Tanx, à rebrousse-poil
▻http://www.lecourrier.ch/137493/tanx_a_rebrousse_poil
Féministe, anarchiste et punk, la Bordelaise décline les honneurs de l’Etat français et publie Velue, un récit d’adolescence sombre et empathique. Source : Le Courrier
Tanx, à rebrousse-poil
▻http://www.lecourrier.ch/137493/tanx_a_rebrousse_poil
Féministe, anarchiste et punk, la Bordelaise décline les honneurs de l’Etat français et publie Velue, un récit d’adolescence sombre et empathique. Source : Le Courrier
Quatre auteures #BD refusent la promotion Arts et Lettres exceptionnelle de Fleur Pellerin
▻https://www.actualitte.com/article/bd-manga-comics/quatre-auteures-bd-refusent-la-promotion-arts-et-lettres-exceptionnelle-de-fleur-pellerin/63288
ce que la rue de Valois ne peut évidemment pas avouer, c’est que pour le cas précis de la réforme retraite, les Affaires sociales ne lui ont laissé aucune marge de #négociation, ni de place dans la discussion. Les représentants qui étaient au plus proche des négociations savent que le ministère a été totalement écarté du sujet.
#culture #récupération #enfumage et @soupherbe
En temps normal, la question est vite réglée : malheur à toi si tu as mérité une médaille, connard. Dans le cas présent, c’est sensiblement différent, ça vise clairement l’instrumentalisation.
Reste à essayer de comprendre ce que, symboliquement, F.P. et son staff ont trouvé de particulièrement pertinent dans ce choix, relativement à la nature des auteurs décorés. Parce que pour qu’il y ait instrumentalisation, il faut que ÇA SERVE (un gouvernement assez absurde pour tresser des lauriers à Bertoyas un jour, sera assuré de tout mon amour). En d’autres termes : quelle image favorable ce gouvernement se renvoie-t-il à lui-même, procurativement, à travers ces œuvres ? De quoi, dans ces œuvres, veut-il se parer ? De quels fétiches ? De quelle position politique ? De quelles images ? On aimerait croire à un mouvement de neutralisation d’œuvres offensives, par exemple. Mais, franchement :
Julie Maroh
Chloé Cruchaudet
Aurélie Neyret
Tanxxx
Marguerite Abouet
Christophe Blain
Mathieu Sapin
Riad Sattouf
globalement, ça se passe quand même de commentaires...
En dehors du désagrément évident que représente le fait d’être célébré par un troupeau d’ordures sous quelque forme que ce soit, reste ouverte la question de ce qui rend ça possible, imaginable, désirable, par ce troupeau.
C’est pas franchement le but. Ces questions me viennent souvent en tête devant d’autres problèmes voisins (la popularité, par exemple, les malentendus sur lesquels repose la reconnaissance publique, etc.). On peut se dire que personne n’est à l’abri et se réfugier derrière les malentendus comme cause. Même s’il y a une grande part de vérité là-dedans, il y a des oeuvres humaines qui résistent à toute captation. Qui sont l’écart de toute manœuvre, de toute pensée, de toute institution. De mon point de vue, elle peuvent nous éclairer sur ce qu’il y a de plus précieux, politiquement, dans l’anomie (super bouquin de Duvignaud, ça « L’anomie », ça mériterait grandement une republication).
C’est pas le but, non, mais c’est clairement le cas. Moi, perso, et probablement à cause de ma médiocrité personnelle, cette suprême « exigence » m’étouffe.
Alalalalala...
C’est pas une question de cet ordre, d’idéal à suivre ou d’ exigence ... T’as de ces formulations... Exigence de quelle nature ? Dans quel but ? De déjouer les assonances politiques, théoriques, esthétiques, avec l’ennemi ? Ça n’aurait aucun sens : déjouer en l’anticipant en resignifie le jeu. Donc la posture (on ne joue pas l’anomie) . Je veux dire par là que la réponse serait dans la crainte elle-même, dans la façon d’envisager le problème comme un problème de but, de finalité, d’objet extérieur à soi, de forme à atteindre.
La question de la médiocrité ou de l’excellence, là, on s’en fout complètement, c’est pas du tout une question d’héroïsme, mais de clarté de position.
Je sens encore se profiler le train des malentendus...
Un truc quand même, qu’il n’y ait pas de malentendu là-dessus au moins (je dis ça à cause d’une remarque en privé d’un copain) : qu’il soit bien clair que la présence de Tanxx dans la liste n’a rien à voir avec mes remarques. J’ai aucune raison de m’acharner connement sur elle, je n’ai aucun compte à régler personnel avec elle. Dommage qu’elle soit embarquée dans ce merdier, c’est tout. Je peux plus facilement m’expliquer la présence de son nom dans cette dream-team ministérielle, d’ailleurs : infoutue de trouver toute seule qui diable sanctifier pour son palmarès — destiné entre autres choses à rattraper les saloperies misogynes du festival et à émettre des petits signes de gauche pour un gouvernement social-traître repoussant — Fleur Pellerin aura demandé à un quelconque conseiller qui pourrait emblématiquement être la caution féministe de cette pantalonnade ; on imagine sans peine que le nom de Tanxx sera venu assez rapidement colmater la brèche politique et culturelle de ces pignoufs, parce qu’elle est plus active, visible, qu’Oriane Lassus par exemple.
Y’a pas de malentendu, ou je ne crois pas, bien qu’il puisse facilement en naitre de tes éruptions discursives souvent poétiques mais tout aussi souvent franchement pénibles, je dis juste que cette position, posture, ou ce que tu veux, de jugements péremptoires et inutiles (on se demande qui te pose la question ?) n’est pas très intéressante. Tu pouvais dire la même chose sans chier sur les collègues.
(on se demande qui te pose la question ?)
Il y a des trucs qui ne semblent jamais faire question pour personne (l’unilatéralité des responsabilités dans cette histoire de décoration, depuis qu’elles ont été distribuées, par exemple. L’instrumentalisation pure et dure, hop, pauvres dessinateurs. Je trouve pas ça si simple). Ce sont ceux-là qui me donnent envie de parler.
Tu pouvais dire la même chose sans chier sur les collègues.
les dessinateurs de bandes dessinées ne forment ni un club, ni une entreprise, ni une équipe, ni une fratrie, ni une bande, ni une compagnie. Je n’ai pas de collègues.
En même temps, Tanx, elle l’avait un peu demandé là, non ?
;-)
@soupherbe
#Tanx
« Tout est rentré dans l’ordre, les mecs ont le contrôle à Angoulême »
Julie Maroh, Slate, le 8 janvier 2016
►http://www.slate.fr/story/112471/julie-maroh-angouleme-ordre-mecs-controle
Le Grand Prix est mort (tribune et dernière pensée)
Julie Maroh, Coeurs-forêts, le 11 janvier 2016
▻http://www.juliemaroh.com/2016/01/11/le-grand-prix-est-mort-tribune-et-derniere-pensee
▻http://seenthis.net/sites/857631
#Bande_Dessinée #Angoulême #FIBD #Femmes #Féminisme #Sexisme #BD_égalité #Julie_Maroh
Angoulême encore, autre sujet :
►http://seenthis.net/messages/449410
Il est pas mal question depuis deux, trois jours, de la recomposition du prix du festival d’Angoulême, après la départ de Sattouf de la liste des nominés. Vous êtes, je suppose, déjà au courant de tout ça.
Bon. Jusqu’ici je me suis toujours foutu royalement de ces prix à la con, je ne suis pas concerné par leur existence, qu’il s’agisse de BD ou de mérite agricole.
Mais là, un truc me parait bizarre :
Bon, comme tout le monde, j’imagine, j’ai du coup jeté un oeil à la liste des grands prix précédents. On ne peut pas dire que les femmes s’y bousculent non plus pendant 40 ans. Et tant que j’y suis, je serai assez curieux de voir les fameuses listes des nominés pendant ces 43 dernières années, pour voir si, par hasard, ce désert ne serait pas, au fond, la coutume.
Où je veux en venir ? Là : cette année, il appert que ce truc dont tout le monde se fout depuis 43 ans - le sexisme de ce prix, celui du monde éditorial et institutionnel de la bande dessinée - hé bé là tout le monde est drôlement soucieux de son éthique. Partout en ligne, dis-donc. Dingue.
Le monde entier de la bédée se serait-il enfin mis à lire Butler et Preciado ? Sans déconner ?.. Si ça pouvait être vrai...
Ma question n’est donc pas « Pourquoi que y’a pas de femmes dans la liste ? », parce que la seule chose vraiment nouvelle sous le soleil, c’est « Pourquoi que d’un coup tout le monde est féministe ? » (alors que toute l’année, j’entends dire exclusivement des saloperies sur les féministes, sur le ton patelin du « Oui oui c’est important, bien sûr, les femmes, tout ça, mais y’a les manières quand même et les féministes, hein, ils les ont pas » et du « Quand même, faut pas pousser, c’est pas l’Iran ici » etc. J’apprends que dalle aux seenthisiens)
Sattouf est-il le premier à avoir amorcé ce mouvement en se retranchant de la liste ? J’en sais rien et je m’en fous (* les commentaires qui ont suivi cet article me révélèrent une chronologie de la prise de position publique et de son relai médiatique également lourde de sens, en vérité, par des saloperies de journalistes toujours en mal d’incarnation et, au passage, d’incarnation virile ) ; mais y’en a un, donc, qui a dit un truc.
Hop. C’est public.
