person:jean-pierre filiu

  • #Jean-Pierre_Filiu : « La logique de la contre-révolution arabe est sadique »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/090218/jean-pierre-filiu-la-logique-de-la-contre-revolution-arabe-est-sadique

    Vidéo dans l’article. © Mediapart Sept ans après les soulèvements arabes de 2011, l’historien Jean-Pierre Filiu décrypte la virulence des contre-révolutions arabes du #Maghreb au Machrek et développe la thèse selon laquelle généraux, gangsters et djihadistes s’allient pour mater toute velléité démocratique.

    #International #Levant #Moyen-Orient #révolutions_arabes

  • Cela va peut-être arriver mais, pour l’heure, je ne vois pas de reprise dans la presse non arabophone de l’entretien donné par Hamad ben Jassim Al Thani, ancien premier ministre et ministre de l’Intérieur du Qatar sur la chaîne nationale de son pays. Il y déclare tout de même, avec une grande franchise, que son pays, Qatar, les Saoudiens, les Turcs et la CIA s’étaient mis d’accord pour faire tomber le régime syrien. Secret de polichinelle, sans doute, mais première reconnaissance officielle, à ma connaissance, par un acteur impliqué de l’existence d’un complot contre la Syrie.

    الفريسة السورية التي “تهاوشت” على صيدها السعودية وقطر ونجت بجلدها.. قراءة في المقابلة التلفزيونية للشيخ حمد بن جاسم وما اذا كانت ادت اغراضها في ارضاء السعودية والنتائج التي يمكن ان تترتب عليها | رأي اليوم
    http://www.raialyoum.com/?p=768797

    #syrie #qatar

  • Toujours aussi brillant dans ses papiers. Espérons pour ce peuple meurtri qu’il ait raison.
    Quelques citations délicieuses :

    Pendant six ans, leur presse aux ordres répétait comme un mantra l’effondrement imminent du régime syrien. Heureusement pour les journalistes, ils ne sont pas payés au résultat.

    Seul Jean-Pierre Filiu, tel un disque rayé, s’obstine à dire qu’il n’y a “plus d’armée syrienne”, mais on se demande sur quelle planète il habite.

    Pour celles et ceux qui se souviennent du papier de l’olibrius en question, la citation les fera sourire :

    Quant aux pseudo-défenseurs de la cause palestinienne qui réclamaient des armes pour la “rébellion syrienne”, ils ont l’air malin.

    https://www.facebook.com/notes/bruno-guigue/victorieuse-syrie/1146627078816079
    #guigue #bonneteau

  • Septembre 2013 : Jugé trop pro-révolutions arabes, Jean-Pierre Filiu n’obtient pas le prix Brienne du livre géopolitique
    http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/juge-trop-pro-revolutions-arabes-jean-pierre-filiu-n-obtient-pas-prix-brien

    Jean-Pierre Filiu, spécialiste du monde musulman, arabisant proche de la gauche (il siégeait à la commission du Livre blanc de la défense), a suscité une levée de boucliers pour ses positions jugées trop proches des insurgés syriens et une vision trop irénique des révolutions arabes. L’affaire s’est finalement jouée à une voix près, et le ministère de la Défense vote dans ce jury !

  • Fabrice Balanche : « Sur le dossier syrien, la domination d’une école de pensée marque la fin du pluralisme » | Le Lanceur | 24 janvier 2017 Par Mathilde Régis
    http://www.lelanceur.fr/fabrice-balanche-sur-le-dossier-syrien-la-domination-dune-ecole-de-pensee-

    Spécialiste reconnu de la Syrie, Fabrice Balanche s’est aujourd’hui exilé aux États-Unis pour poursuivre ses recherches. Écarté d’un poste de maître de conférence à Science-Po Lyon en 2014, il regrette le poids de l’idéologie en France à propos de l’Islam et du Moyen-Orient.

    Le Lanceur : Le tribunal administratif a reconnu que votre candidature pour un poste de maître de conférences profil “Monde arabe : histoire, géographie, institutions et gouvernance” à Science Po Lyon avait été écartée de manière irrégulière en 2014. Vous faites le lien avec vos analyses sur la révolution syrienne, pourquoi ?

    Fabrice Balanche : Au départ, ce sont deux directeurs de thèse qui ont voulu m’écarter pour des raisons clientélistes, pour placer leurs poulains. Mais le reste de la commission a dû être convaincu, car si l’on comparait les dossiers, il était clair que je ne méritais absolument pas d’être placé derrière cinq jeunes candidats. Je pense que les arguments utilisés pour cela ont pu être politiques. Mes analyses sur la Syrie vont à l’encontre d’une certaine posture idéologique, qui s’avérait être la ligne du ministère des Affaires étrangères à propos de la révolution syrienne. Selon moi, mon écartement a été fait par lâcheté pour les uns et par sympathie idéologique pour les autres. Quand Laurent Fabius était ministre des Affaires étrangères, il ne devait pas y avoir de voix discordantes. Il y a eu une période où dès que je faisais une conférence à Lyon sur la Syrie, une personne des Affaires étrangères débarquait pour faire une conférence concurrente.

    Éric Dénécé, le directeur du centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) évoque une énorme falsification de l’information sur la Syrie. Vous partagez ses propos ?

    Les langues se délient aujourd’hui du fait des positions beaucoup plus réalistes de François Fillon sur la Syrie. Finalement, l’Histoire a donné raison a ceux qui, comme moi, disaient que le régime de Bachar Al-Assad n’allait pas tomber. Non pas parce que nous sommes pro-Assad, mais parce que dès le départ nous avons fait des analyses sérieuses sur la résilience du régime et sur la situation géopolitique. Laurent Fabius a balayé cela et a écarté ceux, au-delà du ministère, qui avaient une analyse différente, se disant que les diplomates sont disciplinés et tiennent aussi à leur carrière. Certains d’entre-eux ont préféré se tenir à l’écart et demander des postes ailleurs que dans la division Afrique du Nord-Moyen Orient pour ne pas être en porte à faux avec le ministre et ne pas non plus trahir leur morale et leur déontologie. Les journalistes Christian Chesnot et Georges Malbrunot le décrivent bien dans leur livre “Les chemins de Damas”. D’un autre côté, des personnalités comme François Burgat ou Jean-Pierre Filiu ont placé leurs élèves : ils ont les postes, les bourses et peuplent les médias. Ils sont pourtant en dehors de la réalité et projettent leur idéologie sur la Syrie. Jean-Pierre Filiu, ancien trotskiste, voit dans le printemps arabe la révolution communiste de sa jeunesse. (...)

