person:laurent ruquier

    • Ouf,

      Voilà, c’est fini... Ce samedi, à partir de 23h30, Laurent Ruquier présentera l’ultime numéro d’On n’est pas couché de la saison sur France 2. Il sera entouré pour la dernière fois de Charles Consigny et Christine Angot, dont les départs de l’émission ont été annoncés la semaine dernière. L’animateur souhaite effectivement revoir en profondeur le format de son émission, à l’antenne depuis 2006 et dont les audiences se sont grandement essoufflées cette saison. Avec 925 000 téléspectateurs en moyenne (14% de PDA), le talk-show a rarement dépassé la barre du million de fidèles en audience linéaire et en a égaré près de 200 000 par rapport à la saison 2017-2018. La faute à un plateau souvent faiblard et à une diffusion de plus en plus tardive.

      yahoo.com

      Face au tollé provoqué par sa déclaration, Christine Angot a présenté ses excuses dans un communiqué :

      « Je regrette de ne pas avoir réussi à me faire comprendre dans l’émission du 1er juin et d’avoir blessé par mes propos. Mon intention était à l’opposé (...) explique-t-elle (...) J’ai voulu rapprocher les deux crimes contre l’humanité que sont l’esclavage et la Shoah, tout en prenant soin de spécifier la différence fondamentale de méthode dans la déshumanisation, d’un côté exterminer les personnes, de l’autre leur retirer leur humanité pour en faire des objets de commerce qu’on achète et qu’on vend.

      L’expression "en bonne santé" était cependant absurde », a-t-elle encore reconnu, avant de préciser qu’elle considérait qu’« indifférencier les souffrances infligées par ces crimes me paraît dangereux. L’indifférenciation pouvant conduire à l’indifférence. »

      La femme de lettres « regrette » encore de ne pas avoir « su trouver les mots » pour exprimer sa pensée avant de conclure : « Mon travail est de me faire comprendre. Je m’excuse d’y avoir échoué. Il me tenait à cœur d’éloigner la concurrence victimaire dont certains jouent. »

      Salutations attentives,

      Fabienne Abbou - Chargée de la médiation des programmes

      http://m.mediateur.francetv.fr/emissions/le-mediateur-des-programmes/vos-messages/trouver-les-mots_573860

      Ne pas réussir à se faire comprendre sur le plateau d’ONPC ne demande pas beaucoup de travail. Cette émission étant une des plus emblématique gabegie du service public.

  • « Macron ne comprend pas les petites gens » Pinault : « Vous croyez que je suis né où ? »
    Laurent Ruquier, furieux contre Nicolas Dupont-Aignan déplore une polémique « excessive et désolante »

    Fâché par les critiques, Mbappé bouderait la piscine du fort de Brégançon .
    La presse devrait coûter 34 000 euros, jusqu’à la fin du Mondial, selon l’Elysée.
    source : msn.com
    #de_la_dyslexie_creative

  • La « comm’ » de Macron : information ou… communication ?
    http://www.acrimed.org/La-comm-de-Macron-information-ou-communication

    Après une première salve d’articles pointant les “erreurs de communication” du nouveau président au cours de l’été vint l’avalanche de commentaires annonçant un virage “radical” pour la rentrée. Belle occasion pour le pouvoir en place de compter ses relais dociles dans le champ médiatique, et pour nous de constater que la circularité circulaire de la communication entre journalistes et politiques nuit gravement à l’information.

    Comment ne pas pointer, derrière un tel « luxe » de détails, la misère du journalisme politique ? À force de communiquer sur la communication politique, les professionnels du commentaire sont réduits (et se réduisent) à de serviles messagers du pouvoir en place. Ne cherchant que trop rarement à livrer des informations un tant soit peu consistantes, ils se contentent d’être la courroie de transmission du pouvoir, fût-ce involontairement. Et si le rendement journalistique est incontestablement des plus faibles pour le citoyen, il est malheureusement « maximal » pour le journaliste grâce au coût de production on ne peut plus réduit d’une telle non-information. Ou comment hyper-communication rime invariablement avec sous-information.

    • . . . . - L’opération redressement d’Europe 1 ne fonctionne pas pour l’instant – L’arrivée de Patrick Cohen n’a rien changé. Annoncé à grand renfort de commentaires médiatiques, le départ de l’animateur de la matinale de France Inter pour Europe 1, ainsi que les autres changements au sein de la grille de la radio de Lagardère, n’ont pas provoqué les effets escomptés. Le Monde explique ainsi qu’« en septembre et en octobre, [Europe 1] affiche 7,2 % d’audience cumulée. Sur un an, la radio chute de près de 1 point » ajoutant que « Patrick Cohen (...) affiche des résultats équivalents à ceux de Thomas Sotto, qu’il a remplacé depuis la rentrée sur Europe 1. Le journaliste n’a pas réitéré l’exploit de Laurent Ruquier qui, en partant d’Europe 1 vers RTL en 2014, avait réussi à emmener ses auditeurs avec lui. »
      . . . . .

  • Pour faire taire les critiques, la ministre de la Santé s’injectera les 11 vaccins en direct chez Laurent Ruquier
    http://www.legorafi.fr/2017/10/04/pour-faire-taire-les-critiques-la-ministre-de-la-sante-sinjectera-les-11-va

    À la surprise générale, la Ministre de la santé a fait savoir dans un communiqué qu’elle se rendra sur le plateau du célèbre talk-show « On n’est pas …

  • VIDEO - ONPC : Comment Angot et Moix ont violemment voulu réduire Sandrine Rousseau au silence
    https://www.marianne.net/societe/video-onpc-comment-angot-et-moix-ont-violemment-voulu-reduire-sandrine-rou

    https://www.dailymotion.com/video/x62q1im

    Je suis tombé sur des articles parlant de la sortie du livre de Sandrine Rousseau et la manière dont elle a été recu chez Ruquier.
    En plus du #male_gaze de Moix qui ne trouve pas violent d’écouter le récit de ce qu’a subit Sandrine Rousseau, la haine des victimes de Angot est incroyable. Cette émission est un concentré de la récéption de la parole des femmes. On reproche à Rousseau de ne pas dire les choses dignement cad comme le dirait un agresseur et non une victime ou, comme le dirait un écrivain et pas une écrivaine. En tout cas celui qui n’est pas poussé aux larmes et engueulé à la TV par Angot et Moix, c’est Baupin.

    #viol #culture_du_viol #victime #victime_blaming #domination_masculine

    • Je suis en train de lire cette défense du comportement d’Angot par un homme qui me file bien la haine :

      Peut-on hiérarchiser les souffrances ? On peine à s’en défendre. L’inceste est un trou noir. La violence que Sandrine Rousseau décrit semblait jadis bénigne, un outrage qu’une gifle suffirait à résoudre. Ce ne fut pas seulement un point de vue d’homme. En 1969, Chantal Ackerman réalisait le film féministe le plus vif de l’époque, quand s’ébrouait le MLF. Il s’appellait La fiancée du pirate. Bernadette Lafont y jouait une scandaleuse des campagnes, orpheline superbe et un peu sorcière, qui vendait ses charmes et tourneboulait un village moisi, et (à 1 heure et 4 minutes de projection) se débarrassait d’un mâle aviné d’un coup de genou bien placé. Le film célébrait la liberté d’une femme, sur une chanson écrite par Moustaki, Moi j’m’en balance, que chantait Barbara. Barbara évidemment, qui avait su ce que souffrir signifiait, étrange soeur d’Angot, rescapée d’un inceste, et qui n’avait pas pleuré…

      http://www.slate.fr/story/151976/il-ne-faut-pas-condamner-christine-angot-pour-les-larmes-de-sandrine-rousseau

      Ce bitard joue à donner des médailles de bonne et mauvaise victime aux différentes femmes. Angot, Barbara sont des bonnes victimes et Rousseau est une mauvaise victime. Et ce Askolovitch c’est une bonne ordure.

    • Interview d’une violence hallucinante où Christine Angot (qui n’a pas lu le livre ou pas au delà de la page 56 comme elle le dit), écrivaine qui si j’ai bien compris a largement écrit sur les viols que son père lui a fait subir, reproche à Sandrine Rousseau d’avoir cherché à lire d’autre récits de femmes racontant leur vécu, leur expérience, après avoir parlé publiquement des viols ou d’agressions sexuels qu’elles ont subit.

      Christine Angot : Est-ce que c’est pour autant que vous comprenez vous-même ce que c’est le viol. Ou ce que c’est que UN viol ! Car ça n’existe pas LE viol. [...] Et vous vous parlez DU viol et de la parole sur LE viol alors que ça n’existe pas.

      Sandrine Rousseau : Mon livre ne parle absolument pas du viol. Et je ne parle absolument pas du viol dans le livre. Absolument pas, je n’évoque pas du tout ça. Le livre porte uniquement sur le parcours une fois qu’on a déposé plainte et les bouleversements que ça génère.

      Laurent Ruquier (coupe la parole à Rousseau) : pardon je dois préciser qu’une agression sexuelle ne va pas forcément jusqu’au viol. Voilà c’est important de le préciser.

      Sandrine Rousseau : Bah non c’est deux juridictions différentes.

