Une Tentation activiste ? – Fragments sur les Temps Présents
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Les attaques violentes du lycée autogéré de Paris et celle de l’université Lille-II ont été revendiquées, la première par des agresseurs se réclamant du GUD, la seconde par un mystérieux groupe « identitaire », le Red Lille. Peut-on dire qu’il y a un regain de l’ultraviolence d’extrême droite ?
Nicolas Lebourg Le GUD, fondé en 1969, sert ici de marque et de mythe. Depuis qu’il s’est autodissous en 1981, après une attaque de l’université de Nanterre où il s’était fait balayer, cela fonctionne ainsi : la marque est libre pour peu que les « anciens » vous en accordent le droit d’usage. Ici, dire « on est le GUD » signifie « on s’inscrit dans une tradition de violence » plus que cela ne renvoie à une organisation. Si on prend les statistiques au contraire des États-Unis, où la violence d’extrême droite est à haut niveau, les violences d’extrême droite – comme de gauche – sont à faible niveau dans l’Union européenne en général, mais la France y a la part du lion. Ainsi, en 2015, il y a eu neuf actions violentes d’extrême droite de haut degré dans l’UE, dont sept en France.
Comment l’extrême droite radicale se recompose en France – Fragments sur les Temps Présents
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Si l’activisme des militants radicaux de l’extrême droite fait peur, il ne faut pas oublier que leur nombre reste restreint. On est face à quelques centaines de personnes très actives en France, guère plus. Du fait de cette faiblesse numérique, les moyens financiers sont également limités, le financement venant des cotisations des membres des groupuscules ou, très rarement, de mécènes.
Cependant, il ne faut pas oublier que ces militants sont motivés et, pour certains, prêts à passer à l’action. Pensons, par exemple, à ces militants marseillais dirigés par Logan Alexandre Nisin, qui cherchaient à tuer des personnalités politiques et à commettre un attentat contre une mosquée.
Le danger ne vient plus de tentatives fantasmées de coups d’État – les militants ne sont pas assez nombreux et n’en ont pas les capacités physiques et structurelles de le faire–, mais d’éléments seuls et déterminés, sur le modèle du groupuscule allemand, le Nationalsozialistischer Untergrund (pour « mouvement clandestin national-socialiste »), qui a commis neuf meurtres de Turcs et celui d’une femme policier en dix ans. Le danger viendra donc d’individus seuls et déterminés plus que de formations organisées : un individu discret étant par principe difficile à suivre, au contraire des groupuscules, plus faciles à surveiller par l’État.