person:laurent fabius

  • Un tribunal saoudien condamne un poète palestinien à mort pour reniement de l’Islam - 21 novembre | David Batty pour The Guardian |Traduction JPP pour l’AURDIP
    http://www.aurdip.fr/un-tribunal-saoudien-condamne-un.html

    Pour les amis du Palestinien, Ashraf Fayadh est puni pour avoir publié une vidéo montrant la police religieuse en train de fouetter un homme en public.

    Un poète palestinien et membre dirigeant de la scène naissante de l’art contemporain d’Arabie saoudite a été condamné à mort pour reniement de l’Islam.

    Un tribunal saoudien a ordonné mardi l’exécution d’Ashraf Fayadh, organisateur d’expositions d’arts à Jeddah et à la Biennale de Venise. Le poète, qui dit ne pas avoir eu de représentation juridique, a trente jours pour faire appel contre la décision.

    Fayadh, 35 ans, membre éminent de l’organisation d’art britannique-saoudienne Edge of Arabia, a été en première instance condamné à quatre années de prison et 800 coups de fouet par le tribunal général d’Abha, une ville du sud-ouest de ce royaume ultra-conservateur, en mai 2014.

    Mais après que son appel eut été rejeté, il a été rejugé le mois dernier, et un nouveau jury a statué que son repentir ne devait pas empêcher son exécution.

    « Je suis vraiment choqué mais il fallait s’y attendre, bien que je n’aie jamais rien fait qui méritât la mort » a déclaré Fayadh au Guardian.

    traduction de l’article cité : http://seenthis.net/messages/430687

    http://seenthis.net/messages/430661
    #Ashraf_Fayadh #désastre_saoudien

  • « Pas de complaisance à l’égard de gouvernements suspectés de financer le terrorisme », assure Fabius
    AFP18/11/2015
    http://www.lorientlejour.com/article/955709/pas-de-complaisance-a-legard-de-gouvernements-suspectes-de-financer-l

    « S’agissant de l’accusation de financement des terroristes portée contre certains pays du Golfe : nos services ont procédé aux vérifications nécessaires et les éléments dont nous disposons (...) ne nous permettent pas de porter des accusations contre les gouvernements de ces pays », a déclaré M. Fabius devant l’Assemblée nationale.

  • Attaques terroristes à Paris – qui en profite ?
    Par Pepe Escobar. Article publié dans AsiaTimesOnline, le 17 novembre 2015 traduit par Par Jean-François Goulon
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/181115/attaques-terroristes-paris-qui-en-profite

    Jusqu’à ce très sinistre jour où les « soldats du Califat » ont frappé « la capitale de l’abomination et des perversions » – formule de l’EIIL/EI/Daech pour ses attaques contre Paris – le Président français François Hollande et son insupportable poseur de ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, étaient catégoriques : Assad doit partir.

    Pour l’Elysée, Assad équivaut Daech.

    Pour prendre la mesure de l’incohérence de l’administration de François Hollande, aucun de ses conseillers formés à l’ENA ne lui a dit qu’il était encore plus à côté de ses pompes que d’habitude.

    La Russie et l’Iran ont prouvé qu’ils avaient raison avec les actions du « 4+1 » (Russie, Syrie, Iran, Irak, plus le Hezbollah) sur le terrain et dans les airs, combattant toutes les déclinaisons du djihadisme salafiste, « modérées » ou autres.

    Et même l’administration Obama – après de multiples réunions entre le Secrétaire John Kerry et le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov – corrige son approche. Cela a culminé avec ces 35 minutes chargées de sens où Obama et Poutine se sont rencontrés, dimanche, en tête-à-tête autour d’une table à l’écart, lors du G20 d’Antalya.

    Devinez qui est resté aligné sur Hollande jusqu’à la dernière minute tragique : la matrice idéologique de toutes les variantes du djihadisme salafiste, l’Arabie Saoudite wahhabite et les laquais du Golfe. La « récompense » de la part du gouvernement français : plein de juteux contrats d’armement. ICI se trouve une liste partielle, en plus de l’armement irréductible par la France des « rebelles modérés ».

    Voici donc comment la France « socialiste » – le pire des gros-mots à Washington – livre sa propre GMCT (Guerre mondiale contre la terreur) : en faisant pleuvoir des Rafales sur Doha [la capitale du Qatar], facilitateur de « rebelle modéré », et avec Riyad [la capitale de l’Arabie Saoudite] qui arme les djihadistes salafistes, ses meilleurs clients. Les affaires, comme on peut s’y attendre, fleurissent.

    Il a fallu un carnage sans précédent à Paris pour que Hollande, Fabius et le Premier ministre Valls sortent de leur torpeur et s’aperçoivent dans quel sens soufflait le vent – mortel. Désormais, c’est la « guerre ». Elle est « sans merci ». Et elle est contre l’EIIL/EI/Daech.

    Déjà à Vienne, samedi, Lavrov et Kerry – secondé par les laquais habituels, dont certains avec réticence – se sont finalement mis d’accord pour désigner Jabhat al-Nosra, alias al-Qaïda en Syrie [le Front al-Nosra], comme terroristes, et non comme « rebelles modérés ».

    Et pourtant, peu se souviendront à l’Ouest du poseur Fabius faisant l’éloge d’al-Nosra, il y a tout juste quelques semaines : « Ils font un bon boulot » en Syrie.

    Hollande, immédiatement après l’inauguration de la version française de la « guerre contre la terre entière » déclarée par Bush en 2001, a bombardé Rakka, la capitale du faux « Califat ». Fabius, à Antalya, a défendu cette décision comme étant « politique » : la France se devait d’être « présente et active » à la suite des massacres de Paris.

    « Active » devrait être interprété, au mieux, comme « auparavant réservée ». Mais, « politique » ? Pas vraiment ; plutôt à la limite illégale. L’EIIL/EI/Daech n’est pas un Etat – autant qu’ils se définissent eux-mêmes comme étant un « Califat ». A supposer que la loi internationale s’applique toujours, le droit de « légitime défense » invoqué par la France est illégal. Sans mentionner le fait que Paris n’a pas été invité par Damas à frapper à l’intérieur du territoire syrien, contrairement à la force arienne russe.

    Finalement tiré de son coma, le gouvernement français devait frapper Rakka, parce que, après tout, le monde entier l’observe. Des assauts coordonnés de la police ont fait irruption dans toute la France, de Toulouse à Grenoble et à Calais. L’unique porte-avions à propulsion nucléaire de la France – et pire catastrophe (navale) de l’Europe – le Charles de Gaulle, quittera Toulon jeudi pour le Golfe Persique. Hollande a fièrement fait l’éloge de cette mission : cela « accroît la puissance de feu de Paris ».

    De la torpeur à la détermination… Mais pourquoi seulement maintenant ? (...)

  • Hollande a conduit une politique aventureuse au Proche-Orient

    Le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle et son groupe aéronaval quitteront leur base de Toulon mercredi 18 novembre pour la Méditerranée orientale où ils arriveront à la mi-décembre pour participer aux opérations contre Daech (acronyme de l’État islamique en Irak et au Levant, autoproclamé) et ses groupes affiliés. Annoncé il y a une quinzaine de jours par un communiqué de l’Élysée, cet appareillage est sans rapport avec les attentats de vendredi dernier à Paris. Il répond en revanche à la volonté de renforcer à la fois le potentiel de frappe français dans la région et la visibilité de l’implication militaire de Paris, au moment où l’engagement russe sur le terrain bouleverse les rapports de force et les données diplomatiques.

    Les 12 Rafale, les 9 Super-Étendard et l’avion de surveillance Hawkeye, embarqués à bord du Charles-de-Gaulle, s’ajouteront aux 6 Rafale basés aux Émirats arabes unis et aux 6 Mirage 2000 déployés en Jordanie, pour porter à 33 le nombre d’appareils de combat à la disposition de l’Élysée aux frontières de l’Irak et de la Syrie. C’est modeste, comparé à l’énorme armada (près de 500 appareils) déployée par les États-Unis dans la région. Suffisant, pour donner à Paris une voix dans le débat diplomatique et stratégique. Insuffisant pour disposer de l’autorité que revendiquent les dirigeants français.

    Engagée depuis septembre 2014 au sein de la coalition d’une soixantaine de pays réunie par les États-Unis, la France participe – modestement – aux opérations destinées à endiguer l’expansion de l’État islamique. Selon les statistiques de la coalition, la part de l’aviation française dans les frappes lancées depuis un an est d’environ 5 % ; l’armée de l’air américaine, forte de ses bases dans la région et de ses porte-avions, assumant la majorité (67 %) des bombardements contre les installations et les troupes de l’État islamique.

    Dans un premier temps, ainsi que l’avait précisé François Hollande en annonçant qu’il avait décidé de répondre à la demande d’appui aérien du gouvernement de Bagdad, les frappes françaises ont été concentrées sur des cibles irakiennes. « Nous ne pouvons pas intervenir [en Syrie], affirmait le chef de l’État en février 2015, car nous ne voulons pas courir le risque que notre intervention puisse aider Assad ou Daech. » Les Rafale et les Mirage limitent alors leur horizon au ciel irakien. Selon l’état-major français, plus de 450 objectifs de l’EI en Irak auraient été atteints et détruits en un an.

    Mais le 8 septembre dernier, changement de stratégie. Deux Rafale, basés aux Émirats arabes unis, entreprennent un premier « vol de reconnaissance » au-dessus de la Syrie pour identifier des cibles éventuelles. « L’Élysée et la Défense, expliquait alors à Mediapart une source informée, ont décidé de constituer et de tenir à jour une liste d’objectifs qui pourraient être frappés en représailles après un attentat de Daech contre la France, ou qui peuvent être frappés préventivement, pour empêcher des attentats en préparation ou pour désorganiser l’infrastructure politico-militaire de Daech, conformément au principe de légitime défense mentionné dans la charte des Nations unies.

    « L’une des difficultés majeures est que les installations de Daech sont dispersées sur un vaste territoire et souvent au sein de la population civile, ce qui implique une préparation et une exécution minutieuse des frappes. En plus d’être moralement difficiles à défendre, des dégâts collatéraux seraient exploités par l’appareil de propagande de l’État islamique et seraient totalement contre-productifs. »

    Moins de trois semaines plus tard, 6 appareils français dont 5 Rafale frappent un camp d’entraînement de Daech près de Deir Ez-Zor, à l’est de la Syrie. Avant les frappes de représailles déclenchées dans la nuit du 15 au 16 novembre sur Raqqa, moins d’une demi-douzaine d’autres raids avaient été lancés, notamment contre des installations pétrolières exploitées par Daech. Comment s’explique cette volte-face de François Hollande ? Officiellement, pour Paris, les enjeux ont changé sur le terrain : Daech est devenu l’ennemi principal, devant Assad. « C’est Daech qui fait fuir, par les massacres qu’il commet, des milliers de familles », avance François Hollande lors de sa conférence de presse du 7 septembre. « Notre ennemi, c’est Daech, Bachar al-Assad, c’est l’ennemi de son peuple », précise même le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian lors d’une interview à France Inter, le 16 septembre.

    Il est clair que l’État islamique, par sa pratique quotidienne de la terreur dans les zones qu’il contrôle, et par la mise en scène constante, sur les réseaux sociaux, de sa propre violence, incite à la fois les Syriens à fuir en masse et propage, à l’extérieur, l’image d’une barbarie de nature à nourrir un exode. De là à négliger la sauvagerie du régime d’Assad, le largage de barils d’explosifs sur les zones civiles, le recours permanent à la terreur et à la torture, il y a un pas. Que François Hollande et Laurent Fabius, pourtant ardents partisans du « dégagement » de Bachar, ont franchi.

    La pression du ministère de la défense

    Pourquoi, avant même le carnage organisé par Daech à Paris, François Hollande et son ministre des affaires étrangères ont-ils tout à coup changé d’avis ? Parce que depuis un an au moins, l’état-major et le ministère de la défense, qui disposaient de renseignements précis, demandaient, parfois contre l’avis du Quai d’Orsay, l’autorisation de mener des frappes sur la Syrie. Là se trouvent, expliquaient-ils, la tête, le gros de l’infrastructure et les camps d’entraînement de l’EI qui nous menace. Mais aussi parce que trois événements, de nature différente, mais tous liés à la perception que le public, en France, peut avoir de la crise du Proche-Orient, se sont succédé en moins de deux semaines. Et ont convaincu le président français – et ses conseillers en communication – de changer de ligne sur la Syrie.

    Le premier a été l’attentat avorté, grâce à l’intervention de passagers courageux, à bord du train Thalys, le 21 août 2015, dans le nord de la France. Le terroriste, Ayoub el-Khazzani, un citoyen marocain, qui était armé d’une kalachnikov, d’un pistolet automatique et de neuf chargeurs, n’était à première vue pas lié au conflit syrien mais membre de la mouvance islamiste radicale et incarnait la menace du djihadisme international sur la vie quotidienne, la liberté de mouvement, la sécurité des Européens et en particulier des Français. Il a ravivé, dans le public, la conviction que le terrorisme était, aussi, à nos portes.

    Le deuxième événement a été la découverte, le 2 septembre, sur une plage de Bodrum en Turquie, du cadavre du petit Aylan, mort noyé, comme son frère et sa mère, après le naufrage de l’embarcation qui devait leur permettre de rejoindre l’île grecque de Kos. Alors que l’Europe entière était confrontée à l’exode des Syriens fuyant la terreur et à un constat cruel sur les limites de sa compassion et de son hospitalité, la photo du petit cadavre, diffusée en quelques heures dans le monde entier par les réseaux sociaux, est aussi apparue comme une interrogation sur la responsabilité et l’indifférence des Européens face à la tragédie qui broie leurs voisins du Sud.

