person:jean-pierre bourguignon

  • Raymond SACKLER Officier of the Legion of Honor - France in the United States / Embassy of France in Washington, D.C.
    https://fr.franceintheus.org/spip.php?article5052

    Dear Dr. Sackler,
    Dear Mrs. Sackler
    Distinguished guests,
    American and French friends,

    It is a great pleasure and honor for me to be here with you today on this very special occasion and I would like to express my warmest thanks to Raymond Sackler, whom we are honoring today, for welcoming us to this beautiful location.

    We are gathered here this afternoon to honor one of the most remarkable medical doctors in the field of Psychiatry and a very successful businessmanwho is also a great friend of France and an exceptional individual, Raymond Sackler.

    I would like to thank Mr. Sackler’s family and friends who have joined us here this afternoon to show their support and admiration, with a special word of appreciation to his wife Beverly, to whom I also want to pay tribute.

    Before proceeding with the ceremony, I would like to say a few words about the award I will bestow upon Mr. Sackler. The Legion of Honor was created by Napoleon Bonaparte in 1802 to reward extraordinary accomplishments and outstanding services rendered to France.
    It is France’s highest distinction and one of the most coveted in the world. And the rank of officier that I will bestow upon Raymond Sackler is truly exceptional.

    Dear Dr. Sackler,

    You have accomplished so much that it is difficult to briefly sum up all of your outstanding achievements.

    Already at a very young age, you were interested in France and French culture. You first visited France in 1939, and since then, have come to France very often, becoming a true Francophile, as evidenced throughout your professional life and philanthropic activities.

    Together with your brother Mortimer, also a medical doctor, you created a pharmaceutical laboratory in France that was and still is a great success story. Being aware of the caliber of French research in medical and pharmaceutical sciences, you chose France for their first industrial investment, co-funding Les Laboratoires SARGET (today MEDA-PHARMA). You developed this company by creating or acquiring several subsidiaries in France, Italy, Spain, the Netherlands and Portugal.

    You were incredibly successful, bringing the “Laboratoires SARGET” from a staff of a few hundred people in 1961, when it was created, to more than two thousand in 1987, when it was sold. With your brother and family, you later created another pharmaceutical company, MUNDIPHARMA, which is still growing, creating many jobs in France, and thus significantly contributing to the rise of the pharmaceutical industry in our country.

    At the same time, you and your wife, Beverly, became patrons of a number of worthy causes: many scientific institutions, universities, and museums such as the Louvre and the Musée d’Art Contemporain de Bordeaux have benefited from your generosity. You also expressed a special interest in IHES, the Institut des Hautes Etudes Scientifiques, that is very well represented this afternoon.

    I’d like to recognize the new Chairman of the Friends of IHES, Prof. Michael Douglas, the new Director of IHES Emmanuel Ullmo and its former director Jean-Pierre Bourguignon.

    If IHES is what it is today, a worldclass scientific center that is second to none, it is to a large extend thanks to you mon cher Jean-Pierre, to your talent, dedication and commitment to the Institute.

    It is also thanks to the support of many of you, Luc Hardy, and Raymond and Beverly Sackler in particular.

    Cher Raymond,

    Since 1990, you have made 3 donations to IHES, leading to the creation of 2 permanent endowments to host 2 scientists every year. You also supported the agreement between IHES and the Raymond and Beverly Sackler School of Mathematical Sciences at Tel Aviv University. You encouraged IHES to diversify its scientific activities by making an additional donation in 2012 to create a Chair in Physics and Cosmology.

    Your long friendship and tremendous generosity toward French arts and science mirror your exceptional qualities as human beings. Your professional and social success go hand in hand with a unwavering intellectual curiosity and a strong commitment to future generations.

    You were originally named Chevalier of the Legion of Honor by President Mitterrand. Your name had been proposed by the Minister of Foreign Affairs and Benoît d’Abboville, then French Consul in New York, who presented you with the award here in New York in 1990.

    Today, in recognition of your continued dedication and commitment to French-American cultural and scientific cooperation, the President of the French Republic has promoted you to the rank of Officier dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur.

    It is my great pleasure and privilege to award you this distinction. I will now proceed in French:

    Raymond SACKLER,

    Au nom du Président de la République, je vous fais Officier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur.

    #Opioides #Sackler #Légion_honneur

    • Je sais pas si on peu se fié au site de MEDA-PHARAM mais ce labo de la famille Sackler ne vent pas d’Opioides. C’est plutot des anti-verrus, spray à l’eau de mer pour nettoyé le nez et des trucs sans ordonnances.