Après, que reste-t-il à faire aux autres, pris dans le cadre de cet énoncé, pour ne pas avoir l’air de petites merdes quand ils sont :
a) Des auteurs concernés par le prix et mis en lumière comme éventuels complices silencieux
b) Des femmes auteurs qui s’en branlent toute l’année mais qui d’un coup sont toutes très très Tanxx dans leur tête
c) Des journalistes de mes deux qui sont juste des journalistes de mes deux ?
d) Des pangolins
On peut y ajouter les féministes légitimement agacés d’un coup de voir que leur lutte, dont tout le monde se fout, d’un coup tout le monde s’en fout plus pour au moins, oula !, une bonne quinzaine de jours, hein, avant que ça reparte de plus belle dans le rien.
Que tous les pignoufs du coin trouvent l’occasion à peu de frais de se donner l’air concerné par des trucs, histoire de gagner des points d’éthique publique, voilà qui ne m’étonne pas. Faux-derches.
Maintenant que ça c’est posé, c’est pas ça qui va résoudre le problème épineux du choix pour raccommoder le manteau du roi nu... De quel tiroir sortiront les auteures de la liste du futur, vu les endroits glauques où les éditeurs s’obstinent à les ranger depuis toujours ces publications féminines, à savoir le tiroir femme qui cloisonne et recloisonne un ordre du monde masculin et remasculinisé ? (je parle bien du problème auquel nous renvoie ce prix et son cadre particulier, qu’il a consolidé depuis 43 ans).
Ceci invitera plutôt à un constat général, montrant assez vite que si les femmes qui font des bandes dessinées sont nombreuses, et de plus en plus, elles ont peu de chance de rentrer dans les critères d’eligibilité de ce prix.
Qui sont-elles, et que sont-elles devant ces critères ?
Bon, il y a évidemment nos chères vivantes disparues (vous me direz, on a bien élu Watterson, hein) du genre Claveloux (qui ne fait plus que de l’illustration à ma connaissance depuis belle lurette) ou Rita Mercedes, idole de mon adolescence (belle réapparition à l’Asso après tant d’années de disparition de notre champ disciplinaire).
Je ne suis pas chez moi pour mettre le nez dans ma bibliothèque, mais on peut se rappeler que pas mal de trucs ont été tués dans l’œuf depuis les années 70, rejet, épuisement etc. personnels ou collectifs ( je pense à l’expérience géniale de « Ah ! Nana ! » ▻https://clio.revues.org/4562 ), chemin désertifié duquel ressort invariablement la toute petite famille sans cesse nommée pour masquer le vide angoissant : Cestac, Brétécher, Montellier, Puchol, Goetzinger.
restent :
-- les saloperies à la pelle dont la merdicité girly est coresponsable de la situation désastreuse dans laquelle se tient la bande dessinée féminine. Je ne veux nommer personne, je refuse toute distinction hiérarchique dans un tel tas de caca, mais quand Bagieu monte au créneau, franchement, je luis suggèrerais plutôt de s’acheter un miroir (à l’époque de "Ah Nana ! , on lui aurait caillassé la gueule, si vous voulez mon avis). Elles sont à la bd faite par des femmes ce qu’un Van Hamme est à celle faite par des hommes, une taule. En lauréer une seule serait une contreperformance désastreuse, un effet rigoureusement opposé à celui désiré, un entérinement dans une partition du monde déjà bien écrasante.
-- la palanquée d’auteures brillantes qui ont contre elles leur trop petite biblio pour un festival qui mesure le talent à la tonne de papier imprimé ( et également un autre petit gros handicap, qu’elles ont de commun avec la liste suivante, vous verrez) : Joanna Hellgren, Aurélie William-Levaux, Debbie Dreschler, Juhyun Choi, Delphine Duprat, Dominique Goblet, Isabelle Pralong, etc. il me faudrait une page entière de ce forum pour les évoquer ; ce sont elles, les femmes qui agrandissent chaque jour la compréhension et les formes de la bande dessinée. Avec ou pas un travail marqué par la féminité comme question, comme objet de leurs récits - aucune raison, sinon sexiste, de l’attendre systématiquement, ce qui pourtant est le cœur battant des critiques de livres féminins - , mais jamais incarnant ces polarités de genres qui nous tuent à petit feu et qu’il va bien falloir liquider un jour ou l’autre (Haraway, viens à notre aide !). Comment un quarteron de vieux schnocks pourrait-il simplement les VOIR ?
-- les auteures historiques géniales, comme Aline Kominsky, Phoebe Gloeckner, Trina Robbins, Julie Doucet etc. : copieuses, pourrait-on dire, hein, mais toujours trop invisibles et pas assez populaires (entendez : aimables et lisibles par des singes) pour un festival aveugle depuis la fin des années 80 à toute modernité (à quelques très rares exceptions près, et à la condition que les auteurs aient arraché péniblement un peu d’intérêt du grand public ou qu’on leur doive également quelques œuvres dites "populaires" : Crumb - en 1999, bon sang ! - Blutch, Spiegelman - en 2011, ah ah ah ah - Willem - et on se souvient du scandale qui en découla chez les vrais-amateurs-de-bédé...).
Ce qui veut dire que ce pauvre festival, prix au piège de ses propres catégories débiles (grosse biblio, succès populaire) va devoir aller chercher Montellier ou Goetzinger pour donner du sens à cette soudaine, belle, profonde, prise de conscience générale. Ce retour de conscience artificiel des zozos du festival va produire de façon éblouissante, visible comme un furoncle sur un nez de menteur, un agrandissement du problème qu’il prétendra résoudre. Y’a pas de quoi se réjouir.
Bon, c’est un prix, un foutu prix de mes deux, avec son cadre, ses références, ce n’est pas un indice sociologique d’une activité. En gros : il y a zéro raison pour que ce club soit une référence spéculaire d’un état réel de la création. On lui reproche de ne pas être un juste outil d’optique, alors que ce n’est pas un outil d’optique du tout. Malheur à qui mérite un prix ! Soyez fières, mes soeurs, d’être invisibles à ces vieux connards !
Évidemment, c’est plus simple pour moi d’affirmer que ce prix est une merde dont je ne voudrais pour rien au monde, parce que mon sexe me range d’emblée du bon côté des nominables. Mais un prix, justement, couronne un certain état du monde établi dans son hégémonie (monde que je réprouve, notamment dans ses catégories de genres et sa normativité sexiste) ; il faut être le dernier des cons pour croire qu’un prix distingue quelque chose. Un prix ne traverse rien, un prix patine en surface. Un prix bégaye une société. Ceux qui en reçoivent feraient bien de garder toujours ça dans un coin de leur petite tête creuse et se demander ce qu’ils ont fait pour mériter ça.
Pour dire ça plus rapidement : les femmes qui font des bandes dessinées, depuis un bon paquet d’années maintenant, font, au quotidien, sa modernité (raison pour laquelle une célébration de Goetzinger ou de Montellier n’aurait été représentative de RIEN). Ce festival et son prix célèbrent une vision archaïque de la bande dessinée. Il se trouve qu’à archaïsme, archaïsme et demi : la momification phallique fait partie du paquetage. Ce qui nous préoccupe aujourd’hui est pris dans cette équation.
–--------------
j’apprends à la dernière minute, le temps de rédiger ce texte, la décision du festival qui a trouvé l’ultime pirouette pour ne rien rendre visible du problème le plus profond, celui qu’il porte en lui par ses propres catégories, en renvoyant à d’autres le choix d’une position à prendre ( ▻http://www.bdangouleme.com/934,la-parole-aux-auteur-e-s ). Sauvés par le joker démocratie !
Que dire d’autre que « Ah ah ah ah ah » ?
@l_l_de_mars Et même pas un petit dessin pour illustrer cet article ?
M’est avis que la pitoyable pirouette démocratique vient d’une tardive prise de conscience de l’impasse : allonger la liste avec quelques noms de femmes, ou même refaire une liste paritaire, ne pouvait plus légitimement apparaître aux concernées que comme une insulte.
D’ailleurs Montellier leur a préventivement renvoyé le prix à la gueule :
Le festival a-t-il redouté que certaines sélectionnées refusent à leur tour de faire partie de cette liste, comme l’ont fait une dizaine d’auteurs hommes au cours des quarante-huit dernières heures ? C’est fort possible. Contactée alors que son nom commençait à circuler sur Internet, Chantal Montellier nous disait ceci ce matin : « Il n’est pas question que j’accepte ce truc ! Cela ressemble à une aumône. Le festival décide de rajouter six femmes ; pourquoi pas douze tant qu’on y est, comme pour les huîtres ? En plus, il n’y a pas le moindre mot de repentance face à ce qui reste et restera une goujaterie. »
▻http://www.lemonde.fr/bande-dessinee/article/2016/01/07/le-festival-de-bande-dessinee-d-angouleme-invite-finalement-les-auteurs-a-vo
Dans ma chronologie personnelle, le monsieur qui a déclaré en premier qu’il se retirait n’a fait que réagir à la réaction initiale du collectif d’autrices à ce sujet. Je n’ai pas les liens sous la main, je ne fais qu’ajouter ma petite pierre au sujet. J’ai vu en direct, sur mon fil Facebook, le post de l’auteur apparaître avec le compteur de « J’aime » de quelques dizaines, et augmenter chaque seconde jusqu’à beaucoup, et à ce moment là, j’avais déjà pris connaissance du communiqué du fameux collectif.
Sattouf qui a été le premier à se retirer de la liste avait déjà été primé l’an passé et ça m’a bien fait marré ce geste « grand seigneur » de mes deux ovaires. ▻http://seenthis.net/messages/446157
J’ai regardé tout ça mollement, ce festival n’est qu’une piètre foire commerciale parmi d’autres. J’espère que les femmes « pressenties » renverront à leur juste condition ce ramassis de vieux schnocks décrépis : aux oubliettes. Ils me font penser à ses indécrottables sénateurs qui s’accrochent à leur siège et à leurs privilèges mais que personne ne prend plus au sérieux.
