person:jeremy scahill

  • Interpol lance une base de données d’identification vocale internationale
    https://www.huffpostmaghreb.com/entry/interpol-lance-une-base-de-donnees-didentification-vocale-internati

    La plateforme SiiP offre également la possibilité de filtrer les échantillons de voix par sexe, âge, langue et accent. L’Organisation internationale de police criminelle, Interpol, “a procédé à un dernier examen de son système d’identification des locuteurs”, le SiiP, en utilisant “des échantillons provenant de 192 organismes d’application de la loi à travers le monde ». C’est ce que révèle The Intercept, le magazine en ligne créé par Glenn Greenwald, Jeremy Scahill et Laura Poitras, les révélateurs de (...)

    #Interpol #algorithme #biométrie #voix #profiling #SiiP #écoutes #surveillance

  • Erik Prince, un « chien de guerre » dans les arcanes de la Maison Blanche

    http://www.lemonde.fr/international/article/2018/02/09/erik-prince-un-chien-de-guerre-dans-les-arcanes-de-la-maison-blanche_5254319

    Cet ancien militaire et fondateur de la société privée de sécurité Blackwater, jugée responsable d’exactions en Irak, a désormais ses entrées à Washington et envisage de se lancer en politique.

    Certains épisodes d’une vie ont l’apparence d’une incroyable répétition. Le 30 novembre 2017, la fine fleur du renseignement américain a les yeux rivés sur le Congrès, à Washington. Erik Prince, costume sombre et cravate rouge, cheveux ras, est convoqué par une commission d’enquête de la Chambre des représentants. Le fondateur de société militaire privée Blackwater et frère de la ministre de l’éducation Betsy DeVos est soupçonné d’avoir rencontré un financier russe aux Seychelles, neuf jours avant l’investiture du président Donald Trump, dans le but de créer un canal de communication discret entre le nouveau président des Etats-Unis et Vladimir Poutine. Cette rencontre, révélée en avril 2017 par le Washington Post, a encore un peu plus épaissi la ténébreuse affaire dite du Russiagate, l’enquête sur les interférences russes durant la présidentielle américaine.

    Devant une vingtaine d’élus, Erik Prince apparaît droit dans ses bottes, raide dans ses commentaires, sûr de lui. Lui, le baroudeur, l’ex-commando du corps d’élite des Navy Seals, l’ancien patron de l’armée privée la plus puissante au monde, le généreux donateur du Parti républicain et conseiller officieux du président. Il arbore un léger sourire en coin, presque hautain, impatient. Devant les élus, il ne dira pas grand-chose. Erik Prince accusera l’administration Obama de l’avoir surveillé illégalement, sans donner ses sources, ni convaincre les congressistes.

    Le rendez-vous aux Seychelles n’aurait, lui, duré qu’une demi-heure, peut-être même moins. Le temps d’une bière au bar d’un hôtel de luxe, « quatre étoiles ou plus », mais dont le nom lui échappe. Une discussion banale en somme, entre deux hommes d’affaires : « Je me souviens lui avoir dit que si Franklin Roosevelt a pu travailler avec Joseph Staline pour battre les nazis, alors Trump pourrait certainement travailler avec Poutine pour vaincre le fascisme islamique. Il semblait d’accord. » Rien d’autre. Pas de deal, aucun autre rendez-vous. Il ne se souvient même pas avoir échangé une carte de visite.

    « Rencontre d’affaires informelle »

    Le fait que son interlocuteur, Kirill Dmitriev, soit le patron du Fonds russe d’investissements directs, un consortium sous le coup de sanctions américaines depuis 2015, n’a pas l’air de l’émouvoir. Tout comme le fait que ce même Dmitriev, issu des premiers cercles de Poutine, croisera à Davos, une semaine après leur rencontre, Anthony Scaramucci, alors conseiller du président Trump avant de devenir brièvement son porte-parole.

    Le feu roulant de questions n’a pas d’effet. Erik Prince reste flou sur l’initiateur de la rencontre, « un des frères », se souvient-il vaguement, du prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed Ben Zayed. Un prince héritier présent lui aussi sur l’île des Seychelles le jour de la rencontre et avec lequel Prince dit s’être entretenu un peu plus tôt dans la soirée pour « parler affaires de manière informelle » et « partager quelques points de vue » sur le théâtre du monde, « ou ce genre de choses comme le terrorisme en Somalie, en Libye, au Nigeria ».

    Erik Prince restera tout aussi évasif sur une éventuelle intermédiation d’un de ses proches, Steve Bannon. L’éminence grise et directeur de campagne de Donald Trump avait rencontré discrètement l’homme fort d’Abou Dhabi en décembre 2016, à New York, dans la Trump Tower, en compagnie du gendre du président, Jared Kushner, et de Michael Flynn, alors futur conseiller à la sécurité nationale, aujourd’hui poursuivi dans l’enquête du Russiagate.

