person:julia serano

  • Manifeste d’une femme trans
    https://nantes.indymedia.org/articles/45400

    Julia SeranoManifeste d’une femme trans « Ce manifeste #en appelle à la fin de #tout ce qui partout déshumanise les femmes trans, les tourne en ridicule et les désigne comme boucs émissaires. »

    #/ #-ismes #genres #_anarch-fémin #genre #sexualités #transphobie #serano #transmisogynie #/,-ismes,en,tout,genres,_anarch-fémin…,genre,sexualités,transphobie,serano,transmisogynie

  • #Samantha_Berg : De l’importance du langage dans l’univers de l’identité de genre (une allocution)
    http://tradfem.wordpress.com/2017/04/24/de-limportance-du-langage-dans-lunivers-de-lidentite-de-genre

    Je suis linguiste de formation et j’ai passé 14 ans à organiser politiquement des féministes radicales contre la prostitution. Mon allocution va combiner ces compétences et examiner comment le nouveau vocabulaire du transgenrisme fonctionne pour effacer les femmes et supprimer la parole des femmes.

    (...)

    Même si j’ai eu des rapports d’amitié et de travail avec des personnes transgenres durant de nombreuses années à Portland – c’est là que j’habite, à Portland (Oregon) – c’est à travers la question de la prostitution que j’en suis venue à me pencher sur les éventuels risques de la politique transgenriste.

    Georgina Beyer a vécu en tant qu’homme blanc en Nouvelle-Zélande avant de transitionner à l’âge de 27 ans. Georgina s’était prostitué comme gay avant de remporter un siège au parlement néo-zélandais et de réclamer la légalisation de la prostitution. Lorsqu’a été adoptée en 2003 la loi légalisant la prostitution, aucune travailleuse du sexe ne siégeait au parlement néo-zélandais.

    Ce fait m’a conduite à apprendre que partout au monde, plusieurs organisations de « droits des travailleurs sexuels » comptent des transfemmes dans des postes de premier plan, et j’ai dû réfléchir beaucoup aux raisons pour lesquelles une catégorie démographique aussi restreinte parmi les prostituées bénéficiait d’une plate-forme médiatique aussi disproportionnée. Avec tout ce que je sais sur la façon dont la hiérarchie de genre fonctionne dans la prostitution, je ne pouvais plus ignorer l’augmentation des militants transgenres dont les voix marginalisaient celles des femmes à propos de lois concernant presque exclusivement la vie des femmes.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.youtube.com/watch?time_continue=13&v=hkKI5tz_XmM

    #travail_du_sexe #prostitution #transactiviste #féminisme_radical #capitalisme #misogynie

    • Parler de cisfemme confère aux femmes un pouvoir qu’elles n’ont pas. Bien qu’il soit vrai que les personnes trans souffrent d’énormes discriminations, il ne s’ensuit pas logiquement qu’être une cisfemme constitue un privilège. Dans notre monde misogyne, être une femme signifie encourir de la discrimination et du manque de respect dans presque toutes les interactions sociales. Être perçue comme une femme ne fournit donc pas d’avantages, de ressources ou de pouvoir au départ.

      En outre, il est faux d’affirmer que quiconque n’est pas transgenre est cisgenre. L’exemple le plus évident est celui des lesbiennes. Celles-ci ne se conforment certainement aux attentes sociales à l’égard des femmes lorsqu’elles aiment romantiquement d’autres femmes. Il est facile de songer à beaucoup d’autres exemples.

      « Avoir des privilèges » ça veut rien dire en soi : on a des privilèges par rapport à d’autres. Or l’avis de celleux qui utilisent « cis » c’est justement que les femmes cis ont certains privilèges par rapport aux personnes qui se pensent socialement comme femmes (et qui peuvent être reconnus comme femme par le regard des autres) mais qui sont nées avec un pénis.

      Ce n’est pas « être perçu comme femme » qui fournit des avantages en soi, c’est bien : « être perçue comme femme en étant née avec un vagin », donne des avantages par rapport à « être perçue comme femme sans être née avec un vagin ».

      Enfin c’est comme ça que je l’avais compris pour l’instant.

    • Maintenant c’est un privilège d’etre née avec un vagin par rapport aux personnes nées sans vagin.... On arrete pas le progrès.
      A la naissance on n’est pas cis ou trans et il n’y a pas de privilège à naitre avec un vagin. Le genre c’est pas un truc génétique qu’on choppe à la naissance. C’est une construction sociale. Faire comme si toutes les femmes trans avaient le meme vecu est vraiment domageable, aux femmes trans comme aux femmes. Il y a des trans qui se découvrent trans après une longue vie de macho à profiter de leurs privilèges sans aucun soucis, il y a des trans qui ne sont femmes que certaines heurs de la journée et il y a des femmes trans parfaitement misogynes, il y a des trans qui se disent trans tout en gardant l’intégralité des codes de la virilité. L’exemple donné dans l’article de « Fish Food » est tout de même sévèrement méprisant pour les femmes à vagin de naissance. Que les femmes trans disent que les femmes cis sentent le poisson de la chatte c’est tellement un privilège pour les femmes cis ! Heureusement qu’on a les femmes trans pour nous rappeler nos privilèges de morues.

      Ces femmes trans, qui se disent trans-féministes ne sont pas animées par une solidarité avec les femmes. Prétendre qu’il y a un privilège à subir l’oppression masculine c’est une grave erreur. Etre une femme c’est se prendre la domination masculine dans le face et rien d’autre, c’est pas être maquillé, douce, ou aimer tortiller du cul dans des vetements sexy. Ce que disent ces trans-femmes (qui ne sont pas toutes les trans-femmes, j’imagine qu’une bonne partie d’entre elles ne partage pas ces revendications et ce mépris pour l’odeur de nos vagins) est une négation de ce qu’est le sexisme. Et pendant que ces trans-femmes militent contre les femmes qui puent le poisson de la chatte, les hommes ont leurs privilèges renforcés par les revendication de ces femmes qui ne puent pas le poisson. Ils peuvent prétendre qu’ils se sentent trans pour privé les femmes des espaces qui leurs sont reservés (prisons, vestiaires, toilettes, espaces féministes non-mixtes sont compormis) , et cela sans qu’on puisse rien dire puisque rien ne permet de dire qui est femme à part peut être l’odeur poissonnière. Ils bénéficient d’un soutiens à leur pratique de prostitueurs (ce qui est nuisible aux femmes, principales victimes de la prostitution), ils peuvent jouer avec les clichés misogynes dans des mises en scènes stéréotypés de la féminité (les spectacles transformistes sont généralement un sommet de male-gaze et enfilade de clichés sexistes). Tous ces problèmes que les femmes-trans causent aux femmes qui puent la marée basse sont interdit de discussion, si on les évoque on est des TERF et des SWERF.

      Les trans-femmes entretiennent en plus la confusion entre les différentes formes de transgenrisme, transsexualité, transformisme sans qu’on ai rien à en dire. Un mec à grosse barbe et costume trois pièce peut parfaitement se déclaré trans-femme et aller dans les lieux réservé aux femmes sans que les femmes n’aient rien à redire car c’est la personne concernée qui décide selon son bon vouloir. C’est tout ce que les trans-femmes ont apporté au féminisme. Et l’autre apport de ces trans-femmes c’est une négation de l’oppression que subissent les femmes, une négation de la domination masculine, une négation de la différence de valence des sexes (cf F.Héritier), une négation du sexage et en fait une négation du féminisme dans ses fondement les plus profonds.