    Le troisième événement a été la destruction, le 31 août 2015, du temple de Bêl à Palmyre, rasé au bulldozer par les combattants de l’État islamique, suivi quelques jours plus tard par le dynamitage des tours funéraires sur le même site. Revendiqué avec une jubilation tapageuse par les djihadistes, ce crime contre l’héritage culturel mondial inestimable que représentait Palmyre illustrait jusqu’à la caricature l’intolérance fanatique des dirigeants de Daech et leur volonté aveugle de détruire tout ce qui a précédé l’islam tel qu’ils le conçoivent et d’interdire toute autre célébration que celle de leur Dieu.

    Aux yeux des communicants de l’Élysée et du Quai d’Orsay, il y avait là une convergence de facteurs qui ne pouvait être négligée et qui incitait à décider un changement d’attitude face à la Syrie. L’émotion, l’inquiétude et l’indignation permettaient de le « vendre » à l’opinion publique française, faute de le rendre lisible à nos alliés et cohérent aux yeux des observateurs avertis. Est-ce ainsi, en faisant converger l’actualité et la communication, qu’on définit et met en œuvre une politique étrangère ? Beaucoup en doutent parmi les diplomates, en fonction ou mués en experts et consultants par la retraite.

    Invité début octobre à tirer les conclusions d’un colloque intitulé « La France a-t-elle encore une politique au Moyen-Orient ? », l’ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine a pris la parole en prévenant : « J’espère ne désespérer personne », avant d’admettre qu’il « y a bien une politique étrangère française de facto », mais qu’elle se résume au Proche-Orient à des « morceaux de politique française juxtaposés ». « La France n’a pas de véritable vision », déplorent des personnalités aussi différentes que Bertrand Badie, professeur de relations internationales à Sciences Po, Yves Aubin de La Messuzière, ancien diplomate, excellent connaisseur du monde arabe, ou Marc Trévidic, ancien juge d’instruction au pôle antiterroriste de Paris.

    Pourquoi ? D’abord, peut-être parce que la définition de la politique française, en particulier dans cette partie du monde est partagée, voire parfois disputée, entre l’Élysée et le Quai d’Orsay, avec dans le dossier syro-irakien, une forte présence de la Défense. Ensuite parce que les équations personnelles des principaux responsables, l’influence de leurs principaux conseillers, le poids et l’héritage des différentes administrations n’aident pas à construire une cohérence. Ensuite parce que, comme le relève un diplomate « notre politique actuelle au Proche-Orient est plutôt de réaction que d’action. Elle manque cruellement de réflexion sur la longue durée ».

    Si au Maghreb, la politique de la France, selon Hubert Védrine, consiste à « s’entendre le moins mal possible simultanément avec l’Algérie et le Maroc », au Machrek, elle est peu cohérente, déséquilibrée, au point de faire redouter à certains diplomates de ne plus correspondre aux intérêts fondamentaux, à long terme, de notre pays.

    L’exemple des relations entre la France et l’Arabie saoudite illustre parfaitement ce travers. Sur quoi sont-elles fondées ? Sur l’examen pragmatique des forces et faiblesses de ce pays ? Sur son respect des valeurs auxquelles la France est, en principe, attachée ? Sur son influence positive et stabilisatrice dans la région ? Sur l’évaluation à long terme de nos intérêts respectifs ? On peut en douter.

    En choisissant de faire de cette monarchie absolue wahhabite, qui a déjà exécuté 146 condamnés depuis le début de l’année, notre partenaire privilégié au Moyen-Orient, François Hollande et Laurent Fabius, efficacement aidés par le précieux Jean-Yves Le Drian, ont donné la priorité à leur chère « diplomatie économique », sacrifié quelques principes et dilapidé quelques cartes diplomatiques de valeur.

    L’alliance privilégiée avec le camp sunnite

    Le régime saoudien nous a acheté des hélicoptères de combat, des navires de patrouille, des systèmes de surveillance. Des centrales nucléaires EPR et une vingtaine d’autres projets sont en discussion. L’Arabie saoudite nous a aussi commandé 3 milliards de dollars d’armement destinés à l’armée libanaise et a réglé la facture des deux navires Mistral, vendus à l’Égypte. Les princes saoudiens ont-ils été guidés dans ces choix par leur seule confiance dans la technologie française ? Non.

    Les faveurs faites depuis quelques années à Paris sont surtout pour Riyad une manière de manifester sa mauvaise humeur à Washington et de rétribuer la France pour son zèle. Les princes reprochent à Obama d’avoir renié son engagement en refusant de frapper Damas à l’automne 2013, lorsque le régime syrien a utilisé des gaz chimiques contre son propre peuple, alors que les avions français étaient prêts à décoller pour participer à des représailles internationales. Ils lui reprochent aussi le rôle majeur joué par Washington dans la négociation de l’accord sur le nucléaire iranien, qui a rouvert à Téhéran les portes du concert des nations. Là encore, ils opposent l’attitude de Washington, jugée exagérément complaisante à l’égard des mollahs, à celle de Paris, longtemps réticent à la normalisation des relations avec l’Iran.

    En demeurant silencieux sur le caractère médiéval du régime saoudien, sur le statut quasi esclavagiste de la femme, sur les violations innombrables des droits de l’homme, en oubliant que la doctrine religieuse du royaume, le wahhabisme, a servi de terreau à tous les djihadistes ou que de nombreux princes ou personnalités ont été – ou demeurent ? – de généreux mécènes pour les mouvements islamistes radicaux, à commencer par celui d’Oussama Ben Laden, Paris ne manque pas seulement à ses devoirs moraux – la diplomatie a pris l’habitude de s’en affranchir – mais apparaît, aux yeux de toute la région, comme l’allié privilégié des régimes sunnites. D’autant que ces bonnes dispositions à l’égard du royaume saoudien s’étendent aussi aux monarchies du Golfe, wahhabites également, à commencer par le richissime Qatar, qui a commandé 24 Rafale.

    Témoignage suprême des bonnes dispositions des émirs à son égard, François Hollande a été invité en mai dernier, hommage exceptionnel, à participer à une réunion du Conseil de coopération du Golfe, qui réunit autour de l’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et Oman. Difficile après cela, pour les diplomates français, de critiquer l’écrasement des revendications démocratiques à Bahreïn ou de reprocher à l’aviation saoudienne, engagée aux côtés du régime dans la guerre civile du Yémen, de bombarder sans scrupule, en plus des populations civiles, les trésors du patrimoine architectural. Difficile aussi de dénoncer le rôle de certaines familles ou institutions wahhabites du Golfe dans le financement des groupes djihadistes…

    Discutable sur le plan diplomatique, ce choix de l’alliance privilégiée avec le camp sunnite est aussi contestable sur le plan stratégique, notamment au regard du rôle que Paris entend jouer dans la lutte contre Daech et la résolution de la crise syrienne. Surtout au moment où l’Iran, de retour sur la scène diplomatique internationale après la conclusion de l’accord sur le nucléaire et sur le point de disposer de nouveau des revenus de ses hydrocarbures, entend retrouver son rang et disputer à Riyad le rôle de première puissance de la région.

    « En s’enfermant dans le rôle de “bad cop”, pendant les négociations sur le nucléaire iranien, la France s’est trompée, estime François Nicoulaud, ancien ambassadeur en Iran. Son choix était d’autant moins judicieux qu’elle a assez peu pesé dans la négociation, écrasée par le rouleau compresseur américain. »

    En Irak, il est clair aujourd’hui qu’aucune solution ne peut être trouvée, pour la stabilisation du régime comme pour la lutte contre Daech, sans la contribution de l’Iran, majeure à ce jour, et de la Russie. Paris semble en avoir pris son parti en poursuivant sa modeste contribution à la coalition militaire internationale. En Syrie, où Moscou et Téhéran participent à la défense du régime de Bachar al-Assad contre son opposition et dans une moindre mesure contre l’État islamique, Paris, après avoir cru à la chute de Bachar puis soutenu, sans grand succès, les composantes non djihadistes de l’opposition qui combattaient le régime, est en train d’évoluer, sous la pression des faits, c’est-à-dire du rapport de force sur le terrain.

    Alors qu’il proclamait, depuis le début de la crise, comme son ministre des affaires étrangères, que « Bachar ne fait pas partie de la solution » à la crise syrienne, François Hollande admettait, début septembre, que le départ du dictateur syrien sera « à un moment ou à un autre posé dans la transition ». L’entrée en scène, sur le plan militaire, de la Russie aux côtés du régime syrien, l’admission à la mi-septembre par le secrétaire d’État américain John Kerry que « le départ [d’Assad] ne doit pas forcément avoir lieu le premier jour du premier mois de la transition », ont dilué, de fait, le poids de la position française dans les discussions sur la recherche d’une sortie de crise. Au point qu’à l’assemblée générale de l’ONU, fin septembre, Ban Ki-moon n’a même pas mentionné la France parmi les pays (États-Unis, Russie, Arabie saoudite, Iran, Turquie) qui pouvaient jouer un rôle dans la résolution du conflit syrien.

    L’offensive terroriste internationale de Daech – attentats meurtriers en Turquie, explosion en vol revendiquée de l’avion russe qui survolait le Sinaï, carnage de la semaine dernière à Paris – semble avoir provoqué un consensus au moins provisoire contre l’EI. Au cours de la conférence internationale qui réunissait samedi dernier à Vienne les représentants de 17 pays – dont la Russie, les États-Unis, la France, l’Iran, la Turquie, les pays arabes –, des divergences persistaient sur le destin de Bachar al-Assad et sur la liste des groupes syriens qui doivent être acceptés comme mouvements d’opposition ou sont rejetés comme terroristes.

    Mais selon Laurent Fabius, l’accord était presque total sur la nécessité de « coordonner la lutte internationale contre le terrorisme » et une feuille de route définissant un calendrier de transition politique en Syrie a été adoptée. « Au cours des discussions, a constaté un diplomate étranger, il était clair que la France, l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie partageaient des positions communes, ou très voisines, sur les groupes rebelles syriens qui doivent participer à la transition. »

    Le tropisme pro-israélien mal maîtrisé de Hollande

    La priorité donnée à la « diplomatie économique », c’est-à-dire aux contrats spectaculaires, est si décisive qu’elle assourdit les jugements, voire les mises en garde des diplomates sur le terrain. La vente des navires Mistral à l’Égypte, payée par l’Arabie saoudite, a ainsi été décidée en tenant compte du poids majeur de Riyad dans l’économie égyptienne – qui permet au Caire d’affirmer à l’étranger sa légitimité – mais en négligeant les faiblesses de l’alliance égypto-saoudienne, pourtant relevées dans une note à diffusion restreinte de l’ambassadeur de France, André Parant, du 9 juillet dernier.

    « Il est […] clair, notait le diplomate, que la volonté affichée des nouvelles autorités saoudiennes de donner en politique étrangère la priorité au rassemblement du camp sunnite pour faire face à l’Iran nourrit certaines inquiétudes au Caire. […] La solidité de cette alliance […] n’exclut pas une forme de rivalité traditionnelle entre ces deux poids lourds du monde arabe ni des divergences parfois significatives sur le fond. »

    Cette politique aventureuse, dictée par les gros contrats, les coups de cœur et les coups de sang plutôt que par les visions stratégiques à long terme, caractérise de larges pans de l’action diplomatique française au Proche-Orient. Ils ne suffisent pas à expliquer les choix de l’Élysée et du Quai d’Orsay dans un autre dossier régional majeur, celui du conflit israélo-palestinien.

    Sans doute la France reste-t-elle fidèle à sa position traditionnelle en faveur de la création d’un État palestinien viable et indépendant, aux côtés de l’État d’Israël. Sans doute, Laurent Fabius a-t-il multiplié récemment, sans grand succès il est vrai, les initiatives, notamment au sein du Conseil de sécurité, pour faire adopter des résolutions condamnant l’occupation et la colonisation israéliennes. Mais l’Élysée, depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande, n’a cessé d’être en retrait sur ce dossier, voire d’adopter des positions pro-israéliennes qui constituent un véritable virage par rapport à la politique française traditionnelle.

    « J’ai découvert ce penchant de Hollande, confie un diplomate, pendant son premier voyage officiel en Israël, en novembre 2013, lorsqu’il est apparu que dans la version originelle de son discours devant la Knesset, il avait oublié de mentionner l’attachement de la France à la création d’un État palestinien. L’oubli a été réparé, mais c’était un signe. »

    Signe confirmé par les témoignages d’amitié prodigués, au-delà du protocole, par le président de la République à son hôte, lors du dîner officiel offert par Benjamin Netanyahou. Après avoir entendu le récital d’une chanteuse israélienne, François Hollande, se tournant, visiblement ému, vers le premier ministre israélien, a déclaré : « Je voudrais avoir la voix de cette chanteuse pour dire tout l’amour que je porte à Israël et à ses dirigeants. »

    Cet amour va parfois jusqu’à rendre le président de la République amnésique. Répondant, le 14 juillet dernier, aux questions des journalistes sur l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, François Hollande a avancé cette explication – selon le texte disponible sur le site de l’Élysée : « Qu’est-ce qu’était ma préoccupation ? Éviter la prolifération nucléaire. Cela veut dire quoi, la prolifération nucléaire ? Cela voulait dire que l’Iran puisse accéder à l’arme nucléaire. Si l’Iran accédait à l’arme nucléaire, l’Arabie saoudite, Israël, d’autres pays voudraient également accéder à l’arme nucléaire. Ce serait un risque pour la planète tout entière. » Comment pouvait-il avoir oublié qu’Israël dispose depuis près de 50 ans – en partie grâce à la France – de l’arme nucléaire, au point de détenir aujourd’hui au moins 80 ogives, qui peuvent équiper des bombes, des missiles air-sol, des missiles balistiques sol-sol ou des missiles mer-sol, embarqués à bord de ses sous-marins ?

