce protocole a prévu « l’ouverture d’un chantier de transformation en profondeur » auquel les directions de la #gendarmerie et de la #police nationale ainsi que la PP ont été priées de contribuer en faisant des propositions. Le 13 mars, une réunion « d’étape » a en tout cas eu lieu sur le sujet.

    Lisser la chaîne de commandement

    Principal but de cette réforme quoi qu’il en soit : retirer à la Préfecture de police une partie de ses compétences spécifiques, qui lui confèrent une grande indépendance vis-à-vis du pouvoir politique – et de facto une grande puissance –, supprimer les doublons, lisser la chaîne de commandement, et potentiellement faire des économies… Sont principalement dans le viseur les directions chargées de la lutte contre l’immigration irrégulière, la police judiciaire, le renseignement et, dans une moindre mesure, la logistique. A la PP, un service spécifique gère en effet le matériel nécessaire par exemple à l’ordre public (barres-ponts, canons à eau etc.). Il est déjà en phase de dissolution.

    Le sujet sur lequel les discussions seraient les plus avancées, selon certaines sources, est l’#immigration. Il est ainsi envisagé la création d’une grande « direction zonale » rattachée à la #police_aux_frontières (DCPAF). Celle-ci est en effet compétente partout en France, sauf à Paris. « C’est compliqué car de nombreux réseaux internationaux ont leurs ramifications à Paris. La petite couronne concentre par ailleurs les deux tiers de l’immigration irrégulière. Or, les préfectures n’ont pas de police spécialisée sur cette zone où la PP est compétente… », décrypte un bon connaisseur du dossier, qui salue toutefois les « progrès » réalisés sous l’ère Delpuech avec la vague migratoire [sic, ndc] , notamment pour gérer de façon plus « fluide » les placements en #rétention.

    A la PP, l’un des principaux opposants au projet était Frédéric Dupuch, l’un des hauts fonctionnaires écartés mardi. Et pour cause, sa direction, la DSPAP, a aujourd’hui la gestion de l’immigration illégale en lien avec les commissariats de quartier. Le changement dans l’attribution des compétences affaiblirait cette entité prépondérante au sein de la préfecture.

    Une crise préoccupante des vocations

    Un sujet plus épineux actuellement sur la table concerne la #police_judiciaire. A l’instar de la DCPAF, la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) n’a pas compétence, en pratique, sur le territoire parisien, où les troupes du fameux « 36 » règnent en maître. Une situation qui engendre régulièrement une « guerre des polices » sur les belles affaires.
    « Ça ne se parle pas », regrette une source policière. « Dans un contexte d’internationalisation de la délinquance, notamment en matière de stupéfiants, cela pose des problèmes de continuum et pénalise en partie les stratégies nationales », souligne une autre source haut placée. Concrètement est donc aujourd’hui en réflexion un rattachement de la direction régionale de la police judiciaire de Paris à la DCPJ, dans une nouvelle structure zonale qui comprendrait Versailles.

    En matière de #renseignement, la direction du renseignement de la Préfecture de police de Paris (DRPP) est aussi potentiellement dans le viseur. Les projets à son égard semblent toutefois plus incertains. Depuis toujours, la DRPP défend un modèle « intégré », qui cumule les fonctions de renseignement territorial (ex-RG) et le suivi du « haut du spectre », soit les profils les plus dangereux, notamment en matière de terrorisme. Mais ce modèle doublonne en partie avec la compétence nationale de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui s’agace depuis longtemps de cette situation. La circulation de l’information en pâtit régulièrement, comme cela est apparu lors de l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), en 2016.
    L’alignement des planètes semble néanmoins idéal aujourd’hui, aux yeux des stratèges du ministère de l’intérieur, pour parvenir à des avancées sur tous ces sujets. Et ce, car la plupart des organisations syndicales apparaissent aujourd’hui enclines à soutenir les réformes. Notamment pour des raisons de ressources humaines et de gestion de carrière. Une crise préoccupante des vocations traverse par exemple la police judiciaire, autrefois service roi. Un rattachement de la PJ parisienne (environ 2 000 personnes) à sa direction centrale, la DCPJ (environ 5 300), permettrait de redonner une respiration aux carrières et d’éviter la fuite des cerveaux en province, estiment certains interlocuteurs.

    « Il ne s’agit surtout pas de tout détruire »

    Tous les spécialistes du sujet soulignent toutefois les risques de ces réformes. En clair, il ne faut pas casser un modèle qui – paradoxalement – fonctionne bien. Grâce à des moyens budgétaires régulièrement abondés, la PP a toujours su survivre aux assauts en développant une réelle efficacité sur son territoire. En matière de renseignement, la compétence de la DRPP sur le « bas du spectre » – souvent négligé par la DGSI – ou les réseaux d’ultradroite ou d’ultragauche n’est par exemple pas questionnée.

    Le problème se pose aujourd’hui à l’envers : alors que les ressources se font rares pour l’Etat, ce sont les directions de tutelle de la PP qui estiment pâtir de sa toute-puissance. Certains plaident même pour inverser le paradigme. « Dans plusieurs domaines, le modèle parisien marche mieux que ce qui se fait ailleurs. Plutôt que de chercher absolument à nous déboulonner, il faudrait regarder comment exporter nos modes de fonctionnement », juge une source haut placée à la préfecture.

    « Il ne s’agit surtout pas de tout détruire », prévient une source au cœur de ces négociations, consciente des spécificités de la capitale. Le but, selon plusieurs interlocuteurs, serait plutôt de ramener le préfet de police de Paris au niveau de ce que sont ses homologues en région : soit des préfets de zone sur lesquels sont « branchés » tous les services nationaux, comme c’est le cas à Marseille.

    « Il faut redonner tout son rôle d’administration centrale » à la PP, résume un proche du dossier, mais sortir de la logique d’« Etat dans l’Etat », qui a aujourd’hui, par exemple, sa propre unité d’élite – la brigade de recherche et d’intervention. Une force qui a toute compétence sur la capitale, les groupes d’intervention de la police nationale et de la gendarmerie, le RAID et le GIGN, étant invités à rester cantonnés derrière le périphérique.

    « Gilets jaunes » : soutenu par l’exécutif, Castaner se sait néanmoins en sursis, Cédric Pietralunga, Nicolas Chapuis
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/20/gilets-jaunes-soutenu-par-l-elysee-et-matignon-castaner-resiste-a-l-offensiv
    Le ministre de l’intérieur est critiqué pour n’avoir pas pu maintenir l’ordre samedi. Mais, pour l’exécutif, le problème a été un « défaut d’exécution » de ses ordres.

    Le pilonnage était attendu. Il a été intense. Accusé d’être responsable de la débâcle policière lors de la dix-huitième journée de mobilisation des « gilets jaunes », qui a vu l’avenue des Champs-Elysées se transformer en champ de bataille, samedi 16 mars, Christophe Castaner a été pris pour cible toute la journée de mardi par l’opposition.

    « Un ministre de l’intérieur digne de ce nom aurait dû déposer sa #démission », a attaqué le président du groupe Les Républicains (LR) à l’Assemblée nationale, Christian Jacob. « J’en ai connu des ministres de l’intérieur de la Ve République, mais celui-là, il va rester au Musée Grévin ! », a ajouté le député (LR) de Paris Claude Goasguen sur LCP.
    Lors de la séance des questions au gouvernement, le ministre a été plusieurs fois interrompu par des « Démission ! » venus des bancs de la droite, auxquels les élus de la majorité ont répondu en applaudissant debout M. Castaner.

    Devant la commission des lois du Sénat, où il avait été convoqué mardi en en fin d’après-midi pour s’expliquer sur les défaillances dans les opérations de maintien de l’ordre à Paris, M. Castaner a également eu droit à une salve de remarques acerbes, résumées d’un trait par Michel Raison, élu (LR) de Haute-Saône : « Quand est-ce que l’autorité de l’Etat sera rétablie ? Parce que le vrai patron, ce n’est pas le préfet de police, c’est le ministre de l’intérieur. »

    Soutien unanime de l’exécutif

    Sous le déluge, l’ancien maire socialiste de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence) ne s’est pourtant pas dérobé, répondant à chaque interpellation. Le ministre peut se targuer il est vrai d’un soutien unanime de l’exécutif.
    Depuis dimanche, c’est le même mot d’ordre qui est répété : il faut sauver le soldat Castaner. « C’est un bon ministre de l’intérieur, il est en première ligne depuis le début et il se montre solide. S’il a pris un coup au casque, il a du coffre et les épaules pour tenir. Il y a un pilote à Beauvau et cela se voit », rassure-t-on ainsi à Matignon. Selon son entourage, le chef du gouvernement, Edouard Philippe, s’est entretenu à plusieurs reprises depuis samedi avec son ministre, dont il est devenu proche malgré leurs parcours politiques opposés, pour lui dire son soutien.

    Sur le fond, c’est le même argument qui est martelé : le ministre de l’intérieur n’est pas en cause dans les défaillances constatées samedi. « Il y a eu un défaut d’exécution », assure-t-on au sommet de l’Etat. Comprendre : la hiérarchie policière n’a pas obéi aux ordres du ministère de l’intérieur.

    « Les consignes que j’avais passées n’ont pas été appliquées », a lui-même plaidé M. Castaner, mardi matin sur France Inter. C’est pour cette raison que le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, a été limogé. « Le ministre de l’intérieur est responsable politiquement, le préfet est responsable opérationnellement. Il ne faut pas mélanger les choses, sans quoi nous devrions changer de ministre tous les deux mois », plaide un conseiller.

    En sursis

    Au sein de la maison police, personne ne réclame d’ailleurs le départ de ce fidèle d’Emmanuel Macron. « Quel intérêt on aurait à changer de ministre de l’intérieur ? Aucun ! Il commence à appréhender son poste. A l’heure qu’il est, on a, avec Laurent Nuñez [secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’intérieur], un binôme qui fonctionne bien, il ne faut pas y toucher », tranche Yves Lefebvre, secrétaire général d’Unité SGP Police-FO, le premier syndicat au sein du ministère.

    Les nombreux déplacements de terrain de Christophe Castaner sont plutôt appréciés des fonctionnaires. Tout comme le soutien indéfectible aux forces de l’ordre affiché par la Place Beauvau, au plus fort de la tempête sur les violences policières et l’usage trop généreux des lanceurs de balles de défense (LBD).

    Les organisations syndicales n’oublient pas non plus que c’est Christophe Castaner qui a conclu un protocole d’accord en décembre 2018, prévoyant des augmentations de salaire substantielles pour les gardiens de la paix, au terme d’une discussion marathon de huit heures. Le ministre avait sollicité un arbitrage de l’exécutif et obtenu gain de cause. Quant à ses incartades lors d’une soirée dans un restaurant, révélées par la presse people, elles font sourire les troupes plus qu’autre chose. « L’épisode ne l’a pas affaibli », assure-t-on à Matignon, où l’on revendique de former « un pack » autour du ministre.

    Dans les rangs de la police, on ne se fait surtout aucune illusion sur les effets de la politique du fusible. « Depuis 2016, on a eu cinq ministres qui se sont succédé, parfois pour quelques semaines seulement, rappelle une source policière haut placée. Dès que quelque chose ne va pas dans le pays, on veut tout bouleverser à Beauvau, comme si le changement d’homme allait régler tous les problèmes. »
    S’il n’est pas menacé à court terme, Christophe Castaner se sait néanmoins en sursis. Que de nouvelles émeutes éclatent lors d’une prochaine manifestation des « gilets jaunes », ou que des affrontements se terminent par des blessés graves voire des morts, et le ministre de l’intérieur n’aurait d’autre solution que de partir à son tour. « Ce serait le seul moyen de protéger le président et ce serait son rôle », concède un parlementaire de la majorité.

    • Dispositif Sentinelle mobilisé dans le cadre des manifestations, AFP

      Le porte-parole du gouvernement annonce que le dispositif #Sentinelle sera mobilisé de manière « renforcée » samedi dans le cadre des manifestations des « gilets jaunes » afin de protéger des bâtiments officiels et autres « points fixes »

      Les militaires de Sentinelle seront mobilisés pour l’acte XIX des « gilets jaunes »
      https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2019/03/20/les-militaires-de-sentinelle-seront-mobilises-pour-l-acte-xix-des-gilets-jau

      Emmanuel Macron a dit « ce matin [qu’il y aurait] une mobilisation renforcée du dispositif Sentinelle pour sécuriser les points fixes et statiques », a-t-il précisé lors du compte rendu du conseil des ministres à l’Elysée. L’objectif est de « permettre aux forces de l’ordre » de se « concentrer sur les mouvements et le maintien et le rétablissement de l’ordre ». « Nous ne pouvons pas laisser une infime minorité violente abîmer notre pays et détériorer l’image de la France à l’étranger », a-t-il ajouté. Les prochains jours seront donc décisifs. »

      Nouveau dispositif
      Manifestations interdites sur les Champs-Elysées et dans certains quartiers des grandes villes en cas de présence d’« ultras », préfet de police de Paris remplacé, contraventions alourdies : le premier ministre Edouard Philippe a annoncé dès lundi une batterie de mesures pour répondre aux violences ayant émaillé la dernière manifestation des « gilets jaunes », samedi 16 mars à Paris.
      Au-delà de Sentinelle, des brigades anticasseurs seront déployées samedi sur le terrain, des #drones et des « produits avec des #marquages indélébiles » permettant de « tracer » les casseurs vont également être mobilisés. « Des individus ont décidé de casser la démocratie, de s’en prendre à la République et à ses symboles », a déclaré Benjamin Griveaux. « Ce ne sont donc plus des manifestants à qui nous avons affaire mais des émeutiers. Les manifestants défendent une cause, à côté de ceux-là il y a des #émeutiers qui sont simplement mus par la haine. »

      L’opération Sentinelle représente une mobilisation sans précédent de l’armée sur le territoire national depuis la guerre d’Algérie. Des chiffres de 2017 faisaient état de 7 000 militaires déployés en permanence – pour moitié en région parisienne – depuis les attentats de janvier 2015 à Paris.


      https://www.lesinrocks.com/2019/03/19/actualite/le-gouvernement-veut-renforcer-le-maintien-de-lordre-meme-si-un-black-bl
      #interdictions_de_manifester #militarisation #violence_d'État

    • L’utilisation de militaires pour assurer la sécurité (statique) de lieux de pouvoir a été prônée dès décembre dernier par des syndicats policiers. Il s’agit selon ces syndicats, et désormais pour le gouvernement, de privilégier l’emploi des forces de police et de MDO pour des actions requérant de la mobilité, et destinées à alimenter la chaîne judiciaire. Il s’agit aussi de résorber la disproportion entre les délits ou dégâts constatés et les condamnations (tous ces gardés à vue libérés, tous ces condamnés trop ordinaires pour être considérés comme des prototypes de « casseurs »).


      #cogestion #justice

    • Les contraventions pour participation à une manifestation interdite passent de 38 à 135 euros, AFP
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/21/les-contraventions-pour-participation-a-une-manifestation-interdite-passent-

      Il en coûtera désormais plus cher de participer à une manifestation interdite. Les contraventions encourues sont passées de 38 à 135 euros, à la suite de la publication d’un décret jeudi 21 mars au Journal officiel.
      « Le fait de participer à une manifestation sur la voie publique interdite sur le fondement des dispositions de l’article L. 211-4 du code de la sécurité intérieure est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la quatrième classe », dit le texte.
      Cette mesure avait été annoncée lundi par le premier ministre, Edouard Philippe, à la suite des violences, sur les Champs-Elysées notamment, lors de l’acte XVIII des « gilets jaunes ». Ces dernières semaines, les protestataires étaient revenus à leurs méthodes initiales et avaient préféré ne pas déclarer leurs rassemblements à Paris.

      Manifestations interdites à Paris, Bordeaux ou Nice

      Le gouvernement a donc décidé de hausser le ton. Lundi, le premier ministre a également annoncé l’#interdiction_de_manifester « chaque fois qu’il le faudra », dans les quartiers « les plus touchés », « dès lors que nous aurons connaissance d’éléments “ultras” et de leur volonté de casser », en citant les Champs-Elysées, à Paris, les places du Capitole, à Toulouse, et Pey-Berland, à Bordeaux. En cas de manifestation, « nous procéderons à la dispersion immédiate de tous les attroupements », a-t-il prévenu, tout en annonçant en même temps une « réorganisation du maintien de l’ordre ».

      A la demande du maire de Nice, Christian Estrosi, le gouvernement compte également interdire les manifestations des « gilets jaunes » dans un « périmètre défini » samedi dans la ville azuréenne. Pour l’acte XIX, prévu samedi, plusieurs « appels nationaux », ont été lancés sur les réseaux sociaux pour des rassemblements à Nice, mais aussi à Toulouse et à Montpellier.

      Impunité zéro
      Deux jours avant cette nouvelle journée de mobilisation, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a intronisé jeudi le nouveau préfet de police de Paris, Didier Lallement. Ce dernier a succédé à Michel Delpuech, qui a été débarqué par le gouvernement après les violences du week-end dernier. « Votre première mission, évidemment, sera de maintenir l’ordre public dans la capitale », a prévenu M. Castaner, a destination du nouveau préfet.

      « Je vous demande de faire en sorte que la doctrine du maintien de l’ordre, telle que nous l’avons redéfinie entre le 1er et le 8 décembre (actes III et IV des « gilets jaunes » ), soit effectivement et résolument mise en œuvre, sans hésitation ni demi-mesure » , a développé le ministre, réclamant « qu’elle soit effective dès samedi » .
      « Samedi, sur les Champs-Elysées, il n’y avait pas de manifestants, il n’y avait que des haineux, des ultras, des factieux, des gens venus pour casser, pour détruire, pour agresser, car on ne peut pas se prétendre simple spectateur de ceux qui défigurent Paris, de ceux qui balafrent la France. »

      #sous_peine-d'amendes

    • Lallement, le nouveau préfet qui fait flipper les flics, Willy Le Devin , Ismaël Halissat et Eva Fonteneau, correspondante à Bordeaux — 23 mars 2019
      https://www.liberation.fr/amphtml/france/2019/03/23/lallement-le-nouveau-prefet-qui-fait-flipper-les-flics_1716932

      A Paris, après le limogeage de Michel Delpuech, jugé trop laxiste, son successeur est entré en fonction jeudi. Qualifié de « fou furieux » par certains collègues, il devrait appliquer une stratégie de fermeté lors de l’« acte XIX » des gilets jaunes.

