person:laurent joffrin

  • « Libération » dans une mauvaise affaire gabonaise
    https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2019/03/28/liberation-dans-une-mauvaise-affaire-gabonaise_5442486_3236.html

    Une enquête a été ouverte sur l’organisation d’un Forum du journal au Gabon en 2015. Les salariés, qui s’y étaient opposés, étudient une motion de défiance contre la direction.

    La rédaction de Libération a passé l’après-midi du mercredi 27 mars en assemblée générale. Et, fait exceptionnel, Laurent Joffrin, le directeur de la publication, n’a pas publié sa chronique quotidienne. Cette réunion de crise a été convoquée après la révélation, le matin même, par La Lettre A, de l’existence d’une enquête préliminaire du parquet national financier portant sur des mouvements de fonds liés à l’organisation par le quotidien d’un forum au Gabon, en 2015.
    Selon la lettre spécialisée, M. Joffrin et l’ancien directeur opérationnel Pierre Fraidenraich, aujourd’hui directeur général de la chaîne BFM Business, ont été entendus par les enquêteurs. Ces derniers, affirme une source proche du dossier, travaillent sur des pistes d’éventuels faits de blanchiments, de surfacturations et de détournements de fonds.

    La justice semble estimer que le contrat initial est entaché par des irrégularités et des montages financiers offshore suspects. « On découvre, estomaqués, un contrat de 3,5 millions d’euros passé dans le dos de la rédaction », explique un journaliste de Libération. C’est le montant de la prestation réglé par les autorités gabonaises pour l’organisation de ce forum.

    Durant l’assemblée générale, selon un témoin, M. Joffrin a déclaré avoir, de par sa position, « vaguement » entendu parler, sans « être au courant », d’un tel contrat, ne l’ayant jamais vu. L’idée du forum est venue de Pierre Fraidenraich, racontent plusieurs sources. Elle tombait à point nommé, alors que le journal, racheté par l’homme d’affaires Patrick Drahi, restait en difficulté.

    Selon un communiqué des deux cogérants, Clément Delpirou et Laurent Joffrin, le contrat a donné lieu, pour Libération, à un versement de 450 000 euros, « somme qui, en accord avec la société des journalistes et personnels de Libération, a fait réaliser au journal un profit minime ». Les 3 millions restants ont été versés à la société mère du quotidien, en 2015, PMP. Pour les deux cogérants, ces fonds « ont servi à combler le déficit du journal ».

  • Ligue du LOL : après les accusations de cyberharcèlement, les sanctions
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/02/12/ligue-du-lol-apres-les-accusations-de-cyberharcelement-les-sanctions_5422300

    A Libération – dont le service de fact-checking Checknews a été le premier à faire état de ces agissements vendredi 8 février –, le numéro trois du service Web Alexandre Hervaud et le journaliste pigiste Vincent Glad, fondateur de la « Ligue du LOL », ont été mis à pied à titre conservatoire lundi. Une partie de la conférence de rédaction, à laquelle n’ont pas participé les deux intéressés, a été consacrée au sujet. Le climat était grave, presque pesant, avec des chefs « aux mines d’enterrement », selon une personne présente.

    Après avoir informé l’assistance des mesures prises, Laurent Joffrin, directeur de la publication et de la rédaction, a annoncé l’ouverture d’une enquête interne pour établir les faits précis. « Cela ne préjuge en rien d’une culpabilité quelconque et nous lançons donc une enquête interne pour savoir ce qu’il s’est passé, a expliqué au Monde M. Joffrin. Nous n’avons rien à cacher. C’est nous qui sortons l’information. Nous réagissons tout de suite. » De plus, le journal a consacré sa une de mardi et quatre pages au sujet : « Les médias à l’heure des comptes », a titré le quotidien de gauche.

    #Ligue_LOL #Médias

  • Si Ghosn a raison... - Libération
    https://www.liberation.fr/politiques/2019/02/07/si-ghosn-a-raison_1707957
    La Lettre Politique - Laurent Joffrin

    Ainsi Carlos Ghosn, non content de la fortune qu’il gagnait chaque année, aurait fait financer indirectement son mariage à Versailles par Renault, à travers un subtil montage de mécénat. Rien n’est avéré mais la nouvelle direction de l’entreprise a tout de même décidé de transmettre le dossier à la justice. Le lieu se prête aux comparaisons historiques : Ghosn serait-il une sorte de Fouquet, ce ministre corrompu et ambitieux du Grand Siècle ? Un Fouquet qui n’organiserait pas ses fêtes à Vaux-le-Vicomte mais louerait directement le palais de Versailles pour rivaliser avec la munificence de Louis XIV, le tout aux frais de la princesse, en l’occurrence la grande firme automobile mondiale ?

    Tout cela demande vérification et sanction judiciaire, pour le condamner ou l’innocenter. Mais quelle que soit l’issue de cette bataille, elle sera désastreuse, en tout état de cause, pour l’image de l’establishment industriel mondial. Deux thèses sont en présence, et les tribunaux diront laquelle est la bonne. Mais les deux mettent en lumière des mœurs extravagantes en vigueur au sommet des multinationales de la mondialisation heureuse.

    Si Ghosn est coupable – thèse des procureurs japonais –, il apparaîtra que l’avidité hors du commun d’un baron de la grande industrie l’a conduit non seulement à toucher des émoluments gigantesques, mais encore à abuser des facilités que lui procurait son poste pour se livrer à toutes sortes d’irrégularités destinées à financer un mode de vie de sybarite. Ce qui conduira le public à penser que la cupidité des capitalistes modernes, comme celle des satrapes du Bas-Empire, n’a décidément aucune limite.

    Et si Ghosn a raison – jusqu’à preuve du contraire, il est présumé innocent –, c’est sa thèse qui l’emportera. Laquelle consiste à accuser ses anciens collègues (et nouveaux ennemis) d’avoir couvert en connaissance de cause ses dépenses somptuaires et monté ensuite un ténébreux complot pour l’écarter, en l’accusant faussement de délits qui lui valent de croupir en prison depuis des semaines, méthodes qui sont en général réservées aux dictatures corrompues. Comportement de sybarite d’un côté, procès stalinien de l’autre : dans les deux cas, nous sommes plongés au cœur d’un univers de corruption hédoniste ou d’intrigues machiavéliques, dignes de la cour de Florence au XVIe siècle. Voilà qui ne risque pas de redorer le blason moral de « l’oligarchie » dénoncée par la gauche radicale aussi bien que par les national-populistes. On s’étonne ensuite que les démocraties libérales soient mises en cause sur fond d’indignation populaire.

  • Libé n’est pas “Gilets jaunes” – L’image sociale
    http://imagesociale.fr/7045

    par André Gunthert

    En résumé, si les Gilets jaunes se conformaient à l’avis de Laurent Joffrin, plutôt que de tourner en rond dans leur bulle de filtre non filtrée, il n’y aurait pas de gouffre ni de raison de s’émouvoir. Au passage, l’expert ès réseaux sociaux trahit le biais que l’ensemble du dossier tente de dissimuler. « Leur vérité », dit-il, laissant entendre que celle-ci ne saurait être confondue avec celle de Libération ou de la presse, dont Laurent Joffrin nous assure qu’elle n’a pas démérité.

    Question de point de vue. Pour Stéphane Delorme, rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma : « Le récit raconté par les médias était répugnant. La TV s’est encore une fois ridiculisée face à internet. D’un côté cette image terrifiante présentée comme sécurisante au JT de 20h, le 15 décembre, de manifestants devant l’Opéra qu’on empêche de rejoindre les Champs sous l’œil de la police montée prête à charger. De l’autre la profusion sauvage des vidéos de violences policières, qui à force deviennent un genre en soi ».

    Si, malgré l’observation attentive de Vincent Glad, cette vérité, celle des violences d’un pouvoir désemparé et d’une désinformation d’un niveau rarement atteint, reste distincte de la vérité que peut admettre un quotidien des classes supérieures, ce n’est pas parce que les acteurs du mouvement se jugent mal représentés. Mais bien parce que ceux dont c’est la mission et le métier ont construit le récit de la crise en fonction d’un filtre bien plus puissant que la bulle de filtre, puisqu’il est invisible même aux yeux d’un grand professionnel comme Laurent Joffrin : le filtre de la conscience de classe.

