person:luigi

  • Suspecté d’agressions sexuelles, l’ambassadeur du Vatican à Paris confronté à ses accusateurs
    https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2019/06/07/suspecte-d-agressions-sexuelles-l-ambassadeur-du-vatican-a-paris-confronte-a

    Il est arrivé en col romain dans les locaux parisiens de la police judiciaire, jetant à peine un regard au capitaine de police, et aucun aux hommes, d’âges différents, qui ont défilé à côté de lui. A cinq reprises au moins, le nonce apostolique à Paris, Mgr Luigi Ventura, type italien du Nord, français impeccable malgré son fort accent italien, a été convoqué en mai avec au moins cinq personnes qui l’accusent d’« agressions sexuelles ». Les enquêteurs ont souhaité confronter leurs versions avec celle de l’ambassadeur du pape à Paris. L’archevêque nie les accusations portées contre lui par une dizaine de plaignants, qui ne se sont pas tous constitués parties civiles.

    Protégé par l’immunité diplomatique, qui soustrait les diplomates à la compétence des juridictions de leur Etat de résidence, l’ecclésiastique était en droit de refuser ces confrontations. Il ne l’a pas souhaité. Mais, aujourd’hui, tout le monde se demande combien de temps le Saint-Siège pourra maintenir en poste Mgr Ventura. Le pape François, à qui revient la décision, peut-il attendre pour le rappeler que Mgr Ventura atteigne les 75 ans, en décembre, âge auquel les nonces doivent tous présenter leur démission au chef de l’Eglise catholique ?
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’« ambassadeur » du pape en France, Luigi Ventura, visé par une enquête pour « agressions sexuelles »

    Parmi les personnes confrontées à l’ecclésiastique, Benjamin G., 39 ans. En janvier 2018, lors des vœux de la maire de Paris aux ambassadeurs et autorités religieuses, il était alors le community manager d’Anne Hidalgo. Il se trouvait « à deux mètres de la maire », téléphone levé en l’air pour prendre des photos. C’est alors qu’un homme en « tenue d’ecclésiastique » lui met « sa main gauche sur l’épaule », et avec sa main droite lui « attrape les fesses ». « Ce qui m’a le plus troublé, c’est qu’il me souriait », a confié M. G. aux enquêteurs.
    « Geste chaleureux ou bienveillant »

    Attablé à côté de lui, le 22 mai dernier, le nonce a persisté à nier. Selon Me Jade Dousselin, avocate de Benjamin G., le nonce « indique, dans un premier temps, qu’il ne se rappelle plus des faits et, dans un second temps, que mon client a mal interprété un geste chaleureux ou bienveillant ». Contacté par Le Monde, l’avocat de Mgr Ventura, Me Bertrand Ollivier, n’a pas donné suite.

    #catholicisme #culture_du_viol #violophilie

  • « Italie, vers une nouvelle crise, Salvini a intérêt à de nouvelles élections ! » L’édito de Charles SANNAT (Insolentiae)
    https://www.crashdebug.fr/international/16099-italie-vers-une-nouvelle-crise-salvini-a-interet-a-de-nouvelles-ele

    Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

    Alors que la Commission européenne vient d’annoncer l’ouverture d’une procédure d’infraction contre l’Italie en raison de la politique « budgétaire laxiste du gouvernement de coalition », la tension monte en Italie.

    Il y a deux jours et bien évidemment ces éléments sont totalement liés entre eux, le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a adressé un ultimatum à Matteo Salvini et au Mouvement Cinq Etoiles de Luigi Di Maio.

    Soit les deux partis se mettent d’accord pour respecter le contrat de gouvernement et accessoirement quelques équilibres européens, soit il… démissionnera, ce qui aura vraisemblablement pour conséquence de conduire le président italien à convoquer de nouvelles élections.

    Des élections que Salvini pourrait gagner, lui qui est sorti (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • Contre le #racisme #Antitsiganisme. A l’occasion de la Journée Internationale Des #Roms, plusieurs initiatives et articles intéressants :

    Reportage (interactif) en immersion dans le #bidonville de Méry-sur-Oise où une trentaine de familles Roms tentent de survivre malgré les problèmes d’accès à l’eau, à l’électricité, aux transports, à un travail,...
    Les oubliés du bidonville de la Butte
    https://www.secours-catholique.org/les-oublies-du-bidonville-de-la-butte

    Une lettre ouverte très importante de l’association Aset 93 au ministre de l’Éducation et au recteur de l’académie de Créteil, après les (37 !) agressions contre des habitants de bidonvilles de Seine-Saint-Denis suite à la circulation d’une fausse rumeur sur les réseaux sociaux le 16 mars dernier, ne faisant que révéler violemment l’état d’esprit général vis-à-vis de la communauté Rom :
    Nous appelons à un plan de lutte contre l’antitsiganisme dans nos écoles
    https://www.politis.fr/articles/2019/04/nous-appelons-a-un-plan-de-lutte-contre-lantitsiganisme-dans-nos-ecoles-4025

    Une expo #photo hyper complète et émouvante : « Mondes #Tsiganes » au MNHI, le Musée national de l’histoire de l’immigration, à Paris jusqu’au 26 août :
    http://www.histoire-immigration.fr/musee-numerique/expositions-temporaires/mondes-tsiganes

    Un article dédié à l’entreprise de mode de Erika Varga à Budapest :
    Romani Design, seule maison de mode Rom au monde, rend hommage aux différences
    https://m.culturebox.francetvinfo.fr/amp/mode/romani-design-seule-maison-de-mode-rom-au-monde-rend-homma
    https://m.culturebox.francetvinfo.fr/sites/default/files/styles/artcile_view_mobile_full/public/assets/images/2019/04/000_1eb9ap.jpg?itok=3TIq1FVW

    (j’avoue que la tonalité de certains passages me fout un peu mal à l’aise...)

    Et puis ce soir à Paris une projection speciale du #film #documentaire « 8, avenue Lénine - Heureuse comme une Rom en France » réalisé par Valérie Mitteaux et Anna Pitoun à 20h au cinéma Studio Galande.

    Il faudrait aussi parler des morts de la Police : Luigi Duquenet 22 ans tué en 2010 à Saint Aignan sur Cher et Angelo Garand 37 ans tué à Seur.
    Les gens du voyage aussi sont sur-representés parmi les victimes des #violencespolicieres.