Puisque tu parles de la qualité de ce festival, j’ajoute que j’ai toujours été surpris par les choix réalisés années après années... sachant que je ne dois pas posséder plus de 1 ou 2 albums « grand prix »... sur les quelques centaines de BD présentes sur mes étagères... Par exemple, y-a un Zep qu’on m’a offert un jour...
Je digresse. L’autre jour, je cherchais de la BD érotique... avec dans l’idée de trouver de la BD érotique écrite par une femme... Rien trouvé dans les catalogues en ligne... Que des mecs, vulgaires et craignos...
@intempestive : rien à redire sur l’analyse que tu évoques évidemment. Juste je tenais à préciser par rapport à ce que disait longuement LLdM que le dit monsieur n’a pas agi ex-nihilo.
encore plus énervant, effectivement, après cette précision chronologique
Finalement de bout en bout on aura entendu parler que des hommes
«Un prix bégaye une société.»
#un_prix_begaye_une_societe
hum hum
je découvre ce que dit LL de mars et je m’étonne de pas l’avoir vu prendre ma défense qd j’ai claqué la porte de CQFD
écrit @TANXXX_ sur l’oiseau bleu
@nicolasm Julie Maroh revient sur cet aspect dans une tribune :
►http://www.slate.fr/story/112471/julie-maroh-angouleme-ordre-mecs-controle
tout ça s’est finit comme d’hab : culpabilisation de la part de l’éditeur pour mézigue, renvoi aux féministes de la responsabilité de la merde. ce sont les féministes qui font chier à ouvrir leurs gueules quand quelque chose craint, mais l’objet de notre colère n’est jamais plus qu’un « texte philosophique » ou « une simple erreur d’un camarade pas si méchant tu sais bien », et j’en passe. Et aussi ce qui m’a frappée c’est le silence de nos chers camarades par ailleurs : regardons ailleurs. Le désengagement par le silence. La désapprobation de notre parole en nous ignorant tout simplement, même quand on s’adresse à eux directement. On veut bien être proféministes, mais attention, tant qu’on vise ailleurs, pas les potos. Le sens du texte « le prix à payer » sur A contrario ainsi que le mien, c’était ça, aussi. L’ineffable joie de voir des copains (lol) te tourner le dos quand le vent féministe souffle dans le mauvais sens. Le bonheur inégalable d’avoir le choix entre travailler pour des connards ou ne pas avoir de travail, donc pas de sous (tu vois ce que je voulais dire par « erreur de travailler sur la bas des convictions », hin).
▻https://soupherbe.wordpress.com/2015/06/02/652
mais aussi, pour répondre directement à ce fil de discussion : ▻http://tanx.free-h.fr/bloug/archives/8518
Tu sais LL de Mars, j’ai fait ma tanx aussi avec CQFD pour qui tu travailles. Je me suis barrée parce qu’une personne s’est montré très paternaliste à mon égard sur une question pour le moins dérangeante dans les colonnes de ce journal. J’ai appris après coup que beaucoup dans l’équipe était d’accord avec moi, mais personne ne me l’a fait savoir, et j’ai claqué la porte en me croyant encore seule. Prendre tout le monde de haut quand le féminisme devient un sujet parce que le vent change de sens, mais ne pas voir la misogynie sous son propre nez, ça n’est pas spécialement avant-gardiste non plus. Peut être que tu l’ignorais. Peut être pas. Peut-être que tu n’en avais après tout rien à foutre, vu l’estime que tu sembles me porter.
Y’a une chose que j’ai apprise avec le féminisme : c’est que les femmes disparaissent dans le silence, et que les hommes font beaucoup de bruit dès qu’ils se pètent un ongle ou qu’il s’agit de montrer à quel point ils brillent sur tous les sujets, même ceux qu’ils ne maitrisent pas.
Voilà. j’ai encore fait ma tanx.
@monolecte Mais où est-il écrit « faire sa tanx » dans ce texte de L.L. de Mars ? La seule occurrence que je trouve c’est : « b) Des femmes auteurs qui s’en branlent toute l’année mais qui d’un coup sont toutes très très Tanxx dans leur tête ». Alors je ne dis pas qu’il n’y a rien à dire, mais entre être "très très Tanxx dans leur tête" et "faire sa tanx", je crois qu’il y a une marge et une interprétation qui s’emballe, ce débat part mal.
@soupherbe Etre Tanx ça peut aussi vouloir dire être une artiste féministe issue des classes populaires qui ouvre sa gueule sur des questions politiques, ce qui est loin d’être le cas de toutes les artistes de bande dessinée.
@odilon @soupherbe
je ne sais pas si Tanx laissera ce commentaire que je viens de laisser sur son liste, mais je tiens à faire entendre ce que je pense de ces lectures empressées et falsifiantes de mes positions. Il serait bon de lire les textes au lieu de les fantasmer.
« Mauvaise interprétation, hâtive, aveuglée par des certitudes aprioriques : nulle part je ne parle de "faire sa Tanx", mais bien de l’étrange mouvement public de zozos qui se foutent absolument de tout problème sexiste toute l’année et qui d’un seul coup se sentent "tanxx". Ce qu’ils ne sont pas. Tu lis trop vite, mal, et tu conclues à côté.
Je n’aime pas ton travail, effectivement, qui est à mille kilomètres de ce que j’attends d’un dessin politique : je le trouve sage, décoratif, collé au pire de la camelote rock avec un zeste d’école américaine. Trop joli pour être honnête, pas assez offensif, désespérément monosémique - donc terriblement condescendant puisque tu prends tes lecteurs pour des cons à qui il faut tout dire d’un coup sans ambiguïté. Je sais pas, peut-être par crainte qu’ils s’imaginent une dissonance politique ? Sinon pourquoi ? Voilà pour ton dessin qui, contrairement à toi, n’a rien à dire.
C’est dommage parce que je suis quasi systématiquement de ton côté sur tes positions politiques quand je te lis. Nous partageons infiniment plus d’idées que tu ne peux l’imaginer.
Quand à CQFD, j’ignorais absolument cette histoire, ce n’est pas la peine de fantasmer autre chose. Je vis dans un trou, à 1000 kilomètres de Marseille, je ne connais rien de la cuisine interne du canard. J’ai moi-même cessé de bosser pour le canard pendant trois ans, agacé par les positions antisémites que véhiculait la lecture de Shlomo Sand ou encore certains strips abjects de Berth. Je suis revenu pour des raisons charnelles, car j’aime ces gens même quand ils déconnent, se trompent, me blessent sans l’imaginer.
Te trompe pas d’ennemi. »
@soupherbe N’en étant pas certain, j’ai fait comme ça.
Mes positions devant ton dessin ne changent rien à ce que je pense de tes textes et des positions, des choix, qu’ils soutiennent. C’est de mon point de vue un problème politique qui nous sépare, sans aucun doute, le rapport au dessin, mais c’est probablement un des seuls.
Je ne doute pas que nous ayons un jour l’occasion d’en causer, dans un festival ou ailleurs. Il n’y a aucune espèce d’animosité personnelle, de truc affectif à la con dans ce que je te dis (ceci pour ton « Peut-être que tu n’en avais après tout rien à foutre, vu l’estime que tu sembles me porter. » qui est particulièrement mal vu. Et je n’en ai pas rien à foutre, du tout, de la façon dont on traite les femmes dans ce pays, dans mon corps de métier comme dans tous les autres cadres sociaux).
@intempestive non, ça n’a rien d’impeccable, c’est de la cécité totale. Son dessin est parfaitement dissociable, hélas, de ce qu’elle dit, et c’est bien là le foutu problème : son dessin est parfait sur un t-shirt de gland ou sur un poster d’ado avec la conscience politique d’un coucou. Il est cool. Sympa. Rock. Propre et lisible tout joli drôlement bien fait. Il n’offense rien, ne fait rien bouger, est invisible dans la galerie des fétiches habituels de la quincaillerie punkouillarde mort-née, en plus élégant toutefois. Il n’en est pas de même pour ses choix politiques, ses positions, la façon de tenir ces positions fermement, de refuser les catégories soigneuses où se disposent discours et corps, qui en irritent plus d’un, prennent la tête de l’ado avec la conscience politique d’un coucou, embarrassent le cool, le sympa, et même le rock (cette vieille merde muséale à la con).
Je réponds à ça également sur le site de Tanx. Si on part sur cette voie - à savoir la schize entre le dessin politique et ce qu’il veut soutenir - on pourrait causer longtemps. J’ai déjà donné (trop), me suis assez fritté contre ça dans les cadres, précisément, politiques et éditoriaux où je me bats et me débats. Je préfère renvoyer dans ce cas à l’entretien avec le monde libertaire*, qui ne parlait pratiquement que de ça, ou l’article sur la caricature dans CQFD (qui a précisément été bien mal reçu par certains camarades empêtrés dans cette schize)
*►http://www.le-terrier.net/lestextes/lldm/entretienmonde_libertaire.html vers la fin, à partir de la question "— ... Oh et puis si, une question tout de même : ça renvoie à quoi pour toi quand on parle « d’engagement » ? "
@biggrizzly si tu cherches des bds érotiques faites par des femmes, ça ne manque ni de monde, ni de qualité. Céline Guichard, Nicole Claveloux, jusqu’à Aude Picaut, pourtant pas du tout ma tasse de thé dans ses autres productions, qui a dû faire le seule album digne d’être lu (j’ai pas encore vu le Anouk Ricard, ceci dit) de la collection plutôt bourrine BDcul des Requins Marteaux. Chez la géniale Alice Lorenzi (trop rare), la dimension érotique des planches est éblouissante, également chez Anke Feuchtenberger ; récemment, j’ai vu passer la dernière publication de Tomoko, un collectif féminin épatant tenu par Eglantine Ruault, et il y a un merveilleux récit érotique de Amandine Meyer ( ▻https://tomokoeditions.wordpress.com).