    Zones d’ombre

    Etrange prestation. L’audition aura duré plus de trois heures sans qu’Erik Prince ne dévoile quoi que ce soit. Trois heures pour protéger ses réseaux et défendre ses proches. Tout comme il l’avait fait il y a dix ans, ici même, au Capitole, devant une autre commission de la Chambre, le 2 octobre 2007. Ce jour-là, pour la première fois, le nom de M. Prince renvoyait à un visage. Et il affichait déjà un aplomb déconcertant. Jeremy Scahill, auteur à l’époque d’une somme sur le personnage (Blackwater : l’émergence de l’armée de mercenaires la plus puissante au monde, Actes Sud, 2008), dira même qu’il était « provocant ». Lui était là pour répondre sur les agissements de sa société Blackwater devenue le symbole d’une entreprise de cow-boys hors de contrôle et profiteurs de la guerre en Irak. Deux semaines plus tôt, le 16 septembre, une de ses équipes avait tué 17 civils irakiens place Nisour, en plein centre de Bagdad.

    Dix ans séparent les deux auditions. Dix années truffées de zones d’ombre. Comme si la vie d’Erik Prince n’était qu’une longue nage en eaux troubles, jalonnée de hauts et de bas, mais jamais terminée. Assis au bar du Mayflower, hôtel iconique de Washington, surchauffé en cette froide journée de janvier, l’homme sourit en attendant son rendez-vous avec Le Monde. Pendant tout l’entretien, il ne prononcera pas un mot de plus sur son escapade dans l’océan Indien. « Tenez-vous en au transcript de l’audition », conseille-t-il. Et puis ceci :

    « On me prête beaucoup, surtout les médias de gauche qui sont le plus grand fléau de notre démocratie. Ils cherchent à faire leurs choux gras sur mon nom depuis tant d’années. Oui, je représente tout ce que les démocrates aiment détester. »
    Pour comprendre ce qui anime Erik Prince, il faut explorer son histoire personnelle, démêler aussi les liens qu’il a tissés au fil de son ascension avec la frange la plus religieuse et conservatrice du Parti républicain, aujourd’hui au pouvoir. Né en 1969 à Holland, dans un quartier calme et tranquille, le jeune Prince appartient à une très riche et puissante famille de l’Etat du Michigan. Son père, Edgar, qui s’engagea deux ans dans l’US Air Force, fait fortune en créant une entreprise de pièces détachées pour automobiles, la Prince Manufacturing. Il sera l’inventeur du pare-soleil au miroir éclairé par un spot lumineux, un accessoire qui allait équiper pratiquement chaque voiture dans le monde et envoyer la famille Prince dans la sphère des milliardaires.

    Figure paternelle forte

    Les journées de seize à dix-huit heures ont raison de la santé du père, frappé au début des années 1970 par une crise cardiaque, à laquelle il survit. Déjà très croyant, Edgar Prince se rapproche encore un peu plus de Dieu. « C’est à ce moment-là, allongé dans son lit d’hôpital à méditer sur tout ce que son labeur lui avait apporté qu’il a renouvelé sa foi en Jésus-Christ », dira l’ami de la famille, Gary Bauer, un des leaders de la droite religieuse et fondateur du lobby chrétien de droite, le Family Research Council.

    Fidèle soutien du Parti républicain, adepte d’une économie de libre marché et désormais grand propagandiste des valeurs chrétiennes, l’industriel marie sa fille Betsy, sœur aînée d’Erik, à Dick DeVos. Le père du jeune homme, Richard DeVos, est le fondateur d’Amway, le géant de la vente directe en réseaux. Une entreprise qui deviendra dans les années 1990 une des sociétés les plus actives dans le processus électoral américain, en utilisant son infrastructure comme un réseau d’organisation politique. Unis, les clans DeVos et Prince deviennent également les principaux financiers du Forum familial du Michigan (MFF), la branche locale de Focus on the Family de James Dobson, une puissante organisation de la droite religieuse et des extrémistes chrétiens.

    Erik Prince est très proche de son père. Dès son enfance, il règle son pas sur le sien. « Je passais des heures à parler avec lui », se souvient-il. Jeune sportif, il joue au foot et au basket dans les écoles chrétiennes de Holland, soutenues financièrement par sa famille. Dans l’entreprise paternelle, il se familiarise avec les principes de la firme reproduits dans ses brochures : « Ce sont les gens qui font la différence » ou encore « l’excellence est le résultat de l’engagement et du dur labeur de personnes dévouées ». « Je crois que j’ai toujours sa voix au-dessus de ma tête, affirme Erik Prince. Cette idée d’être toujours le bon gars dans ce qu’on fait, faire le plus avec ce que l’on a. »

    « Vision du Bien et du Mal »

    Pour ses 7 ans, il s’envole avec ses parents en Europe. Au programme, les plages de Normandie, Munich et le camp de Dachau, Berlin et son Mur : « Cela a marqué le gamin que j’étais. Cette haute muraille, les champs de mines, les pièges à chars, les barbelés et tous ces fusils m’ont renvoyé l’image d’une nation devenue une gigantesque prison. La vision du Bien et du Mal s’est ancrée en moi, même si celle-ci s’est nourrie d’un peu de cynisme avec le temps. »

    Dans la maison des Prince, Erik croise régulièrement un nouvel ami de la famille, Chuck Colson, l’ancien conseiller spécial de Richard Nixon, perçu par beaucoup comme le « génie du mal » de l’ancien président. Colson fut la première personne à être condamnée dans l’affaire du Watergate après avoir plaidé coupable d’obstruction à la justice. Une fois sorti de prison, il écrivit Born Again, un livre évoquant sa conversion, et deviendra une des voix les plus influentes des mouvements évangéliques.