    #Syrie

  • François Burgat : « C’est la victoire usurpée d’une minorité soutenue par des régimes autoritaires »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/12/13/francois-burgat-c-est-la-victoire-usurpee-d-une-minorite-soutenue-par-des-re

    Je sélectionne dans la partie en accès libre de la "libre opinion" de Burgat ces passages. Adopte-t-il ici le discours délirant d’une (grosse) partie de l’opposition qui consiste à déligitimer le gouvernement syrien du seul fait qu’il serait minoritaire ? Les crimes de ce régime ne sont donc pas un argument suffisant ? Il faut aussi lui reprocher de ne pas être la majorité légitime ? Les sunnites sont-ils "humiliés" de ne pas être au pouvoir bien que religieusement majoritaires ? Quant à la dénonciation de l’occupation russe d’Alep, c’est tout de même une grosse ficelle rhétorique, pas vraiment digne de son auteur.

    François Burgat : « C’est la victoire usurpée d’une minorité soutenue par des régimes autoritaires » (...) En Syrie, quelle que soit la teneur de l’actualité des jours prochains, une page de notre histoire contemporaine, aussi noire qu’importante, est en train de se tourner. Ce ne sont point les Russes qui vont quitter Alep mais bien ses habitants les plus légitimes. Car cette fausse « victoire » est celle d’une minorité politique déchue, très artificiellement perfusée par une double ingérence étatique, sur une majorité abandonnée de tous.

    Toujours dans ce bref extrait accessible, l’opposition qui est construite ferait sourire si la question n’était pas si tragique. On lit ainsi qu’il y a d’un côté une minorité (le régime syrien) soutenue par des régimes autoritaires, les Iraniens et les Russes avec leurs soutiens chiites et, de l’autre, une majorité abandonnée par "les prétendus défenseurs de la démocratie"... Je passe sous silence les pays occidentaux pour ne pas être inutilement polémique, mais la Turquie, les Saoudiens, les Qataris, des "défenseurs de la démocratie" ? Pourquoi faut-il que l’engagement aux côtés d’une partie du soulèvement syrien s’accompagne d’un tel parti-pris, voire même d’une telle mauvaise foi ?

    Ce faux triomphe n’est pas celui d’une partie de la société syrienne sur une autre. Seule l’a rendu possible la conjonction de la passivité irresponsable des Occidentaux face à une intervention étrangère directe – iranienne et plus largement chiite puis russe – hors de proportion avec celles des soutiens, arabes ou autres, de l’opposition. C’est donc la victoire d’une minorité perfusée par des autoritarismes étrangers sur une majorité abandonnée par les prétendus défenseurs de la démocratie. C’est une victoire des armes de l’hiver autoritaire sur les espoirs du printemps démocratique.

  • À lire Jean-Pierre Filiu, professeur des universités et par ailleurs esprit acéré du monde arabo-musulman, les choses semblent bien simples. Certes Raqqa doit être prise et elle le sera car c’est l’interêt de toutes les parties au conflit, mais quelle erreur de faire le parallèle avec Mossoul ou même Kandahar tellement le contexte est différent, ne serait-ce que sur le plan « juridique » d’une intervention en Syrie. Sans parler de la situation nouvelle aux USA et l’inconnue Trump.

    http://filiu.blog.lemonde.fr

    La folie de laisser Rakka aux mains de Daech

  • Intéressant : Comment l’Amérique d’Obama ment sur la menace djihadiste
    http://www.brujitafr.fr/2016/08/interessant-comment-l-amerique-d-obama-ment-sur-la-menace-djihadiste.html

    A lire attentivement, cette analyse d’un spécialiste du Moyen-Orient que l’on ne peut pas soupçonner de complotisme. Jean-Pierre Filiu est professeur des universités en histoire du Moyen-Orient contemporain à Sciences Po (Paris). Il a aussi été professeur...

  • SYRIE : REPONSE A UN HISTORIEN AUTO-PROCLAME… | Proche&Moyen-Orient.ch | Richard Labévière | 15 août 2016
    (Depuis l’Echo des montagnes d’Armoy – Haute-Savoie)
    http://prochetmoyen-orient.ch/syrie-reponse-a-un-historien-auto-proclame

    Avec la reconquête annoncée d’Alep par l’armée nationale syrienne, Jean-Pierre Filiu – l’égérie des « révolutions arabes » – perd ses nerfs et remet le couvert1 : « la non-intervention des démocraties occidentales et de l’ONU dans le conflit syrien, depuis 2011, résonne en écho historique de la non-intervention prônée par les mêmes démocraties occidentales et la Société des Nations (SDN) lors de la guerre d’Espagne, de 1936 à 1939. Pas plus alors qu’aujourd’hui cette politique de passive complicité n’aura réussi à épargner à l’Europe des vagues de réfugiés et une violence sans précédent pour chaque époque respective. Je persiste et signe comme historien dans ce parallèle que beaucoup rejettent ». Diantre !

    Cette imprudente persistance couronne cinq années d’une propagande échevelée, déformante et particulièrement désinformante quant à la situation qui prévaut en Syrie et dans la sous-région. Multirécidiviste acharné, Jean-Pierre Filiu nous répète inlassablement depuis l’été 2011 quatre himalayennes bêtises :

    Bachar al-Assad est l’unique responsable de la guerre civile et par conséquent de ses quelques 300 000 victimes (oubliant un peu vite qu’environ 90 000 soldats de l’armée gouvernementale sont tombés au champ d’honneur pour défendre leur pays contre les hordes jihadistes) ;
    c’est le même Bachar qui a inventé Dae’ch et les autres factions terroristes qui détruisent la région (même si les meilleurs analystes expliquent que ce terrorisme est le produit du démantèlement de l’Irak en 2003 par l’armée anglo-américaine) ;
    les démocraties occidentales doivent aider la « rébellion modérée » (on la cherche depuis cinq ans sans l’avoir trouvée ou plutôt si… dans l’imagination de quelques poètes grassement rémunérés) ;
    enfin, Bachar al-Assad doit partir (comme si cette décision dépendait des vapeurs d’un universitaire de quatrième zone, voire des proclamations du président de la République française ou du sultan de la grande Turquie démocratique).(...)