@lxs_amigxs
Et ce lait-fraise, on se le boit quand, tou-te-s autour d’une table, pour discuter de nos désaccords, s’excuser de nos maladresses par mails interposés, et rigoler un bon coup ? Ce soir, c’est apéro pour la sortie du numéro 139. C’est con, ç’aurait été une belle occasion. Une prochaine ? En attendant, nous, on vous kiffe ! Waouf. Waouf.
@intempestive
le premier en détournant des codes graphiques connus
Là j’ai comme un doute. Tant justement le peu que je connaisse de son univers graphique ressemble au contraire à des choses que je vois ça et là depuis plus de trente ans, même si je ne suis pas un très grand connaisseur en matière de bande dessinée, mais aux Arts Déco dans les années 80 je suis à peu sûr d’avoir vu les mêmes choses en sérigraphie, en graffitti, en illus et en bandes dessinées. Pour moi il n’y a pas détournement, mais adhésion et reconduction au contraire des codes graphiques en question.
Récemment j’ai vu passer un signalement de @soupherbe dans lequel Tanxxx exprimait ses doutes quant à sa maîtrise technique qui l’avait coupée de ponts anciens, je me demande si je ne suis pas d’accord avec ça. Et du coup, Tanxxx (si j’ai bien compris que tu suivais ce fil), il me semble que tu pourrais être sur la voie d’un vrai renouveau. Moins de technique, plus de laché et cela pourrait faire des vraies étincelles.
En revanche, je suis d’accord avec @l_l_de_mars sur le fait que le courage intellectuel de Tanxxx est juste extraordinaire, j’ai souvenir de sa joute contre cet abruti de Siné, j’étais admirateur ! Et dune manière plus générale les signalements et les positions de @soupherbe sont très souvent très judicieux. Par exemple ils m’instruisent régulièrement de copies conformes en matière de sexisme entre le milieu de la bande dessinée (que je trouve fort adolescent en plus, comme s’il devait y avoir un postulat de congruence entre le lecteur présumé et l’auteur ) et celui de la photographie (qui là est carrément illéttré).
Et enfin
le second en allant en terre inconnue
. Tu peux même dire d’une façon tellement systématique que c’en est un peu fatigant.
@intempestive prendre le dessin pour un medium, c’est précisément ce que je ne fais pas. De là, tout le reste découle.
@soupherbe ton lien, dans l’article sur Guillon, sur A contrario, est brisé, le site n’existe plus à cette adresse. Je suppose qu’il ne s’agit pas de ça : ▻http://www.bsnpress.com/revue-a-contrario ?
@intempestive
je suis (honnêtement) désolé, à ceci :
"Et prendre le dessin pour un medium, c’est précisément ce que je ne fais pas
-- peux-tu développer ? ça m’intéresse"
de devoir répondre non, ou plus exactement, non, pas ici, pas court, pas dans le cadre d’un forum etc. Pourquoi ? Parce que c’est l’objet principal de mon travail d’écriture depuis plus d’un an - « Qu’est-ce que dessiner ? » , notamment dans ma discipline, la bande dessinée - que je suis encore en plein dedans (aujourd’hui-même, par exemple) que le troisième volet va être publié dans le prochain Pré Carré après les deux premiers (dans les n°5 et 6), que je dois encore bosser un an pour les deux derniers et que je ne veux pas saloper le travail.
Mais sur cet aspect de la question (le dessin comme médium) je peux te renvoyer vers un texte déjà fait - un peu long, sans doute, mais il parle finalement de plein d’autres problèmes de ce genre, liés à des conceptions instrumentales du dessin et de la bande dessinée - qui a été mis en ligne ici : ▻http://precarre.rezo.net/?attachment_id=1667 (c’est le pdf nommé "mccloud")
C’est un peu chien comme méthode, mais j’ai déjà tellement de mal à écrire ce gros machin que je ne prends aucun risque de m’en dégoûter pour l’instant par trop de dérives.
Aussi, ceci : quand tu dis "Tanxxx, telle que je comprends ses dessins jusqu’ici, envoie des tirs de bazooka dans tout ce qu’il y a à détruire (les inégalités de genre, de classe, d’origine supposée ou réelle), empruntant pour cela aux codes des comics , du punk, des fanzines et autres formes d’expression populaire.", je pense c’est une erreur de prendre tout ça pour des formes d’expression populaire ; ce sont les formes muséographiées, desséchées, momifiées, de vieilles expressions populaires, qui sont devenues un académisme, un pompiérisme évitant, justement, d’avoir à se poser toute question sur ce qu’est qu’un dessin politique.
Le mea culpa du directeur du festival d’Angoulême
▻http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/01/09/le-mea-culpa-du-directeur-du-festival-d-angouleme_4844492_3232.html
@intempestive désolé, hein ; mais je pense que dans l’article sur McCloud tu trouveras une bonne partie de ma réponse (il en existe une version consultable en ligne, chapitrée en huit parties courtes : ►http://www.du9.org/dossier/a-propos-de-lart-invisible-de-scott-mccloud
Cette évolution de démocratie directe semble aujourd’hui satisfaire tout le monde.
Exercice oulipien : tenter, en modifiant le moins de choses possible dans cette phrase, de rétablir la vérité.
Je propose par exemple
Cette parodie de démocratie directe semble aujourd’hui ne tromper personne
ou
Cet exercice de communication semble aujourd’hui amuser beaucoup de monde
ou encore
Cette évolution de démocratie directe semble aujourd’hui faire rire tout le monde. (plus petite correction)
« Cette évolution de démocratie directe semble aujourd’hui satisfaire tout le monde. lol »
Le lien du meo culpo n’était là qu’à titre informatif ;-)
Et puis, comme dit l’autre « l’émotion est passée », l’hystérie a pris fin, on peut reparler entre hommes sérieux à présent, et vous verrez bien ah ah ah ah en laissant libres les gens, ils feront le pire et n’éliront que des hommes (sérieux).
@jef_klak J’avais bien compris. T’inquiète. Grand moment de dammage management capillotracté.
A ce propos : Femmes et bande dessinée, une conférence de Thierry Groensteen (8 mars 2014) :
▻https://www.youtube.com/watch?v=w1oZrb3_klk
« Publier des collections « féminines » est misogyne. Cela crée une différenciation et une hiérarchisation avec le reste de la littérature, avec l’universalité des lectures qui s’adresseraient donc – par opposition – au sexe masculin. Pourquoi le féminin devrait-il être hors de l’universel ? »
voilà ce que je lis, et à quoi je souscris complètement, dans la Charte des créatrices de bande dessinée contre le sexisme , et ce que m’inspire, a priori, la création d’une collection qui s’appelle « Traits féminins ». Je me sens mal d’entendre le créateur d’une telle collection soliloquer sur Femmes et bande dessinée .
@l_l_de_mars Oui, il y a cette limite, entre autres, chez Thierry Groensteen. Il y a aussi celle de l’approche académique, historiciste et soit-disant neutre, qu’il choisit d’adopter lors de sa conférence. J’ai néanmoins proposé le lien, dans cette discussion sur seenthis, parce qu’il présente de nombreuses auteures de BD, dont beaucoup sont peu connues. Je me disais que ça pouvait permettre des découvertes.
@nicolasm @julien1 je viens de lire l’article relayé par Julien sur slate, il est vraiment pas mal ; pour qu’il se perde pas dans le fil, je le re : ►http://www.slate.fr/story/112471/julie-maroh-angouleme-ordre-mecs-controle
@intempestive alors même qu’une rétrospective de Claire Bretécher déplace les foules à Beaubourg.
Ca ira vraiment mieux, il me semble, quand ce sera une rétrospective de Julie Doucet qui déplacera les foules à Beaubourg.
C’est indiscutablement clair.
« NB de dernière minute : non, LL de Mars je ne publierai pas ton énième message, trouve toi quelqu’un d’autre à aller faire chier avec ta prose qui tombe à côté. Tu ne sais pas lire, regarde bien il y a une phrase très importante au tout début de ce texte. Pour te faciliter la tâche je viens de la mettre en gras. EN GRAS. voilà, tu as lu ? bien. Maintenant ouvre ton blog et va y raconter tes salades et épargne moi ta suffisance, ça me fera des vacances. Et aussi : non j’ai pas particulièrement envie d’en discuter à angoulême ou ailleurs. Bon vent. »
@soupherbe Le « Tu ne sais pas lire, regarde bien il y a une phrase très importante au tout début de ce texte. » est malhonnête, la phrase n’était pas là avant ma réponse, ni en gras, ni en maigre.
Je n’ai pas de blog, pas de FB, pas de compte Twitter, donc pour la diffusion de salades, hé bien te voilà mieux armée que moi pour la caricature.
Ok pour le silence, si c’est ce que tu veux. Tant pis.
(Ça n’apporte pas grand chose, mais je confirme : perso j’ai lu cette phrase dès la publication.)
Ok, désolé. Pas vu ce filet effectivement à 16h14 (ça apporte au moins une correction sur mon soupçon de manoeuvre malhonnête. Pas la peine d’ajouter du malentendu aux déjà bien nombreux malentendus)
Je ne suis personne et mon avis est insignifiant, mais peut-être fera-t-il plaisir à Tanxx dont j’aime le dessin autant que les idées.
Les critiques de LL de Mars, outre leur ton extrêmement violent, sont subjectives. Il peut ne pas trouver les dessins de Tanxx à son goût, mais je trouve étrange qu’il affirme qu’il est « évident » (objectivement) que les dessins DOIVENT être offensifs et polysémiques.