    Après le lycée, il rentre à l’Académie navale du Maryland. L’atmosphère ne lui plaît pas, trop dilettante et en même temps trop politiquement correcte à ses yeux. Il démissionne pour s’inscrire au Hillsdale College du Michigan, l’établissement le plus conservateur du pays d’après un classement de la Princeton Review. « Erik Prince était brillant et parlait bien, déclarera un de ses professeurs d’économie. Ce qui est bien chez lui, c’est qu’il comprend la relation entre le marché et le système politique. »

    Engagement politique

    Avec l’âge, Erik s’engage de plus en plus en politique. Il décroche un stage de six mois à la Maison Blanche sous George Bush père. Il a 19 ans et fait son premier don, d’un montant de 15 000 dollars, au Comité national républicain du Congrès. Un soir, sur une piste de bowling, il croise l’élu républicain californien Dana Rohrabacher. Prince lui fait part de ses critiques à l’égard d’une administration qu’il trouve trop peu conservatrice. Alors assistant spécial et rédacteur des discours de Ronald Reagan, il l’invite à travailler un temps dans son bureau. Les deux hommes ne se perdront plus de vue.

    Au cours de la première audition d’Erik Prince au Congrès, Dana Rohrabacher le soutiendra à sa manière, affirmant que son ami « était sur la voie pour devenir un héros américain tout comme l’était Oliver North », l’ancien colonel de l’armée américaine impliqué dans le scandale de l’Irangate au milieu des années 1980. L’élu ultraconservateur se rendra célèbre par la suite pour ses prises de position pro-russes. Plus récemment, il essaiera d’obtenir la grâce de Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, auprès du président Trump. Depuis décembre 2017, Rohrabacher fait partie de la liste de personnalités interrogées dans le cadre de l’enquête russe.

    En 1992, Erik Prince s’emballe pour le candidat Pat Buchanan qui se présente avec un programme d’extrême droite, contre l’immigration, contre l’avortement et contre les homosexuels. La même année, il intègre les commandos Seals. Il servira en Haïti, en Bosnie et au Moyen-Orient, la plupart des points chauds du premier mandat Clinton. C’est durant ces quatre années, entre 1992 et 1996, qu’il rencontrera la plupart des personnes avec lesquelles il lancera Blackwater.

    Rester lié à l’armée

    Avec la mort de son père et un cancer en phase terminale diagnostiqué chez sa première femme, Erik Prince quitte les Seals en 1996 pour revenir auprès de sa famille. Celle-ci décide de vendre la société au groupe Johnson Controls pour 1,35 milliard de dollars, cash. « Je voulais rester lié à l’armée, expliquera Erik Prince quelques années plus tard. J’ai donc construit un complexe pour offrir un site de première classe aux militaires américains et aux alliés étrangers, ainsi qu’aux organismes de maintien de l’ordre, privés et gouvernementaux, qu’ils puissent se préparer à affronter le Mal. » En clair, un centre d’entraînement, qu’il inaugure en décembre 1996, à Moyock (Caroline du Nord), dans une immense tourbière située près de la base navale de Norfolk. L’année suivante, il acquiert plus de 2 000 hectares dans les comtés de Currituck et Camden voisins.

    L’époque est porteuse. Blackwater naît au moment d’une privatisation massive et sans précédent de l’armée, un mouvement lancé entre 1989 et 1993 par Dick Cheney du temps où il était le secrétaire à la défense de Bush père. Le budget de la défense est réduit de 10 milliards de dollars. Le nombre de soldats passe de 2,2 à 1,6 million. « L’idée était de réserver les troupes régulières pour le combat, tandis que les soldats privés s’occuperaient de la logistique à l’arrière-plan », écrit Dan Briody dans son livre The Halliburton Agenda (John Wiley and Sons Ltd, 2005, non traduit) sur l’entreprise Halliburton, premier fournisseur de matériel pour l’armée, que Cheney, futur vice-président de Bush fils, dirigea entre 1995 et 2000...

    Grâce à ses relations nouées dans l’armée, et aussi à celles tissées par son père et la famille DeVos au sein du Parti républicain, Erik Prince obtient rapidement des contrats avec le département de la défense, le renseignement et la police. En octobre 2000, l’attaque-suicide lancée par Al Qaida contre le destroyer USS Cole dans le port d’Aden (Yémen) jette une lumière crue sur les besoins en matière de protection de la marine américaine. Blackwater y gagne un contrat de 35,7 millions de dollars. Le 11-Septembre provoquera, lui, une nouvelle accélération cette privatisation de la chose militaire, reprise à son compte par le nouveau secrétaire à la défense, Donald Rumsfeld.

    Proche d’une « société secrète »

    Prince est dans son élément. L’administration Bush fait appel à la droite la plus conservatrice et aux chantres du moins d’Etat. Le jeune homme d’affaires a maintenu des relations très proches avec certains acteurs du Conseil de la politique nationale (CNP), une organisation quasi secrète considérée comme l’un des piliers de la nouvelle droite, décrite par le New York Times comme « un club peu connu de quelques centaines des plus puissants conservateurs du pays qui se retrouvent derrières les portes fermées dans des lieux non divulgués pour une conférence confidentielle ».