      Des cris de joie déchirent les couloirs feutrés de la préfecture de Bordeaux. Lundi, deux jours après le saccage des Champs-Elysées par les gilets jaunes, les fonctionnaires girondins sont heureux. Ils viennent de l’apprendre, leur patron depuis 2015, Didier Lallement, est nommé à la tête de la préfecture de police de Paris, en remplacement de Michel Delpuech, limogé par l’exécutif car jugé trop laxiste. Ses collaborateurs bordelais en sont convaincus : si la ville a besoin d’un homme de fer, avec lui, elle sera servie. Agé de 62 ans, l’homme traîne en effet une réputation de préfet impitoyable. Le mot pourrait être fort s’il n’avait pas été prononcé spontanément par plusieurs de nos sources ayant croisé sa route par le passé. « Il est très cassant avec les gens, très blessant. On n’avait jamais vu ça, raconte une ex-collègue. Il est froid dans son management, mais assume totalement. Avec lui, c’est la politique de la #terreur. Il ne respecte que ceux qui, de temps à autre, osent lui tenir tête. » « Didier Lallement ? Il est fou comme un lapin, abonde un préfet actuellement en poste. C’est la rigidité faite homme. Il peut ne jamais vous dire bonjour, ça ne le dérange pas. De ce fait, il me semble très éloigné des caractéristiques que l’on exige d’un préfet, à savoir d’être rond. Si le gouvernement l’a choisi, c’est clairement pour une reprise en main musclée de la préfecture de police. »

      « La main de Clemenceau »

      Avec Didier Lallement, le gouvernement poursuit deux objectifs. Un de très court terme : rétablir l’ordre dans la capitale dès ce samedi, pour l’« acte XIX » des gilets jaunes. Par la suite, il s’agira de réformer l’institution créée en 1800 par Napoléon, qualifiée « d’Etat dans l’Etat » pour ses pouvoirs et son autonomie gargantuesques. En effet, la préfecture de Paris possède sa propre police judiciaire, le prestigieux « 36 », son service de renseignement (DRPP), chargé au même titre que la DGSI de la lutte antiterroriste, ainsi qu’une compétence sur la lutte contre l’immigration illégale. Un train de vie jugé luxueux en ces temps de rigueur budgétaire. Jeudi, lors de l’intronisation du nouveau préfet sur l’île de la Cité, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, n’y est pas allé de main morte au moment de dresser la feuille de route du nouveau maître des lieux : « Didier Lallement, votre modèle est Georges Clemenceau. La main de Clemenceau n’a jamais tremblé quand il s’agissait de se battre pour la France, la vôtre ne devra pas trembler non plus devant les réformes que vous devrez mener. »

      Pour ce qui concerne le maintien de l’ordre, la place Beauvau entend renforcer une doctrine d’ultrafermeté. Christophe Castaner, ainsi que son secrétaire d’Etat, Laurent Nuñez, n’ont en effet que très modérément goûté une note émanant du directeur de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), Frédéric Dupuch, appelant à un usage modéré des lanceurs de balles de défense (LBD 40). Les deux ministres attendent donc de Didier Lallement qu’il applique la stratégie « de mobilité et d’interpellations », élaborée après les heurts très violents du 1er décembre. Le risque ? Générer un nombre très important de blessures voire de mutilations chez les manifestants, via un recours débridé aux armes les plus controversées du maintien de l’ordre, comme les LBD 40 bien sûr, mais aussi les différents types de grenades (celles dites de désencerclement ou les GLI-F4 composées de TNT). A Bordeaux, les affrontements entre les forces de l’ordre et les gilets jaunes ont d’ailleurs été très violents ces derniers mois. Deux personnes ont eu la main arrachée et plusieurs autres ont été sérieusement blessées par des tirs de LBD 40. Le 2 mars, c’est le député LFI Loïc Prud’homme qui a dénoncé les coups de matraque dont il a été victime en quittant pacifiquement un cortège des gilets jaunes. Une pétition a été lancée pour réclamer la tête du préfet. Lundi, Prud’homme a accueilli ainsi l’arrivée de Lallement à la tête de la préfecture de police de

      « Le graal »

      C’est là l’immense paradoxe de cette nomination. Bien que très expérimenté, –il a été préfet de l’Aisne, de la Saône-et-Loire et du Calvados–, Lallement n’a rien d’un spécialiste de l’ordre public. « C’est un préfet fou furieux, hoquette un ancien directeur central de la sécurité publique. Il a les dents qui rayent le parquet depuis toujours. En 2012, il voulait déjà avoir la mainmise sur la police et la gendarmerie à l’époque où il était secrétaire général du ministère de l’Intérieur [#Valls, ndlr].Il a toujours voulu faire de la police opérationnelle, jusque-là il était tenu à l’écart avec une perche. » Prendre la tête de la préfecture de police de Paris, Didier Lallement y pensait donc depuis longtemps. « C’était son rêve absolu, il vient de toucher le graal », confie un proche. Didier Leschi [un ex-gaucho passé au "souverainisme", ndc] , aujourd’hui directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration tempère le portrait apocalyptique fait de son compère issu, comme lui, du « #chevènementisme » : « C’est un excellent technicien, à la grande rigueur intellectuelle. Au plan administratif, il est plutôt réformateur. Son passage à la tête de l’#administration_pénitentiaire [où il fut le créateur des équipes régionales d’intervention et de sécurité –unité d’élite, (selon Ration, laudatif avec ces brutes chargé de réprimer les prisonniers, ndc) ] a été salué par les syndicats [ de matons ! ndc] , ce qui est suffisamment rare pour être souligné. » Le sénateur PS Jean-Pierre Sueur, qui a travaillé avec Lallement il y a bientôt trente ans au secrétariat d’Etat aux collectivités locales, confirme la grande valeur de ce haut-fonctionnaire, au parcours iconoclaste : « Lallement ne vient pas du sérail, il n’a pas fait l’ENA. Il est très sérieux, rigoureux et travailleur. Mais c’est vrai que dans l’exercice de l’autorité, il est très cash. »

      L’ex-préfet de la Nouvelle-Aquitaine laisse par exemple un souvenir âcre aux élus locaux du bassin d’Arcachon, à qui il a contesté sans merci le plan de l’urbanisme. « C’est le seul mec qui a eu les couilles de se prendre les lobbys de l’immobilier en frontal pour les obliger à respecter l’environnement et le domaine public maritime », rapporte un journaliste. Revanchard, l’un des maires contrariés a adressé un courrier au lance-flammes à Macron, accusant ni plus ni moins le haut fonctionnaire « d’abus de pouvoir ». Mais #Didier_Lallement ne craint rien ni personne. Le jour de son arrivée en Gironde, il avait baptisé ainsi son nouveau personnel : « Vous pensez connaître ma réputation ? Elle est en deçà de la réalité. »

      Lallement"...bientôt être entendu dans le cadre de l’enquête sur les #soupçons de #favoritisme qui pèsent sur les marchés de la #Société_du_Grand_Paris. https://seenthis.net/messages/768523

  • Guénon actuel (I)
    http://www.dedefensa.org/article/guenon-actuel-i

    Guénon actuel (I)

    5 mars 2019 –Je recommande avec force que l’on prenne une heure de son temps pour regarder l’émission Les Idées à l’endroit, sur TV-Libertés, animé par Alain de Benoist (le titre de l’émission renvoie à un de ses très-nombreux livres) : l’émission n°22, qui doit être de courant février, et consacrée à « René Guénon et la Tradition primordiale ».

    (De Benoist reçoit dans son émission quatre universitaires, essayistes, éditeurs, tous spécialistes de René Guénon, de son influence, de sa place dans l’histoire des idées : Jean-Pierre Laurant, Xavier Accart, David Bisson et Pierre-Marie Sigaud.)

    Métaphysicien d’intuition, Guénon est dans l’histoire des idées un curieux phénomène, d’une très-discrète et très-extrême importance, selon des idées ou plutôt une Grande Idée par définition intemporelle, (...)

  • Des conférences de cinema mises en ligne par la FEMIS - Le mag cinéma
    https://lemagcinema.fr/non-classe-fr/des-conferences-de-cinema-mises-en-ligne-par-la-femis

    La Femis ouvre son patrimoine vidéo et met à disposition des vidéos de conférences sur le thème du cinéma assez exceptionnelles.

    Depuis plus de trente ans, La Fémis est un lieu de rencontres entre artistes et étudiants.
    La Fémis a ainsi décidé de mettre en valeur au sein de ses archives une première sélection de tables rondes, master class, conférences et débats qui se sont tenus à La Fémis ou dans d’autres lieux – tel que le Festival de Cannes – qui illustrent la parole des cinéastes, images filmées par les étudiants eux-mêmes depuis 1986.
    Grâce au soutien de l’Université Paris Sciences et Lettres, à laquelle La Fémis est associée, et grâce au travail de monteurs image et son, les interventions choisies de nombreux cinéastes seront désormais accessibles sur deux plateformes, celle de l’école et celle de la bibliothèque numérique de « PSL Explore », et ce, à des fins culturelles, scientifiques et pédagogiques

    Conférences
    http://www.femis.fr/conferences

    Depuis plus de trente ans, La Fémis est un lieu de rencontres entre artistes et étudiants.
    La Fémis a ainsi décidé de mettre en valeur au sein de ses archives une première sélection de tables rondes, master class, conférences et débats qui se sont tenus à La Fémis ou dans d’autres lieux

    Conférence de Jean Rouch, Johan Van der Keuken et Frederick Wiseman dans le cadre des Rencontres de la Fémis (1987)
    ↓ Conférence d’Alain Tanner dans le cadre des Rencontres de la Fémis (1987)
    ↓ Conférence de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet (1988)
    ↓ Conférence de Jean-Luc Godard dans le cadre des Mardis de La Fémis (1988)
    ↓ Conférence de David Cronenberg dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2000)
    ↓ Conférence d’Éric Rohmer dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2005)
    ↓ Conférence de Guy Maddin dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2012)
    ↓ Conférence de Francis Ford Coppola dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2012)
    ↓ Conférence de Luc et Jean-Pierre Dardenne dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2012)
    ↓ Conférence de Thomas Vinterberg dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2012)
    ↓ Conférence de Bruno Dumont dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2014)
    ↓ Conférence d’Agnès Varda dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2014)
    ↓ Conférence de Patricio Guzman dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2015)
    ↓ Conférence de Jean-Gabriel Périot dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2016)
    ↓ Conférence de Frederick Wiseman dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2016)
    ↓ Conférence de Raymond Depardon et Claudine Nougaret dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2017)
    ↓ Conférence de Cédric Klapisch dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2017)
    ↓ Conférence de Damien Manivel dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2017)
    ↓ Conférence de Frederick Wiseman dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2017)
    ↓ Conférence de Vincent Macaigne dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2017)
    ↓ Conférence de Tony Gatlif dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2018)

  • Politiques migratoires et #cinéma. Entretien

    1On ne saurait limiter la thématique « cinéma et migration » à la question de la migration dans le cinéma, il faut également penser le cinéma dans la migration. Le médium filmique ne se limite de fait pas à représenter le phénomène migratoire, il vise aussi à l’influencer : en témoigne l’existence de films expressément créés et diffusés pour agir sur la migration. Ce type de production consiste essentiellement en des films de #communication qui informent sur les bénéfices ou les #dangers de la migration et qui sont produits par des organismes impliqués dans les processus po-li-tiques ou humanitaires de la gestion migratoire. Nous envisagerons ici une partie de cette production mal connue du public occidental, composée de très courts métrages télévisuels visant à prévenir les migrants potentiels des dangers de la migration irrégulière, tant au niveau du voyage qui se réalise dans des conditions inhumaines, s’appuie sur des réseaux criminels et mène chaque année à des milliers de morts anonymes1, qu’au niveau des conditions de vie dans le pays de destination où, contrairement à l’imaginaire paradisiaque cultivé dans les pays d’origine, le migrant illégal est confiné à la précarité, exposé à l’exploitation, etc. Ces films peuvent prendre des formes très différentes. On distingue deux modes majeurs : celui du témoignage, qui donne la parole à des victimes racontant le supplice des clandestins lors du voyage, et celui de la dénonciation, qui déconstruit les discours idéalistes de personnages- » menteurs » pour dévoiler visuellement les conditions réelles du migrant irrégulier2. Afin d’enquêter sur ce type de films, nous avons choisi de nous entretenir ici avec des représentants du bureau de coordination de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) à Berne et de l’Office fédéral des migrations (ODM) [voir encadré], qui depuis plus de dix ans soutiennent et initient ce genre de réalisations. Nos interlocuteurs directs ont été Madame #Odile_Robert (OIM) et Monsieur #Thomas_Lory (ODM).

    https://journals.openedition.org/decadrages/329

    #organisation_internationale_contre_la_migration #IOM #culture #vidéo #clip #musique #asile #migrations #réfugiés #OIM #Suisse #films #migrations

    –-> un article de 2009, mis ici pour archivage, et pour alimenter la métaliste sur les campagnes de dissuasion de la migration :
    https://seenthis.net/messages/763551

    • Autour du film "#Paris_à_tout_prix", cité dans l’article ci-dessus

      « Ce film est né de la douleur de voir la détresse de la jeunesse africaine »

      Entretien d’Olivier Barlet avec #Joséphine_Ndagnou à propos de Paris à tout prix.


      Bonjour ! Vous êtes à Cannes depuis maintenant quelques jours, quelle est votre impression du Festival ? Quel est votre sentiment sur tout ce qui se passe ici ?
      Oh ! C’est… grandiose, pour ne pas dire gigantesque et il est vrai qu’on se sent un peu perdu. Les centres d’intérêt sont si nombreux qu’on se sent tout petit ! Mais c’est très excitant, c’est formidable.
      Cela permet beaucoup de rencontres, sur le plan professionnel ?
      Oui, bien sûr car dans tout ce qu’il y a à voir et à découvrir, beaucoup de rencontres se font, même par hasard et elles s’avèrent parfois très intéressantes.
      Votre film, Paris à tout prix, a été présenté hier et aujourd’hui au marché du film. Il a été tourné dans le « français de Yaoundé », qui est une langue très savoureuse que vous privilégiez comme langue d’écriture du film…
      Tout à fait. Je n’ai pas voulu sortir de l’environnement linguistique du français du Cameroun. Dans les quartiers que j’ai filmés, c’est-à-dire les bas fonds, il y a un français très particulier. C’est un mélange d’anglais, de français et même parfois de patois ! Je n’ai donc pas voulu sortir de ce contexte car il situe véritablement l’environnement culturel et linguistique du film. Ce langage est donc effectivement très utilisé dans la première partie du film. Je n’ai pas souhaité sous-titrer, car lorsque le Belge ou le Canadien parle, je fais l’effort de le comprendre. On ne traduit pas pour moi ces variétés du français, on essaie de comprendre et on y arrive très souvent. Il n’y avait donc pas de raison pour que je sous-titre en français.
      Vous interprétez un personnage en galère au Cameroun, à Paris, puis de retour au pays… Cherchez-vous à prévenir les Camerounais, très enclins à émigrer ? Vous évoquez l’Internet, les femmes qui recherchent des maris blancs…
      Oui. Ce film est né d’une douleur, celle de voir la détresse de la jeunesse africaine. Cette détresse se matérialise à travers ces départs massifs vers l’Occident, toutes ces vies perdues dans le désert et sur les mers. Je me suis dit qu’on ne pouvait pas rester indifférent : il y a bien sûr de nombreuses interpellations, mais une énième interpellation reste utile. J’ai montré la galère de Suzy, personnage principal du film, mais cette galère reste très douce par rapport aux vraies histoires qu’on connaît ! Je souhaite prévenir les jeunes qui partent et les interpeller, mais j’interpelle également les gouvernants, qu’ils soient occidentaux ou africains. En effet, si ces jeunes s’en vont, c’est qu’ils n’ont pas trouvé de réponse à leurs attentes. Que ce soit en Europe ou en Afrique, je crois qu’il faut une gouvernance synchronisée des deux continents. L’influence du continent européen sur l’Afrique n’est un secret pour personne. Il faudrait par ce biais régler les problèmes de l’Afrique. On assiste d’ailleurs aujourd’hui à des soulèvements contre la faim un peu partout en Afrique, et on sentait que ça allait arriver. Je crois que ce n’est qu’un début et que ça risque d’empirer. J’interpelle la jeunesse africaine en disant que le paradis ne se trouve pas de l’autre côté : et si ces efforts que nous déployons pour partir, nous les mettions au service de l’Afrique ? Ce serait beaucoup plus utile… En réalité, ceux qui tentent de partir ont quand même les moyens de tenter cela ! Certains sont confrontés à une misère qui ne permet même pas d’essayer de partir ! Ceux qui partent ont un minimum, et ce minimum-là peut nous servir à faire des choses.
      Le film en lui-même est une vaste interrogation : il y a des difficultés en Afrique et en Occident, l’intégration est de plus en plus difficile, nous ne sommes plus acceptés… Que fait-on, alors ?
      Les personnages de Camerounais sont un peu durs dans le film ! Et à Paris, c’est la catastrophe : les rapports sont très durs !
      Tout à fait ! Cela montre que lorsqu’on lutte pour sa survie, on n’a pas de scrupules, pas de sentiments. La vie en Occident est souvent caractérisée par l’individualisme, qui n’est pas volontaire mais dû à la précarité de ceux qui y vivent. La tante se trouve dans une promiscuité avec son gigolo et ses enfants qui ne lui permet pas d’ouvrir ses portes à sa nièce. La copine, elle, sait d’où elle vient. Elle a connu le même parcours que moi, avec plus de réussite car elle est mariée. Il est vrai que c’est presque un mariage sans âme, avec un Français qui lui donne une certaine aisance. Lorsque j’arrive et que je menace cet équilibre, elle voit le spectre de toute la misère qu’elle va revivre si ce monsieur la quitte et devient impitoyable. C’est souvent ainsi que ça se passe.
      Lorsque vous dites « le même parcours que moi », est-ce parce que vous avez vécu la même expérience qu’Ariane, votre personnage ?
      Non, je veux dire que le parcours de Suzy dans le film est le même que celui d’Ariane, voilà ! J’ai eu beaucoup plus de chance que ça, j’ai pu faire des études en France et repartir vivre ensuite en Afrique.
      Le film confronte la dureté, la précarité des conditions de vie et l’individualisme à une série d’espaces où la solidarité qui s’exerce est très forte : en famille, entre amis etc.
      En effet, ce sont encore les valeurs de l’Afrique qui résistent, car il est vrai que nous avons tendance à les perdre. C’est bien dommage, car la lutte pour le quotidien devient de plus en plus difficile en Afrique. Les gens y sont de plus en plus fermés, mais la solidarité africaine qu’on connaît subsiste. Cela ressort dans le film.
      Jouer le rôle principal était-il votre choix, ou s’agissait-il plutôt d’une nécessité de production ?
      Non, non ! C’était mon choix. Je voulais incarner ce personnage. Dès le départ, j’ai dit que j’avais envie de faire mon premier long métrage et comme je suis réclamée nationalement comme comédienne, j’avais écrit pour moi. C’est comme cela que ça s’est passé.
      Le fait de jouer vous-même le rôle principal a-t-il été une difficulté ? Il n’est pas toujours facile d’être à la fois réalisateur et acteur…
      Oui, vraiment. On perd d’ailleurs certainement un peu des deux côtés. La pression est plus grande, et à certains moments, on va davantage réaliser que jouer, et inversement… Dans tous les cas, il faut des assistants très forts pour essayer de rééquilibrer les choses. C’était difficile, mais j’ai aussi joué pour répondre à une attente du public camerounais qui m’a connue comme actrice dans des téléfilms camerounais. Ils en redemandaient tellement que quinze ans après, je me suis dit qu’il fallait que je revienne à travers mon propre long-métrage !
      Comment êtes-vous arrivée au cinéma ?
      J’ai vécu au Cameroun jusqu’après le bac, puis je suis venue à Paris où j’ai fait l’ESRA (Ecole Supérieure de Réalisation Audiovisuelle). Ensuite, je suis entrée à Paris I Panthéon Sorbonne, puis je suis repartie au Cameroun où je suis entrée à la télévision nationale comme réalisatrice. Durant mon temps libre, j’ai joué dans des téléfilms.
      Lorsque vous réalisiez pour la télévision, quel genre de films faisiez-vous ?
      Tout, sauf du cinéma. J’avais appris le cinéma à l’école, mais à la télévision, je réalisais des magazines, des jeux, des talk-shows, des journaux télévisés… Je faisais un peu de direct à l’extérieur mais pas de cinéma. Voilà un peu mon parcours. Et dix-sept ans après, j’ai décidé de faire mon propre film, un long-métrage.
      Aviez-vous réalisé des courts auparavant, ou bien n’aviez-vous aucune expérience de cinéma à proprement parler ?
      Je n’ai rien fait avant, j’ai joué dans ces téléfilms et j’en avais un peu assez de ne faire que de la télévision alors qu’en réalité, ma formation était en cinéma. J’ai alors écrit ce premier long-métrage et je me suis battue pour le faire.
      Comment êtes-vous parvenue à réunir les fonds ? Y avait-il une production derrière ?
      J’ai tout fait toute seule, j’ai dû créer une société de production pour accompagner le projet et le produit. J’ai essayé de trouver des financements partout où je pouvais. J’ai commencé en faisant une quarantaine de dossiers marketing pour des entreprises camerounaises. J’ai fait le pied de grue dans ces sociétés et quatre ou cinq ont répondu favorablement. J’ai commencé comme ça : c’était insignifiant, presque rien mais je me suis dit que ce n’était qu’un début.
      Ces sociétés vous demandaient de faire apparaître leur nom dans le film ?
      Oui, tout à fait. C’était une contrepartie et ça explique un peu la longueur du film, car il fallait une présence de ces différents partenaires. C’était dans le contrat et je n’avais pas le choix, car c’était ma seule source de financement.
      De quel genre d’entreprises s’agit-il ?
      Il y avait une entreprise de téléphonie camerounaise, CamTel ; il y avait la Poste du Cameroun, une coopérative bancaire, Cameroon Airlines (la compagnie de transport aérien) qui m’a apporté une aide en billets d’avion pour tourner à Paris. Notre ministère de la Défense a mis à ma disposition les bateaux avec les équipages, ainsi qu’un hélicoptère pour réaliser les vues aériennes de la ville.
      C’est la raison pour laquelle, dans le film, le passage à la Poste se passe si bien, que cela coûte moins cher etc. !
      Exactement ! C’est le genre de choses qu’on est obligés de faire pour pouvoir produire un film. Je n’avais pas de producteur, il était difficile d’en trouver car il s’agissait de mon premier film et personne ne me connaissait. C’était compliqué et j’ai dû trouver mes financements.
      Et les aides occidentales ?
      Pendant que je cherchais des financements au Cameroun, j’ai écrit au ministère des Affaires étrangères et à la Francophonie pour l’aide à la production. J’ai obtenu l’aide à la production à la Francophonie, ainsi que l’aide à la finition du ministère pendant le montage. Voilà ce qui m’a permis de terminer mon film.
      Vous évoquiez également un cinéaste camerounais ?
      Oui, Jean-Pierre Bekolo, qui a lu mon scénario et m’a vraiment poussée à le réaliser. Au départ, il est vrai que je me demandais si j’allais y arriver, je pensais faire un petit téléfilm pour la télévision. En même temps, ce n’était pas évident car le budget était assez costaud pour la télévision, qui dispose de très petits moyens. Il m’a alors dit « non, il faut penser cinéma. Le matériel de mon dernier film est encore au Cameroun, je te le passe car il faut que tu tournes. Il faut que le cinéma vive sur place ! Quand nous arrivons, nous avons toujours la sensation de tout recommencer à zéro, mais si vous faites déjà bouger les choses localement, ça nous fait avancer… » Il m’a donc poussée encore et encore, et c’est ainsi que j’ai démarré.
      Le film a-t-il été présenté au Cameroun ?
      Oui, et ç’a été un succès total. Nous avons une seule salle à Yaoundé et une seule salle à Douala. J’ai fait douze jours par salle, et durant ces vingt-quatre jours de projection, le film a fait environ 30.000 entrées. J’ai fait également trois projections dans des universités. Chaque jour, plus de mille personnes allaient voir le film. Le succès a été total, le public en redemande et dès mon retour de Cannes, j’ai l’intention d’organiser une caravane à travers le Cameroun. Nous passerons à travers 14 villes que j’ai choisies afin de montrer le film. Cela se fera avec du matériel mobile, car il n’y a pas de salle.
      Est-il aussi en VCD ou en DVD ?
      Non, pas encore. Je n’ai pas les moyens de faire un maximum de VCD ou de DVD, d’arroser tout le marché en même temps : je vais être piratée et ce sera la catastrophe !
      Ça n’a pas été le cas jusqu’à présent ?
      Non, j’ai tout bien préservé jusqu’ici ! C’était d’ailleurs le challenge pendant les projections, ne pas se faire pirater à partir de la salle. Des gens surveillaient dans la salle même et c’est ainsi que nous avons pu « sauver le film », si je puis dire !
      Dans quel format le film a-t-il été tourné ?
      En DVcam. J’ai l’intention de le gonfler pour tenter quelques festivals. Je recherche encore les financements pour cela, je ne sais pas si je vais y arriver mais le combat continue !