      Il n’y a pas de privilège à être une pue-le-poisson.

      Les vécus des femmes trans sont très variés et leur renoncement aux privilèges masculin et à la socialisation masculine sont très variés aussi. Le trans-genrisme est un parcours individuel, il doit être examiné au cas par cas, en tout cas on devrait avoir le droit de s’interroger là dessus, ce qui n’est pas le cas actuellement. C’est pas possible de faire comme si les trans étaient toutes identiques avec toutes les mêmes besoin et toutes le même accès aux luttes féministes, aux espaces non mixtes. C’est nuisible aux femme et a certaines femmes trans qui peuvent ne pas vouloir se doucher avec toute personne qui s’auto proclame femme. Les femmes trans refusent de réfléchir aux aventages que leurs revendication donne à l’oppression masculine. Donner un accès libre aux espaces féminins à toute personne qui se sent femme c’est un problème grave et aujourd’hui les trans-femme nous interdisent d’en discuter (les exemples commencent à être nombreux, insultes de TERF, SWERF, agressions physique, destruction d’ouvrages féministes, annulation d’assemblées féministes, menaces, divulgation d’adresses et coordonnées de militantes, culpabilisation des militantes abolitionnistes pour les violences perpétré par les prostitueurs ...). En face les femmes cis ne font pas fermé les espaces trans-féministes, ne menacent pas, ne divulgent pas les adresses avec appel au viol ou ce genre de choses. Pendant ce temps les hommes tuent les femmes, trans et cis et ceux là les trans-femme leur aménage le marché prostitutionnel, leur facilite l’accès à des lieux d’agressions sexuelles, et vident la lutte contre leur domination de toute substance en faisant croire qu’il y a une privilège à être née avec un vagin.
      Je veux bien accepté certaines femmes trans dans les espaces non-mixtes féminins, et j’avoue ne pas savoir du tout comment et sur quels critères faire ces acceptations. Mais certainement pas uniquement celui du ressenti de la personne. J’ai assez connu de pervers et de misogynes pour savoir que ceux là utiliserons ce critère pour agressé les femmes dans les rares endroits qu’elles se sont aménagés et ca je ne suis pas prête à le laisser faire pour quelques femmes trans.

      Enfin je ne conteste pas le droit des femmes trans à se réunir entre femmes trans en non-cis-mixité pour discuter de leurs problèmes spécifiques, mais de l’autre coté je pense que les femmes cis doivent pouvoir profiter aussi de non-trans-mixité sur certains sujets spécifiques tel que la contraception féminine, l’IVG, les règles par exemple sans avoir à se faire infligé des « trou avant » ou des « personnes accouchantes ».

    • Ah mais je suis d’accord avec tout ça.

      Je dis juste que je ce que j’avais cru comprendre, c’est que les personnes qui utilisent « cis » ne disent pas que les femmes ont des privilèges à la naissance (comme tu le redis là alors que justement mon commentaire était de dire que ce n’est pas ce qu’elles disent), mais que une fois adulte, et une fois trans, une personne femme trans, a des difficultés sociales qu’une femme cis n’a pas (pour le dire dans l’autre sens), dans le travail, la rue, etc.

      Mais après il faut préciser, vu que comme tu le rappelles, il y a plein de type de femmes trans (où plus précisément qui s’auto-disent femmes trans).

      Je suis plutôt de l’avis, comme déjà dit dans d’autres discussions avec Aude, toi, d’autres, qu’on peut se dire femme non pas soi-même mais si on est reconnu majoritairement par les autres, par la société, en tant que femmes… et que du coup on en subit toutes les conséquences. :(
      (Mais pour ces cas là, de femmes trans qui en subissent toutes les conséquences car bien prises par les autres en tant que femmes, possible qu’elles aient en plus d’autres difficultés qui s’ajoutent en tant que trans, pour le travail, leur carte d’identité, etc, que n’ont pas les femmes cis…)

    • @rastapopoulos c’est pas contre toi que je m’agace. Les féministes parlent entre autre des privilège dont on bénéficé les femmes trans avant d’être reconnu comme femme. En tant que trans-femme on profite de ce passif, plus ou moins selon les trans-femmes mais on ne peu certainement pas évacué ca comme les font les activistes trans actuellement. Les féministes disent aussi que si les femmes trans ont bien des discriminations spécifiques, les femmes non trans en ont aussi du fait d’être femmes. Des discrimination que ne vivent pas les femmes trans, discrimination sur la contraception, l’IVG, la socialisation féminine depuis l’enfance, les règles, la ménopause... Et qu’on va pas faire un concours de la plus discriminé, ca depend des femmes et ca dépend des femmes trans, ca dépend des contextes et des moments de la vie.
      Les féministes généralement ne dénient pas aux femmes trans de subir des discriminations spécifiques mais elles entendent pouvoir encore lutter pour toutes les femmes même celles qui ont le « privilège » de puer le poisson par leur trou avant. Les féministes luttent contre la discrimination masculine, les trans-féministe que j’entends luttent contre les féministes et contre les femmes et au bénéfice des hommes et de leur domination.

      @aude_v merci pour tes compliments :) Je suis contente de savoir que mes emportements te font plaisir. Le truc de « Fish Food » me blesse particulièrement parce que les amis gay et trans de mon père me gratifiaient de ce genre de « compliments » quand j’avais 11-12 ans et ca me fait encore mal quant j’y pense. Découvrir que cette insulte misogyne fait partie de l’argot ordinaire des trans me met en colère.

    • Oui je vois mieux la différence entre « juste » avoir des difficultés/des discriminations (et on ne va pas faire de concours, il n’y a pas d’échelle objective), et le fait d’avoir des privilèges sur une autre classe ("avoir des privilèges" tout court n’existant pas, on a des privilèges sur d’autres personnes). Cette dernière ayant alors des difficultés/discriminations parce que la classe privilégiée a ces privilèges (causalité un peu dans les deux sens).

    • Vers 7:30, il y a une diapo avec des symboles représentant toute une diversité de genres.
      C’est pas pour faire mon naturaliste (pratique très courante chez les pro binarité), plus une curiosité dont je ne trouve pas la réponse sur Wikipédia (trop technique sûrement).
      Dans un musée d’histoire nat., j’avais été surpris de voir d’autres symboles que mâle et femelle pour des oiseaux, il y avait ROND, ROND POINTÉ, DEMI ROND, DOUBLE DEMI ROND.
      Je n’ai jamais su à quoi ça correspondait.

    • Intrigué par le titre (et eu envie de dérouler jusqu’à n’importe quel autre sujet que le président du dernier des quinquennats)
      http://www.lemonde.fr/m-perso/article/2017/05/14/ce-que-l-hygiene-sexuelle-dit-de-notre-societe_5127431_4497916.html

      En 2015, l’actrice Gwyneth Paltrow invitait sur son site personnel les lectrices à bénéficier d’un soin en spa bien spécial, consistant à s’asseoir sur un « mini-trône » libérant de la vapeur infrarouge.

