person:lou doillon

  • Qu’est-ce que le #féminisme en 2015 ?

    #Stéphanie_Pahud, sociolinguiste à l’UNIL. Est-ce que se déhancher langoureusement en tenue légère est une attitude féministe ? La jeune actrice et chanteuse française Lou Doillon a fustigé, dans une interview donnée au journal espagnol « El Pais », l’attitude de stars américaines comme Beyoncé et Kim Kardashian. Y a-t-il un bon et un mauvais féminisme ?

    http://ht.ly/QdRYt

  • Lou Doillon, chronique d’une distribution foireuse de brevets de féminisme. | Coups de Gueule de Lau
    https://coupsdegueuledelau.wordpress.com/2015/07/22/lou-doillon-chronique-dune-distribution-foireuse-de-br

    J’ai par contre envie de grogner sur cette tendance foireuse, personnifiée ici par Lou Doillon, à la distribution de bons points, de mauvais points et de brevets de féminisme.
    Ca n’est pas la première que je vois tenir ce genre de propos, que ça soit de la part de personnalités connues ou de la part de « simples quidames croisées sur des groupes de discussion féministes ».

    Et à chaque fois, j’ai envie de me cogner la tête contre les murs.

    Parce que je trouve cette distribution de brevets juste horriblement essentialiste.
    (définition wikipedia de l’essentialisme : « L’essentialisme désigne en sociologie l’idée selon laquelle hommes et femmes diffèrent (même de façon autre que physique) par essence, c’est-à-dire selon laquelle leur nature (féminine ou masculine) ne détermine pas que leur leur physiologie, mais a une influence sur leurs aptitudes ou goûts personnels »)

    En effet, s’il y a « un seul féminisme valable », ça veut dire que « toutes les femmes sont pareilles ». Qu’elles ont toutes les mêmes besoins, les mêmes aspirations, la même réalité.

    Or, breaking news : ca n’est pas vrai.

    Etre féministe aux USA, ça n’est pas tout à fait pareil que d’être féministe à Paris.
    Etre féministe quand on est blanche, ça n’est pas tout à fait pareil que quand on est non-blanche.
    Etre féministe quand on est riche, ça n’est pas tout à fait pareil que quand on est pauvre.
    Etre féministe quand on est mince, ça n’est pas tout à fait pareil que quand on est grosse.
    Etre féministe quand on est valide, ça n’est pas tout à fait pareil que quand on est handicapée.
    Etre féministe quand on est cis, ça n’est pas tout à fait pareil que quand on est une personne trans.
    Etre féministe en 2015, ça n’est pas tout à fait pareil que ça l’était en 1975.

    Je pourrais sans doute rajouter pas mal de points à cette liste, mais je pense que vous voyez l’idée.

    #féminisme

    • http://paigepalmer.neowp.fr/2015/07/21/feminisme-blanc-le-mepris-de-lou-doillon

      Avant de s’en prendre directement à Beyoncé et à Nicki Minaj, Lou Doillon se gargarise en se vantant de faire partie de la première génération de femmes en mesure « de jeter un mec à la rue, de dispo­ser de son propre salaire, d’avoir une maison à son nom et de pouvoir élever seule son fils ». Ok, donc ça, c’était le passage « je fais la promo de ma réussite, regardez combien j’ai cartonné », presque incontournable dans la vie de toute artiste dont le talent et le succès restent à prouver car quand on est jamais félicitée, autant se féliciter soit même. Ca va les chevilles ? Les femmes qui subissent des violences conjugales et qui ne jettent pas leur mec à la rue, sans disposer d’un salaire, tout en élevant leur gosse dans une maison à leur nom ont de quoi complexer. Elles avaient qu’à faire comme Lou Doillon, bon sang ! venant de la part d’une bourgeoise qui ne doit ses réussites qu’à son entourage familial, cette déclaration fait sourire. Belle essentialisation.

  • Ces fesses de Nicky Minaj et de Kim Kardashian qui divisent - Le ticket de Metro d’Ovidie
    http://www.metronews.fr/blog/ovidie/2015/07/22/ces-fesses-de-nicky-minaj-et-de-kim-kardashian-qui-divisent

    Premier problème, être libre de montrer ses fesses, c’est une chose. En faire son capital, c’en est une autre.

    Je n’ai rien contre le fait que les fesses fassent partie du capital de certaines personnes comme les pornstars et stripteaseuses dont c’est clairement et sans ambiguité le travail. Ce qui me pose plus problème, c’est le cas du porno déguisé en tant qu’argument marketing pour vendre du vent. J’en veux pour exemple Kim Kardashian et son ahurissante célébrité. Qu’est-ce qu’elle fait dans la vie ? Elle chante ? Elle écrit ? Elle crée ? Elle danse ? Elle est championne de course de poney ? Non, elle est célèbre sans n’avoir jamais rien créé si ce n’est son image d’icône de la télé réalité dont une immense partie repose sur la taille de ses fesses. Bravo, magnifique marketing, j’applaudis des deux mains. Dans le cas de Nicky Minaji on se réfère à Anaconda, on voit bien que la célébrité (ou plutôt la viralité) de l’affaire, repose uniquement sur l’omniprésence de fesses qui remuent dans tous les sens pour mieux hypnotiser le spectateur qui, soyons honnête, est plus fasciné par l’image que par la musique. Et d’ailleurs sa musique, on l’a tous remarqué, n’est jamais qu’un immense sampling de Baby got back, qui est tout de même une chanson écrite PAR UN HOMME et sortie il y a plus de vingt ans. En procédant ainsi les musiciennes ne se vendent pas elles, en tant qu’artistes, ni en tant qu’individus. Elles ne se vendent même pas en tant que corps tout entier comme peuvent le faire les mannequins ou modèles de charmes, mais uniquement en tant qu’une seule partie du corps parfaitement localisée, en l’occurrence le cul. Même Britney Spears a eu un jour un éclair de lucidité déclarant que les pop stars comme elles étaient condamnées à se déshabiller dans les clips et qu’on l’avait déjà poussée à aller plus loin qu’elle ne le souhaitait elle-même : « Il y a beau­coup de sexe dans ce que je fais. Mais parfois j’ai­me­rais reve­nir aux vieux jours où il n’y avait qu’une tenue par vidéo, et tu danses toute la vidéo, et il n’y a pas tant de trucs sexuels qui se passent « . Montrer son cul si on en a envie, oui. Être obligée de le montrer quand ton métier c’est musicienne parce que sinon plus personne ne s’intéresse à toi, pardon, mais c’est loin d’être une libération. Et je constate que la nudité n’est argument de vente que quand t’es jeune et bonnasse. Ou que tu fais tout pour paraître jeune (Jennifer Lopez) et que tu consacres ta vie entière à avoir un corps de bonnasse.