      http://africultures.com/ce-film-est-ne-de-la-douleur-de-voir-la-detresse-de-la-jeunesse-africa

  • La guerre nucléaire qui vient | AOC media - Analyse Opinion Critique
    https://aoc.media/opinion/2019/02/26/guerre-nucleaire-vient

    par Jean-Pierre Dupuy

    Chacun des deux partenaires accuse l’autre d’être de mauvaise foi et d’avoir violé le traité INF depuis longtemps. L’un et l’autre ont de bonnes raisons pour le faire. Ensemble, ils se comportent comme des garçons de onze ans se querellant dans une cour de récréation et répondant au maître : « M’sieu, c’est pas moi qui ai commencé ». À ceci près que l’enjeu n’est pas moins que la paix du monde. L’opinion internationale – « le maître » – craint une nouvelle course aux armements. Si ce n’était qu’une question de moyens ! La fin, c’est les centaines de millions de morts que j’annonçais en commençant.

    On a accusé Donald Trump de n’avoir en tout domaine d’autre politique que celle qui consiste à détricoter tout ce que son prédécesseur Barack Obama a fait, mais sur ce point il est son digne successeur. C’est dès 2014 que l’administration américaine s’est inquiétée du déploiement par les Russes d’un missile de croisière conforme en tous points aux systèmes bannis par le traité INF. Les Russes ont mis ce missile à l’essai dès 2008, sans s’en cacher puisque Poutine se plaignait en 2013 que la Russie, contrainte par le traité, se trouvait entourée en Asie par des pays, la Chine en premier lieu, qui eux étaient libres de se doter d’armes nucléaires de moyenne portée. Après pas mal d’hésitations sur la riposte adéquate, l’Amérique a tranché : le traité est mort.

    De son côté, la Russie accuse l’Amérique de tricher, par exemple en se croyant libre d’installer en Europe de l’Est des systèmes de défense faits de missiles antimissiles. Outre qu’ils violent le traité dit ABM (Anti Ballistic Missile) par lequel les présidents Nixon et Brejnev se sont engagés en 1972 à limiter drastiquement le recours aux technologies de défense contre des attaques nucléaires portées par des missiles balistiques intercontinentaux, ils peuvent se transformer aisément en armes offensives. De plus, il n’y avait pas en 1987 de drones armés, et ceux-ci peuvent avoir le même office que des missiles.

    D’abord, on ne peut pas gagner une guerre nucléaire. La question de la parité des forces en présence est donc non pertinente. La France de Mitterrand aurait dû le savoir, puisque sa doctrine s’appelait « dissuasion du faible au fort ». L’instinct de Jimmy Carter aurait dû l’emporter sur la panique de l’Europe. L’Amérique elle-même n’avait cependant pas à donner de leçon : en 1961, les dirigeants américains s’affolaient d’avoir moins de missiles nucléaires stratégiques que les Soviétiques alors qu’ils en avaient dix fois plus [1]. Avec des armes conventionnelles, c’est la force relative des armements en présence qui dissuade. Rien de tel avec l’arme nucléaire.

    Ensuite, les armes à portée intermédiaire aux côtés de celles à courte portée étaient envisagées pendant la crise comme des armes d’emploi sur le « théâtre » européen plutôt que comme des armes dissuadant l’ennemi de frapper en premier. Cela présupposait que l’on puisse envisager une guerre nucléaire limitée avec un gagnant et un perdant, où la dissuasion faisait partie de la bataille elle-même (point précédent). Or dans le domaine nucléaire, on ne dissuade pas une attaque limitée en rendant hautement crédible une menace de riposte limitée. On la dissuade en maintenant à un niveau modique la probabilité de l’anéantissement mutuel.

    Il faut noter aussi que la défense contre une attaque nucléaire surprise est impossible. Le bouclier antimissile rêvé par Reagan ne pourrait être efficace que s’il l’était à 100%. Le premier missile qui passerait au travers serait le missile de trop. Aucune technique connue à ce jour n’est à la hauteur de cette exigence de perfection absolue.

    La dissuasion nucléaire prend acte de cette impuissance de la défense. Elle la remplace par la menace de représailles « incommensurables » si l’ennemi attaque vos « intérêts vitaux ». Il est essentiel de comprendre que la défense est non seulement mise hors circuit mais qu’elle est interdite. C’est le sens du traité ABM : on ne se défend pas. C’est en effet la meilleure garantie que l’on donne à l’ennemi qu’on ne l’attaquera pas en premier. Si on le faisait, sous l’hypothèse qu’il conserve une capacité de seconde frappe, on se suiciderait. Inversement, si l’on installe des systèmes de défense par missiles antimissiles, comme les États-Unis l’ont fait autour de la Russie en violant le traité ABM, on envoie à l’ennemi le signal qu’on est prêt à l’attaquer. Celui-ci peut alors décider qu’il lui faut prendre l’autre de vitesse et l’attaquer en premier. C’est ce qu’on appelle la préemption.

    Enfin, en langage militaire américain, le petit nom de la préemption, expression d’un paradoxe révélateur, est « striking second first », qu’on peut traduire par : être le premier à frapper en second, riposter avant l’attaque, exercer des représailles avant même que l’ennemi lance ses missiles, punir le criminel en l’éliminant avant qu’il commette son crime, c’est par le second que le premier est premier, etc. Dans son dernier livre déjà cité, The Doomsday Machine (la machine du jugement dernier) Daniel Ellsberg défend la thèse que les États-Unis n’ont jamais pris la dissuasion au sérieux et qu’ils se sont toujours préparés à frapper en premier.

    L’Amérique d’abord, bientôt suivie par la Russie, a trouvé une solution à ce problème sous le nom de « launch on warning » (« lancement déclenché par une alerte »). Si un système défensif détecte le lancement de missiles nucléaires ennemis, il déclenche immédiatement ses propres missiles sans attendre que les premiers atteignent leurs cibles. On s’assure ainsi contre le risque de se retrouver sans force défensive une fois celle-ci détruite par les missiles ennemis. Le problème est que les systèmes d’alerte sont connus pour fonctionner de manière très approximative. On ne compte plus les erreurs d’interprétation, les mauvais calculs, les fausses alertes.

    Ce qui risque de déclencher la guerre nucléaire à venir, ce ne sont donc pas les mauvaises intentions des acteurs. L’incrédulité générale par rapport à cette éventualité vient de la question que l’on pose immédiatement et par laquelle nous avons commencé : qui pourrait bien vouloir une telle abomination ? Ni Kim ni Trump ne veulent la guerre vers laquelle peut-être ils entraînent le monde tels des somnambules, pas plus que ne la voulaient Kennedy et Khrouchtchev pendant la crise des missiles de Cuba. Le tragique, c’est que cela n’a aucune importance. Comme dans les mythes les plus antiques, la tragédie s’accomplira par le truchement d’un accident, la nécessité par celui d’une contingence.

    #Guerre #Nucléaire

  • Old Palestinian photos & films hidden in IDF archive show different history than Israeli claims

    Palestinian photos and films seized by Israeli troops have been gathering dust in the army and Defense Ministry archives until Dr. Rona Sela, a curator and art historian, exposed them. The material presents an alternative to the Zionist history that denied the Palestinians’ existence here, she says.

    The initial reaction is one of incredulity: Why is this material stored in the Israel Defense Forces and Defense Ministry Archive? The first item is labeled, in Hebrew, “The History of Palestine from 1919,” the second, “Paintings by Children Who Go to School and Live in a Refugee Camp and Aspire to Return to Palestine.” The third is, “Depiction of the IDF’s Treatment and Harsh Handling of Palestinians in the Territories.”

    Of all places, these three reels of 16-mm film are housed in the central archive that documents Israel’s military-security activities. It’s situated in Tel Hashomer, near the army’s National Induction Center, outside Tel Aviv.

    IDF archive contains 2.7 million photos, 38,000 films

    The three items are barely a drop in an ocean of some 38,000 films, 2.7 million photographs, 96,000 audio recordings and 46,000 maps and aerial photos that have been gathered into the IDF Archive since 1948, by order of Israel’s first prime minister and defense minister, David Ben-Gurion. However, a closer perusal shows that this particular “drop in the ocean” is subversive, exceptional and highly significant.

    The footage in question is part of a collection – whose exact size and full details remain unknown – of “war booty films” seized by the IDF from Palestinian archives in raids over the years, though primarily in the 1982 Lebanon War.

    Recently, however, following a persistent, protracted legal battle, the films confiscated in Lebanon, which had been gathering dust for decades – instead of being screened in cinematheques or other venues in Israel – have been rescued from oblivion, along with numerous still photos. The individual responsible for this development is Dr. Rona Sela, a curator and researcher of visual history at Tel Aviv University.

    For nearly 20 years, Sela has been exploring Zionist and Palestinian visual memory. She has a number of important revelations and discoveries to her credit, which she has published in the form of books, catalogs and articles. Among the Hebrew-language titles are “Photography in Palestine/Eretz-Israel in the ‘30s and ‘40s” (2000) and “Made Public: Palestinian Photographs in Military Archives in Israel” (2009). In March, she published an article in the English-language periodical Social Semiotics on, “The Genealogy of Colonial Plunder and Erasure – Israel’s Control over Palestinian Archives.”

    Now Sela has made her first film, “Looted and Hidden: Palestinian Archives in Israel,” an English-language documentary that surveys the fate of Palestinian photographs and films that were “captured” and deposited in Israeli archives. It includes heretofore unseen segments from films seized by the IDF from Palestinian archives in Beirut. These documentary records, Sela says, “were erased from consciousness and history” for decades.

    Sela begins journey in 1998

    Getting access to the films was not easy, Sela explains. Her archival journey began in 1998, when she was researching Zionist propaganda films and photos that sought to portray the “new Jew” – muscular, proudly tilling the soil – in contradistinction, according to the Zionist perception, to the supposedly degenerate and loutish Palestinian Arab.

    “After spending a few years in the Central Zionist Archive in Jerusalem and in other Zionist archives, researching the history of Zionist photography and the construction of a visual propaganda apparatus supporting the Zionist idea, I started to look for Palestinian visual representation as well, in order to learn about the Palestinian narrative and trace its origins and influence,” she says.

    That task was far more complicated than anyone could have imagined. In some of the Zionist films and photos, Sela was able to discern, often incidentally, episodes from Palestinian history that had “infiltrated” them, as she puts it. For example, in Carmel Newsreels (weekly news footage screened at local cinemas) from 1951, showing the settlement of Jews in Jaffa, demolished and abandoned Arab homes are clearly visible.

    Subsequently, Sela spotted traces and remnants of a genuine Palestinian visual archive occasionally cropping up in Israeli archives. Those traces were not immediately apparent, more like an elusive treasure concealed here and there beneath layers of restrictions, erasures and revisions.

    Khalil Rassass, father of Palestinian photojournalism

    Thus, one day she noticed in the archive of the pre-state Haganah militia, stills bearing the stamp “Photo Rissas.” Digging deeper, she discovered the story of Chalil Rissas (Khalil Rassass, 1926-1974), one of the fathers of Palestinian photojournalism. He’s unknown to the general public, whether Palestinian or Israel, but according to Sela, he was a “daring, groundbreaking photographer” who, motivated by a sense of national consciousness, documented the pre-1948 Palestinian struggle.

    Subsequently she found hundreds of his photographs, accompanied by captions written by soldiers or Israeli archive staff who had tried to foist a Zionist narrative on them and disconnect them from their original context. The source of the photographs was a Jewish youth who received them from his father, an IDF officer who brought them back with him from the War of Independence as booty.

    The discovery was unprecedented. In contrast to the Zionist propaganda images that exalted the heroism of the Jewish troops and barely referred to the Palestinians, Rissas’ photographs were mainly of Palestinian fighters. Embodying a proud Palestinian stance, they focused on the national and military struggle and its outcome, including the Palestinians’ military training and deployment for battle.

    “I realized that I’d come across something significant, that I’d found a huge cache of works by one of the fathers of Palestinian photography, who had been the first to give visual expression to the Palestinian struggle,” Sela recalls. “But when I tried to learn more about Chalil Rissas, I understood that he was a forgotten photographer, that no one knew the first thing about him, either in Israel or elsewhere.”

    Sela thereupon decided to study the subject herself. In 1999, she tracked down Rissas’ brother, Wahib, who was working as a photographer of tourists on the Temple Mount / Haram a-Sharif in Jerusalem’s Old City. He told her the story of Chalil’s life. It turned out that he had accompanied Palestinian troops and leaders, visually documenting the battles fought by residents of the Jerusalem area during the 1948 War of Independence. “He was a young man who chose the camera as an instrument for changing people’s consciousness,” Sela says.

    Ali Za’arur, forgotten Palestinian photographer

    Around 2007, she discovered the archive of another forgotten Palestinian photographer, Ali Za’arur (1900-1972), from Azzariyeh, a village east of Jerusalem. About 400 of his photos were preserved in four albums. They also depicted scenes from the 1948 war, in which Za’arur accompanied the forces of Jordan’s Arab Legion and documented the battle for the Old City of Jerusalem. He photographed the dead, the ruins, the captives, the refugees and the events of the cease-fire.

    In the Six-Day War of 1967, Za’arur fled from his home for a short time. When he returned, he discovered that the photo albums had disappeared. A relative, it emerged, had given them to Jerusalem Mayor Teddy Kollek as a gift. Afterward, the Jerusalem Foundation donated them to the IDF Archive. In 2008, in an unprecedented act, the archive returned the albums to Za’arur’s family. The reason, Sela surmises, is that the albums were captured by the army in battle. In any event, this was, as far as is known, a unique case.

    Sela took heart from the discoveries she’d made, realizing that “with systematic work, it would be possible to uncover more Palestinian archives that ended up in Israeli hands.”

    That work was three-pronged: doing archival research to locate Palestinian photographs and films that had been incorporated into Israeli archives; holding meetings with the Palestinian photographers themselves, or members of their families; and tracking down Israeli soldiers who had taken part in “seizing these visual spoils” and in bringing them to Israel.