      En attendant que nos vagins toxiques soient interdits à l’embarquement des aéroports, la vaporisation vaginale est toujours d’actualité.

      Argumentaire publicitaire
      La manière dont nous lavons notre linge sale est privée, celle dont nous lavons nos parties intimes relève de la santé et de la moralité publiques – peur des maladies, de la contagion, peur aussi de n’être jamais suffisamment propres, donc socialisables. Si les racines de l’association entre sexe et crasse remontent à la nuit des temps, elles n’en gardent pas moins un impact culturel, symbolique, marketing d’une modernité sans failles. Dites-moi comment vous lavez votre sexe, je vous dirai dans quelle société vous vivez.

    • @aude_v . je ne comprends pas votre « vos posts sont facilement doublonnés ». Est-ce possible de clarifier svp ?
      Nos post doivent être en « http » au lieu de « https », cela amène-t-il des difficultés ?

    • Votre site réalise bien la conversion http>https automatiquement, le souci n’est pas là.
      Par contre, la création de vos posts sur SeenThis se réalise avec l’URL en http, et non en https. J’ignore s’il s’agit d’un fil RSS ou d’une création manuelle. Mais il conviendrait, afin d’éviter les doublonnements des références à vos articles, que dans vos posts, l’URL soit en http.

  • Le problème qui n’a pas de nom… parce que le mot « femme » est qualifié d’essentialiste | Claire Heuchen
    https://tradfem.wordpress.com/2017/03/17/le-probleme-qui-na-pas-de-nom-parce-que-le-mot-femme-est-qualifie

    « Y a-t-il une façon plus courte et non essentialiste de parler de « personnes qui ont un utérus et tous ces trucs » ? », a demandé sur le réseau Twitter la journaliste Laurie Penny. À plusieurs égards, la quête de Penny pour trouver un terme décrivant les personnes biologiquement femmes sans jamais utiliser le mot femme décrit le principal défi posé au langage féministe actuel. La tension entre les femmes qui reconnaissent et celles qui effacent le rôle que joue la biologie dans l’analyse structurelle de notre oppression s’est transformée en ligne de faille (MacKay, 2015) au sein du mouvement féministe. Source : (...)

    • Toute cette polémique résulte d’une déclaration de #Chimamanda_Ngozi_Adichie

      Alors, quand des gens soulèvent la question « est-ce que les transfemmes sont des femmes ? », mon sentiment est que les transfemmes sont des transfemmes. Je pense que si vous avez vécu dans le monde en tant qu’homme, avec les privilèges que le monde accorde aux hommes, et que vous changez ensuite de sexe, il est difficile pour moi d’accepter que nous puissions alors comparer vos expériences avec les expériences d’une femme qui a toujours vécu dans le monde en tant que femme, qui ne s’est pas vu accorder ces privilèges dont disposent les hommes. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose d’amalgamer tout cela. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose de parler des enjeux des femmes comme étant exactement identiques aux enjeux des transfemmes. Ce que je dis, c’est que le genre ne relève pas de la biologie, le genre relève de la sociologie.

      #femmes #transfemmes #identité #queer #TERF #féminismes #backlash #Claire_Heuchen

    • « Supprimer le mot femme et les termes biologiques de tout échange concernant la condition féminine corporelle semble dangereux, écrit la chroniqueuse Vonny Moyes. Refuser de reconnaître l’anatomie des femmes, leurs capacités reproductives et leur sexualité a longtemps été le fait du patriarcat. Il semble que nous ayons bénéficié de quelques décennies dorées de reconnaissance, et que nous avons pu afficher fièrement notre expérience vécue de la condition féminine corporelle, mais nous devons maintenant abdiquer ce vocabulaire au nom du reste du groupe. Même si la logique semble être aux commandes, il est difficile de ne pas ressentir l’effacement de cet aspect de la condition féminine, avec de troublants échos du patriarcat traditionnel. »

      ouais, pas qu’un peu, d’autant qu’à la racine du patriarcat se trouve l’exploitaton du #travail_reproductif

    • Cher-es éditeurices de @rezo !
      Cet article est problématique de par sa position transphobe (soutenir que les femmes trans ne sont pas des femmes ou que "le" féminisme ne devrait pas se soucier d’inclure les femmes —et autres personnes— trans, c’est transphobe).

      Si ça ne suffisait pas, l’autrice (et la traductrice française à sa suite) fait l’amalgame entre une théorie queer caricaturale et le transféminisme, et balance certaines affirmations basées sur du vent, style : "Dans un tel scénario, celles qui possèdent un corps féminin, les femmes, pourraient simplement échapper par auto-identification à l’oppression structurelle, et choisir de faire partie de n’importe quel autre groupe qu’une classe opprimée"

      Personne, à ma connaissance, ne défend ça. Il y a de grandes chances pour que l’autrice ait sorti cette accusation de son chapeau en la présentant comme une conséquence logique de l’"idéologie queer" (alors qu’elle parle en réalité non de queer mais de transféminisme) ; c’est un “sophisme de l’homme de paille” (https://fr.wikipedia.org/wiki/Épouvantail_(rhétorique)), consistant à argumenter contre un-e adversaire dont on a pris soin auparavant de déformer ou d’exagérer les positions ; bref, de la belle malhonnêteté intellectuelle !

      Et il y a plus mais je vais m’arrêter là, j’ai commenté l’article en (un peu) plus de détail mais je ne suis pas sûre d’être validée par la modératrice...

      Donc au minimum, même si encore vous n’êtes pas sûr-es de votre position sur la transphobie (et je vous encourage à vous renseigner au plus vite, http://www.juliaserano.blogspot.fr est une autrice très accessible, pointue, mesurée... mais c’est en anglais) évitez au moins de relayer des articles d’une telle mauvaise foi s’il vous plaît ! Et si vous ne comprenez pas les enjeux (qui sont immenses, pour une population certes marginal(isé)e et numériquement faible) alors abstenez-vous de peser dans le débat.

      Par ailleurs, un immense merci pour votre travail formidable qui m’a aidé à forgé ma conscience politique sur de très nombreux thèmes.
      --Miluyali

    • @milyali Merci. Je le partageais surtout pour aller à la pêche aux réactions et aux critiques (ce n’est pas très malin, je sais), parce que je ne connais pas grand chose au sujet. Je vais essayer d’y remédier assez vite !

    • Bonsoir @mona, si c’est vous qui avez enlevé le lien de la page de @rezo je vous en remercie, je vais tâcher d’être un peu plus constructive dans mes suggestions de lecture si ces sujets vous intéressent (cf. plus bas)

      J’ai réagi un peu dans l’urgence parce que je lis depuis quelques temps avec inquiétude les clashs assez orageux qui opposent certaines féministes radicales (décrites par leurs opposant-es comme TERFs, pour "Trans-Exclusionary Radical Feminists) aux femmes trans aux USA. On n’en est pas arrivées là en France, mais à mesure que les problématiques trans gagnent en visibilité, on va avoir droit au backlash qui risque de venir avec. Les traductrices de TradFem semblent vouloir contribuer à introduire en français certaines des idées (et amalgames surtout) phares des TERFs donc ça me semblait important de commencer dès maintenant à y faire face...