    Ceux qui doutent que la crise des Gilets jaunes est fondamentalement un conflit de classes, miroir de l’accélération historique des inégalités et de la concentration des profits, n’ont, pour s’en convaincre, qu’à observer son accueil par les classes supérieures, qui ont rarement opposé une réaction d’une telle violence à un mouvement social quel qu’il soit. La négation de toute désinformation, telle que nous la livre candidement Libération, est encore une confirmation de cette désinformation – la manifestation, non d’un défaut des méthodes du journalisme, mais d’un barrage social, d’une impossibilité de voir.

    Ce que nous répète Libération, pour justifier la critique du mouvement – « le faible nombre de manifestants, les dérapages xénophobes ou violents de certains, la confusion née d’un refus obsessionnel de toute représentation » (Joffrin) – n’est que le récit en boucle d’une vision de classe qui a condamné d’emblée la colère des plus modestes. Pour sortir de cette impasse, encore faudrait-il que la classe médiatique aperçoive, comme on l’apprend en première année de sociologie, qu’elle ne peut pas s’exclure du champ social, qu’elle est juge et partie. Diagnostic pertinent, la « crise de la représentativité » ne saurait être seulement une crise dont les producteurs de représentation rejettent la responsabilité sur les représentés.

    #Gilets_jaunes #Médias

  • Mouchard, Joffrin, Le Pen. Par Bertrand Rothé
    https://www.les-crises.fr/mouchard-joffrin-le-pen-par-bertrand-rothe

    Laurent Joffrin passe pour un homme de lettres. Nous pardonnera-t-il ce petit exercice de style tout Oulipien ? Nous avons tout respecté : la forme, le style, les expressions, la construction, les mots, tout y est. Mais aussi le fond : l’amalgame, la mauvaise foi, vous n’y trouverez ni mensonge, encore moins de fake news, […]

  • Et donc, le thème de Trump/Fox intitulé « the War on Christmas » est désormais un sujet franco-français. Comme d’habitude, n’importe quel sujet de merde inauguré par le shithole country, avec ses valeurs pourries, finit toujours par être acclimaté dans nos médias. Il suffit d’attendre.
    https://www.telerama.fr/television/referendum-faut-il-avoir-peur-du-peuple-ou-de-pascal-praud,n6058819.php

    Le Joyeux Noël de la Compagnie Créole retentit pour clore la première partie de l’émission. « C’est Noël, c’est la magie de Noël ! », revendique Pascal Praud. Ivan Rioufol bougonne : « Maintenant, on n’ose même plus dire “Joyeux Noël” ! » « Alors ça, c’est vrai ! », clame Pascal Praud, en total accord avec son collègue de C8, Thierry-on-ne-plus-rien-dire-Ardisson, qui mène lui aussi une croisade contre la christianophobie. Même Laurent Joffrin l’admet, « il y a des gens qui disent “bonnes fêtes” ». La bien-pensance n’a pas de limites.

    « Dans l’Education nationale, rapporte Pascal Praud, ce sont les “vacances d’hiver”, on ne dit plus “vacances de Noël” ! On n’a pas le droit ! » Il faut que je prévienne mes amis enseignants, certains ne sont peut-être pas au courant qu’ils risquent d’être radiés de la fonction publique s’ils prononcent le mot « Noël ». « Et sur certains médias, témoigne Pascal Praud, on peut demander de ne pas dire le mot “Noël” et on dit “joyeuses fêtes”. »

  • Médias versus plateformes numériques, le débat crucial des « droits voisins » - Acrimed | Action Critique Médias
    https://www.acrimed.org/Medias-versus-plateformes-numeriques-le-debat

    #Hypocrisie aussi parce que les dirigeants de ces médias dominants qui en appellent à la bonne conscience démocratique des députés européens pour sauver la presse des griffes des mastodontes californiens ne voient pas de problème à être inféodés financièrement aux annonceurs, perfusés d’aides publiques et très largement contrôlés par des industriels et des financiers

    N’oublions pas, en effet, que la prose de Laurent Joffrin est la propriété de Patrick Drahi, président du géant des télécom, Altice ; n’oublions pas non plus que les éditorialistes du Monde sont les employés de Xavier Niel et Matthieu Pigasse, un industriel et un banquier


    #journalisme #acrimed

  • Libération est-il un allié contre le sexisme ? – alicecoffin
    https://alicecoffin.wordpress.com/2016/05/28/liberation-est-il-un-allie-contre-le-sexisme-2

    Sur la dernière chronique, il n’y a pas eu de réactions publiques des journalistes. Il a été demandé de ne rien dire à ce sujet ?

    Non, pas du tout. Par ailleurs, je crois que ce que voulait dire Luc dans sa chronique, c’est que comme il y a eu l’affaire Cantat en 2003, l’affaire DSK en 2011, il y a l’affaire Beaupin. Ce sont trois moments symboliques dans la société française qui vont faire que les hommes prennent conscience que les choses changent, que les accusations extrêmement graves contre Denis Baupin vont amener une remise en cause de la domination. Pour moi, cela n’a pas été compris. Ensuite, il y a des choses avec lesquelles je ne suis pas d’accord. Notamment ce qui tourne autour de la question de la vengeance. En plus, et c’est le problème des éditorialistes, quand on ne maîtrise pas assez un sujet, on se laisse déborder non par l’émotion mais par un sentiment personnel, qui va être soit mal perçu, soit mal compris, soit mal interprété. Mais il ne faut pas voir Luc comme quelqu’un de raciste ou sexiste. Il a un côté très provocateur.

    Je crois, moi, que ces chroniques ont été très bien comprises car, encore une fois, elles reproduisent un discours très courant, et aisément identifiable par celles et ceux qui le subissent. Parler de provocation sur ces sujets est compliqué. Je me pose plutôt la question du profit que Libération tire des nombreuses réactions provoqués par ces textes-là. Faire du buzz, du marketing sur le dos du féminisme, est devenu très prisé par les médias, les publicitaires, les politiques.

    Par rapport à ce que j’ai mis en gras, c’est pour souligné l’optimise bien pratique de ce monsieur. Un optimise que je rencontre souvent chez les hommes et qui sert à se débarassé des questions féministes sans avoir à se remettre en cause. L’affaire Baupin renforce la domination masculine (l’avocat de Baupin utilise des arguments sexistes), comme l’a fait l’affaire DSK (il n’a pas été condamné et continu de trafiqué dans la politique et l’économie), et en fait Cantat trouve toujours de puissants réseaux de fraternité (une des inrocks)... Et puis l’affaire Weinstein n’a rien changé pour la France et lui même n’a pas tant de peintes contre lui par rapport aux 150 femmes qui ont reconnu avoir subis ses agressions. MeToo en France a premi à des hommes de s’approprier et déformé les idées féministes pour vendre des livres sur la séduction. T Ramadan est le seul qui a de réels problèmes avec la justice, pour des raisons racistes à mon avis. Hulot, Darmanin, Sapin ont de leur coté pas trop à s’inquiété. Du coté législatif, Macron essaye de correctionnalisé les viols pour faire des économie, saborde les associations (AVFT).

    –---

    Pour commencer, un point de précision. Quels sont les statuts des chroniques de Luc Le Vaillant. Vous ne les découvrez pas après publication ?

    Non. Elles sont volontairement placées dans la rubrique Idées, relues par la cheffe de ce service, Cécile Daumas, puis par la direction de la rédaction. Il y a des journalistes de la rédaction qui ont une chronique hebdomadaire : Luc Le Vaillant, Laurent Joffrin, Mathieu Lindon.

    Trois hommes…

    Effectivement.

    ...

    Il me semble que le sexisme et le racisme ne sont pas des sujets sur lesquels il est besoin de voter. Libération publie d’ailleurs régulièrement des enquêtes, des reportages, des témoignages qui attestent que le viol, le harcèlement sexiste, la domination masculine en général, est un système aux conséquences gravissimes. Quelle cohérence y-a-t-il à héberger dans le même temps des textes qui tendent à moquer ces conséquences, quand ils ne font pas directement preuve de sexisme. Comment à la fois dénoncer et contribuer à la perpétuation de systèmes de domination ?

    Parce que, de façon générale, il est important que les pages Idées reflètent des opinions extrêmement diverses. On peut y croiser Alain Duhamel, Laurent Joffrin et pourquoi pas Alain Finkielkraut.

    Pourquoi pas Finkencrotte, sur la place des femmes il est assez Le Vaillant compatible. J’aurais plutot pensé à « Pourquoi pas des femmes ? » mais Libé à une éditorialiste .... Marcella Iacub qui est aussi misogyne que Levaillant, Joffrin et Finky réunis.

