person:kirill serebrennikov

  • “Unfortunately, none of this happened”: Kirill Serebrennikov’s Leto (Summer), a take on the pre- perestroika period in the USSR - World Socialist Web Site

    https://www.wsws.org/en/articles/2019/06/14/leto-j14.html

    Russian director Kirill Serebrennikov’s new film Leto (Summer), about the early years of two pre- perestroika-era rock groups, Kino and Zoopark, which screened at the Cannes film festival in 2018, has now opened in the US.
    Irina Starshenbaum in Leto

    The film was made under conditions of considerable financial and political duress. In August 2017, before shooting was completed, Serebrennikov was detained and placed under house arrest. The Russian authorities charge him, in an apparently politically motivated case, with misappropriating government funds allocated to a theater festival. Leto’s filming was completed in the summer of 2017 in St. Petersburg without Serebrennikov being able to direct in person. He was released from house arrest in April 2019 after some 20 months.

    #russie #cinéma

  • http://www.desordre.net/bloc/vie/reprise/2018/201812.htm

    Un extrait de Ja de Thomas Bernhard, un extrait de Barbe bleue de Georges Mélies, Shoot de Chris Burden, le Rosebud d’Orson Welles, les grands boulevards à Paris filmés depuis un bus en 1913, L’Etreinte d’Adrien Genoudet, Hard Eight de Paul Thomas Anderson, Le Temps des arbres de François-Xavier Drouet, Perdre le Nord avec Hamsih Fulton, un piano qui prend cher, L’Insoutenable Effervescence du fantôme de JLG, Premières Solitudes de Claire Simon, les vingt ans de l’Atelier du Tampon, le fameux mouvement de zoom dans l’Armée des ombres de Jean-Pierre Melville tel qu’il est décrit et décortiqué par Grégoire Bouillier dans Le Dossier M., L’Esprit de la ruche de Victor Erice, Les Chatouilles d’Andréa Bescond et Éric Métayer, Théo Girard et Les Pensées rotatives, Nina dans le Désordre, Eve Risser et Naïny Diabeté, Orsay contre le PUC, Sarah Murcia joue My Favorite Things, la visite des expositions d’Egon Schiele, Jean-Michel Basquiat et Tomas Saraceno, de la musique, Leto de Kirill Serebrennikov, dont je ne pense pas grand-chose, Shimmer Lake d’Oren Uziel dont je pense le plus grand bien, Une Affaire de famille de Hirokazu Kore-eda qui m’a fait pleurer de bonheur, une collaboration avec B., céramiste, Pupille de Jeanne Herry dont je pense le plus grand mal et un banquet végétarien, préparé par Zoé et moi, avant qu’il ne soit dévoré par personnes qui mangent de la viande.

    Un mois de décembre 2018, bien rempli. La Vie, quoi.

  • Kinovista et Rivages Russie évènements présentent

    LETO : Un film de Kirill Serebrennikov

    Avec un ton et un style nous rappelant ceux de la nouvelle vague, le film, dans un beau noir et blanc, s’inspire de la vie de Viktor Tsoi, icone du rock russe mort accidentellement à 28 ans au cours de l’été 1990.
    L’été se déroule en 1981 à Leningrad redevenu St Pétersbourg où, de plages en cabarets, nous suivons la relation passionnée du jeune Tsoi, il a dix-neuf ans avec Mike Naumenko, compositeur du groupe Zoopark, âgé de vingt-six ans et son épouse, dans un pays, la Russie qui vit sans le savoir sa dernière décennie communiste.
    Entrecroisant amour et musique, le film nous fait vivre en musique la création d’une salle, le Leningrad Rock Club et de son groupe mythique, KINO, un groupe qui va, dans l’appartement de Tsoi, enregistrer une cassette de démo qui passe rapidement dans tout Léningrad puis dans tout le pays. Kino connait très vite un succès, à une époque, celle des Stones et des Beatles, dans un pays où ‘l’Internationale’ recouvre encore ‘Satisfaction’
    Comédie punk, opéra romantique et rock, ode à la Nouvelle Vague, Leto est un poème russe d’une puissance cinématographique hors du commun.