      @aude_v : bien vu, j’avais jamais réfléchi à la connotation psychiatrisante des termes en -phobie... Selon toi est-elle présente également dans "xénophobie", "homophobie", "islamophobie" ? je ne me rend pas toujours bien compte de cette influence insidieuse de l’étymologie.

      En tous cas pour "transphobie" je trouve ça pas top en effet, même si le mot existe depuis trop de temps et a une histoire qui le rend incontournable et légitime dans certains contextes, de la même façon que "antisémitisme" ne se réfère pas (plus) à la haine des "sémites" mais des seul-es juif-ves. L’usage prime finalement sur l’étymologie, ce qui ne doit pas nous empêcher de réfléchir à de meilleurs termes.

      N’empêche, c’est vrai que j’aurais pu dire "anti-trans" ou "cissexiste", au moins on est clair sur la dimension politique de ces discours.

      Hum je n’avais pas l’impression d’avoir suggéré la dépublication, je ne réalisais pas que ça se faisait. Je viens de m’inscrire sur seenthis et c’est la première fois que j’interagis directement avec @rezo en fait, depuis 2012 que c’est ma page de démarrage j’en avais encore jamais ressenti la nécessité ! En tous cas ça me va bien d’avoir (apparemment) suggéré ça, et j’assume sans problème l’inélégance de cette démarche. Pour moi, le texte de Tradfem ne tient pas un discours méritant d’être débattu, à deux titres : malhonnêteté intellectuelle et manque de cohérence argumentative d’une part ce qui laisse présumer un débat stérile ; et puis position essentialiste anti-trans, déni du vécu, de la subjectivité et des revendications des personnes trans. Et là il n’y a rien à débattre, on est sur des positions de principes fondamentalement incompatibles.

      Après on peut décider d’assumer ce refus d’entendre les voix des personnes trans, mais je ne me fatiguerai pas à en débattre, je me contenterai de le combattre. À quoi bon discuter face à un discours dont les croyances ou valeurs sous-jacentes ("les femmes trans ne sont pas des femmes") sont incompatibles avec les miennes, et qu’aucune de ces deux positions n’est démontrablement plus "vraie" que l’autre ?

      Concernant Julia Serano :
      Merci de partager ce tweet dans lequel en effet elle dit un peu de la merde (j’imagine que tu as vérifié que c’était pas du second degré, ou que c’était lié à un contexte trop spécifique ?). Je vais pas la défendre à tout prix, même au contraire si elle a dit d’autres trucs du même acabit ou encore si elle tient d’autres positions problématiques c’est cool de le partager. Merci ! Ceci étant dit le tweet en question ne me semble pas suffisant pour la décrédibiliser, ou démentir le fait qu’elle a (selon moi, et en général) une écriture plutôt fine et intelligente. Mais oui c’est vrai que c’est pas très “mesuré" ni très intelligent comme remarque.

      En tous cas c’est de bonne guerre, linker le site d’une autrice plutôt prolifique et éclectique en disant "tiens lis ça" c’est un peu facile. Dont acte, je farfouille pour donner des références précises :

      > J’ai lu récemment son premier livre, "Whipping Girl" dont quelques chapitres sont traduits et publiés par Tahin Party (http://tahin-party.org/serano.html). J’ai trouvé ça hyper intéressant, et je le recommande. Elle explique notamment comment l’exclusion et la dévalorisation des femmes trans, y compris par certaines féministes, est au moins en partie due selon elle à une dévalorisation de la féminité, et donc à de la misogynie intégrée.
      > http://msmagazine.com/blog/2012/04/18/trans-feminism-theres-no-conundrum-about-it —Ça répond en partie à certains des reproches que Claire Heuchan adresse aux transféministes.
      > http://juliaserano.blogspot.fr/2011/08/whipping-girl-faq-on-cissexual.html —Là c’est de la terminologie, c’est pas fun à lire mais au cas où ça couvre des points qui me semblent importants comme base.
      > http://juliaserano.blogspot.fr/2013/11/why-myriad-double-standards.html —Où JS pose les bases d’un féminisme "holiste" prenant en compte l’intersection d’une myriade de "deux-poids-deux-mesures", pas seulement celui qui défavorise les femmes au bénéfice des hommes.
      > http://juliaserano.blogspot.fr/2013/11/what-is-gender-artifactualism.html —Un point sur l’inclusion de facteurs biologiques dans l’identité de genre. La discussion avec RadTransFem en commentaire est intéressante

      Voilà... PS— merci @mona et @aude_v. pour vos écrits que je suis depuis quelques années, Vous m’avez chacune fait avancer dans mes réflexions et je vous en suis très très reconnaissante ! :)
      ~Miluyali~

    • @aude_v : Merci pour tes réponses !

      Bon, j’ai envie de revenir sur ma position.
      Les enjeux, du moins certains me dépassent.
      J’ai du mal à voir pourquoi ça dépendrait de moi (je ne suis membre d’aucun groupe de SJW qui pourrait tenter de détruire la réputation ou hacker les serveurs de Rezo.net ou quoi, qu’on se rassure je ne parlais qu’en mon nom propre et n’avançait aucune menace masquée autre que ma propre désapprobation)... mais bref, si mon avis compte sur la republication de l’article, je vote pour, tout en encourageant l’équipe @rezo à publier des positions contradictoires.

      Donc OK j’ai réagi avec virulence avant d’être bien au clair sur ma position. Je m’excuse et me rétracte. J’ai la sensation d’être dépassée par cette discussion, mon expérience de ces débats est informée par mon propre prisme et vécu qui tendent à me faire privilégier les voix trans et trans-inclusives. Je réalise un peu mieux les abus que peuvent entraîner une telle position poussée à l’extrême, merci d’avoir partagé ton vécu et ces liens.

      Pour parler un peu du fond, je trouve pas que tout ce que dit Heuchen dans cet article est faux. loin de là. Je ne suis pas du tout convaincue par les positions qui nient complètement la réalité de la socialisation masculine pour les femmes trans. En tout cas je répète, concernant Heuchen il me semble qu’elle ignore de large pans de discours trans pour en faire une caricature grotesque, cherche à s’accaparer « le » féminisme, jette les femmes trans et leurs vécus hyper divers avec l’eau du queer de façon éhontée et franchement ça ne prête pas à l’échange. Oui moi aussi en fait je pense qu’on a besoin de sérieuses discussions sur ces questions de socialisation masculine, d’inné-et/ou-construit, d’autoidentification, de binarité ou non. Je suis loin d’être tranchée sur toutes ces questions et le débat me semble important.

