person:jeff sessions

  • Genocide https://eand.co/do-americans-understand-putting-kids-in-camps-meets-the-definition-of-genocide-

    _Jefferson Beauregard Sessions III dit Jeff Sessions, né le 24 décembre 1946 à Selma, est membre du Parti républicain, il est sénateur fédéral de l’Alabama entre 1997 et 2017 puis procureur général des États-Unis dans l’administration du président Donald Trump depuis 2017`-

  • #Immigration aux #Etats-Unis : Un juge en colère ordonne à un avion de faire demi-tour
    https://www.parismatch.com/Actu/International/Immigration-aux-Etats-Unis-Un-juge-en-colere-ordonne-a-un-avion-de-faire

    Le juge #Emmet_G._Sullivan en 2008.

    Un juge de Washington a ordonné jeudi qu’un avion renvoyant chez elles une mère et sa fille ayant demandé l’asile aux Etats-Unis rebrousse chemin, et a menacé le ministre américain de la Justice de le poursuivre pour outrage à magistrat, a indiqué une ONG. Les deux migrantes avaient porté plainte pour contester leur expulsion vers le Salvador, et une audience consacrée à leur requête s’est tenue jeudi, a expliqué l’#ACLU, la puissante organisation de défense des droits civiques, qui a déposé la plainte en leur nom. Selon l’ONG, le juge avait bloqué leur expulsion en attendant d’examiner l’affaire.

    Mais « alors que nous étions devant la cour, nous avons appris que le gouvernement avait expulsé une cliente et son jeune enfant à peine quelques heures auparavant, mettant leurs vies en danger », a affirmé l’ACLU dans une série de tweets. « Cela contredit l’engagement du gouvernement devant la cour selon lequel PERSONNE ne serait expulsé avant le lendemain au plus tôt ».

    « Le juge a ordonné au gouvernement de faire rebrousser chemin à l’avion et de ramener la mère demandeuse d’#asile et son enfant aux Etats-Unis », a-t-elle ajouté. Et « il a dit que si le problème n’était pas résolu, il envisagerait des poursuites pour outrage à magistrat -visant pour commencer le ministre de la #Justice » Jeff Sessions.

  • Et voilà que le Procureur général du shithole country, Jeff Sessions, cite l’épître aux Romains, reprenant cette rance idée selon laquelle le vote n’est qu’une procédure du jugement de Dieu :

    13. 1. Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures ; car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu. 2. C’est pourquoi celui qui s’oppose à l’autorité résiste à l’ordre que Dieu a établi, et ceux qui résistent attireront une condamnation sur eux-mêmes.…

    Je pense donc que la prochaine élection américaine se décidera aux tirs aux buts.

  • Les États-Unis séparent désormais les parents migrants de leurs enfants | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/162252/etats-unis-separent-parents-migrants-enfants

    Avant l’élection de Donald Trump, les familles de migrants et demandeurs d’asiles qui étaient interpellées à la frontière mexicaine étaient détenus ensemble dans des centres de rétention, en attente de jugement. Mais les directives du gouvernement ont changé : maintenant, les parents et enfants sont détenus séparément, parfois dans des villes différentes, et même dans le cas d’enfants très jeunes.

    Depuis plusieurs mois, des centaines de cas de séparations ont été rencensés par les associations de défense des droits civiques.

    « Ce qui se passe ici est sans précédent. Ici en Arizona, nous avons vu plus de 200 cas de parents séparés de leurs enfants. Certains de ces enfants sont très jeunes, nous voyons régulièrement des enfants de deux ans, et la semaine dernière, il y avait un enfant de 53 semaines sans ses parents », expliquait Laura St. John de l’organisation The Florence Project, sur MSNBC.

    L’association de défense des droits civiques ACLU a engagé une procédure légale contre cette pratique du gouvernement, qu’ils considèrent comme une violation de la Constitution des États-Unis.

    Sur Twitter, le journaliste Chris Hayes a partagé des extraits de la plainte dans lesquels sont décrits plusieurs cas de séparation, comme celui de Miriam, venue du Honduras, qui dit avoir été séparée de son bébé de dix-huit mois et ne pas l’avoir vu pendant plus d’un mois. En mars, un procès de l’ACLU avait permis de réunifier une mère congolaise demandeuse d’asile avec sa fille de sept ans. Elles avaient été séparées pendant quatre mois.

    La nouvelle approche, introduite par le ministère de la Justice, consiste à condamner les personnes qui ont traversé la frontière illégalement à des crimes, et non plus à des infractions civiles, comme c’était le cas auparavant. Les adultes sont donc placés en prison, et non en centre de rétention, alors que les enfants sont gérés par une autre entité administrative, qui détient habituellement les mineurs qui traversent seuls la frontière.

    Interviewé par MSNBC, un avocat de l’ACLU a dit que c’était « la pire chose » qu’il avait vue en 25 ans de travail sur les droits des immigrés.

    « Je parle à ces mères et elles décrivent leurs enfants qui hurlent "maman, maman, ne les laisse pas m’emmener". »

    Il y a quelques jours, le chef de cabinet de la Maison Blanche John Kelly a défendu la pratique en disant qu’il s’agissait d’une dissuasion efficace et que les enfants seraient « placés dans des foyers ou autres ».

    • New York (États-Unis), de notre correspondant.- « Les fédéraux ont perdu, oui, perdu, 1 475 enfants migrants. » L’éditorial de The Arizona Republic a révolté les réseaux sociaux. Des Américains se sont pris en photo avec cette question : « Où sont les enfants ? » (#wherearethechildren), devenue en quelques jours un mot-clé populaire. « L’inhumanité doit cesser », explique Joaquín Castro, représentant démocrate du Texas, qui appelle à une manifestation cette semaine à San Antonio.

      À l’origine de cette indignation, l’information rapportée par The Arizona Republic est, de fait, assez spectaculaire. Le 26 avril, Steven Wagner, un responsable du Département de la santé américain chargé de la gestion des réfugiés, a annoncé au cours d’une audition au Sénat que ses services, alors qu’ils tentaient de prendre contact avec 7 635 mineurs placés chez des proches ou dans des familles d’accueil, se sont révélés « incapables de localiser 1 475 » d’entre eux, soit 19 % de l’échantillon contacté.

      9 mai 2018. Cette famille vient de franchir la frontière entre le Mexique et les États-Unis près de McAllen, Texas. © Reuters 9 mai 2018. Cette famille vient de franchir la frontière entre le Mexique et les États-Unis près de McAllen, Texas. © Reuters

      Il s’agit de mineurs non accompagnés, la plupart originaires du Honduras, du Guatemala et du Salvador, des pays d’Amérique centrale ravagés par les violences. Placés quelques semaines en foyer après avoir tenté de traverser la frontière avec les États-Unis via le Mexique, ils sont ensuite confiés par les autorités à des proches, des parents ou des familles d’accueil en attendant l’examen de leur dossier par les services de l’immigration.