    Le tropisme pro-israélien si mal maîtrisé de François Hollande va parfois jusqu’à provoquer des accrochages avec le Quai d’Orsay. Ce fut le cas en juillet 2014, lors du déclenchement de l’opération militaire israélienne contre la bande de Gaza, lorsque le président de la République a affirmé qu’il appartenait à Israël de « prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces », et que « la France était solidaire [d’Israël] face aux tirs de roquettes ». Il fallut 48 heures de bombardements israéliens et de nombreuses victimes palestiniennes pour que François Hollande accepte, sous la pression de Laurent Fabius et de plusieurs dirigeants du PS, d’appeler le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour lui dire « son inquiétude sur la situation à Gaza » et déplorer que « les opérations militaires en cours aient déjà fait de nombreuses victimes palestiniennes ».

    Israël-Palestine : « La France pourrait faire beaucoup, elle ne fait pas

    Comment s’explique cette attitude constante de François Hollande ? Le poids, dans son entourage, des admirateurs des « néo-conservateurs » américains, comme son conseiller diplomatique Jacques Audibert, très écouté dans la gestion des négociations sur le nucléaire iranien où il avait dirigé la délégation française pendant 5 ans, n’est pas décisif sur ce point.

    « Pour moi, estime un ancien diplomate, François Hollande est dans une posture de néo-molletisme. Il tient Israël pour un allié naturel et inconditionnel de la France. C’est une des sources de ses conflits avec Fabius, qui relève d’un autre héritage parmi les socialistes. Le résultat, hélas, c’est que la France est très loin de jouer le rôle qui pourrait être le sien dans ce dossier. Lorsque Fabius, manquant de soutien à Paris et d’appuis diplomatiques chez nos partenaires, renonce à présenter à l’ONU sa résolution condamnant la colonisation de la Cisjordanie, parce qu’elle serait confrontée à un veto américain, il manque l’occasion de faire un éclat qui n’aurait pas nui à l’image internationale de la France. »

    Le fantôme de Guy Mollet rôdant au-dessus des contrats de vente d’armes conclus avec des despotes, tandis que le président de la République bombe le torse en jouant au chef de guerre : on pourrait rêver d’une allégorie plus exaltante de la politique extérieure de la France au Moyen-Orient. Il faudra s’en contenter. C’est un ancien collaborateur de François Mitterrand et ministre des affaires étrangères de Lionel Jospin, Hubert Védrine, qui le constate : « L’écart entre l’idée que la France se fait de son rôle, de ses responsabilités et sa capacité d’action réelle est à la fois ridicule et attristant. »

    René Backmann

    http://www.mediapart.fr/journal/international/171115/pourquoi-hollande-conduit-une-politique-aventureuse-au-proche-orient?page_

  • Hollande a conduit une politique aventureuse au Proche-Orient | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/international/171115/hollande-conduit-une-politique-aventureuse-au-proche-orient?onglet=full
    article de René Backmann
    « L’écart entre l’idée que la France se fait de son rôle, de ses responsabilités et sa capacité d’action réelle est à la fois ridicule et attristant. »

    Le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle et son groupe aéronaval quitteront leur base de Toulon mercredi 18 novembre pour la Méditerranée orientale où ils arriveront à la mi-décembre pour participer aux opérations contre #Daech (acronyme de l’État islamique en Irak et au Levant, autoproclamé) et ses groupes affiliés. Annoncé il y a une quinzaine de jours par un communiqué de l’Élysée, cet appareillage est sans rapport avec les #attentats de vendredi dernier à Paris. Il répond en revanche à la volonté de renforcer à la fois le potentiel de frappe français dans la région et la visibilité de l’implication militaire de Paris, au moment où l’engagement russe sur le terrain bouleverse les rapports de force et les données diplomatiques.
    Les 12 Rafale, les 9 Super-Étendard et l’avion de surveillance Hawkeye, embarqués à bord du Charles-de-Gaulle, s’ajouteront aux 6 Rafale basés aux Émirats arabes unis et aux 6 Mirage 2000 déployés en Jordanie, pour porter à 33 le nombre d’appareils de combat à la disposition de l’Élysée aux frontières de l’Irak et de la Syrie. C’est modeste, comparé à l’énorme armada (près de 500 appareils) déployée par les États-Unis dans la région. Suffisant, pour donner à Paris une voix dans le débat diplomatique et stratégique. Insuffisant pour disposer de l’autorité que revendiquent les dirigeants français.

    Engagée depuis septembre 2014 au sein de la coalition d’une soixantaine de pays réunie par les États-Unis, la France participe – modestement – aux opérations destinées à endiguer l’expansion de l’#État_islamique. Selon les statistiques de la coalition, la part de l’aviation française dans les frappes lancées depuis un an est d’environ 5 % ; l’armée de l’air américaine, forte de ses bases dans la région et de ses porte-avions, assumant la majorité (67 %) des bombardements contre les installations et les troupes de l’État islamique.

    Dans un premier temps, ainsi que l’avait précisé François Hollande en annonçant qu’il avait décidé de répondre à la demande d’appui aérien du gouvernement de Bagdad, les frappes françaises ont été concentrées sur des cibles irakiennes. « Nous ne pouvons pas intervenir [en Syrie], affirmait le chef de l’État en février 2015, car nous ne voulons pas courir le risque que notre intervention puisse aider Assad ou Daech. » Les Rafale et les Mirage limitent alors leur horizon au ciel irakien. Selon l’état-major français, plus de 450 objectifs de l’EI en Irak auraient été atteints et détruits en un an.

    Mais le 8 septembre dernier, changement de stratégie. Deux Rafale, basés aux Émirats arabes unis, entreprennent un premier « vol de reconnaissance » au-dessus de la Syrie pour identifier des cibles éventuelles. « L’Élysée et la Défense, expliquait alors à Mediapart une source informée, ont décidé de constituer et de tenir à jour une liste d’objectifs qui pourraient être frappés en représailles après un attentat de Daech contre la France, ou qui peuvent être frappés préventivement, pour empêcher des attentats en préparation ou pour désorganiser l’infrastructure politico-militaire de Daech, conformément au principe de légitime défense mentionné dans la charte des Nations unies.

    « L’une des difficultés majeures est que les installations de Daech sont dispersées sur un vaste territoire et souvent au sein de la population civile, ce qui implique une préparation et une exécution minutieuse des frappes. En plus d’être moralement difficiles à défendre, des dégâts collatéraux seraient exploités par l’appareil de propagande de l’État islamique et seraient totalement contre-productifs. »

    Moins de trois semaines plus tard, 6 appareils français dont 5 Rafale frappent un camp d’entraînement de Daech près de Deir Ez-Zor, à l’est de la Syrie. Avant les frappes de représailles déclenchées dans la nuit du 15 au 16 novembre sur Raqqa, moins d’une demi-douzaine d’autres raids avaient été lancés, notamment contre des installations pétrolières exploitées par Daech. Comment s’explique cette volte-face de François Hollande ? Officiellement, pour Paris, les enjeux ont changé sur le terrain : Daech est devenu l’ennemi principal, devant Assad. « C’est Daech qui fait fuir, par les massacres qu’il commet, des milliers de familles », avance François Hollande lors de sa conférence de presse du 7 septembre. « Notre ennemi, c’est Daech, Bachar al-Assad, c’est l’ennemi de son peuple », précise même le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian lors d’une interview à France Inter, le 16 septembre.

    Il est clair que l’État islamique, par sa pratique quotidienne de la terreur dans les zones qu’il contrôle, et par la mise en scène constante, sur les réseaux sociaux, de sa propre violence, incite à la fois les Syriens à fuir en masse et propage, à l’extérieur, l’image d’une barbarie de nature à nourrir un exode. De là à négliger la sauvagerie du régime d’Assad, le largage de barils d’explosifs sur les zones civiles, le recours permanent à la terreur et à la torture, il y a un pas. Que François Hollande et Laurent Fabius, pourtant ardents partisans du « dégagement » de Bachar, ont franchi.

    La pression du ministère de la défense

    Pourquoi, avant même le carnage organisé par Daech à Paris, François Hollande et son ministre des affaires étrangères ont-ils tout à coup changé d’avis ? Parce que depuis un an au moins, l’état-major et le ministère de la défense, qui disposaient de renseignements précis, demandaient, parfois contre l’avis du Quai d’Orsay, l’autorisation de mener des frappes sur la Syrie. Là se trouvent, expliquaient-ils, la tête, le gros de l’infrastructure et les camps d’entraînement de l’EI qui nous menace. Mais aussi parce que trois événements, de nature différente, mais tous liés à la perception que le public, en France, peut avoir de la crise du Proche-Orient, se sont succédé en moins de deux semaines. Et ont convaincu le président français – et ses conseillers en communication – de changer de ligne sur la Syrie.

    Le premier a été l’attentat avorté, grâce à l’intervention de passagers courageux, à bord du train Thalys, le 21 août 2015, dans le nord de la France. Le terroriste, Ayoub el-Khazzani, un citoyen marocain, qui était armé d’une kalachnikov, d’un pistolet automatique et de neuf chargeurs, n’était à première vue pas lié au conflit syrien mais membre de la mouvance islamiste radicale et incarnait la menace du #djihadisme international sur la vie quotidienne, la liberté de mouvement, la sécurité des Européens et en particulier des Français. Il a ravivé, dans le public, la conviction que le terrorisme était, aussi, à nos portes.

    Le deuxième événement a été la découverte, le 2 septembre, sur une plage de Bodrum en Turquie, du cadavre du petit Aylan, mort noyé, comme son frère et sa mère, après le naufrage de l’embarcation qui devait leur permettre de rejoindre l’île grecque de Kos. Alors que l’Europe entière était confrontée à l’exode des Syriens fuyant la terreur et à un constat cruel sur les limites de sa compassion et de son hospitalité, la photo du petit cadavre, diffusée en quelques heures dans le monde entier par les #réseaux_sociaux, est aussi apparue comme une interrogation sur la responsabilité et l’indifférence des Européens face à la tragédie qui broie leurs voisins du Sud.

    Le troisième événement a été la destruction, le 31 août 2015, du temple de Bêl à Palmyre, rasé au bulldozer par les combattants de l’État islamique, suivi quelques jours plus tard par le dynamitage des tours funéraires sur le même site. Revendiqué avec une jubilation tapageuse par les djihadistes, ce crime contre l’héritage culturel mondial inestimable que représentait Palmyre illustrait jusqu’à la caricature l’intolérance fanatique des dirigeants de Daech et leur volonté aveugle de détruire tout ce qui a précédé l’islam tel qu’ils le conçoivent et d’interdire toute autre célébration que celle de leur Dieu.

    Aux yeux des communicants de l’Élysée et du Quai d’Orsay, il y avait là une convergence de facteurs qui ne pouvait être négligée et qui incitait à décider un changement d’attitude face à la Syrie. L’émotion, l’inquiétude et l’indignation permettaient de le « vendre » à l’opinion publique française, faute de le rendre lisible à nos alliés et cohérent aux yeux des observateurs avertis. Est-ce ainsi, en faisant converger l’actualité et la communication, qu’on définit et met en œuvre une politique étrangère ? Beaucoup en doutent parmi les diplomates, en fonction ou mués en experts et consultants par la retraite.

    Invité début octobre à tirer les conclusions d’un colloque intitulé « La France a-t-elle encore une politique au Moyen-Orient ? », l’ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine a pris la parole en prévenant : « J’espère ne désespérer personne », avant d’admettre qu’il « y a bien une politique étrangère française de facto », mais qu’elle se résume au Proche-Orient à des « morceaux de politique française juxtaposés ». « La France n’a pas de véritable vision », déplorent des personnalités aussi différentes que Bertrand Badie, professeur de relations internationales à Sciences Po, Yves Aubin de La Messuzière, ancien diplomate, excellent connaisseur du monde arabe, ou Marc Trévidic, ancien juge d’instruction au pôle antiterroriste de Paris.

    Pourquoi ? D’abord, peut-être parce que la définition de la politique française, en particulier dans cette partie du monde est partagée, voire parfois disputée, entre l’Élysée et le Quai d’Orsay, avec dans le dossier syro-irakien, une forte présence de la Défense. Ensuite parce que les équations personnelles des principaux responsables, l’influence de leurs principaux conseillers, le poids et l’héritage des différentes administrations n’aident pas à construire une cohérence. Ensuite parce que, comme le relève un diplomate « notre politique actuelle au Proche-Orient est plutôt de réaction que d’action. Elle manque cruellement de réflexion sur la longue durée ».

    Si au Maghreb, la politique de la France, selon Hubert Védrine, consiste à « s’entendre le moins mal possible simultanément avec l’Algérie et le Maroc », au Machrek, elle est peu cohérente, déséquilibrée, au point de faire redouter à certains diplomates de ne plus correspondre aux intérêts fondamentaux, à long terme, de notre pays.