      Ceci étant dit, « la #censure » n’est jamais qu’affaire de ligne de démarcation, dont le choix du tracé est éminemment politique, entre ce qu’on veut bien et ce qu’on ne veut pas entendre. Si @rezo relayait les idées racistes de Caroline Fourest je pèserais de tout mon p’tit poids pour que ça soit dépublié. ça te parle ? Le rapprochement te paraît justifié ou non ? (certes Fourest est très bien relayée déjà, mais ce texte de Heuchen ajoute de l’eau à un moulin transmisogyne qui tourne déjà très bien tout seul sans l’aide des féministes radicales. pour moi leur caricature de transféminisme n’est pas du tout subversive)

      Sinon, juste :
      « être perçue comme une femme dans une société sexiste n’offre pas vraiment de privilège » :
      –> Etre blanche (bourgeoise, valide, etc) comporte des privilèges non ? pourquoi être cis ce serait pas le cas ? Ça ne change rien à l’oppression subie par les femmes cis, en tant que femmes.

      Encore merci. Bonne soirée.

    • Je découvre le texte et les commentaires sans y avoir pensé auparavant. Je trouve qu’il a le mérite d’ouvrir la discussion sur cette question.
      À chaud, j’ai tendance à penser que l’expérience d’une femme n’est pas la même que celle d’une « transfemme » et qu’on le veuille ou non, ce vécu est indélébile. Ça n’a rien de stigmatisant, c’est un fait. Tout cela mérite évidemment d’y réfléchir.

    • Merci @aude_v de ne rien lâché. C’est courrageux de ta part tant la discutions autour du transféminisme est difficile et violente. Je serais pour une republication de ce texte de tradfem eventuellement accompagné d’un autre texte qui explique les bases du transféminisme ou répond à certaines questions soulevés par le texte de tradfem. @milyali si tu as un texte à proposé ca pourrait equillibré le debat et peut etre aider toutes celles et ceux qui son largué·e·s a y comprendre qqchose.

    • Je ne suis intervenu ici que pour dire que ce texte est l’une des nombreuses réactions, des deux « côtés », à une polémique qui fait suite à une déclaration de Chimamanda Ngozi Adichie, une auteure féministe que j’aime beaucoup et qui est aussi attaquée pour son statut de célébrité (je ne la défend pas en disant cela, je constate juste), et de célébrité noire.

      Au delà du débat actuel sur l’identité, il me parait donc important de ne pas oublier la source de cette polémique, une petite minute, entre 2’40" et 3’40", et peut-être de se faire un avis dessus avant de se faire un avis sur les commentaires :

      Chimamanda Ngozi Adichie on feminism, Channel 4, le 10 mars 2017
      https://www.channel4.com/news/chimamanda-ngozi-adichie-on-feminism

      Et il pourrait ensuite être intéressant de citer d’autres articles de cette polémique, comme celui ci par exemple :

      When Callouts Become Anti-Black : On Chimamanda Ngozi Adichie’s Transphobia, Disposability Culture & British Colonialism
      Thembani Mdluli, Rest for Resistance, le 16 mars 2017
      https://www.restforresistance.com/zine/when-callouts-become-antiblack-on-chimamandas-transphobia

      Adichie and her work are important, and we cannot throw her away simply because she has demonstrated herself to be imperfect and even capable of inflicting harm upon people more marginalised than herself.

    • Tiens, justement, un article de plus sur le sujet, traduit par @tradfem :

      L’essai de récupération de Chimamanda Ngozi Adichie par la Troisième vague est tout sauf intersectionnel
      RAQUEL ROSARIO SANCHEZ, Feminist Current, le 20 mars 2017
      https://seenthis.net/messages/580713

      Et dans le Guardian:

      Chimamanda Ngozi Adichie on transgender row: ’I have nothing to apologise for’
      David Smith, The Guardian, le 21 mars 2017
      https://www.theguardian.com/books/2017/mar/21/chimamanda-ngozi-adichie-nothing-to-apologise-for-transgender-women

      #Raquel_Rosario_Sanchez

    • Bonjour ! Bon j’ai passé une bonne partie de la nuit à lire et sélectionner quelques textes de personnes trans (et d’une ou deux femmes cis transinclusives) qui parlent de divers aspects des questions qu’on a abordées ici ! J’espère que ça donnera des pistes de lecture, et des idées de publication à @rezo. C’est très long parce que j’ai balancé des extraits substantiels pour chaque lien histoire de donner une idée de quoi ça parle et dans quel sens ça va.

      J’ai choisi surtout des auteurices matérialistes et/ou radicales, en tout cas pas franchement queer... non parce je voulais prouver qu’ielles existent et que Heuchan a tort de foutre tout le transféminisme dans la case "idéologie queer" (ce qui fait légèrement penser à la "gender" de LMPT franchement...) mais simplement parce que ce sont les blogs que je suis moi, et qui me parlent à moi.

      Les positions défendues dans les différents textes sont parfois au moins autant en désaccord entre elles qu’avec Heuchan :)

      Mais avant toute chose, @aude_v c’est quoi cette histoire de maladie mentale, personne n’accuse personne— OK, je (suis toute seule j’crois) n’accuse personne de maladie mentale. Lorsque je dis d’une personne qu’elle est transphobe (c’est bien à ça que tu fais référence ?), ouijesais c’est le même suffixe que "agoraphobe" ou "claustrophobe", mais aussi que "homophobe" ou "islamophobe" (que personne ne considère comme des maladies mentales à ma connaissance ?). L’accusation de transphobie porte sur le fait de prendre part, renforcer, légitimer une oppression systémique dans laquelle les personnes trans sont opprimées en tant que trans. Le mot n’est pas idéal, il a des connotation psy de par sa racine "phobie" je suis d’accord avec ça. Mais pour autant tu crois réellement que je porte des "accusations de maladie mentale" ? Toutes façons ça n’a pas de sens, être malade mental n’est pas un tort, on ne peut donc pas en accuser celleux qui en souffrent. En tout cas je fais de mon mieux pour éviter d’impliquer ça. Mais là y avait-il vraiment la moindre ambiguité ? Si c’est le cas je m’en excuse et je veux bien qu’on discute clairement de ce que le mot signifie ou de quel mot tu souhaiterais qu’on utilise ici pour en parler.

      Non parce qu’en revanche, quand une personne persiste à dire des trucs transphobes au bout d’une certaine exposition à des discours transféministes, je le lui reproche. "j’accuse" je sais pas (j’aime pas ce mot), mais je reproche ouais.

      Bref, donc quelques liens :

      SOCIALISATION MASCULINE :
      > "Les socialisations trans" http://misskoala.canalblog.com/archives/2013/04/04/26836748.html

      Au final considérer que j’ai socialisé comme un mec car AMAB (assignated as men at birth) c’est foutre en l’air les quatre dernières années de ma vie qui ont été les plus importantes pour moi. A vrai dire considérer que j’ai socialisé comme meuf car MtF me gênerait tout autant car c’est occulter les 23 premières années de ma vie avec cette foutue étiquette qui me démangeait ce mal-être permanent, cette envie d’être fille quand on me demandait d’être garçon. Alors que dire ?
      Que j’ai socialisé comme trans AMAB, comme trans MtF. Ouais ce serait mieux, je préférerais qu’on dise que j’ai socialisé comme Cassandra Koala mais au moins en considèrent que j’ai socialisé comme trans on ne colle pas un modèle cis sur ma vie.
      Il faut se faire une raison : NOUS NE SOMMES PAS CIS !
      Nos expériences, nos vécus, nos vies ne peuvent donc pas être ramené·e·s aux expériences, vécus ou vies de cis.