      Les 1 500 enfants manquant à l’appel ne sont pas forcément aux mains de trafiquants, exploités à vil prix ou livrés à eux-mêmes. « On ne sait pas combien d’entre eux n’ont pas été localisés parce que eux ou leurs proches, qui peuvent très bien être leurs parents, sont partis sans laisser d’adresse pour réduire les risques d’être renvoyés dans leur pays », explique la journaliste Dara Lind, spécialiste des questions migratoires sur Vox.com.

      Mais l’incertitude qui pèse sur leur sort a de quoi inquiéter : plusieurs médias, comme Associated Press et la chaîne PBS, ont révélé des cas de violences sexuelles, de travail forcé ou de mauvais traitement.

      « Vous êtes la plus mauvaise famille d’accueil du monde. Vous ne savez même pas où ils sont », a lancé à Steven Wagner la sénatrice Heidi Heitkamp. L’accusation de l’élue démocrate tape juste, sauf que sous l’administration Obama, qui avait dû faire face à une explosion du nombre de mineurs non accompagnés, le suivi était tout aussi défaillant.

      En 2014, les procédures de vérification des familles d’accueil avaient même été allégées pour faciliter les placements, livrant les enfants à des dangers accrus. En 2016, le Sénat avait préconisé des mesures de suivi renforcées, qui n’ont jamais été mises en place, faute de ressources et de volonté politique : le département de la santé considère en effet qu’une fois placés, les mineurs ne sont plus de sa responsabilité…

      Il y a un mois, l’« aveu » de Steven Wagner devant le Sénat n’aurait ainsi pas fait beaucoup de bruit. Mais tout a changé depuis que le président Trump, frustré de ne pas voir avancer son projet de mur avec le Mexique, en colère contre sa propre directrice du Département de la sécurité intérieure (DHS), a autorisé des mesures d’une extrême sévérité contre l’immigration irrégulière.

      Au nom de la « tolérance zéro », Jeff Sessions, “attorney general” (l’équivalent du ministre de la justice), un dur de dur connu pour sa hargne contre les clandestins, a annoncé le 7 mai la poursuite systématique des étrangers qui « traversent la frontière de façon illégale », une façon de décourager les candidats à l’immigration – au rythme de 40 000 personnes « appréhendées » chaque mois, on voit mal comment les procureurs vont suivre. Il a surtout déclaré que les enfants « clandestins » seront désormais « séparés » de leurs parents. De quoi susciter l’indignation générale. Au vu de la façon dont les mineurs non accompagnés sont traités dans les familles d’accueil, cette annonce sonne comme une provocation.

      « Cette horreur est insupportable, a twitté Walter Schaub, ancien directeur sous Obama et Trump du Bureau pour l’éthique gouvernementale, une agence fédérale anticorruption. Décider d’arrêter encore plus d’enfants alors même qu’on sait déjà que ce qui leur arrive est une violation immorale des droits humains. »

      « C’est de la torture », commente l’ACLU, une grande organisation de défense des libertés publiques, qui a engagé une action en justice collective contre le gouvernement. « La pire chose que j’ai vue en vingt-cinq ans, dit Lee Gelernt, l’avocat de l’ACLU, interrogé sur la chaîne MSNBC. Ces mères vous racontent leurs enfants qui crient “maman ! maman !”, “ne les laisse pas m’emmener !”, des enfants de cinq ans, de six ans. On va traumatiser ces enfants pour toujours. »

      « Cette pratique viole les droits des demandeurs d’asile inscrits dans la Constitution », ajoute Eunice Lee, codirectrice du centre de recherche sur le genre et les réfugiés Hastings College of the Law à San Francisco (Californie).

      Reuters Reuters

      Fin avril, le New York Times, citant des données officielles, a révélé que cette pratique est en réalité d’ores et déjà en place. Entre octobre et avril, écrit le quotidien, 700 enfants, dont 100 tout-petits de moins de quatre ans, ont été privés de leurs parents. Le département de la santé refuse de dire combien de ces familles restent aujourd’hui éclatées.

      Au vu des positions de l’administration Trump, qui cherche à lutter contre l’immigration mais aussi à décourager par tous les moyens l’exercice du droit d’asile, cette politique n’est guère surprenante. Elle avait été évoquée quelques semaines après l’investiture de Donald Trump par John Kelly, alors directeur de la sécurité nationale. Aujourd’hui chef de cabinet de Donald Trump, Kelly a affirmé à la radio publique NPR que non seulement la séparation des familles n’est « pas cruelle », mais qu’elle est aussi un « puissant moyen de dissuasion » contre l’immigration.

      Pendant sa campagne, et depuis son entrée à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de « stopper » l’immigration illégale. Il s’en est pris aux Mexicains « violeurs » et « criminels », aux « pays de merde », a taxé publiquement des immigrés d’« animaux ». Il a annoncé l’envoi de la garde nationale à la frontière et a attisé sa base en s’en prenant à une « caravane » de réfugiés d’Amérique centrale qui cherchaient à obtenir l’asile aux États-Unis.

      Depuis son arrivée à la Maison Blanche, son administration s’est employée à détricoter les dispositifs protégeant les jeunes migrants. Trump lui-même a estimé que les mineurs qui passent la frontière « ne sont pas tous innocents » et nourrissent la violence des gangs.

      « Les enfants seront pris en charge, placés dans des foyers ou autre », a promis John Kelly. En l’occurrence, le « ou autre » pourrait désigner des bases militaires. Selon le Washington Post, des enfants séparés de leurs familles pourraient être bientôt placés dans des centres de l’armée, au Texas ou dans l’Arkansas.

  • La Californie face au défi du cannabis récréatif

    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/12/31/la-californie-face-au-defi-du-cannabis-recreatif_5236230_3222.html

    Les ventes légales de marijuana devaient débuter le 1er janvier, après des ratés dans la mise en place du marché.

    Le marché, dans l’Etat le plus peuplé des Etats-Unis, s’annonce colossal. Les estimations décrivent des ventes annuelles de 7 milliards de dollars (5,8 milliards d’euros) en 2020, soit plus que le chiffre d’affaires de l’industrie laitière et autant que la récolte des amandes et des pistaches, les fleurons de l’agriculture locale.

    Depuis un an, l’administration Trump renvoie des signaux contradictoires. Le ministre de la justice, Jeff Sessions, répète régulièrement qu’il est opposé au marché libre et qu’il n’a pas perdu espoir de sévir. Jusqu’à présent, le Congrès a préféré fouetter d’autres chats, d’autant que la légalisation est une cause populaire chez les libertariens et que 64 % de la population américaine y est favorable, selon le sondage effectué par Gallup depuis 1969 (12 % à l’époque, 36 % en 2006). En 2017, la proportion de républicains soutenant la normalisation a dépassé 50 % pour la première fois.

  • La ruée vers l’herbe aux Etats-Unis

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/11/17/la-ruee-vers-l-herbe-aux-etats-unis_5216162_3234.html

    Avec la légalisation de la consommation de marijuana à des fins thérapeutiques dans vingt-neuf Etats, la production de cannabis est devenue une industrie florissante. Reportage dans la plus grande usine de marijuana, située au Massachusetts.