    (Comme souvent je complèrai un peu plus tard dans la journée / soirée)

  • “Dans les affaires des religieuses abusées et de pédophilie, la priorité pour l’Eglise est de maintenir l’omerta” - Télévision - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/television/dans-les-affaires-des-religieuses-abusees-et-de-pedophilie,-la-priorite-pou

    Christian Terras, directeur du magazine chrétien “Golias”, témoigne dans “Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Eglise”, le documentaire choc diffusé ce mardi 5 mars à 20h50 sur Arte. Il dénonce depuis des décennies les dérives du clergé. Interview coup de poing.

    Depuis trente-cinq ans aux manettes de Golias 1, magazine chrétien contestataire, Christian Terras continue d’être la bête noire de l’Eglise catholique. Insulté, menacé, il n’a jamais abdiqué, portant sur la place publique, dossier après dossier, les dérives de l’institution. Non pour la détruire, comme le clament ses détracteurs, mais pour réformer un système nécrosé de l’intérieur. Grand témoin du film Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Eglise 2, diffusé ce soir sur Arte, il revient pour nous sur les révélations de ce film explosif, les nécessaires remises en cause qu’il suscite.

    Quel a été votre rôle dans le film ?
    Il s’est limité à de ponctuelles interventions. Les réalisateurs sont venus passer une journée à la rédaction. Au fur et à mesure de leur enquête, je leur ai indiqué quelques pistes, notamment par rapport à Mgr Barbarin. Eric Quintin souhaitait retrouver l’extrait vidéo de 2006 où il fait l’éloge de Marie-Dominique Philippe lors de ses obsèques. Celui-là même qui avait fondé en 1975 la communauté Saint-Jean, dont certains membres ont été jugés pour abus sexuels. Avant que le Vatican reconnaisse finalement, en 2016, dans un courrier confidentiel, « l’indulgence suspecte » des frères de Saint-Jean pour la pédophilie, les abus généralisés sur les femmes de la communauté.

    Depuis plus de trente ans, vous œuvrez avec Golias pour mettre au jour les dossiers enfouis par l’Eglise, ses dysfonctionnements. Avez-vous perçu, au fil du temps, une évolution de sa posture, sa volonté de sortir de l’opacité ?
    Il y a deux gros dossiers : les affaires de pédophilie, celles des religieuses abusées. A partir de 2010, l’institution prend conscience de la gravité du phénomène planétaire concernant les premières. Benoît XVI sort de la posture sur laquelle campait Jean-Paul II : à savoir que les affaires de pédophilie n’étaient que des complots contre l’Eglise. Pour ce qui est des religieuses abusées, l’affaire ne perce que depuis peu. Quand j’ai sorti le dossier dans Golias, en 1994, en révélant les rapports des sœurs Donovan et Donohue transmis au Vatican et qui documentaient, dans vingt-trois pays, les viols de religieuses par des prêtres, c’est tombé dans l’oreille d’un sourd.

    Dans les deux cas, la priorité pour l’institution est de maintenir l’omerta. Le système est au courant et gère cela en interne. On l’a vu avec Marie-Dominique Philippe et son frère Thomas Philippe, le fondateur de l’Arche. Les « fautifs » sont exfiltrés, mis entre parenthèses un moment, puis remis dans le circuit. C’est fou de songer qu’il aura fallu vingt-cinq ans, une génération, pour que les affaires de pédophilie ou de religieuses abusées aient enfin un écho dans l’opinion publique catholique et profane.

    Avant, nous prêchions dans le désert. J’ai reçu des menaces, des insultes. Et il faut bien avouer que la presse catholique s’est comportée comme une courroie de transmission de l’institution, pas comme des journalistes indépendants. Ils n’ont rien fait pour qu’émergent ces problématiques. La grande peur du clergé est que les victimes témoignent sur la place publique, relayées par les médias profanes. Et si tout cela se double de plaintes déposées, alors là ils mesurent l’ampleur du péril.
    “Dans l’Eglise catholique, le sacerdoce confère une impunité totale aux prêtres qui ont failli.”

    Le viol des religieuses semble systémique. Il ouvre sur des questionnements plus larges : la place de la femme, la sexualité, la question du célibat des prêtres.
    Ce dossier pose effectivement toutes ces questions et l’Eglise n’est pas au clair. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements, au début de la prise de conscience, de la mise à plat de ce que ces affaires révèlent profondément. Le clergé passe son temps à osciller entre déni et omerta. Il foule aux pieds les valeurs de l’Evangile pour défendre l’institution. Les victimes ne comptent pas, en tout cas moins que la réputation d’infaillibilité de l’institution. Ce qui prévaut est qu’elle soit épargnée par les scandales. Certains religieux consentent au constat et voient qu’il faut prendre des mesures. Mais on ne va pas au bout de la remise en question radicale que ces affaires renvoient à l’Eglise. Les victimes seront toujours suspectées d’affabuler, d’avoir tenté, séduit. On peut parler de raison d’Eglise comme on parle de raison d’Etat. Dans l’Eglise catholique, le sacerdoce confère une impunité totale aux prêtres qui ont failli. La justice des hommes n’a pas à s’en mêler.

    L’amoncellement de plaintes, le retentissement des affaires dans l’opinion publique commencent-ils à ébranler l’édifice ou le Vatican continue-t-il d’être très serein ?
    La défense de l’Eglise est toujours la même : dire que ce n’est pas l’institution qui génère ces dysfonctionnements, que c’est le fait de membres déviants. Elle s’en tient à écoper, à colmater les brèches, de manière à ce que le navire ne sombre pas. Il faut changer de paradigme. Il s’agit d’une révolution culturelle qui passe par la remise en cause du sacerdoce masculin qui crée et entretient une situation de patriarcat.

