person:joann sfar

  • Les #vampires
    http://www.radiopanik.org/emissions/mercredi-/les-vampires-

    Au programme ce #Mercredi !

    Étranges et mystérieuses créatures que sont les Vampires !! Aujourd’hui, on vous explique tout ce qu’il faut savoir sur ces démons de la nuit et c’est Cécile et Kamil qui s’en chargent !

    Les musiques de l’émission :

    1) Générique - Buffy contre les vampires

    2) Transylvania - Dereck et Brandon Fiechter

    3) A-Punk - Vampire Weekend

    Crédit photo :

    Joann Sfar

    #musique #film #séries #jeune_public #musique,film,séries,Mercredi,jeune_public,vampires
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/mercredi-/les-vampires-_05913__1.mp3

  • #Joann_Sfar, le BHL de la #BD
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/220218/joann-sfar-le-bhl-de-la-bd

    Joann Sfar sur le plateau d’« On n’est pas couché », le 23 avril 2016. © DR Auteur de best-sellers comme Le Chat du rabbin ou Donjon, de romans passés inaperçus, réalisateur de films éreintés par la critique, créateur d’un cursus BD à la prestigieuse École des beaux-arts de Paris, directeur de collection chez Bréal et Gallimard et tweetomane compulsif, Joann Sfar est partout. Figure emblématique de la « nouvelle » #bande_dessinée française, il est aussi devenu une figure publique. Une enquête de la Revue du Crieur, dont le numéro 9 sort aujourd’hui en librairie et Relay.

    #Culture-Idées

  • Anne Hidalgo et la Licra en croisade contre la non-mixité - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/article/anne-hidalgo-et-la-licra-en-croisade-contre-la-non-mixite

    Certains, qui n’ont jamais eu besoin de lutter pour leur émancipation et pour l’égalité, ont trouvé un nouveau passe-temps : chercher quel événement organisé par et pour les personnes racisées ils vont pouvoir attaquer. L’été dernier, le camp décolonial de Reims avait donné des haut-le-cœur aux antiracistes spécialistes ès "racisme anti-blancs" (camp qui, au demeurant, avait réuni 170 personnes). Cette année, c’est donc au tour du collectif Mwasi d’en faire les frais. En cause : l’organisation du "Nyansapo Fest", un "festival afroféministe", à Paris du 28 au 30 juillet.
    Anne Hidalgo dans la foulée de la fachosphère

    Concrètement, ce festival se décompose en quatre espaces : un premier réservé aux femmes noires, un deuxième aux personnes noires, un troisième aux femmes racisées et un dernier ouvert à tout le monde, comme il est clairement indiqué sur la brochure du programme.

    Le 26 mai, sur le forum de jeuxvideo.com, la fachosphère organise la fronde pour dénoncer cet événement. Et les dominos tombent. Fdesouche et le FN d’abord. Puis la Licra s’en fait l’écho, osant sur Twitter un « Rosa Parks doit se retourner dans sa tombe ». Enfin viennent Ni putes ni soumises, SOS Racisme, la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH), Raphael Enthoven, Joann Sfar, etc.

    Mais c’est surtout la vive réaction d’Anne Hidalgo, en sa qualité de maire de Paris, qui a le plus surpris. Via Twitter, elle « condamne avec fermeté l’organisation à Paris de cet événement "interdit aux blancs" », en « demande l’interdiction », annonce « saisir le Préfet de police en ce sens » et se « réserve également la possibilité de poursuivre les initiateurs de ce festival pour discrimination ».

    • Arrêter Madame Hidalgo vous ne connaissez rien du racisme ordinaire qu’une femme noire - ou métis subit au quotidien à Paris et en IDF, et quand plusieurs femmes noires parlent ensembles on sent suinter un mépris des blancs et des blanches autour d’elles qui est insupportable. Alors posez vous les bonnes questions, ne jouez pas au jeu du FN et d’une LICRA radi-laïqualiser, laissez les s’exprimer sans contrainte, et méditez aussi la position du CRAN : « Quelle hypocrisie ! Personne n’est choqué par une autre non-mixité, celle qui est omniprésente dans les milieux des dominants. Ils cultivent l’entre-soi comme une stratégie de domination, en restant dans un monde d’énarques qui est masculin, quinquagénaire et bourgeois. Nous le faisons sur une autre logique, celle de l’ “empowerment”, en nous fondant sur le principe du “For us, by us”… et nous suscitons les critiques ! »

  • Au cas où ça t’aurait échappé, l’élément de langage adopté spontanément en ce moment, c’est (Kenneth Roth sur Twitter) :
    https://mobile.twitter.com/kenroth/status/854251775616004096

    Surging French presidential candidate Melenchon shows disturbing indifference to Putin-Assad’s attacks on civilians.

    Lequel Kenneth référence un article des Décodeurs du Monde de décembre 2016 : Les ambiguïtés de Jean-Luc Mélenchon sur la Russie et la guerre en Syrie
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/12/16/les-ambiguites-de-jean-luc-melenchon-sur-la-russie-et-la-guerre-en-syrie_505

    mais il aurait pu tout aussi bien référencer le très spontané billet de Filiu d’avant-hier, au titre d’une subtilité aiguë : Le Pen-Mélenchon, même combat en faveur de Bachar al-Assad
    http://filiu.blog.lemonde.fr/2017/04/16/le-pen-melenchon-meme-combat-en-faveur-de-bachar-al-assad
    (serait-on autorisé à titrer, sur les blogs du Monde, « Filiu-al-Joulani, même combat » ?)

    Au passage, remarquer que Filiu reprend ce thème que l’on croise si souvent, mais que je trouve d’une idiotie totale, selon lequel Mélanchon « [nie] au peuple syrien […] sa réalité d’acteur de son propre destin », car il « a toujours eu beaucoup de mal à accepter l’existence d’un peuple syrien doué de raison et voué à être souverain ». (Non, ça ne veut rigoureusement rien dire.)

    Mais il aurait aussi pu préférer l’article quasi-identique de Nicolas Appelt dans Libération une semaine avant (10 avril) : Syrie : la tache de Mélenchon
    http://www.liberation.fr/elections-presidentielle-legislatives-2017/2017/04/10/syrie-la-tache-de-melenchon_1561713

    ou, le jour précédent (9 avril) : Ce que dit Mélenchon sur la Syrie "n’est pas sérieux", selon Macron
    http://www.bfmtv.com/politique/ce-que-dit-melenchon-sur-la-syrie-n-est-pas-serieux-selon-macron-1139178.html

    ou, juste avant (6 avril) : Syrie : Hamon s’en prend à Le Pen, Fillon, Mélenchon, "inféodés" à Poutine :
    http://www.europe1.fr/politique/syrie-hamon-sen-prend-a-le-pen-fillon-melenchon-infeodes-a-poutine-3234980

    Le candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon s’en est pris jeudi à Marine Le Pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, les accusant d’avoir « choisi un camp » dans le dossier syrien.

    etc, etc, mais spontané.

    • Franchement, depuis la semaine dernière (et les articles évoquant une percée de Mélench dans les sondages), j’étais persuadé qu’on allait lui coller un beau scandale à base d’imputation d’antisémitisme. Sur le modèle de ce qui est tenté contre Corbyn en Angleterre.

      Mais je suppose que le véritable enjeu, pour le premier tour, c’est le « risque » (de plus en plus important) que les partisans de Hamon décident de « voter utile » en faveur de Mélenchon. Et, notamment depuis le dernier « débat », j’ai cru comprendre que le seul point d’opposition explicite entre Mélench et « la gauche du PS », c’est le « sort » de Bachar Assad. Alors on enfonce le clou là où on suppose qu’il pourrait « effrayer » les derniers septuagénaires qui votent encore pour le PS.

      edit : en fait je ne sais pas écrire Mélenchon (j’ai corrigé mes Mélanchon).

    • Et voilà : Mélenchon et l’antisémitisme, une manipulation de fin de campagne - Gérard Miller
      http://www.liberation.fr/debats/2017/04/20/melenchon-et-l-antisemitisme-une-manipulation-de-fin-de-campagne_1564064

      Circule depuis quelques jours sur les réseaux sociaux un texte signé par François Heilbronn, professeur associé à Sciences Po, où sont dénoncées « les complaisances de Jean-Luc Mélenchon pour les manifestations antisémites de l’été 2014 ».

