person:keith richards

  • Le jour où Keith Richards a menacé Donald Trump avec un couteau
    Salomé Grouard, Les Inrocks, le 19 décembre 2018
    https://www.lesinrocks.com/2018/12/19/musique/le-jour-ou-keith-richards-menace-donald-trump-avec-un-couteau-111153284

    Quand Keith Richards a eu vent des actions de Trump, Cohl raconte qu’il « a sorti un couteau, l’a plaqué violemment sur la table avant de s’exclamer : ‘Mais bordel mais à quoi est-ce que tu sers ? Est-ce qu’il faut que j’aille le voir par moi-même et le virer ? Un de nous doit quitter le bâtiment. C’est soit lui, soit nous’ ». Trump aurait fini par obtempérer, mais pas avant que « deux des trois gaillards qui l’accompagnaient, en trench, n’enfilent des gants, et que le dernier ne sorte un poing américain ».

    Atlantic City 1989, Sympathy for the devil:
    https://www.youtube.com/watch?v=BT8ONp-ieIY

    Le concert en entier:
    https://www.youtube.com/watch?v=kZUgvGEOMGM

    #Donald_Trump #Keith_Richards #Rolling_Stones #Musique #Musique_et_politique

    • Remarkably, with five decades of recording to her credit, the indeed remarkable Bettye Lavette has actually only had full album releases with two other major labels up until now – a 1972 LP for Atco that never saw the light of day until decades later and a 1982 set for Motown. On the famed Verve imprint, Things Have Changed is Bettye’s take on a dozen songs penned by Bob Dylan, given her own distinctive and uniquely soulful interpretation. In this interview with SoulMusic.com founder David Nathan (who has been listening to Bettye since 1965 and interviewing her since the ’70s), the tell-it-like-it-is one-of-a-kind song stylist shares about the project and a career that has finally taken her into prominence within the last decade…

      https://www.soulmusic.com/soul-talkin-bettye-lavette-2018-soulmusic-com

      “I can sing, I know a lot of songs, I got a lot of dresses, a lot of wigs and high heel shoes!” Bettye Lavette, March 2018 on being a soul survivor, in every sense of the term

      http://www.bettyelavette.com

    • Bettye Lavette n’a pas eu le succès qu’elle méritait les 40 premières années de sa carrière. Enfin reconnue depuis les années 2000, elle enchaîne maintenant les disques et les récompenses.

      Elle a écrit son autobiographie qui est passionnante, drôle, et un véritable témoignage sur les coulisses, pas très glamour, de la musique soul des années 1960 à aujourd’hui :

      Bettye LaVette – A Woman Like Me
      https://www.amazon.fr/Woman-Like-Me-Memoir/dp/0142180327

      Récemment elle a publié un disque de reprises de Bob Dylan, qui lui a valu de nombreuses interviews où elle donne son analyse des chansons et de leur auteur. Toujours aussi intelligente et drôle, ces interviews valent le détour... Par exemple celui ci :

      Bettye LaVette – Star and So Much More

      « Singing the way that I sing now, I’m in complete control of that. »
      Barry Kerzner, American Blues Scene, le 25 janvier 2018
      https://www.americanbluesscene.com/bettye-lavette-star-much

      Bob Dylan writes in such a strange fashion. He doesn’t really write poetry. They keep calling him a poet but, he writes prose.

      He writes things that, they’re not feelings, they’re matter of fact, and he’s complaining about them all of the time.

      Dylan’s songs are really conversations, complaints. He complains about everything; he didn’t do any of it! None of it is his fault.

      He’s a very strange writer, and the more I looked into the songs, the more I knew about him. I was very surprised at two things. That he complains all the time and that he has a beef against… most women. The other thing is that he has a really soft and compassionate side which I found in “Emotionally Yours.”

      I really thought a lot about him in doing the songs. I’ve usually just taken the songs, and just put them into my mouth. But, this required so much more: Every day I worked on it, it made me know him better. So, I think I know things now that people don’t know about him, that I wish I didn’t know.

    • Pour son dixième album, le premier sur une major en près de trente ans, Bettye LaVette s’empare des chansons de Bob Dylan avec cette force et cet aplomb qui ont fait d’elle une véritable légende de la soul. « Things Have Changed », qui paraît chez Verve, est un chef-d’oeuvre né de la rencontre entre l’une des plus grandes chanteuses actuellement en activité et l’un des plus grands songwriters vivant. Keith Richards et Trombone Shorty ont apporté leur contribution à cet album produit par Steve Jordan.