      Laurent Ruquier : Voilà, non mais c’est bien de le rappeler.

      Sandrine Rousseau : Et moi je ne prétend pas voler la parole à d’autre, au contrainte. Ce que je dis c’est qu’à partir du moment où on a dénoncé ça, on ne sait pas ce qui s’ouvre à nous. Et moi j’ai eu l’impression quand-même d’un bouleversement et d’une révolution très dérangeante. J’ai cherché des livres pour m’expliquer si ce que je ressentais était normale ou pas, si c’était commun ou pas, s’il y avait d’autres femmes qui ressentaient ça ou pas. Et je n’en ai quasiment pas trouvé. Il y a assez peu d’écrit sur ce parcours.

      Laurent Ruquier : Sur ce qu’on vit après en fait.

      Sandrine Rousseau :Oui ce qu’on vit après et ce qu’on vit après dans la parole. Parce que ce qu’on vit avant la parole c’est encore différent. Et là je pense que ce livre il est vraiment fait pour tendre la main à celles qui le veulent, à celles qui en ont envie. Pour dire « préparez-vous quand même un peu à cela ». Mais ce n’est pas du tout une injonction.

      Christine Angot : Mais pourquoi vous cherchez un exemple à coté ? Pourquoi vous cherchez dans un livre ? Pourquoi pour comprendre ce que vous ressentez vous cherchez un livre où quelqu’un aurait expliqué ce qu’il a ressenti ? Vous cherchez à l’extérieur de vous la réponse de ce qu’il y a à l’intérieur de vous ?

      Sandrine Rousseau :Je ne m’attendais pas à la violence de ce qu’on a subit une fois qu’on parle. Ça vraiment pour moi ça a été une surprise et plus qu’une surprise... enfin je ne sais pas comment dire autrement qu’un bouleversement. Je ne m’attendais pas à être confronté à cette violence là après la prise de parole.

      Tout dans ce passage montre que Ruquier et son équipe cherchent à délégitimer tout discours sur le viol, toute réflexion qui mettrait en relation les différents viols et les viols avec les agressions sexuelles.

      Dans la première partie de l’émission (qui commence à 40min30s et finie à 56min) Christine Angot et Yann Moix sont au moins aussi agressifs que dans la seconde partie mise en avant par Ruquier sur Youtube.

    • #société_du_spectacle : tout part de là, indirectement, Debord avait déjà tout dit. Même si ce n’est pas tout à fait l sujet de sa thèse, il me semble que des émissions poubelles comme ONPC font parti d’un système essentiellement destiné à faire du fric. Il faudrait simplement refuser de participer à ce cirque, Sandrine Rousseau, son récit et les propositions qu’elle porte méritent beaucoup mieux comme plateforme de débat que ces deux crapules, et ces plateformes existent. Mais elle a peut-être été poussée par la maison d’édition via l’attaché·e de presse qui voit dans cette émission la possibilité de buzz et de promotion. Je trouve que c’est déprimant, et cette histoire comme les autres fout le bourdon.

    • Angot / « On se débrouille » : le gouvernement saisit le CSA - Arrêt sur images
      https://www.arretsurimages.net/breves/2017-10-02/Angot-On-se-debrouille-le-gouvernement-saisit-le-CSA-id20869

      Ouverture d’une enquête au CSA. Après la séquence qui a opposé l’ancienne députée EELV Sandrine Rousseau à l’écrivaine et chroniqueuse Christine Angot dans l’émission On n’est pas couché samedi 30 septembre, la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa a adressé ce lundi 2 octobre un signalement auprès du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Dans la lettre, que s’est procurée France Inter, la secrétaire d’État dit trouver « éminemment regrettable qu’une victime ayant le courage de briser le silence autour des violences sexuelles soit ainsi publiquement humiliée et mise en accusation ».

    • Cet histoire en dit long sur la haine retourné contre soi et ses semblables qui détruit tant de femmes et de victimes.
      Au passage on ne parle plus que d’Angot et Moix s’en tire à bon compte alors que son attitude était aussi gerbante.

    • Marlène Schiappa cite une phrase de Guy Debord dans sa lettre

      « Le spectacle n’est pas un ensemble d’images, mais un rapport social entre des personnes médiatisé par des images »

      Le rapport social a été coupé au montage, Sandrine Rousseau se souviendra longtemps de son passage à #ONPC. Le seul point positif de ce buzz, pour l’auteure, serait qu’il fasse grimper les ventes de son livre. Guy Debord écrivait qu’il importe peu, à l’ère du spectacle, que l’on croie le mensonge auquel on se trouve continuellement exposé, l’essentiel étant qu’il soit la seule chose à laquelle on ai droit.
      http://www.gouvernement.fr/ministre/marlene-schiappa

    • Ce qui me taraude, c’est que beaucoup de femmes pensent en ces termes exprimés par Angot : « Je ne suis pas une victime, je suis une personne. » Comme s’il fallait choisir. Une personne victime dans une situation donnée n’est pas une victime à vie, en toutes circonstances. Victime, ce n’est pas une identité en soi. Etre renvoyée au miroir de la victime, à des schémas sociaux, est difficile, douloureux, révoltant. Mais je crois que cette étape de la reconnaissance de l’asymétrie entre les hommes et les femmes, donc de l’inégalité et des violences spécifiques, est un passage collectif nécessaire pour qui rêve d’égalité et de liberté. Je sais que les féministes sont de ce fait parfois accusées de porter un « discours victimaire », comme si nous voulions enfermer les femmes dans le rôle de victimes, les amalgamer dans un tout homogène, une « brochette », en niant les réalités individuelles évidemment si diverses, les chemins que chacune s’invente pour survivre, vivre dans le monde tel qu’il est. Que des femmes arrivent à se débrouiller toutes seules, tant mieux. Mais nous avons le devoir de tendre la main à celles, si nombreuses, qui en ont besoin. Nous devons modifier l’ordre existant pour que reculent les violences faites aux femmes, pour que ce ne soit plus « comme ça », pour que le désir masculin sorte d’un modèle prédateur. Ce que nous voulons, c’est que la société mesure, comprenne et déjoue les mécanismes à l’œuvre. Si nous voulons combattre le viol, le harcèlement sexuel, nous ne pouvons échapper à une entreprise de changement des normes.

      sur les victimes par C.Autain

    • Ce qui est pénible avec Angot c’est qu’elle refuse de voir le sexisme et la culture du viol comme un problème culturel et sociétal à combattre. Elle ne propose absolument rien pour faire reculer ce fléau, tout ce qu’elle répète c’est : « c’est comme ça, un point c’est tout. » Aucun argument ! Elle a trouvé refuge elle dans la littérature et ce faisant, elle voudrait faire de son cas une généralité. Mais tout le monde n’a pas les mêmes ressorts face à ces violences et de toute façon, ce combat doit être mené individuellement ET collectivement.

    • Angot à une posture ultra individualiste très viriliste et patriarcale. Elle est forte comme un homme avec des grosses couilles d’auteur-écrivain et elle s’en sort elle (le résultat est pas fabuleux pourtant) et si les autres victimes ne s’en sortent pas c’est leur faute à elles d’avoir subit une agression et Angot se fera une devoir de les agressée à son tour. Les agresseurs par contre pas de pbl, surtout si ils ont une belle plume comme Céline qui fait tellement bander les littérateurs.

      @aude_v je suis désolé pour ce que tu as enduré, mais ca fait pas de Rousseau une bonne ou mauvaise victime. Une femme victime de misogynie n’a pas été solidaire 100% du temps avec 100% des femmes. C’est pas cool mais ca n’a pas sa place ici.
      #procès_de_la_victime #sororité

    • Désolé @aude_v d’avoir été blessante et d’avoir minoré le harcelement et son déni que tu as enduré. Je te fait mes excuses. Je vais édité les parties qui donnent des infos par rapport à ton témoignage puisque tu l’as enlevé.

    • @aude_v : Les informations que tu donnes sur Rousseau sont intéressantes, si on souhaite juger Rousseau, mais en effet, je suis d’accord avec ce qu’exprime mad_meg, à savoir que les faits ONPC dépassent le cas particulier de Rousseau. Je doute que Moix et Angot se soient défoulés sur Rousseau parce qu’ils étaient au courant des faits que tu as subis ou de faits équivalents dont Rousseau serait coutumière (faits que personne ne remet en cause d’ailleurs, en tout cas pas moi).
      Ils se sont défoulés sur cette femme parce que femme.

    • Après Angot : la télé publique, c’est vraiment « comme ça » ? - Arrêt sur images
      https://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=10205

      Le message délivré par la télévision publique, par la chroniqueuse de la télévision publique, aux victimes d’agressions sexuelles, notamment de la part des puissants, et sans aucune atténuation de l’animateur sur le plateau, restera donc : face aux agressions sexuelles, « on se débrouille, c’est comme ça ». Autrement dit, rien à faire. Personne à qui parler, Aucune instance à laquelle s’adresser. Aucun recours. Aucune aide, aucune solidarité à attendre, aucun espoir. Rien. La soumission à la loi du mâle est immémoriale, pourquoi ça changerait ? Si tu en es capable, tu fais un livre. Sinon tu te débrouilles. C’est comme ça.

