person:laurent gayer

  • « Justiciers hors-la-loi », Politix revue des sciences sociales du politique
    http://lectures.revues.org/23256

    "Ce numéro thématique de la revue Politix publié sous la direction de Gilles Favarel-Garrigues et Laurent Gayer jette un regard décapant sur le renouveau du vigilantisme, c’est-à-dire sur une gamme de plus en plus diversifiée d’initiatives citoyennes dont la vocation proclamée est de maintenir l’ordre ou d’exercer la justice. Il réunit six articles qui examinent, chacun à sa manière, la contribution du concept de vigilantisme à l’analyse de ce phénomène protéiforme. Selon Favarel-Garrigues et Gayer, même si aucune définition de cette notion ne fait l’unanimité : « [elle] recouvre [minimalement] un certain nombre de pratiques collectives coercitives, mises en œuvre par des acteurs non étatiques afin de faire respecter certaines normes (sociales ou juridiques) et/ou d’exercer la “justice” » (p. 17).

    2Grâce à une pluralité de méthodes et de corpus, les auteurs ont examiné différents types d’opérations de police (renseignement, surveillance, point de contrôle, patrouille, fouille, traque, quadrillage, neutralisation) menées par ceux que la littérature anglophone appelle les vigilantes afin de mettre hors d’état de nuire les personnes qu’ils considèrent comme des menaces pour leur communauté. Forts d’une approche inductive, ils étudient par le bas, à partir de récits de vie, d’enquêtes ethnographiques ou d’observations directes, les mécanismes vernaculaires de contrôle social, ainsi que les pratiques officieuses de maintien de l’ordre et de justice populaire. Ce numéro thématique aborde les mutations contemporaines du vigilantisme à partir de deux tournants distincts : d’abord celui de sa féminisation, ensuite celui de sa technicisation et de son virage expert.

    3Le poids de l’engagement individuel et de la participation des femmes dans les organisations locales de sécurité est encore peu exploré dans la littérature scientifique. Atreyee Sen a examiné à nouveaux frais les causes (protection, rétribution, sécurité économique et matérielle), les formes d’expression (quasi-tribunal populaire, rituel de vérification, bastonnade, lynchage) et les cibles (hommes aux comportements violents ou prédateurs, musulmans) du vigilantisme féminin en Inde. À partir d’une organisation de femmes marginalisées (l’Aghadi), associée à un mouvement d’extrême droite xénophobe, nationaliste, patriarcal et particulièrement violent (Séna), Atreyee Sen décrit comment le vigilantisme « offre aux femmes un espace pour façonner des discours et des pratiques d’émancipation » (p. 35). L’adhésion à une telle organisation féministe, non seulement confère aux femmes le sentiment d’être protégées mais elle leur donne également une autorité et « une chance de s’intégrer dans un nouveau réseau social et politique, au sein duquel elles peuvent trouver une solution à leurs insécurités [multiples] et à leurs expériences de l’aliénation » (p. 52). Ces femmes mettent en œuvre au fil des années, à l’échelle locale, une justice expéditive de proximité pour servir et protéger les intérêts des femmes, non sans violence. Ce vigilantisme féminin s’abrite pour ainsi dire derrière le prétexte d’une lutte nationaliste et religieuse pour formuler des revendications féministes, c’est-à-dire conquérir au prix de haute lutte des acquis économiques et sociaux pour les femmes."

  • A lire dans Urbanités, un entretien avec Laurent Gayer, chercheur au CNRS spécialiste du sous-continent indien, réalisé par Lionel Francou. Y sont discutés entre autres conflits et violences urbaines à Karachi.
    http://www.revue-urbanites.fr/entretien-luttes-pour-la-ville-lurbanite-conflictuelle-des-megapoles


    @laurentgayer
    #karachi #conflits #violencesurbaines #ségrégationrésidentielle #souscontinentindien