    • Merci @Loutre, la journée commence bien !

      "Retournement de la fin de la Guerre froide, le terme d’idiot utile est aujourd’hui réveillé par les néo-conservateurs américains pour qualifier amicalement les intellectuels de gauche européens – comme notre cher « historien » – souvent invités par les think-tanks américains afin de soutenir la « politique sunnite » de Washington, de Tel-Aviv et de Paris… En effet, les idiots utiles d’aujourd’hui sont littéralement fascinés par les Etats-Unis et leurs coups tordus démocratiques. Mais ces nouveaux idiots utiles sont dangereux.

      Un jour, ils devront, sans doute, assumer leur responsabilité active dans le départ des gamins paumés de nos banlieues vers les jihad syriens, irakiens et africains, dans l’expansion du terrorisme contemporain et dans le soutien complice des pétromonarchies dictatoriales du Golfe. A force de décrire une rébellion syrienne comparable aux joyeuses bandes romantiques des Brigades internationales de la Guerre d’Espagne, il ne faut pas s’étonner de voir des gosses en rupture d’identité culturelle, familiale et sociale faire le serment des Brigands de Schiller"

  • Les Palestiniens auteurs des récentes attaques influencés par l’EI ?
    Antoine AJOURY | OLJ | 15/07/2016
    http://www.lorientlejour.com/article/996422/les-palestiniens-auteurs-des-recentes-attaques-influences-par-lei-.ht

    Rumeurs ou réalité ? Un nouvel acteur vient d’entrer en scène dans le conflit israélo-palestinien : le groupe jihadiste État islamique (EI). Le Shin Beth, le service de sécurité intérieure israélien, a révélé la semaine dernière que deux Palestiniens auteurs d’un attentat meurtrier dans un quartier animé de Tel-Aviv, durant le mois du ramadan, ont été inspirés par l’EI.
    Les assaillants, les cousins Makhamrah, « ont commis l’attaque en étant inspirés par l’EI, sans pour autant rejoindre formellement ce groupe ou recevoir de l’aide ou des instructions de sa part », a ainsi déclaré dans un communiqué le Shin Beth, ajoutant que les deux jeunes avaient pris des photos d’eux-mêmes avec le drapeau de l’EI en arrière-plan.
    (…) Résistance vs terrorisme
    « Les responsables israéliens se sont toujours efforcés d’associer la violence palestinienne au terrorisme mondialisé afin de délégitimer la lutte du peuple palestinien pour ses droits nationaux. Le discours actuel d’Israël sur les Palestiniens jihadistes ne diffère pas fondamentalement des assimilations de Yasser Arafat à Oussama Ben Laden exprimées par le Premier ministre Ariel Sharon en septembre 2001 », affirme Jean-Pierre Filiu, professeur à l’université Sciences Po à Paris et spécialiste du jihadisme.
    Pour Jean-Paul Chagnollaud, spécialiste de la question palestinienne, « il n’y a pas de lien structurel entre les attaques palestiniennes et l’appel de l’EI. Qu’il y ait quelques Palestiniens qui s’inspirent de la propagande de l’EI est possible. Il est aussi évident que l’EI cherche à instrumentaliser ces actes en sa faveur ». Selon lui, « nous sommes dans une situation comme nous en avons bien connu auparavant, des moments de violence, faits par de très jeunes Palestiniens qui n’appartiennent à aucun mouvement politique, encore moins à l’EI. Ce n’est même pas une intifada, puisqu’il s’agit de jeunes désespérés qui prennent eux-mêmes une initiative individuelle ».

  • Quand le site archéologique de Palmyre a été pris par Daesh, le experts de la rébellitude syrienne nous ont expliqué qu’il ne fallait surtout pas laisser le régime syrien profiter de la situation pour utiliser cette capture à son avantage par on ne sait quelle géniale opération de relations publiques (PR).

    Aujourd’hui, le régime reprend le site, et il y a déjà un beau bruit de fond sur Twitter pour nous prévenir de ne surtout pas laisser le régime tirer profit de cet événement.

    Si tu n’as pas compris :
    – quand le régime perd Palmyre : attention à ne pas laisser le régime profiter médiatiquement de l’événement ;
    – quand le régime reprend Palmyre : attention à ne pas laisser le régime tirer profit médiatiquement de l’événement.

    (Principe complotiste de base : ce régime serait tellement machiavélique qu’il serait capable de tirer profit médiatiquement de ses défaites comme de ses victoires.)

    • En lien avec ces 5 épisodes d’#histoire_vivante :

      Du diagnostic à la propagation : une tragédie à fragmentation

      Une semaine d’"Histoire Vivante" sur ce qui se joue en Syrie en ce moment en faisant appel à l’histoire ainsi qu’à l’enquête de terrain.

      Dimanche 3 décembre 2015, vous pouvez découvrir sur RTS Deux : « Disparus, la guerre invisible de Syrie », un documentaire de Sophie Nivelle-Cardinale et Etienne Huver (France / 2015) :

      « En Syrie, chacun a dans son entourage un père, un frère ou un ami qui n’est jamais rentré chez lui. Des hommes mais aussi des femmes et des enfants, musulmans, chrétiens ou kurdes, dont on est sans nouvelles. Autant de disparus, enlevés par le régime, peut-être déjà morts ou qui croupissent dans les centres de torture. Récit. »

      Entretien avec Frédéric Pichon (1/5)

      Rencontre avec Frédéric Pichon historien spécialiste du monde arabe. Il a écrit « Syrie : pourquoi lʹOccident sʹest trompé » paru aux Editons du Rocher.

