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  • Révolutions des sixties (5/5) : Les Provos : le Mai 68 néerlandais ou comment se révolter tranquillement

    1965-1967 : Bien avant que les étudiants de Nanterre ne décident effrontément de la mixité des chambres de la cité universitaire de l’université de Nanterre qui mettra le feu aux poudres en 1968 en France, les jeunes Néerlandais ont décidé de manifester leur refus de vivre la même vie que leurs parents, éteins et repus au sein d’une société de consommation tueuse de désir. Sur le Spui d’Amsterdam tous les samedis soirs, les happenings déjantés vont bon train jusqu’à l’avènement international du mouvement lors des festivités qui accompagnent le mariage de la princesse Beatrix en 1966 avec un ancien membre des jeunesses hitlériennes. Une jeunesse occidentale entre mouvement libertaire et héritage de la Résistance, le premier mai 68 s’est déroulé à Amsterdam !

    "Les Provos, le mai 68 néerlandais ou comment se révolter tranquillement" un documentaire de Anaïs Kien réalisé par Anne Fleury
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/les-provos-le-mai-68-neerlandais-ou-comment-se-revolter-tranquillement


    « En juillet 1965, lors des manifestations contre le mariage controversé de la future reine des Pays-Bas, une poignée d’agitateurs se fait remarquer par son radicalisme et par son imagination. Ce petit groupe devient un vaste mouvement (vite baptisé Provo par ses adversaires) informel, joyeux et non violent. Héritier de la riche tradition anarchiste néerlandaise, il est surtout le foyer d’une réflexion dans des domaines alors encore très négligés, tels l’écologie, l’éducation anti-autoritaire, la critique du consumérisme, la liberté sexuelle, la rénovation urbaine, le féminisme, la démocratie participative, entre autres. Bien que s’étant auto-dissous dès juin 1967, #Provo a profondément marqué la pensée contestataire actuelle, même si beaucoup ignorent ce qu’ils lui doivent. »

    https://librairie-quilombo.org/Provo

  • Repression des Gilets Jaunes : appel à témoignage de Amnesty International

    2/Nous souhaitons rentrer en contact avec des personnes qui ont été interpellées/mises en garde à vue/poursuivies pour groupement et/ou outrage et/ou rébellion à l’encontre des personnes dépositaire de l’autorité publique, ou encore dissimulation du visage
    3/Pourquoi ?
    Nous entamons une enquête ayant pour but d’analyser les conséquences de l’application de certaines dispositions du droit pénal sur le respect du droit à la liberté de manifestation pacifique.
    4/Comment ?
    La première prise de contact se fera par mail. Ensuite votre témoignage individuel pourra être récolté par téléphone, en utilisant une messagerie sécurisée, ou lors d’une entretien face à face.
    5/Votre témoignage servira à apporter des éléments d’analyse aux restrictions de la liberté de manifester. Certains témoignages pourront éventuellement être publié dans un rapport public, avec l’accord des personnes concernées et la possibilité de préserver son anonymat.
    contactez moi ici ou par mail : marco.perolini@amnesty.org

    Source twitter : https://twitter.com/esteban80paris/status/1147146677637308418

    #gilets_jaunes #répression #violences_policieres #violences_judiciaires #maintien_de_l'ordre

  • Proposition de loi contre la haine en ligne, l’avis d’un jeune vieux con des Internets – Pixellibre.net
    https://pixellibre.net/2019/07/proposition-de-loi-contre-la-haine-en-ligne-lavis-dun-jeune-vieux-cons-d

    Le texte prévoit que l’appréciation des « contenus gris » revienne aux opérateurs, afin d’aller plus vite dans le blocage ou la suppression des contenus. Par ailleurs, le texte réduit de façon significative le temps dont disposent les opérateurs pour retirer du contenu. Dès lors, les problèmes de censure ne peuvent que s’accentuer, les blocages à tort aussi, le « zèle » des opérateurs privés également. Les obligations de la future loi sont extrêmement contraignantes pour ces derniers, ils appliqueront le même procédé qu’actuellement : bloquer plus que nécessaire, pour éviter des risques.

    Ironie du sort, la loi prévoit des sanctions en cas de sûr-blocage. Les opérateurs privés vont donc se faire taper dessus s’ils ne bloquent pas les propos mais vont aussi se faire taper dessus s’ils bloquent à tort des propos qui n’auraient pas dû être bloqués. Tout en sachant qu’ils sont incapables de catégoriser correctement du contenu « manifestement » illicite. C’est mal pensé, dangereux pour tout le monde, ça va nécessairement conduire à des situations anormales… et en attendant, la liberté d’expression qu’a chacun va se faire raboter, encore une fois.

    Vous voulez savoir le pire : les députés, la rapporteure du texte et la ministre le savent. Un député, lors des débats à l’assemblée, l’a dit « oui, Madame Dumas (ndlr : une députée), il y aura sans doute du sûr-blocage, mais bon […] c’est un choix politique. »

  • #Violences_policières à #Calais, ce que le gouvernement ne montre pas - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=bEofCXw8iCU

    Depuis de nombreuses années, dans la région de Calais, la #police harcèle voire agresse les personnes migrantes et réfugiées, mais aussi, celles qui leur viennent en aide : les défenseurs des #droits humains.

    Ces défenseurs se sentent de plus en plus sous pression.

    Ils continuent pourtant de se battre pour défendre un principe simple : celui de la #solidarité.

    Pour ce nouvel épisode d’Éclairage, nous sommes partis à leur rencontre.

    #migrants
    #France

  • Humanrights.ch | Les droits humains dans les centres fédéraux d’asile
    https://asile.ch/2019/07/05/humanrights-ch-les-droits-humains-dans-les-centres-federaux-dasile

    En 2017 et 2018, la Commission nationale de prévention de la torture a examiné comment les droits fondamentaux et les droits humains sont garantis dans les diverses structures pour personnes requérantes d’asile gérées par la Confédération et constaté de graves lacunes. Le 1er juillet 2019, la plateforme d’information Humanrights.ch publie un article qui revient sur […]

  • « La drague est anti-féministe » | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1561380437-drague-anti-feministe-Valerie-Rey-Robert

    Depuis MeToo, on entend beaucoup que les hommes ne peuvent plus draguer. Est-ce mal ?

    Non. Je les trouve indécents. Des femmes racontent les souffrances par lesquelles elles sont passées. Et le fait que, en face, des hommes racontent : « Ouais mais moi j’ai envie qu’on me suce la bite » – c’est à ça que ça revient – c’est extrêmement indécent.

    Et, par ailleurs, ils ont raison d’avoir peur. Parce que certains ne vont plus pouvoir se comporter comme ils le faisaient. DSK, par exemple, avait visiblement des comportements de prédateur répétés – il était connu pour ça non ? – et continuait autant qu’il le voulait. C’est une question d’époque. Pour les femmes de l’âge de ma mère, c’était normal. Ma mère me racontait que dans les soirées étudiantes de droit et de médecine, il fallait savoir enlever ses talons hauts très vite, pour courir au bon moment. Et il ne fallait pas trop boire, sinon, comme elle le disait, « on y passait ». C’était totalement intériorisé par les femmes. Et une partie des hommes ne pourra aujourd’hui plus baiser non plus. Certains ont construit leur façon d’avoir des relations sexuelles sur l’acharnement, jusqu’à ce que les femmes cèdent. C’est fini ! Et comme certains sont trop inintéressants, moches, pas séduisants, sans humour, pas intelligents, et qu’ils ne pourront plus forcer, ces mecs-là vont rester sur le carreau. Ils vont devoir être ingénieux et plein d’humour au lieu d’insister comme des porcs.

    #hétérosexualité #harcelement #drague #espace_public #culture_du_viol #galanterie #sexisme

    • Je vous suis complétement dans votre raisonnement, et j’en profite pour partager vos mots autour de moi.
      Cependant, il reste une question qui me trouble un peu et que AOFobb soulève : quelle est la différence entre « rapports de séduction » et « drague » ?
      A part l’aspect linguistique, je ne vois pas bien.

    • Cette histoire d’appropriation du temps évoqué par Valérie Rey-Robert me semble assez pertinente pour faire la distinction. De manière globale, le privilège masculin correspond d’ailleurs à une forme ou une autre d’appropriation du temps et/ou de l’espace des autres, phénomène auquel les femmes sont les premières à devoir se soumettre.

      La drague, c’est du vol de temps : faire perdre son temps à une femme, optimiser indument celui du prédateur.

      La séduction serait alors un rapport humain où l’on envisage justement de « prendre son temps » et de surtout pas s’accaparer celui de l’autre.

    • Le temps est un paramètre intéressant ici, merci. Mais alors.. la drague est la séduction sont de même nature ?!
      Il s’agirait d’un degré différent d’implication dans le temps de l’autre ?

      La séduction c’est du slow-drague ?!

      (Je pense à voix haute, excusez l’apparent jeu de rhétorique..)

    • Non, la séduction n’est pas de la « slow-drague », car un rapport au temps différent définit un rapport social et humain d’une autre nature et non pas d’une autre « intensité »

      C’est la même chose pour le travail dans la société capitaliste qui - en tant que rapport social, et même forme de synthèse sociale - est fondé sur le temps abstrait (et plus précisément sur une dialectique abstrait/concret au sein d’une dimension temporelle sociale spécifique à la dynamique du capital cf. Postone), catégorie qui n’existe tout simplement pas dans les sociétés non-capitalistes.

    • La drague ca viens de la pêche, ca consiste à raclé tout ce qui traine au fond des mers. Dragué une femme c’est la traité de trainée, de moule sur patte, de morue, de thon, limande, balaine, étoile de mer.... Dragué c’est essayé de chopper TOUT CE QUI PASSE, même les espèces non comestibles. Le dragueur attrape tout et fait le tri après, tant pis si les 3/4 des organismes du fond des mers sont morts dans l’opération. Le dragueur n’aime pas vraiment les poissons, il cherche seulement à dominer. Dominer les morues qui passent à sa porté sans leur maquereau - les punir pour cela et essayé d’en bouffé le plus possible au passage, mais surtout le dragueur veux dominer les autres maquereaux à qui il veux montré qu’il à la plus grosse vessie natatoire.