    • je consulte rarement slate.fr sauf parfois quand il est indiqué ici sur @seenthis J’ai trouvé ce lien sur tumblr ici : http://lechatfeministe.tumblr.com
      ce résumé me semble tellement juste que je le repost intégrale (sans les liens interne qui ne manque pas d’intérêts aussi)

      source : http://m.slate.fr/story/152003/christine-angotsandrine-rousseau-pas-clash

      Ne réduisons pas l’échange Christine Angot-Sandrine Rousseau à un vulgaire clash télé
      Le piège était grossier. On a pourtant sauté dedans avec entrain.
      Samedi soir, dans « On n’est pas couché », a eu lieu une « altercation » entre #Sandrine_Rousseau, qui accuse l’ex-député #Denis_Baupin d’agression sexuelle, et l’écrivain et chroniqueuse #Christine_Angot. Dès la veille, la « séquence », comme on dit désormais, était largement teasée dans la presse avec force ellipses…

      Pendant deux jours, nous avons été abreuvés d’articles écrits non sans gourmandise annonçant qu’un « violent clash » –une « violente altercation »– avait eu lieu lors de l’enregistrement de l’émission entre Sandrine Rousseau et Christine Angot. Que cette dernière a quitté le plateau, et que la première a pleuré.

      L’Express, avant même la diffusion de l’émission, concluait l’article ainsi :

      « Sans jamais que le mot d’“inceste” soit prononcé, la réaction épidermique de Christine Angot, qui est d’ailleurs citée dans le livre de Sandrine Rousseau, tient sans doute à son histoire personnelle. Mais cela autorisait-il la chroniqueuse à prendre à partie une invitée, victime elle-aussi d’une agression ? »

      « Je pensais presque qu’Angot avait pété les plombs et tapé sur Rousseau »

      La production, elle, a bien pris soin de tirer une autre grosse ficelle, en prévenant que le moment où Angot quitte le plateau a été coupé au montage, pour faire « faire preuve d’élégance » à l’égard de sa chroniqueuse –pourquoi, d’ailleurs, avoir pris soin de le dire ici, quand tant d’autres émissions ont été également coupés sans que cela fasse l’objet d’un communiqué de la prod’ ? L’élégance, cela aurait été de ne pas chauffer le téléspectateur à blanc, de ne pas dire que le départ d’Angot n’apportait « rien sur le fond » et donc vider de son sens la réaction de l’écrivain. L’élégance aurait et de ne pas scénariser en amont un échange qui avait déjà tout de tragique pour le rabaisser au niveau d’un vulgaire clash comme la télé sait les organiser. Avec en plus, cette façon de sous-entendre qu’un désaccord entre deux femmes est au mieux une simple bataille de chiffonière. Les termes « harpies », « hystériques » et « folles » n’auront d’ailleurs pas tardé.

      On s‘attendait donc à assister à une scène d’une violence inouïe. À une mise à mort. Un ami me confiait : « Je pensais presque qu’Angot avait pété les plombs et tapé sur Rousseau. » Mais en regardant l’échange –long, ample, fourni, et ne se résumant certainement pas à quelques phrases tirées de leur contexte qui ont permis à plusieurs sites web de continuer à faire leur beurre–, on réalise que ça n’est ni un clash, ni une altercation, et certainement pas un « bad buzz ». On a assisté à la rencontre de deux souffrances. Et constaté qu’une douleur + une douleur, ça ne s’annule pas.

      Ici, Claude Askolovitch écrit pourquoi « il ne faut pas condamner Angot pour les larmes de Rousseau ». Que ce sont bien deux souffrances, mais aussi deux manières de les intellectualiser qui se trouvent confrontées, sans jamais se rejoindre.

      Pas une grande communauté de victimes

      Pour Rousseau, il faut « parler ». Pour Angot, il faut se « débrouiller ». Et il y a, je crois, eu un grand malentendu sur l’emploi de ce verbe : « se débrouiller ». Angot n’impose pas, elle constate. Que quand on a été victime d’une agression sexuelle, on est seul, on se démerde. C’est terrible oui, mais c’est comme ça. Elle n’intime pas à Rousseau l’ordre de se taire, elle lui dit de lui foutre la paix, et à elle, et à toutes les autres victimes (Angot a été victime d’inceste paternel). De ne pas appeler à former une grande communauté de victimes, car chacun(e) doit se débrouiller. En écrivant des livres, en militant, en ne faisant rien…

      Tout cela est trop compliqué et trop peu commode : ça va beaucoup plus vite de décréter qu’il y a de bonnes et de mauvaises victimes. De décider que certaines sont audibles et légitimes, et d’autres trop dures

      Elle essaie aussi de nous dire quelque chose, et on est passés à côté. « Parler » n’est pas nécessairement moins violent que « se débrouiller ». Il y a, sur ces questions des violences faites aux femmes, une injonction à dire. Il suffit de voir ce que les femmes victimes de viols et d’agressions entendent systématiquement : « Porte plainte ! il ne faut pas se taire ! Sinon, cela arrivera à d’autres et cela sera de ta faute. » Voilà comme on passe de victime à coresponsable, simplement parce qu’on a préféré se taire, pour les raisons que ne devraient appartenir qu’à nous.

      Rousseau, elle, croit au collectif. Elle est optimiste, ou en tout cas, y met toutes ces forces. Elle veut que la parole se libère. Et dit comme ça, on ne peut qu’être d’accord. D’ailleurs, je suis d’accord avec les deux. Je comprends Angot et je comprends Rousseau. Même s’il est vrai, qu’après avoir vu l’échange, j’ai ressenti une peine immense pour Sandrine Rousseau, davantage que pour Angot, que je sens et sait plus costaude.

      Choisir son camp, pourquoi ?

      La question est de savoir qui nous a demandé nos avis. Pourquoi devrait-on choisir ? Pourquoi devrait-on élire notre victime préférée et disqualifier l’autre ? Peu importe que Sandrine Rousseau elle-même ait pris soin de préciser que ce n’est pas Angot qui l’a fait pleurer. Tout cela est trop compliqué et trop peu commode : ça va beaucoup plus vite de décréter qu’il y a de bonnes et de mauvaises victimes. De décider que certaines sont audibles et légitimes, et d’autres trop dures. Que leurs traits, leur rage, ne collent pas avec l’idée qu’on se fait d’une femme abusée. Nécessairement démolie mais vaillante.

      On a le sentiment aussi que l’imaginaire collectif veut décréter la sororité obligatoire. Que la solidarité féminine doit aller de soi. Et qu’une femme qui s’en prend à une autre femme est une traitresse. Un homme admonestant une femme sera bien souvent moins accablé. Une femme qui crie sur une femme, et c’est une faute morale, un canif dans le contrat qui ferait des femmes des sœurs unies dans la douleur. Contrat qu’on a jamais signé. Il est sidérant aussi de constater que les auteurs –supposés ou non– des violences dont Angot et Rousseau parlent, ont été eux, extraordinairement épargnés par les commentateurs.

      L’ironie de la chose, c’est que ceux qui se sont découverts une fibre féministe (coucou Rémi Gaillard) se sont pourtant acharnés sur Angot avec fiel et sexisme.

      Torrents de haine

      Il existe sur Facebook un événement « Cours de self contrôle avec Christine Angot ». Je m’y suis abonnée pour voir. Et c’est bien ce que je redoutais : blagues misogynes, remarques odieuses sur le physique, posts débiles sur Angot « qui a ses règles », des « Christine sera notre punching-ball ». Pour de nouveaux hérauts de la lutte contre les violences faites aux femmes, c’est assez cocasse.

      Pour finir, ce moment n’a rien a voir avec « TPMP » ou « Salut les Terriens », monuments de dégueulasserie cathodique. Ce moment est un crève-cœur, parce qu’on est impuissant face à tant de souffrances. Il est aussi symptomatique de notre besoin de choisir un camp, de façon forcément binaire : il faut être #TeamQuelquechose. C’est finalement la façon dont les femmes doivent réagir à la violence qui a été commentée ; pas les auteurs de violences. Ce qui donne tristement raison à Angot : « C’est tellement compliqué de parler. »

    • https://www.franceculture.fr/emissions/la-chronique-de-jean-birnbaum/la-chronique-de-jean-birnbaum-jeudi-5-octobre-2017

      Moi qui aime profondément Angot et ses textes, et qui supporte mal les attaques obscènes dont elle est la cible depuis si longtemps, je me suis souvenu d’un échange que nous avions eu, au cours duquel je lui avais demandé pourquoi elle n’avait jamais porté plainte contre son père qui avait abusé d’elle sexuellement. Elle m’avait révélé qu’en réalité elle avait porté plainte, juste avant ses 28 ans, avant la prescription. Elle avait été bien reçue par un commissaire qui lui avait expliqué que, vu l’ancienneté des faits, son père ne serait sans doute pas condamné. Angot avait donc renoncé et des années plus tard, me racontant cette scène, elle avait conclu, je la cite : « Je vous le dis, il n’y a qu’une seule chose de valable, c’est la littérature. La justice, la police, ce n’est rien. Il n’y a pas de vérité hors de la littérature ».