    C’est un entrepôt coincé entre l’autoroute et la forêt, dans la banlieue de Boston. Sur la façade bleue, aucune enseigne ni logo ne révèle ce qui se cache derrière les portes : l’une des plus grandes fermes de marijuana de la Nouvelle-Angleterre.

    Le parfum des fleurs, mélange de réglisse et d’herbe coupée, accueille les visiteurs dès l’entrée, et les escortera dans les moindres recoins de cette « usine ». Sur près de 3 000 mètres carrés, une succession de serres éclairées par de puissants projecteurs abrite une petite fortune : environ 1 million de dollars (849 304 euros) entre les plants et les fleurs déjà récoltées.

    Le propriétaire, Sage Naturals, a investi plus de 10 millions de dollars pour reconvertir cet ancien entrepôt. « Cela m’a pris beaucoup de temps de lever les fonds nécessaires », raconte Michaël Dundas, qui, jusqu’en 2012, exerçait comme avocat à San Francisco, conseillant des start-up dans la téléphonie mobile.

    La compagnie a planté ses premières graines à Milford à l’été 2016. Cette petite ville du Massachusetts est l’emblème du « green rush » – la ruée vers l’herbe – qui conquiert peu à peu l’Amérique. Dans cet Etat, la consommation de marijuana à des fins thérapeutiques a été légalisée en 2012. Toujours illégale au regard de la loi fédérale, la consommation de marijuana a été ainsi autorisée dans vingt-neuf Etats du pays, le premier à avoir statué étant la Californie, en 1996.

    « Flower rooms »

    Devenu une véritable industrie, le cannabis a ses entrepreneurs, ses investisseurs, et même son salon, le MJBiz, organisé du 14 au 17 novembre à Las Vegas (Nevada). Ces pionniers du green business convoitent le marché nord-américain estimé à près de 7 milliards de dollars en 2016, et plus de 22 milliards à l’horizon 2021 selon ArcView, un cabinet de conseil.

    Dans l’une des « flower rooms », la récolte bat son plein. Posés sur des grilles à 40 cm du sol, des milliers des pots s’alignent en rangs serrés. Au plafond, des rangées de spots miment l’alternance du jour et de la nuit tandis qu’un système de climatisation sophistiqué régule la température et l’humidité.

    Casquette sur la tête et lunettes sur le nez, deux salariés coupent les branches avant de les suspendre à un cintre. Un plant donne entre 500 grammes et 1 kg de fleurs, et dans cet environnement parfaitement contrôlé, il est possible de réaliser plusieurs récoltes par an. « Nous cultivons entre 4 000 et 5 000 plants et produisons entre 400 et 500 livres de cannabis par mois [soit 180 à 220 kg] », indique Marc Vlachos, le responsable des cultures, recruté par Sage fin 2014 pour préparer les demandes d’autorisation.

    Chaque plant porte une étiquette avec un code-barres permettant une traçabilité tout au long de la chaîne, et le nom de la variété : Chocolope, Tangie, Grandaddy Purple ou encore Kushberry. Sage Naturals cultive une soixantaine de variétés de cannabis. Leur teneur en principes actifs – le THC et le CBD – diffère, et leurs propriétés supposées sont mises en avant pour séduire les patients. Les plants issus de croisements « maison » sont des secrets bien gardés. Une petite équipe de jardiniers veille sur la pépinière où les jeunes pousses grandissent, avant d’être replantées et placées dans les « flower rooms ».

    Soulager l’anxiété

    Une fois récoltés, les plants sont méticuleusement effeuillés et les fleurs mises à sécher. Dans les salles et les couloirs immaculés, des piles de seaux rouges et bleus abritent la précieuse récolte. Les grappes de bourgeons sont d’abord soigneusement détaillées. « Je travaille ici à mi-temps et le reste de la journée dans un salon de coiffure de la région. Quel que soit le lieu, je coupe ! », plaisante Karen Selznik, une employée de Sage Naturals.

    Son voisin, lui, est arrivé il y a un mois du Colorado, un des Etats pionniers dans le business de la marijuana, comme la Californie. « Cela fait dix ans que je travaille dans cette industrie, j’ai déménagé pour suivre son développement ici », explique Tommy Burgett, ses bras tatoués posés sur un bac de fleurs. De nombreux passionnés sont venus comme lui travailler à Milford, ou dans les deux dispensaires que Sage Naturals a ouverts près de Boston.

    Le premier a été inauguré en mars 2017 à Cambridge, à quelques minutes de la prestigieuse université Harvard. Situé en sous-sol, on y accède par un escalier discret, après avoir montré sa carte de patient. Sésame pour acheter de la marijuana, elle est délivrée par des médecins après une consultation médicale. Un peu plus de 41 000 patients ont ainsi été certifiés.

    Jason Sparrow, est l’un d’eux : ancien militaire, il a été grièvement blessé à la jambe gauche « Je viens de subir ma troisième opération. Le cannabis m’aide à supporter la douleur et m’a permis de réduire ma consommation de médicaments à base d’opiacés », explique-t-il. Vétéran de la guerre du Golfe, il a commencé à fumer du cannabis à son retour pour soulager l’anxiété liée à ce qu’il avait vécu pendant cette période. « Je devais m’approvisionner auprès des dealers dans la rue, mais je n’avais aucune idée de ce que j’achetais », ajoute Jason Sparrow qui estime dépenser 300 dollars par mois en marijuana.

    « Même atmosphère qu’à Amsterdam »

    Une centaine de patients viennent chaque jour s’approvisionner dans le dispensaire de Sage Naturals. Un menu leur est proposé avec différentes variétés de fleurs, mais aussi des huiles, des joints prêts à l’emploi, ou encore des brownies, tous fabriqués et emballés à Milford.

    « C’est très professionnel, on retrouve la même atmosphère qu’à Amsterdam », se félicite Lucas, qui préfère ne pas donner son nom de famille afin d’éviter des ennuis avec son employeur. Venu ici pour la première fois sur les conseils d’un ami, il consomme de la marijuana pour soigner une douleur au genou.

    Une autre cliente, Kristyna Gignac, fume pour diminuer son anxiété. « Ici, c’est un peu plus cher que dans la rue, mais les variétés sont meilleures. J’ai dépensé 400 dollars en une semaine car je voulais tout essayer ! », raconte-t-elle. Selon ArcView, les patients du Massachusetts devraient consacrer cette année 100 millions de dollars à leurs achats de marijuana et plus de 1 milliard de dollars dès 2020.

    Dans son cabinet situé dans un quartier chic de Boston, le docteur Robert Dye voit défiler toute sorte de patients, « de 20 à 90 ans ». « Ceux qui souffrent d’un cancer me sont adressés par les hôpitaux. Dans ces établissements, les médecins ne sont pas autorisés à délivrer des certificats car ils reçoivent des fonds fédéraux », souligne ce médecin old school, une gravure de chasse et son diplôme d’Harvard accrochés au-dessus de la tête.

    Bonne affaire pour les finances de l’Etat

    Depuis qu’il est autorisé à prescrire du cannabis, les patients se bousculent dans son cabinet. Une consultation supplémentaire a même été ajoutée le samedi. « Nous avons des publicités sur deux sites Internet spécialisés et nous venons juste de publier une annonce dans un journal local en espagnol », se félicite Jeannette Upil, son assistante. Un peu plus de 200 médecins ont été accrédités dans l’Etat.