    • Merci pour ces juteux éclaircissements. Ca vous dérange si je publie à un cercle amical cet échange ? Les tournures de Mad Meg, toujours à point me font rougir de vérité ! Et la réponse, merci, cette analogie pêcheresse, située tout à fait comme il faut, indiquant bien que d’un point de vue à l’autre il est question de volonté, finalement. C’est pas du Schopenahaeur. Ou alors si, en mieux, et ça mérite attention. Cimer.

  • stop aux violences familiales, conjugales et sexuelles : 40 ans après la Suède, la France devient le 56ème pays à interdire les châtiments corporels et toute forme de violences éducatives y compris dans la famille.
    http://stopauxviolences.blogspot.com/2019/07/40-ans-apres-la-suede-la-france-devient.html

    C’est une victoire ! Le long combat que nous sommes nombreux.ses à avoir mené menons depuis plusieurs années contre ces violences faites aux enfants sous couvert d’éducation et exercées dans le cadre de l’autorité parentale pour qu’elles soient enfin reconnues et interdites explicitement comme des violations des droits de l’enfants et des atteintes à leur dignité et à leur intégrité physique et mentale a enfin abouti au vote définitif d’une interdiction des violences éducatives ordinaires ce mardi 2 juillet 2019 .

    Cette loi était très attendue après la déception causée par la déclaration d’anticonstitutionnalité à la suite d’une QPC pour une raison de forme en 2017 d’une première loi présentée par Laurence Rossignol alors ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes et votée en 2016.

    Le Sénat a adopté à l’unanimité sans modification, en première lecture le 2 juillet 2019, la proposition de loi relative à l’interdiction des violences éducatives ordinaires, adoptée par l’Assemblée nationale en première lecture le 29 novembre 2018, dont la teneur suit :

  • Délit de solidarité : le guide est là ! ⋅ GISTI
    https://www.gisti.org/spip.php?article6189

    Délit de solidarité : le guide est là !

    Le 6 juillet 2019 marquera le premier anniversaire de la décision du Conseil constitutionnel consacrant la fraternité comme principe à valeur constitutionnelle. Une année où les poursuites et intimidations à l’encontre des solidaires ont gagné en légitimité dans le discours politique, en dépit de la reconnaissance du principe de fraternité.

    Procès des « 7 de Briançon » accusés d’avoir aidé à « l’entrée irrégulière » en prenant part à une manifestation entre l’Italie et la France, intimidations répétées des maraudeurs dans les Alpes, condamnations sur divers motifs tels que la diffamation, dégradation de bien, faux et usage de faux… le délit de solidarité continue d’être d’une brûlante actualité en France. Mais également dans toute l’Europe où les solidarités sont attaquées, que ce soit en Méditerranée pour des actions de sauvetage mises en place par des ONG ou des pêcheurs, dans les aéroports pour des actions d’opposition à des expulsions, dans les maisons où les citoyens et citoyennes s’organisent pour accueillir dignement.

    C’est dans ce contexte que le collectif Délinquants solidaires rend public un nouvel outil intitulé « Délit de solidarité : le guide ». Il s’adresse à tout·es celles et ceux qui se mobilisent en solidarité avec les personnes exilées, migrantes, sans papiers en France. En partant des questions que peuvent se poser les personnes solidaires quand il s’agit d’hébergement, d’opposition à des expulsions, de transport, etc. cet outil propose des éléments pour comprendre le cadre légal et les enjeux soulevés ainsi que des conseils pratiques afin d’agir sans être intimidé·e.

    Bref, un vrai guide pour se mobiliser en solidarité ! A diffuser sans modération.

    https://seenthis.net/messages/558925
    https://lignesdeforce.wordpress.com/2019/07/04/guide-juridique-et-pratique-de-la-solidarite-avec-les-refug
    #immigration #solidarité #Gisti

  • Sahel, les militaires évincent le Quai d’Orsay, par Rémi Carayol (Le Monde diplomatique, juillet 2019)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2019/07/CARAYOL/60053

    Lorsque, en février dernier, l’aviation française bombarde une colonne de chars de l’Union des forces de la résistance (UFR), un mouvement de l’opposition armée tchadienne, les commentateurs ne manquent pas de rappeler la longue histoire des ingérences de l’ancien colonisateur au Tchad (1). Cette opération, au cours de laquelle plusieurs membres de l’UFR auraient été tués, se singularise sur un point : pour la première fois depuis très longtemps, Paris assume pleinement l’utilisation de la force dans une affaire de politique intérieure mettant à mal son allié, le pourtant peu démocrate président Idriss Déby Itno (2).

    La France « ne se contente plus de créer les conditions favorables à une victoire de l’armée tchadienne : elle bombarde elle-même les rebelles », note ainsi la politiste Marielle Debos. Reprenant la propagande du régime autocratique tchadien, pour qui les rebelles ne sont que des « terroristes », le ministre des affaires étrangères, M. Jean-Yves Le Drian, compare même l’intervention de l’aviation française au déclenchement de l’opération « Serval » au Mali. En janvier 2013, celle-ci avait stoppé l’offensive d’une colonne de djihadistes qui menaçaient Bamako.

    Élu en 2011, puis réélu en 2016, le président nigérien Mahamadou Issoufou paraît aussi intouchable que son homologue tchadien, en dépit des nombreuses atteintes à la liberté d’expression dans son pays. M. Issoufou donne carte blanche à l’armée française, laquelle dispose d’une base à Niamey, d’où décollent ses drones pour, officiellement, surveiller les mouvements terroristes dans le Sahel (3). « Parce que c’est ancré dans leur culture, les militaires pensent que, pour faire face à la menace terroriste, il faut un homme fort à la tête du pays, nous explique un diplomate français en poste dans cette zone et ayant requis l’anonymat. Ils ne veulent pas comprendre que le soutien apporté à des autocrates peut aussi pousser des personnes à rejoindre les groupes terroristes, ou du moins à en devenir des sympathisants. »

    Or l’influence politique et diplomatique de l’état-major français ne cesse de grandir avec l’intensification de l’engagement militaire de Paris dans la zone saharo-sahélienne depuis 2013. « Aujourd’hui, au Sahel, l’aspect sécuritaire l’emporte sur tout, constate, amer, le même diplomate. Par conséquent, les militaires sont devenus des interlocuteurs jugés essentiels par les responsables politiques. Leurs analyses priment sur les nôtres. »

    Dans certains pays sahéliens, les officiers français sont les premiers interlocuteurs des chefs d’État, avant même les ambassadeurs. Ambassadrice à N’Djamena de 2013 à 2016 puis à Bamako de 2016 à 2018, Mme Évelyne Decorps ne manquait pas de s’irriter ouvertement de cette « concurrence ».

    Des officiers désinhibés
    Rappelée prématurément à Paris en 2018, elle a été nommée administratrice supérieure des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) — un poste considéré comme un placard. Le Quai d’Orsay bruisse de rumeurs selon lesquelles les militaires auraient obtenu sa tête. Sa mésaventure illustre la dérive d’une diplomatie réduite à accompagner les choix des militaires — et parfois à en assurer le service après-vente : collaboration sur le terrain avec des milices armées, voire des groupes rebelles (au Niger et au Mali notamment), refus catégorique d’entamer des négociations avec l’ennemi, etc.

    Cette évolution est le fruit de deux tendances lourdes et d’un concours de circonstances qui a accéléré le processus à partir de 2013. La première tendance tient à l’affaiblissement du ministère des affaires étrangères. « Les militaires ne font qu’occuper la place laissée vacante par les diplomates », souligne ainsi M. Laurent Bigot, ancien sous-directeur chargé de l’Afrique de l’Ouest au Quai d’Orsay, limogé en 2013 à la suite d’un différend avec le ministre de l’époque, M. Laurent Fabius. En trois décennies, le ministère a perdu 53 % de ses effectifs, dont une grande partie sur le continent africain. En 2017, un avis parlementaire évaluait à 40 % la réduction des effectifs sur la zone Afrique et océan Indien durant les dix dernières années (4). Pour expliquer cette amputation spécifique, les diplomates affirment que l’Afrique n’est pas considérée comme une destination noble au Quai d’Orsay. « Au contraire, soulignent les chercheuses Aline Leboeuf et Hélène Quénot-Suarez, l’Afrique est une marque d’expérience — voire de fierté — dans un parcours militaire », ce qui explique que « les militaires ont sans doute eu moins de difficultés à investir ce champ et à “remplacer” parfois les diplomates » (5).

    Parallèlement à la perte d’influence du Quai d’Orsay, une deuxième tendance peut être observée depuis trente ans : le retour en force des militaires dans la vie publique et même dans les choix politiques et diplomatiques — ce que Grégory Daho nomme la « revanche des généraux (6) ».

    Selon ce maître de conférences à l’université Paris-I, les officiers, longtemps réduits au silence après la guerre d’Algérie, sont de plus en plus désinhibés face aux politiques. Depuis les années 1990, explique-t-il, « la technicisation des opérations extérieures et la bureaucratisation des procédures (...) ont favorisé la réintégration partielle des officiers généraux au cœur des circuits décisionnels relevant de la politique étrangère ». Leur expertise s’impose de plus en plus. Or, poursuit Daho, s’il existe un terrain avec lequel l’armée a gardé le contact, c’est bien l’Afrique, où la France entretient une présence technique et militaire depuis les indépendances. Selon lui, « les professionnels des interventions en Afrique constituent désormais le réservoir de compétences disponibles ». Partisans d’une stratégie offensive et non plus attentiste comme ce fut le cas durant la guerre froide, ils en maîtrisent la tactique et les manœuvres. Ils ont ainsi bénéficié du « rééquilibrage entre dissuasion et projection » observé ces vingt dernières années, notamment au sein de l’Alliance atlantique, et du retour en force des doctrines contre-insurrectionnelles promues par les « glorieux anciens de la pacification coloniale », les maréchaux Joseph Gallieni et Thomas Bugeaud, pour imposer leurs vues.