    • Sauver Angot ! Après l’essorage de Sandrine Rousseau par Christine Angot et Yann Moix chez Ruquier, après le cyber-lynchage consécutif d’Angot, ils sont deux à tenter de sauver l’écrivaine, sur le site Slate.

      D’abord, Claude Askolovitch, de la revue de presse de France Inter. Puis Nadia Daam (notamment chroniqueuse sur Europe 1). Ils disent sensiblement la même chose. Oui, Sandrine Rousseau a souffert, mais Christine Angot aussi. Souffrance contre souffrance. Que n’ont-elles réussi à se parler ! D’ailleurs, le terrible "on se débrouille, c’est comme ça" d’Angot, n’est pas vraiment un "on se débrouille, c’est comme ça", tente d’expliquer Daam. On l’aura mal comprise. Alors reprenons.

      Oui, Angot a souffert. Et elle en a fait un très grand livre, "L’inceste" (paru en 1999), suivi d’un autre, "Une semaine de vacances", paru en 2012. Oui, Angot est (à mon sens) un écrivain français majeur d’aujourd’hui. Mais parmi tous ceux qui auront vu l’agression insensée (et incompréhensible, après montage-charcutage) dont a été victime Sandrine Rousseau sur le plateau de Ruquier, qui l’auront vue en direct, en replay, dans les videos promotionnelles, qui en auront entendu parler dans les buzz préalables orchestrés par la prod de l’émission, combien SAVENT qui est Christine Angot ?

      Combien l’ont lue ? Un sur dix ? Un sur cinq ? Ce serait déjà énorme. Pour eux, cette personne hystérique est une snipeuse de Ruquier comme avant elle Salamé, Polony ou Pulvar. C’est une voix de la télé publique, rien de plus, rien de moins. Le message délivré par la télévision publique, par la chroniqueuse de la télévision publique, aux victimes d’agressions sexuelles, notamment de la part des puissants, et sans aucune atténuation de l’animateur sur le plateau, restera donc : face aux agressions sexuelles, "on se débrouille, c’est comme ça".

      Mission de la télé publique

      Autrement dit, rien à faire. Personne à qui parler, Aucune instance à laquelle s’adresser. Aucun recours. Aucune aide, aucune solidarité à attendre, aucun espoir. Rien. La soumission à la loi du mâle est immémoriale, pourquoi ça changerait ? Si tu en es capable, tu fais un livre. Sinon tu te débrouilles. C’est comme ça. Ce message est d’abord profondément de droite. Le "c’est comme ça", c’est la plus pure définition de la droite (la définition de la gauche étant par exemple "et si ça pouvait être autrement ?").

      Comme le dit très bien Clémentine Autain, si nous aspirons à être sujets de nos vies, c’est précisément pour que ce ne soit plus « comme ça ». Le point de vue politique est celui qui n’accepte pas la résignation et qui, loin de laisser chaque femme se débrouiller seule avec le violeur, entend fonder une réponse collective". Au moins, le "c’est comme ça" est-il cohérent avec la récente évolution vallso-macronienne d’Angot.

      Mais le "c’est comme ça" est surtout profondément incivique. Le harcèlement sexuel est puni par la loi. Non, le crime organisé, c’est pas "comme ça". La haine raciale, c’est pas "comme ça". La torture, c’est pas "comme ça". La fraude fiscale, c’est pas "comme ça". Il y a des lois nationales, des lois de la guerre, du droit international. La mission de la télévision publique est-elle d’en proclamer l’inefficacité radicale et absolue ? Le CSA a été saisi par le gouvernement. A lui de dire si la télé, "c’est comme ça".

      http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20171003.OBS5457/le-on-se-debrouille-c-est-comme-ca-d-angot-profondement-inciviq

    • Pour celleux qu’auraient pas compris, je conseille de passer en mode essorage rapide sur RTL.
      http://www.rtl.fr/emission/les-grosses-tetes

      N°1 en France, RTL affiche une audience confortable de 12,2% avec une durée d’écoute élevée de 2H25 en moyenne, faisant mentir ceux qui prédisaient la chute de la maison de la Rue Bayard avec le vieillissement de son auditoire. Le meilleur exemple de sa recette gagnante est le rajeunissement des « Grosses Têtes » qui se sont appuyées sur l’arrivée de Laurent #Ruquier pour renouveler avec succès la formule de l’émission culte de Philippe Bouvard.

      Pas de doute, on est bien en France !

  • On n’est pas couché : vive altercation entre Christine Angot..
    http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/on-n-est-pas-couche-vive-altercation-entre-christine-angot-et-sandrin

    Selon nos confrères de L’Express , l’échange avait plutôt bien commencé jusqu’à ce que Christine Angot s’en prenne violemment à Sandrine Rousseau. « Je vous interdis de dire ce que vous dites ! Vous ne pouvez pas parler au nom de toutes les femmes, vous auriez dû dire “je”. On ne peut parler que de son viol », a attaqué l’auteur de L’Inceste vraisemblablement très remontée et rapidement huée par le public. Vexée, Christine Angot a alors jeté tout ce qui se trouvait devant elle avant d’annoncer son départ du plateau et regagner sa loge en hurlant. « Reviens ! », a ensuite lancé Laurent Ruquier tentant de la retenir avant de déplorer la réaction des spectacteurs.

  • Croquis: Dîner de gueux chez Laurent Ruquier
    https://www.mediapart.fr/journal/france/010317/croquis-diner-de-gueux-chez-laurent-ruquier

    La séquence a été vue plus de 200 000 fois sur YouTube, et elle fait le tour des réseaux sociaux depuis samedi. Des animateurs qui rigolent entre eux devant un candidat à la présidentielle, comme s’il n’était pas là. Plus qu’un dérapage, c’est un lapsus révélateur. L’expression d’un mépris qui s’ignore.

    #France #élection_présidentielle #NPA #On_n'est_pas_couché #ONPC #Philippe_Poutou

  • Plonk & Replonk au bord du gouffre
    Rattrapés par des arriérés d’impôts désormais remboursés, les humoristes et éditeurs chaux-de-fonniers lancent un appel à l’aide.

    On a beau passer dans l’émission de Laurent Ruquier « On n’est pas couché », livrer des illustrations au journal « Le Monde » et diffuser un peu partout des cartes postales et des nains de jardin « bétonnés », la richesse n’est pas forcément au rendez-vous. La preuve avec Plonk & Replonk, un collectif animé surtout par les frères Hubert et Jacques Froidevaux, qui s’emploient depuis 1997 « à amuser vigoureusement ses contemporains au moyen d’œuvres et interventions diverses et variées ». Malgré « une popularité considérable et un succès médiatique qui ne se dément pas », selon les termes de leur appel au secours, leur association est entrée dans une phase critique de son existence. « À brève échéance, celle-ci n’est plus du tout assurée ».


    Un lot d’actions libellées en euros et indexées à terme « sur le zloty de Singapour (dans le Var) » ont été éditées. L’appel lancé mercredi a été entendu : « Nous avons reçu 200 courriels : ça fait chaud au coeur », commente Hubert Froidevaux, qui comptait 4568 francs de dons mercredi à 21h13. But avoué : 50’000 euros.

    Salaires, loyers, fournisseurs : Plonk & Replonk veut se mettre à jour, mais les rencontres avec les autorités communales et cantonales n’ont pas débouché sur des promesses de subventions. Conséquence : un déménagement et une externalisation des activités hors de La Chaux-de-Fonds est envisagée.

    Deux licenciements n’ont pas remis la navire à flot. Explication : les ventes en librairie en France ont été « très décevantes » ces deux dernières années, à tel point que les recettes ne couvrent plus les charges fixes. S’y ajoute l’abandon du taux plancher du franc suisse face à l’euro.

    Menacé d’extinction Le collectif Plonk & Replonk craint de rejoindre bientôt « le dodo et le diable de Tasmanie sur la liste des créatures pittoresques victimes d’une extinction brutale ». Ouf, l’humour n’est pas perdu : « Nous avons bien songé à une cryogénisation volontaire dans une piscine d’azote liquide en attendant des jours meilleurs mais, la dernière facture d’électricité n’étant pas payée et les pressions familiales s’accentuant, nous avons écarté cette option pour le moment ».
    . . . . . .
    Source : http://www.lematin.ch/suisse/plonk-replonk-bord-gouffre/story/16680841

  • ONPC : Bernard-Henri Lévy désigne les musulmans comme « les ennemis des juifs »
    http://contre-attaques.org/l-oeil-de/article/onpc-bernard

    Invité de l’émission « on n’est pas couché » pour la promotion de son livre « L’esprit du judaïsme » , Bernard-Henri Lévy, philosophe et intellectuel médiatique, déclare en évoquant l’histoire d’Hagar et Ismael, que les musulmans seraient « les ennemis des juifs ». Des propos qui n’ont suscité aucune réaction sur le plateau ni de polémique malgré la gravité de leur portée. Suite à une question de Laurent Ruquier et Léa Salamé sur l’intervention en Libye et la situation en Syrie, Bernard-Henri Lévy cite un (...)