Outre que je trouve que c’est, en partie, le cas de ceux de Tanxx, on peut aussi rebondir sur un autre des commentaires de LL de Mars : selon lui, son dessin est « cool » alors que ses choix politiques sont « offensifs ».
Peut-être justement que c’est le contraste entre les deux qui en fait la force ou l’une des forces ? Peut-être qu’un dessin offensif défendant une idée offensive devient illisible ou moins lisible ?
C’est juste une hypothèse de néophyte. Je vous laisse entre spécialistes...
Merci @sinehebdo. Je les aime bien, moi,aussi, les dessins de Tanx.
Pour suivre ce que disais @intempestive, on peut apprécier des boulots différents, les Bérus et Peter Brötzman. Un peu de punk, ça révolutionne peut-être pas la musique (et c’est peut-être aussi encore à voir) mais ça fait plaisir. (et sans convoquer Saint Gattaleuze)
Si tu prends les premiers The Ex, c’est du Crass, et pourtant, ils ont fait des choses incroyables, avec le temps, avec Tom Cora, avec d’autres, avec des musiciens de partout.
On peut peut-être lui lâcher la grappe à Tanx avec les exigences de révolution graphique et la laisser bosser. Sur ce, je vais voir comment me procurer des croutes au coin des yeux vol.1. , tiens.
@bob_ardkor Ok, merci pour le lien. J’ai pas lu le livre de Guillon, en qui sur pas mal de point j’ai une certaine confiance intellectuelle, je me réserve pour l’instant le droit de ne rien trancher à cet égard.
Pourquoi ? Parce que si les déclarations d’un Matzneff du genre « Les petits garçons de onze ou douze ans que je mets ici dans mon lit sont un piment rare » sont d’une violence assez rare et me font frissonner (la toute-puissance des adultes m’a toujours pétrifié d’angoisse, notamment sur leurs propres enfants), je me rappelle tout de même certains points important :
– d’une part, je souscris pleinement aux analyses de Serge André en la matière ( ▻http://www.oedipe.org/fr/actualites/pedophilie ), qui sont aussi fines et complexement abordées que le sujet le mérite.
– Je me souviens aussi qu’à 13 ans, je ne pensais qu’à baiser du matin au soir comme une otarie. J’aurais sauté sur n’importe quel oui. Évidemment, je suis bien conscient qu’on peut désirer un truc inconnu sans comprendre ce qu’implique l’expression et la satisfaction de son désir. Mais il n’existe rien d’universel qui s’appellerait "l’enfant de 13 ans". J’ai l’orgueil de croire en ma singularité à 13 ans comme à 50.
– Ma première partenaire sexuelle avait plus de 30 ans, j’en avais 15. Légalement, comment l’aurait-on jugée, elle que j’ai outrageusement draguée derrière son comptoir ?
– Je note également qu’à 18 ans j’ai eu une amante qui en avait 14 (et vu qui je suis, ça aurait tout aussi bien pu être un garçon ; je précise parce que l’article veut en venir - avec raison - à la pratique des corps, aux contraintes physiques que ça implique). Légalement, j’étais un adulte. Nous nous aimions, nous baisons évidemment dès qu’une opportunité se présentait.
– Et j’ajoute pour finir que quand on généralise à fond les baluches la pédophilie, ça peut devenir également ça :
▻http://www.le-terrier.net/polis/aufil/degenere .
On voit bien tout ce que la question peut instrumentaliser comme désir de société.
C’est donc une question que je ne peux pas, que je ne sais pas aborder d’une façon générale, mais bien au cas par cas. Je ne sais pas à quel moment j’étais ou je n’étais plus un enfant. Je ne sais pas où est le curseur. Je sais ce qu’est un viol, une violence, une contrainte, un abus, je ne peux pas imaginer, a priori, que le consentement d’une personne de 10 ans à une personne de 10 ans son aînée soit autre chose que de la soumission, mais après cette chaîne de certitudes, où poser le foutu curseur ? Moi, franchement, je ne sais pas. Bon. J’aurai sûrement l’occasion de lire le bouquin, je verrai.
@supergeante @intempestive
Pour suivre ce que disais @intempestive, on peut apprécier des boulots différents, les Bérus et Peter Brötzman. Un peu de punk, ça révolutionne peut-être pas la musique (et c’est peut-être aussi encore à voir) mais ça fait plaisir. (et sans convoquer Saint Gattaleuze)
Si tu prends les premiers The Ex, c’est du Crass, et pourtant, ils ont fait des choses incroyables, avec le temps, avec Tom Cora, avec d’autres, avec des musiciens de partout.
Hmm... Comme nous abordons une question complexe, l’air de rien... J’entends ce que tu dis, Supergeante, mais cette façon d’aborder la question laisse imaginer qu’on pourrait la contourner en douceur par une sorte de gradation quantitative, quand j’essaie d’évoquer un écart radical et qualitatif. Bon. C’est sans doute difficile de faire entendre que ce qui est sans grande importance pour certains est crucial pour d’autres (notamment parce que nous n’avons pas tous les mêmes usages , et tout particulièrement de la musique) ; évidemment, nous ne plaçons pas non plus l’urgence au même endroit, ne mobilisons pas toutes nos forces pour les mêmes objectifs. De mon point de vue, cette question de l’invention de formes est inconditionnelle, et ce n’est pas une question d’objet (de finalité ) mais de trajet (de vie ) ; il y va d’ailleurs pour moi de la musique comme du dessin, ça me pose devant le même type de conditions d’apparitions sociales, de sillages, de trajectoires, pour faire court : de devenirs. Rien de ce que je peux faire politiquement - et surtout ce qui n’a aucun rapport immédiat avec l’art, tout ce que je fais en dehors de mon atelier, avec mes camarades - n’aurait plus le moindre sens pour moi désarticulé de ces enjeux-là (et surtout parce que ces questions sont bâclées par mes camarades eux-mêmes, renvoyées à des pratiques instrumentales, militantes, de l’image comme de la musique, ce qui est en parfaite contradiction avec l’urgence affirmée ailleurs d’inventer un monde anti-autoritaire, joyeux, ivre). Comme ce n’est pas vraiment l’endroit pour vous tartiner sur la musique ce que j’ai pu lier plus haut de textes sur le dessin, je vous ai mis en ligne un autre travail, en bandes dessinées, qui évoque ces questions tout en produisant discrètement, loin des énoncés bavards du dialogue affirmés, une forme. Ce livre aurait pu s’intituler « Crâne comme critique de la tête de mort ». C’est là : ►https://www.academia.edu/20202122/dialogue_de_morts_%C3%A0_propos_de_musique
Ah le retour de la musique battue !
@philippe_de_jonckheere Tiens, tiens, j’en vois d’autres, qui procrastinent en trainant sur Seenthis au lieu de bosser... C’est incroyable le nombre d’heures que ce fil a pu m’offrir d’évasion du dernier Pré Carré ...
@l_l_de_mars l’article ne m’est pas accessible :( (un tag pour le futur #musique_baratte pour que @philippe_de_jonckheere passe son chemin :P)
@supergeante bin merde, comment ça apparaît, chez toi ? Le site demande un truc particulier ?
@l_l_de_mars il faut que je me connecte puis que je montre que j’ai participé à une revue avec comité de lecture...
@intempestive
J’en reviens à ma conviction que nous ne nous situons pas tou·te·s au même endroit (je ne dis pas au même niveau , ce qui impliquerait une hiérarchie, mais au même endroit) des luttes et de la création (ce qui va de paire), et que c’est une bonne chose. Et également qu’il y a de l’invention non seulement dans les nouvelles formes, mais aussi dans le mash-up, le cut-up, le détournement.
attention, il y a un malentendu, je pense : il ne s’agit pas d’un problème technique (dessiner excède le dessin ), ce qui veut dire que la formule « il y a de l’invention non seulement dans les nouvelles formes, mais aussi (c’est moi qui souligne) dans le mash-up, le cut-up, le détournement. » sous-entend que ces pratiques de montage ne sont pas des pratiques impliquées dans la question de la forme nouvelle, qu’elles en sont exemptées par un mode de composition qui serait plus neutre que, par exemple, ses matériaux ; mais c’est faux. Il y va du montage comme du reste, il y a de l’invention et de l’académie dans le collage, le mash up, etc. (de la même manière que la question de la contemporanéité de la musique n’est pas liée à son instrumentarium, que ce n’est pas un problème de lutherie. Une musique pompière est réalisée chaque jour avec les plus sophistiqués des synthés pour la plupart des films. La musique révolutionnaire de Jean-Luc Guionnet est faite avec un saxophone)
@supergeante bin merde... Bon, c’est en train d’uploader sur Archive.org, ça prend du temps (veille machine, connexion campagnarde du fin fond)
Oui, précisément, et cela ouvre bien des questions éthiques et politiques (desquelles il va être difficile de discuter sur le fil d’un forum...), par exemple : en quoi peut-on l’exiger d’autrui ? En quoi l’invention est-elle universalisable ? A quelle aune l’invention se définit-elle ? Une société de philosophes (ou d’artistes, ou d’autrices/teurs) est-elle souhaitable ?
@intempestive Oui, excuse-moi, je n’ai pas répondu à ça, alors que c’est important. Entends bien que quand je dis « de mon point de vue », il s’agit de réexprimer les enjeux d’un rapport à l’art, à ses différentes manifestations, et que c’est bien dans le cadre du dessin, notamment du dessin politique qui n’a pas plus de raison pour moi de se retrancher derrière les énoncés qu’il est censé soutenir que tout autre dessin (sinon il n’est que l’alibi publicitaire de ces énoncés). Je ne dis rien de général sur un mode social, ce n’est pas une déclaration systémique. C’est sur le terrain de ces enjeux que j’invoque l’inconditionnalité de l’abandon à l’inconnu du dessin . Pour le reste... Non, je ne vois aps en quoi une société de philosophes ou d’artistes est souhaitable, je ne vois pas ce qu’il y aurait de souhaitable à une société « souhaitée » (homogène, congruente, harmonique etc.). Je veux une société ou le paresseux, l’idiot, l’ennemi, ait sa place, circule sans qu’on lui assigne une forme adéquate. Je ne veux pas, par exemple, d’une société où pour tenir debout politiquement, chacun ait le devoir d’être politique (même si je pense que le silence est une composante majeure du discours !). Bon, évidemment, comme tu le dis toi-même, un forum n’est pas l’endroit possible pour être justes, précis, attentifs aux détails etc.
