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  • Le régime sioniste et l’indépendance de la Catalogne | Mounadil al Djazaïri
    https://mounadil.wordpress.com/2016/10/23/le-regime-sioniste-et-lindependance-de-la-catalogne

    Je vous propose un long article du journal espagnol en ligne El Confidencial qui est un organe de presse politiquement situé au centre droit.

    Cet article où on sent bien l’attachement à l’unité de l’Espagne mise à mal par divers séparatismes dont le plus puissant s’exprime en Catalogne, nous parle de l’importance particulière qu’accordent certains secteurs indépendantistes catalans à la relation avec l’entité sioniste.

    Cette dernière serait en effet appelée, dans l’éventualité d’une accession de la Catalogne à l’indépendance complète, à participer au financement de l’économie du nouvel Etat dans la phase délicate qui suivra la coupure du lien avec Madrid.

    Cette attente à l’égard de l’entité sioniste se fonde évidemment sur un raisonnement digne de l’antisémitisme de base qui associe Juifs, ici l’Etat juif et argent. Et qui tient pour un fait la grande influence de cet Etat juif auprès de Washington par l’intermédiaire du fameux lobby dont personne nulle part, antisémite ou pas, ne nie réellement l’existence, la classe politique française faisant exception.

    Il est touchant de voir le gouvernement espagnol, dont le soutien à l’entité sioniste s’est rarement démenti en particulier quand la droite est aux affaires, manœuvrer de manière pitoyable pour essayer de contrer le rapprochement Tel Aviv – Barcelone au lieu de taper du poing sur la table comme il devrait le faire devant un processus qui contribue à saper son autorité et renforce le séparatisme.

    Mais rien ne saurait surprendre de la part de ceux que le régime sioniste et ses lobbies ont acheté et qui ont eux-mêmes introduit le ver dans le fruit qu’ils prétendent défendre en appelant paradoxalement à l’aide celui qui précisément participe quand il n’est pas à l’origine de la destruction du fruit. Ce fait évident en Espagne l’est aussi en France avec ces polticards qui font appel à des soi-disant experts de la sécurité basés à Tel Aviv qui se retrouvent aux premières loges pour mener tranquillement leurs agissements terroristes.

    On remarquera toutefois que la volonté de rapprochement avec l’entité sioniste caractérise surtout la droite nationaliste tandis que d’autres tendances la considèrent d’un oeil défavorable voire même franchement hostile.

    Carles Puigdemont mise sur Israël et Margallo bloque la nomination du consul honoraire en Catalogne
    Puigdemont a invité secrètement à dîner l’ambassadeur d’Israël et un secteur dynamique de la communauté juive de Barcelone se mobilise en faveur de l’indépendance.

    Par Ignacio Cembrero, El Confidencial (Espagne) 10 octobre 2016 traduit de l’espagnol par Djazaïri

    José Antonio Sanchez Molina, un avocat barcelonais, éloigné du nationalisme catalan, et connu pour ses liens avec le judaïsme a été désigné au début de cette année consul honoraire à Barcelone par l’ambassade d’Israël en Espagne. Neuf mois après cette désignation, il attend toujours l’approbation du ministre des affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo pour ouvrir le consulat et accomplir sa nouvelle mission.

    Un porte-parole de l’ambassade d’Israël a confirmé la « demande d’ouverture d’un consulat honoraire » avec Sanchez Molina à sa tête et le ministère des affaires étrangères a assuré que, malgré le retard pour l’accréditation, « il n’y avait aucun problème. » Le résultat favorable « est sur le point d’être communiqué » à Israël, ont affirmé des sources autorisées au ministère des affaires étrangères.

    L’Eta hébreu disposait déjà d’un consulat honoraire à Barcelone, approuvé par un ordre signé par le roi Juan Carlos le 8 juin 1994 et inauguré en grande pompe par Jordi Pujol, alors président de la Généralité. Il avait été dirigé par le Juif de Mellila David Melul Benarroch jusqu’à sa démission en 1997 pour raisons personnelles. A l’époque, Israël n’avait eu à attendre que quelques semaines pour son ouverture. A ce jour, il dispose de deux consulats honoraires en Andalousie et en Estrémadure.