      Depuis son retour sur le devant de la scène au début des années 2000, Bettye LaVette n’a cessé de se frotter au rock et au folk, reprenant à sa manière unique les chansons d’artistes aussi emblématiques que les Who, les Rolling Stones, Pink Floyd ou encore Dolly Parton. Toutefois, elle n’avait jamais enregistré auparavant un album entièrement consacré à l’oeuvre d’un seul songwriter. Les morceaux de « Things Have Changed » ont été composés par Bob Dylan sur plus de cinq décennies, The Times They Are A-Changin’ datant de 1964 tandis que l’épique Ain’t Talkin est extrait de l’album « Modern Times » sorti en 2006.

      « Les autres écrivent des chansons, mais les compositions de Dylan relèvent plus de la prose que de la poésie. Selon moi, la qualité de ses paroles tient moins à leur beauté qu’à leur extrême ingéniosité et à leur logique imparable. Il peut partir de n’importe quelle expression et en tirer une chanson ». Bettye LaVette n’a rencontré Bob Dylan qu’une seule fois, dans les coulisses d’un festival en Italie. Il était sur le point de monter sur scène lorsque Tony Garnier, son bassiste de longue date, lui fit signe que Bettye se trouvait près d’eux. Dylan s’arrêta sur le champ, se dirigea vers la chanteuse, prit son visage entre ses mains et l’embrassa avant de quitter les coulisses pour donner son concert. Sur « Things Have Changed », les chansons de Dylan subissent un traitement de choc. « Je n’avais jamais vraiment écouté It Ain’t Me Baby », confie Bettye LaVette, « mais il fallait que ma version soit plus dédaigneuse que l’originale, moins rapide et moins sèche, qu’elle sonne comme une chanson de Jimmy Reed. Pour The Times Are-a-Changin, je voulais en donner une interprétation totalement différente de celle de Dylan. Pour y parvenir on a beaucoup travaillé sur le groove avec une beat box. Le résultat est extrêmement surprenant ».

      Pour mener ce projet ambitieux à son terme, Bettye LaVette avait besoin d’un producteur à la hauteur du défi. Grâce à la productrice Carol Friedman, la chanteuse trouva le partenaire idéal en la personne de Steve Jordan, l’ancien batteur du groupe de l’émission de David Letterman, un artiste qui a travaillé avec la terre entière, notamment Chuck Berry et John Mayer. « Steve a été absolument génial », explique-t-elle. « Il se rappelle de tout ce qu’il a entendu au cours de sa vie et il s’est toujours montré capable d’expliquer aux musiciens ce que j’avais en tête ». Pour l’occasion, Steve Jordan forma une équipe réunissant des musiciens hors pair tels que le guitariste de Bob Dylan Larry Campbell, le bassiste Pino Palladino et le claviériste Leon Pendarvis. L’entente entre eux fut telle que l’enregistrement de l’album fut bouclé en seulement trois jours. Par la suite, Keith Richards et Trombone Shorty apportèrent leur contribution, en jouant respectivement sur Political World et What Was It You Wanted.

      https://www.youtube.com/watch?v=EJi6maTueSc

      Bettye LaVette fait partie du show business depuis près de soixante ans. Son premier single, « My Man – He’s A Lovin’ Man », est sorti chez Atlantic Records en 1962 alors qu’elle n’avait que seize ans. Bien que n’ayant jamais cessé d’enregistrer, elle connut une véritable renaissance artistique au début des années 2000 avec des albums de reprises d’une puissance émotionnelle à couper le souffle. En 2008, elle laissa le public du Kennedy Center sans voix avec son interprétation du Love Reign O’er Me des Who auxquels on remettait ce soir-là un prix pour l’ensemble de leur carrière. S’emparer de l’oeuvre d’un des plus importants songwriters vivants était une véritable gageure. Mais si quelqu’un était capable de relever le défi, c’était bien Bettye LaVette.

      https://www.francemusique.fr/emissions/open-jazz/l-actualite-du-jazz-bettye-lavette-dylan-par-la-face-soul-59837

      Sur l’album de 1972 pour Atco qui n’a vu le jour qu’en 2006 ?
      Child Of The Seventies il y a ce single Heart of Gold écrit par Neil Young. En 72, cette diva du blues n’a que 26 ans elle chante depuis ses 16 ans et à 72 berges elle tourne encore ! immense respect à l’égale d’Aretha Franklin mais j’ai une petite préférence pour le blues de B.Lavette

      https://www.youtube.com/watch?time_continue=5&v=d-pyAjpCqVw

      https://www.discogs.com/fr/Betty-Lavette-Child-Of-The-Seventies/release/1329039

    • Dans son autobiographie, il y a aussi des passages gratinés sur Aretha Franklin...