    La marijuana est aussi une bonne affaire pour les finances du Massachusetts. Ce « green business » lui a déjà rapporté 7 millions de dollars en taxes et droits d’entrée, et la cagnotte ainsi constituée devrait atteindre 13 millions de dollars fin 2017. La légalisation de la marijuana à usage récréatif, votée en 2016, devrait doper ces revenus.

    Dans le Nevada, où c’est le cas depuis juillet, le gouvernement a empoché près de 3,7 millions de dollars en un seul mois et table sur un revenu annuel de 120 millions. En Californie, où la vente de la marijuana sera autorisée à partir du 1er janvier 2018, le gouvernement compte percevoir jusqu’à 1 milliard par an.

    Le Massachusetts pourrait ainsi empocher un peu plus de 180 millions de dollars, calcule Jeffrey Miron, professeur d’économie à l’université Harvard et auteur d’une étude publiée en 2010 sur l’impact budgétaire de la légalisation des drogues aux Etats-Unis. Selon ses estimations actualisées pour 2015, les Etats et le gouvernement fédéral pourraient collecter 21 milliards de dollars de taxes en légalisant la marijuana et économiser 17 milliards de dépenses liées à la prohibition.

    Le bénéfice pourrait être encore plus grand

    Outre la Californie, les grands gagnants seraient le Texas (avec une cagnotte évaluée à 738 millions de dollars), la Floride (545 millions) et l’Etat de New York (531 millions). « La marijuana peut être taxée jusqu’à 20 %-30 %. Au-delà, une partie des transactions bascule vers le marché noir », souligne l’universitaire.

    Selon lui, le bénéfice pourrait être encore plus grand si le commerce de la marijuana était purement et simplement dérégulé. « Toutes ces règles et autorisations sont inutiles. Personne ne se prononce sur le nombre de Starbucks dans la ville de Boston », plaide Jeffrey Miron, selon qui les dispensaires devraient être logés à la même enseigne que les autres commerces.

    De quoi faire s’étrangler Jeff Sessions, le ministre américain de la justice, qui déclarait en septembre : « Je n’ai jamais pensé qu’il était opportun de légaliser la marijuana. Il ne me paraît pas évident que le pays se porterait mieux, si on pouvait en acheter à tous les coins de rue. »

  • Trump lance une campagne anti-fuites, par Jesselyn Radack

    https://www.les-crises.fr/trump-lance-une-campagne-anti-fuites-par-jesselyn-radack

    Le programme Insider Threat n’est pas une création de l’ère Trump. Lors d’un témoignage secret devant le Congrès en 2012, le responsable de la Direction du renseignement national, Robert Litt, a présenté le programme original Insider Threat comme le point culminant des efforts administratifs visant à « sanctionner et dissuader » les fuites. Dans le passé, la formation du programme Insider Threat incluait à dessein des images de type « WANTED » de lanceurs d’alerte aux côtés d’espions réels et de meurtriers de masse.


    Affiche du gouvernement des États-Unis qui utilise des photos de lanceurs d’alerte au milieu de meurtriers et d’espions.

    Une partie de la formation « Divulgation non autorisée » comprend le fait de regarder un extrait de Fox News sur la répression des fuites et la déclaration du procureur général Jeff Sessions annonçant une augmentation des enquêtes sur les fuites criminelles. Un guide des étudiants de la formation Insider Threat Awareness comprend la demande ‘McCarthyesque’ que les employés se dénoncent les uns les autres pour « comportement général suspect », y compris « loyauté nationale douteuse » tels que « faire preuve de loyauté douteuse envers le gouvernement ou la société américaine » ou « commentaires Anti-U.S. ». Peu importe que le seul serment que les employés du gouvernement prennent soit à la Constitution américaine, pas à n’importe quel fonctionnaire du gouvernement ou le gouvernement américain lui-même et certainement pas à une entreprise privée.

    Les nombreuses formations au secret sont faites avec des affiches promotionnelles avec des slogans aux rimes simplettes dignes des défenseurs du Premier amendement et des professionnels du marketing, comme « Il n’y a pas de suppression lorsque vous tweetez » ou « Les tweets coulent les flottes ». L’affiche avec le slogan « Chaque fuite nous rend faibles » s’accompagne d’une info-graphique du drapeau américain en train de s’effacer. Ensuite, il y a l’affiche la plus anti-presse, un faux site de journaux avec le slogan « Pensez avant de cliquer », avec en rouge, en style Trump, tout en capitales « C’EST UN CRIME ». Le message est si lourd qu’il serait drôle si les conséquences n’étaient pas la liberté de parole et la liberté de la presse.

    « Lanceurs d’alerte coupables ou héros ? »
    https://www.youtube.com/watch?v=_62qa0OY7a8

  • Trump réunit son équipe pour... un concert de louanges | Insolite
    http://www.lapresse.ca/actualites/insolite/201706/12/01-5106780-trump-reunit-son-equipe-pour-un-concert-de-louanges.php

    Le président républicain, dont certains responsables n’ont été confirmés que récemment à leur poste par le Congrès, s’est félicité des « fantastiques résultats » obtenus depuis son arrivée au pouvoir le 20 janvier.

    Mais plutôt que l’analyse présidentielle, ce sont les réactions lors du tour de table qui ont surpris, tant les premiers mois de la présidence Trump ont été, de l’avis général, chaotiques.

    « Au nom de toute l’équipe qui est autour de vous, monsieur le Président, nous voulons vous remercier pour la véritable aubaine qui nous est offerte d’être au service de votre projet et du peuple américain », a lancé Reince Priebus, secrétaire général de la Maison-Blanche, dont l’avenir fait l’objet d’intenses spéculations.

    Le procureur général des États-Unis Jeff Sessions, qui doit s’expliquer mardi devant le Sénat sur ses rencontres avec l’ambassadeur russe aux États-Unis, a lui souligné que les forces de l’ordre à travers le pays étaient « enthousiasmées » par les idées mises en avant par Donald Trump.

    #Kim_Jong_Trump

  • La ligne dure du trumpisme à l’épreuve de l’exercice du pouvoir

    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/02/11/la-ligne-dure-du-trumpisme-a-l-epreuve-de-l-exercice-du-pouvoir_5078080_3222

    Trois hommes, longtemps marginalisés par un « système » qu’ils exècrent, sont à la manœuvre auprès de Donald Trump. Les décisions du président portent leur marque.

    Ils sont unis autant par l’idéologie que par l’envie de régler des comptes avec un système politique qui les a longtemps cantonnés à sa marge, alors qu’ils en occupent désormais le centre. Stephen Bannon, Stephen Miller et Jeff Sessions ont été les artisans de la victoire de Donald Trump. Ils sont désormais attelés à la traduire dans les faits, notamment par un tapis de bombes de décrets présidentiels.
    Les débuts mouvementés de la nouvelle administration porte leur marque, notamment le décret anti-immigration dont la suspension a été confirmée par une cour d’appel de Californie, jeudi 9 février, une décision qui constitue son premier gros revers.