    « L’épisode consulaire n’est qu’un point de friction de plus entre une Généralité aux mains des nationalistes qui aspirent à se concilier des sympathies et plus tard la reconnaissance d’une hypothétique république catalane, et les affaires étrangères qui tentent, avec un certain succès, de neutraliser les initiatives des indépendantistes, » observent des sources diplomatiques espagnoles.

    Les nationalistes espèrent que l’Etat d’Israël leur accordera des crédits quand ils auront perdu le soutien de la Banque Centrale Européenne.

    De tous les scénarios dans lesquels se déroule ce bras de fer, le plus houleux est peut-être la relation israélo-catalane. A en croire les déclarations de l’ancien parti Convergence Démocratique de Catalogne (CDC), rebaptisé depuis juillet dernier Parti Démocrate Catalan (PDC), Israël est la principale puissance de laquelle est attendu qu’elle donne un coup de main si arrive la période incertaine de transition vers l’indépendance. Ils espèrent que d’autres pays, comme les républiques baltes, les traitent avec bienveillance mais elles n’ont pas le même poids.

    Said Alami, journaliste palestinien qui réside à Madrid, se souvient que lors d’un point de presse à la veille des Jeux Olympiques de 1992, Jordi Pujol avait déclaré se sentir « sioniste ». Près d’un quart de siècle plus tard, en mai de cette année, Artur Mas, son successeur à la tête de Convergence, affirmait la même position. « Comme en Israël, il y a aussi en Catalogne un peuple déterminé à être libre, » a-t-il dit lors de sa réception du prix de l’Association Catalane des Amis d’Israël (ACAI) et de la Communauté Israélite de Barcelone à l’occasion de Yom Ha’atzmaut (fête de l’indépendance d’Israël).

    Trois amis du nationalisme

    Le 23 septembre, à l’université de Barcelone, Mas fit l’ouverture de la conférence de Victor Terradellas, président de la fondation CATMon qui a pour objet de promouvoir la reconnaissance internationale de la Catalogne. Terradellas donna une conférence sur les « alliés naturels » de la Catalogne nationaliste. Il cita en premier lieu Israël, en second lieu les Etats Unis où cinq membres du Congrès de droite se sont prononcés pour l’indépendance de la Catalogne, et enfin l’Allemagne.

    Les municipalités indépendantistes catalanes ne participent plus à la Red de Juderias [une association qui s’intéresse à la préservation et à la valorisation du patrimoine séfarade dans les villes et les villages où exista une communauté juive avant l’expulsion des Juifs] mais pas Barcelone.

    « On espère séduire les Etats Unis avec l’aide d’Israël et de son ‘lobby’ juif », explique un ancien collaborateur de CATMon qui demande à rester anonyme. « Quant à l’Allemagne, les gens de Convergence ont à l’esprit l’idée de la répétition du rôle qu’avait joué le Chancelier Helmut Kohl, » ajoute-t-il. En décembre 1991, le Démocrate-Chrétien Helmut Kohl avait poussé l’Union Européenne à reconnaître l’indépendance de la Slovénie et de la Croatie, début du démembrement de la Yougoslavie et de la guerre dans les Balkans.

    L’Etat hébreu figure en bonne place dans bon nombre de documents élaborés par les nationalistes pour préparer la transition [vers l’indépendance]. Entrer en relation avec les services de renseignements d’Israël pour connaître leur organisation et leurs services de sécurité » est un des objectifs des futurs services secrets de Catalogne, l’Agence Nationale de Sécurité, comme l’a révélé El Confidencial et comme l’a dénoncé le mouvement Ciudadanos au Parlement.