      L’album ATCO a été enregistré dans les années 1970 mais n’était jamais sorti. C’est un français, Gilles Pétard, qui l’a sorti en 2000 sous le titre Souvenirs (il a été réédité sous d’autres noms après), relançant ainsi sa carrière auprès du grand public. On y trouve effectivement cette reprise de Neil Young, mais aussi celle de It Ain’t Easy, rendue populaire par David Bowie.
      https://www.youtube.com/watch?v=qUyNsb6721Y

      Souvenirs :
      https://www.discogs.com/fr/release/3829297

    • Ce même Gilles Pétard qui photographiait Betty Davis en 75
      https://seenthis.net/messages/674142#message678297
      J’ai emprunté cette compil « Souvenirs » ce week-end et dans la présentation du CD, j’suis tombé sur celle de David Nathan et de Gilles Pétard. Mais avec mon anglais approximatif, j’ai compris que Pétard a retrouvé les enregistrements qu’il croyait perdu et a produit cette compil qui a extasié Bettye Lavette herself.
      Sais-tu @sinehebdo si son autobio est traduite en français ?

  • 21 Books You Don’t Have to Read | GQ
    https://www.gq.com/story/21-books-you-dont-have-to-read

    C’est bone liste pour la Californie. Et pour la France, l’talie, le Sénégal, le Cameroun, le Congo, l’Égyte, la Russie, l’Inde et la Chine ? Et pour l’Allemagne ?
    Une fois ces listes réunis je me prends un an de vacances avec des amis et on se traduit et s’explique mutuellement le pour et le contre des livres.
    On commence là sur #Seenthis ?

    We’ve been told all our lives that we can only call ourselves well-read once we’ve read the Great Books. We tried. We got halfway through Infinite Jest and halfway through the SparkNotes on Finnegans Wake. But a few pages into Bleak House, we realized that not all the Great Books have aged well. Some are racist and some are sexist, but most are just really, really boring. So we—and a group of un-boring writers—give you permission to strike these books from the canon. Here’s what you should read instead.
    ...

    1. Lonesome Dove by Larry McMurtry
    Instead: The Mountain Lion by Jean Stafford

    2. The Catcher in the Rye by J. D. Salinger
    Instead: Olivia: A Novel by Dorothy Strachey

    3. Goodbye to All That by Robert Graves
    Instead: Dispatches by Michael Herr

    4. The Old Man and the Sea by Ernest Hemingway
    Instead: The Summer Book by Tove Jansson

    5. The Alchemist by Paulo Coelho
    Instead: Near to the Wild Heart by Clarice Lispector

    6. A Farewell to Arms by Ernest Hemingway
    Instead: The Great Fire by Shirley Hazzard

    7. Blood Meridian by Cormac McCarthy
    Instead: The Sisters Brothers by Patrick deWitt

    8. John Adams by David McCullough
    Instead: Destiny of the Republic: A Tale of Madness, Medicine and the Murder of a President by Candice Millard

    9 & 10. Adventures of Huckleberry Finn by Mark Twain
    Instead: Narrative of the Life of Frederick Douglass, an American Slave by Fredrick Douglass
    Instead: The Adventures and Misadventures of Maqroll by Alvaro Mutis

    11. The Ambassadors by Henry James
    Instead: The Rise and Fall of the Third Reich by William L. Shirer

    12. The Bible
    Instead: The Notebook by Agota Kristof

    13. Franny and Zooey by J. D. Salinger
    Instead: Death Comes for the Archbishop by Willa Cather

    14. The Lord of the Rings by J. R. R. Tolkien
    Instead: Earthsea Series by Ursula K. Le Guin

    15. Dracula by Bram Stoker
    Instead: Angels by Denis Johnson

    16. Catch-22 by Joseph Heller
    Instead: The American Granddaughter by Inaam Kachachi

    17. Life by Keith Richards
    Instead: The Worst Journey in the World by Apsley Cherry-Garrard

    18. Freedom by Jonathan Franzen
    Instead: Too Loud a Solitude by Bohumil Hrabal

    19. Gravity’s Rainbow by Thomas Pynchon
    Instead: Inherent Vice by Thomas Pynchon

    20. Slaughterhouse-Five by Kurt Vonnegut
    Instead: Veronica by Mary Gaitskill

    21. Gulliver’s Travels by Jonathan Swift
    Instead: The Life and Opinions of Tristram Shandy, Gentleman by Laurence Sterne