    In the course of her research Sela met some fascinating individuals, among them Khadijeh Habashneh, a Jordan-based Palestinian filmmaker who headed the archive and cinematheque of the Palestinian Cinema Institute. That institution, which existed from the end of the 1960s until the early ‘80s, initially in Jordan and afterward in Lebanon, was founded by three pioneering Palestinian filmmakers – Sulafa Jadallah, Hani Jawhariyyeh and Mustafa Abu Ali (Habashneh’s husband) – who sought to document their people’s way of life and national struggle. Following the events of Black September in 1970, when the Jordanian army and the Palestine Liberation Organization fought a bloody internecine war, the filmmakers moved to Lebanon and reestablished the PCI in Beirut.

    Meeting with Habashneh in Amman in 2013, Sela heard the story of the Palestinian archives that disappeared, a story she included in her new documentary. “Where to begin, when so much material was destroyed, when a life project falls apart?” Habashneh said to Sela. “I can still see these young people, pioneers, bold, imbued with ideals, revolutionaries, who created pictures and films and documented the Palestinian revolution that the world doesn’t want to see. They refused to be faceless and to be without an identity.”

    The archive established by Habashneh contained forgotten works that documented the Palestinians’ suffering in refugee camps, the resistance to Israel and battles against the IDF, as well as everyday life. The archive contained the films and the raw materials of the PCI filmmakers, but also collected other early Palestinian films, from both before and after 1948.

    Spirit of liberation

    This activity reflects “a spirit of liberation and revolt and the days of the revolution,” Habashneh says in Sela’s film, referring to the early years of the Palestinian national movement. That spirit was captured in underground photographs and with a minimal budget, on film that was developed in people’s kitchens, screened in tents in refugee camps and distributed abroad. Women, children, fighters, intellectuals and cultural figures, and events of historic importance were documented, Habashneh related. “As far as is known, this was the first official Palestinian visual archive,” Sela notes.

    In her conversation with Sela, Habashneh nostalgically recalled other, better times, when the Palestinian films were screened in a Beirut cinematheque, alongside other works with a “revolutionary spirit,” from Cuba, Chile, Vietnam and elsewhere. “We were in contact with filmmakers from other countries, who saw the camera as an instrument in the hands of the revolution and the people’s struggle,” she recalled.

    “Interesting cultural cooperation developed there, centering around revolutionary cinema,” Sela points out, adding, “Beirut was alive with an unprecedented, groundbreaking cultural flowering that was absolutely astonishing in terms of its visual significance.”

    IDF confiscates film archive

    But in 1982, after the IDF entered Beirut, that archive disappeared and was never seen again. The same fate befell two films made by Habashneh herself, one about children, the other about women. In Sela’s documentary, Habashneh wonders aloud about the circumstances in which the amazing collection disappeared. “Is our fate to live a life without a past? Without a visual history?” she asks. Since then, she has managed to reconstruct a small part of the archive. Some of the films turned up in the United States, where they had been sent to be developed. Copies of a few others remained in movie theaters in various countries where they were screened. Now in her seventies, Habashneh continues to pursue her mission, even though, as she told Sela during an early conversation, “the fate of the archive remains a puzzle.”

    What Habashneh wasn’t able to accomplish beginning in 1982 as part of a worldwide quest, Sela managed to do over the course of a few years of research in Israel. She began by locating a former IDF soldier who told her about the day on which several trucks arrived at the building in Beirut that housed a number of Palestinian archives and began to empty it out. That testimony, supported by a photograph, was crucial for Sela, as it corroborated the rumors and stories about the Palestinian archives having been taken to Israel.

    The same soldier added that he had been gripped by fear when he saw, among the photos that were confiscated from the archive, some that documented Israeli soldiers in the territories. He himself appeared in one of them. “They marked us,” he said to Sela.

    Soldiers loot Nashashibi photos & possessions, take photo from corpse

    Another former soldier told Sela about an unusual photo album that was taken (or looted, depending on one’s point of view) from the home of the prominent Nashashibi family in Jerusalem, in 1948. The soldier added that his father, who had served as an IDF officer in the War of Independence, entered a photography studio and made off with its archive, while other soldiers were busy looting pianos and other expensive objects from the Nashashibis. Another ex-soldier testified to having taken a photo from the corpse of an Arab. Over time, all these images found their way to archives in Israel, in particular the IDF Archive.

    Sela discovers IDF archive

    In 2000, Sela, buoyed by her early finds, requested permission from that archive to examine the visual materials that had been seized by the army in the 1980s. The initial response was denial: The material was not in Israel’s hands, she was told.

    “But I knew what I was looking for, because I had soldiers’ testimonies,” she says now, adding that when she persisted in her request, she encountered “difficulties, various restrictions and the torpedoing of the possibility of perusing the material.”

    The breakthrough came when she enlisted the aid of attorneys Michael Sfard and Shlomi Zacharia, in 2008. To begin with, they received word, confirmed by the Defense Ministry’s legal adviser, that various spoils taken in Beirut were now part of the IDF Archive. However, Sela was subsequently informed that “the PLO’s photography archive,” as the Defense Ministry referred in general to photographic materials taken from the Palestinians, is “archival material on matters of foreign affairs and security, and as such is ‘restricted material’ as defined in Par. 7(a) of the Archives Regulations.”

    Then, one day in 2010, Sela received a fax informing her that Palestinian films had been found in the IDF Archive, without elaboration, and inviting her to view them. “There were a few dozen segments from films, and I was astonished by what I saw,” she says. “At first I was shown only a very limited amount of footage, but it was indicative of the whole. On the basis of my experience, I understood that there was more.”

    A few more years of what Sela terms “endless nagging, conversations and correspondence” passed, which resulted in her being permitted to view dozens of segments of additional films, including some that apparently came from Habashneh’s archive. Sela also discovered another Palestinian archive that had been seized by the IDF. Established under the aegis of the PLO’s Cultural Arts Section, its director in the 1970s was the Lod-born painter and historian Ismail Shammout (1930-2006).

    One of the works in that collection is Shammout’s own film “The Urgent Call,” whose theme song was written and performed by the Palestinian singer Zainab Shathat in English, accompanying herself on the guitar. “The film was thought to be lost until I found it in the IDF Archive,” says Sela, who describes “The Urgent Call” as “a cry about the condition of Palestine, its sons and its daughters.”

    Viewing it takes one back in time to the late 1960s and early ‘70s, when the cinema of the Palestinian struggle briefly connected with other international revolutionary film movements.

    Legendary French filmmaker Jean-Luc Godard

    For example, in 1969 and 1970 Jean-Luc Godard, the legendary filmmaker of the French New Wave in cinema, visited Jordan and Lebanon several times with the Dziga Vertov Group of French filmmakers (named after the Soviet pioneer documentarian of the 1920s and ‘30s), who included filmmaker Jean-Pierre Gorin, who worked with Godard in his “radical” period. They came to shoot footage in refugee camps and in fedayeen bases for Godard’s film “Until Victory.” Habashneh told Sela that she and others had met Godard, assisted him and were of course influenced by his work. [Ed. note: Godard’s work on Palestine caused him to be accused of antisemitism by the Washington Post’s Richard Cohen and others. “In Hollywood there is no greater sin,” the Guardian reported.]

    Along with “The Urgent Call” – excerpts from which are included in her “Looted and Hidden” documentary – Sela also found another Shammout work in the IDF Archive. Titled “Memories and Fire,” it chronicles 20th-century Palestinian history, “from the days depicting the idyllic life in Palestine, via the documentation of refugeehood, to the documentation of the organizing and the resistance. To use the terms of the Palestinian cinema scholar and filmmaker George Khleifi, the aggressive fighter took the place of the ill-fated refugee,” she adds.

    Sela also found footage by the Iraqi director Kais al-Zubaidi, who worked for a time in the PLO’s Cultural Arts Section. His films from that period include “Away from Home” (1969) and “The Visit” (1970); in 2006 he published an anthology, “Palestine in the Cinema,” a history of the subject, which mentions some 800 films that deal with Palestine or the Palestinian people. [Ed. note: unfortunately it appears this book has never been translated into English.]

    IDF seals the archive for decades

    Some of the Palestinian movies in the IDF Archive bear their original titles. However, in many other cases this archival material was re-cataloged to suit the Israeli perspective, so that Palestinian “fighters” became “gangs” or “terrorists,” for example. In one case, a film of Palestinians undergoing arms training is listed as “Terrorist camp in Kuwait: Distribution of uniforms, girls crawling with weapons, terrorists marching with weapons in the hills, instruction in laying mines and in arms.”

    Sela: “These films and stills, though not made by Jewish/Israeli filmmakers or military units – which is the central criterion for depositing materials in the Israeli army archive – were transferred to the IDF Archive and subordinated to the rules of the State of Israel. The archive immediately sealed them for many decades and cataloged them according to its terminology – which is Zionist, Jewish and Israeli – and not according to the original Palestinian terminology. I saw places where the word ‘terrorists’ was written on photographs taken by Palestinians. But after all, they do not call themselves as such. It’s part of terminological camouflaging, which subordinated their creative work to the colonial process in which the occupier controls the material that’s captured.”

    Hidden Palestinian history

    Sela’s discoveries, which are of international importance, are not only a research, documentation and academic achievement: They also constitute a breakthrough in regard to the chronicling of Palestinian history. “Palestinian visual historiography lacks many chapters,” she observes. “Many photographs and archives were destroyed, were lost, taken as spoils or plundered in the various wars and in the course of the Israeli-Palestinian conflict.”

    From her point of view, the systematic collecting of Palestinian visual materials in the IDF Archive “makes it possible to write an alternative history that counteracts the content created by the army and the military archive, which is impelled by ideological and political considerations.” In the material she found in the army archive, she sees “images that depict the history of the Palestinian people and its long-term ties to this soil and this place, which present an alternative to the Zionist history that denied the Palestinians’ existence here, as well as their culture and history and the protracted tragedy they endured and their national struggle of many years.”

    The result is an intriguing paradox, such as one often finds by digging deep into an archive. The extensive information that Sela found in the IDF Archive makes it possible to reconstruct elements of the pre-1948 existence of the Palestinians and to help fill in the holes of the Palestinian narrative up until the 1980s. In other words, even if Israel’s intention was to hide these items and to control the Palestinians’ historical treasures, its actions actually abet the process of preservation, and will go on doing so in the future.

    Earlier groundbreaking discovery – confiscated Palestinians books & libraries

    Sela’s research on visual archival materials was preceded by another groundbreaking study – dealing with the written word – conducted by Dr. Gish Amit, an expert on the cultural aspects of Zionism at Ben-Gurion University of the Negev. Amit chronicled the fate of Palestinian books and libraries that, like the photographs and films Sela found, ended up in Israeli archives – including in the National Library in Jerusalem.

    In his 2014 book, “Ex-Libris: Chronicles of Theft, Preservation, and Appropriating at the Jewish National Library” (Hebrew), Amit trenchantly analyzes the foredoomed failure of any attempt to conceal and control the history of others. According to him, “an archive remembers its forgettings and erasures,” “documents injustice, and thus makes it possible to trace its paths” and “paves a way for forgotten histories which may, one day, convict the owners” of the documents.

    However, Amit also sees the complexity of this story and presents another side of it. Describing the operation in which the Palestinian books were collected by Israeli soldiers and National Library personnel during the War of Independence, he raises the possibility that this was actually an act involving rescue, preservation and accessibility: “On the one hand, the books were collected and not burned or left in the abandoned houses in the Arab neighborhoods that had been emptied of their inhabitants. Had they not been collected their fate would have been sealed — not a trace of them would remain,” he writes, adding, that the National Library “protected the books from the war, the looting and the destruction, and from illegal trade in manuscripts.”

    According to the National Library, it is holding about 6,500 Palestinian books and manuscripts, which were taken from private homes whose owners left in 1948. The entire collection is cataloged and accessible to the general public, but is held under the responsibility of the Custodian of Absentees’ Property in the Finance Ministry. Accordingly, there is no intention, in the near future, of trying to locate the owners and returning the items.

    Israeli control over history

    Sela views the existence of these spoils of war in Israel as a direct expression of the occupation, which she defines, beyond Israel’s physical presence in the territories, as “the control of history, the writing of culture and the shaping of identity.” In her view, “Israel’s rule over the Palestinians is not only geographic but extends also to culture and consciousness. Israel wants to erase this history from the public consciousness, but it is not being successful, because the force of the resistance is stronger. Furthermore, its attempts to erase Palestinian history adversely affect Israel itself in the end.”

    At this point, Sela resorts to a charged comparison, to illustrate how visual materials contribute to the creation of personal and collective identity. “As the daughter of Holocaust survivors,” she says, “I grew up in a home without photographic historical memory. Nothing. My history starts only with the meeting of my parents, in 1953. It’s only from then that we have photos. Before that – nothing.

    “I know what it feels like when you have no idea what your grandmother or grandfather looked like, or your father’s childhood,” she continues. “This is all the more true of the history of a whole people. The construction of identity by means of visual materials is very meaningful. Many researchers have addressed this topic. The fact is that Zionist bodies made and are continuing to make extensive and rational use of [such materials too] over a period that spans decades.”

    Sela admits that there is still much to be done, but as far as she’s concerned, once a crack appeared in the wall, there was no turning back. “There is a great deal of material, including hundreds of films, that I haven’t yet got to,” she notes. “This is an amazing treasure, which contains information about the cultural, educational, rural and urban life of the Palestinian people throughout the 20th century – an erased narrative that needs to be restored to the history books,” she adds.

    Asked what she thinks should be done with the material, she asserts, “Of course it has to be returned. Just as Israel is constantly fighting to retrieve what the Nazis looted from Jews in the Holocaust. The historical story is different, but by the same criterion, practice what you preach. These are cultural and historical materials of the Palestinian people.”

    The fact that these items are being held by Israel “creates a large hole in Palestinian research and knowledge,” Sela avers. “It’s a hole for which Israel is responsible. This material does not belong to us. It has to be returned to its owners. Afterward, if we view it intelligently, we too can come to know and understand highly meaningful chapters in Palestinian history and in our own history. I think that the first and basic stage in the process of conciliation is to know the history of the Other and also your own history of controlling the Other.”

    Defense Ministry response

    A spokesperson for the Defense Ministry, which was asked to comment on the holdings in the IDF Archive, the archive contains 642 “war booty films,” most of which deal with refugees and were produced by the UNRWA (the United Nations refugee relief agency) in the 1960s and 1970s. The ministry also noted that 158 films that were seized by the IDF in the 1982 Lebanon War are listed in orderly fashion in the reading-room catalog and are available for perusal by the general public, including Arab citizens and Palestinians.

    As for the Palestinian photographs that were confiscated, the Defense Ministry stated that there is no orderly record of them. There are 127 files of photographs and negatives in the archive, each of which contains dozens of photographs, probably taken between the 1960s and the 1980s, on a variety of subjects, including visits of foreign delegations to PLO personnel, tours of PLO delegations abroad, Palestinian art and heritage, art objects, traditional attire and Palestinian folklore, factories and workshops, demonstrations, mass parades and rallies held by the PLO, portraits of Arab personalities and PLO symbols.

    The statement adds that a few months ago, crates were located that were stamped by their original owners, “PLO/Department of Information and National Guidance and Department of Information and Culture,” during the evacuation of the archive’s storerooms in the Tzrifin base.

    https://israelpalestinenews.org/old-palestinian-photos-films-hidden-idf-archive-show-different-
    #historicisation #Israël #Palestine #photographie #films #archive #histoire #Khalil_Rassass #Ali_Za’arur
    ping @reka @sinehebdo @albertocampiphoto

  • Antalgiques : les chiffres inquiétants de l’addiction aux opiacés en France
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/02/22/antalgiques-les-chiffres-inquietants-de-l-addiction-aux-opiaces-en-france_54

    Dans un état des lieux publié mercredi 20 février, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) met en garde contre les risques de dépendance résultant d’une surconsommation des médicaments antidouleur contenant des opiacés ou des dérivés, qualifiée de « préoccupation majeure des autorités de santé ».

    Le nombre d’hospitalisations liées à la consommation de ce type de médicaments a ainsi presque triplé (avec une hausse de 167 %) entre 2000 et 2017, tandis que le nombre de décès a augmenté de 146 % entre 2000 et 2015. D’après les données de l’Assurance-maladie, près de dix millions de Français ont eu une prescription de ce type d’antalgiques en 2015.

    Avec un total estimé entre deux cents et huit cents décès chaque année (le haut de la fourchette inclut une consommation illégale de médicaments opiacés), les opioïdes constituent la première cause de morts par overdose en France. Par comparaison, l’héroïne a tué quatre-vingt-dix personnes en 2016, la méthadone cent quarante. Premiers responsables de cette mortalité : le tramadol, la morphine et la codéine.

    Mais cette mortalité n’est pas seulement liée aux consommateurs habituels de drogues : dès la fin 2013, Jean-Pierre Couteron, alors président de la Fédération addiction, et Pierre Chappard, président de l’association PsychoActif, alertaient ainsi sur la codéine et le tramadol comme « l’héroïne de M. et Mme Tout-le-Monde » dans leur blog Psychoactif. Des pratiques qui « concernaient plutôt des personnes socialement insérées », insistaient-ils.

    Selon l’ANSM, les consommateurs d’antalgiques sont majoritairement des femmes, que ce soit pour les opioïdes faibles ou forts (respectivement 57,7 % et 60,5 % en 2015), consultant pour une affection de longue durée (ALD) impliquant une douleur aiguë. Les prescripteurs sont à près de 90 % des médecins généralistes.

    #Opioides #France

  • #Architecture et #patrimoine des #frontières. Entre identités nationales et #héritage partagé

    La destruction du mur de Berlin (1989), la fin de la guerre froide ainsi que la mise en place des accords de Schengen (entrés en vigueur à partir de 1995) ont conduit à un effacement progressif des frontières en Europe. Alors que certains postes douaniers disparaissaient, d’autres trouvaient de nouveaux usages, à l’instar de celui de Lauterbourg (Bas-Rhin), transformé en restaurant. Dans le même temps, on assiste dans le courant des années 1990 à une multiplication des recherches portant sur la frontière, aboutissant à l’affirmation d’un nouveau champ : les border studies1. Certes, on peut y voir la traduction du principe même de la patrimonialisation, qui tend à s’intéresser à un objet quand celui-ci est moribond, mais également l’ambiguïté de la notion même de frontière, entre coupure et couture, soulignée dès l’entre-deux-guerres par Lucien Febvre2. Dès lors, la frontière-porte s’efface progressivement au profit de l’espace frontalier, territoire perméable où l’autre se dévoile. De nombreuses expositions dédiées aux migrations, dès les années 1980 pour les plus novatrices3, ont abordé la question de la frontière et de son franchissement. Comme celle récemment présentée au Musée lorrain de Nancy4, elles permettaient d’écrire une histoire commune où l’ici et l’ailleurs se conjuguent. Ce fut aussi le cas de l’exposition « Frontières », présentée en 2015 au musée national de l’Histoire de l’immigration5. Ainsi que le rappelle Thomas Serrier6, la sculpture Borne-frontière de Constantin Brancusi y accueillait le visiteur par ses deux figures atemporelles scellées dans un éternel baiser. Œuvre et exposition manifestes, faisant de la frontière un espace de tolérance et d’amour de l’autre ?