    Le ministre des affaires étrangères a bloqué l’ouverture d’un consulat honoraire à Barcelone. Margallo a demandé à l’ambassadeur [de l’entité sioniste, NdT] de ne pas cligner de l’œil en direction des nationalistes catalans.

    Dans une autre information, révélée par El Confidencial en 2015, on signale que les membres de la future force aérienne catalane devraient se former en Israël qui est le pays « qui assure la meilleure formation possible. » La Généralité a signé il y a longtemps un accord de coopération scientifique avec l’Agence Industrielle Israélienne pour la Recherche et le Développement (Matimop).

    Israël remplacerait la BCE ?

    Les nationalistes espèrent aussi obtenir une aide d’Israël pour qu’une Catalogne nouvellement indépendante ne soit pas asphyxiée. Le juge Santiago Vida, sanctionné par le Consejo General del Poder Judicial [équivalent du conseil supérieur de la magistrature] pour avoir collaboré à la rédaction d’une constitution catalane a reconnu par exemple dans un entretien accordé au « Periodic Delta » : Nous ne pourrons pas aller vers la Banque Centrale Européenne pour financer la dette parce que nous ne serons pas encore membres de l’Union Européenne. » La solution « est qu’un autre Etat solvable, et nous parlons d’Israël et de l’Allemagne, nous fournissent des financements pendant un certain temps, » ajoutait-il. Dans les cercles nationalistes on spécule, sans véritable fondement, sur un crédit-relais israélien d’environ vingt milliards d’euros.

    Israël n’est pas resté tout à fait insensible, du moins dans un premier temps, au champ de sirènes qui émanait du palais de la Généralité et de Convergencia. Une hypothétique république catalane serait un de ses plus fidèles alliés en Europe. Mas l’a prouvé pendant le voyage qui l’amena en Israël en novembre 2013 quand il était encore ‘président.’ Il visita Jérusalem Est une ville occupée aux yeux de la communauté internationale, où les dirigeants étrangers ont pour règle de ne pas aller. En outre, il n’avait entretenu aucun contact avec des représentants palestiniens.

    « De façon consciente ou inconsciente, Mas a contribué à légitimer l’occupation, » avait alors déploré Xavier Abu Eid, porte-parole de l’Autorité Palestinienne. Huit mois après cette visite, Convergencia obtint, avec le soutien du Parti Populaire, que le Parlement repousse une motion qui appelait à la reconnaissance du droit à l’autodétermination du peuple palestinien. « J’aimerais bien que les Palestiniens jouissent des mêmes droits que les Espagnols qui vivent en catalogne ou au Pays basque, » avait alors déclaré à ce journaliste [l’auteur de l’article, NdT] Musa Amer Odeh, ambassadeur de Palestine à Madrid.

    Un ambassadeur au Parlement

    Alon Bar, qui était alors ambassadeur d’Israël en Espagne, proclama sa neutralité dans le conflit entre gouvernement et nationalistes catalans, ce qui déplut au ministère des affaires étrangères. « Je préfère ne pas m’exprimer sur le débat sur l’indépendance, » avait-il déclaré avec prudence en 2013 à une chaîne de journaux. « Je sais qu’il y a beaucoup de Catalans qui pensent qu’Israël est un modèle, » avait-il ajouté. L’ambassadeur avait accepté de comparaître en deux occasions, en mai 2012 et en juin 2013, devant la commission de l’Action Extérieure du Parlement de Catalogne comme s’il s’agissait du parlement d’un Etat [indépendant].