    –----
    Cet entretiens date de 2016, j’ai l’impression tout de même que Libé à changé un peu sur ces sujets en 2017 et 2018. Je sais pas si Le Vaillant publie toujours, mais Iacub est devenu assez rare et il y a eu des reportages de fond sur le harcelement misogyne à St Cry, féminicides .. Le Bondy blog fait du bon travail aussi.

  • Laurent Joffrin pris la main dans le pot de connivence
    https://www.humanite.fr/laurent-joffrin-pris-la-main-dans-le-pot-de-connivence-653708

    Un courriel du directeur de la publication du journal "Libération" contenant un long chapitre réécrit du livre de l’ex-président François Hollande aurait atterri par erreur dans la boite aux lettre d’Emmanuel Macron....

    Selon France Inter, le directeur de la rédaction de Libération, Laurent Joffrin, s’est trompé de destinataire en adressant au secrétariat d’Emmanuel Macron « un long chapitre réécrit » du livre de François Hollande, à qui il « pensait » l’envoyer. De manière énigmatique, la collaboration politique-journaliste s’affiche dans les remerciements – « pour son questionnement initial » – des Leçons du pouvoir. Joffrin assume auprès de Checknews de Libé avoir « un peu repatouillé » l’introduction du livre, initialement prévu sous forme d’entretien. Cet ami proche de l’ex-chef de l’État, qui ne perd aucune occasion pour taper sur Le Média, « organe de propagande pour la France insoumise » qui n’a rien d’ « une entreprise journalistique » (5 mars), ne semble pas s’interroger sur sa propre connivence avec le pouvoir socialiste.

    • Dans le pipeline de la pensée managériale, qui crache du bullshit à jet continu, la dernière trouvaille à la con a pour nom la « holacratie ». Comme les penseurs du management sont pressés et ne regardent pas trop au détail, ils ont cru pouvoir décalquer à l’identique, et à leur propre usage, la holarchie d’Arthur Koestler, mais sans voir que le mot procédait par contraction pour éviter le hiatus holo-archie – le pouvoir (archie) du tout (holon). Dans l’entreprise holocrate (et non holacrate – il ne s’agit pas du pouvoir de la holà...), il n’y a supposément plus de pouvoir central, car le pouvoir appartient à tous : plus de de hiérarchie, plus de commandement, autonomie partout. Les plus idiots se sont empressés de conclure qu’on avait enfin trouvé la formule vraie du capitalisme à visage humain. Il faudrait leur demander d’imaginer ce qui se passera au moment où un retournement de conjoncture enverra l’entreprise dans le rouge, et où et comment les actionnaires, et le dirigeant nommé par eux, suggéreront aux salariés de s’administrer la holocratie.

      […]

      On pouvait pourtant trouver, et de longue date, de quoi nous prévenir de cette épouvante en marche, et plus généralement des prétentions contemporaines de l’entreprise de fonctionner à la joie, à l’amour et à la concorde. On peut ainsi lire ceci dans les Pensées de Pascal : « Es-tu moins esclave pour être aimé et flatté de ton maître ? Tu as bien du bien esclave, ton maître te flatte. Il te battra tantôt ».

      Plus près de nous, voici ce que Marguerite Yourcenar met dans la bouche d’un de ses personnages antiques dans Les mémoires d’Hadrien : « Je doute que toute la philosophie du monde parvienne à supprimer l’esclavage : on en changera tout au plus le nom. Je suis capable d’imaginer des formes de servitude pires que les nôtres, parce que plus insidieuses : soit qu’on réussisse à transformer les hommes en machine stupides et satisfaites, qui se croient libres alors qu’elles sont asservies, soit qu’on développe chez eux, à l’exception des loisirs et des plaisirs humains, un goût du travail aussi forcené que la passion de la guerre chez les races barbares. À cette servitude de l’esprit ou de l’imagination humaine, je préfère encore notre esclavage de fait ».

      […]

      Et ça c’est ce que je dis depuis des années à propos des coopératives VS toutes les autres entreprises (mais sans oublier que ça reste dans le capitalisme, du capitalisme plus ou moins démocratique donc) :

      Il y a ainsi de quoi rire beaucoup à l’expérience de pensée qui imagine Laurent Joffrin ou l’éditorialiste du Monde, dont les suites de mots ne sont qu’un long gargarisme sur le thème de la « démocratie », sommés de se prononcer sur ce fait étonnant que, dans la société de leur gargarisme, les hommes passent la moitié de leur temps éveillé sous des rapports d’obéissance, et puis, ceci aperçu, qui leur demanderait ce qu’ils pensent d’un projet politique, somme toute logique, d’extension réelle de la pratique démocratique à toutes les sphères de la vie commune – y compris, donc, la sphère de la production.

      […]

      Mais la difficulté de ces questions offre peut-être la raison même de commencer à les poser, et à les poser avec insistance, comme le seul moyen de hâter quelque chose qui nous ferait échapper à cette fulgurante prédiction, qui ne sort pas de quelque traité théorique mais d’un ouvrage d’un tout autre genre, célébrant à sa manière la préscience, pour ne pas dire les vertus oraculaires, du Côtes du Rhône, je veux bien sûr parler des Brèves de Comptoir, dans le millésime 1995 desquelles on trouve ceci : « On finira qu’on nous dira de nous torcher le cul les uns les autres, et ils diront on leur a donné du boulot ». 1995… Et qui ne voit que nous y sommes quasiment. Car, logiquement, en prolongeant la série : après Uber Drive et Uber Eat devraient venir Uber Poop ou Uber Wipe. Heureusement, ce tome 1995, particulièrement riche, ne nous laisse pas complètement désespéré, puisqu’on peut aussi y lire ceci : « À partir de dix millions de chômeurs, je crois qu’on peut sortir le soleil et les parasols ». L’idée générale, donc, ce serait bien ça : qu’on n’ait pas à attendre d’en arriver là pour sortir les parasols.

      #Lordon #Frédéric_Lordon #Bernard_Friot #capitalisme #travail #critique_du_travail éventuellement #critique_de_la_valeur mais sous un autre angle (et là il s’agit plutôt de proposition d’un autre mode de calcul de la valeur et non pas d’une abolition de la valeur)

    • À chacun des trois régimes d’#accumulation observables depuis la fin du XIXe siècle correspondent donc trois régimes d’affects de la mobilisation salariale. D’un point de vue analytique, le plus important, c’est le premier : le régime de la mobilisation par les peurs basales, les peurs de ne simplement pas pouvoir survivre – l’aiguillon de la #faim, disait Marx. Ce régime n’est pas un régime avant d’autres régimes, et comme les autres régimes. C’est le régime fondement de tous les régimes, le régime qui dit l’essence, la vérité ultime du rapport salarial comme rapport de #chantage à la survie même. S’employer ou crever : les capitalistes ont longtemps poursuivi de ramener la donnée du #travail telle qu’elle se présente aux individus à la pureté, à l’exclusivité, de cette alternative. Et comme ils n’y sont jamais complètement parvenus, ils ont été conduits à emprunter d’autres voies passionnelles, en apparence tout à fait contraires – en apparence seulement.

  • Les médias, les indéboulonables et ceux qui font le taf Tatiana Ventôse - 11 juin 2017

    https://www.youtube.com/watch?v=U7PuDp8YYaI

    Réflexion autour du système médiatique suite à la conférence “Youtubeurs et Engagés” au Youtube Space Paris le 1er juin. Ceux qu’on entend sur les plateaux sont-ils vraiment ceux qui font tourner la baraque ? Pour voir mon débat avec Laurent Joffrin dans l’émission FlashTalk (Octobre 2016) : https://www.youtube.com/watch?v=0-TdhDn8qtI&t=29s

    Pour visionner en entier la conférence “Youtubeurs et Engagés” au Youtube Space Paris : Partie 1 avec Xuman (Les Hauts-Parleurs), Caroline Bordecq (Les Hauts-Parleurs) et Le Grand JD : https://www.youtube.com/watch?v=wSiRaRHyimo&t=782s


    Partie 2 avec Thomas Gauthier, Amina Boumazza (Les Hauts-Parleurs) et moi : https://www.youtube.com/watch?v=2m9726_Dhec&t=231s

    [FDA #56] Valls/Fillon, Eau & Mode Le Fil d’Actu - Officiel - 2 févr. 2017
    https://seenthis.net/messages/566495

    #médias #Laurent_Joffrin #journalistes #éditorialistes #experts #engagement #Information #youtube

  • Monsieur le président, il n’appartient pas à l’Élysée de choisir les journalistes !

    Quand des journalistes de médias nationaux et des directeurs de rédaction s’inquiètent de l’organisation de la communication présidentielle, à l’occasion du déplacement d’Emmanuel Macron au Mali.