      Ce texte est une pure infamie, le genre de saloperie que certains aiment tout particulièrement diffuser dans les derniers moments d’une campagne électorale.

    • Et donc: French Jews are worried about Le Pen. Now another presidential candidate scares them, too.
      http://www.jta.org/2017/04/20/news-opinion/world/french-jews-are-worried-about-le-pen-now-another-presidential-candidate-scares-

      With the meteoric rise of Melenchon, an anti-Israel lawmaker with a record of statements deemed anti-Semitic, French Jews now feel caught in a vice between two extremes. Melenchon climbed to third place in the polls, with approximately 20 percent of the vote this month, from fifth with 9 percent in February.

      “I don’t see any significant difference between Melenchon and the National Front on many issues,” Joann Sfar, a well-known French-Jewish novelist and filmmaker who used to support communist causes, wrote last week on Facebook. Both are “surrounded by Germanophobes, nationalists and France firsters.”

      Sfar’s post triggered a torrent of anti-Semitic statements about him on social networks.

  • Il n’y a pas qu’Hergé et la ligne claire dans la vie, il y aussi Charlie Schlingo et la ligne « crade ». Ceux qui ne parviendront pas, ce week-end, faute de place, à aller voir la rétrospective du créateur de Tintin au Grand Palais pourront toujours sur rabattre sur la plus modeste exposition que le Point Ephémère (Paris-10e) consacre au père de #Josette_de_Rechange, dans le cadre du festival Formula Bula (du 30 septembre au 2 octobre). Le choc risque d’être brutal au début, mais l’affaire en vaut la peine. Aussi underground soit-il, l’art de #Schlingo doit se lire comme un hommage – déguisé, certes – à la bande dessinée populaire de jeunesse.
    Mort brutalement en 2005, le dessinateur est devenu l’objet d’un culte inversement proportionnel au succès qui l’a toujours fui. Protégé par des éditeurs et patrons de presse de renom (Professeur Choron, Georges Wolinski, Jean-Pierre Dionnet…), Schlingo a porté à son sommet un genre commercialement suicidaire qu’aucun rayonnage de librairie ne proposera jamais : la #crétinerie_poétique. A travers les aventures pathétiques de ses personnages tous plus stupides les uns que les autres (Désiré Gogueneau, Tamponn Destartinn, Marcel Schlingdejnou, Kokott Dunouga…), il a mis en exergue la médiocrité de l’existence – la sienne en particulier, une vie digne d’un gag de #bande_dessinée qui finit par devenir drôle tellement il ne l’est pas.

    « Roi de la lose »

    Comment ne pas se destiner à raconter des âneries quand, à votre naissance, un fonctionnaire d’état civil inverse les lettres de votre patronyme en les recopiant bêtement sur un buvard à peine sec ? Son père n’y ayant vu que du feu, il arrive ainsi au monde, en 1955, sous le nom difficilement prononçable de Jean-Charles Ninduab. Il le quittera 49 ans plus tard à la suite d’un accident domestique tout aussi gaguesque, en chutant dans son appartement, après avoir buté contre son chien appelé « La Méchanceté ». Schlingo tenait mal sur ses jambes, la polio étant passée par là pendant son enfance.

    Son pseudonyme – déclinaison du verbe « schlinguer » (puer) – vient d’ailleurs des odeurs de chaussettes qu’il avait l’habitude de sentir, gamin, à force de rester par terre pendant les réunions familiales. L’enfant s’en délectait. Les émanations olfactives traverseront plus tard ses histoires, au point d’être représentées sous la forme d’onomatopées dignes de Zazie dans le métro (« schlingdéflouflou », « puduku »…). D’autres obsessions reviendront également souvent chez lui, comme le bonheur de flatuler et le goût des saucisses (autres références à l’enfance), mais aussi l’addiction à l’alcool ou les déboires sentimentaux qui rythmaient son quotidien d’artiste désœuvré – de « roi de la lose » comme il aimait s’appeler.

    Cette abolition des différences entre l’enfance et l’âge adulte, Schlingo l’a mise en scène à travers des #histoires_délirantes et un dessin débridé, en se jouant des codes de la bande dessinée tout en déclamant un amour invétéré pour celle-ci. Ses histoires sont truffées de clins d’œil aux héros de ses jeunes lectures : Popeye, Pepito, Mickey, Tintin… Autant de mythes qu’il revisite par le truchement d’un #humour où dominent les interjections inventées de toutes pièces (« #Gaspation », « #Trahiture », « #Sonnlegroin »…) mais aussi et surtout une bêtise absolue.

    « Son humour est tellement con qu’il confine à l’absurde, analyse Jean-Pierre Dionnet, qui le publia dans #Métal_Hurlant. Ses personnages me font penser au Bourvil du Petit Bal perdu : ils peuvent s’émerveiller devant des chaussettes qui puent ou devant une tranche de jambon. Et s’ils s’ennuient eux-mêmes dans le récit, celui-ci va alors subitement prendre une toute autre direction. Schlingo est un artiste équivoque : il est très drôle et en même temps pas drôle du tout ; il aime les choses vulgaires, mais il n’est lui-même jamais vulgaire ; il est à la limite du mauvais goût mais aussi très proche d’une poésie qui tourne au noir. Schlingo a réinventé une sorte de dadaïsme tout en étant l’héritier d’Alfred Jarry, Pierre Dac, Alphonse Allais et Charles Trenet. » Ajoutons George Herriman, le créateur de Krazy Kat, et Nikita Mandryka, le père du Concombre masqué.

    Chanteur et batteur dans un groupe de rock (les #Silver_d’argent), fondateur d’un cercle littéraire ayant pour objectif d’écrire les poèmes les plus idiots du monde (la Nouvelle Poésie), auteur de BD pour enfants à la demande de Professeur Choron (pour le magazine #Grodada), Schlingo « aurait-il connu plus de succès aujourd’hui à l’heure des auteurs de BD multimédia de type Joann Sfar ? », s’interroge Dionnet. Les visiteurs du Point éphémère se poseront eux-mêmes la question devant cette installation présentant une centaine d’originaux et de documents.
    Le souvenir du dessinateur est en tout cas resté très présent dans le milieu du 9e art. Chaque année pendant le Festival d’Angoulême est décerné un « #Prix_Schlingo » à un auteur ayant une « communauté d’esprit » avec lui. Sa création en revient à #Florence_Cestac (Grand Prix d’Angoulême 2000), auteure d’une biographie délicieuse de Schlingo avec Jean Teulé en 2009 : Je voudrais me suicider mais j’ai pas le temps (Dargaud). Tout un programme.

    « Charlie Schlingo for Ever ». Au Point éphémère, 200, quai de Valmy, Paris 10e, jusqu’au 2 octobre, dans le cadre du festival Formula Bula. www.formulabula.fr

    LeMonde 30/09/2016
    http://formulabula.fr

    GRODADA - 1991 à 1995
    Un jour, la petite fille de CHORON, Charlotte (fille de Michèle BERNIER) demande à son grand-père que SCHLINGO lui fasse un dessin ; celui-ci s’exécute et lui dessine l’hippopotame GRODADA ; voyant la réaction ravie de la petite, CHORON décide aussitôt de lancer un journal pour enfants ; il estime que la presse est sinistrée dans ce créneau et qu’il a un énorme potentiel : faire rire les enfants.
    Flanqué de ses fidèles SCHLINGO et VUILLEMIN il se lance (une nouvelle fois) dans la production d’un mensuel luxueux dans lequel il croit énormément. Mais manquant de moyens financiers à long terme, il ne produira malheureusement que 13 numéros et 3 hors série (rédaction 10 rue des Trois-Portes à Paris – Edité par France-Images S A)
    Il refera une nouvelle tentative en 1995 (2 numéros édités par la NSP à Paris), mais nouvel échec

    http://www.harakiri-choron.com/articles.php?lng=fr&pg=114&mnuid=605&tconfig=0

  • Il est pas mal question depuis deux, trois jours, de la recomposition du prix du festival d’Angoulême, après la départ de Sattouf de la liste des nominés. Vous êtes, je suppose, déjà au courant de tout ça.