    Vous qui avez beaucoup travaillé sur la communauté Saint-Jean, avez-vous été surpris de retrouver, après les affaires de pédophilie, Mgr Barbarin dans la nébuleuse du dossier des religieuses abusées ?
    Barbarin a tout le moins manqué de discernement. Lorsque j’ai écouté son homélie dithyrambique lors des obsèques de Marie-Dominique Philippe en 2006, je n’en suis pas revenu. Il ne pouvait pas ne pas savoir. Quelques jours plus tôt, il avait reçu les familles de victimes de l’Avref [Aide aux victimes des dérives de mouvements religieux en Europe et à leur familles, ndlr] qui lui avaient fait part des dévoiements de Marie-Dominique. Ce qui ne l’a pas empêché, dans son discours, d’affirmer que ce dernier était incompris parce que prophète. Le rapport de Barbarin à la réalité et à la déviance s’inscrit dans la même posture, sauver l’image de l’institution, sauver le prêtre, envoyer un message à la société : ce ne sont que des rumeurs, circulez il n’y a rien à voir, on a besoin de ces gens-là pour éclairer votre chemin.

    Documentaire Sur Arte, “Sœurs abusées, l’autre scandale de l’Eglise” dénonce les viols de religieuses

    Si des religieuses intentent des plaintes et que Barbarin se retrouve au cœur d’un procès pour avoir couvert, la barque ne va-t-elle pas finir par être trop chargée ?
    Barbarin est devenu inaudible. Même quand il prend des décisions intéressantes, même lorsqu’il prononce un discours sur les pauvres, les marginaux, les sans-papier, il n’est plus écouté. Même s’il n’est pas condamné le 7 mars [Barbarin et cinq anciens membres du diocèse sont accusés de non-dénonciation d’agressions sexuelles commises par le père Preynat sur de jeunes scouts avant 1991, ndlr], il n’a plus de crédit. Il en sortira peut-être gagnant comme citoyen, parce que la justice lui aura donné quitus, mais perdant comme témoin de l’Evangile.
    Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Eglise.

    Un des aspects saillants du film diffusé sur Arte concerne le recours à l’avortement planifié par l’institution, dès lors qu’une religieuse se retrouve enceinte.
    C’est épouvantable et abominable mais l’Eglise est prête à tout, y compris à ce qu’elle réprouve en public par rapport à sa doctrine. L’important est de sauver le sacerdoce de son prêtre, d’effacer les traces de son égarement.

    Que penser aussi du discours intransigeant sur le refus du préservatif, y compris dans des régions où le sida est endémique ?
    Le rapport des religieuses Donovan et Donohue documentait ce recours délibéré des prêtres à de jeunes religieuses. Le sida étant endémique dans certaines régions, les monastères ou les couvents constituaient un vivier de sûreté sanitaire. Ils pouvaient donc accomplir leurs forfaits dans ces communautés. Ils venaient prélever des religieuses saines, exemptes du sida ou de MST.
    “Pour certains catholiques, ce film va faire l’effet d’un électrochoc.”

    Pensez-vous que ce film peut susciter une prise de conscience de la communauté catholique, qu’elle va demander des comptes ?
    Pour certains catholiques, il va faire l’effet d’un électrochoc. Aujourd’hui, les évêques sont interpellés sur la question de la pédophilie, et le documentaire va enfoncer le clou en portant la question des religieuses abusées sur la scène publique et médiatique. Il révèle que ces dérives ne résultent pas du comportement isolé d’individus, que c’est le système qui est en cause. Il pardonne au nom de Dieu, il couvre… on est face à un système mafieux.

    A l’heure des réseaux sociaux, se murer dans le silence, enterrer les dossiers n’est plus possible.
    Je crois que le pape François en a pris la mesure. Mais il a fort à faire à la curie, où des réseaux de résistance freinent à tout-va. Le pape veut faire la vérité, sortir de l’ornière de l’hypocrisie. Il est dans une gymnastique tactique malaisée.

    Que devrait-il mettre en place ?
    Il ne faut pas en rester au stade du constat, à l’apitoiement. Il faut des mesures concrètes de médiation, d’investigation. Il faut pouvoir disposer d’archives qui permettent matériellement de suivre le parcours de quelqu’un, de faire en sorte qu’il ne réchappe pas de ses déviances. Et bien sûr, il faut, chaque fois, saisir la justice. Je ne suis pas sûr que l’Eglise s’achemine, de son propre chef, dans cette direction.

    En février, deux plaintes pour agressions sexuelles ont été déposées contre l’ambassadeur du pape en France, Mgr Luigi Ventura, par des cadres de la mairie de Paris. Des faits qui se seraient déroulés lors d’une cérémonie officielle. Le sentiment d’impunité est à ce point ?
    Tout vient de la question du sacerdoce. Ces gens-là se vivent comme les élus, les intermédiaires de Dieu. Ils ne se rendent plus compte de leurs actes, n’ont plus aucun discernement.

    Ce comportement montre que l’institution est minée, nécrosée de l’intérieur à un niveau qu’on peine à imaginer. Il est révélateur de la grave crise qui couve depuis une vingtaine d’années, qui est en train de se matérialiser et met à mal la superbe de l’Eglise catholique, sa façon défensive de gérer les problèmes. Par les réseaux sociaux, par l’opinion publique, elle va être de plus en plus interpellée. Nous sommes au début d’un processus de dissolution de ce système ecclésial. Cela ne veut pas dire que l’Eglise va disparaître, mais ce système, sous cette forme, ne tient plus.
    Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Eglise.

    Qu’avez-vous pensé du sommet organisé au Vatican fin février consacré à la pédophilie dans l’Eglise ?
    J’ai été agréablement surpris par l’introduction du pape, appelant tous les responsables réunis, cardinaux et évêques, à faire la transparence sur les abus sexuels dans l’Eglise catholique. J’ai été impressionné par un certain nombre de témoignages, qui ont touché, je crois, les responsables religieux. On a aussi vu, ce qui n’est pas rien, le cardinal Reinhard Marx, proche conseiller du pape, admettre que l’institution avait détruit des dossiers sur des ecclésiastiques coupables d’avoir agressé sexuellement des mineurs. Je trouvais tous ces signes de bon augure.

    Malheureusement, le pape a loupé sa sortie. Son discours de conclusion était très en recul par rapport à ce qu’annoncé au départ. En appeler au diable, faire comme si certains prêtres étaient possédés, est pour le moins maladroit. C’est surtout scandaleux, car cela laisse à penser que ces ecclésiastiques sont pathologiquement possédés, donc malades, donc pas totalement responsables de ce qu’ils font. Le coupable n’est pas le diable mais l’institution, qui couvre des déviances individuelles. Dédouaner les responsables d’abus en invoquant le diable me laisse abasourdi.
    “Ce n’est pas parce que les crimes pédophiles existent dans la société civile qu’il ne faut pas nettoyer devant sa porte. L’Eglise doit assumer sa propre responsabilité.”