    L’exemple des relations entre la France et l’Arabie saoudite illustre parfaitement ce travers. Sur quoi sont-elles fondées ? Sur l’examen pragmatique des forces et faiblesses de ce pays ? Sur son respect des valeurs auxquelles la France est, en principe, attachée ? Sur son influence positive et stabilisatrice dans la région ? Sur l’évaluation à long terme de nos intérêts respectifs ? On peut en douter.

    En choisissant de faire de cette monarchie absolue wahhabite, qui a déjà exécuté 146 condamnés depuis le début de l’année, notre partenaire privilégié au Moyen-Orient, François Hollande et Laurent Fabius, efficacement aidés par le précieux Jean-Yves Le Drian, ont donné la priorité à leur chère « diplomatie économique », sacrifié quelques principes et dilapidé quelques cartes diplomatiques de valeur.

    L’alliance privilégiée avec le camp sunnite

    Le régime saoudien nous a acheté des hélicoptères de combat, des navires de patrouille, des systèmes de surveillance. Des centrales nucléaires EPR et une vingtaine d’autres projets sont en discussion. L’Arabie saoudite nous a aussi commandé 3 milliards de dollars d’armement destinés à l’armée libanaise et a réglé la facture des deux navires Mistral, vendus à l’Égypte. Les princes saoudiens ont-ils été guidés dans ces choix par leur seule confiance dans la technologie française ? Non.

    Les faveurs faites depuis quelques années à Paris sont surtout pour Riyad une manière de manifester sa mauvaise humeur à Washington et de rétribuer la France pour son zèle. Les princes reprochent à Obama d’avoir renié son engagement en refusant de frapper Damas à l’automne 2013, lorsque le régime syrien a utilisé des gaz chimiques contre son propre peuple, alors que les avions français étaient prêts à décoller pour participer à des représailles internationales. Ils lui reprochent aussi le rôle majeur joué par Washington dans la négociation de l’accord sur le nucléaire iranien, qui a rouvert à Téhéran les portes du concert des nations. Là encore, ils opposent l’attitude de Washington, jugée exagérément complaisante à l’égard des mollahs, à celle de Paris, longtemps réticent à la normalisation des relations avec l’Iran.

    En demeurant silencieux sur le caractère médiéval du régime saoudien, sur le statut quasi esclavagiste de la femme, sur les violations innombrables des droits de l’homme, en oubliant que la doctrine religieuse du royaume, le wahhabisme, a servi de terreau à tous les djihadistes ou que de nombreux princes ou personnalités ont été – ou demeurent ? – de généreux mécènes pour les mouvements islamistes radicaux, à commencer par celui d’Oussama Ben Laden, Paris ne manque pas seulement à ses devoirs moraux – la diplomatie a pris l’habitude de s’en affranchir – mais apparaît, aux yeux de toute la région, comme l’allié privilégié des régimes sunnites. D’autant que ces bonnes dispositions à l’égard du royaume saoudien s’étendent aussi aux monarchies du Golfe, wahhabites également, à commencer par le richissime Qatar, qui a commandé 24 Rafale.

    Témoignage suprême des bonnes dispositions des émirs à son égard, François Hollande a été invité en mai dernier, hommage exceptionnel, à participer à une réunion du Conseil de coopération du Golfe, qui réunit autour de l’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et Oman. Difficile après cela, pour les diplomates français, de critiquer l’écrasement des revendications démocratiques à Bahreïn ou de reprocher à l’aviation saoudienne, engagée aux côtés du régime dans la guerre civile du Yémen, de bombarder sans scrupule, en plus des populations civiles, les trésors du patrimoine architectural. Difficile aussi de dénoncer le rôle de certaines familles ou institutions wahhabites du Golfe dans le financement des groupes djihadistes…

    Discutable sur le plan diplomatique, ce choix de l’alliance privilégiée avec le camp sunnite est aussi contestable sur le plan stratégique, notamment au regard du rôle que Paris entend jouer dans la lutte contre Daech et la résolution de la crise syrienne. Surtout au moment où l’Iran, de retour sur la scène diplomatique internationale après la conclusion de l’accord sur le nucléaire et sur le point de disposer de nouveau des revenus de ses hydrocarbures, entend retrouver son rang et disputer à Riyad le rôle de première puissance de la région.

    « En s’enfermant dans le rôle de “bad cop”, pendant les négociations sur le nucléaire iranien, la France s’est trompée, estime François Nicoulaud, ancien ambassadeur en Iran. Son choix était d’autant moins judicieux qu’elle a assez peu pesé dans la négociation, écrasée par le rouleau compresseur américain. »

    En Irak, il est clair aujourd’hui qu’aucune solution ne peut être trouvée, pour la stabilisation du régime comme pour la lutte contre Daech, sans la contribution de l’Iran, majeure à ce jour, et de la Russie. Paris semble en avoir pris son parti en poursuivant sa modeste contribution à la coalition militaire internationale. En Syrie, où Moscou et Téhéran participent à la défense du régime de Bachar al-Assad contre son opposition et dans une moindre mesure contre l’État islamique, Paris, après avoir cru à la chute de Bachar puis soutenu, sans grand succès, les composantes non djihadistes de l’opposition qui combattaient le régime, est en train d’évoluer, sous la pression des faits, c’est-à-dire du rapport de force sur le terrain.

    Alors qu’il proclamait, depuis le début de la crise, comme son ministre des affaires étrangères, que « Bachar ne fait pas partie de la solution » à la crise syrienne, François Hollande admettait, début septembre, que le départ du dictateur syrien sera « à un moment ou à un autre posé dans la transition ». L’entrée en scène, sur le plan militaire, de la Russie aux côtés du régime syrien, l’admission à la mi-septembre par le secrétaire d’État américain John Kerry que « le départ [d’Assad] ne doit pas forcément avoir lieu le premier jour du premier mois de la transition », ont dilué, de fait, le poids de la position française dans les discussions sur la recherche d’une sortie de crise. Au point qu’à l’assemblée générale de l’ONU, fin septembre, Ban Ki-moon n’a même pas mentionné la France parmi les pays (États-Unis, Russie, Arabie saoudite, Iran, Turquie) qui pouvaient jouer un rôle dans la résolution du conflit syrien.

    L’offensive terroriste internationale de Daech – attentats meurtriers en Turquie, explosion en vol revendiquée de l’avion russe qui survolait le Sinaï, carnage de la semaine dernière à Paris – semble avoir provoqué un consensus au moins provisoire contre l’EI. Au cours de la conférence internationale qui réunissait samedi dernier à Vienne les représentants de 17 pays – dont la Russie, les États-Unis, la France, l’Iran, la Turquie, les pays arabes –, des divergences persistaient sur le destin de Bachar al-Assad et sur la liste des groupes syriens qui doivent être acceptés comme mouvements d’opposition ou sont rejetés comme terroristes.

    Mais selon Laurent Fabius, l’accord était presque total sur la nécessité de « coordonner la lutte internationale contre le terrorisme » et une feuille de route définissant un calendrier de transition politique en Syrie a été adoptée. « Au cours des discussions, a constaté un diplomate étranger, il était clair que la France, l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie partageaient des positions communes, ou très voisines, sur les groupes rebelles syriens qui doivent participer à la transition. »

    Le tropisme pro-israélien mal maîtrisé de Hollande

    La priorité donnée à la « diplomatie économique », c’est-à-dire aux contrats spectaculaires, est si décisive qu’elle assourdit les jugements, voire les mises en garde des diplomates sur le terrain. La vente des navires Mistral à l’Égypte, payée par l’Arabie saoudite, a ainsi été décidée en tenant compte du poids majeur de Riyad dans l’économie égyptienne – qui permet au Caire d’affirmer à l’étranger sa légitimité – mais en négligeant les faiblesses de l’alliance égypto-saoudienne, pourtant relevées dans une note à diffusion restreinte de l’ambassadeur de France, André Parant, du 9 juillet dernier.

    « Il est […] clair, notait le diplomate, que la volonté affichée des nouvelles autorités saoudiennes de donner en politique étrangère la priorité au rassemblement du camp sunnite pour faire face à l’Iran nourrit certaines inquiétudes au Caire. […] La solidité de cette alliance […] n’exclut pas une forme de rivalité traditionnelle entre ces deux poids lourds du monde arabe ni des divergences parfois significatives sur le fond. »

    Cette politique aventureuse, dictée par les gros contrats, les coups de cœur et les coups de sang plutôt que par les visions stratégiques à long terme, caractérise de larges pans de l’action diplomatique française au Proche-Orient. Ils ne suffisent pas à expliquer les choix de l’Élysée et du Quai d’Orsay dans un autre dossier régional majeur, celui du conflit israélo-palestinien.

    Sans doute la France reste-t-elle fidèle à sa position traditionnelle en faveur de la création d’un État palestinien viable et indépendant, aux côtés de l’État d’Israël. Sans doute, Laurent Fabius a-t-il multiplié récemment, sans grand succès il est vrai, les initiatives, notamment au sein du Conseil de sécurité, pour faire adopter des résolutions condamnant l’occupation et la colonisation israéliennes. Mais l’Élysée, depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande, n’a cessé d’être en retrait sur ce dossier, voire d’adopter des positions pro-israéliennes qui constituent un véritable virage par rapport à la politique française traditionnelle.

    « J’ai découvert ce penchant de Hollande, confie un diplomate, pendant son premier voyage officiel en Israël, en novembre 2013, lorsqu’il est apparu que dans la version originelle de son discours devant la Knesset, il avait oublié de mentionner l’attachement de la France à la création d’un État palestinien. L’oubli a été réparé, mais c’était un signe. »

    Signe confirmé par les témoignages d’amitié prodigués, au-delà du protocole, par le président de la République à son hôte, lors du dîner officiel offert par Benjamin Netanyahou. Après avoir entendu le récital d’une chanteuse israélienne, François Hollande, se tournant, visiblement ému, vers le premier ministre israélien, a déclaré : « Je voudrais avoir la voix de cette chanteuse pour dire tout l’amour que je porte à Israël et à ses dirigeants. »

    Cet amour va parfois jusqu’à rendre le président de la République amnésique. Répondant, le 14 juillet dernier, aux questions des journalistes sur l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, François Hollande a avancé cette explication – selon le texte disponible sur le site de l’Élysée : « Qu’est-ce qu’était ma préoccupation ? Éviter la prolifération nucléaire. Cela veut dire quoi, la prolifération nucléaire ? Cela voulait dire que l’Iran puisse accéder à l’arme nucléaire. Si l’Iran accédait à l’arme nucléaire, l’Arabie saoudite, Israël, d’autres pays voudraient également accéder à l’arme nucléaire. Ce serait un risque pour la planète tout entière. » Comment pouvait-il avoir oublié qu’Israël dispose depuis près de 50 ans – en partie grâce à la France – de l’arme nucléaire, au point de détenir aujourd’hui au moins 80 ogives, qui peuvent équiper des bombes, des missiles air-sol, des missiles balistiques sol-sol ou des missiles mer-sol, embarqués à bord de ses sous-marins ?

    Le tropisme pro-israélien si mal maîtrisé de François Hollande va parfois jusqu’à provoquer des accrochages avec le Quai d’Orsay. Ce fut le cas en juillet 2014, lors du déclenchement de l’opération militaire israélienne contre la bande de Gaza, lorsque le président de la République a affirmé qu’il appartenait à Israël de « prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces », et que « la France était solidaire [d’Israël] face aux tirs de roquettes ». Il fallut 48 heures de bombardements israéliens et de nombreuses victimes palestiniennes pour que François Hollande accepte, sous la pression de Laurent Fabius et de plusieurs dirigeants du PS, d’appeler le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour lui dire « son inquiétude sur la situation à Gaza » et déplorer que « les opérations militaires en cours aient déjà fait de nombreuses victimes palestiniennes ».
    Comment s’explique cette attitude constante de François Hollande ? Le poids, dans son entourage, des admirateurs des « néo-conservateurs » américains, comme son conseiller diplomatique Jacques Audibert, très écouté dans la gestion des négociations sur le nucléaire iranien où il avait dirigé la délégation française pendant 5 ans, n’est pas décisif sur ce point.

    « Pour moi, estime un ancien diplomate, François Hollande est dans une posture de néo-molletisme. Il tient Israël pour un allié naturel et inconditionnel de la France. C’est une des sources de ses conflits avec Fabius, qui relève d’un autre héritage parmi les socialistes. Le résultat, hélas, c’est que la France est très loin de jouer le rôle qui pourrait être le sien dans ce dossier. Lorsque Fabius, manquant de soutien à Paris et d’appuis diplomatiques chez nos partenaires, renonce à présenter à l’ONU sa résolution condamnant la colonisation de la Cisjordanie, parce qu’elle serait confrontée à un veto américain, il manque l’occasion de faire un éclat qui n’aurait pas nui à l’image internationale de la France. »

    Le fantôme de Guy Mollet rôdant au-dessus des contrats de vente d’armes conclus avec des despotes, tandis que le président de la République bombe le torse en jouant au chef de #guerre : on pourrait rêver d’une allégorie plus exaltante de la politique extérieure de la France au Moyen-Orient. Il faudra s’en contenter. C’est un ancien collaborateur de François Mitterrand et ministre des affaires étrangères de Lionel Jospin, Hubert Védrine, qui le constate : « L’écart entre l’idée que la France se fait de son rôle, de ses responsabilités et sa capacité d’action réelle est à la fois ridicule et attristant. »

  • En à peine quelques heures, les éléments de langage et le cadre de réflexion se mettent déjà en place. Ainsi l’AFP est-elle en train d’expliquer :
    http://www.liberation.fr/france/2015/11/14/attentats-de-paris-une-centaine-de-morts-au-bataclan-assaut-termine_14133

    La France participe depuis plus de deux ans à la coalition anti-Etat islamique en Irak et a commencé à mener des frappes sur la Syrie en octobre.