    Bon. Jusqu’ici je me suis toujours foutu royalement de ces prix à la con, je ne suis pas concerné par leur existence, qu’il s’agisse de BD ou de mérite agricole.
    Mais là, un truc me parait bizarre :
    Bon, comme tout le monde, j’imagine, j’ai du coup jeté un oeil à la liste des grands prix précédents. On ne peut pas dire que les femmes s’y bousculent non plus pendant 40 ans. Et tant que j’y suis, je serai assez curieux de voir les fameuses listes des nominés pendant ces 43 dernières années, pour voir si, par hasard, ce désert ne serait pas, au fond, la coutume.
    Où je veux en venir ? Là : cette année, il appert que ce truc dont tout le monde se fout depuis 43 ans - le sexisme de ce prix, celui du monde éditorial et institutionnel de la bande dessinée - hé bé là tout le monde est drôlement soucieux de son éthique. Partout en ligne, dis-donc. Dingue.

    Le monde entier de la bédée se serait-il enfin mis à lire Butler et Preciado ? Sans déconner ?.. Si ça pouvait être vrai...
    Ma question n’est donc pas « Pourquoi que y’a pas de femmes dans la liste ? », parce que la seule chose vraiment nouvelle sous le soleil, c’est « Pourquoi que d’un coup tout le monde est féministe ? » (alors que toute l’année, j’entends dire exclusivement des saloperies sur les féministes, sur le ton patelin du « Oui oui c’est important, bien sûr, les femmes, tout ça, mais y’a les manières quand même et les féministes, hein, ils les ont pas » et du « Quand même, faut pas pousser, c’est pas l’Iran ici » etc. J’apprends que dalle aux seenthisiens)
    Sattouf est-il le premier à avoir amorcé ce mouvement en se retranchant de la liste ? J’en sais rien et je m’en fous (* les commentaires qui ont suivi cet article me révélèrent une chronologie de la prise de position publique et de son relai médiatique également lourde de sens, en vérité, par des saloperies de journalistes toujours en mal d’incarnation et, au passage, d’incarnation virile ) ; mais y’en a un, donc, qui a dit un truc.
    Hop. C’est public.
    Après, que reste-t-il à faire aux autres, pris dans le cadre de cet énoncé, pour ne pas avoir l’air de petites merdes quand ils sont :

    a) Des auteurs concernés par le prix et mis en lumière comme éventuels complices silencieux

    b) Des femmes auteurs qui s’en branlent toute l’année mais qui d’un coup sont toutes très très Tanxx dans leur tête

    c) Des journalistes de mes deux qui sont juste des journalistes de mes deux ?

    d) Des pangolins

    On peut y ajouter les féministes légitimement agacés d’un coup de voir que leur lutte, dont tout le monde se fout, d’un coup tout le monde s’en fout plus pour au moins, oula !, une bonne quinzaine de jours, hein, avant que ça reparte de plus belle dans le rien.

    Que tous les pignoufs du coin trouvent l’occasion à peu de frais de se donner l’air concerné par des trucs, histoire de gagner des points d’éthique publique, voilà qui ne m’étonne pas. Faux-derches.
    Maintenant que ça c’est posé, c’est pas ça qui va résoudre le problème épineux du choix pour raccommoder le manteau du roi nu... De quel tiroir sortiront les auteures de la liste du futur, vu les endroits glauques où les éditeurs s’obstinent à les ranger depuis toujours ces publications féminines, à savoir le tiroir femme qui cloisonne et recloisonne un ordre du monde masculin et remasculinisé ? (je parle bien du problème auquel nous renvoie ce prix et son cadre particulier, qu’il a consolidé depuis 43 ans).
    Ceci invitera plutôt à un constat général, montrant assez vite que si les femmes qui font des bandes dessinées sont nombreuses, et de plus en plus, elles ont peu de chance de rentrer dans les critères d’eligibilité de ce prix.
    Qui sont-elles, et que sont-elles devant ces critères ?
    Bon, il y a évidemment nos chères vivantes disparues (vous me direz, on a bien élu Watterson, hein) du genre Claveloux (qui ne fait plus que de l’illustration à ma connaissance depuis belle lurette) ou Rita Mercedes, idole de mon adolescence (belle réapparition à l’Asso après tant d’années de disparition de notre champ disciplinaire).
    Je ne suis pas chez moi pour mettre le nez dans ma bibliothèque, mais on peut se rappeler que pas mal de trucs ont été tués dans l’œuf depuis les années 70, rejet, épuisement etc. personnels ou collectifs ( je pense à l’expérience géniale de « Ah ! Nana ! » https://clio.revues.org/4562 ), chemin désertifié duquel ressort invariablement la toute petite famille sans cesse nommée pour masquer le vide angoissant : Cestac, Brétécher, Montellier, Puchol, Goetzinger.

    restent :

    -- les saloperies à la pelle dont la merdicité girly est coresponsable de la situation désastreuse dans laquelle se tient la bande dessinée féminine. Je ne veux nommer personne, je refuse toute distinction hiérarchique dans un tel tas de caca, mais quand Bagieu monte au créneau, franchement, je luis suggèrerais plutôt de s’acheter un miroir (à l’époque de "Ah Nana ! , on lui aurait caillassé la gueule, si vous voulez mon avis). Elles sont à la bd faite par des femmes ce qu’un Van Hamme est à celle faite par des hommes, une taule. En lauréer une seule serait une contreperformance désastreuse, un effet rigoureusement opposé à celui désiré, un entérinement dans une partition du monde déjà bien écrasante.

    -- la palanquée d’auteures brillantes qui ont contre elles leur trop petite biblio pour un festival qui mesure le talent à la tonne de papier imprimé ( et également un autre petit gros handicap, qu’elles ont de commun avec la liste suivante, vous verrez) : Joanna Hellgren, Aurélie William-Levaux, Debbie Dreschler, Juhyun Choi, Delphine Duprat, Dominique Goblet, Isabelle Pralong, etc. il me faudrait une page entière de ce forum pour les évoquer ; ce sont elles, les femmes qui agrandissent chaque jour la compréhension et les formes de la bande dessinée. Avec ou pas un travail marqué par la féminité comme question, comme objet de leurs récits - aucune raison, sinon sexiste, de l’attendre systématiquement, ce qui pourtant est le cœur battant des critiques de livres féminins - , mais jamais incarnant ces polarités de genres qui nous tuent à petit feu et qu’il va bien falloir liquider un jour ou l’autre (Haraway, viens à notre aide !). Comment un quarteron de vieux schnocks pourrait-il simplement les VOIR ?

    -- les auteures historiques géniales, comme Aline Kominsky, Phoebe Gloeckner, Trina Robbins, Julie Doucet etc. : copieuses, pourrait-on dire, hein, mais toujours trop invisibles et pas assez populaires (entendez : aimables et lisibles par des singes) pour un festival aveugle depuis la fin des années 80 à toute modernité (à quelques très rares exceptions près, et à la condition que les auteurs aient arraché péniblement un peu d’intérêt du grand public ou qu’on leur doive également quelques œuvres dites "populaires" : Crumb - en 1999, bon sang ! - Blutch, Spiegelman - en 2011, ah ah ah ah - Willem - et on se souvient du scandale qui en découla chez les vrais-amateurs-de-bédé...).

    Ce qui veut dire que ce pauvre festival, prix au piège de ses propres catégories débiles (grosse biblio, succès populaire) va devoir aller chercher Montellier ou Goetzinger pour donner du sens à cette soudaine, belle, profonde, prise de conscience générale. Ce retour de conscience artificiel des zozos du festival va produire de façon éblouissante, visible comme un furoncle sur un nez de menteur, un agrandissement du problème qu’il prétendra résoudre. Y’a pas de quoi se réjouir.

    Bon, c’est un prix, un foutu prix de mes deux, avec son cadre, ses références, ce n’est pas un indice sociologique d’une activité. En gros : il y a zéro raison pour que ce club soit une référence spéculaire d’un état réel de la création. On lui reproche de ne pas être un juste outil d’optique, alors que ce n’est pas un outil d’optique du tout. Malheur à qui mérite un prix ! Soyez fières, mes soeurs, d’être invisibles à ces vieux connards !