    #L'œil_de_Contre-Attaques

    / #carousel, #Les_médias_à_la_loupe, #Médias, #Antisémitisme, #Amalgame, #Vidéo

    "https://youtu.be/QfTtvna_EeY?t=30m56s

    "

  • Manuel Valls va devoir présenter ses excuses pour s’être expliqué chez Ruquier
    http://television.telerama.fr/television/manuel-valls-va-devoir-s-excuser-de-s-etre-explique-chez-ruquier

    Laurent Ruquier accueille « notre invité politique de la semaine, le vingt et unième Premier ministre français », qui est aussi un invité littéraire puisqu’il publie ses deux discours prononcés à l’Assemblée après les attentats de janvier 2015 puis du 13 novembre. « Pourquoi les publier ? », demande l’animateur d’On n’est pas couché. « Parce que les paroles s’envolent, parce qu’ils ont été applaudis par toute l’Assemblée, qu’ils ont marqué les esprits », se rengorge Manuel Valls. Et parce que « le Parlement est devenu le cœur battant de la démocratie » – et de l’insubordination à l’exécutif. Source : Ma vie au poste

  • Sidération générale devant les propos de Nadine Morano : « La France est un pays de race blanche »
    http://blogs.mediapart.fr/blog/loic-cery/270915/sideration-generale-devant-les-propos-de-nadine-morano-la-france-est

    La sidération est-elle une position qui vaut la conscience des phénomènes insidieux ou avoués qui se déroulent sous les yeux de tous, ou trahit-elle au contraire une paralysie généralisée, une torpeur confinant au silence et à l’inaction ? Nadine Morano, reçue samedi 26 septembre 2015 dans l’émission « On n’est pas couché » de Laurent Ruquier, a déclenché par ses propos une sidération de cet ordre, un état d’étonnement qui est en lui-même révélateur de ce que beaucoup de Français n’ont pas vu venir ce qui se passe dans ce pays, ce glissement aujourd’hui revendiqué, à force de renoncements et de torpeur justement, vers l’extrême droite, ce que naguère on avait nommé la « lepénisation des esprits ». Est-il trop tard pour réagir ?

    Simultanément, l’analyse de Sudhir Hazareesingh, professeur d’histoire française à Oxford met en exergue une « tentation du repli » des élites françaises.

    Michel Onfray, Eric Zemmour, Régis Debray, Michel Houellebecq... tous ces intellectuels occupent le devant de la scène médiatique, affichant leur conviction selon laquelle la France est au bord du gouffre, la culture française moribonde. « Une tentation du repli », selon Sudhir Hazareesingh, spécialiste de l’histoire française et auteur de Ce pays qui aime les idées (Flammarion).

    Interviewé par Thomas Wieder, ce professeur à Oxford explique les origines « de ce mouvement presque philosophique de pessimisme et de déclinisme en France ».

    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/videos/video/2015/09/26/onfray-zemmour-houellebecq-pourquoi-cette-tendance-francaise-au-declinisme_4

  • QUAND LIBÉRATION CONSACRE UNE DOUBLE PAGE GLAMOUR À CAROLINE FOUREST .

    Samedi 8 août, le journal Libération a consacré deux pages, dans la rubrique « Idées », à un entretien croisé de Caroline Fourest et sa compagne Fiammetta Venner.
    Le prétexte : une série relative aux couples célèbres ayant « la production intellectuelle pour principale activité ».
    Le ton du papier : bienveillant envers le duo et uniquement critique à propos de « la violence de certains de leurs contradicteurs ».
    L’omission majeure : l’accumulation de mensonges et contre-vérités formulées par Caroline Fourest au cours de sa carrière.

    Détail-clé : cette réputation -étayée par les faits- de « sérial-menteuse » n’empêche pourtant pas Fourest de prolonger ses contrats avec le service public audiovisuel. Fin juin, la chaîne Arte a ainsi diffusé un documentaire politico-écologiste tourné en Afrique par le tandem Fourest/Venner et co-produit par Arte France {https://youtu.be/goc0UvTEek8

    }.

    Triple rappel :

    En avril, Fourest -qui se targue régulièrement d’être une « humaniste universaliste »- avait été célébrée à Washington par un ex-agent du Mossad favorable à la torture {http://panamza.com/11366}.

    En mai, Fourest avait été publiquement bannie par Laurent Ruquier pour avoir menti sur le plateau de son émission {http://dai.ly/x2pmzxw}.

    * Libération est possédé par Patrick Drahi, militant « sioniste » autoproclamé et citoyen le plus riche d’Israël. De plus, le journal est dirigé par Laurent Joffrin, l’homme qui avait soutenu l’idée d’une « supériorité morale » d’Israël lors de l’invasion de Gaza en 2008 {panamza.com/telavivision ; http://panamza.com/avb}

    Pour en savoir plus sur le tandem Fourest/Venner et leur collaboration avec la nébuleuse sioniste internationale, consultez l’enquête de Panamza : http://panamza.com/9700

    https://www.facebook.com/panhamza/photos/a.259863080821062.1073741827.258337060973664/565257433614957/?type=1&theater

  • Ruquier : « Je n’inviterai plus jamais Caroline Fourest sur ce plateau »
    http://rue89.nouvelobs.com/zapnet/2015/05/10/ruquier-ninviterai-plus-jamais-caroline-fourest-plateau-259107

    Rue89 : Epilogue du violent clash Fourest-Caron à l’émission de France 2 « On n’est pas couchés » du samedi 2 mai, dont Daniel Schneidermann parlait ici même dans sa chronique : Laurent Ruquier, l’animateur de l’émission, a annoncé à l’émission suivante, samedi soir, qu’il n’inviterait plus jamais Caroline Fourest dans ce programme ni dans aucun autre qu’il présente, en raison de son « mensonge » la semaine précédente.Rappel des faits : Caroline Fourest avait affirmé à Aymeric Caron qui le contestait, qu’el... Source : Rue89

    • #Caroline Fourest répond sur sa page Facebook :

      Hier soir, Laurent Ruquier s’est livré à une tentative d’exécution publique sidérante. Il a prononcé mon excommunication d’"On n’est pas couché". Car, a-t-il dit, "je lui ai menti" au sujet du procès Bentot (l’un des objets grotesques et hors sujet de notre dispute avec Caron).
      Tout est symptomatique dans cette affaire. Prétendre que j’ai menti, alors que j’étais parfaitement sincère et que je n’ai fait que répéter ce que m’ont dit mes avocats : "C’est plié". J’ignorais simplement, n’étant pas juriste, qu’il existe un délai technique entre le moment où mes avocats me disent "la plainte est prescrite", et le moment où la Cour d’appel doit statuer pour le déclarer. Mortifiée à l’idée d’avoir été imprécise, je m’en suis expliquée dès le lendemain sur mon blog, mais aussi sur Europe 1 et LCP.
      Mais le plus fou est ailleurs : dans cette sentence malhonnête. De la part d’un animateur et d’une émission ivres d’eux-mêmes, incapables d’être précis sur ce qui s’est réellement passé (malgré les explications de mon avocat à toute l’équipe). Une émission plusieurs fois rappelée à l’ordre par le CSA, connue pour ses dérapages sexistes, capable d’annoncer la mort d’une femme qui vit encore, de sauver au montage un Caron qui renvoie dos à dos les crimes de Mérah et le nombre d’enfants palestiniens tués, d’inviter Tariq Ramadan sans vraiment le contredire, de donner la parole à des complotistes, de mettre cinq ans à l’antenne un procureur haineux comme Eric Zemmour, ou des guignols incarnant la gauche la plus bête et la plus utile à l’intégrisme qui soit comme Naulleau et Caron... Prêt à tout pour éviter le débat de fond qui l’embarrasse, sur cette gauche islamo-gauchiste qu’il relaie. Y compris à lancer une accusation totalement imaginaire contre le fait d’avoir "modifié" et fait disparaître une chronique (ce qui est purement mensonger). Ruquier lui a-t-il demandé de s’en expliquer hier soir ? Pas du tout.
      Je n’ai aucun problème à ne plus mettre les pieds dans cette arène du cirque, comme je me suis jurée de le faire plusieurs fois. Mon tort est d’y avoir été. Mon crime, à leurs yeux, est d’avoir refusé de jouer leur jeu. Le pire, c’est que tout le monde y va en se pinçant le nez. Et doit céder parce qu’ « On n’est pas couché » est le seul espace grand public qu’offre le Service public pour tenter de défendre nos livres. Combien de temps allons-nous accepter ce journalisme spectacle, médiocre et mesquin, capable de noyer des débats aussi vitaux dans l’absurde ?

      Avec une capture d’écran, parce que ses écrits sont régulièrement révisés.

    • Perso, oui, je m’en tape. Ça fait un moment que je sais à quoi m’en tenir avec cette nana.
      Le truc, c’est qu’elle continue à semer le doute et la confusion chez des gens qui sont un peu troublés dans leurs convictions ces derniers mois, à force de contre-vérités et manipulations diverses.
      Je trouve donc intéressant au plus haut point de voir comment se fabrique cette confusion.

    • @reka : non c’est important, parce que si notre intellectuel de référence Ruquier avait pris le parti de Fourest, il est à craindre qu’une bonne partie de l’équipe de @rezo aurait pu vaciller dans ses convictions et adhérer au Front Val/Fourest/Malka.