    #USA #littérature #société

  • After recording seven albums with the major label imprint Asylum, Waits spent the following decade with #Island_Records before eventually signing with the noted indie Anti- in 1999, where he remains to this day. Earlier this month, Anti- reissued the seven albums that comprise Waits’s ‘70s Asylum Records catalog, which is now available on #Bandcamp in addition to the entirety of his Anti- catalog.
    A Tom Waits Listening Primer « Bandcamp Daily
    Here are 10 of Waits’s greatest albums now available on Bandcamp.
    https://daily.bandcamp.com/2018/03/26/a-tom-waits-listening-primer

    https://tomwaits.bandcamp.com/track/virginia-avenue


    #Tom_Waits

  • Le fabricant de guitares iconiques Gibson connaît des difficultés financières
    http://www.konbini.com/fr/entertainment-2/guitares-gibson-bientot-faillite

    Gibson, le célèbre fabricant de guitares et de matériel audio est au plus mal financièrement. La faillite n’est pas encore là, mais semble inévitable.

    Qu’elle soit électrique, acoustique ou basse, il y a de forte chance que vous, si vous êtes guitariste, ayez déjà eu entre les mains, une gratte de la marque Gibson, et particulièrement son modèle phare, Les Paul. C’est en tout cas le cas pour une flopée d’artistes rock tels que B.B. King, Eric Clapton, The Edge, Slash, Bob Dylan, Keith Richards, Pete Townshend ou encore Mark Knopfler. Tant d’ambassadeurs qui pourtant n’empêchent pas actuellement la société basée à Nashville de souffrir de difficultés financières. Créée en 1902, la société basée à Nashville dans l’État du Tennessee serait en effet proche de la faillite après 116 ans de bons et loyaux services.

    La nouvelle nous vient du journal local Nashville Post qui a relevé le communiqué du patron de l’entreprise Henry Juszkiewicz. Conscient de la situation, il a affirmé qu’il voulait éviter la faillite à tout prix. Pour ce faire, il devra restructurer ses dettes et trouver de nouveaux investisseurs. Un redressement qui ne sera néanmoins pas une mince affaire puisque l’actuel PDG se heurte actuellement à un bras de fer avec ses créanciers au sujet de mauvaises décisions commerciales passées.

  • Keith Richards et Mick Jagger à Londres - Vidéo Ina.fr
    http://www.ina.fr/video/I08088265/keith-richards-et-mick-jagger-a-londres-video.html

    Keith Richards et Mick Jagger à Londres
    A l’affiche du monde
    video 16 nov. 1968 26145 vues 08min 23s

    Rencontre, à Londres, avec Keith RICHARDS qui évoque la manière dont est appréhendé son groupe, les ROLLING STONES, et l’image qu’il véhicule, opposée à celle des BEATLES. Le reportage se poursuit sur le tournage de « One + One », film dirigé par Jean-Luc GODARD mettant en scène les ROLLING STONES. Mick JAGGER, se faisant coiffer pour les besoins du film dans la rolls de John LENNON parle de la dernière manifestation à laquelle il a participé, évoque l’anarchie et la révolution, et le film de GODARD. En français, il répond aux

  • http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/status_quo_is_there_a_better_way.mp3

    J – 127 : La fin des étoiles de pierre (et autres mouvements de balanciers).