    1. Je ne vois pas comment on peut écrire « deux ans » alors que l’intervention française en Irak a commencé en septembre 2014. Ça fait un an à tout casser. Le lecteur rapide se voit donc proposer comme cadre explicatif le fait que « la France » combattrait le « jihadisme » en Irak et en Syrie « depuis plus de deux ans »…

    2. En revanche, pourquoi écarter du cadre le fait qu’il y a « plus de deux ans », la France soutenait ouvertement les « terroristes-entre-guillemets » en Syrie ? Pourquoi ne pas plutôt rappeler qu’en décembre 2012, la position officielle énoncée par Laurent Fabius était :
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/12/13/syrie-pression-militaire-et-succes-diplomatique-pour-les-rebelles_1805889_32

    En revanche, la décision des Etats-Unis de placer Jabhat Al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes, a été vivement critiquée par des soutiens de l’opposition. M. Fabius a ainsi estimé, mercredi, que « tous les Arabes étaient vent debout » contre la position américaine, « parce que, sur le terrain, ils font un bon boulot ». « C’était très net, et le président de la Coalition était aussi sur cette ligne », a ajouté le ministre.

    3. Il y a « plus de deux ans », en mai 2013 par exemple, nos alliés de l’Armée syrienne libre menacent le Liban, tirent des roquettes sur Beyrouth (déjà un « Hezbollah stronghold »), un responsable de l’ASL revendique l’attaque puis l’ASL « officiellement » nie être l’auteur. À l’époque, une belle théorie de nos amis de l’ASL consiste à prétendre que le Hezbollah commet des attentats false flag contre la population chiite du Liban.
    http://orientxxi.info/lu-vu-entendu/chiyah-menaces-revendications-puis,0278
    En juillet 2013, des dizaines de blessées dans un attentat à Beyrouth revendiqué par un « groupuscule se réclamant des rebelles syriens » :
    http://www.lefigaro.fr/international/2013/08/15/01003-20130815ARTFIG00150-forte-explosion-dans-la-banlieue-sud-de-beyrouth.
    Un mois plus tard, plusieurs dizaines de morts dans « l’attentat contre le fief du Hezbollah » :
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/08/15/liban-attentat-dans-le-quartier-du-hezbollah-a-beyrouth_3462176_3218.html

    Voilà, si on veut remonter à ce que fait la France « depuis plus de deux ans » en Syrie et qui sont ses alliés, ça risque de ne pas plaire.

    • Utile rappel de la france violant les décisions de l’UE, pour armer des rebelles dont certains sont peut-être passés à l’action à Paris hier (sorry, pas la source en français) :

      Según los datos revelados por el periodista, París entregó a los rebeldes sirios en 2012 de sistemas de artillería, ametralladoras, lanzacohetes y misiles antitanques. Durante este tiempo había en vigor una prohibición de la UE a la entrega de las armas a Siria que fue levantada en mayo de 2013. Hasta entonces, Francia había reconocido únicamente la entrega de armas no letales, entre ellas salvavidas y dispositivos de visión nocturna.
      Asimismo, el libro de Panon revela los planes conjuntos de París junto a la Fuerza Aérea de EE.UU. de realizar ataques aéreos sobre instalaciones del Gobierno sirio en agosto de 2013. A juicio del periodista, uno de los objetivos de estas operaciones era la sede de la inteligencia militar siria.

      http://www.almanar.com.lb/spanish/adetails.php?eid=112066&cid=49&fromval=1&frid=49&seccatid=62&s1=0

    • En français ici :
      "La France a fourni des armes à la révolution syrienne dès 2012, explique François Hollande dans un livre" Slate.fr
      http://www.slate.fr/story/101291/France-armes-Syrie

      La France a fourni des armes à des groupes rebelles syriens dès 2012 alors que l’Union européenne avait imposé un embargo sur de telles livraisons. Et c’est le président Hollande qui le dit lui-même dans un livre à paraître le 13 mai aux Editions de l’Archipel, intitulé Dans les coulisses de la diplomatie française, de Sarkozy à Hollande, écrit par le journaliste Xavier Panon.

      « Nous avons commencé quand nous avons eu la certitude qu’elles iraient dans des mains sûres », explique le chef de l’Etat à l’auteur du livre, en mai 2014. Les livraisons ont débuté dès la fin de l’année 2012, alors que l’embargo européen, établi à l’été 2011, est toujours en vigueur. Il ne sera levé qu’à la fin du mois de mai 2013.

  • La COP21 au service de l’huile de palme industrielle, ou l’hypocrisie de Laurent Fabius
    http://endehors.net/news/la-cop21-au-service-de-l-huile-de-palme-industrielle-ou-l-hypocrisie-de-la

    La COP21 au service de l’huile de palme industrielle, ou l’hypocrisie de Laurent Fabius https://t.co/ftf5VF3Enj via @huiledepalmenon Mélanie ROGER (@cacawouette) 13 Novembre 2015 — Actualité

  • Laurent Fabius espionné par le renseignement allemand - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2015/11/11/laurent-fabius-espionne-par-le-renseignement-allemand_1412602

    Les services secrets allemands ont espionné le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, affirme mercredi la radio publique allemande Berlin-Brandebourg (rbb), qui apporte de nouveaux détails dans l’affaire d’espionnage qui embarrasse depuis plusieurs mois la chancellerie allemande.

    « Laurent Fabius a été mis sur écoute par le BND » (les services de renseignement extérieurs allemands) depuis 2012 souligne sans préciser ses sources rbb, qui évoque une situation « explosive » politiquement. Elle cite également parmi les cibles des écoutes allemandes la Cour internationale de justice de la Haye, l’Unicef, l’organisation mondiale de la santé (OMS), le FBI, la radio financée par les Etats-Unis Voice of America ou encore « de nombreuses d’entreprises européennes et américaines, dont l’entreprise d’armement Lockheed aux Etats-Unis ».

    D’autres médias allemands avaient déjà révélé ces derniers mois que les services de renseignement extérieurs allemands avaient espionné des pays alliés pour le compte de son équivalent aux Etats-Unis, la NSA, ainsi que pour son propre compte. Le BND avait notamment été accusé d’avoir écouté pour le compte de l’agence de renseignement américaine NSA des responsables du ministère français des Affaires étrangères, de la présidence française et de la Commission européenne.

    La radio berlinoise évoque une liste de 900 pages de « sélecteurs » (numéros de téléphone, emails, adresses IP) utilisés par le BND et à laquelle ont eu accès des députés allemands membres de la commission d’enquête chargée de faire la lumière sur les opérations de surveillance. « L’examen des sélecteurs du BND va encore durer des mois afin de clarifier pourquoi, quand et combien de temps étaient branchés les sélecteurs et qui a été dans le détail mis sur écoute », précise le média allemand.

  • #COP21 : les Etats-Unis rappellent qu’un accord ne sera pas juridiquement contraignant
    http://www.lemonde.fr/cop21/article/2015/11/12/cop21-les-etats-unis-rappellent-qu-un-accord-ne-sera-pas-juridiquement-contr

    Les Etats-Unis, qui figurent parmi les principaux pays émetteurs de CO2, ont rappelé que tout accord obtenu ne sera pas juridiquement contraignant et n’obligera donc pas les pays à réduire leurs émissions. Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a déclaré, jeudi 12 novembre, au quotidien britannique Financial Times.

    « Ce ne sera certainement pas un traité (...) Il n’y aura pas d’objectifs de réduction juridiquement contraignants, comme cela avait été le cas à Kyoto. »

    #Pangloss

    • Fabius dit que les résultats de la COP21 seront contraignants :

      « Ne confondons pas - c’est peut-être ce qu’a fait M. Kerry - la nature juridique de l’accord et puis le fait qu’il faut évidemment que les dispositions sur lesquelles nous allons nous mettre d’accord se traduisent dans les faits. Ce n’est pas une discussion politique en l’air, c’est un accord réel dont il s’agit ».

      La position américaine obéit probablement à des considérations de politique intérieure, à l’heure où les Républicains sont majoritaires au Congrès, a-t-il estimé.

      http://www.boursorama.com/actualites/fabius-dit-que-les-resultats-de-la-cop21-seront-contraignants-9983035f68

      Enfin, si juridiquement ce n’est pas contraignant, et qu’aucune pénalité n’est prévue en cas de non respect de l’accord, on perçoit mal la contrainte ...
      On en est quand même à la 21ème conférence sur le climat et les signes du réchauffement sont de plus en plus perceptibles et inquiétants. Les mesures prises ayant un impact sensible, pas vraiment perceptibles encore ...

    • Ouais…

      État de l’article 3, paragraphe 2 Efforts individuels, à négocier comme tout le reste du projet :

      Article 3
      2. Individual efforts
      • Option 1:
      Each Party [shall][should][other] regularly [prepare] communicate [maintain] [fulfil][implement] [a][successive] nationally determined mitigation [contribution][commitment][component of the contribution referred to in Article 2 bis] {hereafter NDMC}, which the Party [shall][should][other] implement.

      • Option 2:
      [Each Party][All Parties] [recognizing the principle of common but differentiated responsibilities and respective capabilities] [shall][should][other] regularly [formulate] [prepare], [communicate] [submit], [maintain] [update] and [shall][should][other] [implement] [fulfil] [intended][nationally determined mitigation [commitments][contributions][actions]] [nationally determined mitigation commitments and/or contributions] [a nationally determined contribution with a mitigation component], [, which can be in the form of co-benefits resulting from [its] [the Party’s] adaptation contributions and economic diversification plans] [programmes containing measures to mitigate climate change] {hereafter NDMCNDMCC}[placeholder of context, pples, art 4, support, etc.]

      Pour le côté contraignant et l’application, il reste encore à voir ce qui émergera de l’accord entre shall, should ou other

      Et pour l’option 2, on remarquera que seuls les mots regularly et and ne sont pas entre crochets (si je ne me suis pas planté dans le comptage…)

      http://www.cop21.gouv.fr/wp-content/uploads/2015/11/texte_de_laccord.pdf

    • Ah si, contraignant, c’est prévu, enfin dans les options de l’article 11 (je résume entre les 3 grandes options)

      Article 11 (FACILITATING IMPLEMENTATION AND COMPLIANCE)

      Option I:

      1. (Establishment) [A] [Implementation] [and] [Compliance] [mechanism][process][Committee] [, including a Committee [as a standing subsidiary body under the CMA]][compliance mechanism for developed countries and a facilitative mechanism for developing countries][applicable to all Parties] is hereby established.

      2. (Objective and scope) The objective of the [mechanism][process][Committee] referred to in paragraph 1 of this Article is to:
      Option 1:
      [promote and] facilitate [and incentivize][effective] implementation of [and promote [and enforce] compliance with] [the [applicable] provisions of] [commitments under] [Articles [3] [, 4, 6, 7, 8] and [9] of] this Agreement [and to assess and address questions of implementation arising from each Party’s performance in accordance with those provisions]
      Option 2:
      promote compliance by developed countries and to facilitate implementation by developing countries through provision of adequate financial resource and transfer of technology
      Option 3:
      address cases of non-compliance by developed country Parties, including through the development of an indicative list of consequences, taking into account the cause, type, degree and frequency of non-compliance and facilitate implementation by developing country Parties.
      […]
      Option II:
      An International Tribunal of Climate Justice as is hereby established to address cases of non-compliance of the commitments of developed country Parties on mitigation, adaptation, provision of finance, technology development and transfer and, capacity-building, and transparency of action and support, including through the development of an indicative list of consequences, taking into account the cause, type, degree and frequency of non-compliance.

      Option III:
      No reference to facilitating implementation and compliance (no Article 11)

      On remarquera quelques nuances entre l’option II et l’option III…

      Et, bien sûr, tout cela comme pour tout traité international soumis aux conditions habituelles d’entrée en vigueur :

      Article 18 (ENTRYINTO FORCE)
      1. This Agreement shall enter into force on the thirtieth day after the date on which at least [X] number of Parties to the Convention [and] [or] on which Parties to the Convention accounting for [x] percent of total [net] global greenhouse gas emissions in [[date][1990][2000][2010][2012]] have deposited their instruments of ratification, acceptance, approval or accession [whichever occurs first, coming into effect not earlier than 1 January 2020][.][, with such Parties to the Convention accounting for X per cent of total [net] global greenhouse gas emissions [in [date] [1990][2000][2010][2012]] [but not earlier than 1 January 2020].] [placeholder for starting and ending date of the Agreement]

      Avec une pensée émue pour le Protocole de Kyoto qui a mis huit ans à remplir les conditions d’entrée en vigueur. Dont le Canada s’est retiré (pour cause de non-respect) et que les États-Unis n’ont jamais ratifié.

      Alors peut-être que John Kerry a tort (aura tort si (irréel du futur ?) l’accord se fait sur un mode contraignant), mais le résultat risque (?) d’être le même que pour Kyoto. Et Laurent Fabius n’a plus qu’à convaincre les États-Unis (et son Congrès) à ratifier l’(éventuelle) contrainte.

      #yapuka !