    La marginalisation des diplomates aboutirait « à une perte de qualité dans les analyses, notamment en raison de l’éloignement avec le terrain, mais aussi d’erreurs en matière de recrutement, s’inquiète encore M. Bigot. Le Quai n’est plus une source de propositions. Les militaires, eux, occupent le terrain. Ils produisent beaucoup plus d’idées que les diplomates. Des idées de militaires... ». Le soutien aveugle de la France au falot président du Mali Ibrahim Boubacar Keïta pourrait ainsi s’expliquer par sa complaisance envers l’armée française, à laquelle il accorde toute latitude sur son territoire (7).

    L’influence des militaires grandit également à l’Élysée. Chef des armées, le président donne l’ordre d’engagement pour les opérations extérieures (OPEX) (8). « L’état-major particulier du président de la République, souligne un rapport parlementaire, occupe aussi un espace sans cesse croissant, et beaucoup de décisions sont prises par des acteurs hors la sphère diplomatique (9). » Chef d’état-major particulier des présidents Nicolas Sarkozy (2007-2012) puis François Hollande (2012-2017), le général Benoît Puga a ainsi joué un rôle majeur dans le déclenchement de l’opération « Serval » en 2013 : il a convaincu M. Hollande d’ordonner dans l’urgence l’engagement des forces spéciales. Parfois surnommé le « M. Afrique » de la France, cet officier est issu des troupes de marine, dont l’histoire est intimement liée à celle de la colonisation. L’implication de M. Le Drian, alors ministre de la défense, a également été décisive. « À l’époque, rappelle un diplomate, Fabius était le ministre des affaires étrangères, mais il ne s’intéressait pas beaucoup à l’Afrique. Et il n’avait pas l’oreille du président. Au contraire de Le Drian, qui était un proche de Hollande, et qui est devenu incontournable après les déclenchements coup sur coup de l’opération “Serval”, puis de l’opération “Sangaris” en Centrafrique en 2013. »

    M. Le Drian, devenu ministre des affaires étrangères de M. Emmanuel Macron en 2017, pose dorénavant en principal interlocuteur des chefs d’État du pré carré africain ; son cabinet a pris le dessus sur la cellule Afrique de l’Élysée ainsi que sur l’administration du Quai d’Orsay. Manifestant peu d’intérêt pour le respect des droits humains, le ministre a tissé des relations personnelles avec M. Déby, mais aussi avec le président du Congo Denis Sassou Nguesso, ou encore avec le chef de l’État égyptien Abdel Fattah Al-Sissi.

    Face à l’essor des mouvements djihadistes, le prisme sécuritaire produit une vision binaire, selon laquelle il s’agirait d’un combat entre le « Bien » et le « Mal ». Or certains groupes armés s’apparentent plus à des mouvements très localisés, guidés par des revendications sociales et économiques, qu’à des terroristes « fous de Dieu ». Une fois cette réalité balayée, il est inenvisageable de négocier avec eux, comme l’avait suggéré la conférence d’entente nationale organisée par les autorités maliennes en avril 2017. « Nous sommes engagés dans un combat sans ambiguïtés contre ceux qui se revendiquent du terrorisme. Et donc il n’y a qu’un moyen, il n’y en a pas deux », avait alors déclaré le ministre des affaires étrangères de l’époque de M. Jean-Marc Ayrault, enterrant l’initiative.

    Depuis quelques années, l’Agence française de développement (AFD) subit elle aussi l’influence de l’armée. Interrogé par les députés le 22 mai dernier, le directeur général de l’AFD Rémy Rioux confirme avoir « souhaité dès [son] arrivée à la tête de l’AFD aller beaucoup plus loin sur le thème sécurité et développement avec l’état-major des armées ». Cette collaboration s’est concrétisée par l’échange d’agents de liaison : un officier est détaché au sein de l’AFD tandis qu’un fonctionnaire de l’AFD est en poste au quartier général de « Barkhane » à N’Djamena. Chaque mois se réunissent diplomates, acteurs du développement et militaires au Quai d’Orsay. Même les instituts de recherche associent les mondes de l’université et de l’armée.

    Du côté des militaires, on se frotte les mains. De leur point de vue, la coopération civilo-militaire (Cimic), qui désigne l’ensemble des activités visant à coordonner les relations entre les organisations militaires et les acteurs civils sur une zone d’intervention, « permet de faciliter l’acceptation de la présence des forces auprès des populations locales », note encore Daho. Pour eux, les intérêts militaires l’emportent sur toute autre considération. Il est ainsi de plus en plus souvent demandé à l’AFD de financer des projets dans les zones où intervient l’armée. En revanche, chez les chercheurs et agents des politiques de développement, cette étroite collaboration fait grincer des dents. « Ce n’est pas simple, note sobrement un cadre de l’AFD. Ces deux milieux n’ont pas la même culture. Les acteurs du développement doivent penser au temps long, quand les militaires pensent au temps court. »

    Creuser un puits, construire un dispensaire ou un marché, distribuer de la nourriture : les militaires veulent des projets visibles dans le but de gagner le plus rapidement possible « les cœurs et les esprits » des habitants des zones dans lesquelles ils opèrent. Mais, pour les « développeurs », cette stratégie menée indépendamment des autorités nationales est à double tranchant : elle risque de délégitimer un État déjà mis à mal dans ces régions isolées et ainsi d’accentuer la méfiance des populations locales envers l’autorité publique.

    Cette conception, dite des « 3 D » (diplomatie, défense, développement), longtemps négligée en France, a été érigée en priorité par M. Macron. Les partisans de cette approche intégrée prennent soin de la différencier de l’approche globale adoptée par les États-Unis en Irak et en Afghanistan, qui fait interagir les stratégies militaires, économiques, sociales et diplomatiques, notamment en mettant en place des équipes civilo-militaires chargées de soutenir les autorités locales reconnues. Selon M. Jean-Marc Châtaigner, envoyé spécial de la France pour le Sahel, qui ne dédaigne pas la langue de bois, la méthode américaine vise en premier lieu à faire accepter la présence militaire, tandis que « l’approche intégrée [à la française] n’induit aucune hiérarchie des objectifs recherchés, mais la recherche de leur combinaison optimale en vue du retour à une paix durable ».

    L’efficacité d’une telle vision reste pourtant à démontrer. Depuis que la France est intervenue au Mali en 2013, l’armée a tué plusieurs centaines de djihadistes présumés, dont certains chefs ; elle a détruit des dizaines de caches dissimulant des véhicules et des armes, et a creusé un grand nombre de puits pour les civils. Pourtant, les violences se sont multipliées dans l’ensemble de la zone saharo-sahélienne, et le nombre de morts parmi les populations n’a cessé d’augmenter, particulièrement ces deux dernières années. Débordant très largement de leurs fiefs situés dans le nord du Mali et dans le Sud libyen, les groupes « terroristes » ont étendu leur mainmise dans le centre du Mali, dans le nord et l’est du Burkina Faso et dans le nord-ouest du Niger. Ils menacent désormais les pays côtiers de l’Afrique occidentale, comme la Côte d’Ivoire ou le Bénin.

    Des groupes d’autodéfense communautaires ont émergé, se livrant à des massacres réciproques de civils. Au Mali, les attaques de village se sont multipliées ces dix-huit derniers mois. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, elles ont fait plus de 600 morts entre mars 2018 et mars 2019 et ont provoqué le déplacement de plus de 66 000 personnes. Le 23 mars 2019, une milice dogon, Dan Na Ambassagou, a ainsi assassiné 157 habitants du village peul d’Ogossagou, situé dans le centre du Mali ; elle a incendié une partie du village. Des tueries ont également été signalées au Burkina Faso et au Tchad. Les armées nationales sont accusées d’avoir elles-mêmes exécuté des civils au cours d’opérations de « pacification ». « Malgré la généralisation de forces locales ou étrangères, le renforcement des contingents, les réponses globales combinant subtilement les impératifs de sécurité et de développement, les engagements financiers colossaux, on s’enfonce », constatait récemment le général Bruno Clément-Bollée, ancien directeur de la coopération de sécurité et de défense au ministère des affaires étrangères (10).

    La « spirale négative » du « tout sécuritaire » a montré ses limites, estime ce dernier. La présence de plus de 13 000 casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (dont 122 militaires ont été tués depuis six ans) et de près de 4 500 soldats français, auxquels s’ajoutent les armées nationales et quelques centaines de militaires américains, italiens et allemands positionnés un peu partout dans la région, principalement au Niger, n’a pas permis d’inverser la tendance. Loin de là.

    Rémi Carayol

    Journaliste.
    (1) Marielle Debos, « Que fait l’armée française au Tchad ? », Libération, Paris, 8 février 2019.

    (2) Lire Delphine Lecoutre, « Le Tchad, un ami indispensable mais encombrant », Manière de voir, n° 165, « France-Afrique, domination et émancipation », juin-juillet 2019.

    (3) Lire « Les migrants dans la nasse d’Agadez », Le Monde diplomatique, juin 2019.

    (4) Ladislas Poniatowski et Bernard Cazeau, « Action extérieure de l’État : action de la France en Europe et dans le monde », avis n° 110, t. 1, commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, Paris, 23 novembre 2017.

    (5) Aline Leboeuf et Hélène Quénot-Suarez, « La politique africaine de la France sous François Hollande », Institut français des relations internationales (IFRI), Paris, 2014.

    (6) Grégory Daho, « L’érosion des tabous algériens, une autre explication de la transformation des organisations militaires en France », Revue française de science politique, Paris, vol. 64, no 1, février 2014.

    (7) Lire « Au Mali, la guerre n’a rien réglé », Le Monde diplomatique, juillet 2018.

    (8) Lire Philippe Leymarie, « De N’Djamena à Kaboul, opérations françaises secrètes », Le Monde diplomatique, mars 2008.

    (9) Jean-Claude Guibal et Philippe Baumel, « La stabilité et le développement de l’Afrique francophone », rapport d’information n° 2746, commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Paris, 6 mai 2015.

    (10) Bruno Clément-Bollée, « Au Sahel, arrêtons le(s) massacre(s) ! », Jeune Afrique, Paris, 6 juin 2019.