    Je me souviens, oui, c’est comme cela que cela devrait commencer, d’avoir reçu en cadeau de Noël la disque Blue for you du groupe de rock britannique, Status Quo , d’ailleurs en allant vérifier la chose, j’ai trouvé cette indication parfaitement calligraphiée d’une écriture dont j’ai le vague souvenir, chaque fois reprécisé quand j’en retrouve des traces dans mes petites affaires, que cette écriture était bien la mienne au millénaire précédent, celui de l’écriture calligraphiée pour ne pas dire analogique, les restes d’une telle écriture chez moi étant devenus parfaitement illisibles, parfois de moi-même une heure après avoir pris des notes, mais en mil neuf cent septante six, à Noël, j’écrivais d’une façon tout à fait lisible et convenable, avec même quelques traces voulues décoratives, bien de mon âge, bien de mon sexe, mais qui ne laissaient cependant pas deviner dans leur volonté d’afféterie que ce serait là ma voie, dix ans plus tard je rentrais aux Arts Déco, et donc c’est bien la mention Philippe Noël 1976 qui est donc inscrite et parfaitement lisible sur l’enveloppe de papier qui contenait la galette même à l’intérieur de la pochette du disque.

    Is there a better way ?

    Y a-t-il une meilleur façon de commencer ce récit ?

    Et c’est à cela que j’ai pensé, le matin de Noël. J’étais chez mes parents, nous avions réveillonné la veille, mon père avait sorti la grosse artillerie pour ce qui est des vins, ce qui commandait de facto que l’on vide, le lendemain midi même, les carafons, aussi étais-je retenu à déjeuner par mes parents, ce qui allait me donner l’occasion de réparer Oscar, l’ordinateur de mon père s’appelle Oscar, encore que réparer avec la dixième version de l’interface Fenêtres , il s’agisse bien davantage de tatônements, de quelques jurons bien sentis à propos de la conception de certaines des voies de ce progiciel, quand bien même, on est, je le suis, à mon corps défendant, et en dépit d’études dans le domaine des Arts Déco, informaticien, et puis, depuis quelques temps, auteur même, ceci n’est pas mon coup d’essai, avec l’expérience maintenant, je peux faire semblant d’hésiter, je sais un peu où je vais malgré tout, et là où je serai, vous avec moi, dans quelques centaines de pages, bref cela n’allait pas tout seul, depuis quelques temps, depuis son passage à la dixième version de Fenêtres , Oscar peinait sans cesse à se raccrocher au réseau orange de mes parents. Vers onze heures, j’ai pu pousser un cri victorieux, alors que cinq minutes auparavant j’avais déjà laissé entendre à mon père que je n’étais pas certain de pouvoir réactiver la carte réseau de son ordinateur portable, ma quoi ? avait demandé mon père, l’équipement dans Oscar qui permet de choper les paquets de données qui émanent de ta boîte. Et pour donner foi à mon cri de guerre victorieux, putain ça marche enfin , j’avais démarré une fenêtre de navigateur de marque panda roux et dans la barre d’adresse je pianotais l’adresse du site du Monde . Et de fait, cela fonctionnait. Les nouvelles s’affichaient, un avion de transport de troupes russes s’était abimé ne laissant aucun survivant. Mon père, ancien ingénieur en aéronautique faisait grise mine, il n’aime pas, plus que personne je crois, les accidents d’avion, quand bien même, rationnellement il lui arrive de parler d’impondérables, Rick Parfitt, guitariste, à l’époque on disait guitariste rythmique, du groupe britannique Status Quo est mort, Ah merde Rick Parfitt, mon père, qui ça ? Un musicien de rock. Ah.

    Apparemment Rick Parfitt est mort d’une infection contractée lors d’une opération chirurgicale la semaine précédente, à l’âge de 68 ans. Un peu jeune pour le commun des mortels, un peu vieux pour un musicien de rock. Et plutôt une mort de type de la rue qu’une de ces morts spectaculaires au volant d’un bolide de la route, d’une overdose carabinée, ou encore d’un coma éthylique, de ceux dont justement on ne sort pas, ou alors pas la porte de derrière, d’un suicide ou que sais-je qui fait les légendes de ces étoiles de pierre. Et qui disparaissent.