    Le pape a annoncé une loi future pour régler les questions de pédophilie dans l’Eglise, sans en préciser du tout les contours. Qu’en avez-vous pensé ?
    Je comprends qu’il ne puisse, à ce stade, en donner les éléments concrets. Mais il aurait pu en évoquer l’esprit. Que désormais, face à ces drames, ces scandales, la règle soit la tolérance zéro. J’aurais aussi aimé que le pape pointe la responsabilité d’un certain nombre d’évêques dans ces affaires délictueuses. Enfin, il aurait dû évoquer la nécessaire refonte du droit canonique, qui protège les prêtre d’une manière inouïe. Il faut que se noue un partenariat avec la police, la justice civile. Ces aspects auraient dû constituer les points forts de son discours, et de la loi à venir.

    L’autre grand manque concerne la réparation matérielle et financière. Il n’en a pas été question, or c’est un point important pour que les victimes fassent leur deuil et se reconstruisent. Pour celles qui sont restées fidèles à l’Eglise malgré ce qu’elles ont subi, il faudrait une réparation symbolique et liturgique, dans le cadre d’une cérémonie officielle où l’Eglise demanderait pardon.

    Avoir par ailleurs appelé à la recousse les statistiques de l’OMS pour relativiser la pédophilie dans l’institution est malhonnête. On peut faire dire ce qu’on veut aux chiffres. Or nous savons, depuis trente ans que nous enquêtons sur ces sujets, que l’Eglise, proportionnellement à sa population d’hommes, est l’endroit le plus pathogène en matière de pédophilie. Ce n’est pas parce que les crimes pédophiles existent dans la société civile qu’il ne faut pas nettoyer devant sa porte. L’Eglise doit assumer sa propre responsabilité.

    Avec ce sommet, le pape n’a répondu ni aux attentes des victimes, ni à celles du peuple de Dieu. L’Eglise catholique avait là une chance historique de faire sa révolution culturelle, de se rendre enfin crédible et audible. Mais le pape a préféré gérer les équilibres géopolitiques du Vatican et de l’épiscopat mondial.

    #catholicisme #viol

  • Les #gilets_jaunes vus de New York...

    Low Visibility

    Driving was already expensive in France when in January 2018 the government of President Emmanuel Macron imposed a tax that raised the price of diesel fuel by 7.6 centimes per liter and of gasoline by 3.8 centimes (about 9 and 4 cents, respectively); further increases were planned for January 2019. The taxes were an attempt to cut carbon emissions and honor the president’s lofty promise to “Make Our Planet Great Again.”

    Priscillia Ludosky, then a thirty-two-year-old bank employee from the Seine-et-Marne department outside Paris, had no choice but to drive into the city for work every day, and the cost of her commute was mounting. “When you pay regularly for something, it really adds up fast, and the increase was enormous,” she told me recently. “There are lots of things I don’t like. But on that I pushed.” In late May 2018, she created a petition on Change.org entitled Pour une Baisse des Prix du Carburant à la Pompe! (For a reduction of fuel prices at the pump!)

    Over the summer Ludosky’s petition—which acknowledged the “entirely honorable” aim of reducing pollution while offering six alternative policy suggestions, including subsidizing electric cars and encouraging employers to allow remote work—got little attention. In the fall she tried again, convincing a radio host in Seine-et-Marne to interview her if the petition garnered 1,500 signatures. She posted that challenge on her Facebook page, and the signatures arrived in less than twenty-four hours. A local news site then shared the petition on its own Facebook page, and it went viral, eventually being signed by over 1.2 million people.

    Éric Drouet, a thirty-three-year-old truck driver and anti-Macron militant also from Seine-et-Marne, created a Facebook event for a nationwide blockade of roads on November 17 to protest the high fuel prices. Around the same time, a fifty-one-year-old self-employed hypnotherapist named Jacline Mouraud recorded herself addressing Macron for four minutes and thirty-eight seconds and posted the video on Facebook. “You have persecuted drivers since the day you took office,” she said. “This will continue for how long?” Mouraud’s invective was viewed over six million times, and the gilets jaunes—the yellow vests, named for the high-visibility vests that French drivers are required to keep in their cars and to wear in case of emergency—were born.

    Even in a country where protest is a cherished ritual of public life, the violence and vitriol of the gilets jaunes movement have stunned the government. Almost immediately it outgrew the issue of the carbon taxes and the financial burden on car-reliant French people outside major cities. In a series of Saturday demonstrations that began in mid-November and have continued for three months, a previously dormant anger has erupted. Demonstrators have beaten police officers, thrown acid in the faces of journalists, and threatened the lives of government officials. There has been violence on both sides, and the European Parliament has condemned French authorities for using “flash-ball guns” against protesters, maiming and even blinding more than a few in the crowds. But the gilets jaunes have a flair for cinematic destruction. In late November they damaged parts of the Arc de Triomphe in Paris; in early January they commandeered a forklift and rammed through the heavy doors of the ministry of state—the only time in the history of the Fifth Republic that a sitting minister had to be evacuated from a government building.

    The gilets jaunes are more than a protest. This is a modern-day jacquerie, an emotional wildfire stoked in the provinces and directed against Paris and, most of all, the elite. French history since 1789 can be seen as a sequence of anti-elite movements, yet the gilets jaunes have no real precedent. Unlike the Paris Commune of 1871, this is a proletarian struggle devoid of utopian aspirations. Unlike the Poujadist movement of the mid-1950s—a confederation of shopkeepers likewise opposed to the “Americanization” of a “thieving and inhuman” state and similarly attracted to anti-Semitic conspiracy theories—the gilets jaunes include shopkeepers seemingly content to destroy shop windows. There is an aspect of carnival here: a delight in the subversion of norms, a deliberate embrace of the grotesque.

    Many have said that the gilets jaunes are merely another “populist movement,” although the term is now so broad that it is nearly meaningless. Comparisons have been made to the Britain of Brexit, the United States of Donald Trump, and especially the Italy of Cinque Stelle. But the crucial difference is that the gilets jaunes are apolitical, and militantly so. They have no official platform, no leadership hierarchy, and no reliable communications. Everyone can speak for the movement, and yet no one can. When a small faction within it fielded a list of candidates for the upcoming European parliamentary elections in May, their sharpest opposition came from within: to many gilets jaunes, the ten who had put their names forward—among them a nurse, a truck driver, and an accountant—were traitors to the cause, having dared to replicate the elite that the rest of the movement disdains.