    3C’est en effet dans un contexte sensiblement différent que s’inscrit le regard que nous portons depuis les années 2000 sur la question frontalière. La montée des enjeux liés à la mondialisation et à la dématérialisation des échanges, la menace terroriste et les questions migratoires posent de manière on ne peut plus aiguë la notion de frontière. Celle-ci devient à nouveau nécessaire, rassurante, structurante7. Matérialisée par la mer, la construction d’un mur ou des camps de réfugiés, elle devient aussi le signe de l’impuissance des politiques face à un phénomène d’une ampleur sans précédent quand elle ne traduit pas le cynisme de certains hommes d’État.


    https://journals.openedition.org/insitu
    #identité #revue #frontière

    Articles :

    Alain Bottaro
    Le patrimoine monumental du comté de Nice entre France et Piémont, d’une #histoire nationale à l’autre 1830-1930 [Texte intégral]
    Between France and Piedmont, the monuments of the County of Nice between national histories, 1830-1930

    Lucie Abdul-Lévêque
    À la frontière entre la #France et l’#Espagne : la création d’une #architecture_nationale catalane. Étude des écrits du critique et historien d’art #Raimon_Casellas (1901-1905) [Texte intégral]
    At the border between France and Spain : the creation of a Catalan national architecture. A study of the writings of the art critic and historian Raimon Casellas (1901-1905)

    #Patrimonialisation de la frontière

    Jean-Pierre Legendre
    Les #vestiges d’une frontière oubliée : Le #Vallo_Alpino dans les #Alpes_françaises [Texte intégral]
    Remains of a forgotten frontier, the Vallo Alpino in the French Alps

    Philippe Hanus
    Les secrets d’une frontière, à #Modane et dans les Alpes franco-italiennes, de 1860 à nos jours. Traces, patrimoines et mémoires [Texte intégral]
    The secrets of a frontier, at Modane and in the Franco-Italian Alps, from 1860 to the present day ; traces, heritage and memory

    Marie-Laure Loizeau et Jean-Luc Leleu
    Quand tombe la frontière… Appropriation mémorielle et processus de patrimonialisation du « #mur_de_l’Atlantique » en #Basse-Normandie [Texte intégral]
    When the frontier falls… The Atlantic Wall in the Basse-Normandy region, appropriation by the collective memory and recognition as heritage

    Eva Mendgen
    #Mémoire architecturale au miroir de la France et de l’#Allemagne. L’ancienne #ambassade de France en #Sarre 1945 – 1955 / 2018 [Texte intégral]
    The former French Embassy in Saarbrücken, Saarland, a bridge to Europe, 1945-1955

    Hélène Braeuner
    À la frontière de l’#Égypte : les représentations du #canal_de_Suez [Texte intégral]
    At the frontier of Egypt, representations of the Suez canal

    La #matérialisation de la frontière

    Benoît Vaillot
    Un #monument sur la frontière : commémorer la guerre de 1870 à Mars-la-Tour (1871-1914) [Texte intégral]
    A monument on the border, commemorating the Franco-Prussian war at Mars-la-Tour (1871-1914)

    Xiyan Wang
    Une frontière ouverte à tous les vents : la construction de l’identité collective de l’île de #Kinmen [Texte intégral]
    A frontier open to all the winds ; the construction of the collective identity of the Kinmen island

    Dépassement de la frontière : l’exemple de l’espace alsacien

    Amandine Diener
    Le quartier et la #tour_de_l’Europe à #Mulhouse (1959-2015). Perspectives européennes d’un #patrimoine_transfrontalier [Texte intégral]
    The European quarter and the Tour de l’Europe at Mulhouse, European perspectives on a cross-border heritage (1959-2015)

    Gauthier Bolle
    L’architecture du quartier européen à #Strasbourg depuis 1949 : enjeux locaux d’un développement institutionnel supranational [Texte intégral]
    The architecture of the European quarter in Strasbourg since 1949 ; local issues in a supranational institutional development

    Éric Chenderowsky
    Strasbourg : la frontière à l’œuvre dans la construction du projet urbain des #Deux-Rives [Texte intégral]
    Strasbourg, the frontier in the construction of the Deux-Rives urban project

  • Le combat d’une lanceuse d’alerte contre les dérives de la défiscalisation locative, Isabelle Rey-Lefebvre
    https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2019/02/12/le-combat-d-une-lanceuse-d-alerte-contre-les-derives-de-la-defiscalisation-l

    Après une longue guérilla judiciaire, Claudy Giroz, ruinée, risque de perdre sa maison. Une décision attendue mercredi.

    Critiquer les méthodes des promoteurs de la #défiscalisation_locative est risqué. Claudy Giroz le vit au quotidien. Elle en a fait son combat depuis plus de dix ans. Mais cette femme, âgée de 67 ans, qui a aidé des dizaines de milliers d’investisseurs d’un bien locatif à se sortir de situations financières ruineuses, affronte à son tour une épreuve difficile.

    Mercredi 13 février, le président du tribunal de grande instance de Bonneville (Haute-Savoie) pourrait ordonner la #saisie de sa maison, faute d’avoir réglé une échéance de 30 000 euros à sa banque. A la suite de la longue guérilla judiciaire que lui livre le promoteur toulousain Omnium Finances, devenu Stellium, spécialiste de la défiscalisation locative, elle a accumulé les dettes.

    Après avoir été, quelques mois, démarcheuse commerciale pour cette société et réalisant qu’elle avait floué des proches, Claudy Giroz a, dès 2007, fondé l’Association de défense des investisseurs et mandataires (ADIM) et dénoncé les méthodes des promoteurs spécialistes de la défiscalisation.

    Leurs techniques de vente sont efficaces : recruter des néophytes comme elle, les former en deux jours et les inciter à contacter leur entourage familial, amical, professionnel, pour convaincre des proches, à l’aide d’un argumentaire type, d’acheter à crédit un logement neuf. Les vendeurs sont aussi encouragés à recruter de nouveaux commerciaux, un parrainage leur permettant d’empocher de juteuses commissions sur les ventes de leurs filleuls.

    « Prison financière »
    Le réseau Omniun a compté, en 2011, jusqu’à 5 000 #commerciaux capables d’écouler en quelques jours des #programmes_immobiliers entiers. Les appartements, achetés à #crédit, devaient être loués six ou neuf ans, dans le cadre des dispositifs Robien puis Scellier, à des loyers censés couvrir les mensualités. L’affaire était présentée comme un investissement pour zéro euro, avec, à la clé, des économies d’impôts et, à terme, un patrimoine pour la retraite.

    Particulièrement ciblés, des ingénieurs, des militaires, des gendarmes ou des chefs d’établissement scolaire bénéficiant, souvent, de logements de fonction qu’ils devront quitter en fin de carrière, donc soucieux de devenir #propriétaires avant cette échéance. Ce public est, en outre, peu familier des techniques financières, encore moins des règles fiscales, mais se montrait confiant dans les avantages fiscaux accordés par l’Etat, tels que présentés dans les simulations des démarcheurs.

    En réalité, de nombreux appartements ne trouvaient pas de locataire et étaient bien loin de rapporter les loyers prévus, rarement compensés par les assurances contre les impayés. L’édifice financier étant compromis, l’avantage fiscal s’évanouit et les investisseurs sont, en plus, contraints de remettre de l’argent chaque mois pour honorer leur crédit, payer les charges, tout en ayant sur les bras un bien dont la valeur est divisée par deux, quand il ne devient pas tout simplement invendable. « C’est une prison financière, je survis et ne veux surtout pas transmettre cela à mes enfants », témoigne un directeur d’école d’Annecy.

    Procès en diffamation
    « Nous, les militaires, on est souvent mutés – j’ai déménagé vingt-trois fois dans ma carrière – et on n’a pas l’occasion de s’acheter un logement pour nos vieux jours. On s’est fait manipuler », raconte une gradée qui, par l’intermédiaire d’une amie, épouse d’un membre de l’état-major, a acquis, en 2005, un petit appartement à Limoges. « On l’a revendu en 2017, douze ans plus tard, à la moitié du prix d’achat, et on doit encore 10 000 euros à la banque. Claudy Giroz nous a soutenus, son combat est juste, c’est une juste ! », juge-t-elle.
    Le système Ommium se révèle diabolique, puisque l’acheteur piégé n’ose pas se retourner contre son vendeur qui est un proche, un parent, un collègue, voire un supérieur hiérarchique – a fortiori un militaire, tenu au devoir de réserve. Souvent, cela a créé des brouilles définitives entre amis et semé du désespoir jusqu’au cœur des familles.

    Les séquelles sont loin de n’être que financières.
    Depuis la cave de sa maison transformée en bureau tapissé de milliers de dossiers, Claudy Giroz conseille les plaignants, les écoute, les soutient, sans oublier de répondre aux sollicitations des journalistes, parvenant à elle seule à donner un réel écho médiatique à son combat. Mais cela lui a valu, de la part d’Omnium, de nombreux procès en diffamation ou en dénigrement, relancés à l’occasion de chaque émission de télévision (dix-huit en tout), de radio, d’article de journaux ou de blogs sur Internet.

    « En dix ans, j’ai été convoquée plus de 90 fois devant des tribunaux, raconte-t-elle, au pénal, au civil, en première instance, en appel et jusqu’en Cassation, à Nanterre, plusieurs fois à Paris, Versailles, Toulouse, Montpellier, Bonneville, Chambéry, sans compter la valse des huissiers qui venaient frapper chez moi. »

    « Maladresse »
    Elle a toujours été relaxée au pénal et n’a été condamnée qu’à deux reprises au civil, une fois à 1 euro symbolique, et une autre à verser 3 000 euros de dommages et intérêts au promoteur pour l’avoir menacé de dénonciation à la presse s’il n’indemnisait pas ses clients. « Une maladresse », déclarait, lors d’une audience à Paris, Me Yves Baudelot, l’avocat, à partir de 2010, de Claudy Giroz. « Ce ne sont pas tant les frais de justice que les déplacements et frais d’hôtels et l’impossibilité de travailler pour gagner ma vie qui ont plombé mes finances », explique-t-elle aujourd’hui, épuisée par ces années de tribulations stressantes.

    « Claudy Giroz ne sait pas refuser d’aider quelqu’un qui appelle au secours – près de 40 000 personnes en douze ans –, elle nous écoute, nous conseille, nous adresse des documents, nous communique des noms d’avocats… », raconte Jacky Lépinay, ingénieur, lui aussi pris, en 2007, dans la nasse d’un investissement locatif déficitaire et aujourd’hui à l’initiative d’une cagnotte en ligne – qui totalisait déjà, le 12 février, plus de 9 000 euros – pour aider la lanceuse d’alerte à sortir de cette mauvaise passe.

    Grâce à l’action de l’ADIM, la loi a déjà évolué puisque, depuis 2014, les nouveaux avantages fiscaux Duflot puis Pinel sont circonscrits aux villes où existe une demande locative avérée.
    Mais l’énorme contentieux de la défiscalisation immobilière, bien décrit dans deux ouvrages, Défiscalisation ou défricalisation de Claudy Giroz (Porte Voix Editions, 2012) et Robien, Sellier… Ruinés ! Le plus grand scandale de l’après-guerre, d’Erwan Seznec (Le Seuil, 2013), qui évoque, lui, 50 000 dossiers, n’en finit pas d’encombrer nombre de tribunaux de grande instance de France.

    #dette

    Omnium Finance ou les dérives de la défiscalisation , Isabelle Rey-Lefebvre, 20 septembre 2010

    Basé à Toulouse, ce spécialiste de l’#immobilier locatif fait l’objet d’une enquête judiciaire pour escroquerie, faux en écriture et usage de faux

    Une véritable industrie de la défiscalisation immobilière s’est développée grâce aux avantages fiscaux accordés aux investisseurs dans un logement neuf destiné à la location. Le dispositif Robien a suscité, entre 2003 et 2008, l’édification de près de 350 000 logements ; le dispositif Scellier, qui a pris sa suite, a permis d’en construire 65 000, en 2009. Des promoteurs se sont spécialisés dans ce créneau, proposant des packages où l’investisseur achète un logement, sa gestion locative et les assurances pour loyers impayés ou vacance. Avec cet argument décisif : « On s’occupe de tout ! »

    Basée à Toulouse, la société Omnium Finance a été créée par Xavier Chausson en 1992. C’est l’un de ces défiscalisateurs en série, qui dit avoir commercialisé à ce jour 25 000 logements. Elle fait l’objet d’une enquête judiciaire pour escroquerie, faux en écriture et usage de faux, confiée au juge d’instruction toulousain Philippe Guichard. Deux de ses collaborateurs, Jérôme Dumort, directeur général d’Omnium Courtage, filiale plaçant des assurances-vie, et Pascal Berthomieu, directeur commercial aujourd’hui parti s’occuper d’une antenne canadienne, ont été mis en examen en juin 2010.

    La justice soupçonne une #escroquerie à l’assurance sur certains contrats d’assurances loyers impayés souscrits auprès du GAN, qui s’est porté partie civile. Dans nombre de résidences, les appartements, une fois livrés, ne trouvaient pas de locataire. Or, pour faire jouer l’avantage fiscal, le logement doit être loué douze mois au plus tard après l’achèvement de l’immeuble (une règle assouplie en octobre 2009). Les propriétaires qui n’ont pu bénéficier de la réduction d’impôt se retournaient alors vers Omnium Finance qui a, selon son site Internet, indemnisé 650 d’entre eux, soit 2,5 % des clients, pour 7 millions d’euros.

    Mais l’enquête judiciaire a permis de découvrir qu’Omnium Gestion (la filiale administration de biens) avait, dans certains cas, tenté de faire indûment jouer l’assurance loyers impayés en produisant des baux antidatés, afin de respecter le délai de douze mois. La gendarmerie a épluché 500 baux dans 42 résidences gérées par Omnium et révélé qu’une centaine étaient faux ou antidatés, avec des taux d’anomalies pouvant atteindre 50 % dans certaines résidences.

    Sont aussi visés les procédés de commercialisation et de recrutement des vendeurs d’Omnium Finance. Le groupe a mis au point une redoutable mécanique pour recruter des milliers de vendeurs par cooptation. La méthode est de solliciter collègues, amis, famille, même sans expérience dans l’immobilier. Ce recrutement « sur un territoire relationnel » est revendiqué par la société, qui forme elle-même ses conseillers qui ne sont pas salariés mais vendeurs #indépendants. Jean-Pierre Astruc a témoigné, le 4 mai 2010, devant le tribunal de grande instance de Paris, lors d’un procès en diffamation lancé par Omnium : « On est convoqué dans un grand hôtel pour deux jours de formation. On nous inculque une méthode de vente avec des phrases-clés pour contrer les objections des futurs acquéreurs, puis le formateur nous invite à lister toutes les personnes de notre entourage à qui l’on peut proposer un logement et à démarrer notre activité sans attendre la carte professionnelle d’agent immobilier. »

    Omnium propose aussi des #assurances-vie, ce qui suppose que ses vendeurs aient le statut de conseiller en investissement financier, qui s’obtient après cent cinquante heures de formation."A l’issue d’un stage succinct, le formateur nous remet un questionnaire à choix multiples, mais nous souffle les bonnes réponses. Pas étonnant que tous les stagiaires aient réussi l’examen, et se soient vu remettre une attestation", poursuit M. Astruc. Ce document vise à remplir les exigences de la réglementation du statut de conseiller en investissements financiers (CIF).

    La vente des logements se fait en général par démarchage auprès des proches du conseiller, qui touche une commission de 3 % à 6 %. La plupart des conseillers ne vendront qu’un ou deux lots, mais celui qui réalise un chiffre d’affaires annuel de 480 000 euros, un seuil qui peut être atteint avec deux ou trois opérations, accède au statut de « manager ». Il peut alors recruter d’autres vendeurs, les parrainer et percevoir des commissions sur les transactions conclues par ses filleuls. Les meilleurs grimpent dans la hiérarchie et deviennent manager « étoile », « planète », puis « constellation » et enfin « galaxie » ! Ils peuvent alors percevoir plus de 400 000 euros par an.

    Au plus fort de l’activité, en 2007, Omnium a compté jusqu’à 3 500 conseillers vendeurs coiffés par 115 managers « galaxie », dont beaucoup sont d’ailleurs d’anciens du « Groupement », la société Groupement des professionnels du marketing (GPCM), un réseau qui a mis au point ces méthodes de vente et a déposé le bilan en 1999 à la suite d’une plainte pour escroquerie.

    Il n’est pas étonnant qu’avec une telle force commerciale, le groupe ait pu écouler des milliers de logements à des prix bien au-dessus du marché, car il faut rémunérer les multiples niveaux de vendeurs.
    Le groupe est, en outre, assigné au civil par des milliers de clients s’estimant lésés. Beaucoup des plaignants sont membres de l’Association de défense des investisseurs et mandataires (ADIM), qui regroupe les représentants d’une centaine de résidences Omnium fédérant chacune entre 12 et 230 copropriétaires.

    Quant à M. Chausson, PDG d’Omnium, qui n’a pas souhaité répondre à nos questions, il cherche à se désengager et à se recentrer sur la promotion. La filiale d’administration de biens, Omnium Gestion, aujourd’hui rebaptisée Jyloge, a été cédée en 2009 au groupe Urbania, visé, lui, par une information judiciaire.

    Omnium combat pied à pied ses détracteurs , I. R.-L., 20 septembre 2010

    UNE INTENSE guerre d’influence dans les médias et les prétoires oppose la direction du groupe Omnium et son président, Xavier Chausson, à Claudy Giroz, qui fut conseillère dans le groupe, d’août 2005 à décembre 2007, avant de réaliser qu’elle avait entraîné des investisseurs dans de mauvaises affaires, en raison de la qualité des résidences, de leur prix et de leur implantation.

    Le 13 décembre 2007, Omnium Finance met fin à la collaboration de Mme Giroz, qui réclamait l’indemnisation de ses clients et 500 000 euros de préjudice, en menaçant de porter plainte et de déclencher « un tsunami médiatique en France et en Allemagne pour révéler les agissements du groupe ».

    Cela lui a valu d’être condamnée pour chantage, le 30 mars 2009, par le tribunal correctionnel de Toulouse, jugement cassé en appel le 29 juin 2010. Mme Giroz a aussi été condamnée pour dénigrement, le 19 septembre 2008, par le tribunal de Bonneville, décision confirmée par la cour d’appel de Chambéry et faisant l’objet d’un pourvoi en cassation. S’estimant victime d’une entreprise de déstabilisation, Omnium a intenté sept procédures contre Mme Giroz, dont les ressources sont limitées : « Avec l’ensemble des procès liés à cette affaire, j’en suis à 56 audiences, civiles et pénales, à Paris, Toulouse, Bonneville, Chambéry, 72 visites d’huissiers... Récemment encore, Omnium m’a attaquée pour diffamation mais a été débouté, le 8 juin 2010, une décision aujourd’hui en appel. »

    La bataille se joue aussi sur Internet, où le défiscalisateur traque sites, blogs, forums le mettant en cause. Il a réclamé par voie de justice à Google, Free et JFG Networks de livrer l’identité de ses détracteurs et de bloquer leurs contributions. Cette procédure a pour le moment échoué en première instance, mais Omnium poursuit en appel. La bataille continue.