    Le père Prince y avait exercé la fonction de vice-président. George W. Bush s’adressa au groupe en 1999, à la recherche de soutiens pour sa candidature. Dick Cheney, Donald Rumsfeld, John Bolton, ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU, et John Ashcroft, procureur général, participent à ses réunions, tout comme un certain Dan Senor, qui deviendra le premier assistant de Paul Bremer, le « pro-consul » américain en Irak de 2003 à 2005.

    Erik Prince est également un proche d’Alvin « Buzzy » Krongard, le directeur exécutif de la CIA. A l’époque, l’agence a besoin de protection en Afghanistan. Elle manque de personnel, tout comme l’armée, qui manque d’agents de sécurité statiques. Krongard signera plusieurs contrats avec Blackwater pour la protection de sites secrets ou stratégiques de la CIA aux quatre coins du globe, en pleine « guerre contre la terreur ».

    « Mr. Fix-it »

    Dès 2001, Blackwater devient un des principaux supplétifs de l’armée en Afghanistan, puis en Irak deux ans plus tard. Erik Prince passera également de multiples contrats avec le département d’Etat pour assurer la sécurité de ses agents et diplomates. Dans l’administration, on le surnomme « Mr Fix-it » (M. Le Réparateur). Il trouve les failles, pointe les erreurs des déploiements militaires, formule des propositions clés en main.

    « Le Pentagone a construit une puissance militaire considérable ces soixante-dix dernières années pour vaincre l’URSS, explique-t-il. Mais utiliser ces tactiques, ces équipements, ce potentiel pour combattre des gars en pick-up chaussés en tongs, cela ne marche pas. Comment expliquer que, pour un soldat américain déployé en première ligne, il faut douze hommes derrière ? Qu’un ravitaillement opéré par des hélicoptères sur des navires nécessite 35 hommes de la Navy alors que nous le faisons avec huit ? Blackwater était là pour fournir des approches viables et à moindres coûts. Notre business avait l’avantage d’être un mélange de mentalité de commando et des meilleures pratiques commerciales existantes. »

    Jusqu’au point de rupture. En 2007, 177 « sociétés militaires privées » (SMP) exercent en Irak. Près de 48 000 contractuels y sont répertoriés, soit quasiment un privé pour un soldat. Blackwater fait alors partie des trois plus importants fournisseurs avec 1 200 hommes en permanence sur place, 155 véhicules et 26 aéronefs. Cette année-là, la société d’Erik Prince atteint le chiffre record d’un milliard de dollars de contrats signés avec le gouvernement, cinq fois plus qu’en 2000.

    La bavure de la place Nisour

    Le carnage du 16 septembre 2007 à Bagdad marquera le début de la fin. Blackwater est mis en cause dans une dizaine d’incidents meurtriers depuis son arrivée en Irak. Mais cette fusillade est le scandale de trop. L’audition au Congrès d’Erik Prince n’y changera rien. Tout comme sa tentative de rebaptiser la firme Xe en 2009. Outre l’impunité, le grand public a pris en aversion Blackwater pour s’être enrichi sur le dos du contribuable et avoir profité des guerres en Irak et en Afghanistan. « Une armée à ce point fidèle aux causes de l’extrême droite qu’elle en est devenue une garde du Parti républicain », écrit la journaliste et essayiste Naomi Klein. Pour l’ancien ambassadeur américain en Irak Joseph Wilson, « l’histoire de cette entreprise de mercenaires démontre clairement les graves dangers qu’entraîne la sous-traitance de l’usage de la force qui est un monopole de l’Etat. »

    En 2010, Erik Prince vend la société et ses filiales pour au moins 200 millions de dollars, selon différentes sources. Deux ans plus tard, il trouve un arrangement avec le gouvernement fédéral à hauteur de 50 millions de dollars pour une longue liste de violations commises entre 2005 et 2008 au regard du droit américain. S’ensuit une longue procédure durant laquelle quatre membres de son équipe responsable de la fusillade à Bagdad seront lourdement condamnés par un tribunal de Washington. Leurs peines sont en cours de révision.

    Lui n’en démord pas. « Il n’y avait aucune raison de s’en prendre ainsi à Blackwater », soutient-il, avant d’accuser les politiques. « Il fallait cibler Erik Prince. Dès que l’administration Obama a été mise en place, j’ai subi d’énormes pressions fiscales, des audits. La justice ici n’est pas aveugle, elle est politique, qu’elle aille au diable ! »

    Diversification

    Erik Prince prend le large. Il s’installera trois ans à Abou Dhabi. Le temps d’élargir ses réseaux et trouver de nouveaux ancrages. En 2011, le New York Times révèle qu’il a signé un contrat de 529 millions de dollars pour mettre sur pied une armée secrète de 800 mercenaires pour le compte des Emirats arabes unis. D’après le quotidien, ce bataillon est chargé de mener des opérations spéciales à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, de défendre les oléoducs et les gratte-ciel contre d’éventuels actes terroristes et de réprimer les révoltes intérieures. Les officiels émiratis confirmeront dans un communiqué l’existence d’un contrat, signé avec Prince, de « formation, d’entraînement et de soutien opérationnel » à leur armée.