      Moi-même-personnellement, j’attendais la position du Ruc avec une certaine fébrilité : voilà une semaine que je ne savais quoi penser.

  • Laurent #Ruquier regrette d’avoir offert une tribune à Eric #Zemmour

    _« On ne va pas dire que si le livre d’Eric Zemmour a eu ce succès, c’est parce que tout le monde soutient les #thèses d’Eric Zemmour ! », s’est exclamé l’invité. « Vous savez mieux que moi que si ce livre suscite un tel succès c’est parce que ce qu’il dit, on ne l’entend pas (dans les médias), et c’est ce qui intéresse les gens ».

    http://bit.ly/1NY7RqF
    via @LeMondeMédia

  • Chrstine Ockrent rejoint les Grosses Têtes de Laurent Ruquier sur RTL
    http://www.metronews.fr/culture/chrstine-ockrent-rejoindra-les-grosses-tetes-de-laurent-ruquier-en-2015/moac!8IWITqIaTsnak #gorafi_encore_plagié

    Que va dire la direction de France Culture qui avait exigé de ses producteurs qu’ils ne soient pas sur plusieurs radios en même temps, ce qui avait d’ailleurs motivé le renvoi de Colombani remplacé par… Ockrent.

  • Et Zemmour devint Zemmour

    Catherine Barma a préparé des fiches. La grande prêtresse des samedis soir de France 2 a couché à la main des réponses aux questions qu’on ne manquera pas de lui poser sur Eric Zemmour. Eric Zemmour, ce journaliste du Figaro Magazine qu’elle a imposé, il y a huit ans, dans « On n’est pas couché », le grand show hebdomadaire de Laurent Ruquier. Eric Zemmour, l’auteur d’un Suicide français, best-seller qui a déjà dépassé les 100 000 exemplaires et talonne le Prix Nobel 2014, Patrick Modiano. Un chroniqueur de RTL et de i-Télé, qui peut écrire dans une grande maison d’édition et répéter partout que Jean-Marie Le Pen est « avant tout coupable d’anachronisme » en déclarant que les chambres à gaz étaient un« point de détail de l’histoire » (page 305), que les juifs français sont devenus « une caste d’intouchables » (page 263) et qui salue au passage la« talentueuse truculence désacralisatrice » du « comique » Dieudonné (page 383). Zemmour, cette nouvelle querelle nationale.

    « Eric, pour moi, c’est un intellectuel, lit consciencieusement Catherine Barma. Je ne suis pas d’accord avec lui sur tout, mais c’est un homme intelligent, qui a de l’humour. Un conservateur, pas un réac, non, un polémiste de droite, quelqu’un qui dit ce qu’il pense. Un nostalgique, que voulez-vous. Parfois je lui dis : “Mais Eric, tu veux vivre à l’époque des carrioles ?” Comme il a réponse à tout, il me répond : “Au moins, les carrioles, ça polluait pas.” » Et quand il adopte le vieux système de défense vichyste « du bouclier », pourtant balayé par l’histoire contemporaine, le rhabillant à sa sauce pour expliquer que « oui, Pétain a sauvé des juifs français », Catherine Barma baisse les yeux sur ses fiches : « Je n’ai pas lu Robert Paxton. D’une manière générale, dans un conflit, je suis toujours du côté des opprimés. »

    Bon personnage

    Pour diagnostiquer le phénomène Zemmour, il faut ausculter les élites françaises. Redoutable business woman, Catherine Barma est de celles-là. Son pouvoir est immense : un seul passage dans « On est pas couché » permet de lancer un film ou un livre. Fille du réalisateur vedette de l’ORTF Claude Barma, ex-fêtarde qui n’aimait pas l’école, elle préside aux notoriétés de l’époque et compose ses plateaux de télé comme le comptoir d’un bistrot. Elle sait combien le XXIe siècle aime les « gros clashs » qui font« le buzz » sur YouTube et ceux qui soupire qu’on-ne-peut-plus-rien-dire. Eric Naulleau, autre polémiste qui a mis son nom en bas d’un contrat d’édition en 2013 avec Alain Soral, un militant d’extrême droite aux obsessions antisémites, c’est sa trouvaille. Un samedi, devant « Salut les terriens » − une émission de Thierry Ardisson, un autre poulain –, elle devine aussi que le frêle garçon au grand front et au rire désarmant, venu parler de son ras-le-bol du pouvoir féminin, est un bon personnage.

    C’était en 2006. Zemmour avait déjà croqué Edouard Balladur (Immobile à grands pas) et Jacques Chirac (L’homme qui ne s’aimait pas), mais compris, finaud, qu’il lui fallait sortir de la simple biographie politique et mettre un peu de ses tripes sur les plateaux. L’auteur de Premier Sexe pleure la fin de l’homme, le vrai – une de ses obsessions avec l’immigration. Face à lui, Clémentine Autain, élue verte et féministe, hésite entre le rire et les larmes. « Aujourd’hui, c’est la réaction qui est subversive », assène Zemmour. Dans la tête de Catherine Barma, qui a abandonné le communisme familial, la phrase du journaliste du Fig Mag résonne comme un pitch et un « format » : Zemmour, c’est « M’sieur Eric qui-dit-la-vérité-et-vous-emmerde tous ». « Je ne suis pas Le Figaro, je suis Eric Zemmour, point », lâche aussi le journaliste ce même jour.

    « Juif berbère ».

    « Eric Zemmour, point » a alors 48 ans et beaucoup de souvenirs. Tous français. Ses parents, Roger et Lucette, vivent en « métropole » depuis six ans déjà lorsqu’il voit le jour à l’été 1958. Flair politique et hasards de la vie, ils ont quitté l’Algérie avec la première vague de rapatriés, passeport français en poche – le décret Crémieux, abrogé par Pétain et rétabli à la Libération, a redonné la nationalité française aux juifs d’Algérie. Une communauté « hyperpatriote », rappelle Zemmour. A Montreuil, comme à Drancy, puis enfin dans le 18e arrondissement de Paris, Mme Zemmour cuisine pour les fêtes des crêpes Suzette et s’essaie à la sauce hollandaise. Quand ses deux fils quittent la synagogue, elle chuchote : « Rangez vos calottes dans vos poches ! » Elle disait « qu’on était israëlites, sa manière à elle d’expliquer : français, de confession juive », raconte Zemmour.

    Pendant qu’Eric découpe Le Monde et classe les articles dans des pochettes, le père lit L’Aurore, le journal des pieds-noirs d’Algérie. L’Algérie… « La mauvaise conscience » de la France, comme « une plaie jamais cicatrisée », a écrit Eric Zemmour. Son refoulé à lui, aussi. Tant pis s’il déteste ces « psychanalyses de bazar » dont la presse – « de plus en plus féminine » – raffole. Comment renoncer à explorer complexes et schizophrénies de jeunesse quand elles conduisent tout droit à des névroses politiques ? Eric Zemmour est un juif arabe – lui préfère dire « juif berbère », une expression « qui permet de se distinguer de l’arabité mal vue », sourit Benjamin Stora, auteur de Trois exils. Juifs d’Algérie (Stock, 2006). Ses parents se sont mariés à Sétif, « petite ville du Constantinois où la population baignait dans une francité relativement paisible, contrairement à Oran. Zemmour veut dire olivier et se portait aussi bien dans les communautés juive et musulmane », raconte Stora.

    « On ne peut pas être algérien et français à la fois. Il faut choisir », répétait pourtant Eric, à l’été 2014, quand des drapeaux rouge, blanc et vert fleurissaient dans l’Hexagone autour de la Coupe de monde de football. « On ne peut pas avoir deux mères dans la vie », ajoutait-il, tenant peu ou prou le discours de cette petite fraction des juifs d’Algérie qui rejoignit l’OAS en 1962. Pour ses fils, Ginette Zemmour avait choisi des prénoms classiques, français-de-souche, diraient certains aujourd’hui. « A la synagogue, je suis Moïse, mais à l’état civil, je m’appelle Eric, Justin, Léon », dit Zemmour, qui n’a pas eu de mots assez durs pour Rachida Dati lorsque la ministre de Nicolas Sarkozy a nommé sa fille Zohra. « Le trajet des parents est essentiel chez Eric », raconte Philippe Martel, le directeur du cabinet de Marine Le Pen et l’un des intimes du journaliste. « Ses parents ont laissé leurs racines, abandonné leur mode de vie, décidé de s’assimiler », poursuit le cadre du FN – qui a relu, « pour le plaisir », Le Suicide français (Albin Michel, 544 p., 22,90 €) avant publication. « Lui estime que c’est ce que devraient faire les étrangers en France. » Qu’importent les contradictions du discours, qu’importe si le mot « pied-noir » n’apparaît qu’en 1962, pour désigner les exilés de la fin de la guerre : le 16 octobre, en meeting à Béziers, c’est cette étiquette que Zemmour choisit pour les désigner, lui et cet autre journaliste élu à la tête de la ville avec les soutiens frontistes, Robert Ménard.