    Il y a un an, Jeff Sessions n’était encore qu’un sénateur méconnu du Parti républicain, élu et réélu pendant vingt ans dans le bastion sudiste de l’Alabama. Sa confirmation, le 8 février, à une fonction régalienne, celle d’attorney général des Etats-Unis (ministre de la justice), a effacé son échec de 1986, lorsque le Sénat s’était opposé à la nomination de ce juriste à une cour d’appel pour des propos prêtant le flanc à des accusations de racisme.

    Miller, un franc-tireur

    La procédure de confirmation, qui s’est déroulée dans un climat tendu, a ravivé ce souvenir, mais ce sont les positions de M. Sessions sur l’immigration, illégale comme légale, qui se retrouvent dans une bonne partie des décisions de M. Trump.

    Les deux hommes s’étaient rencontrés pour la première fois en 2005, lorsque le sénateur avait invité le magnat de l’immobilier à témoigner au Sénat contre le coût jugé exorbitant de la rénovation du siège des Nations unies, à New York.
    En 2014, le sénateur de l’Alabama avait aussi ferraillé contre un projet de réforme de l’immigration élaboré par des sénateurs démocrates et républicains, mais finalement bloqué par la Chambre des représentants. Il avait pu compter alors sur l’activisme de son responsable de la communication, Stephen Miller, pas encore trentenaire.

    Ce dernier, issu d’une famille de démocrates de Californie aujourd’hui convertis au conservatisme, a très tôt donné libre cours à son tempérament de franc-tireur.

    Il occupe désormais les fonctions de conseiller politique du président à la Maison Blanche. Et il est aussi sa « plume ».
    En bon disciple du polémiste David Horowitz – considéré aujourd’hui comme islamophobe par le Southern Poverty Law Center, spécialisé dans le suivi des groupes radicaux –, il est entré en guerre dès ses plus jeunes années contre ce qu’il considère être la chape de plomb culturelle pesant sur les Etats-Unis. C’est d’ailleurs par le biais de M. Horowitz que Stephen Miller avait pu rencontrer Jeff Sessions au Congrès et devenir l’un de ses assistants.

    Consécration du « grand manipulateur »

    Auprès du sénateur, il a pu mesurer l’effet de levier que procurait un soutien médiatique. Jeff Sessions a en effet disposé de celui, inconditionnel, du site BreitBart News, dirigé depuis 2012 par Stephen Bannon.

    Ce dernier est la figure désormais la plus connue de cet axe en place au cœur de la nouvelle administration américaine et notamment à la Maison Blanche, où il occupe les fonctions de conseiller stratégique.
    Une couverture du magazine Time, accompagnée du titre « Le grand manipulateur », a consacré sa prépondérance début février, sanctifiée par l’officialisation de sa présence aux réunions stratégiques du Conseil de sécurité nationale, une première pour un non-expert.
    Cette promotion, pour un homme passé par la Navy et Goldman Sachs mais dépourvu d’expérience dans les affaires publiques, a été critiquée par l’ancien chef d’état-major Mike Mullen dans une tribune publiée par le Washington Post.

    Autre preuve de sa consécration, Stephen Bannon a fait l’objet d’une question sur son image dans le dernier sondage de la Quinnipiac University, aux côtés du président, du vice-président Mike Pence et des responsables du Sénat, le républicain Mitch McConnell et le démocrate, Chuck Schumer.

    Parmi la multitude de décrets signés par M. Trump depuis le 20 janvier, une partie relève certes du programme républicain classique. Il s’agit des mesures en faveur de la dérégulation, en particulier celle de Wall Street, de la relance de projet d’oléoducs demandée avec insistance par le lobby pétrolier, ou encore de la suppression de la réforme de la couverture sociale créée par l’administration précédente, du fait du rôle central que cette dernière réserve au gouvernement fédéral.

    Nationalisme économique

    Une autre partie relève en revanche des convictions du trio, partagées par M. Trump. Lors du débat organisé au Congrès en 2015 pour accorder au président Barack Obama des pouvoirs accrus en matière de négociation de traités commerciaux, Jeff Sessions avait été l’un des rares élus républicains à faire part de son opposition à des accords qui, selon lui, empiètent sur la souveraineté américaine.
    Le sénateur de l’Alabama avait considéré que les projets de traités alors en vue avec des pays riverains du Pacifique et avec l’Union européenne lui évoquaient la mise en place d’un espace supranational. Il avait d’ailleurs fait la comparaison avec les débuts de la construction européenne, évidemment pour le déplorer.

    Cette défiance est partagée par Stephen Bannon qui développe par ailleurs la vision d’une entité occidentale menacée par l’éloignement des valeurs judéo-chrétiennes, et par la sécularisation de la société.
    A peine arrivé à la Maison Blanche, M. Trump a fait la preuve de la vigueur de son protectionnisme – que M. Bannon assimile à un nationalisme économique –, en retirant les Etats-Unis du projet de libre-échange dans le Pacifique.

    Le décret anti-immigration qui prévoit un gel des entrées en provenance de sept pays à majorité musulmane d’Afrique et du Moyen-Orient porte aussi la signature des trois hommes, en plus de celle du président. Selon la presse américaine, MM. Bannon et Miller, auraient été décisifs pour que le texte soit rédigé sans consulter les agences concernées.

    Rupture

    Le décret concernant la lutte contre l’immigration illégale en provenance de la frontière Sud des Etats-Unis est frappé du même sceau, tout comme les attaques contre un système de visas (H-1B) considéré comme un facteur de sous-traitance favorable aux sociétés étrangères.

    M. Trump a cependant résisté jusqu’à présent à l’exhortation de M. Sessions de remettre en cause un décret de M. Obama protégeant les sans-papiers arrivés aux Etats-Unis alors qu’ils étaient mineurs. De même, le président n’a pas nommé comme juge à la Cour suprême le protégé de l’ancien sénateur de l’Alabama, William Pryor, un choix jugé trop provocateur compte tenu des prises de position radicales de ce dernier.

    Un dernier texte est inspiré de la campagne : celui qui vise à séparer plus strictement les activités politiques de celles de conseil et de lobbying. M. Trump a aussi été élu sur la promesse d’« assécher le marigot » que représente selon lui Washington, où les élus font souvent le va-et-vient entre le Congrès et les groupes d’intérêts.
    MM. Miller et Bannon ont activement milité par le passé contre des figures républicaines jugées trop liées à ces milieux, qu’il s’agisse de l’ancien responsable de la majorité à la Chambre des représentants, Eric Cantor, ou du speaker (président) de la même assemblée, Paul Ryan.

    Car la rupture avec une partie des idées classiques du Parti républicain ne vise pas des aspects secondaires de son programme. Le conseiller stratégique de M. Trump ne cache pas son ambition, partagée par MM. Miller et Sessions, de transformer en formation populiste un « Grand Old Party » (GOP) jugé sous la coupe d’un « globalisme sans âme », selon l’expression du nouvel attorney général des Etats-Unis. Une formule que MM. Miller et Bannon ont également faite leur.