    Une frange dynamique de la communauté juive de Catalogne a joué un rôle important dans ce rapprochement du nationalisme avec Israël. Dans l’Assemblée Nationale Catalane, une organisation civile qui promeut l’indépendance, il y a une section juive mais pas de section musulmane alors que le poids démographique de cette communauté en Catalogne représente 50 fois celui de la communauté juive. L’Association Catalane des Amis d’Israël participe aussi aux manifestations nationalistes, à commencer par la Diada [fête nationale catalane]. Son président, Toni Florido, répète fréquemment : « Je sais qu’Israël ne sera pas hostile à ce que décidera le peuple de Catalogne. »

    Cette visite en Israël sonna comme un premier avertissement pour le gouvernement espagnol sur les intentions de Convergence. Il se mobilisa donc pour en limiter la portée : pour empêcher que le premier ministre Benjamin Netanyahou reçoive Mas, Garcia-Margallo appela Alon Bar [l’ambassadeur sioniste à Madrid], l’ex-président [chef du gouvernement] José maria Aznar contacta personnellement Netanyahou – avec qui il entretient des liens étroits – et il y eut même à l’époque une intervention du directeur des services de renseignements, le Général Félix Sanz Roldan ; auprès de son homologue du Mossad (services secrets israéliens), selon certaines sources diplomatiques et proches de l’ancien chef du gouvernement espagnol. On fit même appel au magnat juif américain Sheldon Adelson, qui alors projetait la création d’un Eurovegas à Madrid, pour qu’il intercède auprès de Netanyahou avec qui il est lié par une grande amitié.

    Netanyahou avait accepté au dernier moment, mais pas le Président de l’époque, Shimon Peres, qui était resté sur ses positions. Devant ses interlocuteurs espagnols, il expliqua qu’il avait reçu d’autres présidents de régions autonomes et qu’il n’y avait aucune raison de fermer la porte à Mas. Il évita par contre la présence d’emblèmes officiels dans le lieu où il fut photographié avec son hôte. « Israël est clairement un compagnon de voyage choisi par la Catalogne, » avait dit Mas à Peres, un chef d’Etat doté de peu de pouvoirs.

    Daniel Kutner, né à Buenos Aires en 1955, a succédé à Alon Bar en qualité d’ambassadeur israélien en Espagne en août 2015. Avant de présenter ses lettres de créances au Roi, il avait été reçu au début de l’automne par Garcia-Margallo. La Catalogne avait monopolisé leur conversation. Le ministre avait souligné la « déloyauté » à l’Etat des nationalistes et il lui avait demandé de ne pas faire comme son prédécesseur qui avait donné des signaux d’encouragement [aux nationalistes] .

    Au cas où les choses n’auraient pas été claires, Kutner reçut plusieurs appels téléphoniques quand, à la veille de la campagne électorale de décembre 2015, il avait effectué son premier déplacement à Barcelone. Les membres du gouvernement espagnol lui avaient fait part de leur préoccupation. Ils craignaient que les dirigeants nationalistes avec lesquels l’ambassadeur avait prévu de s’entretenir puissent profiter de sa présence pour essayer de démontrer, juste avant les élections, la sympathie d’Israël pour leur cause. En fin de compte, Kutner annula tous ses rendez-vous avec les responsables politiques catalans, y compris avec les non nationalistes, et il ne rencontra que la déléguée du gouvernement, maria de Llanos de Luna Tobarra. Il avait alors également écarté l’idée de proposer une quelconque personnalité au profil nationaliste à la fonction de consul honoraire – les noms de Lluis Bassat, Carlos Villarrubi ou David Madi furent évoqués – et il opta pour l’avocat Sanchez Molina.

    Dîner secret avec Puigdemont

    Pendant les 14 mois que dura sa mission en Espagne, Kutner ne commit qu’une ‘infidélité’ à l’égard de Garcia-Margallo. Il accepta, à la mi-avril dernière, l’invitation du ‘président’ Carles Puigdemont pour un dîner secret – « en privé », selon des sources à la Généralité – en son siège sur la place Sant Jaume. En raison de son caractère privé, les sources officielles de la Généralité ont refusé de s’exprimer sur ce qui a été abordé pendant ce ‘souper.’