    Concessions from the government have had little effect. Under mounting pressure, Macron was forced to abandon the carbon tax planned for 2019 in a solemn televised address in mid-December. He also launched the so-called grand débat, a three-month tour of rural France designed to give him a better grasp of the concerns of ordinary people. In some of these sessions, Macron has endured more than six hours of bitter criticisms from angry provincial mayors. But these gestures have quelled neither the protests nor the anger of those who remain in the movement. Performance is the point. During the early “acts,” as the weekly demonstrations are known, members refused to meet with French prime minister Édouard Philippe, on the grounds that he would not allow the encounter to be televised, and that sentiment has persisted. Perhaps the most telling thing about the gilets jaunes is the vest they wear: a symbol of car ownership, but more fundamentally a material demand to be seen.

    Inequality in France is less extreme than in the United States and Britain, but it is increasing. Among wealthy Western countries, the postwar French state—l’État-providence—is something of a marvel. France’s health and education systems remain almost entirely free while ranking among the best in the world. In 2017 the country’s ratio of tax revenue to gross domestic product was 46.2 percent, according to statistics from the Organization for Economic Co-operation and Development (OECD)—the highest redistribution level of any OECD country and a ratio that allows the state to fight poverty through a generous social protection system. Of that 46.2 percent, the French government allocated approximately 28 percent for social services.

    “The French social model is so integrated that it almost seems a natural, preexisting condition,” Alexis Spire, a sociologist of inequality at the École des Hautes Études en Sciences Sociales, told me recently. A number of the gilets jaunes I met said that despite the taxes they pay, they do not feel they benefit from any social services, since they live far from urban centers. But anyone who has ever received housing assistance, a free prescription, or sixteen weeks of paid maternity leave has benefited from the social protection system. The effect of redistribution is often invisible.

    And yet the rich in France have gotten much richer. Between 1983 and 2015, the vast majority of incomes in France rose by less than one percent per year, while the richest one percent of the population saw their incomes rise by 100 percent after taxes. According to World Bank statistics, the richest 20 percent now earns nearly five times as much as the bottom 20 percent. This represents a stark shift from the Trente Glorieuses, France’s thirty-year economic boom after World War II. As the economist Thomas Piketty has pointed out, between 1950 and 1983, most French incomes rose steadily by approximately 4 percent per year; the nation’s top incomes rose by only one percent.

    What has become painfully visible, however, is the extent of the country’s geographical fractures. Paris has always been the undisputed center of politics, culture, and commerce, but France was once also a country that cherished and protected its vibrant provincial life. This was la France profonde, a clichéd but genuinely existing France of tranquil stone villages and local boulangeries with lines around the block on Sundays. “Douce France, cher pays de mon enfance,” goes the beloved song by the crooner Charles Trenet. “Mon village, au clocher aux maisons sages.” These days, the maisons sages are vacant, and the country boulangeries are closed.

    The story is familiar: the arrival of large multinational megastores on the outskirts of provincial French towns and cities has threatened, and in many cases asphyxiated, local businesses.1 In the once-bustling centers of towns like Avignon, Agen, Calais, and Périgueux, there is now an eerie quiet: windows are often boarded up, and fewer and fewer people are to be found. This is the world evoked with a melancholy beauty in Nicolas Mathieu’s novel Leurs enfants après eux, which won the Prix Goncourt, France’s most prestigious literary prize, in 2018.

    The expansion since the 1980s of France’s high-speed rail network has meant that the country’s major cities are all well connected to Paris. But there are many small towns where the future never arrived, where abandoned nineteenth-century train stations are now merely places for teenagers to make out, monuments of the way things used to be. In these towns, cars are the only way people can get to work. I met a fifty-five-year-old truck and taxi driver named Marco Pavan in the Franche-Comté in late November. What he told me then—about how carbon taxes can seem like sneers from the Parisian elite—has stayed with me. “Ask a Parisian—for him none of this is an issue, because he doesn’t need a car,” Pavan said. “There’s no bus or train to take us anywhere. We have to have a car.” I cited that remark in a Washington Post story I filed from Besançon; in the online comments section, many attacked the movement for what they saw as a backward anti-environmentalism—missing his point.

    Few have written as extensively as the French geographer Christophe Guilluy on la France périphérique, a term he popularized that refers both to the people and the regions left behind by an increasingly globalized economy. Since 2010, when he published Fractures françaises, Guilluy has been investigating the myths and realities of what he calls “the trompe l’oeil of a peaceful, moderate, and consensual society.” He is one of a number of left-wing French intellectuals—among them the novelist Michel Houellebecq, the historian Georges Bensoussan, and the essayist Michel Onfray—who in recent years have argued that their beloved patrie has drifted into inexorable decline, a classic critique of the French right since 1789. But Guilluy’s decline narrative is different: he is not as concerned as the others with Islamist extremism or “decadence” broadly conceived. For him, France’s decline is structural, the result of having become a place where “the social question disappears.”

    Guilluy, born in Montreuil in 1964, is something of a rarity among well-known French intellectuals: he is a product of the Paris suburbs, not of France’s storied grandes écoles. And it is clear that much of his critique is personal. As a child, Guilluy, whose family then lived in the working-class Paris neighborhood of Belleville, was forcibly relocated for a brief period to the heavily immigrant suburb of La Courneuve when their building was slated to be demolished in the midst of Paris’s urban transformation. “I saw gentrification firsthand,” he told Le Figaro in 2017. “For the natives—the natives being just as much the white worker as the young immigrant—what provoked the most problems was not the arrival of Magrebis, but that of the bobos.”

    This has long been Guilluy’s battle cry, and he has focused his intellectual energy on attacking what he sees as the hypocrisy of the bobos, or bourgeois bohemians. His public debut was a short 2001 column in Libération applying that term, coined by the columnist David Brooks, to French social life. What was happening in major urban centers across the country, he wrote then, was a “ghettoization by the top of society” that excluded people like his own family.