      Mais comme le texte de la légion d’honneur qui le mentionne date de l’époque mittérand, je sais pas si les Sackler sont encore les principaux actionnaires de ce labo. MEDA-PHARAM à une adresse en belgique mais ca doit rien vouloir dire sur les actionnaires je présume.

      Pour MUNDI-PHARAM ca semble etre la partie distribution de PURDUE qui serait le fabriquant et je croi avoir lu que c’est aussi MUNDI-PHARMA qui est la branche qui donne une belle image de mécénat à la famille.

      Je savais pas que ca commencait au Bresil. Si les dealeurs peuvent faire des cocktails puissants pour pas cher avec le fentanyl il n’y a pas de raison que ca s’exporte pas un peu partout. Sutout qu’il y a aussi le #cairfentanyl qui se commande sur Tor a des labos chinois.

  • #Perturbateurs_endocriniens : halte à la manipulation de la science
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/11/29/halte-a-la-manipulation-de-la-science_5039860_3232.html

    Près de cent scientifiques dénoncent la #fabrication_du_doute par les industriels, déjà à l’œuvre dans la lutte contre le changement climatique.
    […]
    Une lutte comparable fait actuellement rage autour de la nécessaire réduction de l’exposition aux perturbateurs endocriniens. La Commission européenne s’apprête à mettre en place la première réglementation au monde sur le sujet. Bien que de nombreux pays aient également manifesté leur inquiétude à l’égard de ces produits chimiques, aucun n’a instauré de réglementation qui les encadrerait globalement.

    #paywall

    • Depuis des décennies, la science est la cible d’attaques dès lors que ses découvertes touchent de puissants intérêts commerciaux. Des individus dans le déni de la science ou financés par des intérêts industriels déforment délibérément des preuves scientifiques afin de créer une fausse impression de controverse. Cette manufacture du doute a retardé des actions préventives et eu de graves conséquences pour la santé des populations et l’environnement.

      Les « marchands de doute » sont à l’œuvre dans plusieurs domaines, comme les industries du tabac et de la pétrochimie ou le secteur agrochimique. A elle seule, l’industrie pétrochimique est la source de milliers de produits toxiques et contribue à l’augmentation massive des niveaux de dioxyde de carbone atmosphérique, à l’origine du changement climatique.

      La lutte pour la protection du climat est entrée dans une nouvelle ère avec l’accord de Paris de 2015, malgré la farouche opposition de climatosceptiques sourds au consensus établi par les scientifiques engagés pour travailler dans l’intérêt général.

      Une lutte comparable fait actuellement rage autour de la nécessaire réduction de l’exposition aux perturbateurs endocriniens. La Commission européenne s’apprête à mettre en place la première réglementation au monde sur le sujet. Bien que de nombreux pays aient également manifesté leur inquiétude à l’égard de ces produits chimiques, aucun n’a instauré de réglementation qui les encadrerait globalement.

      JAMAIS L’HUMANITÉ N’A ÉTÉ CONFRONTÉE À UN FARDEAU AUSSI IMPORTANT DE MALADIES EN LIEN AVEC LE SYSTÈME HORMONAL

      Jamais l’humanité n’a été confrontée à un fardeau aussi important de maladies en lien avec le système hormonal : cancers du sein, du testicule, de l’ovaire ou de la prostate, troubles du développement du cerveau, diabète, obésité, non-descente des testicules à la naissance, malformations du pénis et détérioration de la qualité spermatique.

      La très grande majorité des scientifiques activement engagés dans la recherche des causes de ces évolutions préoccupantes s’accordent pour dire que plusieurs facteurs y contribuent, dont les produits chimiques capables d’interférer avec le système hormonal.

      Des sociétés savantes signalent que ces produits chimiques, appelés les perturbateurs endocriniens, constituent une menace mondiale pour la santé. Parmi ceux-ci : les retardateurs de flamme présents dans les meubles et l’électronique, les agents plastifiants dans les matières plastiques et les produits d’hygiène, ou encore les résidus de pesticides dans notre alimentation. Ils peuvent interférer avec les hormones naturelles lors de périodes critiques du développement, pendant la grossesse ou la puberté, lorsque notre organisme est particulièrement vulnérable.

      Une réglementation nécessaire

      On ne peut faire face à ce fardeau croissant de maladies à l’aide de meilleurs traitements médicaux : non seulement ces traitements n’existent pas toujours, mais les effets des perturbateurs endocriniens sur la santé sont bien souvent irréversibles. Les possibilités de réduire notre exposition à un niveau individuel en évitant certains produits de consommation sont, elles aussi, limitées. La plupart de ces substances atteignent notre organisme par le biais de notre alimentation.