      #Culture #identité #EI #Etat_islamique #France #ISIS
      Pichon dit :
      « Il y a une crise profonde de l’islam qui se réfugie ds l’identitaire parce qu’il a perdu sa culture »
      #Globalisation_de_la_religion #Mondialisation
      http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/7295668-la-syrie-1-5.html

      Entretien avec Jean-Pierre Filiu (2/5)

      Comment comprendre lʹavènement de ce nouvel Etat islamique et les transformations amenées sur les relations internationales ? Un entretien avec Jean-Pierre Filiu, historien et arabisant, spécialiste de l’Islam contemporain, professeur des universités en histoire du Moyen-Orient contemporain, à Sciences Po Paris. Il a écrit : « Les Arabes, leur destin et le nôtre » paru aux éditions la Découverte en 2015.

      http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/7295678-la-syrie-2-5.html

      Entretien avec Pierre-Jean Luizard (3/5)

      Entretien autour de la question de la construction de lʹEtat islamique et de ses ressources avec Pierre-Jean Luizard, historien de lʹislam contemporain et directeur de recherches au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). Il a séjourné plusieurs années dans la plupart des pays arabes du Moyen-Orient, particulièrement en Syrie, au Liban, en Irak, dans le Golfe et en Egypte. Il a publié récemment « Le piège Daesh. Lʹétat islamique ou le retour de lʹHistoire » paru en 2015 aux éditions la Découverte.

      http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/7295681-la-syrie-3-5.html
      #ISIS #EI #Etat_islamique

      Entretien avec Garance Le Caisne (4/5)

      Rencontre avec Garance Le Caisne journaliste indépendante, elle a vécu au Caire dans les années 1990, elle a couvert les printemps arabes et se rend régulièrement en Syrie. Elle a publié dernièrement « #Opération_César » paru aux éditons Stock, une enquête sur César ce photographe de la police militaire syrienne qui a risqué sa vie pour exfiltrer, pendant deux ans, 45 000 photos et documents de détenus torturés à mort.

      http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/7295679-la-syrie-4-5.html

      Entretien avec la réalisatrice Sophie Nivelle-Cardinale (5/5)

      Rencontre avec Sophie Nivelle-Cardinale, réalisatrice de : « Disparus, la guerre invisible de Syrie », un documentaire que vous pouvez découvrir dimanche 6 décembre 2015 sur RTS Deux :

      "Cette enquête inédite et glaçante sur l’arme invisible du régime de Bachar al-Assad montre comment des dizaines de milliers de Syriens sont enlevés, torturés puis tués en Syrie. Adolescents raflés dans leurs écoles, manifestants envoyés dans des camions aux destinations inconnues, passants arrêtés arbitrairement : ces innombrables disparitions révèlent l’implacable machine de mort secrètement mise en place par Damas.

      La méthode des disparitions forcées :

      La Syrie n’est pas le seul Etat à avoir recours aux disparitions forcées pour contenir les opposants au sein de la population. L’ONU a déjà rédigé une convention qui condamne ces pratiques. Le texte définit notamment la disparition forcée par « l’arrestation, la détention, l’enlèvement ou toute autre forme de privation de liberté par des agents de l’État ou par des personnes ou des groupes de personnes qui agissent avec l’autorisation, l’appui ou l’acquiescement de l’État, suivi du déni de la reconnaissance de la privation de liberté ou de la dissimulation du sort réservé à la personne disparue ou du lieu où elle se trouve, la soustrayant à la protection de la loi ».

      http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/7295684-la-syrie-5-5.html

    • If the Dead Could Speak. Mass Deaths and Torture in Syria’s Detention Facilities

      Since the beginning of Syria’s uprising in 2011, many have died in detention facilities run by the Syrian government’s notorious mukhabarat (security agencies). In 2012, Human Rights Watch identified and mapped 27 of these detention centers around the country, many in the capital, Damascus. While accounts by released detainees and defectors consistently indicated that incommunicado detention and torture were rampant and detainees were dying in large numbers in Syria, the scale of abuse and deaths in detention remained unknown.

      https://www.hrw.org/sites/default/files/styles/node_embed/public/multimedia_images_2015/601mezze_graphic-01.png?itok=wiJtSp58
      https://www.hrw.org/node/284486
      #Caesar #César

    • Omar al-Shogre describes his horrific ordeal in Syrian regime prisons, which taught him to treasure his humanity.

      #Omar_al-Shogre spent three years in 10 Syrian government prisons, where he was tortured and starved - and yet he describes his imprisonment as “the most beautiful days of my life”.


      http://www.aljazeera.com/indepth/features/2017/01/alive-surviving-assad-prison-cells-170123085748985.html

  • La résistible ascension de Daech, par Jean-Pierre Filiu (L’Histoire, 23/11/2015). Une synthèse.
    http://www.histoire.presse.fr/actualite/infos/resistible-ascension-daech-23-11-2015-138984

    Daech, le bien mal nommé « Etat islamique », est apparu et s’est développé à la faveur de la désastreuse invasion de l’Irak par les Etats-Unis, au printemps 2003. Il n’y avait alors dans ce pays aucune présence jihadiste organisée, à l’exception du groupe « Unicité et jihad », dirigé par le Jordanien Abou Moussab Zarqaoui, implanté dans les montagnes kurdes, hors du contrôle du régime de Saddam Hussein. Or l’occupation américaine abolit les frontières intérieures de l’Irak, permettant à Zarqaoui d’étendre son influence jusqu’à Bagdad. Surtout, le proconsul nommé par Washington dissout l’armée irakienne et bannit tous les membres du parti Baas hors de la fonction publique, précipitant dans l’insurrection des milliers de militaires aguerris.

    Zarqaoui, servi par le ralliement d’anciens cadres de la dictature, conquiert progressivement une base territoriale dans la province occidentale d’Anbar. A l’automne 2004, Oussama Ben Laden l’adoube chef de la branche irakienne d’Al-Qaida. En novembre 2005, Zarqaoui parvient à projeter sa terreur depuis son sanctuaire irakien jusque dans son pays natal, avec un triple attentat-suicide à Amman (dont le dixième anniversaire a été marqué dans le sang par une fusillade meurtrière à l’intérieur même d’un centre de formation militaire en Jordanie).