    #Afrique #Sahel #Sécurité #Armée_française #Aide_française

  • #Féminicides : un collectif demande à Emmanuel Macron de prendre « cinq mesures immédiates »
    https://www.francetvinfo.fr/societe/violences-faites-aux-femmes/un-collectif-demande-a-emmanuel-macron-de-prendre-cinq-mesures-immediat

    Ce texte appelle notamment à « donner la consigne ferme aux commissariats et gendarmeries qu’aucune femme victime de violence au sein du couple ne reste sans réponse » et à augmenter le nombre d’ordonnances de protection attribuées en France (1 300 par an actuellement, contre 20 000 en Espagne). Sont également demandées la « suspension de l’autorité parentale d’un père meurtrier le temps de l’instruction », l’ouverture de places d’hébergement supplémentaires et la mise en place d’un « plan de détection systématique des violences à l’hôpital ».

    Un lien dans l’article renvoie vers les principaux chiffres sur les violences au sein du couple : https://stop-violences-femmes.gouv.fr/les-chiffres-de-reference-sur-les.html

    De très intéressantes et régulières études sont publiées sur ces violences par la délégation aux victimes du ministère de l’intérieur. On trouvera à la suite les rapports pour les années 2017 (a), 2016 (b) et les plus anciens (c) :
    a. https://www.centre-hubertine-auclert.fr/sites/default/files/fichiers/etude-nationale-sur-les-morts-violentes-au-sein-du-couple-a
    b. https://www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr/wp-content/uploads/2017/09/Etude-nationale-sur-les-morts-violentes-au-sein-du-couple
    c. https://www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr/publications/droits-des-femmes/lutte-contre-les-violences/morts-violente-au-sein-du-couple

  • FNAUT-infos 276 - Pourquoi et comment remailler le #réseau_ferré français - Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports (FNAUT)
    https://www.fnaut.fr/85-publications/757-fnaut-infos-276-pourquoi-et-comment-remailler-le-reseau-ferre-francais

    Un réseau ferré mieux maillé est indispensable si l’on veut fiabiliser les services ferroviaires, éviter aux voyageurs de longs détours, stimuler le trafic de #fret et mettre en œuvre un #aménagement_du_territoire rationnel et équitable.

    Dans une étude réalisée pour #SNCF Réseau, la FNAUT a montré comment renforcer le maillage du réseau ferré classique, celui du réseau à #grande_vitesse et les connexions entre les deux réseaux. Nos propositions visent à redonner de la souplesse et de l’attrait au rail. 

    Elles sont ambitieuses et éloignées des orientations malthusiennes actuelles, mais la fiscalité environnementale permettrait de les financer : c’est d’abord une question de volonté politique.

    https://www.fnaut.fr/images/docs/publications/fi2019/276.pdf

  • Pourquoi la loi Avia sur la haine en ligne fait l’unanimité contre elle
    https://www.latribune.fr/technos-medias/internet/pourquoi-la-loi-avia-sur-la-haine-en-ligne-fait-l-unanimite-contre-elle-82

    Qu’il s’agisse des fédérations professionnelles du numérique, des observateurs de la société numérique, ou des défenseurs des libertés, les acteurs du numérique français sont vent debout contre la loi Avia sur la haine en ligne, actuellement débattue à l’Assemblée nationale. Explications.

    Tout le monde s’accorde sur la nécessité de la loi Avia : il faut agir contre la haine en ligne et le cyberharcèlement. Oui, mais comment ? C’est là que le bât blesse, car plus les contours du futur texte se dévoilent, plus les acteurs du numérique français, de tous bords politiques et représentant des intérêts différents, se braquent contre le projet du gouvernement.
    Ce que prévoit la loi Avia

    La mesure phare de la proposition de loi de la députée LREM Laetitia Avia prévoyait à l’origine d’obliger les plateformes Internet à retirer en moins de 24 heures les contenus haineux signalés par les autorités ou par le public. Par contenus haineux, le texte entendait au départ les contenus comportant manifestement une incitation à la haine à raison de la race, de la religion, du sexe, de l’orientation sexuelle ou du handicap.

    Mais après son passage au Conseil d’Etat et en commission des lois, des députés ont élargi sa protée en proposant une série d’amendements. Les députés proposent ainsi d’étendre l’obligation de retrait en moins de 24 heures pour des infractions comme le harcèlement sexuel, la traite des êtres humains, le proxénétisme, la mise à disposition de mineurs à contenus pornographiques ou encore l’apologie du terrorisme. Les réseaux sociaux ne sont également plus les seules plateformes concernées : un amendement veut aussi soumettre à la loi les moteurs de recherche, pour déréférencer le contenu problématique.
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    Un texte « fourre-tout », trop de « contenus gris » à gérer

    D’une manière générale, les grandes entreprises du numérique et de l’internet affichent leur soutien au renforcement de la lutte contre la haine en ligne, et au principe d’un renforcement de la réglementation en la matière. Mais l’obligation de retrait de contenu en moins de 24 heures inquiète bon nombre de professionnels, dans la mesure où elle obligera les plateformes à décider très rapidement par elles-mêmes si tel ou tel contenu contrevient à la loi, au risque de générer une cascade de polémiques et de conflits juridiques.

    « Le texte s’est trop élargi, il devient fourre-tout. On se retrouve aujourd’hui avec des choses qui relèvent de la haine en ligne et des choses qui relèvent de la morale publique, comme le proxénétisme et la pornographie. Est-ce le rôle des plateformes de définir la morale publique et de pratiquer une forme de censure ? » s’interroge Loïc Rivière, le directeur général de Tech in France, qui représente les intérêts des plateformes.

    Ainsi, les trois organisations professionnelles du secteur -Syntec Numérique qui revendique 2.000 adhérents parmi les entreprises de l’informatique et du conseil en technologies, Tech in France qui groupe les intérêts de 400 entreprises du numérique, et l’Asic qui réunit des grands acteurs de l’Internet- ont publié une mise en garde commune contre « l’inefficacité » de la future loi si son périmètre reste aussi large.

    Selon eux, le texte « risque paradoxalement d’offrir moins de protection aux citoyens qui en ont pourtant le plus besoin » :

    "Le volume de contenus « gris » à traiter" en 24 heures, c’est-à-dire du contenu à la frontière, qui nécessite un examen approfondi pour savoir s’il doit être retiré ou pas, serait tellement important que les plateformes n’auraient pas les moyens de les traiter, devenant ainsi inefficaces", déplore Loïc Rivière.

    Le texte commun aux trois organisations professionnelles demande davantage de « proportionnalité », avec une « gradation » en fonction de la gravité des messages concernés.

    "On attribue aux réseaux sociaux et aux moteurs de recherche un rôle de régulation des contenus et de référencement des contenus « acceptables » qui sort de leurs obligations sociétales peuvent s’apparenter à de la censure, et pose des problèmes de légitimité", ajoute le dirigeant.

    Flou juridique et atteintes aux libertés pour les défenseurs des droits de l’internaute

    Pour Salwa Toko, la présidente du Conseil national du numérique (instance consultative qui rassemble à la fois acteurs associatifs et professionnels de l’internet), le texte ne parvient pas à bien clarifier quels contenus les plateformes doivent accepter, et quels contenus elles doivent refuser.

    La proposition de loi « ne donne pas une définition juridique et bien précise », souligne-t-elle. Elle rejoint les acteurs professionnels sur l’avis que ce n’est pas à Facebook, Twitter, YouTube ou Google de déterminer ce qui censurable et ce qui ne l’est pas.

    « Nous regrettons que le pouvoir judiciaire ne soit pas plus mis en avant et ne soit pas plus renforcé. On se demande s’il n’y a pas là un glissement de responsabilité étatique qui est en train de se mettre en place, au profit des acteurs économiques » que sont les grandes plateformes internet, a-t-elle ajouté.

    Ne pas supprimer un contenu haineux pourra leur valoir une amende (jusqu’à 1,25 million d’euros, en l’état actuel du texte), mais censurer à tort tel ou tel militant, acteur public ou simple internaute provoquera de rudes polémiques, voire même des poursuites.

    Pour les défenseurs des libertés, notamment La Quadrature du Net, les plateformes seront en fait poussées à « sur-modérer », c’est-à-dire à censurer des contenus contestables « par précaution », simplement pour ne pas prendre le risque de se voir infliger l’amende. Avec un risque d’instrumentalisation par le pouvoir politique. Occupés à trier les contenus de la zone grise, c’est-à-dire les contenus choquants, contestables mais pas forcément illégaux, les plateformes pourraient censurer d’office tout contenu signalé par une autorité officielle, comme la police, craint l’association.

    Les plateformes « n’auront d’autres choix que de réaliser un examen sommaire, ou un retrait quasi-automatique, des contenus signalés par leurs partenaires jugés les plus fiables » dont l’OCLCTIC, le service de la police spécialisé contre les infractions en ligne, estime la Quadrature du Net."En pratique, cela permettra au gouvernement d’usurper l’autorité judiciaire, qualifiant lui-même les infractions contre lesquelles il prétend lutter et imposant cette qualification aux plateformes", avertit-elle.

    #Loi_Avia #Médias_sociaux #Régulation

  • Emploi et chômage : les écarts de mesure s’amplifient
    https://www.latribune.fr/economie/france/emploi-et-chomage-les-ecarts-de-mesure-s-amplifient-822437.html

    L’écart entre les deux mesures de référence du chômage, les demandeurs d’emploi catégorie A de Pôle emploi d’un côté, et les chômeurs au sens du BIT de l’autre, s’est accentué de 0,3 à 0,8 million entre 2013 et 2017, selon une récente étude de l’Insee.

    Les chiffres du chômage font régulièrement l’objet de polémiques. Pour tenter d’apaiser les débats, le service de statistiques du ministère du Travail et Pôle Emploi avaient annoncé en 2017 qu’ils allaient désormais communiquer officiellement les chiffres sur le nombre de chômeurs inscrits à un rythme trimestriel et non plus mensuel. La volatilité des chiffres mensuels et la multiplication des "bugs" ont amené les autorités à revoir le rythme de publication, préférant mettre en avant des tendances.

    En dépit de ce changement, les divergences dans les mesures du chômage persistent, comme l’illustre une étude de l’Insee publiée mardi 2 juillet. Rien qu’en 2017, la France comptait 2,6 millions de personnes de 15 à 64 ans au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) contre 3,4 millions inscrites à Pôle emploi en catégorie A. L’écart entre ces deux mesures, de 0,8 million en 2017, n’était que de 0,3 million en 2013 explique une récente étude de l’Insee.

