person:jean-pierre robinot

  • Je viens de vivre un choc, une rencontre qui remet en question beaucoup de choses que je croyais connaître : j’étais ce midi à Buvons nature 2012, « Le salon des vins de puristes », et j’ai découvert quelque chose que les vignerons présents appellent « vin ».

    Une quinzaine de vignerons pratiquant une viticulture plus que bio et travaillant le vin sans recours à l’œnologie et à sa « chimie » pour faire des vins S.A.I.N. (Sans aucun intrant ni sulfite… ajouté). Le résultat est sans aucun rapport avec ce que j’appelais vin jusqu’à présent. C’est une claque !

    Je ne peux pas dire que j’ai apprécié, en particulier les blancs tellement étrangers à ce que je connais. Mais plus jeune, je n’aimais pas l’alcool ni le vin que j’ai appris à connaître et à apprécier petit à petit. Cela peut être le même processus face à ce type de vin. C’est d’autant plus une surprise qu’ils sont proches de ce que l’on faisait depuis des siècles jusqu’en 1950.

    Si vous êtes sur Paris et dipo ce dimanche, voici l’adresse :

    Buvons nature 2012 - Le salon des vins de puristes
    7- 9 décembre (de 12 h à 18 h ce dimanche)
    Espace Beaujon, 208, rue du faubourg Saint Honoré, 75008, Paris
    (On achète un verre 5 euros à l’entrée)
    http://vins-sains.org/post/2012/11/29/Buvons-Nature-!-2012

    #vin #vin_nature #œnologie #biologique #biodynamie

    • J’ai un ami qui est passionné de ce genre de truc. Il me fait goûter des trucs assez extraordinaires dans cette catégorie et j’ai pensé comme toi. Le dernier, c’était un vin cévénol de clinton, un goût de jasmin très prononcé, rien à voir avec ce que nous appelons vin habituellement, mais c’est un peu comme si on réinventait la musique : ce n’est pas parce que c’est différent que c’est mauvais !

    • Cette #bd illustre la façon dont un viticulteur situé en Anjou élabore son vin en biodynamie. Il a refusé tout label pour être libre de travailler son vin comme il l’entend. Il y est question de ce goût différend et surprenant pour les papilles habituées aux vinifications classiques. Pas encore goûté.
      Sinon le livre relate un échange d’expériences entre un dessinateur (l’auteur donc) et un vigneron.
      Les ignorants d’Étienne Davodeau

    • @odilon, j’ai dévoré cette BD excellente, du très bon reportage et beaucoup d’amour et de poésie, ça fait du bien !
      Portrait splendide d’un viticulteur qui aime la terre, son métier, le goût du vrai et le défend. Le passage où il demande à l’auteur de jeter le vin qu’il n’aime pas est génial. Après, ce n’est pas donné à tous de vendre à l’américain qui souffle le chaud et le froid.

    • « Qu’est ce que le vin naturel », par Jean-Pierre Robinot

      http://la.passerelle.over-blog.com/article-qu-est-ce-que-le-vin-naturel-par-jean-pierre-robino

      Pour les amateurs de vin naturel il est facile de distinguer, dès que l’on porte le verre au nez, un vin vivant d’un vin trafiqué. La différence est radicale. Mais les consommateurs qui découvrent pour la première fois le vin vivant et qui sont plus accoutumés aux produits traditionnels, le jugent à travers leurs paramètres habituels et parviennent mal à saisir sa complexité exubérante, sa vivacité et sa finesse. [...]

      J’ai goûté pour la première fois un vin naturel en 1985. Avec une bande de copains, il y a vingt-cinq ans, je m’adonnais a de véritables folies de dégustation. Nous avons été capables de goûter en quatre jours les vins issus de caves de dizaines de vignerons à la recherche d’un je ne sais quoi, vu que nous n’étions jamais pleinement satisfaits. Jusqu’au jour où nous sommes tombés sur les vins vinifiés par Jules Chauvet et Jacques Néauport. cela a été un choque total et, comme tout ceux qui goûtent un vin naturel pour la première fois, je me suis dit : « qu’est-ce qui se passe ? », sans pouvoir comprendre. Etait-ce la vérité du vin, cette pureté fulgurante ?

      J’ai commencé à travailler dans ce sens-là avec mes collègues quand j’étais caviste et restaurateur (notamment René-Jean Dard et François Ribo), mais il m’a fallut quand même près de trois ans avant que j’élimine les autres vins de ma consommation. Je me suis accordé comme dit Marc’O, « la liberté de prendre le temps nécessaire pour comprendre tout ce qui se passe dans le goût ». C’est une période durant laquelle j’ai continué à boire des vins de différentes qualités afin de comprendre, prendre des distances, balayer tout un monde. Puis, un jour, j’ai reçu comme un coup de poignard, ressenti comme une révélation en touchant à la sincérité du vin. Comment avais-je pu être si longtemps dans l’ignorance ? A partir de ce moment là, j’ai progressivement éliminé tous les vins qui ne s’accordaient pas à la vie, à la pureté de l’eau, à cette traçabilité de l’eau de source, preuve que l’homme n’a pas triché. Quand tu l’as en toi, tu ne peux plus en sortir. Et heureusement.

    • oui @touti le viticulteur est dans ce récit un personnage très attachant. D’autant plus attachant qu’il fait ce métier par choix. Pour qui s’intéresse un peu à la paysannerie, c’est un parcours heureux comme il en existe d’autres mais jamais relaté dans les médias et autres formes de culture dite de masse. A quand une série télévisée sur les déboires et les réussites d’un agriculteur bio, ou un long métrage sur la petite paysannerie ou encore sur le lobby de l’agroalimentaire ?

    • Oui @odilon ! J’ai eu l’occasion de discuter avec de jeunes paysans qui ont sans cesse des bâtons dans les roues. Par exemple, l’une (nana passionante de 24 ans) fournit seule des paniers bio sur Limoges en travaillant une terre qu’elle doit partager avec son frère, mais celui-ci est en exploitation intensive et considère qu’elle nourrit l’élite ! J’aimerais voir la confrontation des deux filmée.