person:laurent lévy

  • « Black Bloc » : le côté obscur de la force (Dossier, Taranis News, 11 octobre 2017)
    http://taranis.news/2017/10/black-bloc-le-cote-obscur-de-la-force

    Le « #BlackBloc » n’est pas et n’a jamais été une structure ou une #organisation : c’est une #méthodologie d’#action en #manifestation qui a été « importée » en France à l’occasion du contre-sommet de l’Otan, qui s’est déroulé en avril 2009 à Strasbourg. Les #militants français étaient alors activement impliqués dans le mouvement étudiant et lycéen contre la Loi de Responsabilité des Universités (dite « LRU » ou Loi Pécresse).
    […]
    La suite de cette histoire, tout le monde la connait : la #militarisation des techniques de #maintien_de_l’ordre (tout particulièrement la généralisation de l’usage du #Flashball LBD40, simultanément à la multiplication de l’utilisation des différents types de grenades), la mise en place de l’#état_d’urgence et la multiplication des cas de #violences_policières, a conduit la méthodologie du « Black Bloc » à s’imposer par logique d’efficacité stratégique face à la #Police.
    […]
    Le « #cortège_de_tête » n’est pas qu’un Black Bloc qui s’organise pour se protéger contre la police, c’est aussi un lieu ou l’on envoie un message aux autres entités sociales partenaires : nous représentons la #jeunesse, nous sommes nombreux, nous sommes efficaces, c’est de nous et de nos actions que l’on parlera, nous pesons plus que vous dans le #rapport_de_force ; Nous agissons concrètement en nous affrontant aux murs érigés, en prenant les #risques que cela implique, en s’équipant et en s’organisant pour y parvenir. Nous ne défilerons pas sagement : nous sommes en #colère et ceci en est notre manière de l’exprimer dans l’#espace_public.
    Le « cortège de tête » a cela de différent avec le simple Black Bloc qu’il a aussi le regard tourné vers l’arrière : cherchant à convaincre les autres de rejoindre ses rangs en soulignant par les faits l’historique inefficacité, l’inadaptation au monde d’aujourd’hui des interminables #défilés consistant à manger des saucisses et à écouter de la musique, pendant qu’un préposé au mégaphone vous hurle des #slogans désuets.
    […] Le « Cortège de Tête » est donc un phénomène sociologique intimement lié à la structure des #manifestations Françaises, celles de relativement grande ampleur et qui offrent aussi, de par la taille, une forme d’échappatoire en cas de #dispersion prématurée. Alors que le « Black Bloc » est la simple définition d’une méthode consistant à s’équiper, à se structurer, à se déplacer et à agir d’une manière codifiée dans une #foule manifestante.

    Le black bloc : quand l’antisystème effraie (The Conversation, 24 août 2017)
    http://theconversation.com/le-black-bloc-quand-lantisysteme-effraie-80857

    Difficile de ne pas les remarquer. Cagoulés, vêtus de noir, ils sont des centaines, parfois plus, à défiler lors d’importants événements politiques, parfois localisés, parfois plus internationaux.

    Ils, ce sont les black blocs, ainsi désigné par leur tenues. Le black bloc est une #tactique qui consiste à manifester tout de noir vêtu, pour assurer l’#anonymat et exprimer une #critique #antisystème.

    Articles de presse (avril-mai 2018) :
    – Au cœur du Black Bloc (StreetPress)
    https://www.streetpress.com/sujet/1464688427-manifestations-au-coeur-du-black-bloc

    En première ligne des #cortèges contre la loi travail, ils sont quelques centaines vêtus de #noir. Qui sont ces militants, souvent jeunes, qui pour lutter contre le #capitalisme enfilent les #cagoules, cassent les #banques et s’attaquent à la police ?

    – Ce qui se cache derrière l’affirmation de l’ultragauche (Mediapart)
    https://www.mediapart.fr/journal/france/020518/ce-qui-se-cache-derriere-l-affirmation-de-l-ultragauche

    Depuis la #mobilisation contre le CPE de 2006, l’#ultragauche revient régulièrement dans l’actualité française. Pourtant, son identification demeure incertaine dans le débat public. Retour sur la définition d’un mouvement qui en dit aussi long sur le maintien de l’ordre que sur la stabilité politique d’un régime.

    – Black blocs : une tactique de lutte plus qu’une idéologie (Le Monde)
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/05/02/qui-sont-les-black-blocs_5293523_4355770.html

    Cette #mouvance, régulièrement présente dans les manifestations, a rassemblé au moins 1 200 personnes lors du défilé parisien du #1er-Mai et a violemment affronté les #forces_de_l’ordre.