    #cinéma #russie #musique

  • Cannes 2018 : l’hiver forcé du réalisateur russe assigné à résidence Kirill Serebrennikov

    http://www.lemonde.fr/festival-de-cannes/article/2018/05/09/cannes-2018-l-hiver-force-de-kirill-serebrennikov_5296481_766360.html

    Absent sur la Croisette, le cinéaste russe est en compétition avec son film « Leto » (l’été), consacré à une figure de l’underground.

    Absent à Cannes, invisible à Moscou. Arrêté une nuit d’août 2017 à Saint-Pétersbourg en plein tournage de son film Leto (« l’été »), Kirill Serebrennikov n’assistera pas à l’entrée en compétition sur la Croisette, mercredi 9 mai, de ce long-métrage consacré au chanteur rock Viktor Tsoi, figure underground des temps soviétiques crépusculaires. Depuis neuf mois, le metteur en scène et cinéaste russe, accusé de détournements de fonds ­publics, vit reclus dans son petit appartement moscovite, en ­résidence surveillée. Ses amis soupirent, son public se désole. C’est un « maître » de la scène russe, disent-ils, que l’on contraint à jouer dans une mauvaise pièce.

    Une farce qui éreinte cet artiste de 48 ans à l’énergie redoutable, muselé par un procès à l’issue incertaine, malgré ses plaidoyers d’innocence. « Je n’ai commis aucun crime », répète-t-il à ­chacune de ses audiences au ­tribunal, visage tendu derrière des lunettes sombres.

    Il est si ­facile, en Russie, de poursuivre n’importe quel dirigeant artistique, dépendant comme tout un chacun, ici, des subsides de l’Etat… La preuve en est : hormis des témoignages de solidarité, aucune révolte n’a éclaté. Et, comme si de rien n’était, le ministère de la culture a envoyé un Tweet, le 8 mai, pour souhaiter « bonne chance » aux deux films russes présentés en compétition à Cannes, qui n’en avait plus accueilli depuis 2007. Dont Leto.

    « Un jeune homme de Rostov »

    « Le théâtre russe a été toujours un monument, une cathédrale, et aujourd’hui on peut jouer, faire des expériences, mais, si vous allez trop loin, on vous met dans la “chambre des enfants”, au coin… », dit doucement Alla Demidova. A 81 ans, l’actrice, connue et respectée en Russie, est aussi la « marraine » de Serebrennikov, fière d’exposer chez elle tous les objets qu’il lui rapportait de ses voyages à l’étranger, comme ce collier ­africain de perles noires.

    « A la fin des années 1990, narre-t-elle avec une diction impeccable, je jouais chez Ariane Mnouchkine, à Paris, avec Vassiliev [Anatoli, fondateur du Théâtre-Ecole d’art dramatique de Moscou], quand il m’a tendu les cassettes des spectacles d’un jeune homme de Rostov. C’était… une vision ­inhabituelle du théâtre. » Une ­série pour la télévision sur Les Allées sombres, d’Ivan Bounine [écrivain et Prix Nobel de littérature en 1933], achève de convaincre Alla Demidova : l’inconnu a du talent. « Lorsque Bob Wilson [metteur en scène américain] m’a proposé de travailler sur Le Journal d’un fou, de Gogol, j’ai appelé à Rostov. Au nom de Bob, Kirill m’a tout de suite répondu : “J’arrive.” Il parle l’anglais, il lui a montré ­Moscou, la statue de Gogol. Finalement, le projet ne s’est pas réalisé, mais Kirill est resté. »

    Rien ne prédisposait ce fils ­unique diplômé en sciences physiques, né en septembre 1969 à Rostov-sur-le-Don, tout près de la frontière avec l’Ukraine, d’un père urologue réputé et d’une mère ukrainienne enseignante de russe, à se passionner pour la mise en scène ; rien si ce n’est peut-être ce grand-père maternel réalisateur de documentaires et grand amateur de cinéma. Et, très vite, Kirill Serebrennikov est parvenu à se faire un nom dans un Moscou où le théâtre, avec ses 211 salles et ses 150 troupes, est bien davantage qu’un art, une institution.