    Monsieur le président,

    Vous effectuez demain votre premier déplacement de chef d’Etat au Mali. Avant votre décollage, nous souhaitons vous transmettre nos inquiétudes quant à l’organisation de la communication présidentielle qui est en train de se mettre en place depuis votre entrée en fonction.

    Pour des raisons de place ou de sécurité, nous comprenons la nécessité de constituer des pools de journalistes – parfois, et à condition que toutes les rédactions y aient accès selon un roulement établi. En revanche, il n’appartient en AUCUN CAS à l’Elysée de choisir ceux d’entre nous qui ont le droit ou non de couvrir un déplacement, quel qu’en soit le thème (défense, diplomatie, économie, éducation, social...). Ce n’est pas au président de la République, ou à ses services, de décider du fonctionnement interne des rédactions, du choix de leurs traitements et de leurs regards. Ce choix relève des directions des rédactions et des journalistes qui les composent, qu’ils soient permanents ou pigistes, JRI ou reporters, photographes ou dessinateurs.

    Aucun de vos prédécesseurs ne s’est prêté à ce genre de système, au nom du respect de la liberté de la presse. Alors que la défiance pèse de plus en plus sur l’information, choisir celui ou celle qui rendra compte de vos déplacements ajoute à la confusion entre communication et journalisme, et nuit à la démocratie.

    Matthieu Croissandeau , directeur de la rédaction de l’Obs
    Guillaume Dubois , directeur de L’Express
    Laurent Joffrin , directeur de la publication de Libération
    Edwy Plenel , directeur de Mediapart
    Jean-Philippe Baille , directeur de la rédaction de RTL
    Alexis Brézet , directeur de la rédaction du Figaro
    Frédéric Barreyre , directeur de la rédaction de France Culture
    Luc Bronner , directeur de la rédaction du Monde ...

    Et bien d’autres qui l’ont tant porté aux nues !

    http://www.regards.fr/web/article/monsieur-le-president-il-n-appartient-pas-a-l-elysee-de-choisir-les#comments

    #monarchie_présidentielle #qu'est_ce_qu'on_rigole

  • L’Affaire Bolivar ou Les Insoumis face aux #éditorialistes (Acte III)
    https://blogs.mediapart.fr/olivier-tonneau/blog/150417/l-affaire-bolivar-ou-les-insoumis-face-aux-editorialistes-acte-iii

    Tout commence avec une passe d’arme entre Patrick Cohen et Alexis Corbière dans l’émission C à vous. La France Insoumise, accuse Cohen, veut sortir de l’OTAN pour entrer dans l’Alliance bolivarienne. Le second rétorque que les deux mesures n’ont aucun rapport puisque l’Alliance bolivarienne n’est pas une alliance militaire mais un espace de coopération économique. Cohen s’énerve, agite ses notes et ne trouve rien à répondre. La deuxième étape est le piège tendu par RTL à Clémentine Autain. On lui passe un extrait de C à vous amputé de la réponse de Corbière pour qu’elle réponde à son tour : mais pourquoi Mélenchon voudrait-il quitter l’OTAN pour entrer dans l’Alliance bolivarienne ? Clémentine Autain n’en sait rien et perd momentanément ses moyens. Les journalistes de RTL, qui ont entendu Corbière, connaissent bien sûr la réponse à leur question mais ils se gardent bien de la communiquer à leurs auditeurs. Le moteur est en marche et les courroies de transmission vont tourner à plein régime.

    Le Huffington Post commence par effacer Clémentine Autain du tableau et titre que l’Alliance bolivarienne « met mal à l’aise les porte-paroles de Jean-Luc Mélenchon ». Le Parisien, le JDD, le Figaro, Libé, tout le monde relaie l’incroyable nouvelle : Jean-Luc Mélenchon projette de renverser le système des alliances de la France et de l’enrôler dans l’empire du mal. Libération écrit que l’Alliance bolivarienne « compte trois pays observateurs : Haïti, l’Iran et la Syrie. Pas franchement démocratiques… En 2009, la Russie avait aussi été invitée au sommet de l’Alba au titre d’observateur. » L’auteur conclut sur un exposé de la géopolitique de #Mélenchon :

    #éditocratie

    • Construire un avenir cohérent pour les territoires d’outre-mer ? S’il faut commencer pour cela par critiquer la Commission européenne, c’est sans doute trop demander à Patrick Cohen, Jean-Michel Apathie, Laurent Joffrin et toute la clique des menteurs et manipulateurs qui ont monté de toute pièce la cabale. Les mots ne sont pas trop forts. Les faits sont là : depuis le début de l’affaire, tous avaient entendu la réponse d’Alexis Corbière et tous savaient qu’ils mentaient. Toute la question est de savoir si la manœuvre a réussi. L’affaire ALBA va donc être l’occasion de mesurer l’état du rapport de force entre la France Insoumise et les médias et de voir si la stratégie élaborée par Mélenchon et son équipe depuis des années a porté ses fruits. En tous les cas, cette affaire démontre que cette stratégie, qui a choqué tant de bons esprits, était absolument indispensable.

      Dès avant 2012, Mélenchon affirmait que les médias étaient « la deuxième peau du système ». Pour fracturer le mur de l’idéologie néolibérale dont l’atlantisme et l’européisme béat sont deux aspects parmi d’autres, il fallait d’abord s’inscrire dans la logique du système, c’est-à-dire celle du profit, et faire du buzz : ainsi fut forgé le personnage haut en couleur incarnant « le bruit et la fureur ». Mais une fois entré dans le système, il fallait encore ne pas s’y laisser réduire à une caricature. Les médias n’étant « pas un miroir mais une arène », il fallait débusquer les journalistes de leur position de prétendue neutralité. Les formats médiatiques étant impropres à la discussion de fond, il ne fallait cependant pas trop en attendre : on ne pouvait qu’y lancer des « mots obus » qui ouvriraient des failles dans les certitudes des auditeurs. Il importait enfin d’ouvrir à ces auditeurs d’autres espaces de réflexion. C’est ce qui fut préparé dès 2013 avec la lancée des blogs « 6e République » et patiemment consolidé grâce notamment à la chaîne youtube. Ceci fait, on ne pouvait qu’attendre et voir s’il se trouverait des gens pour s’emparer des informations données et les transmettre par le moyen de communication qui sera toujours le plus efficace : le téléphone arabe.

      Tous les outils de communication de la France Insoumise tournent aujourd’hui à plein régime. Le système médiatique est, pour sa part, fragilisé de l’intérieur. Les journalistes ne sont pas des veaux et l’on compte beaucoup d’insoumis parmi eux, prêts à placer quand ils le peuvent des contre-feux. Il est étonnant – et navrant – de constater qu’ils y ont plus de facilité dans les médias privés que dans le service public, comme en atteste l’excellent article de BFMTV cité plus haut mais encore deux articles de LCI. Le premier revient sur l’intox Evo Moralès et le second, auquel j’eus le plaisir de contribuer, sur le lien Mélenchon-Chavez. C’est à croire que le pouvoir des réseaux du Parti Socialiste et de son succédané En Marche est encore plus néfaste à la qualité de l’information que celui du capital.

      Bien que la presse Française soit aux mains des milliardaires, il serait évidemment absurde de croire que ceux-ci dictent tous les matins des articles à leurs employés – ils ont bien d’autre chose à faire. Le système médiatique n’est pas une vaste organisation complotiste dont toutes les parties agiraient de façon parfaitement synchronisée : il est composé d’une multitude d’agents dont les actions ne font système que jusqu’à un certain point parce qu’elles obéissent à des logiques contradictoires. Si les services politiques sont mobilisés pour abattre Mélenchon, les autres n’obéissent qu’à la logique du profit, c’est-à-dire de l’audience. Or on ne se fait pas aimer du public en tapant sur Mélenchon quand ce dernier est devenu la personnalité politique préférée des Français. Ainsi s’explique le revirement spectaculaire de Yann Barthès, expert en sensationnalisme que l’on devine dénué de toute morale politique : lui qui multipliait en 2012, avec le Petit Journal, les vidéos ridiculisant Mélenchon, tourne aujourd’hui Le Figaro en ridicule pour le plus grand plaisir de ses fans.

      Soutenus par les journalistes dissidents et par les mouches du coche portées par l’air du temps, les Insoumis pourraient donc bien gagner leur bras de fer contre les éditorialistes. En montant la cabale bolivarienne, ceux-ci ont joué leur va-tout. Si nous parvenons à la désamorcer, leur discrédit sera complet, notre élan renforcé, et la pièce ira au dénouement que j’espère de tout cœur et en lequel je crois chaque jour plus fermement. Rendez-vous les 23 avril et 7 mai pour les quatrième et cinquième actes.