    Lorsque Zarqaoui périt dans un bombardement américain, en juin 2006, une direction bicéphale se met en place : un « calife » originaire de Bagdad (en fait un ancien officier de Saddam) prend la tête d’un « Etat islamique en Irak », tandis qu’un envoyé de Ben Laden, de nationalité égyptienne, commande la structure proprement dite d’Al-Qaida. Les Etats-Unis, après avoir longtemps amalgamé Al-Qaida aux autres formations insurgées, décident enfin de se concentrer sur le seul « Etat islamique ». Ils enrôlent dans les milices dites du « Réveil » (Sahwa) tous les combattants arabes et sunnites déterminés à lutter contre « l’occupation » d’Al-Qaida, y compris d’anciens rebelles, amnistiés de fait.

    Cette politique permet d’endiguer, puis de refouler « l’Etat islamique ». Mais les partis kurdes, qui ont des visées sur Mossoul, refusent le déploiement de la Sahwa dans cette ville, ce qui permet aux jihadistes d’y préserver une infrastructure clandestine. En avril 2010, les deux dirigeants locaux d’Al-Qaida sont tués ensemble dans un raid irako-américain. Abou Bakr al-Baghdadi, un imam ultra-radical de Samarra, reprend en main l’organisation en multipliant les purges sanglantes. Il s’appuie plus que jamais sur des vétérans de la police politique de Saddam pour forger une phalange totalitaire à l’ambition implacable. Il peut aussi bénéficier de la protection accordée de longue date par Bachar al-Assad et les services de renseignement syriens à la guérilla anti-américaine dans l’Irak voisin.

    A la mort de Ben Laden, en mai 2011, Baghdadi refuse de prêter allégeance à son successeur, affirmant ainsi l’indépendance de son « Etat islamique ». C’est le début d’une spectaculaire montée en puissance, des deux côtés de la frontière syro-irakienne :
    – à l’Ouest de celle-ci, le régime Assad, confronté à une vague pacifique de contestation populaire, joue la politique du pire et libère des centaines de détenus jihadistes qui vont grossir les rangs de « l’Etat islamique ».
    – à l’Est, le Premier ministre Nouri al-Maliki, un fondamentaliste chiite, est d’un sectarisme si agressif qu’il démobilise la Sahwa et s’acharne contre les personnalités sunnites, ainsi rejetées dans une opposition de plus en plus radicale, ce qui fait aussi le jeu de « l’Etat islamique ».

    Assad et Maliki misent sur l’épouvantail jihadiste, le premier pour présenter sa dictature comme un « moindre mal », notamment auprès des Occidentaux, le second pour faire taire toute critique dans son propre camp chiite. Baghdadi en profite pour consolider ses réseaux, en Syrie dans la vallée de l’Euphrate, en Irak dans la province d’Anbar et à Mossoul. En mars 2013, Raqqa est la première capitale régionale de Syrie à tomber entre les mains de l’insurrection. Mais, dès le mois suivant, Baghdadi élimine les formations révolutionnaires de Raqqa pour y proclamer « l’Etat islamique en Irak et en Syrie », désigné sous son acronyme arabe de Daech.

    Assad et Maliki continuent à jouer les pompiers pyromanes. La dictature syrienne épargne ostensiblement Daech, qui grignote les positions tenues par l’opposition armée. Celle-ci lance en janvier 2014 sa « deuxième révolution », cette fois contre Daech, et parvient à l’expulser hors des provinces d’Alep et d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie. Le monde entier reste pourtant passif lorsqu’Assad déclenche une campagne de bombardements massifs contre la guérilla syrienne, ainsi contrainte de se battre sur deux fronts. Protégé par Assad, encouragé de fait par Maliki, Baghdadi compense ses pertes en Syrie en s’emparant en juin 2014 de Mossoul, la deuxième ville d’Irak. Il ne tarde pas à s’y déclarer « calife », à la tête d’un territoire dont la superficie équivaut à celle de la Jordanie.

    #OEI #ISIS

  • Fin du « monde d’après » sur Politis - Chroniques du Yéti
    http://yetiblog.org/index.php?post/1503

    Pour info, fin de mon « monde d’après » sur Politis. Denis Sieffert, directeur de la rédaction, a décidé de mettre un terme à ma collaboration en raison de trop grandes divergences d’opinion avec la ligne éditoriale de la rédaction sur la question du Moyen-orient, « surtout en cette période sensible” » (je cite).

    Je dois avouer que ça m’a bien consterné quand je ne l’ai pas fait, mais je n’ai pas eu le courage de me réabonner, tellement je trouvais le contenu de ce journal insipide et peu engagé (il y a de cela déjà un an ou deux...). Journal de gauche ok, mais quelle gauche molle ! ... qui continue à considérer le PS comme un parti de gauche !...

    • Pour rappel : Sieffert en 2013 insultait Georges Corm, « favorable au régime syrien », histoire de « donner la parole à un autre point de vue que celui que nous défendons dans ce journal, notamment au travers des analyses de Jean-Pierre Filiu » :
      http://www.politis.fr/Georges-Corm-%E2%80%89Je-ne-vois-pas-de,22428.html
      http://www.politis.fr/A-propos-d-une-lettre-de-Georges,22535.html

      Puis en juillet 2015 tentait de dire du bien de son dernier livre – mais pas trop, parce qu’il ne faudrait pas peiner Filiu :

      Au total, un livre passionnant pour qui veut connaître et comprendre les courants de pensée qui traversent le monde arabe depuis deux siècles. On regrettera tout juste une vision un peu trop « française ». L’analyse du phénomène islamiste, qui aurait mérité plus de complexité, s’en trouve parfois affaiblie.

      (Dans son livre, Corm explique clairement que tenir à tout prix à consacrer la plus grosse partie des études sur les « Pensée et politique dans le monde arabe » à l’islamisme est justement un fantasme typiquement français.)

