person:kant

  • BALLAST | Jean-Paul Jouary : « De tout temps, les #démocrates ont refusé le #suffrage_universel »
    https://www.revue-ballast.fr/jean-paul-jouary-de-tout-temps-les-democrates-ont-refuse-le-suffrage-u

    Je préfère cette phrase de l’Éloge de la philosophie de Maurice Merleau-Ponty que j’aime à répéter, qui est profonde, et que l’on taxerait aujourd’hui sans doute de « populiste » alors qu’elle résume l’essence même de la démocratie : « Notre rapport au vrai passe par les autres. Ou bien nous allons au vrai avec eux, ou bien ce n’est pas au vrai que nous allons. » C’est ce que dit avec d’autres mots Amartya Sen dans La Démocratie des autres : « Les élections sont seulement un moyen de rendre efficaces les discussions publiques. » En tant qu’individu, je me pose la question de savoir ce qui est bon pour moi ; en tant que citoyen, je me pose la question de savoir ce qui est bon pour nous. Sans cette question il n’y a pas de politique, et en cerner les contours suppose une infinité de dialogues partagés, sincères.

    [...]

    Le philosophe Cornelius Castoriadis disait de l’homme qu’il « est un animal paresseux ». Et, citant l’historien Thucydide, il ajoutait : « Il faut choisir : se reposer ou être libre ». Peut-on imaginer une société qui, passée l’effervescence d’un hypothétique moment révolutionnaire, soit à même, ou seulement désireuse, de s’investir dans la chose publique avec une intensité presque quotidienne ?

    Kant parlait déjà de cette « paresse », de ce qui nous fait préférer somnoler. Il y voyait la cause du maintien du peuple dans un état de « minorité », au profit de ces « tuteurs » qui se prétendent indispensables. Une phrase de Kant résume bien ce qui malheureusement demeure un diagnostic sévère mais lucide : « Après avoir abêti leur bétail et avoir soigneusement pris garde de ne pas permettre à ces tranquilles créatures d’oser faire le moindre pas hors du chariot où il les a enfermées, ils leur montrent le danger qui les menace si elles essaient de marcher seules. » On en est là, mais parfois il en est qui ruent ici et là. Après Étienne de la Boétie, Spinoza ou Rousseau, Michel Foucault a définitivement démontré qui si le pouvoir s’exerce du haut vers le bas, c’est parce que dans l’ensemble de la vie sociale le pouvoir se transfère du bas vers le haut. Cette délégation liberticide ne relève guère d’une fatalité, mais infléchir ce processus est une tâche historique d’une difficulté extraordinairement grande. C’est ainsi, comme vous le dites, qu’après de rares mais précieux moments de soulèvement, de reprise en mains par le peuple de ses propres affaires, le courage démocratique tend à décliner et laisser place à cette paresse. La souveraineté, qui était si jalousement conservée pendant des dizaines de millénaires, passe aujourd’hui pour un idéal inaccessible. C’est ce processus de dépossession que je m’efforce d’explorer, mais tout montre qu’on ne peut espérer le combattre qu’en combinant ce type de réflexions à des pratiques sociales et politiques collectives.

  • Une minute de silence au pavillon palestinien au festival du film de Cannes 2018 : Nakba 70
    Agence Media Palestine | 15 05 2018
    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2018/05/15/une-minute-de-silence-au-pavillon-palestinien-au-festival-du-fi

    Après l’assassinat de plus de 60 Palestiniens et plus de 2 700 blessés à Gaza par l’armée israélienne, Annemarie Jacir, cinéaste palestinienne et membre du jury de Un Certain Regard, s’est réunie avec le reste de son jury, dont Benicio Del Toro, Virginie Ledoyen, Julie Huntsinger et Kantemir Balagov ainsi que le ministre de la culture palestinien Ehab Bessaiso, l’acteur palestinien Mohammed Bakri et plus d’une centaine de professionnels de l’industrie cinématographique.

    En se tenant par la main, ils ont observés une minute de silence en mémoire des morts et en solidarité avec le peuple palestinien en lutte pour la liberté et la justice.

    Annemarie Jacir a ensuite rappelé au public présent que les personnes qui ont perdu la vie voulaient simplement que leur liberté et leur dignité humaine soient reconnues, et que des millions de réfugiés palestiniens attendent toujours de rentrer chez eux.

    #marcheduretour

    • Quand Gaza fait irruption au Festival de Cannes
      https://www.la-croix.com/Culture/Cinema/Quand-Gaza-fait-irruption-Festival-Cannes-2018-05-16-1200939461?id_folder=
      Stéphane Dreyfus, à Cannes , le 16/05/2018
      Présenté à la Quinzaine des réalisateurs, un formidable documentaire animé, Samouni Road, de Stefano Savona, revient sur la mort de 29 membres d’une famille gazaouie en 2009.

      Samouni Road de Stefano Savona Film franco-italien, 2 h 10 Quinzaine des réalisateurs

      Le Festival de Cannes présente souvent des films en prise avec les tourments du monde. Mais il aura rarement été rattrapé de façon si tragique par l’actualité du moment. Pour la première fois présent sur la Croisette cette année, le pavillon de la délégation palestinienne, drapeau en berne, était en deuil.

      Réunis en cercle, les festivaliers présents, parmi lesquels on comptait les membres du jury Un certain regard, la comédienne française Virginie Ledoyen, l’acteur portoricain Benicio del Toro, et la réalisatrice palestinienne Annemarie Jacir, ont observé une minute de silence en mémoire des 60 Gazaouis tués lors d’une manifestation lundi 14 mai.

      Quelques minutes plus tôt, lors d’une discussion organisée dans le cadre du marché du film autour de Samouni Road, documentaire sur la bande de Gaza présenté à la Quinzaine des réalisateurs, l’un des membres de la délégation disait son espoir qu’un tel film ait le pouvoir de guérir les blessures de la guerre.

  • Assassinat de Kantar : le Hezbollah a déjà choisi la riposte, mais attend le bon timing - Scarlett HADDAD - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/962714/assassinat-de-kantar-le-hezbollah-a-deja-choisi-la-riposte-mais-atten

    Certaines sources qui se veulent bien informées évoquent une opération en Palestine occupée, par loyauté à la mémoire de Samir el-Kantar qui avait dédié sa vie à la lutte pour la libération de la Palestine. Mais il est clair qu’il ne faut pas s’attendre à la moindre confirmation de la part du Hezbollah. Ce dernier préfère maintenir le suspense, surtout qu’il considère que la guerre psychologique fait partie de la guerre tout court et en est même un élément important. Ce qui est sûr, c’est qu’à travers ses deux derniers discours, Nasrallah a remis la libération de la Palestine à l’ordre du jour, remettant au premier plan cette cause qui, au siècle dernier, rassemblait les Arabes. Il a ainsi réaffirmé que la confrontation principale reste avec l’ennemi israélien, la guerre contre Daech n’étant « qu’un affrontement annexe ». En même temps, Nasrallah a clairement déclaré qu’il n’est pas question de renoncer au projet de lancer un mouvement de résistance dans le Golan occupé, qui était la principale mission confiée à Samir el-Kantar. Les premiers résultats concrets de ce projet devraient commencer à se faire sentir au cours des prochains mois.