    Évidemment, c’est plus simple pour moi d’affirmer que ce prix est une merde dont je ne voudrais pour rien au monde, parce que mon sexe me range d’emblée du bon côté des nominables. Mais un prix, justement, couronne un certain état du monde établi dans son hégémonie (monde que je réprouve, notamment dans ses catégories de genres et sa normativité sexiste) ; il faut être le dernier des cons pour croire qu’un prix distingue quelque chose. Un prix ne traverse rien, un prix patine en surface. Un prix bégaye une société. Ceux qui en reçoivent feraient bien de garder toujours ça dans un coin de leur petite tête creuse et se demander ce qu’ils ont fait pour mériter ça.

    Pour dire ça plus rapidement : les femmes qui font des bandes dessinées, depuis un bon paquet d’années maintenant, font, au quotidien, sa modernité (raison pour laquelle une célébration de Goetzinger ou de Montellier n’aurait été représentative de RIEN). Ce festival et son prix célèbrent une vision archaïque de la bande dessinée. Il se trouve qu’à archaïsme, archaïsme et demi : la momification phallique fait partie du paquetage. Ce qui nous préoccupe aujourd’hui est pris dans cette équation.

    –--------------

    j’apprends à la dernière minute, le temps de rédiger ce texte, la décision du festival qui a trouvé l’ultime pirouette pour ne rien rendre visible du problème le plus profond, celui qu’il porte en lui par ses propres catégories, en renvoyant à d’autres le choix d’une position à prendre ( http://www.bdangouleme.com/934,la-parole-aux-auteur-e-s ). Sauvés par le joker démocratie !
    Que dire d’autre que « Ah ah ah ah ah » ?

    #féminisme #bande_dessinée #modernité

    • M’est avis que la pitoyable pirouette démocratique vient d’une tardive prise de conscience de l’impasse : allonger la liste avec quelques noms de femmes, ou même refaire une liste paritaire, ne pouvait plus légitimement apparaître aux concernées que comme une insulte.
      D’ailleurs Montellier leur a préventivement renvoyé le prix à la gueule :

      Le festival a-t-il redouté que certaines sélectionnées refusent à leur tour de faire partie de cette liste, comme l’ont fait une dizaine d’auteurs hommes au cours des quarante-huit dernières heures ? C’est fort possible. Contactée alors que son nom commençait à circuler sur Internet, Chantal Montellier nous disait ceci ce matin : « Il n’est pas question que j’accepte ce truc ! Cela ressemble à une aumône. Le festival décide de rajouter six femmes ; pourquoi pas douze tant qu’on y est, comme pour les huîtres ? En plus, il n’y a pas le moindre mot de repentance face à ce qui reste et restera une goujaterie. »

      http://www.lemonde.fr/bande-dessinee/article/2016/01/07/le-festival-de-bande-dessinee-d-angouleme-invite-finalement-les-auteurs-a-vo

    • Dans ma chronologie personnelle, le monsieur qui a déclaré en premier qu’il se retirait n’a fait que réagir à la réaction initiale du collectif d’autrices à ce sujet. Je n’ai pas les liens sous la main, je ne fais qu’ajouter ma petite pierre au sujet. J’ai vu en direct, sur mon fil Facebook, le post de l’auteur apparaître avec le compteur de « J’aime » de quelques dizaines, et augmenter chaque seconde jusqu’à beaucoup, et à ce moment là, j’avais déjà pris connaissance du communiqué du fameux collectif.

    • Sattouf qui a été le premier à se retirer de la liste avait déjà été primé l’an passé et ça m’a bien fait marré ce geste « grand seigneur » de mes deux ovaires. http://seenthis.net/messages/446157
      J’ai regardé tout ça mollement, ce festival n’est qu’une piètre foire commerciale parmi d’autres. J’espère que les femmes « pressenties » renverront à leur juste condition ce ramassis de vieux schnocks décrépis : aux oubliettes. Ils me font penser à ses indécrottables sénateurs qui s’accrochent à leur siège et à leurs privilèges mais que personne ne prend plus au sérieux.

    • Puisque tu parles de la qualité de ce festival, j’ajoute que j’ai toujours été surpris par les choix réalisés années après années... sachant que je ne dois pas posséder plus de 1 ou 2 albums « grand prix »... sur les quelques centaines de BD présentes sur mes étagères... Par exemple, y-a un Zep qu’on m’a offert un jour...

      Je digresse. L’autre jour, je cherchais de la BD érotique... avec dans l’idée de trouver de la BD érotique écrite par une femme... Rien trouvé dans les catalogues en ligne... Que des mecs, vulgaires et craignos...

    • tout ça s’est finit comme d’hab : culpabilisation de la part de l’éditeur pour mézigue, renvoi aux féministes de la responsabilité de la merde. ce sont les féministes qui font chier à ouvrir leurs gueules quand quelque chose craint, mais l’objet de notre colère n’est jamais plus qu’un « texte philosophique » ou « une simple erreur d’un camarade pas si méchant tu sais bien », et j’en passe. Et aussi ce qui m’a frappée c’est le silence de nos chers camarades par ailleurs : regardons ailleurs. Le désengagement par le silence. La désapprobation de notre parole en nous ignorant tout simplement, même quand on s’adresse à eux directement. On veut bien être proféministes, mais attention, tant qu’on vise ailleurs, pas les potos. Le sens du texte « le prix à payer » sur A contrario ainsi que le mien, c’était ça, aussi. L’ineffable joie de voir des copains (lol) te tourner le dos quand le vent féministe souffle dans le mauvais sens. Le bonheur inégalable d’avoir le choix entre travailler pour des connards ou ne pas avoir de travail, donc pas de sous (tu vois ce que je voulais dire par « erreur de travailler sur la bas des convictions », hin).

      https://soupherbe.wordpress.com/2015/06/02/652

      mais aussi, pour répondre directement à ce fil de discussion : http://tanx.free-h.fr/bloug/archives/8518

      Tu sais LL de Mars, j’ai fait ma tanx aussi avec CQFD pour qui tu travailles. Je me suis barrée parce qu’une personne s’est montré très paternaliste à mon égard sur une question pour le moins dérangeante dans les colonnes de ce journal. J’ai appris après coup que beaucoup dans l’équipe était d’accord avec moi, mais personne ne me l’a fait savoir, et j’ai claqué la porte en me croyant encore seule. Prendre tout le monde de haut quand le féminisme devient un sujet parce que le vent change de sens, mais ne pas voir la misogynie sous son propre nez, ça n’est pas spécialement avant-gardiste non plus. Peut être que tu l’ignorais. Peut être pas. Peut-être que tu n’en avais après tout rien à foutre, vu l’estime que tu sembles me porter.
      Y’a une chose que j’ai apprise avec le féminisme : c’est que les femmes disparaissent dans le silence, et que les hommes font beaucoup de bruit dès qu’ils se pètent un ongle ou qu’il s’agit de montrer à quel point ils brillent sur tous les sujets, même ceux qu’ils ne maitrisent pas.

      Voilà. j’ai encore fait ma tanx.

    • @monolecte Mais où est-il écrit « faire sa tanx » dans ce texte de L.L. de Mars ? La seule occurrence que je trouve c’est : « b) Des femmes auteurs qui s’en branlent toute l’année mais qui d’un coup sont toutes très très Tanxx dans leur tête ». Alors je ne dis pas qu’il n’y a rien à dire, mais entre être "très très Tanxx dans leur tête" et "faire sa tanx", je crois qu’il y a une marge et une interprétation qui s’emballe, ce débat part mal.

    • @odilon @soupherbe
      je ne sais pas si Tanx laissera ce commentaire que je viens de laisser sur son liste, mais je tiens à faire entendre ce que je pense de ces lectures empressées et falsifiantes de mes positions. Il serait bon de lire les textes au lieu de les fantasmer.