  • Muselage de la presse française par Israël - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/03/muselage-de-la-presse-francaise-par-israel.html

    Monsieur Laurent Joffrin,

    Je tiens à vous faire part de ma surprise et de mon indignation à la lecture du billet « En Israël, un soldat meurtrier s’en tire avec les honneurs » publié par Nissim Behar dans votre édition du 22 février 2017.

    Ce billet était l’article le plus partagé sur le site Libération.fr le jeudi 23 février 2017 et a suscité l’indignation et l’incompréhension chez de nombreuses personnes.

    La tradition journalistique française tend à confondre ce que la presse anglo-saxonne distingue entre les « views » et les « news ». Ce mélange est commun et il est respectable lorsque les informations brutes ou « news » respectent deux règles : l’exactitude et la précision. Or, il y a en l’espèce, un flagrant délit de mensonge par omission qui nuit délibérément à la compréhension des faits par le lecteur.

    La première exigence de vérité à laquelle le journaliste Nissim Behar aurait dû se plier eût été de mentionner qu’Abdel Fattah Al-Sharif tué par le soldat israélien Elor Azaria, n’était pas un Palestinien comme les autres. Ce n’était pas un civil, un innocent qui, par malchance, se serait trouvé au mauvais moment et au mauvais endroit, mais un terroriste qui venait de commettre une attaque au couteau.

    Privant délibérément les lecteurs de cette information capitale, Nissim Behar pouvait alors s’abstenir d’expliquer pourquoi il s’est dessiné une telle majorité en faveur du soldat, amalgamant ceux qui l’excusaient d’avance pour en faire un héros à ceux qui se contentaient de lui accorder les circonstances atténuantes.

    Si le soldat a bel et bien bénéficié d’une indulgence d’une partie de la classe politique israélienne, et non des moindres, la seconde exigence de vérité eût été de reconnaître que les « quelques voix » qui s’y sont opposées sont beaucoup plus importantes et beaucoup plus nombreuses que Nissim Behar ne le prétend. Il s’agissait en effet de Moshe Yaalon, ministre de la Défense au moment où les faits se sont déroulés et qui a démissionné quelques semaines plus tard face au désaveu du Premier ministre sur cette affaire et du chef d’Etat-major Gadi Eizencot qui, contrairement à ce que l’on aurait pu attendre du plus haut responsable de l’armée israélienne, a désavoué publiquement et continuellement le crime du soldat. En réduisant cette opposition à « quelques voix », Nissim Behar pouvait enfoncer le clou d’un consensus unanime qui est une pure et simple fiction, alors même que le débat public a fait rage, en coupant la voix de ceux qui, au sein de l’opinion publique israélienne, ont estimé que le Palestinien ayant été neutralisé et ne présentant plus de menace, le soldat commettait un crime en l’abattant froidement.

    Et pourtant Elor Azaria s’en serait tiré avec les honneurs selon le titre de l’article. S’en tirer avec les honneurs, est-ce être condamné à une peine de dix-huit mois de prison ? Où est l’honneur dans cette affaire qui a secoué et divisé la société israélienne ?

    Certainement en ce qu’Israël demeure, quoi qu’on en dise, une démocratie puisqu’on y respecte scrupuleusement la séparation des pouvoirs, puisque ses juges – et d’un tribunal militaire de surcroît – sont capables d’exercer leur autorité en toute indépendance et ce, malgré des pressions politiques explicites et une opinion publique majoritairement défavorable à la décision prise. Le tribunal militaire israélien a estimé, qu’Elor Azaria ne pouvait justifier son acte par la légitime défense et qu’il devrait être condamné à une peine de prison exemplaire pour homicide volontaire.

    L’honneur revient non pas à Elor Azaria, mais à une société toute entière, capable de s’interroger et de se mobiliser sur une question éthique, morale et juridique : un soldat qui tire une balle dans la tête d’un terroriste alors qu’il est au sol peut-il invoquer l’excuse de légitime défense ? L’honneur revient à une justice indépendante, preuve supplémentaire qu’Israël est bien la seule démocratie du Proche-Orient, contrairement à ce que prétend l’article qui manie cette affirmation avec ironie. Or, pour le coup, l’idée reçue est bel et bien confirmée.

    Enfin, cet article se termine en affirmant que les Israéliens méprisent les Palestiniens. Cette généralisation tord le cou à la vérité pour faire passer un message politique, légitime au demeurant. Elle est une insulte aux Israéliens, et notamment à ceux qui travaillent au rapprochement avec les Palestiniens, à ceux qui désirent ardemment l’application de ce verset de la Bible « La Justice, la justice, tu poursuivras » (Deutéronome 16 :20), et plus largement, à plus d’un tiers des Israéliens qui ont condamné sévèrement le crime, réprouvé fermement le soutien que lui ont accordé la majorité de leurs concitoyens, et tiennent Elor Azaria pour le soldat du déshonneur.

    Mensonge par omission, généralisation mensongère, ironie déplacée destinée à justifier un parti-pris, manquements à la déontologie journalistique : cet article constitue un cas d’école.

    Monsieur Laurent Joffrin, ce qui peut être tolérable lorsqu’on est un militant ou un homme politique ne l’est pas lorsqu’on est journaliste. Aussi légitime que soit la conviction dont Nissim Behar entend convaincre ses lecteurs, il ne peut le faire au mépris de faits sélectionnés grossièrement en larguant l’exactitude et la précision des faits rapportés. Monsieur Behar pourrait peut-être faire un bon romancier tant il a le sens de l’imagination bien aiguisé, mais cela en fait un piètre journaliste. Dans un conflit qui attise les passions, faire droit à la nuance et respecter la vérité me paraît être un devoir civique et une exigence professionnelle auxquels Nissim Behar a failli. Il en va de l’honneur de votre métier et de la déontologie à laquelle votre publication est attachée.

    Je veux croire que vous avez à cœur que le conflit israelo-palestinien ne soit pas importé sur le territoire français, mais de tels billets contribuent à produire l’effet inverse.

    C’est la raison pour laquelle je vous demande de publier un rectificatif dans la prochaine édition de votre quotidien et de faire la lumière sur les conditions dans lesquelles un article aussi erroné que mensonger a pu être publié.

    Bien cordialement,

    Sacha GHOZLAN – Président de l’Union des Etudiants Juifs de France | Photo : DR

    http://www.lemondejuif.info

  • En direct sur France Culture : les aboiements de Laurent Joffrin contre Acrimed
    http://www.acrimed.org/En-direct-sur-France-Culture-les-aboiements-de

    Le jeudi 16 février, dans la matinale de France Culture, #Henri_Maler, pour Acrimed, était invité à débattre de cette question : « La défiance à l’égard des médias est-elle justifiée ? ». En deux temps : 20 minutes d’interview par le journaliste Guillaume Erner, suivies d’ un « débat » d’une vingtaine de minutes avec Laurent Joffrin, directeur de #Libération.

    Nous reviendrons dans un prochain article sur le déroulement de l’ensemble de l’émission et notamment sur ce qu’il nous enseigne quant à la possibilité de formuler une critique des médias comme la nôtre au sein même des grands médias. Mais il valait la peine de nous arrêter d’abord sur la prestation de #Laurent_Joffrin lors de son « débat » avec #Acrimed, tant il a donné à voir ce que l’éditocratie peut produire de pire : arrogance, mépris, mensonges… le tout en déployant des efforts constants pour tenter d’empêcher son interlocuteur d’exprimer son point de vue.

    La défiance à l’égard des médias est-elle justifiée ?

    http://rf.proxycast.org/1266513402532995072/13983-16.02.2017-ITEMA_21231696-2.mp3

    http://rf.proxycast.org/1266513412788068352/13983-16.02.2017-ITEMA_21231696-3.mp3

    https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/la-defiance-legard-des-medias-est-elle-justifiee

    https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins-2eme-partie/la-defiance-legard-des-medias-est-elle-justifiee-2eme

  • L’Invité des Matins | Guillaume Erner
    La défiance à l’égard des médias est-elle justifiée ?
    16.02.2017
    https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/la-defiance-legard-des-medias-est-elle-justifiee


    La défiance à l’égard des médias est-elle justifiée ? Pour en discuter dans Les Matins de France Culture, Guillaume Erner reçoit aujourd’hui Henri Maler, membre fondateur d’Acrimed. il sera rejoint en deuxième partie par Laurent Joffrin, directeur de la rédaction de Libération..

    http://rf.proxycast.org/1266513402532995072/13983-16.02.2017-ITEMA_21231696-2.mp3

    http://rf.proxycast.org/1266513412788068352/13983-16.02.2017-ITEMA_21231696-3.mp3

    • Ouch...