    Le plus fragile

    La vérité, c’est que le père d’Eric Zemmour, un préparateur en pharmacie qui décide de racheter une compagnie d’ambulances, continue à parler arabe dans les bars de la rue Myrha. Qu’il ne tape pas seulement le carton à la Goutte-d’Or, mais court les casinos, où il se met à perdre beaucoup d’argent, au désespoir de son épouse diabétique. On imagine la suite. « La ceinture de mon père était toujours posée sur la table, confie Zemmour, mais c’est quand on affronte son père qu’on devient un homme. Aujourd’hui, les jeunes n’ont plus de père à tuer. » Sa mère encaisse, le protège, son Eric est le meilleur, le plus beau, même si les filles l’ignorent. Le plus fragile aussi, avec cette arthrite au genou qui… le dispense de service militaire après ses « trois jours ». « Elle l’adulait comme la mère d’Albert Camus son fils, raconte un de ses proches. Elle faisait le silence pour qu’Eric puisse réviser son bac, puis Sciences Po, dans la cuisine de la rue Doudeauville. »

    33 bis, rue Doudeauville. La nostalgie d’Eric Zemmour a une adresse, qui est aussi l’épicentre de son effroi. L’exacte place qu’occupe la rue Jean-Pierre Timbaud, qui court le 11e arrondissement de Paris, dans la géographie sentimentale d’Alain Finkielkraut. L’artère qui abritait l’atelier de maroquinerie du père du philosophe a fait place à des vitrines pleines de« burkas » et « des librairies islamistes », si bien que « Finkie » ne reconnait plus la rue où il a naguère grandi. « Pour éviter la polémique inutile », Finkielkraut avait préféré, dans un livre et dans un film, en rester à ce constat : « Effrayant. » Zemmour n’a pas ces prudences. « J’y suis retourné il n’y a pas longtemps. J’avais l’impression d’avoir changé de continent. Les trafics, les tissus, les coiffeurs afro, il n’y a plus un Blanc rue Doudeauville. Là, tu le vois, le “grand remplacement” ! », s’écrie-t-il, l’œil brillant, en citant sans complexe cette théorie identitaire de l’écrivain Renaud Camus – la disparition programmée du peuple blanc catholique au profit des musulmans – que même Marine Le Pen ne reprend pas à son compte. « Un grand Noir m’a reconnu et m’a dit : “Zemmour, t’es pas chez toi ici, va-t’en !” »

    « J’adore revenir »

    Il n’a pas attendu ce conseil. Zemmour a quitté Barbès bien avant d’épouser, à 32 ans, Mylène Chichportich, une juriste devenue avocate. Un mariage à la synagogue des Tournelles. Trois enfants. La famille est installée dans un vieil immeuble XIXe, à l’ombre de l’église Saint-Augustin dans le 8e, ce phare du catholicisme pour temps obscurs. Qui pourrait croire que cet homme, qui pratique mollement le shabbat, « pour les valeurs et la tradition », raconte Philippe Martel, partage son attachée de presse avec l’Opus Dei ? L’appartement d’Eric Zemmour est empli de livres, mais aussi de toiles de gentilhommes en pied et de tapisseries d’un autre âge. Un dédale de pièces dessiné « en 1840 », qu’il vante devant ses hôtes, comme si l’âge de cet immeuble préhaussmanien l’ancrait encore davantage dans ce Paris balzacien, capitale éternelle d’une France qu’il rêve barricadée, amidonnée et corsetée.
    Il ne s’en évade pas, d’ailleurs, ou si peu ! « Je l’ai croisé un jour dans un avion pour la Tunisie », raconte Jean-Philippe Moinet, son ancien collègue du Figaro passé par le Haut Conseil à l’intégration, qui le raille régulièrement dans La Revue civique, dont il est directeur. « Je lui ai dit : “J’adore partir !” Il m’a répondu : “J’adore revenir.”. » Du monde, Zemmour ne connaît que les hôtels de Washington et des capitales européennes qu’il fréquentait, il y a très longtemps, un passe autour du cou, avec ses collègues embedded. Les étés d’Eric Zemmour se déroulent toujours en France, dans le même hôtel de Provence, ses hivers au Club Med aux Antilles, un peu comme dans la chanson de Renaud. A cause de l’anglais qu’il parle mal, Zemmour fut d’ailleurs recalé à l’ENA. « Sa manière autiste, son côté célinien – la France en chaussons », s’amuse Franz-Olivier Giesbert, qui le repère dès ses premiers pas au Quotidien de Paris, chez l’ami Philippe Tesson.
    Après un détour par la pub, antichambre alimentaire des enfants de son siècle, comme les écrivains Frédéric Beigbeder ou Grégoire Delacourt, Zemmour a en effet choisi la presse écrite, où il veut travailler à l’ancienne : du style, des idées, avant l’information. Au Quotidien, Tesson se souvient d’un garçon cultivé mais « incroyablement individualiste et personnel ». Le titre sombre, hélas, alors que s’ouvre la campagne Balladur-Chirac, « la plus belle de la Ve », que Zemmour piaffe de chroniquer. InfoMatin lui ouvre ses portes. « Rousselet cherchait quelqu’un pour faire des éditos bien troussés et anti-balladuriens bien troussés, raconte Bruno Patino, alors directeur délégué du titre. Zemmour était un contempteur absolu de la bourgeoisie libérale. » Un solitaire qui sèche les AG et oublie les conf de rédaction et manque la photo de groupe du dernier numéro du quotidien, le 8 janvier 1996. FOG l’accueille aussitôt au Figaro, où Zemmour étoffe son carnet d’adresses : à ses déjeuners avec les caciques socialistes et gaullistes, durant lesquels il parle plus que ses convives, s’ajoutent les rendez-vous chez Jean-Marie Le Pen. Récompensant l’assiduité de son hôte, le chef du Front national lui offre le scoop de ses rencontres secrètes avec Jacques Chirac, lors de la présidentielle de 1988.
    Aux équipes des rédactions, Zemmour préfère les déjeuners de travail en tête-à-tête, rue de Lille ou dans les bistrots proches de l’Assemblée nationale. Le monde politique est devenu le sien. Il le tutoie, l’embrasse, applaudit bruyamment chaque bon mot de Philippe Séguin – son « grand homme » – devant ses confrères stupéfaits. Bien avant que ne s’annonce le nouveau traité constitutionnel européen, il navigue à son aise entre Charles Pasqua et Jean-Pierre Chevènement, tirant des bords entre les « républicains des deux rives » : au milieu des années 1990, il flirtait avec la Fondation Marc-Bloch, où quelques journalistes, comme Elisabeth Lévy, dénonçaient la « pensée unique » de l’intelligentsia française. Une petite bande souverainiste dont la trajectoire laisse rêveur. En 2002 (Zemmour vote pour Chevènement), ces « nationaux-républicains » commencent par dénoncer le front anti-Le Pen et l’antifascisme de salon qui fait descendre la jeunesse dans la rue. Puis décontaminent patiemment les idées du FN, quand ils ne rejoignent pas directement la formation d’extrême droite, comme l’ex-plume du « Che » Paul-Marie Coûteaux, et investissent les médias. « Je ne l’ai pas forcément théorisé au début, savoure Zemmour, mais oui, je fais de l’entrisme à la télé. J’y fais passer mes idées. »

    Voilà pourquoi la success story d’Eric Zemmour, ce nostalgique d’un monde d’avant Pathé et Marconi, s’écrit toujours sur petit écran. Un an avant que Catherine Barma ne le repère, le journaliste est invité sur un plateau avec Christine Boutin pour défendre le « non » au référendum européen de 2005. Face à lui, pour le « oui », François Hollande. Hollande, son ancien prof d’économie à Sciences Po : ce député drôle et bavard avec lequel il a partagé tant de pains au chocolat, le matin, au café de Flore. « Il avait déjà son scooter et ce même cynisme jovial que j’ai vu chez Chirac », raconte Zemmour. Cette fois, pourtant, le patron du PS fuit son regard et se dérobe durant tout le débat. « Pourquoi tu m’as évité comme ça ? », demande le journaliste après l’émission. « Parce que tu ne respectes pas les codes », répond Hollande. « On fait mine de s’en apercevoir maintenant, confie aujourd’hui le chef de l’Etat, mais ça fait bien longtemps que Zemmour n’est plus journaliste, ne suit plus une réunion, plus un déplacement. »Idéologue, acteur politique, qui sillonne désormais la France et l’Europe à son compte : « Avec mon livre, j’ai l’impression de faire plus de politique que la plupart des hommes politiques », avoue-t-il le 4 novembre aux sympathisants UMP exilés à Londres. Un pied dans le système, l’autre dehors.

    Revanche.