      Seule solution pour enrayer la hausse des maladies liées au système hormonal : prévenir l’exposition aux produits chimiques à l’aide une réglementation plus efficace. Or le projet d’établir une réglementation de ce type dans l’Union européenne est activement combattu par des scientifiques fortement liés à des intérêts industriels, produisant l’impression d’une absence de consensus, là où il n’y a pourtant pas de controverse scientifique. Cette même stratégie a été utilisée par l’industrie du tabac, contaminant le débat, semant le doute dans la population et minant les initiatives des dirigeants politiques et des décideurs pour développer et adopter des réglementations plus efficaces.

      Les discussions sur le changement climatique et sur les perturbateurs endocriniens ont toutes deux souffert de cette déformation des preuves scientifiques par des acteurs financés par l’industrie.

      La plupart des scientifiques pensent qu’exprimer publiquement leur point de vue sur des questions politiques et participer aux débats de société pourrait compromettre leur objectivité et leur neutralité. Ce serait effectivement inquiétant si nos opinions politiques obscurcissaient notre jugement scientifique. Mais ce sont ceux qui nient la science qui laissent leurs opinions politiques obscurcir leur jugement. Avec, pour conséquence, des dommages irréparables. La manipulation de la science concernant les effets de la fumée du tabac a coûté des millions de vies. Nous ne devons pas refaire la même erreur.

      Une urgence

      Nous considérons qu’il n’est plus acceptable de nous taire. En tant que scientifiques, nous avons en fait l’obligation de participer au débat et d’informer le public. Nous avons la responsabilité de rendre visibles les implications de nos travaux pour la société et les générations futures, et d’attirer l’attention sur les graves dangers qui nous menacent.

      Les enjeux sont importants, et l’action politique pour endiguer l’exposition aux perturbateurs endocriniens et les conséquences des émissions de gaz à effet de serre est devenue une urgence.

      Scientifiques spécialistes des perturbateurs endocriniens ou du changement climatique, nous avons uni nos forces, car un grand nombre d’actions essentielles à la limitation des effets des perturbateurs endocriniens contribueront également à lutter contre le changement climatique.

      La plupart des substances chimiques synthétisées par l’homme sont des dérivés de combustibles fossiles produits par l’industrie pétrochimique. Une réduction de la quantité de pétrole raffiné permettra aussi de réduire la quantité de sous-produits utilisés dans les plastiques et celle de plastifiants : ces produits chimiques compromettent la santé reproductive masculine et contribuent au risque de certains cancers.

      Une réduction de la dépendance aux combustibles fossiles et un encouragement au développement des énergies alternatives entraîneront non seulement une baisse des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de celles de mercure. Ce dernier, un contaminant issu du charbon, émis dans l’air et accumulé dans le poisson, finit par atteindre nos organismes et compromet le développement du cerveau.

      Créer l’équivalent du GIEC

      Bien que de nombreux Etats aient exprimé la volonté politique de traiter le problème des gaz à effet de serre, la traduction des connaissances scientifiques sur le changement climatique en action politique effective a été bloquée, notamment à cause de la désinformation du public et des dirigeants. Les gouvernements sont déjà en retard. Il est important de ne pas répéter ces erreurs avec les perturbateurs endocriniens, et d’apprendre de l’expérience des scientifiques du climat et de la recherche en santé publique.

      DANS LA PRATIQUE, IL SERA TRÈS DIFFICILE DE RECONNAÎTRE UNE SUBSTANCE DANGEREUSE COMME PERTURBATEUR ENDOCRINIEN DANS L’UNION EUROPÉENNE

      La Commission européenne a maintenant l’opportunité de choisir des instruments de réglementation qui pourront fixer de nouveaux standards pour le monde entier afin de nous protéger des effets nocifs des perturbateurs endocriniens.

      Nous sommes cependant préoccupés par les options réglementaires que propose aujourd’hui Bruxelles, très éloignées des mesures nécessaires pour protéger notre santé et celle des générations futures.

      Les options proposées pour identifier les perturbateurs endocriniens requièrent un niveau de preuve bien plus élevé que pour d’autres substances dangereuses, comme celles cancérigènes. Dans la pratique, il sera très difficile de reconnaître une substance dangereuse comme perturbateur endocrinien dans l’Union européenne.

      Des actions urgentes sont nécessaires sur les deux thèmes. Pour cette raison, nous appelons au développement et à la mise en œuvre de mesures qui s’attaqueraient aux perturbateurs endocriniens et au changement climatique de façon coordonnée.