    A vrai dire Rick Parfitt, cela faisait longtemps que je n’en avais plus du tout entendu parler, cela aurait même pu dater de la toute fin des années septante, je ne peux pas dire que je suis resté scotché très longtemps sur le Quo , comme on disait, alors, pour se donner un peu, à l’âge de douze treize ans, des airs de type qui s’y connaissait, si ce n’est qu’ayant habité pendant trois ans en Angleterre, j’ai appris, à ma plus grande stupéfaction, que ces types-là, pas juste Rick Parfitt mais aussi Francis Rossi, l’autre guitariste, le soliste comme on disait du même temps où on disait un guitariste rythmique, et d’ailleurs quand on le disait, je ne suis pas certain que l’on savait très exactement ce que cela voulait dire, mais on n’aurait pas voulu dire autre chose, moins, bref le Quo, et bien, à l’époque, s’entend, ils n’étaient pas morts, et même qu’ils étaient en tournée plus souvent qu’à leur tour et que même, certains de leurs morceaux passaient à la radio, il faut dire à la radio anglaise, ils ne sont pas tenus par des histoires de quotas pour ce qui est de passer de la chanson française. Et même tout quinquagénaires qu’ils étaient, dans les années nonante, il leur arrivaient de faire les gros titres de la presse populaire pour tel, petit qu’on se rassure, méfait, ou, même, déjà, de survivre à une crise cardiaque, Francis Rossi, le soliste, pas le rythmique, mais si pendant ces trois années d’anglaise vie, je n’avais pas, de temps en temps, jeter un coup d’oeil dans les pages de cette presse populaire, généralement laissée derrière soi par l’équipe de nuit, j’aurais peut-être oublié jusqu’au nom de ces types et de leur groupe, le fameux Status Quo , et peut-être que j’aurais à peine relevé le titre de la manchette du Monde ce matin de Noël, quarante ans, jour pour jour, après le jour de Noël de septante-six, quand j’avais reçu en cadeau de Noël le fameux Blue for you de Status Quo .

    Et du coup, je me sens tout chose, comme on dit. Ému, ce serait beaucoup dire. Juste un peu triste parce que je n’ai aucun mal à me faire l’application du raisonnement qui veuille que si ces types dont les posters ornaient les murs de ma chambre adolescent sont en train de tomber comme des mouches, et depuis quelques années, ce ne sont plus des overdoses, des morts par balle ou que sais-je d’un peu rock’n’roll comme on dit, mais bien plutôt des insuffisances rénales, des crises cardiaques ou encore des cancers, bref des maladies de vieux, encore que le cancer, et donc que si ces idoles de jeunesse qui avaient l’âge d’être des grands frères un peu remuants commencent à périr du grand âge, il n’est pas difficile d’en déduire que notre tour se profile aussi.

    Et est-ce qu’avant que ce soit notre tour, ce qui va surtout advenir, c’est que plus personne ne sera bientôt capable de partager avec soi l’éventuelle émotion, le petit pincement de cœur, que provoquent ces disparitions d’étoiles de pierre, lesquelles vont finir par se produire dans le silence et même l’indifférence, et on sera passé de l’émotion planétaire provoquée par la mort de John Lennon, de celle qui permet d’échanger, entre personnes émues, des années plus tard de ce que l’on faisait de jour-là, comme dans la chanson de Lou Reed (insuffisance rénale, 2013), the day John Kennedy died , on passera donc de cette forme d’universalité à la plus grande des indifférences, en sera-t-on même informé quand Jimmy Page se brisera le col du fémur en tombant de l’échelle de sa bibliothèque de parchemins de je ne sais quel obscur penseur dont il est le seul lecteur et que conformément aux statistiques en matière de col du fémur, son trépas interviendra dans l’année suivant cette mauvaise chute, comme c’est le cas pour la moitié des patients ayant à souffrir d’une fracture du col du fémur, pauvre Jimmy Page (col du fémur, 2018) quand on y pense, c’est pas beau de vieillir. De même la grande faucheuse sera cruelle qui viendra prendre Neil Young dans son sommeil, à son enterrement les membres claudicants du Crosby, Stills and Nash et donc plus Young, viendront chanter sur sa tombe, Hey Hey my my, rock’n’roll will never die , incantation de vieux perclus de rhumatismes, Neil Young (rupture d’anévrisme dans son sommeil, 2019) n’en saura rien, mais le rock’n’roll est mort.

    Et avec cette mort, les générations futures ne relèveront plus certaines références, ils ne comprendront plus certains effets de décor comme dans, je ne sais pas pourquoi je pense à ce film maintenant, Tonnerre de Gruillaume Brac, avec Benard Menez, dans le rôle du père de province dont la garçonnière dans la maison est décorée de pochettes de disques reprises par quatre punaises en leurs coins comme nous faisions tous dans les années septante, et dans Tonnerre donc, le souvenir de la pochette d’une compilation de Jimi Hendrix (overdose, 1970), le représentant dans une peinture très bariolée, celle de Sounds of silence de Simon (cancer, 2013) & Garfunkel (cancer aussi, 2021) et je ne sais plus quoi de Cat Stevens (infection urinaire, 2025), (je viens de télécharger le film, le troisième disque l’on voit c’est Everbody knows this is nowhere de Neil Young (rupture d’anévrisme, 2019) pareillement épinglées sur un fond de papier peint à l’avenant. Avouez que, vous même, en regardant ce film sorti il y a deux ans, Lou Reed venait de casser sa pipe, insuffisance rénale, je n’y reviens pas, vous ne l’avez peut-être pas remarqué et vous ne vous ne souvenez peut-être même pas de cet élément de décor. Donc pas grave.