      Elle les dégomme tous, un à un, sans passion ni méchanceté, simplement en décrivant ce qu’elle a vu d’eux, ce qu’ils sont. Courtisans, lâches, repus de médiocrité. C’est un livre extrêmement cruel, non pas dans son style mais dans la nullité et la bêtise crasse qu’il met à nu chez ces puissants qui tiennent le « débat public ».

    • « Le Monde libre, c’était en fait le “Monde #Free”, du nom de l’entreprise de télécoms discount grâce à laquelle l’ogre avait bâti toute la fortune profuse qui lui permettait de racheter la presse nationale. (...)

      L’ogre [#Xavier_Niel] ne se faisait du reste pas prier pour fanfaronner à ce sujet, assurant que depuis que ses associés et lui avaient pris la tête du groupe Le Monde, il n’avait pas à attendre une demi-journée avant d’être reçu à l’Élysée. »

    • Vérité des luttes à Paris, erreurs au-delà ?

      Lettre ouverte à Henri Maler d’Acrimed
      http://blog.europa-museum.org/post/2016/11/04/Verite-des-luttes-a-Paris-erreurs-au-dela

      Cher Henri Maler,

      Nous ne nous sommes croisés qu’une fois je crois. C’était lors d’une des premières réunions d’Acrimed à laquelle j’avais accompagné Pierre Rimbert et Patrick Champagne.

      Je vous écris aujourd’hui au sujet de la recension que vous avez consacrée au livre qui défraie la chronique (parisienne) : « Le monde libre »

      Je trouve en effet assez croquignolesque que vous validiez la thèse que tous les médias colportent en contre-bande en s’appuyant sur cet essai, selon laquelle l’involution du Nouvel Observateur, aujourd’hui l’Obs, daterait de ces dernières années. Vous la comparez à celle subie par Libération, que vous situez sous la direction de Laurent Joffrin.

      À Acrimed, vous êtes pourtant bien placé pour savoir, l’ayant, comme d’autres et souvent les mêmes, longuement documenté en son temps, que la messe est dite depuis bien longtemps au sujet de Libération et du Nouvel Observateur, accompagnateurs idéologiques zélés de la conversion de la « gauche de gouvernement » au néolibéralisme. Depuis bien longtemps, c’est à dire à peu près au moment où l’auteure du livre entrait au Nouvel Observateur.

      À cette époque, je crois aussi me souvenir de l’analyse selon laquelle le surinvestissement dans la « culture » et le façadisme radical-chic étaient bien faits, dans ces journaux, pour accomplir cette mission historique. L’auteure semble pourtant déplorer que « l’équilibre » entre sociale-démocratie néolibéralisée et « radicalité » (les « deux gauches » paraît-il), établi selon elle par Jean Daniel (sans trop s’intéresser à sa fonction idéologique de blanchiment du néo-conservatisme), soit désormais rompu. Et semble affirmer qu’elle a connu un journal « de gauche ». Du point de vue d’Acrimed, cela devrait quand même apparaître un tantinet révisionniste... Ce serait comme dire que le PS a commencé sa mutation au moment où il l’achevait... Et que donc il faudrait revenir à 2012 et non à 1995 ou 1983... Sans compter que l’analyse de Pinto sur le "journalisme philosophique" concluait de façon très précoce aux effets structurellement néfastes de la fusion du journalisme et de l’EHESS, exactement ce que l’auteure présente avec nostalgie comme ce qui a fait la grandeur de son ex-journal...

      En fait, je me demande si vous ne jetez pas aux pieds de ce livre tout le capital accumulé de critique des médias, dans un objectif politique à courte vue : en finir avec le PS. Or ce PS-là est mort, et d’ailleurs les rats quittent le navire. Comme le champ politique a horreur du vide, la vraie question est : sous quelle forme va-t-il ressusciter, et quels griots demi-savant nous empêcheront de le reconnaître ? Vous nous aideriez grandement si vous rappeliez « de quoi le Nouvel Oservateur fut le nom », donc ce principe de porte-tournante entre l’Université et le Journalisme, que l’émoi et moi et moi actuel contribue à dissimuler, avec votre renfort. Cela éviterait que ceux qui faisaient le serment, il y a quelques mois, de « ne plus jamais voter PS », ne votent pour son futur équivalent structurel sans s’en apercevoir, lui permettant de parachever son œuvre (comme en Grèce). Ou puissent faire semblant de ne pas s’en apercevoir.

    • Tout à fait, c’est la suite de la lettre à Maler : sur le site De la gentrification des villes à la gentrification des luttes.

      La petite-bourgeoisie altermondialiste piaffe, ouvrons un peu les portes comme après 68, faisons une « nouvelle société » (alter-société ?). Bon sang, mais c’est bien sûr ! et il est exact que le licenciement de notre auteure, qui tenait tant bien que mal cette position susceptible de renouer avec la fonction historique du Nouvel Obs (associer la petite-bourgeoisie intellectuelle à la grande Marche vers le capitalisme sauvage), démontre l’avarice de ce parti, qui vient avec l’âge, incapable de s’ouvrir au sang neuf, et répondant à la fin de ses privilèges annoncée par la matraque et la course à l’euro-fascisme... Mais rien n’est perdu pour cette perspective radieuse, sauf renversement de table qui ne viendra donc pas d’une « gauche de gauche » mais peut-être, à défaut, d’une « droite de gauche » !

      ...

      Quand Acrimed publie un texte de propagande

      La conclusion vint... d’Acrimed qui publia sans la moindre vergogne, un texte de propagande pure écrit par une nouvelle salariée, sans doute sous la dictée, à la gloire du petit patron marseillais appuyé par les bureaucrates-demi-savants de l’EHESS, du Collège de France et de l’INRA (toute ressemblance avec la formule qui fit le succès du Nouvel Observateur et la défaite des travailleurs...)

      Acrimed qui raillait autrefois le journalisme de service et les reportages à la gloire de Meissier où le photographe fournissait le sandwich... Oui, oui. En d’autres temps, mais aussi s’il s’était agi d’un autre milieu social, et encore plus si cela s’était produit à Paris (vérité à Paris, erreur au-delà...), on aurait peut-être eu un « démontage de texte », tant tout cerveau « critique » en état de marche, sans avoir besoin de connaître un seul mot de l’histoire et par une lecture purement interne, est sidéré de la grossièreté des ficelles d’une telle propagande, émanant d’un éditeur qui se pique de philosophie et de sciences sociales !

      À partir de là, on pouvait commencer à craindre les conséquences du vieillissement des structures indépendantes, nées au tournant de 1995. Blanchir, comme vous le faites, les 15 dernières années du Nouvel Observateur, c’est un peu effacer sa propre histoire... Oublier le modus operandi au profit de l’opus operatum, ne conserver que la mélodie à défaut des paroles, permettant à la prochaine génération de sophistes d’y couler ses vers de résistance mirlitonne... Vous pouvez bien alors, parler de « mécanismes » !

      La conclusion est toujours la même : « revenir aux luttes »... mais aux luttes de classes et aux luttes du travail. Et dès qu’une classe (je parle de la votre bien évidemment, qu’on pourrait appeler peut-être « la gauche Lieu-dit ») prétend se faire porte-parole (en le déniant bien évidemment), ou monopolise la parole (car un média, et acrimed est un média, c’est cela), d’une autre, on peut s’attendre à ce que le PS renaisse de ses cendres paré des atours patiemment tissés à partir des luttes sociales (des autres) par des opposants qui étaient quand même plus proches de lui que de l’humanité souffrante...

    • je ne tagues pas, en même temps je suis abonné à lettre de @lundimatin ,donc facile de retrouver cette chronique que je lirai peut-être ! Je me suis arrêté à :

      Lorsqu’elle est interviewée sur France Inter à propos de son licenciement, elle reste calme et didactique comme s’il lui fallait éviter à tout prix les vagues et se limiter à l’exposé des faits, certes regrettables

       ??? il y a encore de l’impertinence sur #France_Inter ? Je n’écoutes plus cette #radio depuis un bail, au moins depuis que propulsé par Sarkozy, Philippe Val a rayé le plancher de la maison ronde.