  • #s04e02
    #Affaire_Benalla : Matignon a provoqué l’enquête sur les sources de Mediapart - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/060219/affaire-benalla-matignon-provoque-l-enquete-sur-les-sources-de-mediapart

    Matignon répond au journaliste. « La chef du #GSPM dément être impliquée d’une quelconque façon dans la rupture du contrôle judiciaire de MM. #Benalla et Crase. Elle affirme connaître M. Benalla, mais ne jamais avoir rencontré M. Crase et qu’à sa connaissance celui-ci n’est jamais venu à son domicile. Elle dément également que son compagnon ait pu organiser cette rencontre chez elle en son absence », explique à Mediapart l’entourage d’Édouard Philippe. Matignon a aussi vérifié qu’aucune écoute administrative n’avait été autorisée concernant les protagonistes cités pendant la période des faits.

    Résultat : Valeurs actuelles ne publie rien. Contacté, le journaliste de l’hebdomadaire, Louis de Raguenel, confirme avoir envoyé des questions à Matignon. « S’il était avéré que ce sont mes questions qui ont entraîné la tentative de perquisition de Mediapart, je trouve cela choquant. Moi, j’ai fait mon travail de journaliste », a-t-il réagi.

    [...]

    Le procureur Heitz, qui pilote personnellement les investigations, n’est pas n’importe qui. Il a été nommé en octobre dernier par le pouvoir exécutif après un processus de désignation qui avait suscité une vive polémique, l’Élysée ayant retoqué les trois postulants retenus par le ministère de la justice et le Conseil supérieur de la magistrature.

    Les procureurs, « parce qu’ils sont porteurs d’une politique publique définie par notre gouvernement […], s’inscrivent dans une ligne de hiérarchie », avait estimé en octobre dernier la ministre de la justice, Nicole Belloubet, qui a couvert mardi 5 février, en mentant devant l’Assemblée nationale, la tentative de perquisition de Mediapart par le parquet de Paris.

    Le premier ministre Édouard Philippe a quant à lui dit assumer être intervenu, avec le président de la République, dans la nomination de Rémy Heitz, voulant « être certain » qu’il serait « parfaitement à l’aise » avec le nouveau procureur de Paris.

    papier de libé sur le journaliste en 2014 (suite révélation VA sur Davet / Lhomme)

    (1) « Valeurs actuelles » marche dans la #barbouze - Libération
    https://www.liberation.fr/ecrans/2014/10/28/valeurs-actuelles-marche-dans-la-barbouze_1131405

    Avant de devenir journaliste, ce militant UMP proche de la Droite forte a été le monsieur Communication numérique de Claude Guéant au ministère de l’Intérieur, entre 2011 et 2012. Puis il a été promu chef du groupe « nouvelles technologies et veille » au cabinet du directeur général de la Police nationale, Claude Balland. Très actif, le jeune community manager se fait vite remarquer par ses prises de position outrancières sur les réseaux sociaux, notamment contre le mariage gay.

    En mars 2013, comme l’a révélé l’Express à l’époque, il finit par être discrètement écarté par Manuel Valls, qui se méfie à juste titre de son activisme. A 26 ans, Louis de #Raguenel devient alors le nouveau rédacteur en chef Internet de Valeurs actuelles. Une reconversion éclair qui ne manque pas de faire jaser en interne. Aux côtés de quelques autres plumes fraîchement débauchées, la nouvelle recrue incarne le virage radical pris avec l’arrivée d’Yves de Kerdrel aux manettes, en octobre 2013. Depuis, de révélations anonymes en dossiers complaisants, l’hebdomadaire s’efforce de servir au mieux la cause sarkozyste. Une stratégie offensive dans laquelle Louis de Raguenel occupe une place discrète mais efficace. La semaine de son scoop, il s’est ouvertement targué d’avoir obtenu ses informations par l’intermédiaire d’un ancien policier proche de la galaxie sarkozyste, reconverti depuis dans le privé. Contacté par Libération, Louis de Raguenel n’a pas souhaité répondre à nos questions.

    La piste barbouzarde est aujourd’hui corroborée par les témoignages des policiers chargés d’assurer la sécurité de Gérard Davet et de Fabrice Lhomme, sous protection rapprochée depuis qu’ils ont reçu des menaces de mort. A deux reprises, tôt le matin, les hommes du SDLP (Service de la protection) ont identifié un véhicule dans lequel un photographe mitraillait méthodiquement ses cibles à l’aide d’un téléobjectif. A chaque fois, la plaque d’immatriculation a été relevée et passée aux cribles des fichiers de police. La première correspond au véhicule d’un particulier, la seconde à une voiture de location.

    Pour les deux journalistes du Monde, les menaces justifiant une protection policière remontent à la fin de l’été, quand Gérard Davet a reçu dans sa boîte aux lettres un courrier explicite (« on va te faire la peau »). Quelques jours plus tard, Fabrice Lhomme découvre sur son paillasson le dessin d’un cercueil, à l’intérieur duquel ont été notés les noms et dates de naissance de sa femme et de ses enfants. Une enquête préliminaire a été ouverte dans la foulée par le parquet de Paris, confiée aux policiers de la BRDP (Brigade de répression de la délinquance aux personnes).

    et plus recemment sur le mari de la cheffe du GSPM

    https://www.liberation.fr/france/2019/02/06/revelations-sur-un-nouveau-partenaire-de-benalla-qui-inquiete-matignon_17

    • #croustillant
      #pop_corn
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/06/la-perquisition-avortee-de-mediapart-a-ete-declenchee-par-des-informations-t

      « Je voulais savoir si des services étatiques avaient été mobilisés, explique M. de Raguenel. La bande provient-elle d’une écoute ou d’une sonorisation clandestine ? L’idée n’était aucunement d’enquêter sur les sources de Mediapart, ni de savoir comment le site a eu accès à l’enregistrement. »

      Lire aussi Les questions que pose la tentative de perquisition à « Mediapart »
      Après cet appel de M. de Raguenel, mais aussi d’autres médias, un courrier est adressé par le directeur de cabinet d’Edouard Philippe au procureur de Paris, dans un souci de « transparence », selon l’entourage du premier ministre.

      « Plusieurs journalistes nous ont contactés, jeudi et vendredi, pour tenter d’établir un lien entre la cheffe du GSPM, son conjoint, et la rupture du contrôle judiciaire de MM. Benalla et Crase. Matignon a donc procédé à de premières vérifications », écrit M. Ribadeau-Dumas dans ce courrier en date du 1er février, que Le Monde a pu consulter.

      Le bras droit de M. Philippe explique avoir « convoqué sans attendre » Marie-Elodie Poitout, cheffe du GSPM. Elle lui aurait alors expliqué avoir « reçu M. Benalla, qu’elle dit connaître depuis 2017, à son domicile, fin juillet, avec un ami commun », Chokri Wakrim, mais assure que M. Crase n’était pas présent. Enfin, M. Ribadeau-Dumas affirme dans cette lettre qu’aucun des protagonistes n’a fait l’objet « d’autorisation de techniques de renseignement », réfutant ainsi l’idée selon laquelle l’enregistrement aurait été réalisé par un service de renseignement.

      La brigade criminelle saisie du dossier
      Selon Le Parisien, la brigade criminelle, saisie du dossier, a procédé en début de semaine aux premières auditions. Marie-Elodie Poitout a été entendue mardi. Elle aurait confirmé avoir reçu M. Benalla à son domicile à la période indiquée, sans pouvoir préciser le jour, pour lui témoigner son soutien, tout en assurant ne pas avoir réalisé les fameux enregistrements.

      Elle aurait en outre affirmé ne pas se souvenir de la présence de M. Crase lors de cette rencontre mais a indiqué que son compagnon était présent. D’après Valeurs actuelles, ce dernier, militaire en activité, aurait été entendu par la direction du renseignement et de la sécurité de la défense pour son éventuelle implication dans le contrat de protection de l’oligarque russe Iskander Makhmudov que M. Benalla est soupçonné d’avoir négocié alors qu’il était encore en poste à l’Elysée.

      Selon Libération, Chokri Wakrim, présent au domicile de Mme Poitout, serait impliqué dans l’exécution de ce contrat. Le quotidien assure que M. Wakrim « a été sollicité quelques mois plus tôt par M. Benalla pour travailler sur le fameux contrat russe » puis « était notamment chargé, à Monaco, de la sécurité de la famille de M. Makhmudov ». Contactés, ni Alexandre Benalla, ni Vincent Crase n’ont donné suite aux sollicitations du Monde. M. Wakrim et Mme Poitout n’ont pu être joints.

      Reste à savoir pourquoi Matignon a alerté le parquet de la sorte, alors qu’aucune procédure judiciaire n’était ouverte. L’entourage de M. Philippe précise au Monde qu’« il ne s’agit en aucun cas d’un signalement ou d’un article 40 [du code pénal, qui impose aux agents publics le signalement des crimes ou délits dont ils ont connaissance]. Il s’agit simplement de partager en toute transparence avec la justice des éléments de réponse transmis à la presse et qui sont susceptibles de concerner une affaire judiciaire en cours. Qui comprendrait que Matignon réserve à la presse des informations que la justice pourrait estimer utiles ? »

      Une célérité qui interroge
      Toujours est-il que le parquet de Paris a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire – dont les bases judiciaires font débat, celle-ci ayant été lancée sans qu’aucune plainte ne soit déposée – dans la foulée de l’envoi de ce courrier et de diligenter les premiers actes avec une célérité qui interroge.

      Pour la première fois de son histoire, Mediapart a fait face à une tentative de perquisition. Comme il en avait la possibilité, le journal en ligne a refusé cet acte judiciaire. Depuis lundi, une trentaine de sociétés de journalistes ont apporté leur soutien à Mediapart en déclarant notamment que la perquisition qui avait visé le site fondé par Edwy Plenel « constitue une tentative particulièrement inquiétante d’attenter au secret de leurs sources. »

    • Révélations sur un nouveau partenaire de Benalla qui inquiète Matignon - Libération
      https://www.liberation.fr/france/2019/02/06/revelations-sur-un-nouveau-partenaire-de-benalla-qui-inquiete-matignon_17


      Alexandre Benalla et Chokri Wakrim en août 2018.
      Captures d’écran vidéo, DR

      C’est un personnage central de l’affaire Benalla, dont le nom n’est encore jamais apparu jusqu’ici. Chokri Wakrim, 34 ans, a pourtant tissé de nombreux liens avec l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron. Libération enquête depuis plusieurs semaines sur ce militaire au parcours opaque. Selon nos informations, il est impliqué dans un contrat de sécurité avec l’oligarque russe, Iskander #Makhmudov. L’homme est aussi le compagnon de Marie-Elodie Poitout, cheffe du groupe de sécurité du Premier ministre (GSPM), Edouard Philippe.
      […]
      Un attelage d’autant plus suspect que Wakrim a été sollicité quelques mois plus tôt par Alexandre Benalla pour travailler sur le fameux contrat russe. Il était notamment en charge, à Monaco, de la sécurité de la famille de Iskander Makhmudov. A l’époque, une partie de ce contrat avait été confiée à la société de sécurité privée Velours, qu’Alexandre Benalla connaît bien pour y avoir travaillé entre 2014 et 2015. Or il existe un autre lien entre cette entreprise et Chokri Wakrim. Selon nos informations, ce dernier a en effet créé une autre société avec un des fondateurs de Velours, dont les statuts datent du 9 juillet 2018, à peine dix jours avant les premières révélations du Monde à l’origine de l’affaire Benalla. Pourquoi avoir créé cette structure à l’objet social incongru (« entretien corporel »), sans lien apparent avec le milieu de la sécurité ? Toujours est-il que le patron de Velours a revendu toutes ses parts à Chokri Wakrim quelques semaines plus tard.

      Plusieurs documents consultés par Libération attestent par ailleurs de la proximité entre Chokri Wakrim et Alexandre Benalla. Le militaire l’a notamment accompagné cet été dans le château de l’homme d’affaires Vincent Miclet, en Dordogne. Dans une vidéo, il apparaît par exemple en pleine séance de tir à la carabine avec l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron, dans les jardins de la demeure. Une autre séquence le montre cette fois au domicile parisien de Mohamad Izzat Khatab, sulfureux homme d’affaires syrien soupçonné de nombreuses escroqueries, qui a hébergé Alexandre Benalla pendant plusieurs semaines après son son départ de l’Elysée, comme l’avait révélé Libération. Une proximité qui soulève de très nombreuses questions. Contacté à plusieurs reprises, Chokri Wakrim n’a pas répondu à nos sollicitations.

      #Izmaïlovo #Izmaïlovskaya

    • https://melenchon.fr/2019/02/04/perquisition-mediapart-letat-autoritaire-saffole

      Ce jour-là, Médiapart n’eut pas un mot pour s’étonner des 17 perquisitions contre les militants de « La France insoumise » et trois de leurs prestataires, ni pour les motifs, ni pour la méthode. Pas un mot d’étonnement sur le déploiement de cent policiers avec les méthodes réservées au grand banditisme, ni la perquisition au domicile du Président d’un groupe parlementaire d’opposition, de la saisie de tout le contenu de l’ordinateur de la Secrétaire Générale du groupe, pourtant aucunement concernée par les deux dossiers bizarrement joints qui servaient de prétexte à cette razzia. Pas un mot contre la confiscation d’ordinateurs ou de leur contenu intégral, rien contre la capture du fichier d’adhérents au Parti de Gauche, pas un mot contre l’interdiction faite aux responsables d’être présents pendant la perquisition du siège de « La France insoumise ». J’en passe et non des moindres.

      Médiapart ne s’étonna de rien, approuva tout, se tut sur tout ce qui à l’évidence sentait à plein nez l’instrumentalisation politique de la justice et de la police. Rien sur les liens politiques entre les décideurs de l’opération, rien sur l’anomalie d’une opération construite sur deux simples dénonciations et dont seul j’ai eu à pâtir parmi nombre d’autres cités dans ces deux domaines des assistants au Parlement européen et des comptes de campagnes pourtant validés. Rien. Au contraire Médiapart a organisé une croisade de presse contre moi le jour même pour crime de lèse-majesté médiatique. Mediapart a tout justifié, tout validé. Médiapart a couvert de boue dans des spasmes de rage misogyne Sophia Chikirou. Edwy Plenel a tellement dépassé les bornes qu’il a dû lui-même retirer un de ses tweets graveleux. Médiapart a claironné que « les hommes politiques n’ont pas de vie privée ». Médiapart a diffusé des mensonges délibérés comme celui d’après lequel nous aurions été prévenus de longue date de ces perquisitions. Médiapart a fait tout ce qui lui était possible pour salir nos personnes, notre honneur, nos vies personnelles. Médiapart a été dans cette circonstance le chien de garde zélé des basses besognes de la Macronie.

      Mais voilà que l’arroseur est arrosé. Médiapart est pris à son tour dans les manipulations de coups tordus entre divers étages de la police, et de la justice. Cela sous couvert d’une plainte de Benalla à propos d’un supposé viol du secret de l’instruction concernant sa vie privée. L’une d’entre nous a pourtant déposé une plainte de même nature. Bien sûr, elle n’a été suivie d’aucun effet d’aucune sorte. Alors que se passe-t-il ?

      Au-delà de tous les effets de manche et postures héroïques de défenseurs de la liberté de la presse, la réalité crue est d’une autre nature et d’une autre gravité. Les médias, la police et la justice fonctionnent en circuit fermé depuis des années. Les uns achètent des informations à certains des autres qui ne devraient pas les vendre. Parfois, la tractation est gratuite quand se produit un cas qu’ils appellent le « donnant-donnant ». On se demande ce que chacun donne et contre quoi. La preuve de ce trafic impuni : jamais aucune plainte pour violation du secret de l’instruction n’aboutit. Jamais. Au sujet de nos perquisitions, Médiapart publia dès le lendemain des « informations » en copié-collé (tendancieux) des procès-verbaux sans que le Parquet n’émette la moindre protestation ni velléité de réaction. Jubilant, Fabrice Arfi tweeta : « (Révélations) Les premières découvertes des perquisitions Mélenchon. Et c’est embarrassant… ». Mais tout a changé depuis peu.

      Le démarrage de l’affaire Benalla a ouvert une guerre sans merci entre services de police, également entre eux et le palais de l’Elysée, et entre magistrats et médias qui servent de relais d’habitude aux fuites organisées. Tout le monde est en embuscade autour d’un palais présidentiel en état de siège multiple. Tout est en cause dorénavant dans un régime aux abois. Les deux procureurs et les trois policiers venus perquisitionner savaient parfaitement que les dirigeants de Médiapart, sans doute prévenus de longue date, ne permettraient pas la perquisition. En effet celle-ci n’avait pas l’aval d’un juge, au contraire de mon invasion matinale. Ils savaient qu’ils exciperaient du secret des sources. Ce privilège réservé aux seuls journalistes, s’il est parfaitement compréhensible et nécessaire dans une enquête menée par un média, change de nature quand il concerne les affaires de justice. En effet il devient alors la négation des droits de la défense à une instruction sans publicité et donc sans pression. Le secret des sources dans le délit de violation du secret de l’instruction est tout simplement la porte ouverte à tous les abus et manœuvres puisque personne ne peut se défendre, ni contredire les informations publiées, ni solliciter personne pour faire cesser le trafic marchand de l’information. Il devient un droit à faire des piloris médiatiques.

      Ceux qui sont venus chez Médiapart avaient donc une autre intention évidente : intimider les sources d’informations policières à l’œuvre dans l’affaire Benalla auprès de Médiapart et auprès des autres médias qui attendent leur tour de balançoire. Une guerre de grande ampleur a donc lieu en ce moment au sommet des hiérarchies élyséenne, policière et judiciaire. Médiapart aurait dû comprendre à temps ce que signifiait l’agression contre « La France insoumise », les inquisitions sous prétexte de dossiers bidonnés. Médiapart aurait dû se rendre compte que le pouvoir macroniste voulait seulement ouvrir un feuilleton judiciaire à rebondissements contre moi comme cela se pratique dans beaucoup de pays contre les leaders de ma mouvance. Il aurait dû penser politiquement la situation au lieu de s’abandonner au joie du « Schadenfreude », joie à propos du malheur des autres.