    Guilluy crystallized that argument in a 2014 book that won him the ear of the Élysée Palace and regular appearances on French radio. This was La France périphérique: comment on a sacrifié les classes populaires, in which he contended that since the mid-1980s, France’s working classes have been pushed out of the major cities to rural communities—a situation that was a ticking time bomb—partly as a result of rising prices. He advanced that view further in 2016 with La Crépuscule de la France d’en haut—now translated into English as Twilight of the Elites: Prosperity, the Periphery, and the Future of France—a pithy screed against France’s bobo elite and what he sees as its shameless embrace of a “neoliberal,” “Americanized society” and a hollow, feel-good creed of multicultural tolerance. In 2018, one month before the rise of the gilets jaunes, he published No Society, whose title comes from Margaret Thatcher’s 1987 comment that “there is no such thing as society.”

    In Guilluy’s view, an immigrant working class has taken the place of the “native” working class in the banlieues on the outskirts of major cities. This native class, he argues, has been scattered throughout the country and become an “unnoticed presence” that France’s elite has “made to disappear from public consciousness” in order to consolidate its grip on power. Cities are now the exclusive preserve of the elites and their servants, and what Guilluy means by “no society” is that the visible signs of class conflict in urban daily life have vanished. This is his trompe l’oeil: rich, insulated Parisians have convinced themselves that everything is fine, while those who might say otherwise are nowhere near. “The simmering discontent of rural France has never really been taken seriously,” he writes in Twilight of the Elites.

    Since November, much of the French press has declared that Guilluy essentially predicted the rise of the gilets jaunes. They seem, after all, a fulfillment of his prophecy about “the betrayal of the people” by the elites, even if he is always elusive about who exactly “the people” are. While critiques from the movement have remained a confused cloud of social media invective, Guilluy has served as its de facto interpreter.

    No Society puts into words what many in the gilets jaunes have either struggled or refused to articulate. This is the hazy middle ground between warning and threat: “The populist wave coursing through the western world is only the visible part of a soft power emanating from the working classes that will force the elites to rejoin the real movement of society or else to disappear.”

    For now, however, there is just one member of the elite whom the gilets jaunes wish would disappear, and calls for his violent overthrow continue even as the movement’s momentum subsides.

    An intense and deeply personal hatred of Macron is the only unifying cry among the gilets jaunes. Eighteen months before the uprising began, this was the man who captured the world’s imagination and who, after populist victories in Britain and the United States, had promised a French “Third Way.” Yet the Macronian romance is already over, both at home and abroad.

    To some extent, the French always turn against their presidents, but the anger Macron elicits is unique. This is less because of any particular policy than because of his demeanor and, most of all, his language. “Mr. Macron always refused to respond to us,” Muriel Gautherin, fifty-three, a podiatrist who lives in the Paris suburbs, told me at a December march on the Champs-Élysées. “It’s he who insults us, and he who should respond.” When I asked her what she found most distasteful about the French president, her answer was simple: “His words.”

    She has a point. Among Macron’s earliest actions as president was to shave five euros off the monthly stipends of France’s Aide personalisée au logement (APL), the country’s housing assistance program. Around the same time, he slashed France’s wealth tax on those with a net worth of at least €1.3 million—a holdover from the Mitterand era.

    Macron came to office with a record of unrelentingly insulting the poor. In 2014, when he was France’s economic minister, he responded to the firing of nine hundred employees (most of them women) from a Breton slaughterhouse by noting that some were “mostly illiterate.” In 2016 he was caught on camera in a heated dispute with a labor activist in the Hérault. When the activist gestured to Macron’s €1,600 suit as a symbol of his privilege, the minister said, “The best way to afford a suit is to work.” In 2018 he told a young, unemployed gardener that he could find a new job if he merely “crossed the street.”

    Yet nothing quite compares to the statement Macron made in inaugurating Station F, a startup incubator in the thirteenth arrondissement of Paris, housed in a converted rail depot. It is a cavernous consulate for Silicon Valley, a soaring glass campus open to all those with “big ideas” who can also pay €195 a month for a desk and can fill out an application in fluent English. (“We won’t consider any other language,” the organization’s website says.) Google, Amazon, and Microsoft all have offices in it, and in a city of terrible coffee, the espresso is predictably fabulous. In June 2017 Macron delivered a speech there. “A train station,” he said, referring to the structure’s origins, “it’s a place where we encounter those who are succeeding and those who are nothing.”

    This was the moment when a large percentage of the French public learned that in the eyes of their president, they had no value. “Ceux qui ne sont rien” is a phrase that has lingered and festered. To don the yellow vest is thus to declare not only that one has value but also that one exists.

    On the whole, the gilets jaunes are not the poorest members of French society, which is not surprising. As Tocqueville remarked, revolutions are fueled not by those who suffer the most, but by those whose economic status has been improving and who then experience a sudden and unexpected fall. So it seems with the gilets jaunes: most live above the poverty line but come from the precarious ranks of the lower middle class, a group that aspires to middle-class stability and seeks to secure it through palliative consumption: certain clothing brands, the latest iPhone, the newest television.

    In mid-December Le Monde profiled a young couple in the movement from Sens in north-central France, identified only as Arnaud and Jessica. Both twenty-six, they and their four children live in a housing project on the €2,700 per month that Arnaud earns as a truck driver, including more than €1,000 in government assistance. According to statistics from France’s Institut national de la statistique et des études économiques (Insée), this income places them right at the poverty line for a family of this size, and possibly even slightly below it. But the expenses Arnaud and Jessica told Le Monde they struggled to pay included karate lessons for their oldest son and pet supplies for their dog. Jessica, who does not work, told Le Monde, “Children are so mean to each other if they wear lesser brands. I don’t want their friends to make fun of them.” She said she had traveled to Paris for gilet jaune protests on three separate weekends—journeys that presumably cost her money.

    Readers of Le Monde—many of them educated, affluent, and pro-Macron—were quick to attack Arnaud and Jessica. But the sniping missed their point, which was that they felt a seemingly inescapable sense of humiliation, fearing ridicule everywhere from the Élysée Palace to their children’s school. They were explaining something profound about the gilets jaunes: the degree to which the movement is fueled by unfulfilled expectations. For many demonstrators, life is simply not as they believed it would be, or as they feel they deserve. There is an aspect of entitlement to the gilets jaunes, who are also protesting what the French call déclassement, the increasing elusiveness of the middle-class dream in a society in which economic growth has not kept pace with population increase. This entitlement appears to have alienated the gilets jaunes from immigrants and people of color, who are largely absent from their ranks and whose condition is often materially worse.2 “It’s not people who don’t have hope anymore, who don’t have a place to live, or who don’t have a job,” Rokhaya Diallo, a French activist for racial equality, told me recently, describing the movement. “It’s just that status they’re trying to preserve.”