    • @Marielle Bon, la boite à lettre du blog de Lordon sur le Diplo ne passe plus, mes réponses à tes commentaires ont été censurées... Vite : je pense qu’il faut se méfier des gens qui depuis Nuit Debout passent en même temps sur les médias autrefois off et sur les médias mainstream. Le premier fut je crois le conseiller de El Khomri qui quitta le navire en perdition. Après on a l’inénarrable Laurence De Cock. Maintenant Lancelin (La-bas trouve que c’est une bonne nouvelle qu’elle ait eu le Renaudot, relégitimant les prix littéraires au passage, alors que c’était écrit dans la presse que c’était une blague entre amis organisée par les « concurrents » de l’Obs). Faudrait surtout que ça s’arrête tout de suite là, l’entre-soi parisien autour du Lieu-Dit, qui fait son casting. Je dis ça je dis rien. Mais il nous faut un intellectuel collectif, au service du plus grand nombre sans démagogie, pas des gens bien en place pour qui le monde est un spectacle et qui vit dans trois arrondissements. C’est la reproduction assurée de la structure là... Donc un conseil Jedi, pas la foire aux narcissiques...

  • « Le Monde libre », un reportage sur la vie d’un égout | Jean-Luc Mélenchon
    http://melenchon.fr/2016/10/27/le-monde-libre-un-reportage-sur-la-vie-dun-egout

    Comment pouvais-je deviner quand je me moquais de lui en disant qu’il était homme à arracher les ailes des mouches, qu’en réalité il ordonnait des assassinats en mordillant son stylo ? Comment imaginer que Laurent Joffrin faisait des réunions de tribunal inquisitorial avec les chefs de services pour instruire le procès idéologique d’un journaliste qui ne respectait pas ses fatwas ? Comment deviner quand nous moquions l’influence de BHL sur cette toute petite « gôche » qu’elle fonctionnait en fait comme une véritable monarchie avec ses ordres, ses récompenses et ses punitions directement et frontalement exprimés !

  • Sur #Facebook, les militant·e·s antiracistes victimes de #censure
    https://www.laquadrature.net/fr/censure-antiraciste-Facebook

    En 2004, lors de l’adoption de la Loi pour la Confiance dans l’Économie Numérique (LCEN), le Conseil constitutionnel faisait pourtant cet avertissement : « la caractérisation d’un message illicite peut se révéler délicate, même pour un juriste ». Mais ces dernières années, l’État n’a eu de cesse de déléguer la censure de nouvelles infractions aux grandes firmes de l’Internet, avec le soutien de certaines associations de lutte contre les discriminations. Homophobie, sexisme, handiphobie, apologie de la violence, de la prostitution ou du terrorisme sont ainsi venus s’ajouter aux crimes contre l’humanité, à la pédopornographie et au négationnisme dans la longue liste des infractions dont la répression est privatisée.

    (…)

    Ces dérives sont d’autant plus graves que dans l’espace public dominant les antiracistes politiques sont souvent stigmatisé·e·s. Laurent Joffrin, directeur de publication de Libération, leur contestait encore récemment le droit de s’associer sur la base d’une identité partagée. Au gouvernement, Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, Najat Vallaud-Belkacem et avec eux beaucoup d’autres hommes et femmes politiques, ont osé affirmé qu’ils et elles « confort[ai]ent une vision racialiste et raciste de la société », ou qu’ils et elles étaient « partisans de tous les communautarismes » de la société. Comme si la dénonciation du racisme – dont des organismes aussi subversifs que l’ONU, le Conseil de l’Europe ou Amnesty International se font les relais – faisait de ces militant·e·s les allié·e·s objectifs du terrorisme et des inégalités structurelles.

    #décolonisation #antiracisme

  • Ruffin et Lordon, une Nuit à dormir Debout | Les Enragés
    http://www.lesenrages.antifa-net.fr/ruffin-et-lordon-une-nuit-a-dormir-debout


    Sans déconner, on commence à se demander qui joue vraiment le #confusionnisme, parce là, niveau mauvaise foi et amalgames, ça y va gaiment.

    Nous pourrions ajouter que la Révolution s’éloigne à chaque fois que des Lordon et des Ruffin la convoquent, la surjouent pour mieux la conjurer. Car ce » mouvement « , tranchant avec la vivacité et la rage du mouvement social, le vrai, provient en réalité d’un nuage idéologique à la fois vaste et très cohérent, porté par un ensemble social, somme toute, plutôt homogène, nous le verrons en détail plus bas.

    Qui sont ses promoteurs les plus actifs ? Le plus souvent des gens qui se situent avant tout en défense de quelque chose, des nationalistes de gauche et de droite, des professionnels du militantisme, des champions de la récupération, des moines de la confusion et des fascistes.

    Une poignée qui finalement, tente d’entrevoir une passivité chez quelques uns pour mieux la justifier chez eux en se jetant à corps perdu dans une mystique constitutionnaliste qui, non contente de ne rien solutionner, n’est en aucun cas à l’ordre du jour, même si l’idée n’est pas nouvelle…

    Le procès contre #Lordon est inique et essentialiste : Lordon est un bourgeois, il ne peut donc pas être sincère. À ce compte-là, Jaurès non plus !
    Et en passant, on me pique ma photo de Lordon en violant même la licence creative commons…

    Frédéric Lordon ou la virtuosité bavarde d’un social-chauvin


    De son côté, Frédéric Lordon, qui vit dans un confortable appartement emmitouflé dans l’une des villes les plus riches de France, est tout sauf un prolo. Voici son CV, tel que décrit par deux médias :
    France Tv Info :

    En 1962, rien ne prédestine Frédéric Lordon à la lutte des classes. Né dans une famille bourgeoise de l’Ouest parisien, son père, de droite, est dirigeant d’entreprise et sa mère femme au foyer. En 1985, il sort ingénieur de la prestigieuse Ecole nationale des Ponts et chaussées avant de poursuivre à l’Institut supérieur des affaires, devenu depuis un MBA (Master of business administration) à HEC.
     » C’était au milieu des années 1980. J’avais fort intention de devenir un ‘winner’ et de gagner plein d’argent. « 
    Frédéric Lordon, France Culture

    Ben ouais, les gars, moi aussi dans les années 80, je vivais dans une société d’hypercompétition dédiée au dieu argent et je croyais que c’était la vie et je voulais être Working Girl , ce genre de trucs.
    Heureusement, j’ai grandi, j’ai évolué, j’ai appris et ma vision du monde a drastiquement changé.
    Même s’il est vrai que le chômage m’y a beaucoup aidée. Sinon, sans accident de parcours, comme la majorité des gens, j’y croirais encore à la consommation heureuse et au travail qui épanouit !

  • Nuit Debout : quelles perspectives ?
    https://www.bastamag.net/Nuit-Debout-quelles-perspectives

    Dans la grande salle de la Bourse du Travail à Paris, plus de 500 personnes écoutent les intervenants, dans une ambiance surchauffée. A l’appel du journal Fakir et du collectif Convergence des luttes était organisé le 20 avril un débat sur les perspectives du mouvement Nuit Debout, intitulé « L’étape d’après ». Quelles propositions concrètes, quelle stratégie, quel plan de bataille, pour amplifier le mouvement ? Au cœur de la discussion, la question – difficile et récurrente – de la jonction entre toutes (...)

    En bref

    / Indignés de tous les pays..., #Île-de-France

    #Indignés_de_tous_les_pays...

    • Nous ne sommes pas ici pour faire de l’animation citoyenne « All inclusive » [incluant tout le monde] comme le voudraient Laurent Joffrin et Najat Vallaud-Belkacem. Nous sommes ici pour faire de la politique, nous ne sommes pas amis avec tout le monde, nous n’apportons pas la paix. Nous n’avons pas pour objectif l’unanimité démocratique, nous avons même comme projet de contrarier quelques personnes. Refaire le monde, c’est prendre le risque de déplaire à ceux qui ne veulent pas du tout que le monde soit refait.

  • « Quand nous disons "je", c’est à nous tou-te-s que nous pensons » - Contre-attaque(s)
    http://contre-attaques.org/magazine/article/tribune

    Laurence Rossignol, Manuel Valls, Gilles Clavreul, Laurent Joffrin...ces dernières semaines ont été marquées par les déclarations outrancières de plusieurs responsables politiques et éditorialistes. Qu’elles insultent la mémoire des déportés de l’esclavage, le libre-arbitre des femmes voilées ou les pratiques militantes des antiracistes politiques, ces déclarations n’ont qu’un seul effet : renforcer les stigmates visant une partie de la population. Plusieurs acteurs associatifs ont ouhaité réagir à cette sombre actualité ; nous publions ici leur tribune.

