person:leonard perroots

  • " THIS IS NOT A DRILL. Attaques nucléaires évitées de justesse "

    https://enuncombatdouteux.blogspot.com/2018/05/this-is-not-drill-attaques-nucleaires.html

    Une attaque nucléaire évitée de justesse ou in extremis est un incident qui pourrait conduire ou aurait pu conduire à au moins une explosion ou attaque nucléaire involontaire. Ces incidents impliquent généralement la perception d’une menace imminente provenant d’un pays possédant l’arme nucléaire, ce qui pourrait conduire à des frappes de représailles à l’encontre de l’agresseur supposé.

    Bien qu’il soit difficile de trouver les détails exacts sur de nombreuses explosions ou attaques nucléaires évitées in extremis, l’analyses de plusieurs cas particuliers a permis de mettre en évidence l’importance de multiples facteurs dans la prévention de ces accidents. Au niveau international, cela comprend l’importance du contexte et de la médiation extérieure ; au niveau national, l’efficacité dans les communications du gouvernement et de l’implication des décideurs clés et au niveau de l’individu, le rôle décisif de personnes qui suivent leur intuition et leur capacité à prendre des décisions prudentes, souvent en transgressant le protocole.

    27 octobre 1962 :

    L’USS Beale a commencé par larguer des grenades anti-sous-marines, normalement destinées à l’entraînement, dans le but de signaler au B-59 de faire surface.

    Cependant, le sous-marin soviétique a pris ces explosions comme provenant de véritables charges de profondeur. Avec un niveau de batteries faible, affectant les systèmes de support de vie du sous-marin et sans ordre de Moscou, le commandant du B-59 a cru que la guerre avait peut-être déjà débuté et a ordonné l’utilisation d’une torpille nucléaire de dix kilotonnes contre la flotte américaine. L’officier politique du sous-marin a donné son accord mais l’officier de la sous-flottille Vassili Arkhipov a pu persuader le commandant de faire surface et d’attendre les ordres.

    26 septembre 1983 :

    Le système d’alerte anti-missiles soviétique, Krokus, a beau affirmer que cinq missiles sont en chemin vers la Russie, Stanislav Petrov analyse rapidement la situation : il estime que si les Etats-Unis attaquaient l’URSS, ils ne se contenteraient pas de cinq missiles mais lanceraient une attaque globale, avec toute la puissance de leur arsenal nucléaire. Il désobéit donc au protocole et informe ses supérieurs d’une fausse alerte. Son avis fait sens et aucune riposte soviétique n’est lancée.

    En novembre 1983 : un exercice trop réaliste

    L’escalade aurait pu continuer sans l’intervention d’un agent du renseignement militaire américain : Leonard Perroots. Pendant les exercices Able Archer 83, il remarque que les forces soviétiques augmentent leur propre niveau d’alerte, en réponse à l’exercice. Il choisit cependant de ne pas transmettre l’information et donc de ne pas faire relever le niveau d’alerte au niveau européen, ce qui aurait pu amener les Soviétiques à imaginer que l’exercice n’en était finalement pas un.

  • La semaine où le monde a frôlé l’apocalypse nucléaire

    http://www.slate.fr/story/149934/la-semaine-ou-le-monde-a-frole-la-guerre-nucleaire

    C’est l’un des grands mystères de la Guerre froide : comment le monde a-t-il fait pour ne pas disparaître lors de la deuxième semaine de novembre 1983 ?

    Une grande partie de notre survie est due aux actions –ou plutôt à l’inaction– d’un officier de l’armée de l’air américaine, Leonard Perroots, mort en janvier dernier. Que nous ayons frôlé l’anéantissement, au contraire, est imputable au bellicisme rhétorique et militaire de Ronald Reagan, à la terreur qu’il a suscité chez les Soviétiques et au tragi-comique d’un malentendu qui aurait pu nous coûter très cher.

    Comme un National Intelligence Estimate, un document du renseignement américain venant d’être rendu public, le détaillait en 1987 :

    « La stratégie de guerre nucléaire [des Soviétiques] […] ne les prédispose pas à faire preuve de retenue s’ils estiment très probable la survenue d’une guerre nucléaire. Ils pensent d’ailleurs qu’une telle réserve pourraient mettre en péril leurs chances dans cette guerre. Les Soviétiques sont très enclins à vouloir tirer les premiers afin de maximiser les dommages infligés aux forces américaines, tout en minimisant les dégâts subis par la société et les forces soviétiques. »

    C’est à ce moment délicat que les États-Unis et leurs alliés décident de simuler une attaque nucléaire sur l’Union soviétique et ses alliés du Pacte de Varsovie. Effectué par des soldats alliés dans toute l’Europe, la simulation, surnommée Able Archer 83, fait partie d’un exercice militaire orchestré par le QG de l’Otan à Bruxelles, le ministère britannique de la Défense et le Pentagone, son objectif est de « tester les procédures de commande et de personnel, avec un accent tout particulier mis sur la transition entre des opérations conventionnelles et des opérations non-conventionnelles, y compris l’usage d’armes nucléaires ».

    C’est là qu’intervient Leonard Perroots, un agent du renseignement militaire américain dont le rôle sera crucial dans cette histoire. Quand débute Able Archer 83, cet homme originaire de Virginie Occidentale a plus de trente ans d’expérience derrière lui dans les services de renseignement de l’US Air Force en Europe. Tout en supervisant Able Archer 83, il remarque que les forces soviétiques (les vraies, pas celles de la simulation) ne cessent d’augmenter leurs niveaux d’alerte. Mais au lieu de réagir comme il se doit, Perroots ne fait rien. S’il avait relevé le niveau d’alerte des dispositifs militaires européens –ce qui n’aurait pas été absurde–, les Soviétiques auraient pu en conclure que exercice était bel et bien une préparation d’attaque déguisée. L’instinct de Perroots permettra d’arrêter la course vers la guerre et sans doute d’éviter une passe d’armes nucléaire.