Restent les cafés !
@supergeante @intempestive bon, voilà le fichier sur Archive.org, j’espère que ça a bien fonctionné (parce que ça n’a pas cessé de merder, j’ai repris plusieurs fois l’upload, avec ou sans flash, sur différents navigateurs, et comme je suis une merde en anglais, je n’ai pas toujours pigé les questions qui m’étaient posées :
Angoulême encore, mais un tout autre sujet :
►http://seenthis.net/messages/449410
Collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme
▻http://bdegalite.org/historique
Bien que nous venions d’horizons divers nous avons toutes vu notre travail rabaissé à notre sexe dans le milieu de la bande dessinée.
L’histoire de notre rassemblement commence en décembre 2013, lorsque Lisa Mandel contacte trente auteures de bande dessinée pour recueillir toutes les questions qui leur ont été posées « sur le fait d’être une #femme dans la bd », et ce dans le but de préparer l’évènement parodique « Les hommes et la bd » (depuis culte !) pour le FIBDI 2014. L’abondance de réponses et d’anecdotes à caractère sexiste démontre l’ampleur du malaise actuel. Toutefois, grâce à la discussion en ricochet initiée par Lisa Mandel, il émerge un lien entre toutes ces artistes qui résonne aujourd’hui comme les prémices du Collectif.
Au printemps 2015, Julie Maroh est contactée par le Centre Belge de la Bande Dessinée pour participer à une exposition collective intitulée « La bd des filles ». La personne chargée du projet en résume l’esprit en ces termes : « L’expo “#BD des #filles” est une expo qui fera le tour le la BD destinée aux filles (de 7 à 77 ans) (…). Ça ira de la BD pour fillettes au roman graphique en passant par les blogueuses, les BD pour ados, les BD féministes, les BD romantiques pour dames solitaires, les BD pour accros au shopping, j’en passe et des meilleures. »
S’en suit un dialogue de sourds où l’auteure explique toutes les raisons pour lesquelles ce projet est accablant et misogyne tandis que le CBBD, ne répondant à aucune des problématiques éthiques soulevées, justifie son projet par le fait que « la bande dessinée destinée aux filles » est « une niche pour les éditeurs », voire « un plan marketing ».
Les enjeux symboliques et sociologiques étant trop importants pour être ignorés, Julie Maroh alerte par email 70 auteures de bande dessinée dont la moitié faisaient partie de la discussion initiée en 2013 par Lisa Mandel.
La consternation est immédiate et unanime. Un rassemblement de femmes auteures se crée rapidement, dépassant la barre des cent personnes en quelques jours.
#femmes #sexisme #féminisme #militer
Et donc :
Marguerite Abouet
Peggy Adam
Mélanie Allag
Andoryss
Nine Antico
Nicole Augereau
Virginie Augustin
Aurelia Aurita
Pénélope Bagieu
Flore Balthazar
Anne Baraou
Cati Baur
Isabelle Bauthian
Catherine Beaunez
Maud Begon
Karine Bernadou
Mai-li Bernard
Aurélie Bévière
Julie Birmant
Léonie Bischoff
Marine Blandin
Annabel Blusseau
Claire Bouilhac
Claire Braud
Clotilde Bruneau
Camille Burger
CÄäT
Capucine
Mademoiselle Caroline
Cathon
Magali Cazo
Maria Centeno
Florence Cestac
Cha
Clotka
Kim Consigny
Laetitia Coryn
Chloé Cruchaudet
Fanny Dalle-Rive
Sophie Darcq
Anne Defreville
Stéphanie Delmas
Julie Delporte
Isabelle Denis
Lucie Deroin
Sibylline Desmazieres
Diglee
Mathilde Domecq
Julie Doucet
Muriel Douru
Lucile Duchemin
Elise Dupeyrat
Elodie Durand
Lucie Durbiano
Florence Dupre la Tour
Fafé
Claire Fauvel
Nathalie Ferlut
Katherine Ferrier
Jeanne Foxe
Désirée Frappier
Gally
Anne-Charlotte Gautier
Hélène Georges
Clémence Germain
Marion Girerd
Geneviève Giroux
Sarah Glidden
Marie Gloris Bardiaux Vaïente
Annie Goetzinger
Lucile Gomez
Julie Gore
Virginie Greiner
Véronique Grisseaux
Sophie Guerrive
Joanna Hellgren
Gaëlle Hersent
Dwam Ipomée
Marie Jaffredo
Corine Jamar
Camille Jourdy
Louise Joor
Choi Juhyon
Zoé Jusseret
Michèle Laframboise
Oriane Lassus
Cecilia Latella
Hélène Lénon
Laureline Lesaint
Estelle Lilla
Fabienne Loodts
Brigitte Luciani
Mirion Malle
Lisa Mandel
Valérie Mangin
Mara
Julie Maroh
Giorgia Marras
Agata Matteucci
Laureline Mattiussi
Carole Maurel
Mélaka
Catherine Meurisse
Fanny Michaelis
Maya Mihindou
Mobidic
Marie Moinard
Marion Montaigne
Chantal Montellier
Nelly Moriquand
Rebecca Morse
Juliette Mousseau
Catel Muller
Nauriel
Viviane Nicaise
Virginie Ollagnier
Delphine Panique
Morgane Parisi
Yoon-sun Park
Amruta Patil
Christelle Pécout
Nancy Peña
Lise Perret
Loo Hui Phang
Aude Picault
Mathilde Pignatelli
Ariane Pinel
Gabrielle Piquet
Emilie Plateau
Leslie Plée
Clémence Pollet
Valentina Principe
Jeanne Puchol
Gwendoline Raisson
Mathilde Ramadier
Sandrine Revel
Anouck Ricard
Mylène Rigaudie
Julie Rocheleau
Théa Rojzman
Perrine Rouillon
Anne Rouquette
Fanny Ruelle
Giulia Sagramola
Aude Samama
Justine Sarlat
Marjane Satrapi
Marguerite Sauvage
Johanna Schipper
Lola Séchan
Natacha Sicaud
Anne Simon
Aude Solheilac
Virginie Soumagnac
Marzena Sowa
Audrey Spiry
Caroline Sury
Tanxxx
Anne Teuf
Eve Tharlet
Chloé Vollmer-lo
Georgia Webber
Xael
Je mets en lien le post sur les #héroïnes de bd
►http://seenthis.net/messages/133091
Sexisme dans la BD : 147 dessinatrices s’insurgent - Culture / Next
▻http://next.liberation.fr/culture-next/2015/09/08/sexisme-dans-la-bd-147-dessinatrices-s-insurgent_1378207
Cette idée leur est venue en 2013 lorsque Lisa Mandel a contacté une trentaine d’auteurs « pour recueillir toutes les questions qui leur ont été posées "sur le fait d’être une femme dans la bd" et ce dans le but de préparer l’événement parodique "Les hommes et la bd" (depuis culte !) pour le FIBDI 2014 [le festival d’Angoulême, ndlr]. » En 2015, quand une autre dessinatrice, Julie Maroh, est approchée pour participer une expo collective pour la « BD des filles », c’est la goutte d’encre qui fait déborder le flacon. Elles décident de s’organiser plus sérieusement, d’où le lancement de ce site web.
Contre le sexisme ordinaire et le marketing genré
Les nombreux témoignages publiés montrent le « sexisme ordinaire » subi par les auteures, de la part des libraires, des éditeurs, des lecteurs, des journalistes, etc. Les témoignages sont très variés, plus ou moins longs. « J’en ai marre des expos et prix pour « la BD de femme ». Ça fait expo ou prix « handisport ». […] Ça crée un fossé. Ça différencie encore plus, nous éloigne de nos confrèreS, appuie sur les différences, au lieu de voir les similitudes. Nous sommes auteurs point barre », juge ainsi Marion Montaigne. « J’ai accepté une fois d’être exposée parmi une sélection purement féminine, ils avaient baptisé ça « Bulles de femmes ». J’ai été mal à l’aise tout le week-end, tellement l’exposition n’avait ni queue ni tête (ah, tiens…) vu que nos styles et les thèmes abordés n’avaient rien à voir », ajoute de son côté Aude Picault.