      Voici ce que je crois : encouragé par la complicité de Médiapart contre nous, conscient de l’énorme discrédit des médias dans la période, le pouvoir aux abois se croit dorénavant tout permis. Sa tendance autoritaire est désormais en action la bride sur le cou. Si discutables que soient les pratiques de Médiapart et de ses dirigeants, si détestables que soient les méthodes utilisées par ce média contre nous, il ne faut pas se mettre à leur niveau. Ne soyons pas comme Fabrice Arfi quand il pérorait à mon sujet « Depuis deux jours les fausses nouvelles volent en escadrille. La première d’entre elles consiste à dire par un habile syllogisme que les procureurs de la république n’étant pas indépendants en France, la perquisition visant un membre de l’opposition est la preuve d’une justice aux ordres de l’Elysée. CQFD. C’est pourtant bien plus compliqué que cela. Mais que valent la complexité et la nuance quand il s’agit de s’ériger en martyr ? »

      Le danger du moment demande au contraire de prendre la mesure de ce qui se passe bien au-delà de nos mauvais souvenirs. Devant l’exigence d’une justice impartiale et juste, face à l’exigence de la liberté de la presse, on ne règle pas de compte avec ses adversaires politiques. Il faut donc comprendre que le coup porté contre la rédaction de Médiapart en annonce d’autres contre d’autres rédactions. Les perquisitions politiques contre « La France insoumise » ouvraient la porte à celle de Médiapart. Ce qui est fait à Médiapart prépare d’autres mauvais coup de même nature contre d’autres médias ou d’autres formations politiques. Une telle pente est sans retour quand elle est prise. Le silence moutonnier des députés macronistes montre qu’ils sont prêts à tout avaliser. La Macronie est devenue dangereuse pour la liberté. En attestent la violence de la répression contre les manifestants, les pressions sur la justice pour le prononcé de peines très lourdes contre les gilets jaunes. En attestent la série de lois liberticides de Belloubet et Castaner. En attestent les délires du Président de la République sur le rôle de Poutine dans l’insurrection des gilets jaunes et son mépris de classe devenu incoercible. En atteste l’état de siège dans lequel vit notre pays sous la main de cette équipe au pouvoir « par effraction » selon l’expression de son propre chef. Mais que Médiapart n’oublie pas ses erreurs s’il veut être utile au moment qui commence. Nous, nous n’oublierons pas que nos principes doivent profiter aussi à nos adversaires, même les moins sympathiques. La République, comme la liberté, ne se divise pas au gré des moments.

    • Juan Branco :

      « J’ai grand peine pour Mediapart qui se trouve complu en une situation que leur propre veulerie, lors des perquisitions d’octobre, aura autorisé. Je refuse de rendre héroïques des personnes qui s’étaient effacées lorsque la liberté des autres était en danger.

      Je ne recevrai aucun des arguments rhétoriques, notamment en ce qui concerne la saisine des JLD dont on sait tous l’inanité, pour tenter de distinguer les situations. Il y a une tendance grave en un pouvoir que ce media a contribué à enfanter, et celle-ci est là depuis le début.

      Mediapart y a cédé par habitus sociologique, bien plus que du fait des liens qu’il entretient par ailleurs avec certains de ses principaux soutiens (Niel, dont il est incompréhensible que Mediapart n’ait pas racheté la participation) ou Jean-Pierre Mignard.

      Ils ont voulu voir en Macron un bourgeois gentilhomme, là où il présentait de graves dangers : parce qu’ils leur ressemblait. Leur lecture de l’un des mouvements politiques les plus dangereux de notre temps a contribué à le légitimer et le normaliser au sein de la sphère publique.

      Un tel saccage de mois et de mois d’enquête menés par @fabricearfi, @MartineOrange et tant d’autres, un tel saccage d’années de lutte d’@edwyplenel en faveur des idées contre lesquelles s’est fondée la macronie, est chose qui ne peut que blesser. Voilà où nous nous trouvons.

      Alors je répète, une énième fois : cessons de vouloir nous distinguer en courant comme des lapins aveuglés derrière chacune des manifestations de l’autoritarisme de ce pouvoir. Car alors celui-ci en s’effondrant, nous écrasera. Lisons. Débattons. Et enfin, pensons. »

  • (2) Loi anticasseurs : « Donner une satisfaction facile à des secteurs non éclairés de l’opinion » - Libération

    https://www.liberation.fr/france/2019/02/04/loi-anticasseurs-donner-une-satisfaction-facile-a-des-secteurs-non-eclair

    L’avocat Jean-Pierre Mignard, pourtant proche de Macron, pointe une loi inefficace, décidée dans l’urgence et qui donnera un pouvoir exorbitant aux préfets. Une « aberration » symptomatique d’un pouvoir qui se durcit en se rétrécissant politiquement.

    #gj

  • Trump lifts sanctions on firms linked to Russian oligarch Oleg Deripaska | World news | The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/2019/jan/27/us-lifts-sanctions-oleg-deripaska-russia

    Trump lifts sanctions on firms linked to Russian oligarch Oleg Deripaska
    • Democrats in Congress opposed move to lift restrictions
    • Deripaska is ally of Russian president Vladimir Putin


    The Trump administration has lifted sanctions on three companies, including the aluminum giant Rusal, linked to Russian oligarch Oleg Deripaska. Democrats had led a push in Congress to continue the restrictions.

    Earlier this month, Senate Republicans blocked an effort to keep the sanctions on Rusal, En+ Group and JSC EuroSibEnergo.

    Some lawmakers from both parties have said it is inappropriate to ease sanctions on companies tied to Deripaska, an ally of Russian president Vladimir Putin, while special counsel Robert Mueller investigates whether Trump’s 2016 presidential campaign colluded with Moscow.

    Deripaska had ties with Paul Manafort, Trump’s former campaign manager. Manafort pleaded guilty in September 2018 to attempted witness tampering and conspiring against the United States.

    Trump administration officials and many Republicans who opposed the effort to keep the sanctions in place said they worried about the impact on the global aluminum industry.

    They also said Deripaska had lowered his stakes in the companies so he no longer controlled them, a sign the sanctions were working.
    […]
    After the Treasury announcement, Rusal said Jean-Pierre Thomas had resigned as chairman and director of the company as part of the deal to lift the sanctions. Shares in Rusal jumped more than 5% in early trading in Hong Kong on Monday.

  • A l’occasion de la découverte du film Camp de Thiaroye, je découvre le site de presque 1000 films rares disponibles en ligne :
    https://rarefilmm.com

    J’en sélectionne quelques uns rapidement :

    Films français :

    Le Camion, de Marguerite Duras
    http://rarefilmm.com/2018/12/le-camion-1977

    I comme Icare, avec Yves Montand
    http://rarefilmm.com/2018/07/i-comme-icare-1979

    Je Hais les Acteurs, avec Jean Poiret, Michel Blanc, Bernard Blier
    http://rarefilmm.com/2017/12/je-hais-les-acteurs-1986

    La Maman et la Putain, avec Jean-Pierre Léaud
    http://rarefilmm.com/2018/06/la-maman-et-la-putain-1973

    Moderato Cantabile, avec Jeanne Moreau, Jean-Paul Belmondo
    http://rarefilmm.com/2018/11/moderato-cantabile-1960

    Panique, avec Viviane Romance, Michel Simon
    http://rarefilmm.com/2018/08/panique-1946

    Tenue de Soirée, avec Gérard Depardieu, Michel Blanc, Miou-Miou
    http://rarefilmm.com/2018/10/tenue-de-soiree-1986

    La Vieille Dame Indigne, avec Sylvie, Victor Lanoux
    http://rarefilmm.com/2018/10/la-vieille-dame-indigne-1965

    Films anglais et américains :

    Attica, de Marvin Chomsky
    http://rarefilmm.com/2017/12/attica-1980

    La Commune, de Peter Watkins
    http://rarefilmm.com/2018/07/la-commune-paris-1871-2000

    Film africains :

    Camp de Thiaroye, de Ousmane Sembene
    https://seenthis.net/messages/748600
    http://rarefilmm.com/2018/05/camp-de-thiaroye-1988

    Sankofa, de Haile Gerima
    http://rarefilmm.com/2018/10/sankofa-1993

    Film italien :

    Nous Nous Sommes Tant Aimé, avec Nino Manfredi, Vittorio Gassman, Stefania Sandrelli
    http://rarefilmm.com/2018/09/ceravamo-tanto-amati-1974

    #Cinéma #Films

  • Un ex-conseiller de Sarkozy prend la tête de Rusal, le géant russe de l’aluminium
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/28/un-ex-conseiller-de-sarkozy-prend-la-tete-de-rusal-le-geant-russe-de-l-alumi


    Jean-Pierre Thomas, en juin 2018.
    VALDAI DISCUSSION CLUB

    Une nouvelle vie, assez inattendue, s’ouvre pour Jean-Pierre Thomas. L’ex-député des Vosges et trésorier du Parti républicain, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, s’apprête à prendre la tête de #Rusal, le premier producteur d’aluminium au monde. Le groupe industriel russe a annoncé vendredi 28 décembre sa nomination comme président du conseil d’administration à partir du 1er janvier.
    Jean-Pierre Thomas, 61 ans, était déjà membre du conseil d’administration de Rusal depuis juin, et rien ne laissait prévoir qu’il allait en prendre la présidence. Mais la crise russo-américaine au centre de laquelle s’est trouvé Rusal a bouleversé la donne.

    Début avril, Donald Trump a en effet dévoilé des sanctions américaines contre 24 oligarques et responsables politiques russes proches du président Vladimir Poutine, et contre 14 groupes et entreprises soupçonnés d’être liés à des « activités malveillantes » envers les démocraties occidentales. Cible numéro un : Oleg Deripaska, 50 ans, le « roi de l’aluminium » avec son groupe Rusal.

    Pour le producteur d’aluminium, qui réalisait jusqu’alors 14 % de son chiffre d’affaires aux Etats-Unis, ces sanctions représentaient une très forte menace. Le groupe industriel craignait de perdre une partie de ses marchés, et de ne pas pouvoir honorer les échéances sur sa dette. A la Bourse de Hongkong, où le groupe est coté, l’action a immédiatement encaissé le choc, avec une baisse de 50,4 % en une journée, le lundi 9 avril.

    • La bio WP de Jean-Pierre Thomas
      (et aussi ancien trésorier du Parti républicain)

      Jean-Pierre Thomas — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre_Thomas

      Jean-Pierre Thomas est un homme d’affaires et ancien homme politique français, né le 29 mars 1957 à Gérardmer (Vosges). Fondateur de vendôme Investments, et ancien associé-gérant de la Banque Lazard, il est un des spécialistes de l’économie russe. Il a reçu du Président de la république, Nicolas Sarkozy avec l’accord des autorités russes, une mission officielle afin de développer les relations économiques entre la France et la Russie.

    • L’étrange Monsieur Russie de Sarkozy
      https://www.nouvelobs.com/l-enquete-de-l-obs/20120104.OBS8073/l-etrange-monsieur-russie-de-sarkozy.html
      §6/01/12)


      Jean-Pierre Thomas, ex-trésorier du Parti républicain, condamné en 2005 pour financement illégal du parti a été chargé par Nicolas Sarkozy d’un misssion économique à Moscou.
      AFP

      Les dessous d’une nomination qui inquiète diplomates et patrons. Par Odile Benyahia-Kouider et Vincent Jauvert.

      C’est une lettre restée jusqu’ici secrète. Un courrier de président à président. Le 17 janvier 2011, Nicolas Sarkozy écrit à son homologue russe, Dmitri Medvedev, pour vanter les mérites d’un homme dont il a décidé de faire son émissaire en Russie. Un homme qui, souligne-t-il, « jouit de toute [sa] confiance » et qui est « une personnalité économique respectée en France ». Un homme qui a « une connaissance intime des milieux économiques français et russe avec lesquels il travaille depuis des années ».

      Le président de la République, qui a fait du rapprochement avec Moscou un des axes majeurs de sa politique étrangère, précise qu’il va ordonner aux autorités françaises d’apporter « leur soutien » à son représentant et demande à son « ami Dmitri » de lui ouvrir les portes du Kremlin et des grandes entreprises de son pays.

      Qui est donc ce « Monsieur Russie », dont la nomination n’a fait l’objet d’aucun communiqué officiel ? L’homme dont Nicolas Sarkozy tresse ainsi les louanges s’appelle Jean-Pierre Thomas. Ce n’est pas tout à fait un inconnu. Son nom a fait la une des gazettes il y a quelques années, à l’occasion d’une affaire sulfureuse. Ex-trésorier du Parti républicain - le mouvement de Gérard Longuet, Alain Madelin et François Léotard, aujourd’hui intégré à l’UMP -, Jean-Pierre Thomas a été condamné en 2005 à quinze mois de prison avec sursis pour financement illégal de parti.

    • Enfin,
      Club #Valdaï — Wikipédia
      (article à mettre à jour, la dernière rencontre décrite est Valdaï 2013
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Club_Valda%C3%AF

      Le club de discussion Valdaï (en russe Международный дискуссионный клуб « Валдай ») est un forum international annuel qui vise à rassembler des experts pour débattre de la Russie et de son rôle dans le monde.

      La mission du club est de créer une plateforme internationale pour permettre aux élites russes de débattre du développement du pays et de son rôle dans le monde, avec des experts étrangers issus du monde académique, de la politique et des médias.

      Le club Valdaï défend la vision d’un monde multipolaire, par opposition à un monde unipolaire dominé par les États-Unis d’Amérique.

      Historique
      Le club a été créé en 2004 par l’agence de presse RIA Novosti et d’autres publications russes. Il a été nommé d’après le lieu de la première rencontre à Novgorod, près du lac Valdaï.

      Un des principaux conseillers du Club Valdaï est l’ancien député européen (FN) Yvan Blot. Cet ancien cadre du FN, puis du MNR (Mouvement national républicain) de Bruno Mégret, fut aussi le cofondateur du Club de l’horloge, un think tank réunissant des hauts fonctionnaires de droite et d’extrême droite.

    • Loir-et-Cher : Maurice Leroy, de l’Assemblée nationale au Grand Moscou – actu.fr
      https://actu.fr/politique/loir-cher-maurice-leroy-lassemblee-nationale-grand-moscou_20352196.html

      Le député du Loir-et-Cher, Maurice Leroy, a annoncé sa démission pour devenir directeur général adjoint du Grand Moscou, en Russie.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Leroy

      https://twitter.com/MauriceLeroy

  • A quoi sert Kamel Daoud ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/12/12/a-quoi-sert-kamel-daoud