    The gilets jaunes have no substantive ideas: resentment does not an ideology make. They remain a combustible vacuum, and extremist agitators on the far right and the far left have sought to capitalize on their anger. Both Marine Le Pen of the recently renamed Rassemblement National and Jean-Luc Mélenchon of the left-wing La France Insoumise have tried hard to channel the movement’s grassroots energy into their own political parties, but the gilets jaunes have so far resisted these entreaties. The gilets jaunes also found themselves at the center of a diplomatic spat: in early February Italy’s deputy prime minister, Luigi Di Maio, met with two of their members on the outskirts of Paris in a jab at Macron. Two days later, France withdrew its ambassador to Rome for the first time since 1940, but the gilets jaunes have not attempted to exploit this attention for their own political gain. Instead there was infighting—a Twitter war over who had the right to represent the cause abroad and who did not.

    The intellectual void at the heart of an amorphous movement can easily fill with the hatred of an “other.” That may already be happening to the gilets jaunes. Although a careful analysis by Le Monde concluded that race and immigration were not major concerns in the two hundred most frequently shared messages on gilet jaune Facebook pages between the beginning of the movement and January 22, a number of gilets jaunes have been recorded on camera making anti-Semitic gestures, insulting a Holocaust survivor on the Paris metro, and saying that journalists “work for the Jews.” Importantly, the gilets jaunes have never collectively denounced any of these anti-Semitic incidents—a silence perhaps inevitable for a movement that eschews organization of any kind. Likewise, a thorough study conducted by the Paris-based Fondation Jean Jaurès has shown the extent to which conspiracy theories are popular in the movement: 59 percent of those surveyed who had participated in a gilet jaune demonstration said they believed that France’s political elites were encouraging immigration in order to replace them, and 50 percent said they believed in a global “Zionist” conspiracy.

    Members of the movement are often quick to point out that the gilets jaunes are not motivated by identity politics, and yet anyone who has visited one of their demonstrations is confronted with an undeniable reality. Far too much attention has been paid to the symbolism of the yellow vests and far too little to the fact that the vast majority of those who wear them are lower-middle-class whites. In what is perhaps the most ethnically diverse society in Western Europe, can the gilets jaunes truly be said to represent “the people,” as the members of the movement often claim? Priscillia Ludosky, arguably the first gilet jaune, is a black woman. “It’s complicated, that question,” she told me. “I have no response.”

    The gilets jaunes are also distinctly a minority of the French population: in a country of 67 million, as many as 282,000 have demonstrated on a single day, and that figure has consistently fallen with each passing week, down to 41,500 during “Act 14” of the protest on February 16. On two different weekends in November and December, other marches in Paris—one for women’s rights, the other against climate change—drew far bigger crowds than the gilets jaunes did. But the concerns of this minority are treated as universal by politicians, the press, and even the movement’s sharpest critics. Especially after Trump and Brexit, lower-middle-class and working-class whites command public attention even when they have no clear message.

    French citizens of color have been protesting social inequality for years without receiving any such respect. In 2005 the killing of two minority youths by French police in the Paris suburb of Clichy-sous-Bois ignited a string of violent uprisings against police brutality, but the government declared an official state of emergency instead of launching a grand débat. In 2009, the overseas departments of Guadeloupe and Martinique saw a huge strike against the high cost of living—a forty-four-day uprising that also targeted fuel prices and demanded an increase to the minimum wage. In 2017 an almost identical protest occurred in French Guiana, another French overseas department, where residents demonstrated against household goods that were as much as 12 percent more expensive than they were in mainland France, despite a lower minimum wage. The French government was slow to respond in both of these instances, while the concerns of the gilets jaunes have resulted in a personal apology from the president and a slew of concessions.

    Guilluy, whose analysis of la France périphérique ultimately fails to grapple significantly with France’s decidedly peripheral overseas territories, does not shy away from the question of identity. He sees a racial element to the frustrations of la France périphérique, but he does not see this as a problem. Some of the most frustrating moments in his work come when he acknowledges but refuses to interrogate white working-class behavior that seems to be racially motivated. “Public housing in outlying communities is now a last resort for workers hoping to be able to go on living near the major cities,” he writes in Twilight of the Elites, describing the recent astronomic rise in France’s urban real estate prices. “These projects, mostly occupied by immigrant renters, are avoided by white French-born workers. Barring some utterly unforeseeable turn of events, their expulsion from the largest urban centers will be irreversible.” It would not diminish Guilluy’s broader point about la France périphérique if he acknowledged that victims of structural changes can also be intolerant.

    Guilluy also regularly recycles anxieties over immigration, often from controversial theorists such as Michèle Tribalat, who is associated with the idea of le grand remplacement, the alleged “great replacement” of France’s white population by immigrants from North and Sub-Saharan Africa. In making his case about “the demographic revolution in process,” Guilluy has been accused of inflating his statistics. France, he wrote in Fractures françaises, “welcomes a little less than 200,000 legal foreigners every year.” But these claims were attacked by Patrick Weil, a leading French historian of immigration, who noted in his book Le sens de la République (2015) that Guilluy failed to consider that a large number of those 200,000 are temporary workers, students who come and go, and others of “irregular” status. Guilluy has not responded to these criticisms, and in any case his rhetoric has since grown more radical. In No Society he writes, “Multiculturalism is, intrinsically, a feeble ideology that divides and weakens.”

    Whether the gilets jaunes will eventually come to agree with him is a crucial question. Like Guilluy, they are responding to real social conditions. But if, following Guilluy’s lead, they ultimately resort to the language of race and ethnicity to explain their suffering, they will have chosen to become a different movement altogether, one in which addressing inequality was never quite the point. In some ways, they have already crossed that line.