    "En France, on a deux mesures phares du chômage dans le débat public. Le nombre de chômeurs, au sens du bureau international du travail (BIT) produit par l’Insee, et le nombre d’inscrits à Pôle emploi en catégorie A à Pôle emploi. L’écart entre ces deux mesures s’est fortement accru ces deux dernières années. Entre 2013 et 2017, le nombre d’inscrits à Pôle emploi a augmenté de 200.000 personnes tandis que le nombre de chômeurs au sens du BIT a baissé de 200.000 personnes. Les organismes producteurs ont décidé d’apparier les sources de données individuelles pour comprendre ces différences", a expliqué le statisticien Alexis Montaut, lors d’une présentation à la presse dans les locaux de l’Insee.

    La méthode de l’appariement a permis aux statisticiens de l’organisme public de mieux comprendre de telles disparités. Ainsi, en 2017, 44% des inscrits en catégorie A à Pôle emploi n’étaient pas au chômage au sens du BIT. Sur ce pourcentage, trois types de profils ressortent. 20% étaient dans le halo du chômage, 16% sont inactifs hors halo, et 9% sont en emploi.

    Les inscrits à Pôle emploi dans la catégorie A et dans le halo "sont des personnes qui souhaitent travailler mais ne remplissent pas les critères pour être au chômage au sens du BIT. Elles n’ont pas recherché d’emploi et/ou ne sont pas disponibles, le plus souvent pour des raisons temporaires", explique l’Insee.

    La seconde catégorie correspond aux personnes qui sont inscrites mais qui n’expriment pas le souhait de travailler par découragement ou difficultés à retrouver un emploi. Il s’agit par exemple des seniors, "dont la motivation et les chances de trouver un emploi déclinent à l’approche de la retraite".

    La dernière catégorie correspond à des situations spécifiques et transitoires comme "les conjoints collaborateurs, certaines professions artistiques ou les personnes au chômage partiel par exemple", indique Alexis Montaut.

    À l’opposé, un tiers des chômeurs au sens du Bureau international ne sont pas recensés dans la catégorie A de Pôle emploi. Dans le détail, "22% ne sont pas inscrits à Pôle emploi au moment de l’enquête, beaucoup de jeunes, par exemple. Un chômeur n’a aucune obligation de s’inscrire à Pôle emploi et 11% sont inscrits dans des catégories autres que la A", précise le statisticien. Outre ces disparités dans les chiffres, il y a également des différences méthodologiques à prendre en compte dans le recensement des chômeurs. Si l’inscription à Pôle emploi reste une démarche administrative, l’enquête Emploi de l’Insee est menée à partir d’un échantillon de 92.000 personnes interrogées par téléphone. Cette démarche est effectuée tout au long de l’année.

    Les deux principaux facteurs mis en exergue par les économistes de l’Insee sont le recul de l’âge de départ à la retraite, passant de 60 à 62 ans, et la suppression de la dispense de recherche d’emploi (DRE). Depuis le premier janvier 2012, les demandeurs d’emploi âgés de 57 ans et plus ont l’obligation d ’actualiser leur situation à Pôle emploi. Cette réforme a eu pour conséquence de faire bondir le nombre d’inscrits à Pôle emploi, comme le rappelait une note de l’OFCE publiée en 2016.

    "Le nombre de demandeurs d’emplois de 55 ans et plus enregistré par Pôle emploi en catégorie A (celle qui se rapproche le plus de la définition du chômage par le BIT) a, quant à lui, augmenté de 372.000 entre les fins décembre 2008 et 2014, ce qui correspond à un quadruplement des seniors demandeurs d’emploi. Dans le même temps, le total des demandeurs d’emploi de catégorie A passait de 2,25 millions à 3,25 soit une hausse de l’ordre de 53 %. [...] L’impact de la suppression de la DRE sur la statistique du nombre de demandeurs d’emploi explique probablement une part de la hausse du chômage des seniors âgés de 55 ans et plus. Autrement dit, le changement de « thermomètre » lié à la disparition des DRE aura biaisé à la hausse l’évolution du chômage depuis 2008. Contrairement à l’habitude, le traitement statistique aura ainsi été à rebours de l’objectif habituel de minoration du chômage."

    Les différentes réformes et la multiplication des concepts ont pu ajouter de la confusion aux débats. L’outil régulièrement plébiscité pour faire des comparaisons du chômage dans le temps et l’espace reste le taux de chômage au sens du BIT mesuré par l’Insee dans ses enquêtes. Cet outil permet notamment de prendre en compte l’évolution de la population active, et décrit avec plus de précisions des tendances contrairement à des chiffres bruts mensuels. Un récent rapport du Sénat expliquait en détail la pertinence de cet indicateur :

    "Les statistiques trimestrielles et annuelles d’emploi et chômage produites par l’Insee sur la base de l’enquête sur les forces de travail sont en parfaite conformité avec les règlements européens. Par ailleurs, Yves Perardel, économétricien à l’OIT, a rappelé « la qualité exceptionnelle du travail de l’Insee, notamment dans la précision des données qu’il fournit à un rythme trimestriel ». C’est pourquoi la mesure du chômage au sens du BIT, telle que réalisée par l’Insee dans le cadre de l’enquête Emploi, constitue l’indicateur de référence retenu par l’ensemble des économistes, ainsi que l’a rappelé Christine Erhel lors de son audition : « S’il fallait n’en choisir qu’un, le meilleur indicateur serait celui du BIT. »"

  • Notre-Dame de Paris : après l’incendie, un scandale sanitaire
    https://www.mediapart.fr/journal/france/040719/notre-dame-de-paris-apres-l-incendie-un-scandale-sanitaire

    Des taux de concentration au plomb 400 à 700 fois supérieurs au seuil autorisé ont été relevés sur les sols à l’intérieur et aux alentours de la cathédrale Notre-Dame, selon des documents confidentiels consultés par Mediapart. Ni l’agence régionale de santé ni la préfecture de police de Paris n’ont communiqué ces résultats aux riverains, minimisant les dangers encourus.

    #France #Notre-Dame_de_Paris,_plomb

    • Des taux de #plomb 400 à 700 fois supérieurs au seuil autorisé ont été relevés à l’intérieur et aux alentours de Notre-Dame, par plusieurs laboratoires dont celui de la préfecture de police de Paris, après l’incendie qui a ravagé la cathédrale.

      « Ce sont des taux qu’on ne voit jamais, précise Annie Thébaud-Mony, chercheuse à l’Inserm et spécialiste de la santé publique. Sur des chantiers pollués comme une usine de recyclage de batteries, par exemple, les taux sont douze fois supérieurs. Là, avec des taux 400 fois supérieurs, les conséquences pour la santé peuvent être dramatiques. Il faut absolument qu’il y ait un suivi médical, y compris pour les pompiers qui sont intervenus. Ce suivi est d’autant plus important que les effets sur la santé peuvent être différés dans le temps. »

      Les autorités concernées, le ministère de la culture, l’agence régionale de santé (ARS), la préfecture de police, passent cette pollution sous silence et, ce faisant, n’appliquent pas les mesures prévues par la loi pour protéger les salariés et les riverains.

      L’incendie de Notre-Dame de Paris, le 15 avril 2019, qualifié de « terrible drame » par le président Emmanuel Macron, avait provoqué un immense élan de générosité, avec plus de 400 millions d’euros récoltés en quelques jours pour la reconstruction de l’édifice.

      L’Élysée désigne alors son « représentant spécial », le général Jean-Louis Georgelin, pour veiller à l’avancement des travaux. Ils iront vite, assure le président de la République, « sans jamais transiger sur la qualité des matériaux et la qualité des procédés ». En revanche, ils se font au détriment de la santé des intervenants et des populations alentour.

      En effet, avec l’incendie, près de 400 tonnes de plomb, substance classée cancérigène, mutagène et reprotoxique (CMR), contenues dans la toiture et la flèche de la cathédrale, sont parties en fumée, polluant l’édifice et ses environs. Comme le signale l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), « une exposition régulière au plomb peut entraîner des conséquences graves pour la santé ». Le saturnisme, l’intoxication au plomb par inhalation ou ingestion, peut, selon la gravité, entraîner des troubles digestifs, des lésions du système nerveux ou encore des problèmes de stérilité.

      Les autorités connaissent très bien ces risques. Mais il faudra attendre deux semaines après l’incendie, soit le 27 avril, pour que la préfecture de police de Paris et l’ARS diffusent, en toute discrétion, un communiqué invitant les riverains à nettoyer leurs locaux à l’« aide de lingettes humides » et à consulter leur médecin si nécessaire.

      À l’intérieur de la cathédrale, selon des documents datés du 3 mai que Mediapart a pu consulter, les prélèvements sont de 10 à 740 fois supérieurs aux seuils autorisés. À l’extérieur, la situation n’est guère plus brillante. Sur le parvis, les taux de concentration en plomb prélevés sur le sol sont 500 fois au-dessus du seuil réglementaire. À l’extérieur de la zone du chantier, sur certains ponts, dans des squares ou certaines rues, ces taux sont de 2 à 800 fois supérieurs au seuil.

      Selon des inspecteurs contactés par Mediapart, « ce sont des taux tout à fait exceptionnels. Généralement, sur des chantiers dits pollués, les taux peuvent être de 20 à 100 fois supérieurs au seuil. Mais rarement au-delà. Et déjà, à ce stade, des protections très strictes doivent être prises pour protéger les ouvriers. Un suivi médical peut également être exigé ».

      Le secret est bien gardé, comme le montre une réunion du 6 mai dont le contenu a été rapporté par plusieurs sources à Mediapart.

      Ce jour-là, dans les bureaux de l’agence régionale de santé, se retrouvent autour de la table des responsables du laboratoire central de la préfecture de police, de la mairie de Paris, du centre antipoison, de la caisse régionale d’assurance maladie et de la direction du travail. La question rapidement débattue est : faut-il ou pas communiquer les résultats des prélèvements ?


      Carte des pollutions au plomb autour de Notre-Dame, résultats des prélèvements du laboratoire central de la préfecture de police de Paris, 6 mai 2019.