      Alors est-ce que cette fois Filiu a obtenu la peau du blog du Yéti ?

    • Le gouvernement va stopper l’aide postale aux magazines de loisirs et de divertissement.
      Le 02/06/15
      http://www.lesechos.fr/02/06/2015/lesechos.fr/021107560391_vaste-refonte-du-systeme-d-aides-a-la-presse.htm

      C’est la fin d’un vieux serpent de mer. Critiquées depuis des années pour leurs excentricités, les aides à la presse vont enfin être revues. Fleur Pellerin a dévoilé, mardi, les contours d’une vaste réforme, lors de la remise rue de Valois du rapport du sociologue Jean-Marie Charon sur l’état de la presse tricolore. Le soutien au secteur, c’est 820 millions d’euros inscrits au budget de l’Etat : 260 millions d’aides directes et indirectes, plus le manque à gagner lié à la TVA réduite. « Mais jusqu’ici, des titres comme “Charlie Hebdo” ou “Le Monde diplomatique” n’étaient pas éligibles » au dispositif en place, s’étonnait mardi la ministre de la Culture et de la Communication.

      ≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈
      Des aides à la presse étendues à 50 titres, Valeurs Actuelles exclu
      Par AFP , publié le 09/11/2015
      http://lentreprise.lexpress.fr/actualites/1/actualites/des-aides-a-la-presse-etendues-a-50-titres-valeurs-actuelles-ex

      (...)Deux conditions : ne pas dépasser les 300.000 exemplaires et ne pas avoir été condamné pour racisme, antisémitisme ou incitation à la haine ou à la violence au cours des cinq dernières années.

      Cette dernière condition exclura notamment Valeurs Actuelles, un des dix grands magazines généralistes français, condamné pour provocation à la haine contre les Roms en mars. Ou encore des publications moins importantes comme Minute, condamné en 2014 pour incitation à la haine homophobe, ou Rivarol, condamné pour provocation à la haine antisémite, deux publications marquées à l’extrême-droite. (...)

    • Pour financer cet élargissement de l’assiette (qui concerne quelques dizaines de titres, comme « Le 1 », « Politis », « Society », « Le Point » ou encore « Rivarol »), l’Elysée et Matignon ont validé une enveloppe de cinq millions d’euros, qui s’ajoutera aux 130 millions d’aides directes actuels.

    • Suite à ce brillant edito de DS, en mars 2013 je crois, où il explique que dans certains cas il peut y avoir des « guerres nécessaires », puis cet espèce d’assurance insupportable, en privilégiant ceux qui abondent, sans débats ou presque, ce qui s’est confirmé pour la Syrie, m’ont amenè a me désabonner aussi. Quand au qualificatif de « gauche », je crois que cela ne veut plus rien dire !

  • Hugh Roberts reviews ‘From Deep State to Islamic State’ by Jean-Pierre Filiu, ‘Syrian Notebooks’ by Jonathan Littell, ‘The Rise of Islamic State’ by Patrick Cockburn and ‘Isis’ by Michael Weiss and Hassan Hassan · LRB 16 July 2015
    http://www.lrb.co.uk/v37/n14/hugh-roberts/the-hijackers

    Contexte : le fameux document déclassifié de la DIA http://seenthis.net/messages/372860

    Ainsi le service du renseignement américain a vu l’Etat Islamique venir et était non seulement détendu à cette perspective, mais, paraît-il, positivement intéressé. La formule précise utilisée dans le paragraphe 8c est intrigante. Elle ne parle pas de ‘ la possibilité que l’Isis puisse établir une principauté salafiste ’ mais de ‘ la possibilité d’établissement ’ d’une principauté salafiste. [...]

    Un deuxième élément de preuve est une carte préparée par le lieutenant-colonel Ralph Peters de l’Académie de guerre des États-Unis et publiée dans le Journal des Forces armées en Juin 2006. Elle montre un « Nouveau #Moyen-Orient » qui, tel qu’imaginé par le colonel Peters, contrarierait la plupart des gouvernements actuels de la région.

    Ce qui est frappant c’est que, à la place de l’Irak et de la Syrie, il suggère qu’il pourrait y avoir trois états, un état "arabe chiite" s’étendant jusqu’à Bagdad, un« Irak sunnite », puis « la Syrie », les deux derniers étant dépouillés de leur régions kurdes, maintenant incluses dans un nouvel état de « Kurdistan libre ». En elle-même la carte ne prouve rien au-delà de l’imagination d’un homme et le fait qu’un journal l’a trouvé assez intéressante pour l’imprimer.

    Mais elle suggère que depuis neuf ans la partition de l’Irak est envisagée par les hauts responsables américains comme une possibilité. Avec les progrès que l’EI a réalisés au cours de la dernière année, des discussions sur une partition, à la fois de l’Irak et de la Syrie, se font de plus en plus.

    Ce que nous pouvons en faire n’est, bien sûr, pas clair.

    À un extrême, les théoriciens de la conspiration diront que ça va dans le sens de leurs affirmations, à savoir que les puissances occidentales ont délibérément créé le chaos pour des raisons personnelles inavouables. À l’autre extrémité du spectre, on peut émettre l’hypothèse que le document de la DIA peut avoir été lu par quatre personnes sans importance à Washington et été ignoré par tout le monde. Entre les deux, en affichant plus de respect pour la DIA, nous pourrions imaginer autre chose : la possibilité que, en 2012, les services de renseignement américains et d’autres services occidentaux ont vu l’Isis autant qu’ils virent Jabhat al-Nusra et d’autres groupes djihadistes, comme des auxiliaires utiles dans la dynamique anti-Assad, et pouvaient envisager sa prise de contrôle du nord-est de la Syrie comme un développement utile sans implications préoccupantes. Si l’État islamique a échappé à toute influence que les services de renseignement ont initialement cherché à avoir sur lui et s’il ne roule que pour lui-même, cela signifie que des personnes ont joué avec le feu.

