Overdoses aux Etats-Unis : les pratiques douteuses du laboratoire Insys
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Alors que les décès suite à une overdose se banalisent aux Etats-Unis, le Wall Street Journal a publié cette semaine une enquête sur les pratiques peu scrupuleuses du laboratoire pharmaceutique Insys Therapeutics. Co-fondée par le milliardaire américano-indien John N. Kapoor, la société fait en sorte d’écouler toujours plus de boîtes de son produit phare : le #Subsys.
Prescrit comme anti-douleur aux personnes atteintes d’un cancer, ce spray contient du #fentanyl, un opioïde 100 fois plus puissant que la morphine. Problème, entre 2000 et 2014, sur le demi-million d’Américains ayant succombé à une overdose, 60% des cas étaient dus à une prise d’opioïdes, selon le centre de prévention des maladies américains (CDC). Le chanteur Prince fait partie des victimes. La star est décédé d’une overdose de fentanyl.
La situation sanitaire est édifiante et résulte des pratiques de laboratoires comme Insys.
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En compilant des données gouvernementales et judiciaires, ainsi qu’après plusieurs entretiens, le Wall Street Journal a découvert que des médecins liés au laboratoire sont responsables de l’énorme volume de prescriptions de Subsys. En effet, parmi les 20 médecins ayant le plus prescrit ce médicament à des patients couverts par le Medicare en 2014, plus de la moitié fait partie de ceux qui ont reçu le plus d’argent de la part d’Insys, au titre de consultant notamment, selon le journal américain.
Certains ont déjà été rattrapés par la justice. En 2013, un neurologue du Michigan a rédigé des prescriptions de Subsys pour un coût de 6,4 millions de dollars au Medicare (l’assurance-santé américaine), faisant de lui le premier prescripteur du pays, avec un montant cinq fois plus élevé que le second. Ce même neurologue a reçu, de la part d’Insys, 90.000 dollars sur dix mois en nourriture, voyage et pour ses prestations lors de conférences. Le praticien a été arrêté en mai 2014 pour fraude au système de santé publique et distribution d’une substance contrôlée. Il a plaidé coupable ce mois de novembre, la sentence devrait être prononcée en février 2017.
Ce praticien n’est pas un cas isolé.