      « Mauvaise interprétation, hâtive, aveuglée par des certitudes aprioriques : nulle part je ne parle de "faire sa Tanx", mais bien de l’étrange mouvement public de zozos qui se foutent absolument de tout problème sexiste toute l’année et qui d’un seul coup se sentent "tanxx". Ce qu’ils ne sont pas. Tu lis trop vite, mal, et tu conclues à côté.
      Je n’aime pas ton travail, effectivement, qui est à mille kilomètres de ce que j’attends d’un dessin politique : je le trouve sage, décoratif, collé au pire de la camelote rock avec un zeste d’école américaine. Trop joli pour être honnête, pas assez offensif, désespérément monosémique - donc terriblement condescendant puisque tu prends tes lecteurs pour des cons à qui il faut tout dire d’un coup sans ambiguïté. Je sais pas, peut-être par crainte qu’ils s’imaginent une dissonance politique ? Sinon pourquoi ? Voilà pour ton dessin qui, contrairement à toi, n’a rien à dire.
      C’est dommage parce que je suis quasi systématiquement de ton côté sur tes positions politiques quand je te lis. Nous partageons infiniment plus d’idées que tu ne peux l’imaginer.
      Quand à CQFD, j’ignorais absolument cette histoire, ce n’est pas la peine de fantasmer autre chose. Je vis dans un trou, à 1000 kilomètres de Marseille, je ne connais rien de la cuisine interne du canard. J’ai moi-même cessé de bosser pour le canard pendant trois ans, agacé par les positions antisémites que véhiculait la lecture de Shlomo Sand ou encore certains strips abjects de Berth. Je suis revenu pour des raisons charnelles, car j’aime ces gens même quand ils déconnent, se trompent, me blessent sans l’imaginer.
      Te trompe pas d’ennemi. »

    • @soupherbe N’en étant pas certain, j’ai fait comme ça.

      Mes positions devant ton dessin ne changent rien à ce que je pense de tes textes et des positions, des choix, qu’ils soutiennent. C’est de mon point de vue un problème politique qui nous sépare, sans aucun doute, le rapport au dessin, mais c’est probablement un des seuls.
      Je ne doute pas que nous ayons un jour l’occasion d’en causer, dans un festival ou ailleurs. Il n’y a aucune espèce d’animosité personnelle, de truc affectif à la con dans ce que je te dis (ceci pour ton « Peut-être que tu n’en avais après tout rien à foutre, vu l’estime que tu sembles me porter. » qui est particulièrement mal vu. Et je n’en ai pas rien à foutre, du tout, de la façon dont on traite les femmes dans ce pays, dans mon corps de métier comme dans tous les autres cadres sociaux).

    • @intempestive non, ça n’a rien d’impeccable, c’est de la cécité totale. Son dessin est parfaitement dissociable, hélas, de ce qu’elle dit, et c’est bien là le foutu problème : son dessin est parfait sur un t-shirt de gland ou sur un poster d’ado avec la conscience politique d’un coucou. Il est cool. Sympa. Rock. Propre et lisible tout joli drôlement bien fait. Il n’offense rien, ne fait rien bouger, est invisible dans la galerie des fétiches habituels de la quincaillerie punkouillarde mort-née, en plus élégant toutefois. Il n’en est pas de même pour ses choix politiques, ses positions, la façon de tenir ces positions fermement, de refuser les catégories soigneuses où se disposent discours et corps, qui en irritent plus d’un, prennent la tête de l’ado avec la conscience politique d’un coucou, embarrassent le cool, le sympa, et même le rock (cette vieille merde muséale à la con).
      Je réponds à ça également sur le site de Tanx. Si on part sur cette voie - à savoir la schize entre le dessin politique et ce qu’il veut soutenir - on pourrait causer longtemps. J’ai déjà donné (trop), me suis assez fritté contre ça dans les cadres, précisément, politiques et éditoriaux où je me bats et me débats. Je préfère renvoyer dans ce cas à l’entretien avec le monde libertaire*, qui ne parlait pratiquement que de ça, ou l’article sur la caricature dans CQFD (qui a précisément été bien mal reçu par certains camarades empêtrés dans cette schize)

      *http://www.le-terrier.net/lestextes/lldm/entretienmonde_libertaire.html vers la fin, à partir de la question "— ... Oh et puis si, une question tout de même : ça renvoie à quoi pour toi quand on parle « d’engagement » ? "

    • @biggrizzly si tu cherches des bds érotiques faites par des femmes, ça ne manque ni de monde, ni de qualité. Céline Guichard, Nicole Claveloux, jusqu’à Aude Picaut, pourtant pas du tout ma tasse de thé dans ses autres productions, qui a dû faire le seule album digne d’être lu (j’ai pas encore vu le Anouk Ricard, ceci dit) de la collection plutôt bourrine BDcul des Requins Marteaux. Chez la géniale Alice Lorenzi (trop rare), la dimension érotique des planches est éblouissante, également chez Anke Feuchtenberger ; récemment, j’ai vu passer la dernière publication de Tomoko, un collectif féminin épatant tenu par Eglantine Ruault, et il y a un merveilleux récit érotique de Amandine Meyer ( https://tomokoeditions.wordpress.com).

    • @lxs_amigxs

      Et ce lait-fraise, on se le boit quand, tou-te-s autour d’une table, pour discuter de nos désaccords, s’excuser de nos maladresses par mails interposés, et rigoler un bon coup ? Ce soir, c’est apéro pour la sortie du numéro 139. C’est con, ç’aurait été une belle occasion. Une prochaine ? En attendant, nous, on vous kiffe ! Waouf. Waouf.

    • @intempestive

      le premier en détournant des codes graphiques connus

      Là j’ai comme un doute. Tant justement le peu que je connaisse de son univers graphique ressemble au contraire à des choses que je vois ça et là depuis plus de trente ans, même si je ne suis pas un très grand connaisseur en matière de bande dessinée, mais aux Arts Déco dans les années 80 je suis à peu sûr d’avoir vu les mêmes choses en sérigraphie, en graffitti, en illus et en bandes dessinées. Pour moi il n’y a pas détournement, mais adhésion et reconduction au contraire des codes graphiques en question.

      Récemment j’ai vu passer un signalement de @soupherbe dans lequel Tanxxx exprimait ses doutes quant à sa maîtrise technique qui l’avait coupée de ponts anciens, je me demande si je ne suis pas d’accord avec ça. Et du coup, Tanxxx (si j’ai bien compris que tu suivais ce fil), il me semble que tu pourrais être sur la voie d’un vrai renouveau. Moins de technique, plus de laché et cela pourrait faire des vraies étincelles.

      En revanche, je suis d’accord avec @l_l_de_mars sur le fait que le courage intellectuel de Tanxxx est juste extraordinaire, j’ai souvenir de sa joute contre cet abruti de Siné, j’étais admirateur ! Et dune manière plus générale les signalements et les positions de @soupherbe sont très souvent très judicieux. Par exemple ils m’instruisent régulièrement de copies conformes en matière de sexisme entre le milieu de la bande dessinée (que je trouve fort adolescent en plus, comme s’il devait y avoir un postulat de congruence entre le lecteur présumé et l’auteur ) et celui de la photographie (qui là est carrément illéttré).

      Et enfin

      le second en allant en terre inconnue

      . Tu peux même dire d’une façon tellement systématique que c’en est un peu fatigant.

    • @intempestive

      je suis (honnêtement) désolé, à ceci :
      "Et prendre le dessin pour un medium, c’est précisément ce que je ne fais pas
      -- peux-tu développer ? ça m’intéresse"

      de devoir répondre non, ou plus exactement, non, pas ici, pas court, pas dans le cadre d’un forum etc. Pourquoi ? Parce que c’est l’objet principal de mon travail d’écriture depuis plus d’un an - « Qu’est-ce que dessiner ? » , notamment dans ma discipline, la bande dessinée - que je suis encore en plein dedans (aujourd’hui-même, par exemple) que le troisième volet va être publié dans le prochain Pré Carré après les deux premiers (dans les n°5 et 6), que je dois encore bosser un an pour les deux derniers et que je ne veux pas saloper le travail.
      Mais sur cet aspect de la question (le dessin comme médium) je peux te renvoyer vers un texte déjà fait - un peu long, sans doute, mais il parle finalement de plein d’autres problèmes de ce genre, liés à des conceptions instrumentales du dessin et de la bande dessinée - qui a été mis en ligne ici : http://precarre.rezo.net/?attachment_id=1667 (c’est le pdf nommé "mccloud")
      C’est un peu chien comme méthode, mais j’ai déjà tellement de mal à écrire ce gros machin que je ne prends aucun risque de m’en dégoûter pour l’instant par trop de dérives.