  • Cannabusiness, la menace Trump

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/01/28/cannabusiness-la-menace-trump_5070505_3234.html

    Avec une croissance de 30 % en 2016, le secteur de la marijuana attire les convoitises. Mais l’élection de Donald Trump, dont les intentions ne sont pas claires, a fait l’effet d’une douche froide pour les « ganjapreneurs ».

    Quoi de plus banal, dans la baie de San Francisco, qu’un accélérateur de start-up ? Gateway Incubator, installé près de la place Jack London à Oakland (Californie), a tous les attributs des jeunes entreprises technologiques : architecture déstructurée, mobilier de hangar, et, en cette soirée de fin janvier, séance de networking autour d’un verre de vin ou d’un soda basses calories.

    Gateway n’est pourtant pas une compagnie tout à fait ordinaire. L’incubateur est spécialisé dans le « cannabusiness », le commerce de la marijuana, désormais légal en Californie, comme dans huit autres Etats. Premier du genre dans le Golden State, il offre 30 000 dollars (28 068 euros) et un espace bureau à une dizaine de start-up en échange de 6 % de leur capital. Lancé fin 2015, il est financé par Marijuana Investment Corporation, une holding de Los Angeles.

    Diversité des acteurs

    Entrepreneurs, lobbystes, agents immobiliers… L’assemblée reflète la diversité des acteurs du nouveau secteur économique qu’est, aux Etats-Unis, la culture et la distribution de la marijuana.
    Fini l’époque des « stoners » (les fumeurs). Les participants ont tous l’air de sortir d’un conseil d’administration. Sur les conseils des cabinets de marketing, plus personne n’emploie les termes « pot » ou « ganja », trop connotés « hippie ».

    On ne parle que de « cannabis ». Et de chiffre d’affaires : 6,7 milliards de dollars de ventes en 2016 sur l’Amérique du Nord, selon le cabinet ArcView market research, qui publie, début février, la cinquième édition de son rapport annuel sur l’économie du cannabis. Une croissance record de 30 %, soit plus que celle du high-tech dans les années 1990, à l’époque de la folie dot.com (22 %).

    La Californie n’a encore finalisé ni la réglementation ni le montant des taxes pour la vente libre fixée au 1er janvier 2018.
    Parmi les présents à la réunion de Gateway, le médecin Perry Solomon. Il a abandonné son activité d’anesthésiste hospitalier pour fonder, en 2015, HelloMD, une plate-forme où une trentaine de praticiens assurent des consultations en ligne : les patients n’ont pas besoin de se déplacer. En 2016, le site a émis 65 000 autorisations de délivrer de la marijuana.

    A ses côtés, Jeremy Turner, 38 ans. Jusqu’ici, il investissait dans les matières premières et dans les déchets. Depuis la légalisation, il a décidé de tenter la marijuana, malgré le risque : à moins d’un an de la date fixée pour le début de la vente libre, le 1er janvier 2018, la Californie n’a encore finalisé ni la réglementation ni le montant des taxes. « C’est un investissement attirant, explique-t-il. Les gens ne voient plus ça comme une blague ou un crime mais comme quelque chose de cool. »

    Wall Street a entrouvert la porte

    La marijuana est devenue « mainstream » aux Etats-Unis. Ce sont maintenant vingt-huit Etats et le district de Columbia, le siège de la capitale fédérale, qui tolèrent l’usage du cannabis à des fins médicales ou récréatives.

    Légalement, la marijuana continue à être inscrite au tableau 1 des substances contrôlées, et donc interdite au regard de la législation fédérale. Mais un Américain sur cinq vit désormais dans un Etat qui a mis fin à la prohibition.

    Si le secteur bancaire continue à bouder les « ganjapreneurs », ce qui les oblige à louvoyer entre les établissements locaux de crédit, Wall Street a entrouvert la porte. Plusieurs sociétés sont cotées en Bourse, comme MassRoots, le Facebook de la marijuana (qui a néanmoins été rejeté par le Nasdaq). Il ne s’agit cependant pas d’entreprises qui « touchent à la plante » – l’expression consacrée pour faire la différence entre activités toujours illégales et les autres – mais d’entités périphériques : consulting, sécurité, biotechnologie.
    Les consommateurs réclament des « edibles » (« mangeables »), où l’agent psychoactif (le THC) est ingéré et non inhalé.
    « L’industrie est entrée dans une seconde phase, indique Benjamin Bradley, directeur pour la Californie du groupement professionnel Cannabis Industry Association. Des gens qui ont réussi ailleurs s’y intéressent. »

    Plus fort que la NFL

    Et la diversification est prometteuse. Les consommateurs d’aujourd’hui fument peu mais réclament des « edibles » (« mangeables »), où l’agent psychoactif (le THC) est ingéré et non inhalé. Cookies, boissons, produits de beauté : l’éventail des produits dérivés est sans limite.
    Les bobos californiens qui se piquaient de cultiver quelques pieds de vigne dans la Sonoma Valley se lancent dans les élixirs au cannabis. A San Francisco, la chef de cuisine Coreen Carroll a lancé des brunchs du dimanche pour « cannaisseurs » : hors-d’œuvre parfumés puis quarante-cinq minutes de yoga (150 dollars). Les célébrités ont commencé à s’engouffrer dans la brèche : le comédien Ashton Kutcher, le rappeur Snoop Dogg, l’actrice Whoopi Goldberg ou le chanteur Willie Nelson, qui produit sa « réserve ».


    Cookies à la marijuana présentés lors du Sommet du cannabis à Oakland en Californie, en juin 2016.

    Selon le cabinet ArcView, le chiffre d’affaires de la marijuana pour les Etats-Unis et le Canada pourrait atteindre 20 milliards de dollars avant 2021, soit plus que celui la National Football League (NFL), l’organisation du football américain (12 milliards de dollars en 2015).
    Selon les experts, le marché devrait aller vers la montée en gamme. Les cours sont en baisse, du fait de la légalisation ; les entrepreneurs doivent se singulariser. Soit par la qualité des produits – l’aspect de « terroir » est déjà cultivé par les producteurs de la région de Mendocino, le « triangle d’émeraude » du nord de la Californie – soit en s’associant à des grands noms, comme celui de Bob Marley, dont la famille a lancé la gamme Marley Natural.

    Un conservateur hostile à la légalisation bientôt procureur
    A court terme, les perspectives sont moins roses. L’élection de Donald Trump et, surtout, la nomination de Jeff Sessions pour le poste d’attorney général (ministre de la justice), ont fait l’effet d’une douche froide.

    Tout prometteur qu’il soit, « le secteur entier repose sur un seul mémorandum adopté par l’administration précédente », souligne Aaron Smith, le directeur de la National Cannabis Industry Association (NCIA). Ce texte, dit « Cole memo », du nom de James Cole, le numéro deux du département de la justice sous Barack Obama, a précisé en 2013 l’attitude de l’administration démocrate : pas de zèle dans les poursuites fédérales contre les Etats ayant légalisé la marijuana sauf si la drogue tombe dans les mains de mineurs, de criminels ou dérive vers les Etats où la prohibition continue de s’appliquer.