    Je ne prétends pas savoir ce qu’est la vérité. Mais il n’y a pas besoin de prouver des intentions malignes de la part des puissances occidentales. La théorie la plus charitable à notre disposition, la théorie de l’histoire ’qui foire éternellement de manière récurrente ’, convient assez bien. Si une théorie plus sophistiquée est nécessaire, je suggère que nous nous rappelions l’évaluation de C. Wright Mills quand il disait que la politique américaine était faite par des « réalistes cinglés », des gens qui étaient des réalistes accomplis quant à la façon de promouvoir leurs carrières à l’intérieur du Beltway et d’incorrigibles cinglés quand on en venait à la formulation de la politique étrangère.

  • Jean-Pierre Filiu : « Il n’y a aucun espoir pour la Syrie tant qu’Assad restera au pouvoir »

    Je me permets de renverser votre question en m’interrogeant sur les objectifs du régime Assad à laisser les djihadistes de Daech, l’acronyme arabe de l’Etat islamique, pénétrer dans un camp qui est assiégé par les forces gouvernementales depuis juillet 2013. Il n’y a pas eu en ce cas initiative de Daech, mais décision d’Assad de briser la résistance de Yarmouk en utilisant les commandos djihadistes contre les factions palestiniennes et les forces révolutionnaires de ce camp.

    Je rappelle que 18.000 réfugiés vivent à Yarmouk depuis près de deux ans dans une situation abominable, avec au moins 166 morts de faim, selon les organisations humanitaires. Cette famine est l’arme qu’a utilisée Assad pour contraindre les combattants de Homs à capituler, ainsi que ceux de nombreuses banlieues de Damas. Mais Yarmouk tenait bon, envers et contre tout. C’est pourquoi Assad n’a pas hésité à ouvrir les entrées sud du camp à Daech, puis à bombarder la contre-offensive des résistants de Yarmouk.

    http://geopolis.francetvinfo.fr/jean-pierre-filiu-aucun-espoir-pour-la-syrie-tant-quassad-rest

  • L’Iran, pompier-pyromane du Moyen-Orient | Jean-Pierre Filiu | Ops & Blogs | The Times of Israël
    http://frblogs.timesofisrael.com/liran-pompier-pyromane-du-moyen-orient

    Perso, je trouve que les choses commencent à devenir de plus en plus claires. Jean-Pierre Filliu, ancien diplomate et et désormais universitaire expert du Moyen-Orient, une des grandes voix qui défendent la révolution syrienne et Gaza, écrit dans la version française du The Times of Israel (pour prévenir de l’immense danger que constitue l’Iran pour les démocraties arabes...

    Comme le précise cet organe officieux des vues israéliennes, « Les posts sont fournis par des tiers. Les opinions, les faits et tout le contenu des médias qui y sont présentés représentent uniquement les auteurs, et le Times of Israël n’en assume aucune responsabilité. En cas d’abus, veuillez nous le signaler. »

    Ben, soutenir les révolutions arabes en compagnies des pétro-monarchies du Golfe et poursuivre le boulot en écrivant dans ce genre de publication, tout en étant prof à Sciences-Po et en causant beaucoup dans les médias, et pour couronner le tout, juste au moment où Israël lance apparemment deux raids contre les forces du régime qui luttent (aussi) contre l’Etat islamique (lequel voit ses blessés soignés en territoire israélien, c’est une nouvelle désormais parfaitement assurée), je pense que c’est abuser un peu...

  • Gaza’s strategic position—the key to controlling access to Sinai, to Palestine and the wider Middle East—has made it an enviable prize for thousands of years. Jean-Pierre Filiu, author of Gaza: A History, explains why during the First World War the British and Ottoman Empires fought so hard to control it.
    #Gaza#Histoire#Ottomans
    http://www.hurstpublishers.com/first-world-war-gaza-battle-palestine

  • Jean-Pierre Filiu : « L’État Islamique agit comme un rouleau compresseur »

    http://www.lefigaro.fr/international/2014/08/08/01003-20140808ARTFIG00329-jean-pierre-filiu-l-etat-islamique-agit-comme-un-

    « La vision consistant à penser que les dictateurs sont un rempart contre al-Qaida est erronée et dangereuse. Car, à la fin, on a tout : les dictateurs et al-Qaida. »

    Jean-Pierre Filiu est professeur à Sciences Po, spécialiste du Moyen-Orient et auteur, entre autres livres, de Je vous écris d’Alep (Denoël).

    LE FIGARO. - Qu’est-il en train de se passer aujourd’hui en Irak ?

    Jean-Pierre FILIU .- C’est la continuation d’une campagne structurée, planifiée et ordonnée par l’État islamique. Elle a commencé le 10 juin avec la chute de Mossoul, s’est poursuivie par l’instauration du califat puis par l’expulsion des chrétiens, des yazidis et d’autres minorités. Comme les avances de l’État Islamique (EI) n’ont pas été contrées, les djihadistes ont pu mener des opérations simultanées sur les fronts kurde et gouvernemental. Chaque « razzia » alimente l’offensive suivante en permettant aux combattants de s’emparer de nouveaux stocks d’armes. L’armée irakienne étant incapable de réagir et les Kurdes pas encore en mesure de le faire, ça va continuer. La stratégie d’al-Baghdadi a été d’instaurer un califat à cheval sur la Syrie et l’Irak, en utilisant ce qu’on appelle le « management de la terreur ». Aucune armée ne peut lutter lorsque des vagues humaines, mues par la peur, se replient sur les lignes de défense. Quand l’État islamique se concentre sur un objectif, il agit comme un véritable rouleau compresseur.

    #irak #syrie #isil #eiil

    • Je l’ai déjà écrit plusieurs fois : cette histoire de « révélations » de Snowden à Fars News, c’est du bidon. (Mais à l’inverse, Filiu et ses théories sur « les dictateurs et Al Qaeda », ça commence à faire pitié.)