      La préfecture fait part de son embarras, certains de ses locaux étant touchés par cette pollution au plomb. Avec des taux deux fois supérieurs au seuil de vigilance, la biberonnerie et la salle « mille-pattes » de la crèche de la préfecture doivent être fermées pour une décontamination en urgence. Ce qui sera fait dans les jours qui suivent.

      Mais dans certains appartements de fonction, les taux peuvent aussi être jusqu’à cinq fois supérieurs au seuil de vigilance. Mediapart ne sait pas si des travaux y ont été depuis lors réalisés. De nouveaux prélèvements ont été faits par la préfecture pour vérifier l’état de ses locaux après décontamination. Ils n’ont pas, à ce jour, été communiqués aux agents.

      Toujours est-il qu’afin de ne pas alarmer ses propres agents, la préfecture explique lors de la réunion qu’elle ne souhaite pas publier les résultats de ces prélèvements. Réserve partagée par l’ARS qui affirme, quant à elle, ne pas vouloir répondre aux sollicitations des associations de riverains ou de défense de l’environnement. Elles n’auront qu’à se tourner vers la commission d’accès aux documents administratifs (Cada), expliquent posément les représentants de l’ARS, qui semblent avoir oublié leur mission première, celle de prévenir les risques sanitaires.

      Selon une personne présente à cette réunion, « l’ARS joue la montre. En ne communiquant pas sur les résultats, elle oblige les associations à s’adresser à la Cada et donc à s’engager dans un long parcours. Mais une fois qu’elles auront obtenu ces prélèvements, l’ARS pourra dire que ces résultats sont anciens et qu’ils ont depuis baissé. C’est d’un cynisme à toute épreuve ».

      Conclusion de cette réunion : le 9 mai, la préfecture et l’ARS signent un communiqué très laconique, qui minimise les risques, alors même que certains prélèvements sur les sols sont de 20 à 400 fois supérieurs au seuil réglementaire sur des sites très fréquentés, comme le pont et la fontaine Saint-Michel, lieux non fermés au public, ou certains squares, temporairement interdits mais rouverts depuis.

      En taisant les dangers de la sorte, les autorités veulent éviter un effet de panique et s’épargner une polémique.

      Contactée par Mediapart, la préfecture de police déclare « que le laboratoire central a fait des prélèvements en urgence qui ont été transmis en toute transparence à l’ARS, afin qu’elle prenne les dispositions nécessaires ».

      De son côté, jointe par Mediapart, l’ARS n’a pas contesté, dans un premier temps, les propos tenus lors de la réunion du 3 mai. Elle a expliqué « ne pas percevoir le problème qu’ils soulèvent ». Mais avant la publication de cet article, l’ARS nous a rappelés et expliqué qu’en fait, elle ne souhaitait ni infirmer ni confirmer les propos tenus lors de la réunion.

      L’agence explique avoir pris les précautions d’usage et avoir fait, à la demande de particuliers, des prélèvements qui ont, à ce jour, permis de découvrir un cas de saturnisme, sans que cela ne soit alarmant, selon l’agence.

      Selon nos informations, les derniers prélèvements effectués le 13 juin sur le chantier ont cependant donné des résultats d’un même ordre de grandeur que les précédents tests.

      Mais les associations, dont celle des familles victimes de saturnisme, ignorent tout de ces résultats. Leur demande auprès de l’ARS étant restée lettre morte, elles s’apprêtent, comme l’avaient imaginé les autorités, à saisir la Cada…

      L’une des riveraines, mobilisée sur cette question, explique « avoir plusieurs fois demandé des précisions. Mais l’ARS ou la préfecture entretiennent un flou qui n’est pas rassurant pour les familles. S’il n’y a pas de danger, comme ils l’affirment, il suffit de transmettre l’ensemble des prélèvements. Or, nous les attendons encore ».

      Sur le chantier, la direction régionale des affaires culturelles (Drac), maître d’ouvrage, opte elle aussi pour la politique de l’autruche. Et surtout, ne décrète aucune mesure pérenne pour protéger les salariés.

      Les contrôles de sécurité effectués sur le chantier ont révélé que des ouvriers sur place n’avaient reçu aucune formation à cet effet. Alors qu’ils manipulent des gravats contaminés, certains agissent sans masque ni gants.

      Les constats de l’inspection du travail ne s’arrêtent pas là. À plusieurs reprises, elle a relevé le non-respect des procédures réglementaires mais aussi de graves dysfonctionnements des sas de décontamination, dispositifs indispensables pour protéger les salariés du risque d’intoxication et éviter toute propagation de poussières à l’extérieur. Certaines douches de décontamination ne fonctionnent pas. Pire : certains sas de décontamination ont été installés au milieu d’une zone contaminée.

      Au bout du compte, les salariés peuvent aller et venir dans la cathédrale sans passer par ces sas. À l’extérieur, sur le parvis pollué, où les taux de plomb peuvent être 500 fois supérieurs au seuil autorisé, certains ouvriers travaillent sans aucune protection.

      Contacté par Mediapart, Bruno Courtois, expert en prévention du risque chimique et chargé du dossier « plomb » à l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), explique que « ces taux sont particulièrement élevés et s’agissant de poussières de plomb consécutives à un incendie, on peut supposer qu’il s’agit de particules très fines qui passent donc facilement dans le sang. Les mesures de prévention et de protection doivent donc être renforcées pour confiner le plomb. Les sas de décontamination permettent dans ces cas primordiaux d’éviter que les ouvriers ne rentrent chez eux avec les poussières de plomb ». Pourtant, rien de tel n’a été mis en œuvre sur le site de la cathédrale.

      Selon des sources proches du chantier, le ministère de la culture n’est pas mécontent que des ouvriers se promènent sans protection à l’extérieur de la cathédrale, n’éveillant ainsi aucune crainte parmi « les touristes ou les riverains ».

      En fait, la mairie de Paris avait proposé de décontaminer le parvis de la cathédrale – un chantier de deux semaines estimé à 450 000 euros. Pour cette phase spécifique de décontamination, les ouvriers devaient porter des scaphandres. Sous le couvert de l’anonymat, un proche du dossier confirme : « Des hommes en scaphandre sur le parvis de la cathédrale auraient effrayé les passants. L’existence d’un danger aurait été évidente. »

      Le ministère de la culture a donc préféré reprendre la main et a choisi de faire décontaminer la zone en quelques jours seulement, par des salariés peu protégés, et n’ayant pas revêtu les tenues d’usage. Cette précipitation a pour résultat que le parvis est aujourd’hui encore contaminé.

      Sourd aux différentes relances des contrôleurs, le ministère de la culture s’affranchit allègrement des règles du code du travail.

      Dès le 9 mai, l’inspection du travail a pourtant alerté la Drac, chargée des travaux sur le chantier, sur la nécessité de prévoir des mesures de protection contre les risques d’intoxication au plomb pour les salariés. Plus d’un mois plus tard, le 19 juin, le constat des ingénieurs de sécurité de la caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France (la Cramif), également chargée de contrôler le chantier, demeure accablant : « Les taux de concentration en plomb dans les poussières sont élevés et largement au-dessus du seuil réglementaire. Les salariés sont donc toujours exposés à des risques d’intoxication par le plomb […], les installations dédiées à la décontamination des salariés ne répondent pas aux dispositions du code du travail. »

      Le cabinet du ministre de la culture Franck Riester assure auprès de Mediapart que « des mesures ont été prises », sans pouvoir préciser lesquelles et explique qu’une réunion avec la direction du travail s’est tenue le 27 juin pour que « tout se passe au mieux ». Mais cela n’a rien arrangé. Les procédures de décontamination demeurent très en deçà des exigences réglementaires.

      Le ministère de la culture profite d’une situation qui lui est favorable. Le maître d’ouvrage relevant du droit public, l’inspection du travail ne peut ni le verbaliser ni le mettre en demeure.

      Contactées par Mediapart, ni la Cramif ni la direction de l’inspection du travail n’ont accepté de répondre à nos questions.

      La mairie de Paris affirme avoir fait une série de prélèvements dans les établissements scolaires situés dans les alentours de la cathédrale, dont les résultats, rendus publics, sont conformes aux seuils autorisés. Quant aux mesures de l’espace public, « elles relèvent de la préfecture et de l’ARS. La mairie de Paris plaide pour une transparence mais, précise-t-elle, nous ne pouvons nous substituer à l’État ».

      Les pressions exercées sur le chantier sont fortes. Comme nous l’explique l’un des intervenants, « à chaque fois que les risques d’intoxication au plomb sont abordés, on nous rappelle “l’urgence impérieuse de consolider l’édifice”. C’est comme cela qu’on écarte le danger du plomb ».

      Une des personnes chargées du suivi des prélèvements déplore que « les instances de l’État se comportent comme lors de la catastrophe de Tchernobyl en 1986. C’est aussi absurde que le nuage qui n’a pas traversé les frontières. Le plomb est resté au-dessus de la cathédrale ».

      Un salarié du ministère de la culture regrette que « toute communication sur le chantier [soit] contrôlée. On n’a pas accès à beaucoup d’information et ceux qui s’en occupent, le service des monuments historiques, sont connus pour être des taiseux contrairement aux archéologues qui se font entendre s’il y a un problème. Donc c’est la loi du silence ».

      Une « loi du silence » qui convient parfaitement au gouvernement et aux autorités sanitaires. Pourtant, les langues se délient et certaines entreprises contactées par Mediapart font part de leurs inquiétudes, ne souhaitant pas devenir des « boucs émissaires » en cas de scandale. « On tente déjà de nous faire porter la responsabilité de l’incendie. Il y a une pression énorme qui est mise sur tous les intervenants et le ministère de la culture n’assume même pas ses responsabilités en tant que maître d’ouvrage. Rien n’est fait pour préserver la sécurité et la santé des ouvriers. On nous demande de faire le travail que doit faire normalement le maître d’ouvrage », déplore l’un des chefs d’entreprise.

      Le projet de loi pour Notre-Dame de Paris, en cours d’adoption, prévoit notamment la création d’un établissement public et des dérogations aux règles d’urbanisme et de protection de l’environnement. Sur le chantier, cette perspective inquiète de nombreux intervenants selon lesquels les dangers pour la santé et l’environnement risquent de s’accroître en toute opacité.