    #féminisme #corps #beauté #poids

  • Lettre ouverte à Lou Doillon et son #féminisme périmé
    http://www.terrafemina.com/article/lettre-ouverte-a-lou-doillon-et-son-feminisme-perime_a280059/1

    Le combat des féministes, c’est l’#égalité, mais c’est aussi permettre aux femmes d’avoir le #choix. Le choix de vivre leur vie comme elles l’entendent, d’être mères ou non, d’être voilées, nues, en jean, en bikini ou en combi de ski, de travailler ou pas - mais de pouvoir faire tout ces choix sans que leur sécurité ou leur statut soit mis en danger.

    Je sais que tes intentions n’étaient pas mauvaises - mais avant de venir donner des leçons sur ce que doit être le féminisme, il faut d’abord balayer un peu devant sa porte et regarder chez le voisin. Nous ne sommes pas toutes égales dans le monde, dans nos cultures. Pour certaines, il faut se battre pour avoir le droit à une éducation et ne pas se faire mutiler. Pour d’autres, il faut se battre pour pouvoir disposer librement de son corps sans qu’une nana un peu à côté de la plaque vienne nous expliquer pourquoi notre féminisme est mauvais et dangereux.

    Surtout qu’en ce qui concerne Beyoncé et Nicki Minaj, ça nous rappelle également que les #corps des #femmes racisées sont systématiquement pris pour cible dans la guerre au vulgaire et au « trop ouvertement sexuel ». Le corps des femmes blanches et minces est glorifié tandis que les autres sont « exotiques » dans le meilleur des cas et « obscènes » dans les pires - et ça, c’est un réel problème qui nécessite qu’on remette tous en question notre perception des corps de toutes origines. Le combat pour la réappropriation du corps est multiple et diffère selon les individus, d’où l’intérêt de ne pas imposer une seule et même règle pour tout le monde.

    Ce qui est dangereux, Lou, c’est de croire que ces paroles sont sensées. C’est de se tirer dans les pattes entre meufs parce que l’autre a montré son cul ou choisi de parler de sa sexualité librement. Et la vraie catastrophe, c’est d’entendre encore ce genre de conneries se propager dans les médias et de voir qu’on place encore une forme de nudité au-dessus d’une autre.

    Tourne plutôt ton combat vers les vrais ennemis du féminisme, ceux qui cherchent encore à faire taire les femmes, en usant souvent de violence. Vers ceux qui justifient viols et agressions par la nudité, justement. Tu ne voudrais quand même pas être associée à ça ? Alors laissons donc les femmes vivre comme elles le veulent et afficher ce qu’elles veulent de leur corps et de leur sexualité, du moment qu’elles se sentent bien.

  • Les bobos

    http://www.slate.fr/story/78698/les-bobos

    Plus surprenant, le classement des personnalités va à l’encontre de certaines idées reçues. Certes, Jean-Pierre Pernault n’est perçu comme bobo que par 22% des répondants, mais ce qui est plus intéressant, c’est que Jack Lang truste la catégorie des responsables politiques bobos (46% le considèrent comme tel), quand Bernard Henri-Levy arrive en tête du classement des personnalités avec 46% de gens qui l’associent à un bobo (hors politique).

    De purs produits bobos, contemporains de l’éclosion du terme, comme Lou Doillon, Zaz, Bénabar ou Vincent Delerm n’arrivent que bien plus bas. De même, on peut s’étonner de retrouver Sartre avant Houellebecq ou la musique électronique enterrée par Le Nouvel Obs (20%, deuxième derrière l’art contemporain) dans les références culturelles associées à nos bobos.

    Les Français semblent donc être restés attachés à la notion de « gauche caviar », une sorte d’ancêtre du bobo utilisée pour décrire l’élite intellectuelle et politique des années 1980 proche du mitterrandisme, une génération à laquelle appartiennent BHL et Jack Lang –ils en sont emblématiques– mais pas vraiment Zaz !

    Il ne faut pas chercher plus loin l’amalgame, et même le contresens de Nicolas Sarkozy qui, candidat en 2012 à sa réélection, se met à fustiger les « bobos du boulevard Saint-Germain ». Le président sortant avait ensuite ciblé « tous ceux qui donnent des leçons, la gauche caviar, la gauche morale qui habite boulevard Saint-Germain, qui met ses enfants dans des écoles privées ». On voit que le glissement d’un terme vers l’autre est devenu un classique de la droite française. Ces « bobos »-là lui donnaient pourtant une écrasante majorité de 45,1% au premier tour !