    • Les eurodéputés refusent de renforcer les objectifs climat européens
      http://www.euractiv.fr/sections/energie/les-eurodeputes-refusent-de-renforcer-les-objectifs-climat-europeens-319397

      Traditionnellement plus préoccupée de développement économique que d’environnement, la commission ITRE (industrie, recherche et énergie) a refusé, le 10 novembre, de rendre contraignants les objectifs climats de l’UE pour 2030. Le groupe d’élus a néanmoins approuvé une proposition qui exige que le Parlement ait un rôle plus important dans la surveillance de l’Union de l’énergie, la stratégie européenne censée réduire la vulnérabilité du bloc en termes de pénurie d’électricité et de lutte contre le changement climatique.

  • Crise syrienne. Un petit pas de fourmi à Vienne
    http://magazine.com.lb/index.php/fr/component/k2/item/13803-crise-syrienne-un-petit-pas-de-fourmi-%C3%A0-vienne?issue_id=207

    La première réunion, organisée à Vienne entre la Russie, les Etats-Unis, la Turquie et l’Arabie saoudite, a été suivie d’une autre rassemblant les mêmes acteurs jeudi 29 octobre, en préalable à une réunion élargie. En effet vendredi, et pour la première fois depuis le début du conflit syrien en 2011, la table de Vienne a réuni tous les pays impliqués, à l’exception des principaux intéressés, à savoir le régime syrien et l’opposition. Avec une grande première, la présence de l’Iran, qui avait été écarté des précédentes réunions organisées à Genève. Ce qui constitue déjà en soi une petite victoire pour la Russie et les Etats-Unis, qui sont parvenus à convaincre l’Arabie saoudite de la nécessité d’ouvrir le dialogue avec Téhéran.
    Au préalable, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, et son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, se sont entretenus en tête à tête, avant de rejoindre les autres participants. La veille, Sergueï Lavrov et John Kerry s’étaient également réunis avec leurs homologues turc et saoudien pour travailler à une solution politique. Pour le chef de la diplomatie américaine, ces discussions à Vienne représentent la meilleure chance de « sortir de l’enfer ». Après quatre années de conflit sanglant et un bilan de morts, de blessés, réfugiés et déplacés qui n’en finit plus de s’alourdir, les grandes puissances tout comme les pays de la région ont, semble-t-il, décidé qu’il y avait désormais urgence. Au total donc, ce sont dix-sept pays qui ont été conviés à discuter sur la Syrie, dont le Liban, directement touché par les répercussions de la crise. Un tour de force rendu possible par les initiatives de Moscou et sa détermination à reprendre les négociations.
    Au terme d’une réunion qui aura duré pas moins de sept à huit heures, dans un communiqué, les dix-sept pays réunis dans la capitale autrichienne ont déclaré s’être mis d’accord sur le « maintien d’une Syrie unifiée, même si d’importantes divergences persistent ». Selon le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, invité aux négociations la veille seulement, « tous les sujets, même les plus difficiles » ont été abordés lors des discussions. Les 17 pays participants se seraient déjà entendus sur l’instauration d’un cessez-le-feu applicable dans l’ensemble du pays. Plus facile à dire qu’à faire, compte tenu des derniers développements.

  • Airbnb : arme de destruction massive de la vie de quartier ?
    http://www.bastamag.net/Airbnb-arme-de-destruction-massive-de-la-vie-de-quartier

    Pour ou contre Airbnb ? Ce 3 novembre, les habitants de San Francisco sont invités à se prononcer par référendum sur une proposition visant à encadrer les locations touristiques de logements par des particuliers. Le symbole est d’autant plus fort que San Francisco est la ville où s’est lancée la start-up Airbnb aujourd’hui devenue multinationale tentaculaire. La proposition soumise à référendum est portée par une coalition d’activistes de gauche, de syndicats, et d’associations, pour limiter les impacts (...)

    #Débattre

    / Démocratie !, #Amériques, #Garantir_l'accès_au_logement, #Logement, #Multinationales

    #Démocratie_ !

    • Paris la première «  ville Airbnb  » au monde / Airbnb : un bon « marchand de sommeil »
      http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/11/13/airbnb-un-bon-marchand-de-sommeil_4809026_3234.html

      Airbnb a publié, jeudi, une étude du cabinet de conseil économique Asterès qui, selon elle, confirme les vertus de l’activité d’Airbnb en France, où le site compte 200 000 logements (dont 60 000 à Paris). Retenez ces chiffres  : 2,5 milliards d’euros de retombées directes et indirectes d’Airbnb sur l’économie entre septembre 2014 et août 2015, partagés entre les recettes réalisées par les hôtes (à raison de 1 970 euros par an en moyenne pour 26 nuitées) et les dépenses des voyageurs  ; et 13 300 emplois générés par la présence des touristes dans l’Hexagone.

      Paris, première «  ville Airbnb  »

      A Airbnb qui dit s’inscrire dans une «  économie du partage  », l’hôtellerie réplique qu’il s’agit tout bonnement d’une «  industrialisation  » de la location, mortifère pour un secteur déjà fragilisé par des plates-formes de réservation en ligne captant une partie de ses marges. Il est également vrai que le combat ne se joue pas toujours à la loyale. Et que certains hôtes «  oublient  » parfois de déclarer en mairie la location d’une partie de leur résidence principale ou la proposent pour plusieurs mois à des salariés en mission, et non à de vrais touristes.

      Les pouvoirs publics semblent jouer un double jeu, dépassés par un phénomène qui a explosé depuis 2012. Brian Chesky, le patron-fondateur d’Airbnb, a ses entrées à la Mairie de Paris, finalement assez fière que la capitale soit devenue la première «  ville Airbnb  » au monde. Et le gouvernement ne perd pas de vue l’objectif fixé par Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères, de 100 millions de touristes en 2020 (contre 85 millions en 2015). N’en déplaise aux hôteliers, Airbnb participe à la croissance de l’offre touristique en France.

  • « Permis de tuer au Sahel »
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/11/02/permis-de-tuer-au-sahel_4801279_3212.html

    Depuis l’intervention française au Mali, le ministère de la défense se félicite régulièrement de la « mise hors de combat » de présumés terroristes. L’armée française administre la peine de mort alors que la France l’a abolie en 1981 et que sa diplomatie promeut l’abolition partout à travers le monde. Ce curieux paradoxe vient de l’absence de réflexion sur la manière de lutter contre le terrorisme.

    La France a épousé la conception américaine de lutte contre le terrorisme, la fameuse war on terror, sans en mesurer les conséquences et surtout en constater la tragique inefficacité. Il suffit pour s’en convaincre de regarder dans quel état se trouvent l’Afghanistan et l’Irak pour comprendre combien cette stratégie est un échec. Un échec total. Le Mali ne fait pas exception à la règle.
    […]
    La lutte contre le terrorisme ne peut se limiter à l’élimination de chefs présumés. Exécuter sans aucune forme de procès des présumés terroristes, c’est tuer au nom de nos valeurs, ce que, justement, nous reprochons à nos adversaires. Certains avancent la légitime défense. C’est oublier qu’elle est définie en droit français : la riposte doit intervenir au moment de l’agression, sinon c’est une vengeance. Et c’est ainsi qu’elle est perçue par les populations locales car exécuter un présumé chef terroriste, c’est avant tout tuer un père, un mari, un fils ou un frère.
    […]
    La démocratie est perçue comme permettant à une minorité de s’enrichir en toute impunité avec la bénédiction de la communauté internationale dont l’hypocrisie confine à la complicité.

    http://rue89.nouvelobs.com/blog/rues-dafriques/2015/07/03/laurent-bigot-la-france-se-moque-de-lafrique-234757

    Laurent Bigot
    Ancien sous-directeur chargé de l’Afrique de l’Ouest au Quai d’Orsay (juillet 2008-mars 2013), ce diplomate de carrière a été remercié, dit-on, en raison de son franc-parler.

    • En effet, vidéo qui mérite une ample diffusion. #merci !

      Le Mali fait tomber des têtes au Quai d’Orsay (11/03/2013)
      http://www.lefigaro.fr/international/2013/03/11/01003-20130311ARTFIG00500-le-mali-fait-tomber-des-tetes-au-quai-d-orsay.php

      Retour sur des mots qui fâchent et des portes qui claquent. Supprimée récemment de plusieurs sites Internet mais toujours visible sur YouTube, une vidéo tournée en juillet 2012 montre le diplomate Laurent Bigot, à l’époque responsable de l’Afrique de l’Ouest, tenant des propos plutôt décapants sur le Mali. Filmé lors d’une conférence à l’Institut français des relations internationales (Ifri), ce très bon connaisseur du terrain met les pieds dans le plat en dénonçant notamment « une corruption gangrenant depuis de longues années toutes les sphères jusqu’au plus haut niveau ». Il évoque aussi « une démocratie de façade » et souligne que, si « l’État malien s’est effondré sur lui-même », les déterminants de la crise, eux, demeurent.
      Des propos tenus « à titre personnel », mais qui n’en reviennent pas moins à contester la politique menée depuis des années vis-à-vis du Sahel. Car pour Bigot, le problème ne se limite pas au « cas emblématique » du Mali. Le Burkina-Faso, dit-il, « est le prochain sur la liste à risquer de s’effondrer ». Autant de déclarations qui, on s’en doute, ont suscité de fortes irritations à Bamako, à Ouagadougou et dans plusieurs capitales de la région. « Laurent Bigot était devenu gênant », commente un chercheur spécialisé sur l’Afrique.
      Cette vidéo est l’un des éléments à charge retenus par Laurent Fabius contre Laurent Bigot pour précipiter son limogeage. Sollicité par Le Figaro, l’ex-sous-directeur d’Afrique occidentale a déploré avoir été « débarqué brutalement » mais n’a pas souhaité s’exprimer. Au Quai d’Orsay, on ne réagit pas officiellement même si, dans l’entourage du ministre, on souligne que « le débat est sain, mais franchir la ligne rouge de la déloyauté lorsque les décisions sont prises est inacceptable ». Avant le déclenchement de l’opération « Serval », Laurent Bigot s’était montré sceptique sur une approche purement militaire de la crise au Sahel.

    • cas de figure du poids de l’exilocratie , opposition diasporisée , gouvernement en exil , sur une politique étrangère en besoin de démo pour garder son rang sur le marché de l’armement ( rafales etc ) ??

  • استبعاد روسيا من عشاء باريس حول الازمة السورية الى احد صور “المناكفة الدبلوماسية” وسيكون “مظاهرة احتجاج” للمهمشين فقط.. محاولة اعادة الحياة لمنظومة “اصدقاء سورية” محكومة بالفشل لانها تحللت وتعفنت | رأي اليوم
    http://www.raialyoum.com/?p=335854

    ABA dans son édito exécute sans pitié les médiocres manoeuvres de la diplomatie fabusienne :

    لا مانع من ان يلتقي “المهمشون” على مائدة وزير الخارجية الفرنسي، ويعبرون عن احتجاجهم على هذا التهميش بصوت عال، ويعود كل منهم الى بلاده، وقد نفّس عن كل ما في داخله من غضب، ولكن الرسالة التي تريد فرنسا وحلفاؤها ايصالها الى روسيا والولايات المتحدة اللتين استبعداها ستكون ركيكة، وضعيفة، ولن تحقق اي نتائج عملية، بل قد تعطي نتائج عكسية.

    Ceux qui ont été mis de côté [à Vienne] peuvent bien se réunir à la table du ministre français des AE et protester à haute voix contre leur marginalisation. Chacun rentrera chez lui en ayant soulagé sa colère. Mais le message que la France et ses alliés veulent faire passer à la Russie et aux USA, qui les ont mis de côté, est faible et maladroite (rakîka). Elle n’aura aucun effet pratique et apportera même des effets contraires.

    نتمنى عشاء شهيا للمشاركين في لقاء باريس، والعرب من بينهم على وجه الخصوص، وللشعب السوري الصبر والسلوان.

    Bon appétit aux convives de ce dîner parisien, et aux Arabes [saoudiens, émiriens, qataris] en particulier. Quant aux Syriens, ils ont droit à patienter et à être oubliés.

    #syrie

    • Une nouvelle réunion à Paris sur la Syrie, Laurent Fabius tente de ne pas perdre la main
      27 oct. 2015, 17:50
      https://francais.rt.com/international/9196-nouvelle-reunion-paris-syrie

      Sur le dossier syrien, le temps est aux grandes manoeuvres diplomatiques. La dernière en date, « le dîner de travail » qui doit réunir à Paris les alliés de la France dans la crise syrienne. Manque simplement à cette réunion l’Iran et la Russie.

      Selon le communiqué officiel laconique du Quai d’Orsay, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius recevra « les principaux partenaires engagés avec la France dans le règlement de la crise syrienne : l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, la Jordanie, le Qatar, la Turquie, l’Allemagne, les Etats-Unis, l’Italie et le Royaume-Uni.

      (...)

      Quoi qu’il en soit, cette réunion pourrait être le dernier baroud d’honneur du ministre français des Affaires étrangères. Ce dernier est en effet donné partant pour un siège au Conseil constitutionnel, selon des rumeurs persistantes.