    Lui investit, s’essaie à la finance, crée des holdings, plusieurs sociétés écrans aussi. D’Asie en Afrique, en passant par l’Europe de l’Est et le Moyen-Orient, il se diversifie et brouille les pistes. En 2013, il crée Frontier Services Group (FSG), une société installée à Hongkong et spécialisée dans la logistique, les services de sécurité et d’aviation. Les premiers responsables sont, comme Prince, d’anciens soldats américains. Quelque 15 % du capital sont détenus par Citic, un important fonds d’investissement public chinois, très présent en Afrique. Dans la foulée, Prince achète des compagnies d’aviation au Kenya, des sociétés de transports au Congo.

    « Nous voulons être la première entreprise de logistique à couvrir l’ensemble du continent africain, même où cela semble dangereux », dit-il.
    En Autriche, il acquiert 25 % de la société d’aviation privée Airborne Technologies, spécialisée dans la transformation d’avions d’épandage agricole en vue d’une utilisation militaire ou de surveillance. Il acquiert encore 25 % encore des parts d’une entreprise chinoise ISDC, basée à Pékin, et présentée comme l’une des principales écoles de formation dans le domaine de la sécurité dans le monde.

    De nouveau, Prince est sur le devant de la scène. Le magazine Vanity Fair écrit qu’il travaille pour la CIA, Buzzfeed qu’il convoite les métaux rares en Afghanistan. Le quotidien espagnol ABC évoque un projet, financé par les Emirats arabes unis, d’invasion du Qatar, par l’armée privée de Prince. The Intercept, qui le suit à la trace, affirme que plusieurs enquêtes judiciaires américaines auraient été lancées contre lui pour avoir essayé de vendre des prestations militaires à des gouvernements étrangers. « Tout cela n’est que foutaises ! », écarte-t-il d’un revers de main. Il ne dira rien de plus.

    Le retour d’Erik Prince aux Etats-Unis correspond peu ou prou à la victoire de Donald Trump. Et visiblement, il fourmille d’idées. Au quotidien italien Corriere della Sera, il parle d’un projet destiné à résoudre la crise migratoire en Europe en créant une force de police de 650 hommes, formés par ses soins et postés à la frontière sud de la Libye. Dans un texte publié dans le Wall Street Journal, il expose un plan pour l’Afghanistan. « C’est la plus longue guerre de notre histoire, celle qui a coûté la vie à plus de 2 000 soldats américains et englouti près de 45 milliards de dollars de notre budget annuel pour un résultat désastreux », souligne-t-il. La solution passerait, selon lui, par le déploiement de moins 5 000 soldats contractuels, moins de 100 avions, pour un coût total d’à peine 10 milliards de dollars. Le pouvoir serait, lui, entre les mains un « vice-roi » américain nommé par l’administration Trump, à l’image des anciennes colonies britanniques.

    Candidat potentiel

    Le plan a été soumis à la Maison Blanche par l’entremise de Jared Kushner et Steve Bannon, qui y est très favorable. Les spécialistes l’ont vivement critiqué, le Pentagone l’a catégoriquement rejeté. « Les généraux sont très conventionnels », ironise l’homme d’affaires. De son côté, Donald Trump aurait dit à deux de ses conseillers d’examiner attentivement le projet. D’une source proche de la Maison Blanche, le secrétaire à la défense, le général issu des Marines James Mattis, aurait même apprécié l’état des lieux formulé par Prince, tout en écartant la solution proposée. « Ça viendra, glisse-t-il. La guerre a duré dix-sept ans, il faudra bien un jour ou l’autre explorer d’autres approches pour y mettre fin. »

    D’ici-là, Erik Prince dit ne pas écarter l’idée de se présenter à la primaire républicaine du Wyoming contre le sénateur sortant, le très populaire John Barrasso. Une candidature ardemment encouragée par l’ex-conseiller ultranationaliste Steven Bannon, inlassable pourfendeur de l’establishment républicain. « Le Wyoming est un des Etats les plus conservateurs du pays », explique l’ancien PDG de Blackwater, avant d’ajouter en forme d’autoportrait : « Il est composé d’hommes robustes. Les hivers y sont rudes. C’est un Etat qui a besoin d’un battant. » Les hostilités reprennent.

  • Haro sur le drone militaire

    http://www.lemonde.fr/decryptages/article/2017/11/10/haro-sur-le-drone-militaire_5213027_1668393.html

    Le livre du journaliste Jeremy Scahill et de l’équipe de The Intercept, un site d’investigation américain, dénonce « la politique de l’assassinat » menée par les Etats-Unis avec les drones.

    On sait s’amuser, dans le petit monde du drone militaire. Lorsqu’une cible a été frappée après avoir été repérée avec son téléphone, les opérateurs installés derrière leur écran disent avoir « marqué un but ». Si le tir visait directement la personne désignée, on salue un « jackpot », et avoir réussi une exécution à distance peut aussi s’entendre comme avoir « tondu la pelouse ». Inscrire une personne sur la liste des ennemis à éliminer, c’est lui attribuer « une carte de base­ball ». Cet humour de caserne fait partie du folklore de la très controversée guerre des drones. Paru chez Lux, le livre du journaliste Jeremy Scahill et de l’équipe de The Intercept, un site d’investigation américain, dénonce « la politique de l’assassinat » menée par les Etats-Unis. Un réquisitoire dressé à partir d’informations transmises par un lanceur d’alerte « issu du milieu du renseignement ». Une immersion au cœur d’un système décrit comme une impitoyable broyeuse.