    • Ni l’agence régionale de santé ni la préfecture de police de Paris n’ont communiqué ces résultats aux riverains, minimisant les dangers encourus.

      Et c’est pas n’importe quels riverain·es. Celleux là obtiendrons dédommagements et réparation par millions, c’est pas comme si des pauvres étaient exposé à des logements insalubres.

  • Du multiculturalisme au culte du diable
    https://www.dedefensa.org/article/du-multiculturalisme-au-culte-du-diable

    Du multiculturalisme au culte du diable

    La semaine dernière, un articleque j’ai écrit il y a un an, « Les barbares envahissent le cimetière européen », a connu un regain d’intérêt. J’y décrivais comment la dégradation constante des pays occidentaux est accélérée par l’arrivée de migrants issus de groupes ethniques incompatibles. Ce qui a provoqué ce regain d’intérêt, c’est un articlede Paul Craig Roberts dans lequel il a décrit mon essai comme « la nécrologie de l’Europe et de l’Amérique ». Je maintiens tout ce que j’ai écrit – peu importe le nombre de personnes qui ont du mal à l’avaler – mais au cours de l’année écoulée, j’ai fait des recherches qui m’ont aidé à comprendre pourquoi exactement le projet occidental a déraillé, et il s’avère que j’ai beaucoup plus à dire sur ce sujet.

    Il y a une tendance médiatique à (...)

  • Les #aliments #bio touchés par la #pollution | 60 Millions de #Consommateurs
    https://www.60millions-mag.com/2019/06/05/les-aliments-bio-touches-par-la-pollution-14218

    Si les pommes et les bananes bio analysées n’ont pas révélé de traces de #pesticides, nous avons pu, en revanche, constater des résultats plus problématiques dans les #laits, les #œufs, mais aussi les #huiles_d’olive biologiques.

    Certains laits et œufs bio se sont, en effet, révélés plus chargés en #dioxines et #PCB que des laits ou œufs dits conventionnels. Les dioxines sont des molécules issues de rejets industriels, notamment des incinérateurs.

    Quant aux PCB, leur fabrication est interdite en France depuis 1987, mais ces produits chimiques ont la propriété de s’accumuler dans les #sols et d’y persister pendant des années. Ils sont cancérogènes et perturbateurs endocriniens pour l’homme.

    Les prés contaminés

    Les laits et œufs bio contiennent plus de PCB et de dioxines que les autres, car les animaux sont plus souvent à l’extérieur que dans l’élevage conventionnel. Une bonne chose en termes de bien-être animal, certes. Mais ce constat pointe des #failles dans le #label « #Agriculture biologique ».

    En effet, les sols ne sont pas contrôlés sur ces #polluants avant l’installation d’un #élevage ou d’une #culture biologique. Et l’agriculteur peut convertir son champ en bio, même si ce dernier est situé à proximité d’une installation polluante.

  • Le souffle des communs sur l’école : pour une formation à la participation | AOC media - Analyse Opinion Critique
    https://aoc.media/opinion/2019/07/04/le-souffle-des-communs-sur-lecole-pour-une-formation-a-la-participation

    Dans les faits, nos villes et nos campagnes regorgent d’initiatives citoyennes ou de réseaux coopératifs. Il existe de multiples expressions du désir de participation à des projets collectifs comme les jardins partagés des Incroyables Comestibles ou les fablabs dans lesquels se croisent artistes, bricoleurs et férus de programmation. De leurs côtés, le monde politique et le monde de la culture, à travers les centres scientifiques ou culturels, les musées et les bibliothèques s’emparent aussi de la question de la participation des publics.

    Mais cela reste encore très difficile de prendre en compte la parole des participants ou de proposer des actions qui n’enferment pas le public dans une forme d’entre soi culturel. Il est complexe, en effet, de penser des dispositifs qui autorisent une réelle expression citoyenne. Par ailleurs, certains publics ne se donnent pas toujours le droit à la participation. En tant que professeures documentalistes de collège, nous pensons que l’école a là un rôle de formation essentiel à jouer. Et la pensée des communs qui se diffuse depuis quelques années apporte à notre réflexion des pistes pédagogiques pour concevoir l’appropriation culturelle comme un outil d’émancipation et de justice sociale.

    Nous pensons que ces capacités à participer à la vie d’une communauté peuvent s’apprendre à l’école. Une mission importante de l’école est d’offrir à tous les mêmes ressources et les mêmes opportunités d’apprentissage tout au long de la vie. Cela implique la transmission de savoirs fondamentaux indispensables (lire, écrire, compter), de savoirs culturels (culture générale commune) et de savoirs critiques utiles à la participation démocratique. Cela nécessite aussi le développement de compétences telles que la capacité à vivre avec autrui dans le respect de ses convictions, la capacité à être créatif, l’autonomie, ainsi que la capacité à apprendre tout au long de la vie. Ces apprentissages doivent se penser non séparément mais ensemble, au sein d’activités et de séances complexes qui demandent le développement de l’esprit en même temps que la personnalité des élèves.

    « L’école du partage » que nous proposons est une école qui cherche à combattre l’entre-soi culturel et à garantir à chacun le besoin, l’envie ou la capacité d’une participation et d’un engagement actif dans la société. Elle se réfléchit tout autant dans les savoirs qu’elle doit transmettre, des savoirs adaptés aux évolutions technologiques, que dans les formes de cette transmission. Pour que cette formation à la participation ne reste pas un voeu pieux, nous proposons, portées par la pensée des communs, des pistes pour élargir la réflexion pédagogique.

    Favoriser l’étude de controverses
    Convaincues par l’idée que participer c’est savoir porter une voix, un avis, une opinion sur des sujets complexes, nous proposons aux élèves dans le cadre des cours d’éducation aux médias et à l’information, d’étudier des sujets à controverse.

    Soutenir les relations entre élèves
    Pour autant, nous ne nous contentons pas de travailler les problématiques liées au partage des connaissances dans le cadre de séances consacrées à l’étude des outils numériques tels que Google, Wikipédia ou Youtube. Pour qu’elles prennent véritablement sens à leurs yeux, ces notions et valeurs doivent être familières dès le plus jeunes âge. C’est une des raisons pour lesquelles nous encourageons le développement des relations interpersonelles.

    Assurément rien de neuf ! Dans son ouvrage La métamorphose de l’école : quand les élèves font la classe, Vincent Faillet montre que l’école, au 19ème siècle avec les écoles mutuelles, abandonnées par la suite, avait réussi à concevoir un système d’instruction basé sur les relations entre élèves. L’apprentissage par interactions entre pairs a été exploré ensuite par les pédagogues des pédagogies coopératives, notamment dans le courant de l’Éducation Nouvelle. Son efficacité est aujourd’hui validée par les recherches en science cognitives. Ce sont aussi des méthodes portées par les mouvements d’éducation populaire notamment les réseaux d’échanges réciproques de savoirs initiés par Claire et Marc Heber-Suffrin dans les années 70.

    Accompagner l’émergence d’une culture transformative
    Réfléchir à une formation à la participation c’est comprendre comment les connaissances individuelles s’appuient et s’enrichissent toujours sur les connaissances des générations antérieures. C’est donc réfléchir à la question de l’appropriation des savoirs. Même le plus autodidacte des individus n’apprend jamais seul, mais en consultant les oeuvres d’individus qui l’ont précédé. C’est le cas pour les connaissances scientifiques. C’est aussi le cas pour les pratiques culturelles : elles s’appuient toujours sur des oeuvres héritées qui sont lues, vues ou écoutées, et qui inspirent de nouvelles productions. Avec le numérique, on assiste au déploiement d’une culture transformative qui utilise les oeuvres existantes pour en créer de nouvelles.

    Cette culture transformative s’accompagne souvent de la création de communautés en ligne autour de remix musicaux, d’écriture de fanfictions ou de détournement d’images. Il existe par exemple de très nombreuses versions d’Harry Potter en ligne sur Wattpad écrites et lues par une communauté de fans. Les musées, de plus en plus, incitent les publics à remixer et détourner les oeuvres de leur fonds pour les faire vivre. Mais là encore, qui participe à ces projets en dehors des publics déjà sensibilisés ?

    Développer le pouvoir d’agir
    Ces dispositifs s’inscrivent dans notre volonté de renforcer le pouvoir d’agir des individus (traduction du vocable anglais empowerment). S’il vise à augmenter leur capacité à participer à la vie collective, on imagine aisément les limites d’un pouvoir d’agir uniquement basé sur le développement individuel, les intérêts des uns entrant en conflit avec ceux des autres. Le pouvoir d’agir doit donc considérer aussi la capacité des individus à agir entre eux pour le bien du groupe. Au sein des établissements où nous exerçons, nous travaillons sur trois dimensions de pouvoir d’agir : pouvoir de, pouvoir sur et pouvoir avec.

    Développer le désir d’apprendre tout au long de la vie
    La société actuelle est face à de nouveaux défis, dont les réponses et solutions envisageables sont nécessairement complexes et se trouveront en faisant converger une multiplicité de disciplines. Cela nécessite, peut être plus encore qu’auparavant, d’être en constante autoformation. Pour cette autoformation, en plus d’avoir accès via le web, à des ressources en grand nombre, nous disposons en France d’une offre riche en matière de musées, bibliothèques, centre culturels et scientifiques, centres d’archives etc. Mais la familiarité avec ces lieux, et l’aisance à y participer ne vont pas de soi. Comment développer chez tout le monde la curiosité, le plaisir, le goût du savoir vrai et la persévérance dans l’apprentissage ? N’est-ce pas le rôle de l’école de former des individus concernés et actifs politiquement, capables de débattre avec leurs concitoyens et par là même de s’autoformer tout au long de la vie ? Il y a deux siècles, déjà, le marquis de Condorcet mettait en garde dans un rapport remis en 1792 contre une instruction qui ne s’intéresserait qu’aux enfants et délaisserait les adultes.