      Aussi, ceci : quand tu dis "Tanxxx, telle que je comprends ses dessins jusqu’ici, envoie des tirs de bazooka dans tout ce qu’il y a à détruire (les inégalités de genre, de classe, d’origine supposée ou réelle), empruntant pour cela aux codes des comics , du punk, des fanzines et autres formes d’expression populaire.", je pense c’est une erreur de prendre tout ça pour des formes d’expression populaire ; ce sont les formes muséographiées, desséchées, momifiées, de vieilles expressions populaires, qui sont devenues un académisme, un pompiérisme évitant, justement, d’avoir à se poser toute question sur ce qu’est qu’un dessin politique.

    • @jef_klak

      Cette évolution de démocratie directe semble aujourd’hui satisfaire tout le monde.

      Exercice oulipien : tenter, en modifiant le moins de choses possible dans cette phrase, de rétablir la vérité.

      Je propose par exemple

      Cette parodie de démocratie directe semble aujourd’hui ne tromper personne

      ou

      Cet exercice de communication semble aujourd’hui amuser beaucoup de monde

      ou encore

      Cette évolution de démocratie directe semble aujourd’hui faire rire tout le monde. (plus petite correction)

    • Le lien du meo culpo n’était là qu’à titre informatif ;-)

      Et puis, comme dit l’autre « l’émotion est passée », l’hystérie a pris fin, on peut reparler entre hommes sérieux à présent, et vous verrez bien ah ah ah ah en laissant libres les gens, ils feront le pire et n’éliront que des hommes (sérieux).

    • « Publier des collections « féminines » est misogyne. Cela crée une différenciation et une hiérarchisation avec le reste de la littérature, avec l’universalité des lectures qui s’adresseraient donc – par opposition – au sexe masculin. Pourquoi le féminin devrait-il être hors de l’universel ? »

      voilà ce que je lis, et à quoi je souscris complètement, dans la Charte des créatrices de bande dessinée contre le sexisme , et ce que m’inspire, a priori, la création d’une collection qui s’appelle « Traits féminins ». Je me sens mal d’entendre le créateur d’une telle collection soliloquer sur Femmes et bande dessinée .

    • @l_l_de_mars Oui, il y a cette limite, entre autres, chez Thierry Groensteen. Il y a aussi celle de l’approche académique, historiciste et soit-disant neutre, qu’il choisit d’adopter lors de sa conférence. J’ai néanmoins proposé le lien, dans cette discussion sur seenthis, parce qu’il présente de nombreuses auteures de BD, dont beaucoup sont peu connues. Je me disais que ça pouvait permettre des découvertes.

    • C’est indiscutablement clair.
      « NB de dernière minute : non, LL de Mars je ne publierai pas ton énième message, trouve toi quelqu’un d’autre à aller faire chier avec ta prose qui tombe à côté. Tu ne sais pas lire, regarde bien il y a une phrase très importante au tout début de ce texte. Pour te faciliter la tâche je viens de la mettre en gras. EN GRAS. voilà, tu as lu ? bien. Maintenant ouvre ton blog et va y raconter tes salades et épargne moi ta suffisance, ça me fera des vacances. Et aussi : non j’ai pas particulièrement envie d’en discuter à angoulême ou ailleurs. Bon vent. »

      @soupherbe Le « Tu ne sais pas lire, regarde bien il y a une phrase très importante au tout début de ce texte. » est malhonnête, la phrase n’était pas là avant ma réponse, ni en gras, ni en maigre.
      Je n’ai pas de blog, pas de FB, pas de compte Twitter, donc pour la diffusion de salades, hé bien te voilà mieux armée que moi pour la caricature.
      Ok pour le silence, si c’est ce que tu veux. Tant pis.

    • Je ne suis personne et mon avis est insignifiant, mais peut-être fera-t-il plaisir à Tanxx dont j’aime le dessin autant que les idées.

      Les critiques de LL de Mars, outre leur ton extrêmement violent, sont subjectives. Il peut ne pas trouver les dessins de Tanxx à son goût, mais je trouve étrange qu’il affirme qu’il est « évident » (objectivement) que les dessins DOIVENT être offensifs et polysémiques.

      Outre que je trouve que c’est, en partie, le cas de ceux de Tanxx, on peut aussi rebondir sur un autre des commentaires de LL de Mars : selon lui, son dessin est « cool » alors que ses choix politiques sont « offensifs ».

      Peut-être justement que c’est le contraste entre les deux qui en fait la force ou l’une des forces ? Peut-être qu’un dessin offensif défendant une idée offensive devient illisible ou moins lisible ?

      C’est juste une hypothèse de néophyte. Je vous laisse entre spécialistes...

    • Merci @sinehebdo. Je les aime bien, moi,aussi, les dessins de Tanx.

      Pour suivre ce que disais @intempestive, on peut apprécier des boulots différents, les Bérus et Peter Brötzman. Un peu de punk, ça révolutionne peut-être pas la musique (et c’est peut-être aussi encore à voir) mais ça fait plaisir. (et sans convoquer Saint Gattaleuze)

      Si tu prends les premiers The Ex, c’est du Crass, et pourtant, ils ont fait des choses incroyables, avec le temps, avec Tom Cora, avec d’autres, avec des musiciens de partout.

      On peut peut-être lui lâcher la grappe à Tanx avec les exigences de révolution graphique et la laisser bosser. Sur ce, je vais voir comment me procurer des croutes au coin des yeux vol.1. , tiens.

    • @bob_ardkor Ok, merci pour le lien. J’ai pas lu le livre de Guillon, en qui sur pas mal de point j’ai une certaine confiance intellectuelle, je me réserve pour l’instant le droit de ne rien trancher à cet égard.
      Pourquoi ? Parce que si les déclarations d’un Matzneff du genre « Les petits garçons de onze ou douze ans que je mets ici dans mon lit sont un piment rare » sont d’une violence assez rare et me font frissonner (la toute-puissance des adultes m’a toujours pétrifié d’angoisse, notamment sur leurs propres enfants), je me rappelle tout de même certains points important :
      – d’une part, je souscris pleinement aux analyses de Serge André en la matière ( http://www.oedipe.org/fr/actualites/pedophilie ), qui sont aussi fines et complexement abordées que le sujet le mérite.
      – Je me souviens aussi qu’à 13 ans, je ne pensais qu’à baiser du matin au soir comme une otarie. J’aurais sauté sur n’importe quel oui. Évidemment, je suis bien conscient qu’on peut désirer un truc inconnu sans comprendre ce qu’implique l’expression et la satisfaction de son désir. Mais il n’existe rien d’universel qui s’appellerait "l’enfant de 13 ans". J’ai l’orgueil de croire en ma singularité à 13 ans comme à 50.
      – Ma première partenaire sexuelle avait plus de 30 ans, j’en avais 15. Légalement, comment l’aurait-on jugée, elle que j’ai outrageusement draguée derrière son comptoir ?
      – Je note également qu’à 18 ans j’ai eu une amante qui en avait 14 (et vu qui je suis, ça aurait tout aussi bien pu être un garçon ; je précise parce que l’article veut en venir - avec raison - à la pratique des corps, aux contraintes physiques que ça implique). Légalement, j’étais un adulte. Nous nous aimions, nous baisons évidemment dès qu’une opportunité se présentait.
      – Et j’ajoute pour finir que quand on généralise à fond les baluches la pédophilie, ça peut devenir également ça :
      http://www.le-terrier.net/polis/aufil/degenere .
      On voit bien tout ce que la question peut instrumentaliser comme désir de société.
      C’est donc une question que je ne peux pas, que je ne sais pas aborder d’une façon générale, mais bien au cas par cas. Je ne sais pas à quel moment j’étais ou je n’étais plus un enfant. Je ne sais pas où est le curseur. Je sais ce qu’est un viol, une violence, une contrainte, un abus, je ne peux pas imaginer, a priori, que le consentement d’une personne de 10 ans à une personne de 10 ans son aînée soit autre chose que de la soumission, mais après cette chaîne de certitudes, où poser le foutu curseur ? Moi, franchement, je ne sais pas. Bon. J’aurai sûrement l’occasion de lire le bouquin, je verrai.