    Très déçus par les deux mandats de Barack Obama, les auteurs de La Machine à tuer reprochent amèrement à l’ancien président d’avoir ouvert la boîte de Pandore des drones. Les militaires, prévient la source qui a informé The Intercept, « sont devenus tellement dépendants de cette machine, de cette manière de faire que plus on les laissera s’en servir, plus il sera difficile de les en priver ». Une mise en garde qui prend une dimension particulière alors que la France a décidé d’armer ses drones pour ­intervenir sur certains théâtres d’opération.

    Un évident laxisme

    D’une redoutable efficacité, facile à utiliser et assez bon marché, le drone épargne les combattants américains mais sa fiabilité est sujette à caution. L’opération « Haymaker », menée entre janvier 2012 et février 2013 dans le nord-est de l’Afghanistan, a tué plus de 200 personnes alors que seulement 35 étaient visées. Les documents cités mettent en cause la chaîne de commandement. La règle du « soupçon raisonnable » qui préside aux exécutions à distance est interprétée avec un évident laxisme, en particulier au Yémen et en Somalie, où les Etats-Unis ne sont pas formellement en guerre. Les opérations sont pour la plupart engagées à partir d’informations reposant sur l’identification de la cible par le biais de son té­léphone portable. Sans toujours savoir si c’est bien le terroriste présumé que le missile atteindra.

    Pour Jeremy Scahill, le sentiment de toute-puissance qu’engendre le drone apparaît contre-productif en termes de collecte de renseignements. Après un tir, personne n’est là pour récupérer l’ordinateur ou le téléphone de la cible qui vient d’être éliminée. Sans compter que ces frappes attisent la colère des populations. Règle d’or du drone militaire, le mot d’ordre « traquer, débusquer, achever, exploiter et analyser » sacrifie ses deux derniers termes, estime-t-il. Le réquisitoire, quoique un peu répétitif, ne manque pas d’arguments. Res­te une question un peu dérangeante qu’esquivent les auteurs. Le recours aux drones, malgré toutes ses dérives, mérite-t-il autant d’opprobre si on le compare aux pertes humaines induites par les formes classiques de conflit armé ?

  • Puerto Rico’s streets crawl with heavily armed, masked mercenaries bearing no insignia or nametags
    https://boingboing.net/2017/10/15/katrina-rerun.html

    Though Puerto Rican law prohibits ownership and bearing of most long-guns and especially semiautomatic weapons, the streets of the stricken US colony now throng with mercenaries in tactical gear bearing such arms, their faces masked. They wear no insignia or nametags and won’t say who they work for, apart from vague statements in broken Spanish: “We work with the government. It’s a humanitarian mission, we’re helping Puerto Rico.”

    Rosa Emilia Rodríguez, head of Puerto Rico’s Federal Prosecutor’s Office, initially dismissed reports of the mercenaries, then, after reporters from the Centro de Periodismo Investigativo pressed her she said she’d “check it out.”

    After Hurricane Katrina devastated New Orleans, Erik Prince’s Blackwater mercenaries flooded the city again, turning it into an “armed camp”, after Brigadier Gen. Gary Jones, commander of the Louisiana National Guard’s Joint Task Force announced “This place is going to look like Little Somalia. We’re going to go out and take this city back. This will be a combat operation to get this city under control.”

    Erik Prince is now reportedly considering a senate run as a Trumpist candidate in Wyoming. His sister, Betsy Devos, has used millions from her husband’s pyramid-scheme fortunes to fund efforts to destroy public education, and now serves as Trump’s Secretary of Education.

    Though the mercenaries in Puerto Rico won’t identify their employers, there’s good evidence that Blackwater (now called Academi) is or will soon be operating there, as well as other notorious mercenary gangs like Ranger America and the Whitestone Group.

    Security firm Academi —known by its former name, Blackwater, which won $21 million contract with the U.S. government to provide security services during the Iraq war in 2003— said that they already have offers from the local and federal government and by the Red Cross to come to Puerto Rico.

    “We’re ready to go,” said Paul Donahue, Chief Operating Officer of Constellis, Academi’s parent company, in a phone interview with the CPI. He explained that if the government of Puerto Rico accepts the proposal made by Academi to respond to the government’s offer, they would be providing security services for water transportation. The company already operates in the Caribbean islands of Dominica and St. Martin, where they arrived after Hurricanes Irma and Maria made landfall. This company, described as an army of mercenaries by investigative journalist Jeremy Scahill, has changed its name three times since its founding in 1997 by a former Navy Seal Officer (United States Marine, Air and Land Teams.)

  •  » Seymour Hersh critique les médias pour avoir mis en avant l’histoire de hacking russe sans regard critique, par Jeremy Scahill
    Source : The Intercept, le 25/01/2017 Jeremy Scahill | Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr.
    http://www.les-crises.fr/seymour-hersh-critique-les-medias-pour-avoir-mis-en-avant-lhistoire-de-ha

    Jeremy Scahill de The Intercept discute avec Seymour Hersh à son domicile, à Washington D.C., deux jours après l’intronisation de Donal Trump.