      > "J’emmerde votre socialisation" https://raymondreviens.wordpress.com/2015/11/09/jemmerde-votre-socialisation

      Notre socialisation elle, c’est à dire littéralement la façon dont nous avons relationné avec les personnes de notre entourage, elle nous a permis d’affirmer « j’appartiens au groupe des meufs, j’en suis une. ». A partir de ce constat fait plus ou moins tardivement, toute notre vie a été consacrée à nous débattre avec ça dans un monde qui nous dit que c’est pas possible, qu’on n’existe pas, que parce qu’on a une paire de couilles et des poils au menton on est pas supposées appartenir à ce groupe, on doit vouloir et aimer être dans celui des hommes. Alors on se débat pour s’accepter, tenter de démonter l’arbitraire et la fausseté de cette affirmation, et ça se voit. Eux, les hommes (cisgenres si vous voulez) le voient.

      Parce que ne vous y trompez pas, ils ont beau être ineptes pour 90 % des activités de la vie (forcément, ils obligent les meufs à tout faire pour eux), les 10% restants incluent toutes les activités coercitives. Ainsi ils sont très forts quand il s’agit de détecter et punir la personne qui au milieu de leurs rangs n’est pas comme eux : la personne féminine. Ça inclut pas mal de monde y compris des hommes homosexuels, mais la personne qui est la plus vulnérable, c’est la personne transféminine balancée chez eux par « erreur ». Et vous savez je suppose aussi bien que moi comment les mecs punissent les meufs qui transgressent les règles : violences psychologiques et physiques, agressions y compris sexuelles. Ça a été pour beaucoup notre lot quotidien durant l’enfance, l’adolescence et/ou une partie de l’âge adulte.

      FEMINISME TRANSPHOBE :
      > "Ça chante faux ; f-trans, « inclusives », radfem" http://lapetitemurene.over-blog.com/article-a-chante-faux-f-trans-inclusives-radfem-117692613.

      J’avoue, après réflexion et retour sur ce que j’ai vécu et subi à bio-féministlande, je ne m’associe pas à la chorale d’indignation vertueuse et inclusiviste envers les nanas qui se définissent ou se rassemblent comme Radfem®.

      Par ailleurs, je ne vois absolument aucune raison que je puisse soutenir d’empêcher des nanas de se réunir en non-mixité, fusse cette non-mixité imprégnée de haine et de bêtise réductrice et acritique. [...] Je suis juste de celles qui préfèrent que les choses soient claires : c’est une non-mixité f-bio. Mais faut le dire. Exactement comme pour la plupart des non-mixités qui se proclament « inclusives » et ne le sont pas en fait.

      Et d’autre part, ça me fait tristement marrer que cette opportune colère dirigée sur quelques naffreuses qui sont la bien pratique honte de la famille, permette une fois de plus de washer le mouvement féministe dans son ensemble, et surtout dans ses secteurs modernes, de toute violence anti f-trans.

      Un des sales côtés de ce monde, qui se répète, c’est qu’on est quelquefois moins en danger avec des ennemies ouvertes qu’avec de prétendues amies qui vous pourrissent et vous méprisent. Parce qu’au fond, les deux pensent et sentent pareil. Juste elles n’en font pas la même chose.

      > "Mon problème avec le féminisme « trans-critique » (Mrs Dreydful)" http://web.archive.org/web/20140906095825/http://negreinverti.wordpress.com/2014/05/21/mon-probleme-avec-le-feminisme-trans-critique

      De manière générale, je me sens plus en proximité des femmes trans – qu’importe leur race – par le sexisme qu’elles subissent, tout en niant en plus leur appartenance à la catégorie « femme », ce qui est semblable sur certains points au sexisme des femmes noires (mysoginoir). Comme les femmes noires, les femmes trans sont hypersexualisées. Comme les femmes noires, les femmes trans sont souvent taxées trop masculines, ou justement trop soumises face au patriarcat (car valorisant parfois les rôles féminins traditionnels qui leur ont été historiquement refusées). Comme les femmes noires, les femmes trans sont vues agressives. Bien sûr, les histoires de ces mêmes représentations mentales sont différentes entre femmes noires et femmes trans (sans compter que bien sûr, certaines femmes sont noires ET trans), mais on peut voir des similarités sur comment le sexisme est vécu par ces deux catégories de femmes.

      > "Les meufs trans sont donc masculinistes" http://misskoala.canalblog.com/archives/2014/01/07/28877794.html

      La non-mixité doit être politique et pas se restreindre à un espace-temps restreint. Si c’est pour laisser des hommes cis hétéros reprendre le pouvoir hors de cet espace-temps, si c’est se contenter d’un espace-temps non-mixte qu’ils daignent nous accorder désolée mais => sac de coprolithes. Et on voit quoi dans les espaces féministes transphobes ?
      Une grande présence de mecs cis hétéros qui relaient des femmes et vont dire laquelle est légitime ou non, qui traduisent des féministes pour les relayer à l’étranger (et légitimer leur présence dans les espaces féministes par ce travail de traduction), utilisent les médias télé/radio/journaux pour nous dire à quel point ils sont de gentils gentleman anti-sexistes, travaillent en collaboration avec certaines féministes renommées (prenant la place que des femmes pourraient avoir et légitimant un peu plus leur omniprésence)...
      Et à côté de ça on va présenter une « micro-minorité » de meufs trans féministes comme l’ennemi public numéro 1 de la non-mixité ?
      Laissez-moi rire . . . ^o<
      Ah bah non en fait j’y arrive pas.

      > "Transphobie dans un entretien avec Christine Delphy : ma réponse" http://web.archive.org/web/20150723105458/https://negreinverti.wordpress.com/2013/11/26/transphobie-dans-un-entretien-avec-christine-delphy-ma-reponse

      « le queer » : c’est quoi ça ? Je ne suis pas au courant que les trans, de par leur transition avait à répondre « du queer » (peu importe ce que c’est…) ou des actions et discours de celles/ceux qui s’en revendiquent.
      Donc encore une fois, où est le rapport entre un ou une trans et « le queer » ? Il suffit de faire un minimum de recherche pour voir que l’association « trans » « queer » n’est pas un produit des trans, mais bien un truc qui fait mouiller plein de non trans obscédé-e-s par la « déconstruction du genre ».Sur un forum d’entraide trans, les parties ouvertes au public vous feront voir que personne n’en a rien à faire « du queer ».
      Les trans transitionneraient pour faire de la subversion individuelle queer ? Comment sincèrement croire que nous pourrions nous exposer à tant de galères institutionnelles et interpersonnelles juste pour de la « subversion » ou plus spécifiquement pour « le queer » ?

      > "Leçon de grammaire" https://raymondreviens.wordpress.com/2016/02/21/lecon-de-grammaire

      L’emploi du terme “cismec” pour dire “homme détestable” revient donc à faire la distinction entre d’un côté des hommes trans idéalisés, fétichisés comme avant-garde de la révolution du genre / masculinité sans la toxicité / hommes parfaits / etc… et d’un autre côté des “cismecs”, ces hommes bien réels qui ont un comportement d’appropriation des femmes et de l’espace encouragé par la société. Notons également comme une parenthèse que nier la possible transitude d’un homme au motif de son comportement est exactement le reflet de la scrutation dont sommes victimes les femmes trans, scrutation qui a pour but de guetter les moindres signes de “non-féminité” de notre part. Voilà donc pour résumer tout ça : on est en plein dans la transphobie, entre fétichisation et négation de la personne.