    Ce dîner discret – la venue de Kutner ne figurait pas dans l’agenda des visiteurs du Palais de la Généralité – est révélateur des dissensions que suscitent dans le nationalisme les efforts pour resserrer les liens avec Israël. L’ambassadeur israélien était venu en compagnie de son adjoint, le conseiller Yinan Cohen, mais ce n’était pas Raul Romeva, le ‘conseiller’ pour les affaires extérieures qui était assis à côté de Puigdemont. La place était occupée par son numéro deux, Aleix Villaforo i Oliver, de Esquerra Republicana de Catalunya, secrétaire général du département qui chapeaute Romeva.

    Romeva a refusé d’expliquer à notre journal les raisons de son absence, mais un de ses anciens collaborateurs nous a expliqué que l’ex-eurodéputé de Iniciativa per Catalunya, qui s’était montré très critique au Parlement Européen contre l’occupation israélienne de la Cisjordanie et le blocus de gaza, avait refusé de s’asseoir en face d’un représentant d’Israël. Trois mois plus tôt, son amie, la religieuse et militante nationaliste Teresa Forcades avait été expulsée d’Israël juste après avoir atterri à l’aéroport de Tel Aviv. Un porte-parole de Romeva a cependant souligné à notre journal que la relation entre la Généralité et l’Etat hébreu est « très cordiale. »

    Les autorités israéliennes sont préoccupées par l’animosité de la gauche catalane, qu’elle soit ou pas nationaliste. Le quotidien ‘Maariv’ de Tel Aviv a publié en février dernier des câbles envoyés par les ambassades israéliennes sur le mouvement citoyen Boycott Désinvestissement et Sanctions (BDS) qui veut qu’Israël soit sanctionné pour l’occupation. « Le phénomène (…) en Espagne est gênant et inquiétant, mais pour le moment il reste circonscrit à de petites villes, » dont beaucoup sont catalanes, signalait un câble diplomatique. « Quand il atteindra Barcelone et qu’il diffusera parmi les élus, l’affaire atteindra un niveau très différent, » avertissait-il.

    Kutner a mis entre parenthèses le rapprochement entre Israël et le nationalisme catalan mais ce dernier continue sa déconnexion d’avec le reste de l’Espagne, également dans le domaine du tourisme culturel. Quatre municipalités catalanes à majorité indépendantiste, Gérone, Tortosa, Besalu et Castello d’Empuries ont annoncé en juillet dernier leur sortie de la Red de Juderias (réseau des quartiers juifs) de España, dont le siège se trouvait dans la capitale de la province de Gérone. Elles ont essayé d’entraîner Barcelone, la seule municipalité catalane qui reste membre de cette association mais la mairesse Ada Colau a refusé.

  • #Espagne et #Maroc : les exemples polémiques de #Frontex pour illustrer comment stopper les flux d’immigrés

    Feliciano Tisera @felitisera feliciano.tisera@bez.es 3 février 2016

    D’après l’Agence européenne de contrôle des frontières extérieures (Frontex), il est clair que pour arrêter l’immigration illégale, il faut emprunter la voie suivie par l’Espagne. Selon les données européennes, la réalité est incontestable : l’immigration irrégulière vers l’Espagne par la mer a atteint des niveaux très bas. En revanche, alors que #Frontex nomme cela coopération avec les pays émetteurs, les critiques de l’agence parlent plutôt de militarisation de la frontière et dénoncent de graves et systématiques violations des droits de l’homme.

    Selon Frontex, la route de l’Afrique de l’Ouest est fermée grâce aux efforts conjoints de l’Espagne, du Sénégal, du Maroc et de la Mauritanie. C’est la conclusion du Rapport conjoint de la Communauté Afrique-Frontex correspondant à l’année 2015. A cet égard, Frontex souligne également comme facteurs importants pour réduire les tentatives d’entrée à #Ceuta et #Melilla l’application d’un accord de réadmission entre le Maroc et l’Espagne, le renforcement des unités de gardes-frontières marocains aux barrières et le démantèlement de camps d’immigrés « sans-papiers ». De leurs côtés, les associations critiques nomment cela « militarisation de la frontière » et « sous-traitance du contrôle des frontières extérieures de l’UE à un pays qui ne respecte pas les droits de l’homme. »