    • Juste pour la Rolex, je crois me souvenir que cela a été démenti !
      « Pitoyable », je n’utiliserais pas ce mot, publiquement du moins, mais il y a des choses que je n’ai jamais pu encaisser, en particulier sa comparaison Syrie/Guerre d’Espagne (http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/04/02/la-syrie-est-notre-guerre-d-espagne_3152041_3232.html).
      Filiu, et bien d’autres avec lui, intervient résolument comme militant sur cette question (et sur d’autres). C’est son droit le plus strict, mais cela me paraît poser d’importantes questions, surtout pour ceux qui appartiennent à cette (objectivement très bizarre) profession des « spécialistes du monde arabe »... Si leur positionnement n’a jamais très facile ni évident, il me paraît de plus en plus intenable désormais. Ils ne sont pas les seuls, les journalistes « envoyés spéciaux » sont probablement plus critiquables encore, mais leur procès est connu, et souvent fait. Ce n’est pas le cas des « spécialistes », dont les liens institutionnels, idéologiques et autres demeurent largement hors-champ, au profit d’une supposée compétence que l’altère jamais aucun autre intérêt, ou pour être plus gentil, aucune autre « stratégie ». Comme tout discours, il conviendrait que celui des « spécialistes du monde arabe » soit soumis à l’analyse, aussi objective que possible... Mais les rares fois où cela est fait, c’est sur un mode très polémique, qui se place lui-même dans le même type de positionnement (je pense à Asad AbuKhalil pour les USA, ou à Roger Nabaa dans le domaine francophone). La figure publique d’un Gilles Kepel - avec un site dédié à sa médiatisation (http://gilleskepel.tumblr.com) - offrirait par exemple un très riche terrain d’étude. Je lis ainsi son dernier titre, « Passion arabe. Journal 2011-2013 », comme une sorte d’extraordinaire retournement où l’objet, le monde arabe, est devenu faire-valoir du vrai sujet, l’auteur de ces « écrits au jour le jour puis polis et enrichis au cabinet de travail, [qui] aboutissent à ce beau livre, où l humeur vagabonde du randonneur le dispute à l’oeil acéré du chroniqueur, au savoir de l’orientaliste et à la plume de l écrivain, le tout dans une forme alerte et vive, celle même du journal. » (!)

    • Al Quds hésite entre une Rolex et une Oméga, mais en connait la valeur (3500 livres sterling)…

      http://www.alquds.com/news/article/view/id/513170

      واكتشفت الصحيفة أن ساعة يد البغدادي إما أنها من طراز “روليكس” الفارهة، أو أنها من طراز “أوميغا”، مشيرة إلى أن ثمنها يبلغ نحو 3500 جنيه إسترليني (6 آلاف دولار)، إلا أن الصحيفة لم تتمكن من الجزم بشأن نوع الساعة التي كان يرتديها، مكتفية بالإشارة إلى أنها “تنتمي لواحدة من أشهر الماركات العالمية”.

  • « Merde au Hamas, merde à Israël, merde au Fatah » : débat autour de la BD « Le Printemps des Arabes » | Rock the Casbah | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/jean-pierre-filiu/2013/06/22/le-printemps-des-arabes-en-israel-et-en-palestine-230622
    Jean-Pierre Filiu
    Universitaire
    Publié le 22/06/2013

    Les mots ne sont pas tendres à l’encontre du mouvement islamiste

    Le lendemain matin, passé le poste-frontière d’Erez qui cadenasse l’entrée de la bande de Gaza, c’est devant les étudiants du département de français de l’université d’Al-Aqsa que je présente le roman graphique. Sur la trentaine de jeunes, la majorité sont des filles, toutes voilées (à la différence de leurs enseignantes, souvent les cheveux découverts). Je suis accueilli par le responsable du département, Ziad Medoukh, militant actif de la non-violence et poète à ses heures.

    Au mur, des représentations imagées des symboles du patrimoine français associés à ceux de la Palestine. Les ventilateurs tournent à fond, car la température extérieure a largement dépassé les trente degrés.
    Le débat est vif et passionnant avec ces jeunes Palestiniens dont la maîtrise de la langue française me touche. Je suis frappé de leur refus de singulariser Gaza et leur volonté de se rattacher en permanence à un peuple palestinien au destin bien plus large que celui d’une enclave désormais contrôlée par le Hamas.

    Les mots ne sont d’ailleurs pas tendres à l’encontre du mouvement islamiste, ce qui confirme la validité du choix français d’une présence volontariste à Gaza, justement pour y maintenir ouverts des espaces de liberté. Ces étudiants sont surtout angoissés par la perspective de perdre une fois de plus une occasion historique, les révolutions arabes risquant de reléguer la question palestinienne au second plan. Mais cette génération comprend spontanément que l’histoire se fait, qu’elle est en cours et qu’elle est celle de leur temps.

    Gaza : effervescence de la scène rap

    Je retrouve le soir Ayman, un des piliers des Palestinian Rappers, auxquels Cyrille et moi avons dédié notre chapitre de Gaza. La mémoire de Vittorio Arrigoni, militant italien installé à Gaza, supplicié par les jihadistes en avril 2011, est évoquée avec émotion.

    http://www.youtube.com/watch?v=uq7J4TUpdng&feature=player_embedded

    Asmaa al-Ghoul, journaliste intrépide et grande pourfendeuse de l’hypocrisie islamiste, dîne avec nous. Contrairement au titre dont l’a honoré Le Monde, elle ne croit pas être la « dernière femme libre de Gaza ». Elle est même convaincue que les Palestiniennes de Gaza n’acceptent que dans l’espace public un ordre moral de plus en plus pesant, aux canons importés du Golfe par le Hamas, dans une logique à la fois rigoriste et consumériste.

    Quant à Ayman, depuis la fermeture par le gouvernement islamiste du centre Sharek, voué aux différentes disciplines du hip-hop, il s’investit dans le collectif Palestinian Unit. Il est frappé par l’effervescence de la scène rap dans la bande de Gaza, avec selon lui une cinquantaine de groupes actifs. Mais c’est bel et bien d’un underground qu’il s’agit, les groupes jouant très rarement en public : les morceaux, enregistrés chez les uns ou les autres, sont directement mis en ligne, avec une communauté de fans toujours sur la brèche.

    Ayman et Palestinian Unit se produisent, à l’occasion de la fête de la Musique, à l’Institut français de Gaza, longtemps seule scène ouverte au hip-hop dans le territoire.