      NON-BINARITE(s), AUTODEFINITION :
      > " Comment je suis devenu problématique" http://imnotacisboy.blogspot.fr/2016/09/comment-je-suis-devenu-problematique.html

      Je pense que l’auto-définition a ses limites et que là ça va, on les a largement atteintes et dépassées. Soit cette personne n’a aucune intention de transitionner (et par transitionner je parle de transitionner socialement, pas de prendre des hormones ou de se faire opérer, je vous vois arriver pour me traiter de truscum), elle est cis. Soit elle est en questionnement (et je ne sais pas vous, mais quand j’étais en questionnement je n’allais pas expliquer la transphobie à des personnes qui la vivaient depuis des années). Au passage j’ai l’impression que maintenant, « en questionnement » c’est passé à la trappe et que certain-e-s poussent plutôt les gens à se créer leurs propres identités dans laquelle illes seront seul-e-s, ensuite on leur envoie des câlins non-oppressifs et puis voilà, démerde-toi avec ça.

      > "Anti-guide du questionnement de genre" https://raymondreviens.wordpress.com/2017/01/17/anti-guide-du-questionnement-de-genre

      Il s’agirait donc de se demander “suis-je cis ?” Malheureusement, ce n’est pas vraiment un questionnement, car la réponse est simple. “Trans” est une réalité sociale : la réalité de l’exclusion, des discriminations et des violences liées au changement de catégorie sociale sexuée. “Cis” étant l’opposé de trans, il s’agit aussi d’une réalité sociale : non pas celle de ne pas subir de violences du fait de sa catégorie sociale sexuée (les femmes sont littéralement définies par les violences qu’elles subissent), mais la réalité d’être épargnée par les violences liées au changement de catégorie.

      Ceci dit, avec la honte et la peur qui caractérisent un questionnement aussi complexe, il est clair qu’à un moment dans un questionnement de genre, on puisse se dire “je veux m’éloigner de la masculinité, mais j’ai peur d’être la monstruosité transsexuelle qu’on me montre un peu partout, y compris d’ailleurs dans les milieux queer.” A partir de là, se dire “je suis du troisième genre”, qu’on peut exprimer autrement, par exemple “non-binaire”, “genderqueer”, “agenre”, est une solution réconfortante. Cela permet de se dire que je ne suis pas un homme, et pas non plus une monstruosité. C’est une réponse facile, rassurante, à une question complexe et angoissante. Une réponse aussi pétrie de (trans)misogynie. Ce qui me met en rage et ce qui me dégoûte, c’est quand les milieux et les personnes qui accueillent et prétendent aider des personnes en questionnement, la renforcent au lieu de lutter, avec la personne en questionnement, contre cette (trans)misogynie interiorisée. Notre rôle n’est pas de dire “bien sûr chéri-e, tu es ce que tu dis que tu es”, mais plutôt d’aider à dépasser cette peur, cette honte, pour que la personne puisse faire progresser ce questionnement.

      > "Trans : identités politiques contre politiques identitaires" http://misskoala.canalblog.com/archives/2016/06/12/32543581.html

      Ce qui pose le second problème : l’absence de définition claire de ce qu’est être trans.
      Et ce n’est pas un problème anodin. On est plutôt d’accord que dire qu’on est tou-te-s un peu trans est craignos et je pense que bon nombre de non-binaires seront d’accord pour dire que c’est tout aussi craignos de venir dire qu’on est tou-te-s un peu non-binaire.
      Je pense vraiment que pour empêcher ça ce n’est pas les politiques identitaires queers ou Mogai apportant une multiplication d’identités rendant les définitions de plus en plus floues qu’il nous faut mais bien une approche matérialiste et la construction d’identités politiques clairement définies.
      Ca peut sembler dur, violent, excluant et tout ce qu’on veut mais c’est impératif. C’est impératif et c’est selon moi le seul moyen pour lutter contre les TERFs (et je parle là de féministes transphobes francophones prêtes à s’inscrire dans la même mouvance que leurs collègues américaines Brennan ou Jeffreys) et à nous traiter comme une menace lavende à éradiquer politiquement voire physiquement. C’est avec une définition claire de trans (et donc de cis) que l’on pourra répondre quand elles écrivent qu’elles refusent d’être appellées cis sous pretexte qu’elles n’entrent pas dans les normes de genre. Ce n’est qu’avec une approche matérialiste et des définitions claires qu’on pourra répondre à Delphy quand elle explique qu’être trans c’est croire que si un jour elle se nomme homme alors elle aura accès aux privilèges masculins.

      ET POUR SE DETENDRE
      > http://assigneegarcon.tumblr.com

      Merci à @sinehebdo pour ces liens sur Adichie, hyper intéressant. Je suis d’accord avec restforresistance.com, ça craint de censurer une autrice pour une boulette, ou pour une position problématique, surtout quand on tape toujours sur les mêmes.

      Pour rappel, même si j’y ai re-réfléchi et changé d’avis, j’ai pas appelé pas à censurer tout ce que Heuchan a a dire, juste ce qu’elle dit (de moisi) sur les questions trans. Elle s’est par ailleurs faite trasher sévère pour ses positions sur le racisme et à ce titre doit être défendue

      http://observer.com/2017/03/jk-rowling-twitter-claire-heuchan-feminism

      Bonnes lectures et merci pour cette discussion, à suivre j’espère !

    • Merci @milyali pour tous ces liens ! Je n’aurai pas le temps de tous les lire, mais je saurai où aller, ou bien où renvoyer les gens qui cherchent...

      Tu résumes bien ma position sur Adichie : elle a peut-être fait une boulette (je n’arrive pas à arrêter une position claire là dessus), mais il me semble qu’il ne faut pas la jeter aux orties pour ça...

    • On peut faire un lien avec un autre débat sur le #transracial. A propos de la théorie de #Rachel_Dolezal, #Claire_Hynes n’est pas convaincue :

      Rachel Dolezal’s pick-your-race policy works brilliantly – as long as you’re white
      Claire Hynes, The Guardian, le 27 mars 2017
      https://seenthis.net/messages/584438

      #Race #Racisme

      Plus de détails sur l’affaire Rachel Dolezal ici :
      https://seenthis.net/messages/383197
      https://seenthis.net/messages/384296

  • C’est mon ressenti – Raymond, reviens, t’as oublié tes chiens !
    https://raymondreviens.wordpress.com/2016/07/01/c-est-mon-ressenti

    Dans certains milieux féministes/queer, en ligne ou hors-ligne, j’ai l’impression que le genre et la sexualité deviennent de tels élément d’identification. D’une certaine manière, le genre n’a plus son sens politique de système d’oppression des femmes, qui écrase au passage les personnes trans par la fixité imposée de l’assignation genrée. Seul existe le genre compris comme identité, une identité qui, parce qu’elle n’est pas corrélée à une quelconque perception sociale, est validée par la seule autodéfinition de la personne. De la même façon, la sexualité de chacun-e n’est plus définie socialement, c’est-à-dire par sa conformité ou sa transgression de l’hétérosexualité obligatoire, mais par les préférences individuelles de chaque personne, en termes de genre, de caractéristiques sociales des partenaires ou du type de contact préféré (vanilla, kinky, BDSM, …). Du coup, genre et sexualité dans ces milieux deviennent de simples éléments d’identification, on dit par exemple “je suis agenre demiboi queer”. Ca ne correspond a priori à rien socialement puisque seule l’autodéfinition établit ces éléments, mais c’est une identité (qui je suis) autant qu’une identification (le code secret pour rentrer dans le milieu). Soit tu comprends ce que ça veut dire et tu peux faire partie du groupe, soit tu ne comprends pas et tu n’es pas invité-e à la soirée.