    « C’est une sous-traitance du contrôle de la frontière sud de l’UE à un pays dans lequel l’Etat de droit et le respect des droits fondamentaux brillent par leur absence, ce qui nous paraît absolument condamnable, non pour des questions idéologiques, mais parce que cela a des effets directs et dévastateurs sur le respect des personnes qui se trouvent en transit vers l’Europe », a affirmé à bez.es Carlos Arce, coordinateur des questions d’immigration au sein de l’Association Pro-Droits Humains d’Andalousie (APDHA).

    Selon la Gendarmerie Royale Marocaine, 18 000 immigrés subsahariens ont tenté de franchir les barrières de Ceuta et Melilla à l’occasion de 90 tentatives groupées d’entrer sur le territoire européen en 2014 (derniers chiffres disponibles). En complément aux barrières espagnoles, les autorités marocaines ont creusé une fosse et érigé une barrière dans les zones les plus vulnérables du périmètre frontalier qui entoure les villes espagnoles en terre africaine.

    Faute de données connues pour l’année 2015, on peut tout de même relever que le Maroc a déclaré avoir évité en 2014 l’arrivée de 12 267 immigrés irréguliers par la mer (1 746 jusqu’en avril 2015, dernier chiffre disponible). Par nationalité, 41% étaient sénégalais, 33% maliens, 12% guinéens, 9% ivoiriens et respectivement 3% d’algériens, de ghanéens et de nigérians.

    En réponse aux politiques menées, certains migrants subsahariens cherchent à arriver en Espagne par la mer, même si ce phénomène demeure limité. Sur la route ouest-africaine qui relie le Sénégal, la Mauritanie et le Maroc aux Canaries, la quantité de personnes qui cherchent à arriver par la mer est « insignifiante » selon Frontex, mise à part une légère tendance à la hausse des départs depuis le Maroc en 2014.

    Plus aucun cayuco depuis le Sénagal et la Mauritanie

    Selon Frontex, grâce à l’efficacité des memoranda d’entente entre l’Espagne, le Sénégal et la Mauritanie, c’est en 2008 que le dernier cayuco (pirogue) est arrivé aux Canaries depuis le Sénégal et la dernière arrivée depuis la Mauritanie date de juin 2014 (selon les informations fournies par les délégués mauritaniens et sénégalais de la Communauté d’intelligence Afrique-Frontex).

    Frontex affirme qu’une autre manière de dissuader les migrants d’essayer d’entrer dans l’UE est de négocier avec les pays émetteurs un bon taux de réadmission des personnes expulsées. Selon l’agence, cela décourage les aventures migratoires par la mer et par conséquent, cela évite les accidents mortels.

    En fait, cela est notable dans le cas des Algériens. Si Frontex soutient que les citoyens d’Algérie ont continué à arriver en 2015 sur les côtes andalouses et du Levant espagnol, ce phénomène appelé « harga » (du verbe « brûler » en arabe) a diminué en 2013, principalement du fait de la collaboration entre l’Espagne et les autorités algériennes dans les procédures de rapatriement. Alors qu’en 2013 moins de 400 des quelques 1400 Algériens arrivés en Espagne avaient été rapatriés, en 2015 moins de 400 sont entrés et les autorités ont rapatrié un nombre de personnes encore plus important que celui des personnes entrées sur le territoire espagnol.

    « Si la proportion entre le franchissement illégal des frontières et le retour subséquent par les Etats membres de l’UE affectés étaient en ligne avec la Directive ’Retour’ de l’UE (2008/115/EC), moins de migrants seraient disposés à courir le risque, comme le démontrent clairement le cas des Tunisiens en Italie et celui des Algériens en Espagne », affirme le rapport de Frontex.