    • @souriyam : Merchet ouvre en commentant le billet d’Alain Juppé : Notre fiasco syrien (24 octobre)
      http://www.al1jup.com/notre-fiasco-syrien

      Et maintenant ? La diplomatie française est la dernière, ou presque, à s’en tenir à la ligne du refus de toute discussion avec Bachar qui était celle de N. Sarkozy et la mienne. Dans le contexte actuel, cette ligne est devenue : ni Bachar ni Daech. Le problème, c’est que nous sommes aujourd’hui les derniers et les seuls à tenir bon. Le Président Obama n’avait qu’un but : l’accord nucléaire avec l’Iran. Il l’a atteint. On parle beaucoup dans les chancelleries de contacts entre Russes et Américains pour trouver une sortie de crise en Syrie. Nos partenaires européens sont muets ou prêts au dialogue. Quand je parle de morale et des crimes de Bachar, on me fait remarquer avec quelque condescendance que je suis bien le seul à croire à la morale en politique étrangère. Je crains que le moment ne soit donc venu de boire le calice jusqu’à la lie et de nous asseoir à Genève à la table de négociation avec Bachar. Peut-être trouvera-t-on le moyen de sauver la face. Mais la vérité est bien celle-ci : Poutine a gagné.

    • @nidal : merci.
      Je m’attendais à mieux en écoutant le commentaire par Merchet de ce billet... En somme selon Juppé, on avait raison mais on a perdu. La faute aux Russes, à ces cons de syriens incapables de s’unir et au fait qu’on n’ait pas mené la guerre clandestine avec assez d’intensité. Il faudrait donc maintenant en prendre acte. De la part de l’ancien adjoint de BHL aux affaires étrangères à l’époque de la guerre en Libye, ce n’est pas un « mea culpa ».

  • Poutine sur le chemin de Damas (suite) - Ave, Poutine, par Philippe Leymarie (Les blogs du Diplo, Défense en ligne, 27 octobre 2015)
    http://blog.mondediplo.net/2015-10-27-Ave-Poutine

    On s’en veut un peu de paraître sacrifier à nouveau au culte du tsar de la Sainte Russie. Mais, alors que les Américains n’ont pas de solution pour résoudre la crise syrienne, et que les Européens — malgré la tentative de Laurent Fabius, ministre français des affaires étrangères, de réunir ce mardi à Paris les « principaux partenaires régionaux » de la Syrie (mais sans l’Iran ni la Russie…) — paraissent pratiquement hors jeu, leur grand cousin de l’Est, Vladimir Poutine, réussit un « sans faute » depuis près d’un mois, maîtrisant — non sans audace — une séquence militaire, et maintenant aussi diplomatique et politique, qui signe le grand retour de la Russie sur la scène internationale, assez loin de sa zone d’influence habituelle. [#st]

    http://zinc.mondediplo.net/messages/10152 via Le Monde diplomatique

  • Ah ah ah : Syrie : pourquoi Fabius est sur le banc de touche
    http://tempsreel.nouvelobs.com/guerre-en-syrie/20151022.OBS8154/syrie-pourquoi-fabius-est-sur-le-banc-de-touche.html

    Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, organise vendredi 23 octobre à Vienne une réunion cruciale sur la Syrie. Seront présents ses homologues russe, saoudien et turc. Mais aucun Européen. Et, notamment pas, le Français Laurent Fabius. Pourquoi cette absence ?

    (Bon, après cette question pertinente et cruelle, le reste de l’article n’a pas beaucoup d’intérêt.)

  • Ministre des affaires étrangères algérien fouillé à Orly : la France évoque un incident « regrettable » - Le Parisien

    http://www.leparisien.fr/international/un-ministre-fouille-a-orly-alger-convoque-l-ambassadeur-de-france-19-10-2

    Le ministère algérien des Affaires étrangères a annoncé dimanche avoir convoqué l’ambassadeur de France à Alger, pour protester contre le traitement « inacceptable » dont a fait l’objet samedi le ministre algérien de la Communication, Hamid Grine, à l’aéroport d’Orly.

    (...)

    le ministre des Affaires étrangères s’est plaint directement au téléphone auprès de son homologue Laurent Fabius. (...) Lundi matin, le quai d’Orsay a réagi en évoquant un « incident particulièrement regrettable ».

    (...) Les médias locaux avancent (...) que Hamid Grine est « le troisième ministre algérien a être soumis à un tel traitement ». (...) [Ce] n’est pas sans rappeler la fouille approfondie dont avait été victime en mars 2014, à l’aéroport parisien de Roissy, le ministre marocain des Affaires étrangères.

  • La France a aboli la peine de mort mais tue des Français en Syrie, dans des exécutions extra-judiciaires. La version des autorités remise en cause par l’enquête du Monde, concernant le Français Salim Benghalem, cible des frappes françaises à Rakka http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/10/17/syrie-salim-benghalem-la-cible-des-frappes-francaises-a-rakka_4791547_3224.h

    Une semaine après l’annonce par le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, du bombardement, dans la nuit du 8 au 9 octobre, d’un camp de l’Etat islamique près de Rakka, en Syrie, la version officielle livrée par les autorités françaises résiste de moins en moins à l’examen de certains faits nouveaux.
    (...)
    Lundi 12 octobre, le ministère de la défense assurait n’avoir « aucun élément précis relatif à ce bombardement ». Vendredi soir, aucune source n’avait permis de connaître le sort de Salim Benghalem et de ses deux proches visés dans cette frappe. Pourtant, les autorités disposeraient, selon nos informations, d’une connaissance beaucoup plus précise qu’elles ne l’admettent des résultats de cette frappe, tant pour le nombre de morts que pour l’identité des victimes.
    Cette affaire crée un précédent dans le droit français. La France savait qui elle allait tuer dans cette frappe. Salim Benghalem, mis en cause dans plusieurs procédures judiciaires à Paris, et faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international, pourrait, si sa mort est confirmée, avoir été victime, selon certaines ONG comme Human Rights Watch, d’une forme d’« exécution extrajudiciaire ».

    La France a justifié son intervention par la « légitime défense collective » prévue à l’article 51 de la Charte des Nations unies. L’assistance demandée à Paris émane des seules autorités irakiennes pour combattre l’Etat islamique. Il y a un an, le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, s’opposait, avec succès, à l’extension des frappes en Syrie souhaitée par le ministère de la défense, estimant qu’elles « n’avaient pas de bases légales ». Les conditions auraient-elles désormais changé ?
    (...)
    La France, elle, s’est contentée d’indiquer que les personnes visées étaient entraînées pour frapper le sol français et européen, sans plus de précision. Pour alléguer d’une « légitime défense individuelle », elle devrait fournir la preuve d’une agression imminente, ce qu’elle n’a pas fait. Salim Benghalem accueillait et formait les nouveaux venus francophones. Constituaient-ils une « menace imminente » ?

    Sur la « légitime défense », c’est aussi l’argument de Français qui s’engagent dans l’Etat islamique, évoquant « la légitime défense face à l’attaque de pays occidentaux contre des pays musulmans - ou les attaques de Bachar Al Assad contre sa population »

    Sur la peine de mort : la France appelle à un « moratoire » dans les pays où elle est pratiquée et défend l’abolition.

  • France to Push for UN Security Council Resolution on West Bank Settlements - Diplomacy and Defense - Haaretz
    French FM Laurent Fabius told Quartet meet 10 days ago that France intends to advance resolution and hopes to convene follow-up conference in Paris on the Israeli-Palestinian conflict.
    Barak Ravid Oct 11, 2015 4:53 AM

    http://www.haaretz.com/news/diplomacy-defense/.premium-1.679785

    The French government intends to advance a United Nations Security Council resolution on Jewish settlements in the West Bank and East Jerusalem, according to senior officials in Jerusalem and Western diplomats.

    French Foreign Minister Laurent Fabius made a comment to that effect 10 days ago, at a meeting in New York of the foreign ministers of the Middle East Quartet. Prime Minister Benjamin Netanyahu made use of the comment to convince right-wing members of his cabinet that new construction in the settlements in response to the recent wave of terrorism would cause Israel severe diplomatic damage.

    The September 30 meeting in New York was due to include the foreign ministers of the Quartet countries — the United States, European Union, Russia and the United Nations — as well as those from Jordan, Egypt and Saudi Arabia. The French foreign minister had other plans, however. Two Western diplomats and two senior officials in Jerusalem said Fabius demanded to participate in the meeting as well and exerted strong pressure on the Americans and on EU foreign policy chief Federica Mogherini.

    In the wake of the pressure, it was decided initially that France, Britain and China, all of which are permanent members of the Security Council, would also be invited, even though they are not direct members of the Quartet. The prospect of their participation, however, led other countries, such as Germany, Norway, Japan, Italy, Spain and others, to demand a place at the table as well. It turned into a conference of 30 foreign ministers from around the world, discussing the Israeli-Palestinian conflict without a single Israeli or Palestinian representative.

    A statement in summation of the meeting — mainly ceremonial and with short statements by each of the participants — was agreed upon in advance. Fabius again surprised the gathering by presenting a French diplomatic plan with steps that he said would break the deadlock in the peace process.

    According to Western diplomats present and the meeting as well as senior Israel officials briefed on the details, Fabius said he was interested in convening a follow-up conference in Paris to which countries interested in advancing a solution to the Israeli-Palestinian conflict would be invited, but not the two sides themselves.

    Immediately afterwards, he uttered a sentence which has caused a lot of nervousness in Jerusalem over the past ten days. According to the diplomats, Fabius said there were many parties pressing for a vote on a Security Council resolution on the settlements and the subject was being explored. Reports of Fabius’ statement reached Israeli diplomats and Netanyahu, who was in New York at the time, within a few hours.

    Like most of the participants at the Quartet meeting, Netanyahu and his advisers were surprised by the process Fabius proposed in his remarks. The Israeli leader’s advisers were quick to speak to associates of U.S. Secretary of State John Kerry and others who were present at the Quartet parley.

    The following day, Netanyahu raised the issue at a meeting with Kerry and expressed great concern. The Americans said they do not know what Fabius intends and had no additional information on the subject. A senior Israeli official noted that from inquiries made in subsequent days, it turned out that it was apparently a process that was only in its initial stages.

    Fabius’ short, vague sentence regarding a Security Council resolution on Jewish settlements became a central element of a meeting of the Israeli inner cabinet last Monday, a day after Netanyahu’s return from New York. In the face of pressure that was applied by Education Minister Naftali Bennett, Justice Minister Ayelet Shaked and Immigrant Absorption Minister Ze’ev Elkin to announce construction in settlements in response to the wave of terrorist attacks, Netanyahu and his adviser Isaac Molho presented information about the French plans.

    Despite the fact that there is no draft or proposed text of a French resolution, Netanyahu, Molho and other participants at the meeting contended that it would state that the settlements are not legal. They presented Fabius’ initial idea as a highly dangerous process that could bring about a wave of boycotts and withdrawal of investment from any Israeli entity operating directly or indirectly in the settlements; serious international isolation; and a risk of a trial at the International Court in The Hague against any entity connected to the settlements. They argued that construction in the settlements at this time would provide backing for Fabius’ initiative and cause Israeli serious diplomatic damage.

    Channel 2 reported that Netanyahu and Molho also told the ministers that they had received an American ultimatum that an announcement of new construction in the settlement would cause President Barack Obama to refrain from vetoing the French resolution if it would come to a UN Security Council vote. According to several ministers who attended the inner cabinet meeting, Molho said that Kerry had left him threatening voice-mail messages. Senior American officials denied both the existence of an ultimatum and Molho’s story about Kerry’s threatening messages.

    Even if Fabius’ plan does take shape, it would not be the first time that the Security Council adopted a resolution on the settlements. Resolution 465 in 1980, which was passed unanimously without an American veto, stated that the settlements built beyond the 1967 borders, including East Jerusalem, were not legal. The resolution also called for all countries to refrain from providing any form of assistance to construction in the settlements.

  • Ce que révèle les tensions entre la Russie et la Turquie
    http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2015/10/06/31002-20151006ARTFIG00392-ce-que-revele-les-tensions-entre-la-russie-et-la-

    Cet été, le régime turc avait annoncé son intention de créer une zone d’exclusion aérienne. Une grande zone tampon au nord de la Syrie avec deux objectifs principaux : fixer les réfugiés syriens mais surtout frapper les Kurdes. L’objectif final étant de faire tomber Bachar el-Assad sur le modèle libyen et de placer un régime frère, islamiste en l’occurrence.

    Malheureusement pour elle, la Turquie doit constater que face à l’aviation russe ces objectifs ne pourront pas être atteints. Après quatre ans d’efforts, le recul soudain de sa politique dans son voisinage méridional immédiat rend fou de rage le mégalomaniaque président Recep Tayyip #Erdogan. D’autant que la guerre civile qu’il a contribué à alimenter en Syrie a rallumé l’irrédentisme kurde et brisé sa coalition électorale. Son rêve de restauration ottomane s’évanouit.

    [...]

    C’est-à-dire que « l’armée de la conquête », l’alliance djihadiste soutenue par la #Turquie qui regroupe al-Qaïda et les « rebelles modérés » chers à Laurent Fabius, subit un sérieux coup d’arrêt sous la pluie de bombes russes. Elle doit faire face dans un deuxième temps à une offensive terrestre de l’armée syrienne. Les amis de la Turquie ne peuvent pas se contenter de baisser la tête en attendant que les bombardiers passent. S’ils veulent défendre leurs positions, ils doivent se découvrir.

    Conséquence, l’armée syrienne qui donnait de graves signes de faiblesse est relancée. L’offensive aérienne russe pourrait permettre à Bachar el-Assad et ses alliés (dont l’Irak et l’Iran) de rétablir progressivement le corridor vers Alep, dégager Damas et l’axe qui va vers Homs et Hama et puis sans doute reprendre Palmyre.