Reste maintenant à changer vraiment les mentalités et notamment le « marketing genré ». « Le marketing genré connaît des jours extrêmement fertiles, et l’édition y trouve son compte, reconnaît en effet Oriane Lassus. Pas nous, c’est clair et c’est une bonne chose de le faire savoir. »
Même sujet chez les nouvelles news en #paywall
▻http://www.lesnouvellesnews.fr/creatrices-bd-contre-sexisme-bande-dessinee-feminine-existe-pas
Le site en question quand même : ►http://bdegalite.org
Sur les dessinatrices BD, un lien aussi avec le (vieux) coup de gueule de Tanxxx :
►http://tanx.free-h.fr/bloug/archives/4961
qu’elle a ensuite amendé cet été :
►http://tanx.free-h.fr/bloug/archives/8033
Et d’ailleurs elle fait partie du site collectif ci-dessus :
▻http://tanx.free-h.fr/bloug/archives/8128
c’est possible @mona , je connait pas son travail ni la plus part des auteuses cités. A mon avis il peu y avoir des auteuses qui n’ont pas un travail au contenu féministe et qui en tant qu’auteuses peuvent avoir interet à se joindre à ce groupe. Et puis je pense pas que tu va me contredire sur le fait que le girly est pas forcement incompatible avec le féminisme.
sinon sur le collectif on en parle ici aussi : ►http://seenthis.net/messages/407738
A mon avis il peu y avoir des auteuses qui n’ont pas un travail au contenu féministe
Même si le second billet de Tanxx rappelle judicieusement que parler cuisine ou vêtements n’a rien de sexiste ou ridicule en soi, j’ai tout de même du mal à voir le travail de Bagieu comme non-sexiste (féministe ? n’en parlons même pas) :
Un collectif contre le sexisme du marché de la BD, ok, contre le sexisme « dans la bd », j’ai des doutes. Ça me fait penser qu’au Japon tout est catégorisé précisément (manga pour jeunes filles, jeunes garçons, adultes, homos etc.), sûrement que les éditeurs européens tentent de faire la même chose.
etre non-sexiste c’est etre féministe je ne comprend pas la distinction que tu fait @alexcorp
Et pour cette dessinatrice je connaissait pas elle peut être un opportuniste qui dessine mal mais ca reste une femme qui demande la solidarité vu qu’elle est dans ce collectif.
Pour la distinction non sexiste/féministe, je dirais qu’il y a un côté plus militant quand on se revendique féministe, mais cela n’engage que moi. Que Bagieu demande la solidarité pour que les femmes autrices de BD soient au même rang (pour ce qui est de la reconnaissance du marché et de la critique) que les auteurs masculins, je n’ai pas dit le contraire et je n’ai rien contre, mais c’est juste que c’est pas la dernière à propager des clichés sexistes, c’est pour ça que je tique un peu sur le titre « contre le sexisme dans la BD ».
En tout cas le collectif m’a oublié. Je leur ai écrit mais pas de réponse pour l’instant. Elles doivent être bien occupées.
@aude_v on est d’accord sur Bagieu, je pense que le sujet ici c’est pas le contenu des BD, mais simplement le fait d’être une femme qui fait de la BD.
Je viens de recevoir le message du collectif. J’en fait parti maintenant. Youpiii !!
Adèle, la Palme et le #sexisme
▻http://sandrine70.wordpress.com/2013/05/27/adele-la-palme-et-le-sexisme
Mais pour finir, il y a enfin le peu de respect accordé à l’auteure de la BD, qu’il n’a même pas remerciée au Palmarès, et son opinion à elle sur ce qu’il a fait de son oeuvre :
j’en cite juste 2 extraits, vous pouvez tout lire ici : ►http://www.juliemaroh.com/2013/05/27/le-bleu-dadele
« Je tiens à remercier tous ceux qui se sont montrés étonnés, choqués, écœurés que Kechiche n’ait pas eu un mot pour moi à la réception de cette Palme. Je ne doute pas qu’il avait de bonnes raisons de ne pas le faire, tout comme il en avait certainement de ne pas me rendre visible sur le tapis rouge à Cannes alors que j’avais traversé la France pour me joindre à eux, de ne pas me recevoir – même une heure – sur le tournage du film, de n’avoir délégué personne pour me tenir informée du déroulement de la prod’ entre juin 2012 et avril 2013, ou pour n’avoir jamais répondu à mes messages depuis 2011. » JM
Le personnage de Kechiche semble effectivement peu sympathique, et c’est un euphémisme.. Égocentrisme et tyrannie.. Et pourtant Julie Maroh ne semble pas lui en tenir rigueur et est très élogieuse sur le film.
ça me rappelle dans une certaine mesure les reproches faits à Daniel Mermet par son entourage professionnel... Ce genre de personnages demeurent de grands mystères pour moi. Comment des gars apparemment si détestables peuvent arriver à produire des oeuvres si sensibles et si humaines ?
Je crains qu’il ne faille aller au-delà et admettre que la plupart des créateurs qui sortent un peu du lot sont des connards, humainement. je ne crois pas que ce soit une condition nécessaire, c’est plutôt une conséquence malheureuse… Le pouvoir, notamment, rend con (scoop).
La production d’un film est souvent douloureuse, elle englobe énormément de gens et d’histoires qui se tissent alors, après il n’y a parfois plus rien entre eux. Je suppose que c’est une nécessité pour les réalisateurs de ne se concentrer que sur ce qu’ils créent, et au niveau humain souvent sur un cercle restreint et professionnalisé. Cela s’accompagne d’une grande incompréhension de part et d’autres (entre la production et les techniciens) que certains jugent comme la preuve du mépris. Rares sont les réalisateurs qui échappent à la tyrannie de réussir leur film, le stress est énorme. Le cinéma est un milieu très violent, un quitte ou double qui fait fondre l’humain rapidement.
@Baroug : pour un créateur financé, cent, mille, cent mille attendent des financements (dont le gentil Fabien Fournier ►http://fr.ulule.com/noob-le-film ).
Nul n’ignore surtout depuis HADOPI que la création, c’est à dire l’accès au statut de créateur se fait par la subvention discrétionnaire. Ces « connards » que tu évoques sont donc sélectionnés, choisis, parmi d’innombrables jeunes un peu naïfs en lesquels nombre d’entre nous se reconnaitraient.
Quand le chien est méchant, ce n’est pas à lui qu’on en veut, mais à son maître. Le chien reflète les moeurs du maître.
Festival de Cannes : le cinéma (presque) sans les femmes - Terriennes
▻http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/Terriennes/Dossiers/p-25412-Festival-de-Cannes-le-cinema-presque-sans-les-femmes.htm
Qu’écrit donc de si terrible Manohla Dargis dans son compte-rendu de La vie d’Adèle : " Cette extravagance indisciplinée de 2h59 suit l’éducation sentimentale de son héroïne Adèle, entre ses 15 et 20 ans et le changement de sa vie opérée par son amour avec une autre femme. (.../...) Une heure et demi après le début du film, les deux se retrouvent au lit - et même si je n’ai pas chronométré, cela m’a semblé aussi interminable que pour ce confrère qui s’est plaint d’avoir du regardé sans sa montre. (.../...) Cette intimité est censée nous faire approcher au plus près de la conscience d’Adèle. En réalité, avec la caméra pointée sur sa bouche ouverte et son corps offert, même lorsqu’elle dort et que son joli derrière est si bien cadré, le film dit bien plus bien plus sur les désirs de Kechiche que sur quoi que ce soit d’autre. Il est décevant que Mr Kechiche, dont l’oeuvre englobe « La graine et le mulet » et « Vénus noire » - un autre exercice de voyeurisme - (Venus noire est un film sur une femme exhibée lors des expositions coloniales en France, ndlr), semble si loin ou si peu intéressé par les questions des représentations du corps féminin que les féministes posent depuis des décennies. Aussi sympathiques que sont les personnages et la quantité prodigieuse de larmes produites par Adèle Exarchopoulos (l’actrice principale, ndlr) lors de quelques moments poignants, Mr Kechiche s’inscrit comme ignorant des femmes. Il est aussi nul que ces mâles qui papotent à l’infini sur le mystique orgasme féminin et l’art, inconscient des barrières que les artistes femmes rencontrent ou pourquoi ces barrières pourraient expliquer la nature de l’art produit qui durant des siècles a défiguré la nudité des femmes. « Les hommes regardent les femmes », écrivait le critique d’art John berger en 1972, « et les femmes se regardent ainsi regardées ».
Et le point de vue de Julie Maroh, auteure de la BD dont est tiré le film :
Le bleu d’Adèle
►http://www.juliemaroh.com/2013/05/27/le-bleu-dadele
Je ne connais pas les sources d’information du réalisateur et des actrices (qui jusqu’à preuve du contraire sont tous hétéros), et je n’ai pas été consultée en amont. Peut-être y’a t’il eu quelqu’un pour leur mimer grossièrement avec les mains les positions possibles, et/ou pour leur visionner un porn dit lesbien (malheureusement il est rarement à l’attention des lesbiennes). Parce que – excepté quelques passages – c’est ce que ça m’évoque : un étalage brutal et chirurgical, démonstratif et froid de sexe dit lesbien, qui tourne au porn, et qui m’a mise très mal à l’aise. Surtout quand, au milieu d’une salle de cinéma, tout le monde pouffe de rire. Les hérétonormé-e-s parce qu’ils/elles ne comprennent pas et trouvent la scène ridicule. Les homos et autres transidentités parce que ça n’est pas crédible et qu’ils/elles trouvent tout autant la scène ridicule. Les seuls qu’on n’entend pas rire ce sont les éventuels mecs qui sont trop occupés à se rincer l’œil devant l’incarnation de l’un de leurs fantasmes.
Je comprends l’intention de Kechiche de filmer la jouissance. Sa manière de filmer ces scènes est à mon sens directement liée à une autre, où plusieurs personnages discutent du mythe de l’orgasme féminin, qui… serait mystique et bien supérieur à celui de l’homme. Mais voilà, sacraliser encore une fois la femme d’une telle manière je trouve cela dangereux.
En tant que spectatrice féministe et lesbienne, je ne peux donc pas suivre la direction prise par Kechiche sur ces sujets.
Mais j’attends aussi de voir ce que d’autres femmes en penseront, ce n’est ici que ma position toute personnelle.
Et sinon, un Tumblr assez éloquent sur les conditions de tournage :
▻http://lavraieviedadele.tumblr.com
Est-ce que ce grand jeu de massacre du génie tyrannique est vraiment indispensable à la manifestation de l’Art ? J’ai comme un doute, mais je dois être très naïve.
