J’ai par contre envie de grogner sur cette tendance foireuse, personnifiée ici par Lou Doillon, à la distribution de bons points, de mauvais points et de brevets de féminisme.
Ca n’est pas la première que je vois tenir ce genre de propos, que ça soit de la part de personnalités connues ou de la part de « simples quidames croisées sur des groupes de discussion féministes ».
Et à chaque fois, j’ai envie de me cogner la tête contre les murs.
Parce que je trouve cette distribution de brevets juste horriblement essentialiste.
(définition wikipedia de l’essentialisme : « L’essentialisme désigne en sociologie l’idée selon laquelle hommes et femmes diffèrent (même de façon autre que physique) par essence, c’est-à-dire selon laquelle leur nature (féminine ou masculine) ne détermine pas que leur leur physiologie, mais a une influence sur leurs aptitudes ou goûts personnels »)
En effet, s’il y a « un seul féminisme valable », ça veut dire que « toutes les femmes sont pareilles ». Qu’elles ont toutes les mêmes besoins, les mêmes aspirations, la même réalité.
Or, breaking news : ca n’est pas vrai.
Etre féministe aux USA, ça n’est pas tout à fait pareil que d’être féministe à Paris.
Etre féministe quand on est blanche, ça n’est pas tout à fait pareil que quand on est non-blanche.
Etre féministe quand on est riche, ça n’est pas tout à fait pareil que quand on est pauvre.
Etre féministe quand on est mince, ça n’est pas tout à fait pareil que quand on est grosse.
Etre féministe quand on est valide, ça n’est pas tout à fait pareil que quand on est handicapée.
Etre féministe quand on est cis, ça n’est pas tout à fait pareil que quand on est une personne trans.
Etre féministe en 2015, ça n’est pas tout à fait pareil que ça l’était en 1975.
Je pourrais sans doute rajouter pas mal de points à cette liste, mais je pense que vous voyez l’idée.