person:jean-yves tadié

  • Les matériaux de Proust – En attendant Nadeau

    http://www.en-attendant-nadeau.fr/2016/04/17/materiaux-proust

    Peut-on vraiment apporter encore quelque chose de neuf concernant la trajectoire de Proust dans l’espace matériel, celui des autres, et quelque chose qui éclaire son œuvre ? La réponse est positive pour les deux pans de la question. D’abord la biographie elle-même, malgré la minutie des deux tomes canoniques de George D. Painter (Mercure de France, 1966), que plus personne n’ose citer, et le volume de Jean-Yves Tadié (Gallimard, 1996) qui fait aujourd’hui référence, présentait de très nombreuses zones d’ombre. Rien que de très normal, puisque la rédaction de l’œuvre monumentale n’a commencé qu’en 1909. L’écrivain a alors trente-huit ans, il lui reste seulement treize années à vivre, années de fièvre occupées essentiellement par la tâche d’écrire, puis de colmater les trous de la Recherche. À quoi a-t-il employé les trois quarts de sa vie ? Dans Marcel Proust : Une vie à s’écrire, Jérôme Picon s’emploie à répondre à cette question.

    #littérature #proust

  • Diderot fait des galipettes - Bibliobs avec Le Nouvel Observateur
    http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20131008.OBS0237/diderot-fait-des-galipettes.html?xtor=RSS-15

    Le titre annonce la technique : « Diderot cul par-dessus tête ». Michel Delon, brillant dix-huitiémiste, professeur à la Sorbonne, prend à son compte une forme de biographie qu’avait illustrée Jean-Yves Tadié pour son « Marcel Proust » : non pas un récit linéaire qui commencerait à l’enfance et finirait à la mort, mais une suite subtile de thèmes indépendants, soigneusement choisis, des lignes de force.

    Bien sûr, la chronologie est respectée, mais non dite. Là sont l’intérêt de l’exercice et sa difficulté. Les thèmes doivent être à la fois porteurs d’informations, de toutes les informations, et, bien qu’isolés comme des tableaux dans une salle de musée, donner lieu à une organisation qui respecte le déroulement d’une vie. « Cul par-dessus tête », peut-être, mais un être en pied, complet, rendu à son intégrité, malgré la galipette.

    Un chapitre est donc une étude à lui tout seul, une sorte de dissertation, sur un personnage, un lieu, une qualité, un événement. Voyez plutôt : « Passeur », « Angélique », « Convulsions », « Vincennes », « Parents » ...

    Ainsi, le chapitre « Sans caractère » lui permet de faire un portrait profond de Diderot, et aussi d’exposer les idées du philosophe sur le caractère d’une personne, les catégories qu’il établit : les créateurs, qui doivent « être capables de parler toutes les langues particulières », les acteurs, qui doivent imiter celle du personnage... Et de commenter la question « Est-il bon, est-il méchant ? », noter les contradictions qui bousculent ces catégories.

    #Diderot