      Un moyen efficace pourrait être la création, sous les auspices de l’Organisation des Nations unies, d’un groupe ayant le même statut international et les mêmes prérogatives que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Ce groupe serait chargé d’évaluer les connaissances scientifiques destinées aux responsables politiques dans l’intérêt général et mettrait la science à l’abri de l’influence des intérêts privés. Nous le devons aux générations qui vivront demain.

      Les premiers signataires de ce texte sont : Andreas Kortenkamp, université Brunel (Royaume-Uni) ; Barbara Demeneix, CNRS/Muséum national d’histoire naturelle ; Rémy Slama, Inserm, université Grenoble-Alpes ; Edouard Bard, Collège de France ; Ake Bergman, université de Stockholm (Suède) ; Paul R. Ehrlich, université Stanford (Etats-Unis) ; Philippe Grandjean, Harvard Chan School of Public Health (Etats-Unis) ; Michael E. Mann, université Penn State (Etats-Unis) ; John P. Myers, université Carnegie Mellon (Etats-Unis) ; Naomi Oreskes, université Harvard (Etats-Unis) ; Eric Rignot, université de Californie (Etats-Unis) ; Thomas Stocker, université de Berne (Suisse) ; Kevin Trenberth, National Centre for Atmospheric Research (Etats-Unis) ; Carl Wunsch, Massachusetts Institute of Technology (Etats-Unis) ; et R. Thomas Zoeller, université du Massachusetts à Amherst (Etats-Unis).

      Sont également signataires de ce texte
      Ernesto Alfaro-Moreno, centre de recherche Swetox (Suède) ; Anna Maria Andersson, Rigshospitalet (Danemark) ; Natalie Aneck-Hahn, université de Pretoria (Afrique du Sud) ; Patrik Andersson, université d’Umeå (Suède) ; Michael Antoniou, King’s College (Royaume-Uni) ; Thomas Backhaus, université de Göteborg (Suède) ; Robert Barouki, université Paris-Descartes (France) ; Alice Baynes, université Brunel (Royaume-Uni) ; Bruce Blumberg, université de Californie à Irvine (Etats-Unis) ; Carl-Gustaf Bornehag, université de Karlstad (Suède) ; Riana Bornman, université de Pretoria (Afrique du Sud) ; Jean-Pierre Bourguignon, université de Liège (Belgique) ; François Brion, Ineris (France) ; Marie-Christine Chagnon, Inserm (France) ; Sofie Christiansen, université Technique du Danemark (Danemark) ; Terry Collins, université Carnegie Mellon (Etats-Unis) ; Sylvaine Cordier, Irset (France) ; Xavier Coumol, université Paris-Descartes (France) ; Susana Cristobal, université de Linköping (Suède) ; Pauliina Damdimopoulou, hôpital universitaire Karolinska (Suède) ; Steve Easterbrook, université de Toronto (Canada) ; Sibylle Ermler, université Brunel (Royaume-Uni) ; Silvia Fasano, université de Campania - Luigi Vanvitelli (Italie) ; Michael Faust, F + B Environmental Consulting (Allemagne) ; Marieta Fernandez, université de Grenade (Espagne) ; Jean-Baptiste Fini, CNRS/Muséum national d’histoire naturelle (France) ; Steven G. Gilbert, Institute of neurotoxicology & neurological disorders (Etats-Unis) ; Andrea Gore, université du Texas (Etats-Unis) ; Eric Guilyardi, université de Reading (Royaume-Uni) ; Åsa Gustafsson, Swetox (Suède) ; John Harte, université de Californie à Berkeley (Etats-Unis) ; Terry Hassold, université d’Etat de Washington (Etats-Unis) ; Tyrone Hayes, université de Californie à Berkeley (Etats-Unis) ; Shuk-Mei Ho, université de Cincinnati (Etats-Unis) ; Patricia Hunt, université d’Etat de Washington (Etats-Unis) ; Olivier Kah, université de Rennes (France) ; Harvey Karp, université de Californie du Sud (Etats-Unis) ; Tina Kold Jensen, université du Danemark du Sud (Danemark) ; Sheldon Krimsky, université Tufts (Etats-Unis) ; Henrik Kylin, université de Linköping (Suède) ; Susan Jobling, université Brunel (Royaume-Uni) ; Maria Jönsson, université d’Uppsala (Suède) ; Bruce Lanphear, université Simon Fraser (Canada) ; Juliette Legler, université Brunel (Royaume-Uni) ; Yves Levi, université Paris Sud (France) ; Olwenn Martin, université Brunel (Royaume-Uni) ; Angel Nadal, université Miguel Hernández (Espagne) ; Nicolas Olea, université de Grenade (Espagne) ; Peter Orris, université de l’Illinois (Etats-Unis) ; David Ozonoff, université de Boston (Etats-Unis) ; Martine Perrot-Applanat, Inserm (France) ; Jean-Marc Porcher, Ineris (France) ; Christopher Portier, Thun, (Suisse) ; Gail Prins, université de l’Illinois (Etats-Unis) ; Henning Rodhe, université de Stockholm (Suède) ; Edwin J. Routledge, université Brunel (Royaume-Uni) ; Christina Rudén, université de Stockholm (Suède) ; Joan Ruderman, Harvard Medical School (Etats-Unis) ; Joelle Ruegg, institut Karolinska (Suède) ; Martin Scholze, université Brunel (Royaume-Uni) ; Elisabete Silva, université Brunel (Royaume-Uni) ; Niels Eric Skakkebaek, Rigshospitalet (Danemark) ; Olle Söder, institut Karolinska (Suède) ; Carlos Sonnenschein, université Tufts (Etats-Unis) ; Ana Soto, université Tufts (Etats-Unis) ; Shanna Swann, Icahn School of Medicine (Etats-Unis) ; Giuseppe Testa, université de Milan (Italie) ; Jorma Toppari, université de Turku (Finlande) ; Leo Trasande, université de New York (Etats-Unis) ; Diana Ürge-Vorsatz, université d’Europe centrale (Hongrie) ; Daniel Vaiman, Inserm (France) ; Laura Vandenberg, université du Massachusetts, (Etats-Unis) ; Anne Marie Vinggaard, université technique du Danemark (Danemark) ; Fred vom Saal, université du Missouri (Etats-Unis) ; Jean-Pascal van Ypersele, université catholique de Louvain (Belgique) ; Bernard Weiss, université de Rochester (Etats-Unis) ; Wade Welshons, université de Missouri (Etats-Unis) ; Tracey Woodruff, université de Californie à San Francisco (Etats-Unis).