    Bref, avec l’entrée en scène de la Russie, c’est toute la stratégie turque mais aussi occidentale qui s’écroule : le maintien de Bachar n’est plus une hypothèse improbable mais un fait dont il faudra tenir compte dans les années à venir. A trop maintenir Poutine à l’écart au profit de l’alliance turco-saoudienne, les Occidentaux l’ont poussé à intervenir et ont replacé malgré eux la #Russie au cœur du #Moyen-Orient.

    #Syrie

  • La Barbe se paye Fabius et Joffrin - Les Nouvelles NEWS
    http://www.lesnouvellesnews.fr/barbe-se-paye-fabius-joffrin

    Une conférence qui a attiré l’attention du collectif La Barbe. Pour cause, sur 30 intervenants, seulement 8 étaient des femmes. Comme à leur habitude, les barbues sont entrées sur scène et ont déclamé leur discours. « Quelle belle idée, Messieurs de Libération, d’avoir convié en ce jour 73% d’hommes ! »

    Mais c’est surtout contre Laurent Fabius que la charge a été la plus lourde : « La Barbe, attirée par l’annonce de la venue de l’une de ses idoles, Laurent Fabius, s’engage à vos côtés pour le climat ». Le collectif qui le félicite pour « l’ensemble de son œuvre » semble se souvenir des sorties sexistes du Ministre. « Mais qui va garder les enfants ? » s’était-il demandé concernant la candidature de Ségolène Royal à la présidentielle de 2007. Dans le gouvernement Jospin, Laurent Fabius alors ministre de l’Economie, proposait l’augmentation du Smic afin d’offrir « une robe de plus pour la ménagère ». « Voilà un homme qui connaît la priorité des femmes, garder le foyer » a ironisé le collectif. Avant de poursuivre : « Grâce à ces valeurs, la diplomatie française compte 82% d’ambassadeurs masculins de par le monde ».

    Les activistes n’ont pas été bousculées ni priées de sortir. Laurent Joffrin a en effet estimé que « ces dames souhaitent bien évidemment être expulsées manu militari, c’est une technique, mais nous ne le ferons pas puisqu’autrement il y aurait une photo donc c’est tout l’enjeu de la question ». Quant à Laurent Fabius, il a osé un : « Je pense que votre cause mériterait d’être mieux servie ».

    #la_barbe #féminisme

  • Syrie : « Il y a des risques » de confrontation mondiale, prévient Fabius
    http://www.europe1.fr/societe/syrie-il-y-a-des-risques-de-confrontation-mondiale-previent-fabius-2524469#u

    La guerre en Syrie peut-elle aboutir à une confrontation militaire mondiale ? « Il y a des risques », a reconnu Laurent Fabius, invité lundi d’Europe 1.

    « Le risque le plus effrayant »... « Quand vous voyez que ce conflit qui était une guerre civile devient un guerre régional avec implication de puissances internationales, les risques sont graves. Et le risque le plus effrayant, c’est le risque que le conflit soit totalement religieux [...] avec d’un côté les populations sunnites et leurs alliés, de l’autre les populations chiites et leurs alliés. C’est une conflagration qui risque d’être extrêmement dangereuse. Nous, la France, nous recherchons la paix est la sécurité », a développé le ministre des Affaires étrangères.

    #Syrie

  • Frappes russes en Syrie : doutes sur les cibles visées - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/946894/la-russie-ouvre-la-voie-a-des-frappes-aeriennes-en-syrie.html

    Mais il n’aura pas fallu longtemps pour que la France, puis les Etats-Unis, émettent des doutes et des réserves sur le choix des cibles choisies par l’armée russe. Il y a « des indications selon lesquelles les frappes russes n’ont pas visé Daech », acronyme arabe du groupe Etat islamique, a déclaré à New York le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, ajoutant qu’il « faudrait vérifier quels étaient les objectifs » des avions russes.
    « Ce n’est pas sur Daech qu’ils (les Russes) ont frappé, c’est sans doute sur les groupes d’opposition, ce qui confirme qu’ils sont davantage dans le soutien au régime de Bachar el-Assad que dans la lutte contre Daech », a également affirmé une source diplomatique française sous couvert d’anonymat.

    En revanche il leur a fallu tellement de temps qu’ils ne l’ont jamais fait officiellement pour se rendre compte que les frappes turques contre le terrorisme tombaient quasi uniquement sur les forces kurdes !

    #syrie #sinistre_farce

  • Syrie : possibles « domaines de coopération » avec Moscou | Laurent BARTHELEMY, Cécile FEUILLATRE | AFP
    24 septembre 2015
    http://www.lapresse.ca/international/etats-unis/201509/24/01-4903557-syrie-possibles-domaines-de-cooperation-avec-moscou.php

    Assad de nouveau fréquentable ?

    Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius réunit jeudi soir à Paris ses homologues britannique Philip Hammond, allemand Frank Walter Steinmeier et la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini pour un dîner de travail consacré à la Syrie.

    « L’idée est de clarifier un peu les positions, de savoir ce que les uns et les autres entendent par une transition politique en Syrie, de faire émerger une position européenne commune avant l’Assemblée générale de l’ONU », explique une source diplomatique française.

    Cette rencontre survient au lendemain de déclarations remarquées de la chancelière allemande Angela Merkel, qui a estimé pour la première fois publiquement qu’il fallait parler avec Bachar al-Assad pour résoudre la crise syrienne.

    « Il faut parler avec de nombreux acteurs, et cela implique (Bachar al) Assad, mais il y en a d’autres », a dit Mme Merkel, citant également les alliés de Damas, la Russie et l’Iran.

    Farouche ennemi d’Assad, le président turc Recep Tayyip Erdogan a aussi concédé jeudi que le président syrien pourrait faire partie d’une période de transition.

    « Bachar al-Assad ne peut représenter l’avenir d’un peuple et d’un pays qu’il a martyrisés », a réitéré jeudi le Français Laurent Fabius, qui cependant ne pose plus son départ comme préalable à une négociation politique.

    Washington et Londres non plus, depuis quelque temps : le secrétaire d’État américain John Kerry et son homologue Philip Hammond ont estimé mi-septembre qu’Assad devait partir mais que le calendrier était « négociable ».

  • Alors que la presse occidentale persiste à discuter d’un “possible soutien militaire russe” au président Bachar el-Assad, et nous sert des pseudos analyses telles François Heisbourg, éminent géopoliticien – “indépendant” ? on ne sait pas trop : voir l’épisode sur ses affirmations quant à l’existence d’ ADM en Irak où sa responsabilité est sérieusement engagée - hier soir sur France Inter http://www.franceinter.fr/emission-un-jour-dans-le-monde, bien “aiguillé” par le serveur de soupe Nicolas Demorand.

    Bref : Il semble que les Occidentaux n’ont toujours pas compris les conséquences de leur politique, et ne soient prêts à reconnaitre leur responsabilité criminelle.

    Mais voilà tout de même notre MAE qui nous apprend que maintenant, le président syrien ( élu démocratiquement, et soutenu d’après les enquêtes par 70% du peuple) aurait, le droit de vivre encore !!!!!
    On admire la formulation :
    “La question qui se pose est la suivante : quelles sont les perspectives ? Doit-on dire au peuple syrien que M. Bachar al-Assad détiendra le pouvoir exécutif au cours des quinze prochaines années ? Si on dit cela, il n’y a pas de solution possible. Entre dire cela et exiger le départ immédiat de M. Bachar al-Assad, il y a une marge. Cela s’appelle la diplomatie.” - Audition de Laurent Fabius au sénat, 9 septembre 2015.
    La diplomatie ! Comme ça,...tout d’un coup !!!
    Rien à voir avec l’infléchissement de la position des USA et son approbation implicite del’initiative de l’OTSC ‘’(toujours à appelée : “l’initiative russe”)
    ..... Non non...!!!
    L’analyse emberlificotée de Denis Sieffert, dans son édito de jeudi dernier, semble faire écho au propos officiel, et nous montre à quel point – je ne mettrai pas une seconde en doute l’indépendance du journaliste- même les plus éminents peuvent se faire embarquer, proprement dindonner, par cette propagande de guerre, de type néo-coloniale. (Et malheureusement : plus on se laisse bercer par le courant, plus on s’approche des rapides qui nous mènent au pire).
    Les leçons de Lénine et Jaurès sont pourtant restées terriblement actuelles, mais la peur de l’opprobre à vouloir y faire référence, ou s’y replonger même timidement, semble la plus forte.
    Pourtant en relisant : “ L’impérialisme stade suprême du capitalisme” on est saisi par la modernité, et l’actualité, du texte de Lénine, pourtant écrit dans un contexte beaucoup plus difficile qu’aujourd’hui !. (Voir Ici, c’est gratuit : http://marxiste.fr/lenine/imp.pdf)

    Pour aujourd’hui, Le ou les faits essentiels sont que :
    l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) a décidé de lutter contre le terrorisme en Irak et en Syrie

    l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC)

    Regroupe :
    La Biélorussie, la Russie, l’Arménie, le Tadjikistan, le Kazakhstan, le Kirghizistan. À la différence de l’Otan et du Pacte de Varsovie, dans lesquels les États membres perdent leur souveraineté (au profit des États-Unis et du Royaume-Uni dans l’Otan, de l’URSS dans le Pacte de Varsovie —ce qui contrevient à la Charte des Nations unies—), les États membres de l’OTSC conservent leur pleine souveraineté, ne placent pas leurs armées sous le commandement de la principale puissance de leur alliance, et peuvent se désolidariser à tout moment de cette alliance [1]. L’Azerbaïdjan, la Géorgie et l’Ouzbékistan se sont ainsi retirés librement de cette organisation pour se tourner vers le Guam [2] et l’Otan.

    Donc :

    L’OTSC interviendra à partir d’octobre 2015 , à la fois en Irak et en Syrie, contre les individus classés comme « terroristes » par l’Onu, à savoir al-Qaïda, Daesh et tous les groupes qui se sont alliés à eux.

    L’OTSC ne cherche pas à venir en aide à Haïder al-Abadi ou à Bachar el-Assad, mais est directement menacée par les jihadistes.

    Les jihadistes ne sont pas en mesure de résister longuement à une alliance internationale si celle-ci inclut l’Irak et la Syrie.

    Les États-Unis, qui ont déjà mené secrètement une vaste opération conjointe avec l’Armée arabe syrienne à Hassaké, sont prêts à un accord avec l’OTSC.
    Leurs alliés britanniques et français sont prêts à renoncer à renverser la République arabe syrienne.

    • We must compromise with evil in Syria
      Gideon Rachman
      http://www.ft.com/intl/cms/s/0/96bf7e48-6041-11e5-a28b-50226830d644.html

      Establishing such a process is obviously fiendishly difficult. But there are some promising signs. The Americans have stopped insisting on the immediate removal of Mr Assad. And despite their military build-up in Syria, the Russians must surely understand the long-term risks of “boots on the ground” in Syria. They too need a diplomatic option.

      It would clearly be best if Mr Assad stepped aside early on, as part of a Syrian peace process. But diplomacy cannot be held hostage by the question of Mr Assad’s future. Too many people have already died in Syria to make the search for peace dependent on the fate of one man, however evil.

    • L’extrait ci-dessous de la bio de Heibourg sur Wikipedia donne une idée de son « indépendance » ! membre du Centre d’analyse et de prévision du ministère des Affaires étrangères (1978-79), premier secrétaire à la représentation permanente de la France à l’ONU (1979-1981), conseiller pour les affaires internationales au cabinet du ministre de la Défense (1981-1984), directeur-attaché à Thomson-CSF (1984-1987), directeur de l’IISS (1987-1992), directeur désigné de l’Institut universitaire de hautes études internationales de Genève, directeur du développement stratégique de Matra Défense Espace (1992-1997), responsable d’une mission interministérielle sur la recherche et l’enseignement sur les questions internationales et de défense (1998-2000) et directeur de la Fondation pour la recherche stratégique (2001-2005). Il a fait partie du groupe des personnalités chargé par la Commission européenne de créer le programme européen de recherche de sécurité (PERS)

  • Fabius appelle à ne pas attendre le départ d’Assad pour négocier - Yahoo Finance France
    Reuters – il y a 11 heures
    https://fr.finance.yahoo.com/actualites/fabius-appelle-%C3%A0-ne-pas-attendre-le-d%C3%A9part-204655641.htm

    PARIS (Reuters) - Il ne faut pas attendre le départ ou même des « excuses » de Bachar al Assad pour entamer des négociations avec l’opposition et des membres du régime sur l’avenir de la Syrie, estime le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

    La France a récemment infléchi sa position quant au sort du président syrien, qui entrave l’action diplomatique en raison de désaccords entre la Russie et l’Iran d’une part, les Occidentaux d’autre part sur son maintien, ou pas, à la tête du pays. (voir [ID:nL5N11D2JF])

    Alors que Paris a longtemps fait du départ de Bachar al Assad un préalable, on y parle désormais d’un départ à un moment du processus, ce que confirment ouvertement les propos de Laurent Fabius dans un entretien au Figaro à paraître mardi.

    « Toute discussion est vouée à l’échec si l’on dit : ’Quoi qu’il arrive, le futur de la Syrie, ce sera Bachar al Assad’. Mais si on exige, avant même que la négociation commence, qu’Assad présente ses excuses, on n’avancera pas non plus », dit le chef de la diplomatie française.

    Laurent Fabius rappelle en outre que la France sait nécessaire de « conserver l’armée et d’autres piliers de l’Etat » pour éviter un effondrement de la Syrie, où elle a engagé récemment son aviation, comme d’autres pays, pour cibler des positions de l’Etat islamique.