    • @supergeante @intempestive

      Pour suivre ce que disais @intempestive, on peut apprécier des boulots différents, les Bérus et Peter Brötzman. Un peu de punk, ça révolutionne peut-être pas la musique (et c’est peut-être aussi encore à voir) mais ça fait plaisir. (et sans convoquer Saint Gattaleuze)

      Si tu prends les premiers The Ex, c’est du Crass, et pourtant, ils ont fait des choses incroyables, avec le temps, avec Tom Cora, avec d’autres, avec des musiciens de partout.

      Hmm... Comme nous abordons une question complexe, l’air de rien... J’entends ce que tu dis, Supergeante, mais cette façon d’aborder la question laisse imaginer qu’on pourrait la contourner en douceur par une sorte de gradation quantitative, quand j’essaie d’évoquer un écart radical et qualitatif. Bon. C’est sans doute difficile de faire entendre que ce qui est sans grande importance pour certains est crucial pour d’autres (notamment parce que nous n’avons pas tous les mêmes usages , et tout particulièrement de la musique) ; évidemment, nous ne plaçons pas non plus l’urgence au même endroit, ne mobilisons pas toutes nos forces pour les mêmes objectifs. De mon point de vue, cette question de l’invention de formes est inconditionnelle, et ce n’est pas une question d’objet (de finalité ) mais de trajet (de vie ) ; il y va d’ailleurs pour moi de la musique comme du dessin, ça me pose devant le même type de conditions d’apparitions sociales, de sillages, de trajectoires, pour faire court : de devenirs. Rien de ce que je peux faire politiquement - et surtout ce qui n’a aucun rapport immédiat avec l’art, tout ce que je fais en dehors de mon atelier, avec mes camarades - n’aurait plus le moindre sens pour moi désarticulé de ces enjeux-là (et surtout parce que ces questions sont bâclées par mes camarades eux-mêmes, renvoyées à des pratiques instrumentales, militantes, de l’image comme de la musique, ce qui est en parfaite contradiction avec l’urgence affirmée ailleurs d’inventer un monde anti-autoritaire, joyeux, ivre). Comme ce n’est pas vraiment l’endroit pour vous tartiner sur la musique ce que j’ai pu lier plus haut de textes sur le dessin, je vous ai mis en ligne un autre travail, en bandes dessinées, qui évoque ces questions tout en produisant discrètement, loin des énoncés bavards du dialogue affirmés, une forme. Ce livre aurait pu s’intituler « Crâne comme critique de la tête de mort ». C’est là : https://www.academia.edu/20202122/dialogue_de_morts_%C3%A0_propos_de_musique

    • @intempestive

      J’en reviens à ma conviction que nous ne nous situons pas tou·te·s au même endroit (je ne dis pas au même niveau , ce qui impliquerait une hiérarchie, mais au même endroit) des luttes et de la création (ce qui va de paire), et que c’est une bonne chose. Et également qu’il y a de l’invention non seulement dans les nouvelles formes, mais aussi dans le mash-up, le cut-up, le détournement.

      attention, il y a un malentendu, je pense : il ne s’agit pas d’un problème technique (dessiner excède le dessin ), ce qui veut dire que la formule « il y a de l’invention non seulement dans les nouvelles formes, mais aussi (c’est moi qui souligne) dans le mash-up, le cut-up, le détournement. » sous-entend que ces pratiques de montage ne sont pas des pratiques impliquées dans la question de la forme nouvelle, qu’elles en sont exemptées par un mode de composition qui serait plus neutre que, par exemple, ses matériaux ; mais c’est faux. Il y va du montage comme du reste, il y a de l’invention et de l’académie dans le collage, le mash up, etc. (de la même manière que la question de la contemporanéité de la musique n’est pas liée à son instrumentarium, que ce n’est pas un problème de lutherie. Une musique pompière est réalisée chaque jour avec les plus sophistiqués des synthés pour la plupart des films. La musique révolutionnaire de Jean-Luc Guionnet est faite avec un saxophone)

    • Oui, précisément, et cela ouvre bien des questions éthiques et politiques (desquelles il va être difficile de discuter sur le fil d’un forum...), par exemple : en quoi peut-on l’exiger d’autrui ? En quoi l’invention est-elle universalisable ? A quelle aune l’invention se définit-elle ? Une société de philosophes (ou d’artistes, ou d’autrices/teurs) est-elle souhaitable ?

      @intempestive Oui, excuse-moi, je n’ai pas répondu à ça, alors que c’est important. Entends bien que quand je dis « de mon point de vue », il s’agit de réexprimer les enjeux d’un rapport à l’art, à ses différentes manifestations, et que c’est bien dans le cadre du dessin, notamment du dessin politique qui n’a pas plus de raison pour moi de se retrancher derrière les énoncés qu’il est censé soutenir que tout autre dessin (sinon il n’est que l’alibi publicitaire de ces énoncés). Je ne dis rien de général sur un mode social, ce n’est pas une déclaration systémique. C’est sur le terrain de ces enjeux que j’invoque l’inconditionnalité de l’abandon à l’inconnu du dessin . Pour le reste... Non, je ne vois aps en quoi une société de philosophes ou d’artistes est souhaitable, je ne vois pas ce qu’il y aurait de souhaitable à une société « souhaitée » (homogène, congruente, harmonique etc.). Je veux une société ou le paresseux, l’idiot, l’ennemi, ait sa place, circule sans qu’on lui assigne une forme adéquate. Je ne veux pas, par exemple, d’une société où pour tenir debout politiquement, chacun ait le devoir d’être politique (même si je pense que le silence est une composante majeure du discours !). Bon, évidemment, comme tu le dis toi-même, un forum n’est pas l’endroit possible pour être justes, précis, attentifs aux détails etc.
      Restent les cafés !

  • Terreur graphique - Bande dessinée : nom féminin* - Libération.fr
    http://terreur-graphique.blogs.liberation.fr/2016/01/06/bande-dessinee-nom-feminin

    « Une fois n’est pas coutume, je parle métier. En effet,Une première liste pour élire le futur Grand Prix du Festival Internationale de la Bande Dessinée d’Angoulême a été publiée pour le Grand Prix du Festival de BD. 30 hommes et 0 femmes. Riad Sattouf, Joann Sfar et Daniel Clowes ont annoncé se retirer de la liste des nommés. »

    #Festival_Angoulême #BD #no_woman

    • Des attaques simultanées, une prise d’otages, menées par plusieurs tireurs et au moins un kamikaze : c’est le scénario-cauchemar, que craignaient depuis des mois les services antiterroristes, qui s’est déclenché vendredi soir à Paris. ... leur but est de tenir dans le temps, pour que les médias puissent s’accrocher à l’événement, le diffuser en direct pour un maximum de publicité",...

    • @thibnton, sans doute ais-je je tort de prendre ta remarque au premier degré mais... Un Mac do (un peu trop vide) à Saint Denis, un resto rue de charonne avec des plats du jour à 9,5€, c’est pas hipster at all . Pour ce qui est de la rue de charonne, je connais le coin, ils n’ont pas visé les lieux coûteux, voire carrément luxueux (l’embourgeoisement galope ici depuis la construction de l’Opéra Bastille) qui s’y trouvent. Ils ont assassiné en visant un mode de vie qui est, de façon différenciée certes, celui du #loisir après la semaine de boulot, celui des retrouvailles conviviales, de la conso culturelle (souvent horripilante mais) banale, même si c’était dans une salle appartenant à Lagardère, ce dont ils avaient probablement pas plus à foutre que le #public présent.
      Paris n’est d’ailleurs pas seulement un fief des élites françaises mais aussi une ville très polarisée socialement (80 000 RSAstes, 250 000 titulaires de la CMU, etc.).

    • Tu as raison @colporteur, merci pour les précisions, je faisais plutôt référence à la rue Bichat et au resto « Le petit Cambodge », mais tellement de lieux ont été touchés en même temps… Dans tous les cas, comme on dit, "RT are not endorsement" et je note également cette phrase dans l’article de Fusion :

      This is not the side of Paris seen by tourists or business travelers; rather, it’s an area where actual Parisians and people from the banlieues hang out and mix together. They might have gentrified, yet these neighborhoods have retained their proletarian and ethnically-mixed flavor. That whiff of authenticity is part of the neighborhood’s attraction for Parisian Bobos, as they call themselves. The banlieues are the cities and housing projects surrounding Paris, where most of the French youth of immigrant descent live (contrary to popular imagination, the banlieues are far from desolate ghettos, “no-go zones” or breeding grounds for jihadists: they are difficult yet vibrant and dynamic places).