  • Les dérapages incontrôlés des maths

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/09/14/les-derapages-incontroles-des-maths_4756789_1650684.html

    Stéphan Clémençon se souvient parfaitement de son arrivée à Télécom Paris Tech, en 2007. A sa grande surprise, ce spécialiste en statistiques découvrait un département en souffrance. «  Il fallait remplir les classes avec des cours de maths financières. Un comble pour une école d’ingénieurs en télécom  ! Alors j’ai bataillé un peu pour convaincre que les statistiques pouvaient servir à bien des choses, surtout avec le ­développement des gigantesques bases de données des géants d’Internet. Aujourd’hui, nous refusons du monde  !  »

    Une preuve de plus que les maths sont partout. Mais pas toujours pour le meilleur  ! Une sonde martienne se disloque à cause d’une erreur d’unité métrique de la NASA en 1999. Chômage et ­dettes des Etats explosent depuis 2008 après l’explosion de bulles financières entretenues par des équations douteuses. L’outil de prédiction de la grippe de ­Google, incarnation de la toute-puissance des algorithmes, surestime de près du double l’épidémie de fin 2012 aux Etats-Unis. En janvier 2013, le Fonds monétaire international concède que son modèle a sous-estimé de moitié l’effet des réductions budgétaires sur la croissance de pays en crise. Ce mois-ci, une équipe annonce n’avoir pu reproduire que 39 résultats de psychologie sur 100 étudiés  : les autres n’étaient pas statistiquement significatifs. Et que dire de la dizaine d’erreurs judiciaires imputées à des calculs probabilistes incorrects recensés par Leila Schneps et Coralie Colmez dans leur livre Les Maths au tribunal (Seuil, 288 p., 20 euros)  ?

    « il est normal que cela finisse par ​intéresser des gens », constate Jean-Pierre Kahane, mathématicien de l’Académie des sciences et membre du Comité consultatif national d’éthique. « C’est une illusion de penser que nos travaux ne serviront pas. Le savoir est là, il peut échapper. Mais il ne faut pas perdre de vue le champ d’applications et les hypothèses de ce savoir », estime Jean-Pierre Bourguignon, mathématicien, actuel président du ​Conseil européen de la recherche.