    #genre #sexualité #identité #rapport_de_pouvoir #lutte_collective

  • Penny White : Pourquoi j’ai cessé de détester les « TERFs »

    https://tradfem.wordpress.com/2015/12/19/pourquoi-jai-cesse-de-detester-les-terfs

    Personnellement, ça ne me coûte rien de reconnaître la féminité des transfemmes. C’est un moyen facile et économique de me sentir moralement supérieure et politiquement intègre (et je soupçonne que c’est la raison pour laquelle cette attitude est si populaire dans les milieux féministes libéraux). Heureusement pour moi, être trans-inclusive et féministe radicale est parfaitement cohérent au plan historique. Andrea Dworkin, l’une des éminentes mères fondatrices du féminisme radical, a non seulement accepté les personnes transgenres (qu’on appelait « transsexuelles » au début des années 70), mais a plaidé pour leur accès gratuit à des chirurgies et des traitements hormonaux.
    [...]
    J’accueille donc mes sœurs transgenres et je refuse de les rejeter. Mais je ne rejetterai pas pour autant celles de mes sœurs qu’on qualifie de « trans-exclusives ». J’écouterai leur point de vue avec respect. Je militerai avec elles pour démanteler la misogynie systémique et je lutterai pour libérer les femmes de notre statut, apparemment éternel, de sous-hommes. Et si les transfemmes sont avisées, elles en feront de même.

    Traduction française : Tradfem
    Article original : http://www.feministcurrent.com/2015/11/10/why-i-no-longer-hate-terfs

    #Penny_White est une féministe radicale, écrivaine indépendante qui vit à San Francisco. Elle a un diplôme de master en psychologie, avec spécialisation sur le trauma sexuel dans l’enfance ; elle a travaillé pendant une dizaine d’années comme assistante sociale et paire conseillère pour des personnes avec un handicap mental vivant dans la pauvreté. Penny est actuellement bénévole au Projet Gubbio à San Francisco, qui aide des personnes de tous âges et capacités se trouvant sans logement. Suivez la sur Twitter https://twitter.com/kindsoftheart.

    #terf #féminisme_radical #feminist_current #tradfem

    • A midi, la Cheffe du resto vient nous prendre les assiettes, avec sa veste blanche avec son nom brodé. Je dis « bonjour madame », elle me reprend « bonjour mademoiselle », je lui fais part de mon étonnement, « les féministes ont obtenu qu’on utilise de madame » et là, elle répond « les féministes parfois... » avec moue de réprobation. Je coupe court d’un « votre plat était parfait ». S’en suivent des échanges sur le choix du dessert, et elle repart en insistant sur le mademoiselle (et en insistant aussi sur le fait que tout est fait maison, parce que j’ai eu l’air soupçonneux en insistant que je voulais un dessert maison (oui je suis chiant, je sais)).

      Tout cela pour dire que oui, la façon de traiter de ces sujets est sacrément clivante... et pas toujours avec ceux que l’on imagine...

    • On ne parle pas de la même chose, désolé de m’incruster en quelque sorte, mais pour mon sujet là, la nana qui est contente de me contredire en insistant sur le mademoiselle, j’ai la sensation qu’il s’agit de ce que tu dis : l’identité sociale. L’identité. Le féminisme des « madame » et du « poil aux pattes », c’est le féminisme qui est ressenti, j’ai l’impression, comme une façon de nier l’identité « féminine ». D’où les rejets parfois violents, comme on l’observe sur ce post là, où une femme raconte les commentaires navrants que son texte sur sa volonté de ne plus s’épiler a pu produire et sur ce que cela révèle sur l’état du féminisme... ou de la société... ou de combien le féminisme parfois peut se heurter à l’identité « féminine ». Bref, y-a un truc là dessus à creuser j’ai l’impression.

    • Extrait :

      Une autre pionnière du féminisme radical, Catharine MacKinnon, a dit la phrase suivante à propos des transfemmes : « Quiconque s’identifie comme une femme, veut être une femme et se présente en public comme une femme, en est une en ce qui me concerne. »

      Le lien dans le texte est un entretien, publié le 7 avril 2015, avec #Catharine_MacKinnon, dans lequel elle commente des interventions d’autres féministes ou discute par exemple des lois autour des toilettes :
      https://www.transadvocate.com/sex-gender-and-sexuality-the-transadvocate-interviews-catharine-a-mac

      Mais la phrase est tirée d’un entretien paru le 9 mars 2015 sur le site On Century Avenue, un journal étudiant de NYU Shangai (?) :

      Through the course of this conversation, Dr. MacKinnon provides her stance on the topics of gay prostitution, transgender inequality, and sexist culture.

      (...)

      Certain things that I have had an inkling about have grown over time, for example, concerning transgender people. I always thought I don’t care how someone becomes a woman or a man; it does not matter to me. It is just part of their specificity, their uniqueness, like everyone else’s. Anybody who identifies as a woman, wants to be a woman, is going around being a woman, as far as I’m concerned, is a woman. Many transwomen are more feminist than a lot of born women who don’t much want to be women (for understandable reasons), who don’t really identify with women, some of whom are completely anti-feminist. The fact that they’re biologically female does not improve things.

      To me, women is a political group. I never had much occasion to say that, or work with it, until the last few years when there has been a lot of discussion about whether transwomen are women. I discovered I more or less have always had a view on it, developed through transwomen I know, and have met, including prostituted ones, who are some of the strongest feminists in opposition to prostitution I’ve ever encountered. They are a big improvement on the born women who defend pimps and johns, I can tell you that. Many transwomen just go around being women, who knew, and suddenly, we are supposed to care that they are using the women’s bathroom. There they are in the next stall with the door shut, and we’re supposed to feel threatened. I don’t. I don’t care. By now, I aggressively don’t care.

      Simone de Beauvoir said one is not born, one becomes a woman. Now we’re supposed to care how, as if being a woman suddenly became a turf to be defended. I have become more impassioned and emphatic as I have become more informed, and with the push-back from colleagues who take a very different view. Unfortunately some people have apparently physically defended their transition, also. This kind of change develops your views is a further in response to a sharpening of developments in the world. But the law Andrea Dworkin and I wrote gives “transsexuals” rights explicitly; that was 1983. We were thinking about it; we just didn’t know as much as it is possible to know now.

      http://oncenturyavenue.org/2015/03/harm-is-harm-hello