    • Poster ici tempérerait l’inévitable sidération ? Pas regardé les suites. Répondu à quelques demandes de nouvelles.
      On verra quand et comment les autorités nous annonceront les avancées de l’enquête, les perquises et arrestations (les G-à-V seront tenues secrètes ou claironnées ?). Le traitement médiatique d’hier a été fort policé par rapport à celui de janvier.
      Sinon, la rue Bichât c’est au moins deux mondes, celui de la branchitude de jeunes et moins jeunes, salariés et free lance du quaternaire d’un côté, venus s’installer aux abords de République, le long du canal Saint Martin (nos docklands à nous, façon Amélie Poulain revisité dans la béatitude du fun obligatoire) avec leurs lieux de loisirs, comprenant même une certaine gratuité (les bords de canal où s’installent ces gens, munis de leurs propres victuailles et boissons) et d’autre part (vers la rue du fbg du temple), un reste d’habitat prolo et immigré, dont des taudis.
      Certes, je pige pas bien les moeurs de ces « nouveaux parisiens » dont certains sont pas si thunés, parfois stagiaires, souvent précaires même si lorsqu’ils sont employés ou prestent, ils peuvent être « bien payés », et qui raquent des loyers exorbitants et paraissent claquer un blé monstre en fringues, troquet, restos et autres sorties. Ce pouvoir d’achat ostentatoire excite l’envie, et un chouïa de haine de classe. Mais ça reste très surprenant, comment font-ils ? Voulais voir le différentiel du revenu médian parisien avec d’autres revenus médians locaux (étant bien en dessous quoi qu’il en soit) pour me figurer une peu mieux la chose, et puis n’ai pas cherché.

      Quant au petit Cambodge, j’ai regardé où ça en est sur le net, ce n’est pas si cher que ça, vu ce qui se pratique à Paris. Une success story porté par la dynamique du quartier. Je me souviens y avoir mangé une fois il y a fort longtemps avant qu’ils s’installent là où ils se sont fait mitrailler hier.

      Avec la militarisation de Paris, la manif prévue demain avec les migrants évacués hier matin par la police de République sera probablement interdite. Aujourd’hui on es déjà privé de piscines, bibliothèques, cours... vais voir si le marché a bien lieu, histoire de goûter peut-être une autre salade que celle de l’état d’urgence.

    • Face au « terrorisme », nous - occidentaux en général, et, ces jours-ci, français en particulier - avons surtout un vrai problème de #nombrilisme.

      « notre mode de vie » (dans les commentaires ci dessus), « nos libertés », « nos valeurs » (plus généralement ailleurs dans les média).

      Ben voyons.

      Comme si ces mêmes modes de vie, valeurs, liberté, valaient et avaient jamais valu aussi pour les non européens. Comme si les non-occidentaux avaient pu jouir de similaires - ou seulement de pouvoir vivre en paix là où ils se trouvaient sans être envahis, colonisés, expropriés, exploités, exterminés ou réduits en esclavage - tandis que les occidentaux élaboraient glorieusement ces valeurs sur le dos du reste du monde, pour leur usage exclusif.

      Ce ne sont pas ses « valeurs », son « vivre ensemble » (entre nous, hein), sa « démocratie » et j’en passe et de plus éculées qui sont attaquées : ce sont plus sûrement quelques bribes des pratiques habituelles de l’occident qui lui reviennent désormais à la figure chez lui, à la maison.

      Le temps de l’innocence coloniale est terminé. La brutalité des attaques, leur irruption dans nos petites vies est assurément sidérante, et dramatique. Mais jouer les innocents, les non-concernés, les surpris n’est plus de mise.

    • Le Monde a décidé de publier le nom [des morts] quand leur disparition a été confirmée par un membre de la famille ou leur employeur. Cette liste a vocation à évoluer.

      http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/11/15/guillaume-quentin-marie-les-victimes-des-attentats-du-13-novembre_4810428_48

      Cela donne une idée, vague, des appartenances sociales, déformée par les coutumes en vigueur, personne ne sera désigné par un employeur ou une famille comme chômeur ou chômeuse, on dira plutôt une qualification que la fonction réellement exercée qui dirait quelque chose du revenu disponible, par exemple. Sans compter que ce sont ici les familles qui ont de l’estime pour ce journal et ce qu’il représente qui donneront leur accord à ces mentions.

      Pour @lundimatin
      http://seenthis.net/messages/428725

      Il n’y a pas à défendre « la France » – c’est quoi déjà, « la France » ? -, Paris, les branchés, le foot ou le rock parce qu’ils ont été frappés. La Une de Libé sur les attentats n’efface en rien celle qui était annoncée initialement, et qui portait curieusement sur le chancre social et humain que sont les hipsters dans le cœur des métropoles, et plus particulièrement de Paris. La sorte de coup d’État émotionnel qui a voulu, en janvier dernier, faire de Charlie Hebdo « la France » ne parviendra pas, cette fois, à imposer l’identification à une certaine forme de vie métropolitaine. La petite-bourgeoisie cognitivo-communicationnelle, l’éclate, la drague, le salariat branché, l’hédonisme du trentenaire cool, n’arriveront pas à se faire passer pour « notre mode de vie », « nos valeurs », ni même pour « la culture ». C’est une certaine forme de vie, comme il y en a tant d’autres dans cette époque, dans ce pays, et qui ne suscite pas que de la tendresse. L’instrumentalisation des attentats par certains propagandistes afin d’assurer l’hégémonie morale de cette forme de vie-là ne peut que contribuer à la rendre haïssable.

      Etat d’urgence
      http://www.franceculture.fr/emission-les-pieds-sur-terre-etat-d-urgence-2015-11-16

      Samedi, dans l’urgence, quatre reporters des Pieds sur Terre sont descendus en bas de chez eux, à Lyon, Saint-Denis, et Paris Xe. Ils racontent.

  • Joann Sfar : « le #cinéma français ne s’adresse plus qu’à la France. » (RAGEMAG)
    http://ragemag.fr/entretien-avec-joann-sfar-cinema

    Je vais peser chaque mot, parce que cet été, sur mes journaux intimes que je faisais paraître dans Télérama, j’ai dit ce que je pensais et tout le monde m’est tombé dessus. Le cinéma français va très bien parce qu’il est très protégé. Cette protection induit des petites perversions, des petites faiblesses. On vit sur un contresens depuis de très longues années. Qu’est-ce qui se passe ? On a le droit de protéger le cinéma français au nom de la francophonie. Parce qu’au niveau de l’Europe, on nous interdirait de favoriser notre cinéma si c’était sous l’angle industriel. Donc, du coup, on va favoriser les œuvres en langue française… mais c’est pas ça le cinéma. Le cinéma français ce sont des tas de métiers. C’est une industrie. C’est un savoir-faire, qui ne passe pas seulement par la langue. Donc là, y a un problème. On a aussi une idée préconçue de ce que c’est qu’un film français, et de ce qu’attend le public d’un film français. Et à mon avis, le principal problème, c’est ça. On se dit que le public attend des équipes françaises qu’elles fabriquent des comédies populaires, familiales, qui vont pouvoir passer à la télé ; ou des films très intellectuels, qui s’adressent à très peu de monde et qui se passent dans des mansardes. Il y a des tas de pans de création qu’on s’interdit par paresse intellectuelle, par masochisme ou par manque d’ambition industrielle. On s’interdit les grands films pour enfants qui ne seraient pas tirés d’une bédé des années 1960. J’admire beaucoup Astérix, le Marsupilami et Boule et Bill, mais je trouve dommage qu’on ne se dise pas : « Les Anglais font Harry Potter, pourquoi on n’en fait pas un à notre façon ? » Nos techniciens rêvent de ça. Nos comédiens rêvent de ça. Et le talent pour faire ces films-là, on l’a.