    Dans tous les cas, cela n’arrête pas les mafias qui trafiquent les personnes d’explorer de nouvelles voies. Ces dernières années par exemple, les autorités sénégalaises dénoncent l’utilisation de cargos amarrés dans le port de Dakar. Entre 2013 et 2014, des subsahariens ont utilisé pour pénéter sur le territoire européen trois embarcations de ce type qui étaient remorquées vers l’UE pour destruction. De plus, au moins 12 personnes sont mortes en mars 2015 ainsi que plusieurs dizaines d’autres en octobre de la même année, au cours d’incidents qui concernaient des embarcations parties depuis le Maroc.

    « Militarisation et violation systématique des droits de l’homme »

    Les critiques de cette politique européenne, en général des associations de défense des droits de l’homme qui travaillent dans la région, signalent qu’il existe une forte militarisation de la zone et que les droits de l’homme y sont systématiquement violés.

    « La coopération hispano-marocaine fait qu’aux frontières de Ceuta et Melilla, il y a un état de guerre injustifié contre les immigrés, mais en réalité il n’y a pas de guerre, ils ne viennent pas avec des armes ou pour envahir quoi que ce soit. L’emploi de la force militaire contre eux est une atrocité. Pour Frontex c’est bien, mais c’est une politique criminelle, difficilement compréhensible du point de vue des droits de l’homme », signale José Palazón de l’ONG Prodein, qui travaille pour le respect des droits des migrants dans les deux villes espagnoles qui partagent une frontière avec le Maroc.

    Prodein remarque également que les forces marocaines ne sont pas les seules à utiliser la force illégalement. « Le gouvernement espagnol continue d’employer ses forces de sécurité pour commettre des actes contraires à la légalité, même s’il est vrai que les actions les plus brutales sont commises par les forces marocaines », explique Palazón.

    L’Espagne et l’UE feraient-ils appel au gouvernement chérifien pour faire le sale travail qu’ils ne peuvent pas mener à bien sur leur territoire ? « Evidemment. Le Maroc est un pays colonisé par l’UE avec des gouvernants maintenus en place par l’UE, qui acceptent tout », ajoute Palazón.

    L’affaire « Velázquez », symptomatique de l’Espagne

    Le rapport de Frontex arrive dans un contexte de tensions, au moment même où les associations de défense des droits de l’homme dénoncent le refus d’entrée opposé par le Maroc au sacerdote jésuite Esteban Velázquez, à qui on a également retiré le permis de résidence. « Ce religieux catholique était le responsable à Nador de la Délégation des Migrations de l’Archevêché de Tanger depuis 3 ans, durant lesquels il s’est illustré par sa défense des droits fondamentaux et l’assistance humanitaire qu’il apportait aux personnes migrantes et réfugiées qui se trouvent en transit au nord du Maroc, étape finale de leur périple migratoire vers l’Europe », explique-t-on depuis Migreurop, une association d’organisations qui travaillent pour le respect des droits des migrants. Le ministre des Affaires étrangères espagnol José Manuel García-Margallo s’est abstenu de tout commentaire sur l’affaire. Selon lui, c’est à l’Etat du Vatican de dénoncer cette situation supposément arbitraire. « Nous trouvons inacceptable l’inaction absolue du gouvernement espagnol face au traitement injuste et si flagrant d’un de ses citoyens, et ce alors qu’il se targue d’entretenir une relation privilégiée avec le gouvernement marocain, qu’il félicite pour son implication dans le contrôle des flux migratoires par des moyens d’une douteuse régularité internationale », ont ajouté les membres de Migreurop.

    Reçu via la mailing-list de Migreurop
    #militarisation_frontalière #externalisation #frontières #contrôles_frontaliers #droits_humains

  •  Cessez de bombarder la Syrie !
    http://www.info-palestine.eu/spip.php?article15645

    De Couterpunch News Service

    Nous sommes gravement préoccupés par la possibilité d’une décision parlementaire de bombarder la Syrie. David Cameron projette d’obtenir un tel vote à la Chambre des Communes dans un avenir proche.