Pour la question des conditions de tournage, je crois pas que sur nos séries préférées ce soit plus fun
très réussi le Tumblr plein de .gif
Je me demande si une telle exaspération exprimé par l’équipe technique est une chose courante. C’est la première fois que j’observe cela.
Et les remarques de l’auteure de la BD c’est pas bon signe pour le film.
Sinon pour la « venus noire » qui raconte la vie de Saartjie Baartman j’ai été très impressionnée par ce film, et il me rend perplexe. J’ai trouvé personne dans mon entourage pour en discuter.
J’ai trouvé ceci sur l’actrice
▻http://www.lemonde.fr/cinema/article/2010/10/26/le-rayonnement-de-l-actrice-yahima-torres_1431370_3476.html
Elle évoque en souriant "huit mois de préparation intensive, des professeurs de théâtre, de danse tribale et d’afrikaner, un régime protéiné, des exercices de musculation, une prise de poids de 16 kilos, à quoi s’ajouteront « trois mois de tournage épuisants, au cours desquels il fallait surtout ne pas s’abîmer dans le rôle, faire au maximum le vide et essayer de se préserver ».
Ce qu’elle a visiblement réussi à faire, si l’on en juge par le rayonnement qui se dégage de sa personne. Sans doute Abdellatif Kechiche y est-il pour quelque chose, lui qui est, selon les mots de Yahima, « très humain, surtout avec les femmes ».
et cet interview aussi
▻http://www.youtube.com/watch?v=ocy4UjYOfnM
mais j’ai pas trouvé d’actualité sur elle. Gogol m’indique qu’elle a une page fesse-bouc mais je ne peut pas y aller, because facebookophobie ^^
Jamais l’inspection du travail ne s’est risqué à inspecter une production subventionnée, alors que la profession elle-même revendique le recours permanent au travail gratuit.
Par contre, pour aller inspecter les agriculteurs, il y aura toujours du monde
Heureusement non, mais un grand artiste (et Kéchiche, depuis son modeste La faute à Voltaire l’est, je pense) est au service de l’œuvre,
L’oeuvre est la plus belle définition qu’on puisse trouver de l’horreur sans coupable, du « responsable, mais pas coupable ». C’est pas moi, monsieur, c’est l’oeuvre.
@jean_no : justement ça rejoint les questions sur la personnalité de Kechiche ►http://seenthis.net/messages/142442 et sur le rôle du spectateur. Faut-il que le spectateur adopte une démarche éthique, à savoir « consommer » une oeuvre produite de façon éthique, ou la rejetter (la boycotter) sinon ?
Julie Maroh est très claire :
Moi ce qui m’intéresse c’est la banalisation de l’homosexualité.
Je n’ai pas fait un livre pour prêcher des convaincu-e-s, je n’ai pas fait un livre uniquement pour les lesbiennes. Mon vœu était dès le départ d’attirer l’attention de celles et ceux qui :
– ne se doutaient pas
– se faisaient de fausses idées sans connaître
– me/nous détestaient
Je sais que certains sont dans un tout autre combat : garder cela hors-norme, subversif. Je ne dis pas que je ne suis pas prête à défendre cela. Je dis simplement que ce qui m’intéresse avant tout c’est que moi, celles/ceux que j’aime, et tous les autres, cessions d’être :
– insulté-e-s
– rejeté-e-s
– tabassé-e-s
– violé-e-s
– assassiné-e-s
Dans la rue, à l’école, au travail, en famille, en vacances, chez eux. En raison de nos différences.
Par contre Kechiche (pour rassurer les lecteurs du figaro ?) s’est défendu d’avoir fait un film militant homosexuel.
▻http://www.lefigaro.fr/festival-de-cannes/2013/05/23/03011-20130523ARTFIG00561-abdellatif-kechiche-la-vie-d-adele-n-est-pas-un-f
Il y a 2 jours – « La vie d’Adèle n’est pas un film militant homosexuel ». C’est ce qu’expliquait Abdellatif Kechiche au Figaro, à propos de son film
Au point que le film, et ses scènes de sexe, se justifie par la nécessité de satisfaire la phallocratie des spectateurs ? Difficile de savoir si le même film entre deux hommes aurait pu se défendre si curieusement de ne pas être pro-homosexuel.
Au point que le film, et ses scènes de sexe, se justifie par la nécessité de satisfaire la phallocratie des spectateurs ?
N’accablons pas le spectateur des traits des critiques, financiers, et professionnels du cinéma qui sont la petite élite à laquelle on cherche à plaire en faisant un film pour Cannes bien plus qu’un public qui préfère les films américains.
Illustration :
C’est dommage tout ce tissu rouge bêtement gâché, quand on peut simplement être toute nue !
Difficile de savoir si le même film entre deux hommes aurait pu se défendre si curieusement de ne pas être pro-homosexuel.
et difficile de savoir si un film entre deux hommes aurait bénéficié d’un tel esthétisme érotique...
Terrible la photo de @bp314..
Le monde s’écroule et le cinéma français ne parle que de cul bien en milieu bourgeois, ou au mieux de transgression, mais en Tunisie.
@Paulo : vous rendez-vous compte de niveau de transgression dont est capable le cinéma aujourd’hui dans sa vitrine cannoise ? Nib, que dalle... Rien n’a changé depuis Marilyn Monroe..
Marc-Édouard Nabe et son ami de longue date Taddei, ont tous les deux dit que les grands artistes sont des fascistes. :)
Haha, on peut voir ça comme ça.
@jean_no Outre que personne ici n’a parlé de boycott, j’avoue que j’en ai un peu ras-le-bol de ces clichés épate-bourgeois sur l’artiste génial donc forcément tyrannique - surtout que, vu comme ce cliché est répandu, j’en soupçonne un bon nombre de compter sur l’équation inverse : tyrannique = forcément génial. On a un peu de marge avant d’en arriver à un monde de bisounours où tous les artistes seraient mièvres et gentils et nuls. En quoi faire des contrats merdiques aux techniciens ou les faire bosser sans les payer est-il une manifestation de l’exigence intérieure et du tourment créateur ? Ou bouffer des huîtres et boire du champagne avec ses actrices pendant que l’équipe attend ? Est-ce qu’il n’y a pas plutôt là un abus de pouvoir terriblement banal, une jouissance d’écraser l’autre qui peut animer n’importe quel petit chef ou parvenu, artiste ou pas ?
Je conseille la lecture du commentaire d’un technicien repéré par @mad_meg :
▻http://seenthis.net/messages/141518#message143413
Qui répond à ce monument de connerie suffisante :
▻http://www.lesinrocks.com/2013/05/29/cinema/stop-au-kechiche-bashing-11399226
Kaganski, pour mémoire, étant très bon dans cette veine :
▻http://blogs.lesinrocks.com/kaganski/2012/05/15/le-feminisme-est-parfois-lavenir-de-la-betise
Tiens, encore un gauchiste à gros sabots insensible aux exigences de l’art, le coprésident de l’Association française des directeurs de la photographie :
▻http://www.afcinema.com/La-crainte-de-parler-et-la-honte-de-se-taire.html
@jean_no c’est drôle parce que j’ai eu une expérience contraire à la tienne avec les « grandEs » ; j’ai remarqué que les plus grandEs (à mes yeux, et sur la qualité de leur œuvre) s’avéraient aussi, bien souvent, être des personnes modestes, gentilles, à l’écoute, généreuses de leur temps et de leurs idées : je pense par exemple à des chercheur/se/s, Nobel de médecine, à des artisss, à des écrivainEs. J’ai même tendance à me dire que c’est un bon moyen de filtrer entre les « très grandEs » et les présomptueux-qui-se-sont-fait-un-nom et qui sont dans le tout-à-l’égo.
@beautefatale : si si, c’est moi qui ai parlé de boycott :-)
Je suis plutôt contre le concept du « boycott » de consommation, car banaliser la régulation des affaires par le boycott revient à demander au « consommateur » d’assumer la responsabilité des agissements des « producteurs ». C’est un des aspects les plus nocifs du libéralisme que de s’affranchir de toute morale en affirmant qu’un producteur peut tout faire « tant que ça se vend ». Cela s’inscrirait juste dans le mythe de la main invisible du marché, qui permet aux marchands d’être irresponsables, de faire tout et n’importe quoi pourvu qu’ils s’enrichissent..
Bien sûr on va me dire « l’art » n’est pas un produit de consommation comme les autres... Mais de toutes façons, mécaniquement, je vais moins apprécier une oeuvre si je sais que son auteur s’est comporté comme un connard, et je vais moins avoir envie de payer pour une telle oeuvre, même si elle est portée aux nues par le bouche à oreille.
Je n’ai jamais réussi à regarder par exemple le film « la belle noiseuse » jusqu’au bout, ça m’a gavé d’entrée et je n’ai pas cherché à comprendre ce qu’il y avait dans ce film (ou dans l’oeuvre littéraire de Balzac). Quelqu’un peut m’éclairer ?
Je sais bien qu’un artiste doit avoir raison contre tout le monde pour exister en tant qu’artiste, ça l’affranchit pas des règles minimales de bienséance avec ses pairs, qui qu’ils soient..
Ça continue. L’histoire des huîtres ne serait pas vraie. Quel feuilleton...
blogs.lesinrocks.com/kaganski/2013/05/31/kechiche-bashing-slight-return/
Toujours avec les pincettes à prendre dans ce genre d’histoires, le propos apitoyant de Kechiche ne lui permet pas une réhabilitation à mes yeux... Au contraire cette façon de se poser en victime, sans la moindre remise en cause personnelle et de rejeter toute la culpabilité sur les autres, ça renforce cette image caricaturale du manipulateur et pervers narcissique qu’on entrevoyait... Brr..
▻http://www.telerama.fr/cinema/polemique-autour-de-la-vie-d-adele-abdellatif-kechiche-s-explique-dans-tele