    Hersh a dénoncé les médias comme étant un “monde de fous” pour leur promotion sans critique des propos du directeur du renseignement national et de la CIA, étant donné leurs antécédents de mensonge et de désinformation du public.

    “La façon dont ils se sont comportés sur le dossier russe est outrageante,” a dit Hersh quand je l’ai rencontré à son domicile à Washington D.C., deux jours après l’intronisation de Trump. “Ils étaient tellement prêts à croire cela. Et quand les têtes du renseignement leur ont donné ce résumé d’allégations, au lieu d’attaquer la CIA pour cette manœuvre, ce que j’aurais fait, dit-il, ils l’ont publié comme un fait. Hersh affirme que la plupart des médias ont raté un important élément de cette affaire : “La façon dont la Maison-Blanche a permis à l’agence de diffuser au public ces affirmations.”

    Hersh assure que les médias ont failli en ne contextualisant pas les rapports de renseignement rendus publics lors des derniers jours de l’administration Obama et qui devaient mettre un terme aux doutes concernant l’ordre donné par le président russe Vladimir Poutine de pirater la convention démocrate et les e-mails du responsable de campagne de Mme Clinton, John Podesta.(...)

  • The Intercept *#podcast : Intercepted"

    "At The Intercept, we believe in holding those in power accountable, and our mission couldn’t be more urgent right now. With Donald Trump and his cronies consolidating power, we’ve launched a weekly podcast: Intercepted. Every week, I will bring on guests and colleagues to discuss the most pressing stories—those unfolding in public and the ones hidden in the shadows."

    (Jeremy Scahill)

    https://theintercept.com/podcasts

  • La séance du dimanche : « Dirty Wars »
    https://quartierslibres.wordpress.com/2016/08/07/la-seance-du-dimanche-dirty-wars

    Le documentaire Dirty Wars est l’adaptation de l’ouvrage Dirty Wars : le nouvel art de la guerre / Jeremy Scahill. En enquêtant sur une bavure de l’armée américaine en Afghanistan, Jeremy Scahill, journaliste d’investigation, se retrouve plongé dans la campagne secrète antiterroriste menée par la Maison-Blanche. Depuis un point reculé d’Afghanistan jusqu’au Yémen, il enquête sur les raids nocturnes menés par l’armée américaine et sur les frappes ratées, qui ont coûté la vie à plusieurs innocents. Dans sa ligne de mire également, l’assassinat d’uncitoyen américain, Anwar al-Awlaki, placé sur liste noire, et de son fils de 16 ans. Des agents de la CIA, des forces spéciales, des généraux de l’armée et des proches des civils tués par des tirs hasardeux apportent leur témoignage… Source : Quartiers (...)

  • Quelqu’un a vu ça ? Jeremy Scahill (cofondateur de The Intercept avec Greenwald) vient de twitter qu’un commandant de l’État islamique affirme avoir été entraîné par Blackwater. Et il produit un contrat pour « entraînement spécial » à la police tajik :
    https://twitter.com/jeremyscahill/status/604336712538558465

    #ISIS commander claim to have trained w #Blackwater. Here’s contract for “specialized training” to Tajik police:

  • Journalist Confronted A Gunman, What He Learned Stayed With Him Forever
    http://www.filmsforaction.org/watch/journalist-confronted-a-gunman-what-he-learned-stayed-with-him-forev

    Investigative journalist Jeremy Scahill got robbed at gunpoint in Baltimore in the ’90s. He confronted the gunman who had come to Scahill’s free food pantry. They had a long conversation. Scahill...

  • Snowden : Get rid of #Dropbox, avoid #Google and #Facebook

    http://techcrunch.com/2014/10/11/edward-snowden-new-yorker-festival

    Comme alternatif à Dropbox il suggère #SpiderOak http://blogs.wsj.com/digits/2014/07/17/snowden-says-drop-dropbox-use-spideroak

    The difference between Dropbox and SpiderOak is that SpiderOak encrypts the data while it’s on your computer, as opposed to only encrypting it “in transit” and on the company’s servers.

    Il propose aussi de protégér vos SMS et appels téléphoniques avec des outils comme ceux de #Whispersystems (#Redphone, #TextSecure) https://whispersystems.org et #Silent_Circle https://silentcircle.com

    Interview donné dans le cadre du film/documentaire Citizenfour de Laura Poitras qui vient de sortir pour le New Yorker Festival. Dans ce documentaire de près de deux heures apparaissent entre autre Edward Snowden, Jacob Appelbaum, Julian Assange, Glenn Greenwald, Jeremy Scahill.

    L’interview pour le New Yorker est ici :
    https://www.youtube.com/watch?v=fidq3jow8bc

    #privacy
    #surveillance
    #cloud #storage
    #SMS

    • Compte-rendu par Courrier International

      INTERNET • Edward Snowden : « Laissez tomber Dropbox, Facebook et Google » | Courrier international
      http://www.courrierinternational.com/article/2014/10/13/edward-snowden-laissez-tomber-dropbox-facebook-et-google

      Pour Edward Snowden, le meilleur moyen de protéger sa vie privée en ligne, c’est de laisser tomber les services comme Google, Facebook et Dropbox. C’est ce qui ressort de l’interview que l’homme à l’origine des révélations sur la NSA a accordée ce week-end dans le cadre du New Yorker Festival. Le site Techcrunch revient sur les conseils distillés par Snowden.