    Car c’est bien plus souvent du mésusage des mathématiques qu’il s’agit. « Avec les sondages, on continue à commettre des erreurs mathématiques de base, explique Jean Chiche, statisticien et chercheur au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof). Par exemple, considérer comme indépendantes des variables qui ne le sont pas : niveau d’études, profession, lieu d’habitation... On écrit “toutes choses égales par ailleurs”, mais les choses ne sont bien souvent pas égales par ailleurs. »

    Devant l’autorité naturelle liée au ​chiffre et à sa prétendue objectivité et neutralité, il est néanmoins tentant de s’emparer de quelques formules magiques. Nous avons choisi trois domaines – connu pour l’un, largement ignorés pour les deux autres –, afin d’en mesurer les conséquences dramatiques.

    Prévoir les risques financiers

    « Des professeurs de maths enseignent à leurs étudiants comment faire des coups boursiers. Ce qu’ils font relève, sans qu’ils le sachent, du crime contre l’humanité. » Lorsque l’ancien premier ministre Michel Rocard lance cette accusation dans Le Monde, le 3 novembre 2008, beaucoup de mathématiciens sont choqués. Les vendeurs des produits financiers ayant conduit à la crise ne sont- ils pas plus responsables que les équations complexes utilisées pour en estimer le risque ? Pourtant, la crise financière a réveillé les consciences et remis sur le tapis les questions de la responsabilité des scientifiques dans l’usage de leurs découvertes.

    Ouvrons la boîte noire. A l’origine de la crise, il y a des produits financiers complexes comme les CDO (collateralized debt obligations), portefeuilles d’obligations d’entreprises et de prêts bancaires. Pour donner un prix à ce mélange hétérogène, les experts ont ressorti un vieux théorème disant que peu ou prou, on pouvait mêler simplement les différentes valeurs de risques de chacun des titres, faisant fi de certaines corrélations dévastatrices, en vertu desquelles le défaut sur un actif pouvait entraîner la chute de l’autre. Le tout adoubé par les agences de notation.

    La suite est connue : peu chers, abondants et bien notés, les CDO ont eu du succès. Mais l’explosion de défaut de remboursement de crédits immobiliers les a fait soudain chuter ; les prix calculés par les formules hasardeuses n’étant pas ​corrects, tout le monde a voulu s’en débarrasser, accentuant la chute.

    Autre erreur commise : une mauvaise perception de l’aléa. Les banques doivent évaluer leur pire perte en cas d’accident « rare » (une chance sur 100 ou sur 1 000 par exemple). Et constituer des réserves, qui immobilisent des fonds. Des modèles ont été proposés, tenant compte des fluctuations des titres, mais escamotant parfois l’amplitude de ces variations. Comme si le constructeur d’une digue évaluait la fréquence d’une crue sans s’intéresser à la hauteur des vagues. Evidemment, cela a marché tant que les variations étaient peu importantes. Mais celles de 2007-2008, ​- exceptionnelles, ont balayé toutes ces ​estimations.

    « Il fallait des réponses rapides et efficaces, on s’est donc borné à utiliser des modèles un peu frustes. Les responsables ont fait comme si les maths étaient solides alors qu’elles reposaient sur des hypothèses non vérifiées », note Stéphan Clémençon, directeur de la chaire « Apprentissage statistique » à Télécom ParisTech. Charles-Albert Lehalle, chercheur à Capital Fund Management, ancien responsable de la recherche dans la banque d’investissement du Crédit agricole, précise : « Les bases mathématiques de ces modèles de risque étaient bonnes, c’est leur application dans des contextes incorrects qui a posé problème. »

    Libérer les détenus

    Prévenir la récidive. Tous les pays occidentaux ont fait de cet objectif une priorité. Aux Etats-Unis, c’est même une obsession. Au point de mettre en doute la capacité de jugement des juges. Ainsi est né, dans les années 1960, le souci d’objectiver les risques de chaque condamné. Désormais, la plupart des Etats américains disposent de systèmes dits actuariels qui dressent un portrait du criminel. La nature des faits et leur nombre y côtoient l’âge, le sexe, les revenus, la situation de famille, le passé criminel des parents, le statut dans l’emploi... De vingt à quarante données sont ainsi enregistrées. L’ordinateur applique alors un modèle statistique dit de « régression logistique ». Et « score » le risque de récidive... « Les juges s’en inspirent pour fixer une peine ou pour accorder une libération conditionnelle, explique Sonja Starr, professeure de droit à l’université du Michigan, dans la revue Law and Economics Working ​Papers. Mais cette décision est prise en fonction de l’histoire du criminel, pas de son histoire criminelle. »

