person:laure cailloce

  • Our Twisted DNA | by Tim Flannery | The New York Review of Books
    https://www.nybooks.com/articles/2019/03/07/carl-zimmer-twisted-dna

    As long as chimeras and mosaics were detected on the basis of physical manifestations or blood type, they were considered to be phenomenally rare—indeed freakish. By 1983, only seventy-five cases of human chimeras, as detected from blood type, were known, while mosaicism was mostly known from medical cases. Joseph Merrick, the “Elephant Man,” suffered from a form of mosaicism known as Proteus syndrome, which left parts of his body deformed by monstrous growths, while other parts remained completely normal. For decades, his sad example defined the condition for many.

    Recent advances in genetic analysis have revealed that chimerism is common. In fact, chimeric individuals may be the rule, rather than the exception, among mammals. One Danish study of the blood of 154 girls aged ten to fifteen discovered that around 13 percent of them had blood cells with Y-chromosomes. These cells probably originated from an older brother and had crossed into the mother, where they survived before crossing into, and taking root in, the daughter. A Seattle study of fifty-nine women who died, on average, in their seventies found that 63 percent had cells with Y-chromosomes in their brains.

    As bizarre as chimeras might seem, they represent only the surface waters of Zimmer’s deep dive into the nature of inheritance. Epigenetics, a fast-expanding area of science that explains how things experienced by individuals can influence the traits that are inherited by their offspring, seems to contradict our conventional understanding of genetics. The epigenome, “that collection of molecules that envelops our genes and controls what they do,” as Zimmer puts it, operates through methylation—the process whereby methyl-group molecules are added to the molecular envelope surrounding the DNA, and so inhibit certain genes from operating (and, in some cases, from operating in descendants as well).

    We owe one of the most penetrating insights into epigenetics to a laboratory accident. Michael Skinner of Washington State University was examining the impact of the anti-fungal agent vinclozolin on laboratory rats. He discovered that the offspring of rats exposed to the chemical produced deformed sperm. When a laboratory assistant accidentally used these offspring to breed a new generation of lab rats, researchers discovered that the grandsons of the poisoned rats also produced deformed sperm.

    Skinner’s rats sparked a flurry of new experiments that showed how methylation could lead to the inheritance of acquired traits. As some researchers commented, it was as if the work of Jean-Baptiste Lamarck (who famously posited that the necks of giraffes had lengthened over generations because they were stretched as the animals reached up to feed) had become reestablished. Science is rarely so simple—still, epigenetics has Zimmer wondering whether “poverty, abuse, and other assaults on parents also impress themselves epigenetically on their children.” The study of epigenetics is still in its infancy, so it may be years before we know the answer. With some recent studies showing that epigenetic effects fade over time, many researchers are unsure whether epigenetics is anything but an interesting codicil to the conventional genetic theory of inheritance.

    #adn #génétique #épigénétique

  • Edith Heard ou la révolution épigénétique
    Laure Cailloce, Le Journal du CNRS, le 19 février 2019
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/edith-heard-ou-la-revolution-epigenetique

    L’épigénétique suscite beaucoup de fantasmes. Les notions de réversibilité et d’héritabilité, notamment, donnent lieu à bon nombre d’interprétations. Les marques épigénétiques pourraient être influencées par notre environnement – l’alimentation, l’air que nous respirons, le stress que nous subissons – et être transmissibles à nos enfants et à nos petits-enfants… Quelle est votre position de chercheuse sur cette question ?

    E. H. : J’imagine que vous faites référence à cette étude conduite par des épidémiologistes sur les conséquences de la famine vécue aux Pays-Bas durant la Seconde Guerre mondiale. Les enfants, et peut-être les petits-enfants, des femmes enceintes qui, à l’époque, avaient passé plusieurs semaines à ingérer quelques centaines de calories par jour seulement, auraient aujourd’hui des problèmes de santé liés à un métabolisme dysfonctionnel. La faute, selon cette étude, à des changements intervenus dans les modifications épigénétiques du fait de la malnutrition, qui auraient été transmis aux enfants, puis aux petits-enfants de ces femmes dénutries.

    Autre exemple : certaines personnes vont jusqu’à affirmer que le stress subi par les survivants de la Shoah se serait transmis aux générations suivantes via les marques épigénétiques. Mais il n’y a à ce jour aucune preuve solide de cela au niveau de la biologie moléculaire. Et l’on sait tous que le comportemental, la façon dont on tisse des liens avec nos descendants, est un puissant vecteur de transmission. Tous ces fantasmes autour de l’épigénétique sont à la fois stimulants pour les chercheurs, car ils montrent l’intérêt de la société pour nos travaux, et handicapants, car ils induisent des attentes auxquelles nous ne pouvons pas toujours répondre et qui pourraient créer de la frustration par rapport à notre discipline. Aujourd’hui, la science en est toujours à établir les bases moléculaires de l’épigénétique. C’est du 100 % fondamental.

    Vous êtes mondialement connue pour vos travaux sur l’inactivation du chromosome X. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ?

    E. H. : Comme vous le savez, les mammifères femelles portent deux chromosomes X, hérités de chacun de leurs parents, tandis que les mâles ont un chromosome Y hérité de leur père et un chromosome X hérité de leur mère. Problème : le Y porte très peu de gènes, une centaine à peine qui sont importants pour les caractères sexués masculins, et le X plus d’un millier ! Pour compenser ce déséquilibre entre mâles et femelles, un processus de désactivation de l’un des deux chromosomes X s’est donc mis en place chez les femelles. C’est un programme 100 % épigénétique qui éteint un chromosome entier !

    #CNRS #Science #Recherche #Génétique #Epigénétique #héritabilité #chromosome_X #femelle #mâle #mère #père #féminin #masculin

  • Des abeilles et des hommes
    Laure Cailloce, Le Journal du CNRS, le 21 janvier 2019
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/des-abeilles-et-des-hommes

    Difficile en revanche d’affirmer avec certitude où et quand les hommes ont commencé à pratiquer l’apiculture au moyen de ruches domestiques, en plus de la collecte du miel issu des ruches sauvages… « À l’âge du bronze, soit à partir de 2000 avant notre ère en Europe de l’Ouest, on va fabriquer énormément d’objets en bronze avec la technique dite à la “cire perdue”, qui nécessite une grande quantité de cire. Cette intensification a probablement nécessité l’exploitation de ruches domestiques », avance Martine Regert. C’est en tout cas en Égypte que l’on retrouve, dès 2400 avant notre ère, les premières représentations de ruches domestiques, dans le temple solaire d’Abou Gorab. Les ruches qui y sont figurées sont des cylindres en céramique, une technique très employée en Égypte, puis sur tout le pourtour méditerranéen : en Grèce, dès le Ve siècle avant notre ère, ou encore en Espagne dès le 3e siècle.

    #CNRS #Science #Histoire #Préhistoire #Moyen_Age #abeilles #ruches #apiculture #miel

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