    Nous assistons avec un triste amusement à la déchéance de rationalité d’un État en roue libre. Et avec lui, les hérauts d’une élite désuète qui, face à la remise en cause de ses privilèges, est prête à faire brûler la maison France qu’elle dit tant aimer.
    Comme chaque jour apporte son lot de nouvelles polémiques autour de l’islam et des musulmans, des Noirs et des Arabes, des migrants et des Roms, hier pas plus que demain ne déroge à la règle.

    Douce France, cher pays en pleine souffrance, que nous réserves-tu aujourd’hui ? Quel foulard, quelle barbe, quelle couleur, quelle culture te posera problème ? Quel sujet naitra, sinon de ton ennui, du moins de tes errances ou stratégies racialistes ?

    Sur nos écrans s’affichent les tensions du jour qui, dans nos rues comme dans nos institutions, dans nos écoles comme dans nos entreprises, portent leurs fruits amers, construisant et légitimant le rejet de l’autre, son exclusion. La violence des mots, souvent. La violence des gestes, aussi.

    Et face à cela, un État coupable de lui-même, non plus uniquement de ses renoncements face aux racismes, mais également de ses discours et de ses actions ; une puissance publique qui, plutôt que d’apporter la rationalité de l’analyse, l’humanisme de l’écoute et la fraternité dans l’action, est incapable d’offrir un autre visage que celui du mépris.

    L’antiracisme d’État n’est et ne sera pas la grande force issue de tous les secteurs et de tous les paysages de la société française, permettant à chacun-e de ne plus faire face à l’exclusion de part sa couleur de peau, son origine ou sa religion supposée. Au contraire, il aura été l’obstruction des institutions, empêchant les premiers intéressés d’accéder aux moyens politiques et institutionnels de changer positivement leur condition. Il aura été la domination d’une élite, produisant un discours vertical descendant, à l’attention des populations cibles du racisme que l’on aura voulu « civiliser » et « pacifier », sans jamais dépasser ses réflexes post-coloniaux. Il aura été 30 ans de retard, en donnant à voir l’illusion d’une France fraternelle, signalant sur le plan du marketing ce que nous avons été incapables de faire vivre dans le réel de l’action institutionnelle. Une France pourtant rescapée, sauvée au quotidien par l’expérience humaine de gens qui veulent tout simplement vivre ensemble, bien loin des outrances politiques de ceux qui nous gouvernent. 

Au Président de la République comme au Premier Ministre, au Délégué interministériel prétendument contre le racisme et l’antisémitisme comme aux polémistes qui les soutiennent, aux videurs de l’antiracisme patenté comme aux racistes de tout poil qui se sentent soudainement pousser les ailes d’un républicanisme jacobin, à cette infime minorité qui truste l’espace médiatique névrosé tout en poussant des cris d’orfraie à chaque fois qu’on contredit leurs certitudes, nous disons simplement : 



    Votre antiracisme est un racisme, puisqu’il revient à nous imposer la manière dont nous devrions vivre et les mots que nous devrions choisir pour nous exprimer, juste par notre différence.
    Votre féminisme est un sexisme, puisqu’il aboutit à dicter aux femmes ce qu’elles devraient ou non porter, tout en confisquant la parole des premières intéressées.
    Votre progressisme est une régression, puisqu’il valide le passage de nouvelles lois qui, en son nom, viennent restreindre toujours plus les droits et les libertés de chacun-e.
    Votre liberté d’expression est une censure, puisque asymétrique, elle vous permet d’insulter les autres tout en leur interdisant de vous répondre.

    Fuyez donc les miroirs, vous risqueriez de vous y voir.

    Quand des ministres s’érigent en défenseur des droits tout en convoquant, comme l’a fait Mme Rosignol, la mémoire de l’esclavage pour mieux ostraciser les Noir-e-s et les femmes musulmanes, sans qu’aucun responsable politique de premier plan ne la condamne mais plutôt la défende, on prend la mesure de l’ancrage raciste dans notre société. 

Quand un premier ministre en exercice se sert, une fois de plus, des femmes musulmanes comme bouc émissaire de ses échecs, couvrant le trou béant du chômage et les échecs de l’anti-terrorisme par des déclarations toujours plus abjectes, on a envie de lui rappeler que le premier « asservissement » que les premières intéressées dénoncent est celui de leur exclusion de l’éducation et du travail, auquel Manuel Valls a si ardemment participé.

    Et lorsque le directeur d’un journal dit de Gauche, comme Laurent Joffrin, prend la plume pour donner des leçons sur la manière de bien lutter contre un racisme qu’il n’a lui-même jamais vécu, en s’arrogeant le droit de dicter qui sont les bons et les mauvais, on serait presque tentés de rire si la situation n’était pas si grave, pour finalement lui dire :
    Promis, à la minute où on aura besoin de la permission de qui que ce soit pour savoir comment lutter contre les problèmes qui NOUS affectent, on vous fera signe. D’ici là, vous pouvez prendre un ticket et rejoindre la chorale de ceux qui, dans leur long sanglot, pleurent un antiracisme jusque là garant de leurs privilèges.

    De la même manière, si on a besoin de conseils sémantiques pour savoir comment qualifier la négrophobie, l’islamophobie ou le racisme dont NOUS sommes la cible, nous saurons que nous pouvons compter sur des experts en linguistique sélective qui ont a cœur de préserver la pureté et la conformité d’une langue qui, républicaine ironie, est la notre tout autant que la leur.

    D’ici là, nous continuerons notre travail.

    Nous continuerons à dénoncer le racisme là où il se trouve, comme un système et non un accident, sans hésiter à parler de la responsabilité de l’État dans son institutionnalisation, au travers des discriminations, des pratiques policières abusives ou encore de l’accès aux services publics.

    Nous continuerons à nous organiser en toute indépendance et à choisir nos mots, nos moyens, nos causes, nos stratégies autonomes pour préserver nos droits à tou-te-s.
    Et si votre dernière défense est de nous accuser de communautarisme, quand vous avez été le groupe de reproduction sociologique des élites le plus stable de notre histoire, c’est que vous ne concevez d’égalité que soumise à vous :

    Quand vous dites « nous », c’est à vous seuls que vous songez. 
Quand nous disons « je », c’est à nous tou-te-s que nous pensons. Comme vos discours, votre universalisme est en perpétuelle rotation, autour de votre nombril.

    Nous sommes libres, comme des êtres humains dans toute leur dignité.

    Et si cela vous pose problème, c’est qu’il vous faudra apprendre à vivre avec vous-mêmes, de vos indignations sélectives à votre égalité incantatoire, de votre vision civilisatrice et raciste à votre cécité lorsqu’il s’agit de faire face à vos propres biais et mécanismes d’exclusion. Atteints d’une fracture de l’œil à la vue d’un foulard ou d’une femme noire s’exprimant librement, menacés par une barbe ou un turban troublant votre aseptisé paysage, traumatisés par la mémoire d’un pain au chocolat arraché à votre enfance, vous pourrez trouver une oreille attentive et réconfortante auprès de ceux qui pensent comme vous. Si seuls, vous pourrez vous tenir chaud et évoquer les souvenirs d’antan... vestiges révolus d’un temps où vous pouviez encore nous dominer.

    Mais comme nous ne vous ressemblons pas, nous n’avons pas de revanche à prendre ni de souffrance à projeter sur les autres. C’est pourquoi notre lutte sera toujours et uniquement celle de la justice et de la dignité, pour tou-te-s. Accrochez-vous bien.

    Sihame Assbague, activiste et journaliste par obligation
    Houria Bouteldja, porte-parole du Parti des Indigènes de la République
    Ismahane Chouder, membre du Collectif des Féministes Pour l’Égalité
    Nabil Ennasri, essayiste et président du Collectif des Musulmans de France
    Amadou Ka, président des Indivisibles
    Leyla Larbi, membre du Labo Décolonial
    Marwan Muhammad, directeur exécutif du Collectif Contre l’Islamophobie en France
    Fania Noël, militante afroféministe

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    Laurence Rossignol, Manuel Valls, Gilles Clavreul, Laurent Joffrin...ces dernières semaines ont été marquées par les déclarations outrancières de plusieurs responsables politiques et éditorialistes. Qu’elles insultent la mémoire des déportés de l’esclavage, le libre-arbitre des femmes voilées ou les pratiques militantes des antiracistes politiques, ces déclarations n’ont qu’un seul effet : renforcer les stigmates visant une partie de la population. Plusieurs acteurs associatifs ont ouhaité réagir à cette (...)

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