    « Ça donne un sentiment d’objectivité, mais en réalité, cela pose des problèmes innombrables, notamment éthiques », ​insiste Virginie Gautron, maître de conférences à l’université de Nantes. Ainsi, un condamné qui habite dans un quartier à fort niveau de criminalité est considéré comme plus susceptible de récidiver. Il en va de même si ses parents ont été condamnés. « Pire, se désole la chercheuse : comme on sait que les délinquants sexuels ont souvent été d’abord abusés, avoir été victime devient un handicap dans le profil. C’est la double peine. »

    Les problèmes sont également d’ordre pratique, ajoute Seena Fazel, professeur de psychiatrie légale à l’université d’Oxford. Le psychiatre a passé en revue les nombreux algorithmes utilisés. « Leurs résultats sont assez bons pour prédire la faible récidive. Mais très mauvais avec les prétendus individus dangereux : pas loin de 50 % d’erreurs. »
    Faut-il alors les écarter ? « Je l’ai cru mais, j’ai changé d’avis. Parce qu’au​jourd’hui, nous n’avons plus les moyens budgétaires de bien évaluer tous les délinquants par entretien. Il faut toutefois réserver ce profilage aux cas où une erreur n’aura pas de conséquence grave pour celui qui la subit. Donc l’interdire pour l’attribution d’une peine ou d’une remise en liberté, mais l’autoriser pour déterminer l’ampleur d’un suivi psychiatrique, d’un pointage au commissariat ou d’une cure de désintoxication. »

    C’est la position qu’a retenue le syndicat des personnels de l’administration pénitentiaire, le Snepap- FSU. La France teste dans six départements, et avec la plus grande discrétion, des logiciels de
    « scoring » élaborés au Canada. Pour le syndicat, l’outil doit rester « une béquille » à l’usage des éducateurs, donc interdite aux juges. Sera-t-il entendu ?

    Evaluer les profs

    La place des mathématiques agite ​depuis longtemps le monde de l’école. Les littéraires dénoncent leur rôle dans la sélection des meilleurs élèves. Les physiciens, chimistes et biologistes leur reprochent de transformer leur matière en simple objet de problèmes à résoudre.

    Aux Etats-Unis, un tout autre aspect de la science des nombres a créé le tumulte : l’évaluation des enseignants. Les parents réclamaient de « bons profs » ? Les mathématiciens ont proposé leurs modèles dits « à valeur ajoutée ». Le principe en est assez simple, explique la mathématicienne Cathy O’Neil : « Un élève est soumis chaque année à des tests normalisés. On analyse ses résultats précédents, le niveau de sa classe, sa situation familiale et sociale, etc. Et un logiciel très perfectionné, appuyé sur la méthode dite de régression quantile, lui prédit un score. Puis compare avec son résultat au test. Il ne reste plus qu’à rapprocher tous les élèves d’un même prof pour voir l’influence d’un enseignant. »

    Washington, New York, Los Angeles, Chicago... Une à une, les grandes villes américaines ont adopté le modèle dans les années 2000, pour attribuer des primes ou titulariser les meilleurs enseignants et sanctionner les moins bons. « Sauf que ces tests sont biaisés et même inopérants », poursuit Cathy O’Neil, qui, sur son blog, Mathbabe, chasse les abus de sa science préférée.

    Son confrère John Ewing, président de l’association Math for America, a, de son côté, dressé une liste de dysfonctionnements. Il a notamment constaté qu’il n’y avait aucune corrélation entre les résultats d’un professeur avec une classe et avec une autre ; pas davantage dans ses performances d’une année sur l’autre. Or, conséquence dommageable, devant l’importance de cette évaluation, bien des enseignants renoncent aux apprentissages non notés, ceux qui nourrissent la curiosité et le travail en groupe.

    Conscients que « les résultats aux tests ne traduisent pas l’accomplissement d’un élève », pour reprendre la formule de John Ewing, les enseignants de Chicago ont fait grève en 2012 pour dénoncer le poids des modèles mathématiques. Sans grand résultat. Dans les pays anglo-saxons, l’évaluation par valeur ajoutée gagne du terrain. En France, il n’en est, pour l’heure, pas question.

    Quels remèdes ?

    Promis, juré, les nouvelles règles de la finance vont corriger les errements passés. Il est vrai que les garanties demandées aux banques ont été relevées et que des audits plus sérieux des modèles de risque sont diligentés. « Mais la formation continue pèche toujours. Il serait bon aussi de favoriser la mixité entre les jeunes et les plus expérimentés. Trop souvent, les jeunes devenaient opérationnels sans vraiment connaître les produits sur ​lesquels ils travaillaient », suggère ​le chercheur Charles- Albert Lehalle.