    • Une critique de l’article « 1er Mai : le lumpenmanifestant en burqa paramilitaire » ? publié dans Regards (Laurent Levy, Facebook)
      http://www.revolutionpermanente.fr/1er-Mai-le-lumpenmanifestant-en-burqa-paramilitaire-Une-critiqu

      On peut critiquer les « black bloc » et autres « autonomes ». On peut, et sans doute, on doit. Mais comme toujours, il y a la critique bienveillante ou positive, celle qui se situe à l’intérieur d’un camp, et qui discute la méthode, sa pertinence, ses risques, et pourquoi pas ses impasses, et il y a la critique réactionnaire, de simple dénonciation, qui se refuse à regarder les choses dans leur complexité et leurs contradictions.

      Appel aux convaincu(e)s : une critique anti-autoritaire du Black Bloc (Des cop(a)in(e)s, Paris-luttes.info)
      https://paris-luttes.info/appel-aux-convaincu-e-s-une-10146

      Au risque de paraître tirer sur l’ambulance, nous avons choisi la voie du dégrisement. Pour nous la manifestation du 1er mai a été un échec et la stratégie imposée de façon autoritaire par le Black Bloc n’était ni justifiée, ni n’a profité au reste de la manifestation. Collectivement, nous en prenons acte et appelons à dépasser nos pratiques ritualisées du cortège de tête.
      […]
      Nous ne sommes pas hostiles à la technique du Black Bloc et nous l’avons maintes fois utilisée. Et même quand nous n’y sommes pas, nous sommes solidaires des cop(a)in(e)s en pleine action, blessés ou arrêtés. Mais pour nous elle doit servir quelque chose d’autre que la simple joie d’exister ou de se faire plaisir entre les convaincus. Autrement dit nous aimerions un Black Block qui bloque autre chose que la manifestation. 1200 personnes en black bloc, 15 000 dans le cortège de tête pour juste défoncer un mac do et cramer un concessionnaire c’est franchement du gâchis… notamment quand on voit le nombre d’arrestations.
      Pourquoi cette technique n’est pas utilisée pour bloquer des lieux de pouvoirs, des centres logistiques, décisionnels ? Elle serait pourtant très utile aux actions de blocage et de sabotage…

  • La guerre de la plage à Saint Voyons - Les mots sont importants (lmsi.net)
    http://lmsi.net/La-guerre-de-la-plage-a-Saint

    Une parabole estivale de Laurent Lévy, écrite en 2005 et tellement d’actualité avec le #burkini

    Ceci n’est pas un conte. La petite ville de St Voyons est posée à l’écart des grands axes de circulation, sur la côte de l’Atlantique. Jolie petite ville, jolie petite place, joli petit clocher, jolies terrasses de café où dès qu’arrive la belle saison, les vacanciers viennent se désaltérer avant de se rendre à la plage, ou lorsqu’ils en reviennent. Le bureau de tabac tient aussi lieu de libraire, où l’on achète ses cartes postales...

    Certaines reproduisent de vieilles photos du village. Nostalgie des coiffes des vieilles, des charrettes à bras, des ramasseuses de coquillages. L’une de ces photos représente la plage de St Voyons, telle qu’elle était à la Belle Epoque. Sur la plage, des hommes jouent à la raquette, coiffés de canotiers de paille et vêtus de longs caleçons rayés, tandis que des femmes en longues robes et chapeaux fleuris causent sous un parasol. En arrière plan, la mer. Les hommes qui s’y baignent ont laissé sur la plage leurs canotiers, et les femmes leurs chapeaux à fleurs. Les plus hardies ont même tombé la robe, et l’on distingue nettement leurs pantalons de dentelle. St Voyons a toujours été à l’avant-garde, en matière de bains de mer.

    C’est qu’elle est belle, la plage de St Voyons, et dès cette époque, quelques privilégiés savaient en profiter. Aujourd’hui, le monde a bien changé, mais St Voyons a presque su rester à l’écart des tempêtes modernes. Les automobiles ont certes remplacé les charrettes à bras, mais l’air paisible du soir est toujours le même. Et la plage est restée la plage. Pour autant, sur la plage, la mode n’est plus ce qu’elle était. On ne se baigne plus en caleçon et maillot rayé.

    Cela dit, ce n’est pas le vêtement de bain des hommes qui est à l’origine de la guerre de la plage à St Voyons.

  • Le centenaire d’une autre Amérique | Laurent Lévy (Les mots sont importants)
    http://lmsi.net/Le-centenaire-d-une-autre-Amerique

    Woody Guthrie est en effet né il y aura cent ans le 14 juillet 2012, Bastille Day comme disent les américains, il est mort cinquante-cinq ans plus tard, le 3 octobre 1967, si tant est que sa mort si longue puisse être assignée au seul jour où son cœur s’est arrêté de battre. Qu’aucun livre en français ne soit à ce jour disponible sur cette figure essentielle est un indice du degré d’insularité de notre culture. On peut espérer qu’entre le centenaire de sa naissance et le cinquantenaire de sa mort, certains éditeurs prendront le risque de faire mieux connaître – voire de faire connaître – cette grande voix de l’autre Amérique. (...) Source : Les mots sont importants