    Entrisme, encore ? Schizophrénie ? Pendant que le polémiste dénonce le conformisme et la bien-pensance des « technos », Eric Zemmour, le recalé de l’ENA 1980, est choisi pour faire passer le « grand O » à la promo 2006. Belle revanche ! Deux ans plus tard, il fête en grande pompe ses 50 ans avec le tout-Paris politique. Ce fan de l’Empire a loué pour l’occasion la Petite Malmaison. C’est entre des grenadiers en costume qu’il reçoit ses invités : Catherine Barma, évidemment, ses copains du Fig Mag, Henri Guaino, compagnon du « non » devenu conseiller de Nicolas Sarkozy, sa grande amie Isabelle Balkany, mais aussi les bons vieux copains de gauche, Jean-Luc Mélenchon et Jean-Christophe Cambadélis. « Eric s’était payé le château de Joséphine de Beauharnais !, raconte Paul-Marie Coûteaux. J’étais stupéfait. Le monde tournait autour de lui : ce soir-là, il a changé de visage à mes yeux. » La nuit tombée, on avait tiré le canon avant d’aller danser sur des vieux standards des Stones, la bande-son folklo d’une jeunesse évanouie. Mais pas seulement.
    Tubes, blockbusters, best-sellers, rien de ce qui appartient à la culture de masse n’est indifférent à Eric Zemmour : lorsque, dans son dernier livre, il revisite la Ve République, c’est à partir des charts et du box-office, cette mémoire populaire qui manque souvent aux élites. A l’instar des vieux routiers trotskistes lambertistes accourus à la Malmaison, il estime que la guerre se gagne sur le terrain des idées. « Gramsci est mon modèle »,clame le journaliste en citant le théoricien italien. « Comme Louis Pauwels au Fig Mag, comme Patrick Buisson sous le dernier quinquennat, Zemmour juge que le combat est d’abord culturel », analyse Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de gauche. Pari gagné ? « Il y a une“zemmourisation” de la société française », a expliqué dans les micros Cambadélis, après avoir décortiqué, rue de Solférino, devant le bureau national du PS, le succès du Suicide français. « Je suis flatté », a choisi de répondre Zemmour par SMS.

    « Prendre les femmes sans les comprendre ».

    Son nom est devenu plus qu’une marque : un argument de vente. Fig Mag ou Valeurs actuelles, chaque couverture consacrée au polémiste maison, un protégé du nouveau patron du Figaro, Alexis Brézet (catholique traditionnel et chantre de l’union des droites), fait merveille. Qu’il est loin, le temps où les saillies de Zemmour lui faisaient craindre la porte, comme en 2010 ! A la télé, chez Ardisson, il venait de lâcher sa fameuse phrase : « Les Français issus de l’immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes. C’est un fait. » Et au montage, pour doper l’audience, la production choisit d’incruster deux mots en bas de l’écran : « Zemmour dérape. » Etienne Mougeotte, le prédécesseur de Brézet, convoque le chroniqueur pour « un entretien préalable à licenciement », avant de simplement réclamer copie de la lettre d’excuses que Zemmour a adressée à la Licra. En coulisses, Isabelle Balkany s’est agitée pour qu’on ménage son protégé. Des balcons de son immeuble, sur les Grands Boulevards, la rédaction a surtout découvert un spectacle hallucinant : sur le trottoir, devant le journal, des cris et des banderoles, « Touche pas à mon Zemmour » ou « Licra = Pravda », et des manifestants bien mis qui marquent une minute de silence « pour la liberté d’expression ». Cette fois, Zemmour a bel et bien échappé au Figaro.

    Plus rien ne l’arrête. Le 6 mars 2010, il affirme sur France Ô que les employeurs « ont le droit de refuser des Arabes ou des Noirs ». Il est à nouveau condamné un an plus tard. En mai 2014, le journaliste accuse sur RTL « des bandes de Tchétchènes, de Roms, de Kosovars, de Maghrébins, d’Africains » de « dévaliser, violenter ou dépouiller » la France. Le CSA le met « fermement en garde » ainsi que sa radio, RTL. Il continue pourtant à creuser le sillon de ses obsessions. Dans Le Figaro, il chronique Les Petits Blancs, d’Aymeric Patricot, un livre qui décrit « la misère sexuelle de [ces]jeunes prolétaires qui ne peuvent rivaliser avec la virilité ostentatoire de leurs concurrents noirs ou arabes ». Les étrangers qui nous prennent nos femmes ! Pour Patricot, c’est « la revanche symbolique de la colonisation ». Pour Zemmour, bien davantage encore : le signe de« l’antique attrait des femmes pour le mâle vainqueur, à l’instar de ces Françaises qui couchèrent pendant la seconde guerre mondiale avec des soldats allemands puis américains ». La version mainstream, en somme, des Années érotiques 1940-1945, de Patrick Buisson (Albin Michel, 2008), une histoire de la « collaboration horizontale », où les femmes n’ont pas souvent le beau rôle – comme dans les « essais » de Soral et de Zemmour.

    Il est de ceux (son dernier livre) qui « préfèrent prendre les femmes sans les comprendre plutôt que de les comprendre sans les prendre ». Eloge du machisme et exégèse de « l’ambiguïté du viol » chez Soral (son complice Dieudonné a choisi pour totem une quenelle), complexe de l’homme blanc chez Zemmour… Le sexe, en tout cas, obsède le trio – Soral, il y a quelques jours, se plaignait d’ailleurs sur son site de voir Zemmour s’intéresser « sept ou huit ans » après lui à ses sujets de prédilection – comme les femmes. En version soft, chez le journaliste du Fig Mag, ça donne : « Les hommes sont sommés de devenir des femmes comme les autres. Ils n’ont plus le droit de désirer. (…) Ils ne doivent plus qu’aimer. » En version hard, cela devient :« Seule la salope peut réveiller le désir fragile du mâle. » Zemmour a signé,en 2013, « Touche pas à ma pute ! », le manifeste des 343 « salauds » lancé par le mensuel Causeur d’Elisabeth Lévy.

    Promis, pas de psychologie. Zemmour a 56 ans. Malgré les longueurs de bassin et son jogging quotidien, il vieillit. Ne croit plus en rien, sauf en la médecine, pense que tout est foutu, sauf si advenait une guerre. Déjà, en 2010, il avait voulu appeler sa Mélancolie française « Le Chagrin français », mais son ami Bruno Larebière, ex-patron de Minute et ancien pilier du Bloc identitaire, lui avait fait changer son titre : « Ça fait pas trop Le Chagrin et la pitié ? » Son dernier ouvrage, Zemmour voulait le nommer « Cette France qu’on abat », mais Natacha Polony, autre chevènementiste révélée par la télé, autre déclinophile, lui a piqué l’idée. Et Renaud Camus déjà préempté le Suicide d’une nation.

    Ariane Chemin

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/11/08/et-zemmour-devint-zemmour_4520705_823448.html

    • C’est clairement un des facteurs qui a contribué à son succès (inviter un provocateur qui surfe sur le racisme ordinaire et l’aigreur ambiante pour faire de l’audience).
      Mais je vois aussi chez ce type un patriotisme déraciné, qui recherche son objet dans l’Etat plutôt que dans les #biens_communs, oubliés de longue date http://seenthis.net/messages/167677
      ce même État inhumain, brutal, bureaucratique, policier, légué par Richelieu à Louis XIV, par Louis XIV à la Convention, par la Convention à l’Empire, par l’Empire à la IIIe République. Et qu’on voit à l’oeuvre aujourd’hui dans la #surveillance généralisée et la #militarisation de la police http://seenthis.net/messages/285552

      L’État est une chose froide qui ne peut pas être aimée mais il tue et abolit tout ce qui pourrait l’être ; ainsi on est forcé de l’aimer, parce qu’il n’y a que lui. Tel est le supplice moral de nos contemporains.

      C’est peut-être la vraie cause de ce phénomène du chef qui a surgi partout et surprend tant de gens. Actuellement, dans tous les pays, dans toutes les causes, il y a un homme vers qui vont les fidélités à titre personnel. La nécessité d’embrasser le froid métallique de l’État a rendu les gens, par contraste, affamés d’aimer quelque chose qui soit fait de chair et de sang. Ce phénomène n’est pas près de prendre fin, et, si désastreuses qu’en aient été jusqu’ici les conséquences, il peut nous réserver encore des surprises très pénibles ; car l’art, bien connu à Hollywood, de fabriquer des vedettes avec n’importe quel matériel humain permet à n’importe qui de s’offrir à l’adoration des masses. à Hollywood comme à la trash TV moderne...

  • Avec Marine Le Pen, les mêmes erreurs qu’avec son père ?

    http://www.dailymotion.com/embed/video/xflyri

    Comment traiter le « nouveau FN ». Notre débat arretsurimages.net

    En annonçant qu’ils ont choisi de ne pas recevoir Marine Le Pen sur leur plateau, Laurent Ruquier et Michel Drucker (F2) posent une vraie question : au nom de quel principe faudrait-il traiter cette responsable politique différemment des autres ? Plus largement, le Front national est-il un objet médiatique exactement semblable aux autres partis ?

    Vaste question, débattue sur notre plateau par Christophe Deloire, directeur du Centre de formation des journalistes (CFJ), qui a récemment invité Jean-Marie Le Pen face à ses étudiants, Jean-François Téaldi, secrétaire général du SNJ-CGT de France Télévisions, hostile à cette rencontre, et Azzeddine Ahmed-Chaouch, qui a suivi plusieurs années le FN pour Le Parisien et a écrit un livre autour des dernières confessions de Le Pen, Le Testament du Diable (éditions du Moment).

    L’émission est animée par Daniel Schneidermann, réalisée par François Rose et préparée par Laure Daussy, Dan Israel et Marine Lathuillière. Chroniqueurs : Didier Porte, Guy Birenbaum et Anne-Sophie Jacques.

    #Marine_Le_pen, #Front_National