    Et en fait je me demande si ce n’est pas ce qui qualifie le mieux ces disparitions d’étoiles de pierre : ce n’est pas grave. C’est même étonnant à quel point ce n’est pas grave. Anodin même. Oh bien sûr je ne doute pas que cela attriste les proches de ces morts autrefois fameux, mais pour nous qui ne sommes pas proches, ces disparitions finissent par rejoindre en émotion modérée, celle des quelques cent militaires russes morts dans le crash de leur avion de transport de troupes, j’y verrai presque de l’émancipation, une sorte de crépuscule des idoles, à la manière de cette installation de Gilles Barbier qui a imaginé la maison de retrait des superhéros, Hulk est en chaise roulante, Superman en déambulateur tandis que Wonderwonan est un peu avachie et veille tendrement sur Captain America gisant sur une civière et sous perfusion, et si l’émancipation est à ce prix, j’y verrai presque un encouragement à hâter la manœuvre.

    Voici donc le récit de la disparition des étoiles de pierre.

    (en cours d’écriture)

    Il me semble avoir mentionné le décès de Jimmy Page en 2018, à l’âge de 74 ans, Jimmy Page qui ne s’est jamais remis tout à fait de sa fracture du col du fémur en dégringolant de son escalier de bibliothèque, chute survenue alors qu’il voulait épater une petite jeunette de quarante ans sa cadette, avec la lecture de tel manuscrit d’Aleister Crowley, dont vous même pouvez continuer de tout ignorer tant il semble que Jimmy Page a été, de tout temps, l’unique lecteur, et, pour le bienfait de nombreux bouquinistes dans le monde, un collectionneur vorace de ses grimoires, les bouquinistes se refilant mondialement le tuyau de cette érudition qui n’en était pas une. Las, le petit père Jimmy, 73 ans, un peu moins vert que ce qu’il aurait aimé faire accroire à cette jeune femme de 34 à laquelle il aimait jouer quelques sérénades de guitare, peinant désormais sur certains doigtés, depuis peu obtenus non sans un peu de tension arthritique dans les phalanges (c’est amusant tout de même de s’imaginer Jimmy Page à l’âge de 74 ans jouer l’intro de Stairway to Heaven à une jeunette), lui, Jimmy Page pensant benoîtement que cela pouvait impressionner encore quiconque (croyez-moi cela n’impressionnait déjà plus grand monde dans les années 80, j’ai gaspillé quelques heures de ma vie, pis de ma jeunesse, à tenter d’apprendre cette maudite ballade et ses arpèges prétentieux, pour un retour sur investissement auprès du sexe opposé voisin de zéro), elle, cette jeune femme, dont on a pu se demander si elle n’aurait pas donné dans cet escalier de bibliothèque cette secousse fatale, pas grand chose juste assez pour déséquilibrer le petit vieillard sémillant, la chute, fracture du col du fémur, manque d’entrain ensuite pour ce qui est de la rééducation, comme souvent à cet âge-là, et naturellement le déclin rapide inexorable, le patient ne sort plus vraiment de chez lui, il redoute le moindre choc, et la jeune femme qui hérite assez massivement de livres par millions, mais qui en revanche ne trouvera pas d’acquéreur pour les vieux manuscrits d’Aleister Crowley, son unique lecteur venait de prendre l’escalier de la sortie mais vers la descente, cette jeune femme était en fait, la fille illégitime de Jimmy Page, du temps des tournées aux Etats-Unis, des groupies par demi-douzaine et autres sévices lamentables notamment avec un requin, la jeune femme avait ce très bel aileron de requin tatoué sur le bas du ventre, l’ombre de ce dernier, schématiquement brouillé par les flots venant se mélanger avec ses poils pubiens, Jimmy Page pensez s’il se souvient du requin dont cette jeune femme était la fille, pensez s’il se souvient de cette femme dont il lui a donné à enfanter cette jeune femme, qui à l’âge de sa mère dans les années septante, a trouvé le chemin d’une vengeance servie froide. (à développer)