      Première recommandation : ne pas utiliser les services « hostiles à la vie privée », comme DropBox, qui ne permettent pas de crypter les données. Snowden précise que même si Facebook et Google ont amélioré leur niveau de sécurité, ils restent des services « dangereux ». Techcrunch souligne avec ironie que « les internautes qui suivaient l’interview en direct sur Google Hangouts ou YouTube pouvaient voir un logo Google au-dessus du visage de Snowden en même temps qu’il prononçait ces mots ». Dernier conseil de Sno_wden : « N’envoyez pas de SMS non cryptés. Utilisez les services comme RedPhone et Silent Circle [des applications de cryptage pour smartphone]. »

      « _Certains disent qu’ils n’ont ’rien à cacher’, mais dire cela, c’est inverser les responsabilités », a expliqué Edward Snowden. « Dire : ’Je n’ai rien à cacher’, cela revient à dire : ’Je me fiche de ce droit’. C’est dire : ’Je ne dispose tellement pas de ce droit que j’en suis arrivé au point où je dois m’en justifier’. Alors que normalement, c’est le gouvernement qui doit se justifier de ne pas respecter vos droits », a-t-il développé, pour appuyer son appel à une réforme de la politique américaine en matière de respect de la vie privée.

  • Welcome to The Intercept
    By #Glenn_Greenwald, #Laura_Poitras and #Jeremy_Scahill
    https://firstlook.org/theintercept/2014/02/10/welcome-intercept

    We are very excited to welcome everyone to The Intercept, a publication of First Look Media (FLM). The Intercept, which the three of us created, is the first of what will be numerous digital magazines published by FLM.

    about ?

    About

    THE INTERCEPT

    Editors: Glenn Greenwald, Jeremy Scahill, Laura Poitras
    Senior Editor: Liliana Segura
    Senior Writers: Peter Maass, Dan Froomkin
    Reporters: Ryan Gallagher, Ryan Devereaux, Murtaza Hussain
    Senior Policy Analyst: Marcy Wheeler
    Legal Analyst: Dan Novack
    Technology Analyst: Micah Lee

    ______________________________________________________________________________________

    A Publication of
    FIRST LOOK MEDIA

    Publisher: #Pierre_Omidyar
    Chief Revenue Officer: Michael Rosen

  • Dirt Under Nails: A Conversation With Investigative Journalist #Jeremy_Scahill
    http://english.al-akhbar.com/content/dirt-under-nails-conversation-investigative-journalist-jeremy-sca

    Scahill has broken numerous stories unveiling the shadowy undercurrent of America’s war on terrorism.(Photo: Marwan Tahtah). Scahill has broken numerous stories unveiling the shadowy undercurrent of America’s war on terrorism.(Photo: Marwan Tahtah).

    Jeremy Scahill has made his mark as one of US #Media’s best investigative journalists. Over the span of three decades, first cutting his journalistic teeth with Democracy Now! on radio and then to The Nation, Scahill has broken numerous stories unveiling the shadowy undercurrent of America’s war on terrorism.

    Yazan al-Saadi

    read (...)

    #Culture_&_Society #Articles #Dirty_Wars #Iraq #Journalism #syria #united_states

  • #Film « Dirty wars » by Jeremy #Scahill

    Investigative journalist Jeremy Scahill travels to #Afghanistan, Yemen, Somalia, and other countries where the United States has taken military action. In Afghanistan, he investigates the United States military and government cover-up of the deaths of five civilians, including two pregnant women killed by US soldiers from the #Joint_Special_Operations_Command. He also investigates the U.S. assassination of an American citizen named #Anwar_al-Awlaki. The documentary also shares testimonies from #CIA agents, Special Forces operators, military generals, and warlords backed by United States.[3]

    http://en.wikipedia.org/wiki/Dirty_Wars

    #Yémen #Somalie #USA #États-Unis #drone #guerre #conflit

  • A Potted History of #Failed_States
    http://africasacountry.com/a-potted-history-of-failed-states

    Tweet What version of the Third World in 2013 does Washington DC want to tell itself, and why? In the same week that investigative reporter #Jeremy_Scahill spoke of the need for the USA to “take a humility pill” in order to become a properly functioning democracy with a government truly accountable to its people, [...]

    #FEATURED #JOURNALISM #Latest #MEDIA #POLITICS #Boutros_Boutros-Ghali #Claire_Leigh #Failed_States_Index #Foreign_Policy_Magazine #Fund_for_Peace #Gerald_Helman #JJ_Messner #Steven_Ratner

  • Jeremy Scahill Reveals CIA Facility, Prison in Somalia as U.S. Expands Covert Ops in Stricken Nation (Relevé sur le net)
    http://www.democracynow.org/2011/7/13/jeremy_scahill_reveals_cia_facility_prison

    In a new investigative report published by The Nation magazine, independent journalist and Democracy Now! correspondent Jeremy Scahill reveals the CIA is using a secret facility in Somalia for counterterrorism as well as an underground prison in the Somali capital of Mogadishu. Scahill says the CIA is training a new Somali force to conduct operations in the areas controlled by the militant group, Al Shabab, and in Mogadishu. While a U.S. official told The Nation that the CIA does not run the prison, he acknowledged the CIA pays the salaries of Somali agents.(...)