    Kamel Daoud. D. R.                                                                                                                                                                                                                                                               
    Pour mes lectures estivales, je me suis fait violence, en glissant dans mes bagages les 464 pages de chroniques (2010-2016) publiées par Kamel Daoud chez Actes Sud. Je dois avouer ne pas avoir dépensé le moindre kopeck pour accéder aux écrits de cet ancien islamiste qui, quand cela est devenu lucratif, a découvert que « Dieu est athée ». Pas question donc de donner un centime de droits d’auteur à cette nouvelle, icône heureuse de nourrir l’orientalisme des néoconservateurs « atlantistes ». Un orientalisme qui est l’une des misères de l’histoire du monde arabe, un travers si bien dénoncé par notre merveilleux Edward Saïd.J’ouvre ce livre, juste après avoir lu le dernier chef-d’œuvre de Jean Ziegler : Le Capitalisme expliqué à ma petite-fille, publié aux éditions du Seuil. Le hasard, pour une fois, a bien fait les choses : lire le manuel de la générosité et de l’altruisme juste avant le grand traité de l’égoïsme met les idées à leur vraie place. Entre les deux livres, il y a un fossé, une tranchée genre 14/18. Daoud dangereux, peu fiable et néo-prosélyte comme tous les repentis, fait la promotion du capital et du libéralisme qui est son corolaire. Ziegler, lucide et généreux, dénonce ce monde de la finance sans lois et ses mortels ravages sur l’humanité. Deux mondes différents, et même opposés. Vieux baroudeur entre les destins de l’humanité, Jean Ziegler a vu trop d’hommes mourir, de faim et de guerre, pour un même effet, savoir que le libéralisme c’est la mort des pauvres, des peuples « en trop ». De ceux qui gênent. Kamel Daoud, à l’opposé, regrette l’absence d’un « capitalisme fort, de patronats puissants et créateurs de plus-values ».Une drôle de sensation m’habite, celle d’un barreur dans la nuit qui sait qu’il va croiser un iceberg. Daoud se dit Algérien, un peu comme moi, mais je ne retrouve en lui rien de notre bien commun, cet homme est de glace, froid et transparent. Du coup, je me sens Algérien comme Jean Ziegler. Alors que Daoud, tenancier de sa petite boutique « d’algérianité », vante une camelote de qualité « made in China » pour séduire les colons jamais guéris de Saint Germain des prés. C’est l’histoire dans l’autre sens, jadis c’est le « blanc » séduisait l’indigène avec de la verroterie. Au risque de perdre ses lecteurs, qui le prennent pour ce qu’il n’est pas, Daoud doit continuer de se poser en « Algérien », c’est son filon en or. Pensez donc, un Algérien musulman et athée, Arabe, qui déteste les Arabes et qui parle de tout cela « sans langue de bois », Netanyahou et Le Pen auraient rêvé de l’inventer. Pourtant, il est bel et bien là. Alors qu’il n’est qu’un ersatz de Bernard-Henri Lévy, une tête de gondole pour vendre des livres que personne ne lit, c’est-à-dire beaucoup de bruit pour rien, le vent de la barbe à papa. Lectures faites, je persiste et comprends mieux pourquoi Jean Ziegler n’est jamais promu par les médias qui se proclament « grands ».Invité à la télévision, Kamel Daoud est traité comme un saint, le tenant de la nouvelle lumière et du savoir avancé. Aux yeux des gogos, ce réactionnaire est « moderne » et « révolutionnaire ». C’est donc sans contradicteurs qu’il déroule sa pelote de lieux communs, l’image du bon nègre Banania qu’attendent les « néocons ». Récemment, je l’ai aperçu sur une chaîne de TV algérienne, avec toujours la même posture du penseur couché, criant : « Je sais me défendre. » Cependant, on ne sait contre quoi il se défend.Questionné sur l’invitation de Daoud, le nouveau commandeur, à l’ambassade de France lors de son passage en Algérie, E. Macron a répondu qu’il « veut entendre tout le monde ». Le Président français considère-t-il que Daoud c’est tout le monde ? Ou tous ceux qui résident dans le jardin des puissants ?Pour revenir à ce qui n’est pas de la littérature, disons que, dans son livre, Daoud nous invite à découvrir, ou redécouvrir, la crème de ses près de 2 000 textes écrits entre 2010 et 2016. Que seraient, nous affirme-t-il, les positions « des journaux et des élites contestataires ». Cette position est lacunaire puisque ce Don Quichotte algérien ne nous dit jamais ce qu’il conteste. Il n’a pas besoin d’exprimer de s’attacher aux détails du vrai : il est l’élite à lui seul, et doit être cru sur parole. Mais, patatras Daoud, par le contenu de son opus, atteint un objectif imprévu. Preuve à l’appui – l’existence de son livre –, il démontre que la censure qu’il prétend combattre n’existe pas en Algérie. En effet, comment publier impunément (et c’est tant mieux) autant d’ignominies sur un peuple et un pays « qui manquaient de la liberté de dire, de lire ou de regarder » ? Sacré Daoud, ce Daoud sacré.Si sa plume se fluidifie miraculeusement contre l’« Arabe et sa langue », le « musulman », et l’« Algérie », cela ne l’empêche pas de célébrer les « Printemps » alors qu’eux aussi sont censés être arabes. Il glorifie les révoltes sans citer un seul révolté. En réalité, il tente de nous faire croire que les révolutions se font sans révolutionnaires et que les chaos sont l’annonce des aubes nouvelles. Outre du Bernard-Henri Lévy ou du Debray, Daoud ne lit visiblement rien d’autre. Sans doute par crainte d’être chahuté par les mauvaises ondes de la vérité. Par exemple, il n’a pas pris connaissance de « la stratégie du choc », brillamment décrite par Naomie Klein, et il regrette sans rire et amèrement que l’anarchie, la destruction et la guerre civile n’aient pas déjà emporté l’Algérie.Chercheur, créateur de concepts, ce grand penseur nous indique avoir découvert que l’Occident a pour malheur d’avoir voulu incarner la Morale universelle. Sans doute voulait-il parler de l’extermination des Amérindiens, de la traite négrière, des colonisations, de l’utilisation de la bombe atomique sur des populations civiles à Hiroshima et Nagasaki ou encore du nazisme et du fascisme né en Occident ? Sacré Daoud.Et même lorsqu’il tente de dénoncer le traitement infligé aux migrants en Pologne, comme par instinct, sa plume fait une arabesque et va retrouver son sujet fétiche : l’Algérie. On peut en déduire que si les migrants sont mal traités en Pologne, c’est à cause de l’Algérie. Il en est de même d’une chronique sur la Roumanie puisque Daoud est universel. Pour lui, tous les chemins du malheur mènent à l’Algérie.Aux intellectuels et universitaires qui se sont opposés à ses positions (le mot idées serait flatteur), il répond, en se réfugiant dans un vocabulaire creux comme un tambour, que « c’est au nom de l’anticolonialisme et de l’inquisition qu’on lui interdit de penser ». Après sa tribune délirante sur des viols de Cologne qui n’ont jamais existé, dans laquelle il présentait l’Arabe comme une sorte d’être génétiquement violeur, les intellectuels qui ont protesté lui auraient organisé un procès stalinien. Il annonce même à grands fracas qu’il va quitter la scène, et prendre la porte. Ce qui serait une bonne idée, s’il la laisse ouverte, sera nous faire de l’air. Mais rassurez-vous, il y a le goût d’être sur les planches et celui des droits d’auteur : il revient par la fenêtre. Recyclant les clichés les plus éculés – mais toujours orientalistes –, il déverse incessamment une haine inégalée du « musulman ». Elle a un sens, son engagement dans la guerre du « choc des civilisations » le monstre agité par les forces les plus réactionnaires, celui qui marche main dans la main avec « le grand remplacement ».Il suffit de lire au hasard, avec rage et courage, cette phrase de Daoud : « Les derniers colons de ce pays plantaient plus d’arbres que ceux qui l’ont libéré… » Oubliant en passant la nature de celui qui tenait la pioche. Il va jusqu’à regretter l’attitude consensuelle montrée par Jean-Pierre Chevènement lors de son passage à Oran en septembre 2010, et plaide, lui Daoud, la cause des Français nostalgiques de « l’Algérie française ». Aidé de son cerveau servile, ce Zemmour algérien affirme, contre toute l’Histoire, que « c’est la France qui a décolonisé la terre ». Et le peuple algérien n’est pour rien dans la lutte pour une indépendance tombée du ciel colonial, une insulte à la vérité, à la mémoire, à l’histoire, aux universitaires, aux intellectuels. Ce concept de la « décolonisation » porté aussi par Daoud Kamel est, en fait, une ultime manœuvre coloniale. Avec Kamel Daoud, nous sommes dans le colonialisme d’outre-tombe. Son projet est clair, son flot de vomi, qui a pour but de flétrir tout ce qui est algérien, doit nous donner à croire que « l’indigène ne peut se libérer, on l’a donc décolonisé ».Moment de détente, ou de saine curiosité satisfaite, moi qui croyais pouvoir accéder à des confidences sur son passé « islamiste », j’ai été déçu par ce livre. Aucun signe, aucun mot, aucune confidence sur ses engagements auprès des forces violentes, qu’il qualifie lui-même de terroristes. Cette amnésie est confirmée, comme le démontre le livre Contre-Enquête (Editions Frantz-Fanon) d’Ahmed Ben Saada : Kamel Daoud est passé à autre chose, Allah est oublié.Jacques-Marie Bourget, journaliste français, et expert de notre monde, le qualifie de « grenouille autopsiée ». Pour Jacques-Marie Bourget, Daoud est « le supplétif des pires néoconservateurs français », « l’indigène alibi ». Et le grand et vrai écrivain Rachid Boudjedra a cloué le cercueil en le mettant à nu.Pour bien revendiquer son appartenance aux camps des civilisateurs, Daoud joint donc sa voix aux tenants du choc des civilisations, depuis en fait, depuis Mahomet et même avant, le seul but du musulman est de vaincre toute la planète. Ainsi, pour lui, pas de différence entre le sacrifice du militant anticolonial Ali La Pointe et le tueur toulousain Mohamed Merah. Pour bien nourrir les phantasmes et la haine, ce néo-harki de la pensée apporte sa contribution : il stigmatise les habitants des quartiers populaires, en s’interrogeant sur « les milliers de Mohamed Merah » qui sont « partout », « dans une salle de bains, l’arme au poing », ou quelque part, « debout au bas de l’immeuble ». Peut-être Daoud n’a-t-il pas lu les confidences d’Albert Chennouf-Meyer (Abel, mon fils, ma bataille. Ed. Du Moment, 2013), père d’Abel, l’une des victimes des tueries de Toulouse ? Et, suivant la doctrine et le mode de penser de ce nouveau philosophe, il est temps de nous poser, nous aussi, une question : « Combien de Daoud sévissent dans les rédactions des journaux algériens ? »Versant dans le tribalisme le plus rétrograde, il appelle de tous ses vœux, dans chaque région, à ne parler autrement qu’en dialecte local. Pour Kamel Daoud, la langue s’écrit « avec l’âme ». Dans une reptation de serpent, il veut voler ainsi à la rescousse de groupes qui prétendent dynamiter l’Algérie. Comme ces mouvements croupions et d’extrême droite qui prétendent défendre (sans doute mieux que Kateb Yacine) la langue et la culture berbères ! Puisqu’il ne lit que Debray et Bernard-Henri Lévy, il n’a pas ouvert le magnifique bouquin de Patricia M.-E. Lorcin Les Identités coloniales… une lecture capable de laver la tête de KD Kamel Daoud. Au-dedans. Le titre que mérite cette « somme » de Daoud est simple : « Chroniques de l’horreur. »Je n’ai trouvé qu’un point sur lequel on puisse gloser sur du Daoud, c’est quand il écrit : « On a détruit les libertés et les libérations acquises après le départ des colons. » Il est effectivement exact qu’un peuple martyrisé, abandonné dans le concert des nations, trop seul après sa révolution ait commis des erreurs et connu des errances. Il est effectivement exact que l’Algérie se cherche toujours. Mais oublier une guerre civile provoquée par les anciens Frères idéologiques de Daoud, ce n’est pas omettre un détail. Mais ce « lissage » permanent de l’histoire, sa recréation sont le carburant que permet à Kamel Daoud de poursuivre ses livres et chroniques de flagellations des « Algériens », de l’« islam », de l’« Arabe », du « régime ». Sans cette interminable mise à mort, le livre n’aurait que l’épaisseur d’un album à colorier.Il est drôle, piquant, amusant de retrouver soudain notre Kamel Daoud quand il revient à sa source d’inspiration première, le wahhabisme. Tout cela sur le mode mondain, chic-français, convenable. Notre immense écrivain, notre Hugo à nous, a découvert le Qatar et ses vertus, vertes comme le dollar. Pour Daoud, le Qatar n’est pas ce qu’il est, c’est-à-dire un pays sans Constitution, sans lois, corrupteur et esclavagiste ayant naguère condamné un poète à mort au prétexte qu’il avait souhaité la venue d’un « printemps » à Doha. Mais le Qatar, versus Bernard-Henri Lévy, n’est-il pas le prototype d’un islam moderne, compatible avec la démocratie et il distribue des prix littéraire, organise de généreux colloques ? Donc, pour Kamel Daoud, la monarchie du Qatar, c’est top. Je lis : « Le Qatar a réussi à exporter l’image d’un pays où l’on peut dire des choses, où l’on assume les relations internationales, même avec Israël, sans hypocrisie, où la liberté de culte n’est pas qu’une chasse aux casse-croûte et où les droits de la femme sont les plus respectés dans cette région du monde, la révolution Al-Jazeera a fini par ‘’enfoncer’’ encore plus le reste du monde ‘’arabe’’, en en soulignant, par contraste, le calendrier moyenâgeux. » Ce propos est outrancier dans un pays, je le répète, où le droit n’existe pas, sauf la Charia que l’on impose jusque dans le lycée, pourtant baptisé… Voltaire !Quel crédit accorder à ce faussaire erratique capable de célébrer Israël, tout en qualifiant cet Etat de « raciste » et « sans frontières ». Dans sa posture de penseur couché, il ne veut pas voir le droit international et islamise la cause palestinienne. Il l’arabise, l’islamise à sa façon, et n’irait pas jusqu’à lire les rapports de Goldstone et de Richard Falk ou tout simplement les livres de Shlomo Sand, Ilan Pappé et ceux du courant israélien des « Nouveaux historiens ». Pour Daoud, le summum de l’injustice, celle faite aux Palestiniens n’existe pas puisqu’il est impossible d’être « injuste » avec des « Arabes, des musulmans ». Peut-être, afin d’adoucir son regard, et rien que pour Kamel Daoud, l’Algérie devrait organiser un ghetto type « Gaza » ?Sans aucune honte, l’effroyable auteur bas de plafond ose écrire : « Le mort palestinien sera un homme tué lorsqu’il ne sera pas un barbu mort ou un Arabe bombardé. » Un passeport pour le crime et bientôt le génocide. Et ce n’est pas parce que dans sa bande Daoud n’est pas seul que l’effet de groupe constitue une excuse. Que valent au poids des piges, des cachets et des droits d’auteur, les plumitifs que l’on découvre à marée basse, au plus bas de l’humanité, rien d’autre que de la haine. Dans ma culture berbère universaliste (et non tribale), il existe un mot pour qualifier ce nuisible : azrem, le serpent                                        
        
    Par Boualem Snaoui                                                            https://www.algeriemondeinfos.com

    • C’est là que tu comprends l’immensité de la médiocrité du personnage, minable et tout petit, quii finira dans les poubelles de la politique et de l’Histoire (comme quelques un·es de ses copain·ines marcheuses·eurs

    • Mais oui Gérald ! Vous passez pour des glands, on dirait tes mocassins quand tu traînais dans les meetings de Fillon !!

      T’as les dents qui rayent la moquette !
      Ils ont du la changer à l’Elysée ! 300 000 boules !

      Ah oui le Liban, ça a du te rappeler Robert Bourgi ! Du temps où tu fricotais avec Sarko.

      L’intégrale des paroles sur le site de librairie Tropiques
      De la part des réfractaires factieux putschistes du 14ème et du nid d’espion des tropiques.
      http://www.librairie-tropiques.fr/2018/12/merci-charline-pour-ce-moment.html

      • Oh la la ! Quelle chienlit en ce moment Gérald !
      • On est venu pour te filer un coup de main ! On voit bien que vous ne vous en sortez pas !
      • C’est n’importe quoi ! Hier, vous avez envoyé De Rugy sur BFM ! Mais vous êtes cinglés non ?
      • C’est vrai ! La France est à feu et à sang vous envoyez De Rugy ! C’est quoi la prochaine étape ?
      • Pour défoncer les blacks-blocs vous envoyez qui ? Eddy De Pretto ? 
      • Mimie Mathy ?
      • Pour votre plan contre l’alcool, vous envoyez Jean Lassalle ??
      • Franchement ! De Rugy ! 
      • Même le vigile de BFM, il voulait pas le laisser rentrer ! 
      • Il pensait que c’était le mec du courrier qui avait oublié son charisme !
      • Ça va pas du tout là !!
      • Mais oui Gérald ! Vous passez pour des glands, on dirait tes mocassins quand tu traînais dans les meetings de Fillon !!
      • Faut tout revoir !
      • L’ISF on pige rien !
      • Oui ! Vous faites quoi, vous reculez ? Vous avancez ?
      • Parce que là, si i t’avances quand ils reculent comment veux-tu que…
      • Non, ça va !!
      • Non mais comment veux-tu que les économistes fassent le calcul.
      • Oui ça c’est pas faux… C’est angoissant de ne pas savoir.
      • Evidemment ! Regarde Dominique Seux ! Il met des miettes de petit four de côtés au cas où !
      • Bah oui regarde le, il est tout pâle d’angoisse !
      • Il est au fond du trou, on dirait Carlos Ghosn.
      • Il s’est fait tatouer le plan de la prison de Tokyo dans le dos, tellement il est désespéré !!
      • Ah oui ça va pas, faut prendre des décisions là !!
      • Et il n’y a qu’un mec qui peut faire ça, tu le sais aussi bien que nous : c’est toi Gégé !!
      • Allez Gégé !! Matignon te tend les bras.
      • La grande endive… Edouard Philippe, il est cramé !
      • L’endive braisée, nous on l’appelle !!
      • Mais oui ! Fonce mon pote !! T’as tes chances !
      • Et puis franchement tout est possible dans la vie ! Castaner il est ministre de l’intérieur ! Tout est possible !!
      • Demorand, il peut être prof de zumba !!
      • Thomas Legrand, il peut twerker si il veut !
      • Allez vas-y ! On voit que tu en rêves !
      • T’as les dents qui rayent la moquette !
      • Ils ont du la changer à l’Elysée ! 300 000 boules !
      • Et tu as les compétences ! L’interview de Salamé, t’as géré !
      • Pas évidente la Jean-Pierre El Kabbach de Beyrouth !
      • Ah oui le Liban, ça a du te rappeler Robert Bourgi ! Du temps où tu fricotais avec Sarko.
      • C’est vrai que t’as un super parcours.
      • T’as commencé au RPR !
      • Même jeune, t’étais déjà vieux !!
      • Et si y’a un vrai spécialiste de la politique du Président, c’est bien toi !
      • C’est vrai quoi, en 2017 tu disais encore de Macron : « Son élection précipitera la France dans l’instabilité institutionnelle et conduira à l’éclatement de notre vie politique ».
      • Putain t’es un visionnaire mon Gérald !
      • Elizabeth Teissier, on t’appelle entre nous !
      • Non mais regarde, il fait son gêné…
      • Ah oui !
      • Qu’est-ce qui te tracasse Gégé ? T’as des casseroles à nous avouer ?
      • Mais non : la plainte pour viol…
      • Non-lieu !
      • L’abus de faiblesse ?
      • Classé sans suite !
      • Ben c’est bon : fonce mon gars !
      • On est avec toi ! Et pour tous ces petits conseils, on va pas être vaches…
      • Comme t’es encore aux Comptes Publics, on te fait un rabais
      • Tu nous files 200 boules, de la main à la main…
      • Ça nous paye le resto et on est quittes !

  • L’écotartuffe du mois, par Nicolas Casaux
    https://www.facebook.com/nicolas.casaux/posts/10155970187972523?__tn__=K-R

    Voudriez-vous voir se former un mouvement de résistance sérieux contre le capitalisme ? Si oui, oubliez Aurélien Barrau.

    Cet astrophysicien a récemment acquis une certaine notoriété à cause de sa perspective écologiste : il a récemment publié un appel signé par plein d’idiots utiles de l’industrie du divertissement (d’Alain Delon à Muriel Robin) demandant la restriction de certaines libertés individuelles afin de sauver la planète. Que ceux qui ont le plus profité des conforts et des luxes de la civilisation industrielle, qui sont parmi les plus privilégiés des privilégiés, se permettent de demander aux autorités qu’elles restreignent les libertés du peuple, tout de même, il fallait oser — même si l’expression "libertés individuelles" est une triste blague dans le cadre de la société technocapitaliste, bien entendu, mais c’est une autre histoire. Ainsi, cet appel est une sorte de plaidoyer en faveur de l’écofascisme prédit par Bernard Charbonneau il y a plusieurs décennies :

    « L’écofascisme a l’avenir pour lui, et il pourrait être aussi bien le fait d’un régime totalitaire de gauche que de droite sous la pression de la nécessité. En effet, les gouvernements seront de plus en plus contraints d’agir pour gérer des ressources et un espace qui se raréfient. [...] Si la crise énergétique se développe, la pénurie peut paradoxalement pousser au développement. Le pétrole manque ? Il faut multiplier les forages. La terre s’épuise ? Colonisons les mers. L’auto n’a plus d’avenir ? Misons sur l’électronique qui fera faire au peuple des voyages imaginaires. Mais on ne peut reculer indéfiniment pour mieux sauter. Un beau jour, le pouvoir sera bien contraint d’adopter une façon de faire plus radicale. Une prospective sans illusion peut mener à penser que le virage écologique ne sera pas le fait d’une opposition dépourvue de moyens, mais de la bourgeoisie dirigeante, le jour où elle ne pourra plus faire autrement. Ce seront les divers responsables de la ruine de la terre qui organiseront le sauvetage du peu qui en restera, et qui après l’abondance géreront la pénurie et la survie. Car ceux-là n’ont aucun préjugé, ils ne croient pas plus au développement qu’à l’écologie : ils ne croient qu’au pouvoir. »

    Ecofascisme qui ne résoudrait bien évidemment rien du tout, puisqu’il n’implique aucun changement fondamental.

    Aucune critique du capitalisme et de ses implications économiques mondialisées (il reconnait, certes, que le capitalisme pose quelques problèmes mais trouve qu’il a aussi des vertus), de l’idéologie qui l’anime, aucune critique du pouvoir, aucune critique des mécanismes de coercition sur lesquels il repose (il ne blâme pas plus les dirigeants que tout le peuple, nous sommes responsables, nous avons les dirigeants que nous méritons, etc., il ne comprend manifestement pas comment le pouvoir s’est organisé et se maintient), aucune critique de l’imposture démocratique, espoir placé en des actions potentielles que nos dirigeants pourraient prendre, croyance en une civilisation industrielle rendue verte grâce aux EnR, le cocktail habituel des vendeurs d’illusions de l’écocapitalisme.

    Mais pourquoi ? Pourquoi demander leur avis à des astrophysiciens ? Pourquoi demander leur avis à des gens — à des gens de la haute — qui passent leur existence à travailler sur des sujets aussi éloignés du quotidien de toutes les espèces vivantes et des réalités du monde, du monde à la mesure de l’être humain ? Bref, on a trouvé celui qui succèdera à Hubert Reeves dans le rôle de caution d’autorité astrale de l’écocapitalisme.

    (C’est une question rhétorique, bien évidemment. Le fait de demander son avis à un astrophysicien n’est qu’une incarnation de la domination de l’autorité Science, de l’expertocratie, et de l’idéologie progressiste, fascinée par l’univers et sa conquête. L’astrophysicien, qui connait (?) les trous noirs, ces choses incroyablement complexes qui nous dépassent, nous, simples mortels, doit forcément connaître la situation socioécologique terrestre. C’est une illustration parfaite de ce que c’est qu’un argument d’autorité. C’est un grand scientifique, il doit savoir. Malheureusement pas, (ultra-)spécialisation oblige. L’appel d’Aurélien Barrau et son plaidoyer pour plus encore d’embrigadement étatique sont également très bien anticipés, parfaitement même, dans le livre "Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable" de René Riesel et Jaime Semprun.)