    Il s’engage dans cette voie alors que de nombreuses preuves indiquent qu’une telle action aggraverait la situation qu’elle est censée résoudre.

    Déjà nous avons pu voir le meurtre de civils et l’exacerbation de la crise des réfugiés qui est pour une grande part le résultat des guerres en Syrie, en Irak, en Lybie et en Afghanistan.

    Les Etats-Unis et leurs alliés ont déversé 20 000 bombes sur l’Irak et la Syrie ou cours de la dernière année, sans grand résultat.

    Nous craignons que cette nouvelle extension de la guerre ne fasse qu’aggraver la menace du terrorisme, comme l’ont fait les guerres précédentes dans lesquelles le gouvernement britannique était engagé.

    Cameron, utilise avec cynisme la crise des réfugies pour prôner encore plus de guerres.

    On ne devrait pas le laisser faire !

    – Mark Rylance
    – Charlotte Church
    – John Williams
    – Mairead Maguire Nobel peace laureate
    – Brian Eno
    – Len McCluskey General secretary, Unite the Union
    – Christine Shawcroft Labour NEC
    – Diane Abbott MP
    – Jenny Tonge
    – Caroline Lucas MP
    – Andrew Murray Chair, Stop the War Campaign
    – Lindsey German Convenor, STWC
    – Tariq Ali
    – John Pilger
    – Tim Lezard
    – David Edgar
    – Alan Gibbons
    – Andy de la Tour
    – Michael Rosen
    – Eugene Skeef
    – Victoria Brittain
    – Anders Lustgarten
    – David Gentleman
    – David Swanson
    – Gerry Grehan Peace People Belfast

    28 septembre 2015 - Counterpunch - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://www.counterpunch.org/2015/09...
    Traduction : Info-Palestine.eu - MJB

    • Syrie : l’Espagne veut un cessez-le-feu

      Par Lefigaro.fr avec AFP

      Mis à jourle 29/09/2015 à 23:01

      L’Espagne, qui prend en octobre la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU, considère que l’urgence" en Syrie est de parvenir à « un cessez-le-feu immédiat » afin de "livrer l’aide humanitaire aux personnes déplacées, dont le nombre dépasse désormais huit millions a déclaré à la presse José Manuel Garcia-Margallo, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.

      L’Espagne, actuellement un des dix membres non permanents du Conseil, prendra la suite de la Russie, ferme soutien du régime de Bachar el-Assad, à la présidence tournante du Conseil. La Russie « est un acteur important (..) qui doit participer à une solution » au conflit syrien, a estimé le ministre espagnol. « Il est clair que Bachar el-Assad a aussi son mot à dire dans cette négociation sur un cessez-le-feu ». « Ce qu’il faut éviter, c’est que des gens continuent de mourir » en Syrie, a-t-il ajouté.

      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/09/29/97001-20150929FILWWW00379-syrie-l-espagne-veut-un-cessez-le-feu.php

  • UE : « effet boomerang » en cas d’interdiction de visas pour les Russes
    http://www.brujitafr.fr/article-ue-effet-boomerang-en-cas-d-interdiction-de-visas-pour-les-russes-

    © RIA Novosti L’économie de l’Europe subirait un préjudice important si l’UE décidait de suspendre la délivrance de visas aux citoyens russes, qui arrivent en première position dans de nombreux pays européens tant pour leur nombre que pour les sommes dépensées lors des voyages, estime l’Union russe de l’industrie touristique (RST). Le chef de la diplomatie espagnole José Manuel García-Margallo a déclaré qu’il n’excluait pas la possibilité de suspendre provisoirement les visas pour les Russes en vue de sanctionner Moscou pour sa position sur les événements en Ukraine. RST a qualifié cette déclaration - faite à l’approche de la haute saison et au plus fort de la vente des voyages en Europe - d’assertion "irréfléchie et malhonnête, y compris à (...)