    L’école peut prendre en charge cette formation, qui s’appuie sur de nombreuses actions déjà en place qui méritent simplement d’être renforcées et reliées les unes aux autres. Un récent rapport du conseil économique, social et environnemental invite à « mettre en lumière la modernité de l’éducation populaire ». L’école doit pouvoir se rapprocher des associations d’éducation populaire dont les méthodes d’apprentissage horizontales peuvent amplement enrichir les pratiques pédagogiques des enseignants. Il existe des liens entre Éducation nationale et éducation populaire avec des agréments qui mériteraient d’être plus connus sur le terrain. Nous proposons aussi de renforcer le lien avec les institutions culturelles dans le cadre des parcours éducatifs artistiques et culturels : bibliothèques, fablabs, musées, centres d’archive…

    En travaillant à la rédaction de notre ouvrage « À l’école du partage : les communs dans l’enseignement » nous nous sommes aperçues que la pensée des communs, reliante, pouvait s’appuyer sur de nombreux acquis pour développer une formation de tous à participer à la vie de la cité. Mais il est nécessaire d’approfondir les liens entre l’école et les initiatives participatives publiques, privées, associatives, individuelles.

    La volonté d’inclusion et d’émancipation nécessite des acteurs qui réfléchissent ensemble à des postures complémentaires comme le déclare le manifeste de l’association Peuple et Culture fondée par Joffre Dumazedier au lendemain de la seconde guerre mondiale : « La culture populaire ne saurait être qu’une culture commune à tout un peuple. Elle n’est pas à distribuer. Il faut la vivre ensemble pour la créer ».

    #C&F_éditions #Ecole_partage #Marion_Carbillet #Hélène_Mulot

  • Nantes : 85 fêtards portent plainte, les politiques se taisent
    https://www.mediapart.fr/journal/france/030719/nantes-85-fetards-portent-plainte-les-politiques-se-taisent

    Les associations Freeform et Media’Son ont déposé une plainte collective au nom de 85 personnes qui se trouvaient quai Wilson, à Nantes, lors de la charge policière brutale de la Fête de la musique. Depuis, Steve Maia Caniço, un animateur périscolaire, est porté disparu. Les politiques locaux ne prennent pas position.

    #Violences_policières #violences_policières,_Nantes,_noyade

  • Oups ? Soros & Koch vs. interventionnisme US...
    https://www.dedefensa.org/article/oups-soros-koch-vs-interventionnisme-us

    Oups ? Soros & Koch vs. interventionnisme US...

    Difficile à penser, à croire, à commenter, voire à hésiter et à mâchouiller en attendant... Caitline Johnstoneelle-même n’en revient pas et hésite zn toute ingénuité ironique à se prononcer. Il reste qu’il y a bien un article du Boston Globe qui nous informe que Soros (ploutocrate nettement de gauche, pro-guerre) et un des frères Koch (Charles, l’un des deux ploutocrates nettement de droite, pro-guerres) se sont associés ($500 000 de chaque côté) pour fonder le Quincy Institute à Washington, dont la ligne politique est de faire cesser les “guerres sans fin” que mènent les USA partout dans le monde. On s’affiche purement anti-interventionniste, de quoi ravir Tulsi Gabbard.

    Diverses réactions tweetées, dans tous les sens, mais avec une bonne dose (...)

  • L’#Open_science au prisme de la #Commission_européenne

    Appuyée par diverses politiques publiques, la notion de science ouverte mobilise aujourd’hui de nombreuses initiatives visant à promouvoir de nouvelles pratiques, de nouveaux enjeux pour la recherche et la société en ouvrant très rarement le débat public de façon plus contradictoire sur ces conceptions, sur les visions et les représentations qui y sont associées.Un récent numéro de la Revue française des sciences de l’information et de la communication (Chartron & Schöpfel 2017) a rassemblé différentes contributions utiles pour ces débats. L’article d’Anne Clio et Sartita Albagi (2017) a tracé des repères généalogiques sur ce mouvement, relatant les pratiques pionnières de Jean-Claude Bradley, chimiste de l’Université de Drexel, initiant des “carnets de laboratoire publics” dans les années 1990. Bradley peut être considéré comme un initiateur d’une certaine science ouverte, il avait la conviction qu’il fallait, autant que possible, mettre toutes les recherches à la disposition du public,..…

    https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ES_041_0177
    #édition_scientifique #UE #EU #Union_européenne #open_source

    • La notion de Science Ouverte dans l’Espace européen de la recherche

      Cet article analyse les prescriptions européennes en matière d’Open Science et évalue la mesure dans laquelle celles-ci contribuent à résoudre la contradiction qui leur préexiste entre les prescrits qui, au sein de l’Espace européen de la recherche, encouragent les chercheurs à ouvrir la démarche scientifique et les produits de la recherche à des parties prenantes extérieures, et ceux qui incitent à fonder les indicateurs de performance en matière de recherche sur les articles de revue savante internationale. A cet égard, la combinaison de la publication en #OA avec l’archivage d’une diversité de produits de la recherche sur des répertoires OA s’avère préférable au basculement unilatéral dans la voie dorée de l’OA, par le biais de « big deals » avec les #Majors.

      https://journals.openedition.org/rfsic/3241

  • Cause animale, véganisme et antispécisme | Le mensuel de LO
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2019/06/29/cause-animale-veganisme-et-antispecisme_132985.html

    Cet exposé a été présenté à la fête de #Lutte_Ouvrière à Presles (8-10 juin derniers), parmi plusieurs dizaines d’autres conférences-débats.

    Sommaire :
    – Les rapports entre humains et animaux  : toute une histoire
    – Les animaux désormais soumis à la loi du profit
    – La souffrance animale dans l’industrie de la viande
    – Les vrais responsables, les capitalistes
    – Tous coupables selon les antispécistes
    – La mode végane, nouvelle source de profit
    – Les marxistes, soucieux de la protection de la nature
    – Le programme révolutionnaire et la #cause_animale
    – Renverser le système capitaliste, la mère de toutes les batailles

    #capitalisme #alimentation #véganisme #végétariannisme #spécisme #marxisme

  • Un enfant est tué par ses parents tous les cinq jours en France
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/un-enfant-est-tue-par-ses-parents-tous-les-cinq-jours-en-france-20190426

    Près d’un Français sur quatre dit avoir subi des maltraitances dans son enfance

    Qui sont les auteurs de tels actes ? Selon le rapport, les personnes impliquées sont très majoritairement les parents biologiques ». « Ce sont toutefois principalement les pères qui sont responsables de la mort des nourrissons victimes du syndrome du bébé secoué ». Le document souligne également « un lien très fort entre la violence conjugale et les violences commises sur les enfants ».

    #violence #enfance #virilité #assassins #tabou

    • Les statistiques sont en effet très vagues, à l’image du mépris qu’a la société pour les enfants. L’invisibilisation des violences masculines est aussi habituelle. Les pères ne s’occupent que très peu des enfants par rapport aux femmes. Mais le peu de temps ou ils s’en occupent leur permet d’explosé les scors de sévices, tortures, mutilations et assassinats en tout genre.

      J’avais entendu critiqué cette stat de « deux enfants tués par jours » dans je ne sais plus quelle conférence sur le sujet. L’intervenante expliquait que c’etait une erreur reprise par la presse et que c’est plutot 2 enfants tués par semaines mais il y en a peut être plus dissimulés parmi les accidents domestiques et morts subites du nourrisson. Désolé de ne rien avoir de plus précis, mais c’est pareil que pour les violences faites aux femmes, et les violences sexuelles.

      Nous sommes toujours sous la tyrannie du paterfamillias, selon le même mode de fonctionnement que dans la Rome antique. Le père dispose de vie et de morts sur son épouse, ses enfants et esclaves autant que sur son betail et ses chiens. Du coup si on parle de violences faites aux enfants ca sera celle des mères qui est considéré comme une anomalie, mais celle des pères va de soi, elle est normal, admise. La société dénonce le viol et le pédoviol uniquement si il est le fait d’un étranger. Comme dans les 10 commandements de Moïs, le viol n’est pas interdit, ce qui est interdit c’est de violer les femmes, enfants, esclaves et bétail appartenant à un paterfamillias, mais les femmes et enfants sans propriétaire sont parfaitement violables selon le dieu de la bible. C’est pour ca qu’on prépare les filles contre les violeurs de rue, les inconnus de parkings, mais pas contre les « viols par propriétaires » - époux, conjoints, pères, beau-pères, tuteurs masculin quelconque, prètre jusqu’à récement et autres fonctions masculine de pouvoir medecins, profs, patrons.. et aussi les putiers qui deviennent en fait propriétaires des femmes par l’argent puisque leurs viols non plus ne sont pas reconnus comme de « vrai viols ».

      Dans la même idée, le fait de vouloir interdire aux parents et en fait surtout aux pères de maltraité leurs enfants est très mal vue. La presse parle d’une « loi anti-fessée », qui est une punition à caractère sexuel parfaitement intégrée, intégrée au point que cette pratique est utilisé comme euphémisme pour défendre les droits des parents à infligé des sévices à leur gosses.

      Une fessé les a pas tués disent-illes, mais celleux qui en sont mort·es ne sont pas là pour parler.

      #domination_parentale #domination_adulte #domination_masculine #paterfamilias

  • MAR de RABIA est une formation née début 2015 au Vénézuela à Maracaibo, également appelée « La cuisine de Satan ». Ce tsunami mélange furieusement punk, hardcore et thrash.
    En 2016, sort un 1er EP « La Destrucción Inminente ».

    Le groupe a quitté le #Vénézuela pour fuir la dictature militaire, prenant ainsi part à la grande vague de migration qui frappe le continent d’Amérique Latine. Dans un pays détruisant son propre environnement (extractions de minéraux, pétrole, etc…), Mar De Rabia a choisi d’exprimer son mécontentement face à une dictature sourde.

    Cette année, le groupe sort son second EP « La Infección Cultural », décrivant ainsi ce qu’est la vie dans une ère digne de G. Orwell.

    https://www.kalvingrad.com/event/punk-mar-de-rabia-bof

    https://marderabia.bandcamp.com/track/sistema-condena

    https://marderabia.bandcamp.com
    source Aredje : http://aredje.net/agenda/index.php?quoi=ext
    #aredje #trash-metal #punk

    Le 12/7 à la gueule noire