    « A la suite de la multiplication des problèmes liés aux statistiques dans des articles scientifiques, les revues ont monté leur niveau d’exigence pour la publication : augmentation de la taille des échantillons, seuil de significativité plus élevé, dépôt des données brutes et des logiciels utilisés pour répliquer l’expérience... », note aussi Jean-François Royer, de la Société française de statistique.
    Leila Schneps voudrait aussi relever le niveau de l’expertise en justice et dans la police scientifique.

    « Il faudrait systématiquement et dès l’instruction faire appel à un statisticien. Et établir une liste de tests statistiques et de logiciels acceptables dans les enquêtes et les procès », affirme-t-elle. L’institut Newton, de Cambridge, consacrera aux mathématiques en sciences criminelles un cycle d’un semestre, en 2016. « Avec une centaine de mathématiciens du monde entier », souligne Leila Schneps. Mais pour l’heure, aucun Français.

    D’autres, enfin, font remarquer que les mathématiques peuvent être la solution aux problèmes qu’elles ont pu engendrer. En effet, analyser les pannes ou les crises demande aussi des outils complexes...
    C’est loin d’être terminé. Car une vague nouvelle se lève, gourmande en maths : le big data. Ce terme générique désigne le traitement et l’analyse d’une grande masse d’informations (traces numériques laissées sur Internet, ensembles de gènes et de protéines, capteurs divers dans l’industrie ou la santé...). Or il n’est plus possible de travailler sur ces nouveaux objets avec de « vieux » outils. Les étudiants l’ont compris, qui plébiscitent les formations de « scientifiques des données » et leur large panel d’applications pour la sécurité (prévision de la délinquance, lutte antiterroriste), la santé et le bien-être (médicaments personnalisés, recherche de nouvelles molécules...), ou l’économie en général (assurances, commerce...). De plus en plus, des automates prendront des décisions ou anticiperont des phénomènes, sans qu’on sache vraiment ce que contiennent ces boîtes noires.

    « Lors des dernières élections américaines, le marketing politique a été très loin, relève Cathy O’Neil. En disposant de l’adresse IP [numéro d’identification attribué à chaque appareil connecté à un réseau informatique] de chaque individu cible, vous pouvez adapter votre site à son profil... C’est l’asymétrie complète : le candidat sait tout de vous, vous ne savez rien de lui. ​Mathématiquement, c’est solide, mais pour la démocratie, c’est un danger. »

    Les dérapages arriveront forcément. Bien entendu, les mathématiciens n’en ​seront pas les seuls responsables. Mais il leur sera impossible de faire comme si ces outils leur avaient juste échappé.

  • Montée préoccupante de la puberté précoce (LeMonde.fr)
    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/02/23/montee-preoccupante-de-la-puberte-precoce_4581829_1650684.html

    Un nombre croissant de petites filles présente des caractères sexuels secondaires prématurés. Les perturbateurs endocriniens font figure de suspects.

    #enfants #puberté_précoce #endocrinologie

    • Les perturbateurs endocriniens, ces substances chimiques omniprésentes – dans les pesticides, les plastiques, les cosmétiques, etc. – font figure de principaux suspects. « Nous avons été impressionnés par le fait que les cas de puberté précoce étaient bien plus fréquents chez les enfants immigrés venant d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique du Sud, explique Jean-Pierre Bourguignon, professeur au CHU de Liège et spécialiste des liens entre puberté et perturbation endocrinienne. Et il s’est avéré que l’une des raisons à cela est que certaines de ces régions sont infestées par le paludisme et que le DDT, utilisé pour lutter contre les moustiques vecteurs de la maladie, a des propriétés œstrogéniques et favorise les mécanismes qui déclenchent la puberté. »

      « Parmi vingt prématures thélarches que nous venons d’étudier, onze petites filles ont des parents dont la profession était en lien avec des perturbateurs endocriniens », explique de son côté le professeur Sultan. Leur activité œstrogénique était quatre à cinq fois supérieure à celle des petites filles « normales ». L’un des cas les plus frappants a été publié en 2012 par l’endocrinologue montpelliérain dans Gynecological Endocrinology : celui de cette petite fille âgée de 4 mois, issue d’une famille d’agriculteurs, présentant des signes de puberté (menstruation, développement des glandes mammaires et de l’utérus). Des traces de pesticides avaient été retrouvées chez le père, la mère et la petite fille.

      #pesticides #plastiques #œstrogenes #perturbateurs_endocriniens
      qui se trouvent également dans les boites de conserves !