    Mick Jaegger (priapisme sénile, excès de masturbation, tachycardie, 2021)
    Keith Richards (sénilité, grand âge fatigue, 2035)
    Bob Dylan (Alzeimer, 2014)
    Neil Young (rupture d’anévrisme, 2019)
    David Bowie (maladie rare des os, 2022)
    Robert Fripp (crises d’épilepsie à répétition, 2030)
    Steve Howe (arthrose dégénérative, 2021)
    David Gilmour (cirrhose du foie, 2032)
    Steve Hackett (cancer inconnu, mort en 2017, mais mort connue seulement en 2025)
    Denis Laine (cancer du colon, 2025)
    Peter Hamill (crise cardiaque, 2025)
    Frank Zappa (épuisement, dans son sommeil, 2044, le jour de ses cent ans)

    etc ad lib

    Exercice #61 de Henry Carroll : Restez assis au même endroit pendant cinq heures. Ne prenez des photos que la lorsque la lumière est la plus belle

    Cinq heures c’est un peu excessif non, en revanche longtemps, oui, cela a du déjà m’arriver dans les Cévennes. Tout en haut des marches, le café en main, et le regard du côté du hameau de Brin sur l’ubac.

    #qui_ca

  • Keith Richards Sings the Blues — Cuepoint — Medium
    https://medium.com/cuepoint/keith-richards-sings-the-blues-8d7e73a0545c

    Un exemple d’effondrement de contexte raconté par Keith Richards
    au coeur d’un interview passionnant sur le blues

    KR: When I think of Muddy’s records, I do basically think of the first band. That to me is what he had to work with when everybody burnt out. As it went on in the 60s and the 70s, Muddy was no longer playing to his own audience. That’s the other weird thing when you come to be recognized as a great blues artist, and you’re not playing to the people or the atmosphere that actually created what it is that you’re playing for.
    Muddy Waters and Robert Cray performing in Sacramento, California on January 1, 1970

    Suddenly, you’re playing to a bunch of white college kids—not that there’s anything wrong with that—but sometimes they take on a different attitude because they can’t come to terms with it. For 20 or 30 years, they’re playing juke joints and places on the South Side and slowly, in an unstoppable way, the bigger they get, the less they’re playing to that section of society that the whole thing evolved from. It’s known as a declension. The bigger you get, the less you get to do it for the people that you originally started to do it for. For me it’s kind of weird because in an ideal situation, why can’t you do it for both?

    The fact is [that] Muddy Waters in the 70s is playing a certain kind of a gig where they’re probably less black people in the audience than there are at a rock ‘n’ roll concert. Muddy, as they all did, got an early introduction when they went to Europe when they started playing all these college or academic scenes. The weird thing is that the people who got the music started around the world were those kind of guys we all hate—not musicians but schoolteacher types—spotty, buck-teethed, very earnest and academi, they knew the matrix number of every record.

    And you wondered what the hell are they in there for in the first place. But they were the kind who booed Muddy off when he came on stage with an electric guitar. They were gonna tell Muddy Waters what’s blues and what ain’t. They know more. It was a strange thing Muddy Waters and the other great blues players ended up playing to white people [and] not the people the music was born in and learnt their craft, a vital ingredient to keeping it going.

    There is a problem with blues players that they come to a halt when they make that crossover. But, at the same time, they want the crossover because it’s more bread. It’s not that you can’t make a good show to a bunch of white college kids, but at the same time it’s not the reason that the music existed. The reason the music exists is because you couldn’t reach those people in the first place. You played the blues and the chitlin’ circuit because that was all there was. And then suddenly it’s all changed and you’re a big deal but you’re not playing.

    You’re not going to knock it. But you don’t get the same type of performance out of those guys as when they were playing when they got their shit together. Suddenly, you become a blues master. Hey, you’re not going to turn down a good paying gig. You struggled all your life playing the chitlin’ circuit. You’re not going to turn down some phenomenal amounts of money to play to 10 to 15,000 people. It doesn’t matter what color they are. But in a way it does. It’s something you have to come to terms with. But you find that you don’t get any powerful new input from them once they’ve gotten into that. They still play brilliantly, and they still do a good show, and everybody goes away happy, but in actual fact, it’s the artist that suffers.

    #effondrement_contexte