    Ce « mémo » pourrait être mis en miettes, dès son arrivée à la justice, par Jeff Sessions, un conservateur de l’Alabama, connu pour son hostilité à la légalisation. Pendant ses auditions de confirmation devant le Sénat, il est resté vague, ce qui n’a qu’à moitié rassuré les « ganjapreneurs ». « Les investissements ont ralenti, explique Benjamin Bradley, le directeur de la California Cannabis Industry Association. Les gens sont en attente. »

    Les « ganjapreneurs » ne veulent pas croire à un retour en arrière : « 60 % des membres du Congrès sont issus d’Etats à marijuana médicale », souligne Aaron Smith, qui prépare une campagne de communication sur les dizaines de milliers d’emplois créés par le cannabusiness.
    Et le libertarien Peter Thiel est de leur côté. Membre du conseil d’administration de Facebook et conseiller de Donald Trump, le désormais célèbre capital-risqueur a des parts dans Privateer, le fonds d’investissement associé aux héritiers de Bob Marley.

  • Pour Donald Trump, la torture, « ça marche »

    http://www.lemonde.fr/donald-trump/article/2017/01/28/pour-donald-trump-la-torture-ca-marche_5070580_4853715.html

    Pendant la présidentielle, le milliardaire s’était déjà singularisé en plaidant pour le retour aux méthodes d’interrogatoire pratiquées sous les mandats de George W. Bush.

    La loi a beau l’interdire, son secrétaire à la défense, l’ancien général James Mattis, douter de son efficacité, le président Donald Trump n’en démord pas : la torture, « ça marche ». Cette conviction, le milliardaire l’a rappelée à l’occasion de son premier entretien de président accordé à la chaîne ABC, mercredi 25 janvier. « Vous savez, j’ai parlé à d’autres personnes du renseignement, et ils croient beaucoup par exemple au simulacre de noyade [waterboarding], parce qu’ils disent que ça marche, ça marche », a répété le président.

    Pendant la campagne présidentielle, M. Trump s’était déjà singularisé en plaidant pour le retour aux méthodes d’interrogatoire assimilées à de la torture pratiquées pendant les mandats du président républicain George W. Bush. Il avait même assuré être prêt à défendre des méthodes « bien pires » que le simulacre de noyade. D’une part parce que, selon lui, elles permettaient d’obtenir des renseignements, d’autre part parce que même si « ça ne marche pas », les personnes qui y sont soumises « le méritent ». Sur ABC, il a justifié sa surenchère en disant vouloir « combattre le feu par le feu ».

    Le livret militaire pourrait être réexaminé

    M. Trump avait avoué sa surprise lorsque, au cours de son premier entretien avec James Mattis, ce dernier lui avait assuré être capable d’obtenir de meilleurs résultats avec « un paquet de cigarettes et des bières ». Depuis, il a toujours assuré qu’il s’en remettrait à l’avis de l’ancien général de s’en tenir au livret militaire, qui proscrit la torture. Au lendemain de l’entretien avec ABC, le président républicain de la commission des forces armées du Sénat à l’origine du vote d’un amendement interdisant ces pratiques, John McCain (Arizona), torturé pendant sa captivité lors de la guerre au ­Vietnam, a rappelé que la loi l’interdisait.

    Toutes les personnes nommées par M. Trump ne partagent pas ce point de vue. Dans une réponse à une question écrite posée par la sénatrice démocrate Diane Feinstein (Californie) pendant le processus de confirmation par le Sénat, l’actuel directeur de la CIA, Mike Pompeo, a estimé qu’il serait ouvert à un réexamen du livret militaire s’il se révèle être « un obstacle pour collecter des informations vitales pour la sécurité ». Au cours de son audition publique, il avait pourtant exclu un retour en arrière. Le conseiller à la sécurité, l’ex-général Michael Flynn, s’est montré équivoque. Quant au futur attorney général des Etats-Unis, l’ancien sénateur d’Alabama Jeff Sessions, il avait voté contre l’amendement de M. McCain.

  • États-Unis : « Disrupt J20 », J-7 – des antifascistes perturbent l’audition du raciste Jeff Sessions
    http://lahorde.samizdat.net/2017/01/13/etats-unis-disrupt-j20-j-7-des-antifascistes-perturbent-laudition-

    Dans le cadre de la préparation de l’investiture de Trump et en solidarité avec les militant-es antifascistes et antiracistes américain-es qui s’y préparent aussi, la Horde vous propose chaque jour un éclairage différent sur ce qui se prépare outre Atlantique. L’audition de Jefferson Sessions mardi 10 janvier au Capitole a été perturbée par des militants antifascistes et antiracistes, certains déguisés [&hellip

    #Non_classé

  • Les hommes du président Trump.

    L’homme qui sera à « un battement de cœur de la présidence » représente le lien qui n’a pas été rompu avec le Parti républicain. Mike Pence, 57 ans, incarne l’élu conservateur traditionnel, marié à la même femme depuis 32 ans (quand Trump en a eu trois), élu au Congrès pendant 12 ans, gouverneur de l’Indiana depuis 2009, chrétien fervent et l’un des piliers du Parti républicain. Mike Pence est opposé à l’avortement, au contrôle des armes, au mariage gay, il a voté contre la réforme de la santé d’Obama et se classe également parmi les climatosceptiques : « la lutte contre le changement climatique menée par Obama et Clinton détruit des emplois aux Etats-Unis ». Les conseillers de Trump ont poussé pour qu’il soit choisi comme colistier afin de servir de pont avec les élus républicains dont beaucoup avaient déclaré que Trump n’était pas qualifié pour être président. Un lien qui pourrait lui permettre de conserver une influence au sein de la future administration même si le nouveau président aime à répéter qu’il prend ses décisions seul. Durant la campagne, Mike Pence avait su aussi parler aux électeurs du Midwest, dont l’Indiana fait partie, et qui ont massivement voté Trump.

    Ex-étoile montante du Parti républicain, âgé de 54 ans, le populaire et médiatique gouverneur du New Jersey a échoué dans sa candidature à la primaire républicaine avant de rallier Donald Trump en février. Décrit comme modéré, il n’en reste pas moins fidèle aux principes de son parti : opposé au contrôle des armes, à l’avortement et au mariage gay. Son avenir est assombri par l’affaire du « Bridgegate » dans laquelle Chris Christie est accusé d’avoir fermé deux voies sur le pont George Washington pour se venger d’un maire qui ne l’avait pas soutenu pour sa réélection au poste de gouverneur : les embouteillages avaient bloqué la ville. Plusieurs des assistants de Chris Christie sont sous le coup d’une enquête qui pourrait s’étendre jusqu’à lui. Un temps pressenti comme colistier pour la vice-présidence, il a reconnu que ce scandale lui avait peut-être coûté la place. « Il aurait voulu être à la place de Donald Trump. S’il ne s’’était pas lancé dans la course à la présidentielle, Chris Christie aurait été le candidat brut au parler franc de cette élection », explique Dan Cassino, « mais Trump a été meilleur que lui à ce jeu-là. Si les investigations ne le rattrapent pas, il pourrait être le prochain attorney general (ministre de la Justice) », ajoute Dan Cassino.