    Il devient l’assistant du directeur artistique du MKhAT, le ­Moskovski Khoudojestvenni Teatr, fondé au XIXe siècle par le maître Konstantine Stanislavski, dirige sa propre troupe, le 7e Studio, enchaîne séries télévisées et films, s’inspire du théâtre pour faire du cinéma, ou le contraire, et prend les rênes du vieux théâtre Gogol, qu’il transforme en centre moderne. Ce touche-à-tout, passionné de lecture et de culture, en fait un lieu où les jeunes et la ­société huppée se côtoient, un endroit convivial où l’on peut boire un café, admirer une exposition, consulter un livre, avant de profiter du spectacle. « Je n’ai jamais vu une telle capacité de travail, s’anime Alla Demidova. Il y a beaucoup de théâtres à Moscou mais, pour moi, en cent ans, seuls trois se sont imposés, Taganka avec Loubimov, Sovremennik avec Efremov et Gogol avec ­Serebrennikov. »

    « J’engage des kamikazes »

    Un bel hommage partagé par la jeune génération. Nikita ­Koukouchkine, 27 ans, a joué dans plusieurs de ses pièces après avoir suivi ses cours au 7e Studio. « Quand il m’a recruté, moi et d’autres, il nous a dit : “J’engage des kamikazes.” On a rigolé et puis on a oublié. Ce qui se passe aujourd’hui est une suite logique dans un pays où les réflexes soviétiques n’ont pas encore disparu, bien qu’ils soient à l’agonie », confie l’acteur, en partance pour une tournée à Baden-Baden. « C’est un maître, un enseignant, presque un père, poursuit-il. Avant, le théâtre moderne, avant-gardiste, était plutôt confidentiel. Lui, il organise l’espace, dirige les énergies, ­rassemble des éléments éparpillés et les restitue. » Kirill Serebrennikov dessine même les costumes de ses pièces. C’est un homme pressé, sans cesse sous pression.

    Un trublion critique, aussi, qui n’hésitait pas à se revendiquer homosexuel, à se dire prêt à défiler avec une pancarte « Je suis géorgien » lors de la guerre éclair de 2008 entre la Russie et la Géorgie, à signer des lettres ouvertes pour demander la libération des Pussy Riot, ou à manifester contre le retour au Kremlin de Vladimir Poutine en 2012. « La Russie se comporte comme un gopnik, un loubard pauvre », assénait-il dans la version russe du magazine Esquire, en septembre 2014. « 86 %, c’est le pourcentage de la peur, ajoutait-il, à propos du taux record de popularité de Poutine après l’annexion de la Crimée. Ce n’est même pas du soutien, mais une demande : “Défendez-nous, s’il vous plaît, de la réalité, nous ne voulons rien savoir de terrible ou de mauvais”, car ces gens effrayés devinent que la réalité pourrait entraîner l’effondrement de leur vision du monde. »

    Ces positions n’ont pas empêché le Tout-Moscou, dont le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, de se précipiter à la première du ballet Noureev. Déprogrammé en juillet 2017, le spectacle, consacré à la vie du danseur étoile soviétique, mort du sida en 1993 à Paris, avait finalement eu lieu six mois plus tard au ­Bolchoï, où il avait remporté un triomphe. Kirill Serebrennikov était déjà en résidence surveillée. Absent aussi, en février, lors du cinquième anniversaire du Centre Gogol, il avait fait parvenir un enregistrement audio. « Il présentait chacun, il blaguait et cela a duré deux heures !, rapporte Alla Demidova. Mais beaucoup aussi pleuraient. » L’artiste, dont l’assignation à demeure a été prolongée jusqu’en juillet, encourt toujours jusqu’à dix ans de prison.