    « Rudy » Giuliani, 72 ans, est connu pour avoir été le maire de New York au moment des attentats du 11 septembre mais il incarne aussi la politique de « tolérance zéro » mené contre la délinquance et la criminalité dans les années 90. « Durant la campagne, il a été le plus virulent des opposants à Hillary Clinton », analyse Dan Cassino, « et l’un des soutiens indéfectibles de Trump : il l’a défendu contre les accusations de racisme, d’agressions sexuelles ou de fraude fiscale ». Accusé d’avoir joué de ses relations au FBI pour relancer l’enquête sur les emails d’Hillary Clinton à quelques jours du vote, il a finalement nié avoir été en contact avec des agents fédéraux dans cette affaire. Rudolph Giuliani pourrait devenir le prochain ministre de la Justice (attorney general),"mais il est pressenti aussi pour être à la tête du département de la sécurité intérieure", affirme Dan Cassino (department of homeland security, équivalent lointain du ministère de l’Intérieur français).

    L’ancien speaker de la Chambre des représentants avait incarné l’opposition féroce des Républicains aux Démocrates du temps de la présidence de Bill Clinton. Il avait poussé l’obstruction au vote du budget jusqu’à obliger le pouvoir fédéral à fermer ("shutdown") pendant 27 jours entre 1995 et 1996 ; certains fonctionnaires avaient dû faire une croix sur leur salaire durant cette période. Newt Gingrich, 73 ans, est évoqué comme potentiel secrétaire d’Etat. Élu à la Chambre de 1979 à 1999, il connaît le tout -Washington, mais a aussi une personnalité volcanique, comme Donald Trump. Au moment du « shutdown », le New York Daily News s’était moqué de lui dans une première page restée célèbre : « Cry Baby » où Newt Gingrich est dessiné en bébé capricieux. Le journal l’accusait d’avoir bloqué le gouvernement car il avait été vexé que Bill Clinton l’ait fait asseoir à l’arrière d’Air Force One et non à l’avant pour se rendre aux obsèques de Yitzhak Rabin.

    Kellyanne Conway est la première femme à avoir occupé le poste de directrice de campagne d’un candidat républicain. A 49 ans, c’est une enquêtrice d’opinion aguerrie du « Grand Old Party ». Elle a rejoint l’équipe Trump pendant l’été après avoir soutenu pendant les primaires le sénateur texan Ted Cruz. Elle a souvent fait le service après-vente de Donald Trump dans les médias, notamment pour tenter d’éteindre les polémiques initiées par le candidat. Mais son nom n’est pas cité pour occuper un poste au sein du futur gouvernement.

    Directeur général de l’équipe de campagne, Stephen Bannon, 62 ans, tire les ficelles en coulisses. Il n’a rejoint l’équipe qu’en août à la faveur d’un remaniement de l’équipe Trump, se mettant en congés du site d’information conservateur Breitbart News. Andrew Breitbart, le fondateur de ce site, avait encensé M. Bannon, le qualifiant de « Leni Riefenstahl du Tea Party » pour ses documentaires très engagés. Relativement nouveau dans le milieu politique, son expérience chez Breitbart en fait un important porte-voix de l’"alt-right", un mouvement qui rassemble des nationalistes blancs anti-immigrés et des personnes farouchement opposées à l’establishment politique. L’an dernier, une enquête de l’agence Bloomberg l’avait qualifié de personnalité politique « la plus dangereuse » d’Amérique. Comme Kellyanne Conway, il n’est pas cité pour faire partie de la future administration.

    Les moins connus...
    Le sénateur du Tennessee Bob Corker, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, est également sur la liste pour le poste de secrétaire d’Etat. Le sénateur de l’Alabama Jeff Sessions, membre de la commission des forces armées du Sénat, est un soutien inconditionnel de Trump. Il a été présenté comme un possible secrétaire à la Défense, tout comme l’ancien sénateur du Missouri Jim Talent. Le général Mike Flynn, ancien patron du renseignement militaire américain - caution militaire du milliardaire - pourrait être choisi pour être ministre de la Défense. Steven Hadley, ancien conseiller à la Sécurité nationale de George W. Bush, est également évoqué. Donald Trump considérerait aussi le néo-conservateur John Bolton, ancien ambassadeur à l’ONU sous George W. Bush, pour le poste de secrétaire d’Etat.

    ... et quelques contempteurs
    #Donald_Trump compte enfin quantité de détracteurs qui mettent en doute sa capacité à savoir s’entourer. Parmi eux, RTL a retrouvé l’ancien chef cuisinier du milliardaire, un Français aujourd’hui installé en Floride : « Il m’adorait. (...) Mais le jour où il a commencé à me taper dessus, j’ai compris qu’il y avait un problème. (...) Je ne sais pas s’il a un peu de cervelle. Il est cinglé. Trump président ? On va rigoler. » Son ancien nègre, Tony Schwartz, l’homme à qui le magnat de l’immobilier avait confié l’écriture d’une biographie à sa gloire ("The Art of the Deal", 1987) regrette aujourd’hui d’avoir passé sous silence les tares du milliardaire : dans un entretien au New Yorker en juillet, il déclare « Je pense sincèrement que si Trump gagne et obtient les codes nucléaires, il y a de grandes chances que cela entraîne la fin de notre civilisation » ou encore « Les millions de personnes qui ont voté pour lui et croient qu’il représente leurs intérêts apprendront […] qu’il se fiche complètement d’eux. » Interloqué par la capacité de Trump à mentir, « une seconde nature », Tony Schwartz confie en fin d’entretien que s’il devait réécrire sa biographie, il choisirait « the sociopath » en titre...

    Source : Maxime Tellier. http://www.franceculture.fr/geopolitique/les-hommes-du-president-trump

  • Seulement « 4 ou 5 » rebelles formés par les Américains combattent
    http://www.bienpublic.com/actualite/2015/09/16/seulement-4-ou-5-rebelles-formes-par-les-americains-combattent

    Seul un « petit nombre » des 54 combattants formés par les #Etats-Unis et attaqués par un groupe lié à #Al-Qaïda dès leur entrée en #Syrie, se battent aujourd’hui sur le terrain, a reconnu le général Lloyd J. Austin, dans un témoignage devant la commission des forces armées du Sénat.

    « C’est un #échec total », a commenté le sénateur républicain Jeff Sessions. « Une blague », a dit pour sa part la sénatrice républicaine Kelly Ayotte.
    Les Etats-Unis ont commencé au printemps dernier à former et à équiper des rebelles syriens #modérés soigneusement sélectionnés, pour qu’ils combattent le groupe Etat islamique en Syrie.

    Mais le programme, pour lequel le Congrès a débloqué 500 millions de dollars, n’a pas réussi à décoller : seulement 54 rebelles ont été formés jusqu’à maintenant, pour un objectif qui était de 5.000 par an.

    Le Pentagone affirme que d’autres promotions sont en cours de formation mais se refuse à donner tout chiffre sur le nombre de combattants concernés.