    On the afternoon of Saturday, February 16, the prominent French intellectual Alain Finkielkraut got out of a taxi on the Boulevard Montparnasse. A crowd of gilets jaunes noticed him and began hurling anti-Semitic insults. The scene, recorded on video, was chilling: in the center of Paris, under a cloudless sky, a mob of visibly angry men surrounded a man they knew to be Jewish, called him a “dirty Zionist,” and told him, “go back to Tel Aviv.”

    Finkielkraut’s parents were Polish refugees from the Holocaust. He was born in Paris in 1949 and has become a fixture in French cultural life, a prolific author, a host of a popular weekly broadcast on France Culture, and a member of the Académie Française, the country’s most elite literary institution. In the words of Macron, who immediately responded to the attack, he “is not only an eminent man of letters but the symbol of what the Republic affords us all.” The irony is that Finkielkraut—another former leftist who believes that France has plunged into inexorable decline and ignored the dangers of multiculturalism—was one of the only Parisian intellectuals who had supported the gilets jaunes from the beginning.

    I spoke to Finkielkraut after the attack, and he explained that the gilets jaunes had seemed to him the evidence of something authentic. “I saw an invisible France, neglected and forgotten,” he said. “Wearing fluorescent yellow vests in order to be visible—of being a ‘somewhere’ as opposed to an ‘anywhere,’ as Goodhart has said—seemed to me an absolutely legitimate critique.” The British journalist David Goodhart, popular these days in French right-wing circles, is the author of The Road to Somewhere (2017), which sees populist anger as the inevitable response to the widening gulf between those “rooted” in a particular place and cosmopolitans at home anywhere. “France is not a ‘start-up nation,’” Finkielkraut told me. “It can’t be reduced to that.”

    Finkielkraut said that the attack was a sign that the reasonable critiques orginally made by the gilets jaunes had vanished, and that they had no real future. “I think the movement is in the process of degradation. It’s no longer a social movement but a sect that has closed in on itself, whose discourse is no longer rational.”

    Although the Paris prosecutor has opened an investigation into his attackers, Finkielkraut has not pressed charges. He told me that the episode, as violent as it was, did not necessarily suggest that all those who had worn yellow vests in recent months were anti-Semites or extremists. “Those who insulted me were not the nurses, the shopkeepers, or the small business owners,” he said, noting that he doubted he would have experienced the same prejudice at the roundabouts, the traffic circles across the country where gilets jaunes protesters gathered every Saturday. In a sense, these were the essence of the movement, which was an inchoate mobilization against many things, but perhaps none so much as loneliness. The roundabouts quickly became impromptu piazzas and a means, however small, of reclaiming a spirit of community that disappeared long ago in so many French towns and villages.

    In Paris, where the remaining gilets jaunes have now focused most of their energy, the weekly protests have become little more than a despicable theater filled with scenes like the attack on Finkielkraut. There is no convincing evidence that those still wearing yellow vests are troubled by the presence of bigotry in their ranks. What is more, many gilets jaunes now seem to believe that pointing out such prejudice is somehow to become part of a government-backed conspiracy to turn public opinion against them.

    Consider, for instance, a February 19 communiqué released in response to the attack on Finkielkraut from La France en Colère, one of the movement’s main online bulletins. “For many days, the government and its friends in the national media seem to have found a new technique for destabilizing public opinion and discrediting the Gilets Jaunes movement,” it begins. “We denounce the accusations and the manipulations put in place by this government adept at fake news.” But this is all the communiqué denounces; it does not address the anti-Semitic violence to which Finkielkraut was subjected, nor does it apologize to a national figure who had defended the movement when few others of his prominence dared to do the same.

    A month after our last conversation, I called Priscillia Ludosky back, to see if she had any reaction to the recent turn of events in the movement her petition had launched. She was only interested in discussing what she called the French government’s “systematic abuse to manipulate public opinion.” She also believes that a government-media conspiracy will stop at nothing to smear the cause. “If there was one person who ever said something homophobic, it was on the front page of every newspaper,” she told me.

    In the days after the attack, Finkielkraut lamented not so much the grim details of what had happened but the squandered potential of a moment that has increasingly descended into paranoid feverishness. As he told me: “This was a beautiful opportunity to reflect on who we are that’s been completely ruined.”

    https://www.nybooks.com/articles/2019/03/21/low-visibility-france-gilet-jaunes

  • Les habits neuf du colonialisme (2/4) : Franc CFA : la devise qui divise
    https://www.franceculture.fr/emissions/entendez-vous-leco/entendez-vous-leco-du-mardi-26-fevrier-2019


    Deuxième épisode de notre série consacrée aux vestiges du colonialisme. Hier, nous avons examiné les ambivalences de l’aide au développement. Aujourd’hui, c’est le débat autour du très contesté franc CFA qui va nous intéresser.

    Cette #monnaie commune à 14 pays africains a été accusée le mois dernier par le vice-premier ministre italien Luigi di Maio de “paupériser l’#Afrique” et d’être responsable de l’afflux de migrants sur le vieux-continent… Une déclaration qui rejoint la gronde de nombreux citoyens africains pour qui le franc CFA, créé en 1945 par un décret signé par le général de Gaulle, constitue aujourd’hui le _d_ernier avatar de la #colonisation française, plus de 50 ans après les #indépendances.

    Alors, le CFA est-il un frein au développement ou au contraire un facteur de stabilité pour les pays africains ? Quelle est son histoire ? Et peut-on aujourd’hui le réformer, voire même l’abandonner ?

    Martial Ze Belinga
    Economiste camerounais

    Fanny Pigeaud
    journaliste indépendante, collabore notamment à Médiapart et autrice (avec Ndongo Samba Sylla) de L’arme invisible de la #Françafrique, Une histoire du #Franc_CFA, La Découverte, Sept. 2018
    #France #Afrique

  • Le représentant du pape en France visé par une enquête pour « agressions sexuelles »
    https://www.liberation.fr/france/2019/02/15/le-representant-du-pape-en-france-vise-par-une-enquete-pour-agressions-se

    Des « mains aux fesses assez poussées » lors d’une cérémonie des voeux à l’Hôtel de ville de Paris : le nonce apostolique - l’ambassadeur du pape - en France, Mgr Luigi Ventura, est l’objet d’une enquête pour « agressions sexuelles ». La révélation de cette affaire intervient alors que l’Eglise catholique est touchée, dans de nombreux pays du monde, par de multiples scandales d’abus sexuels entachant sa crédibilité.

    A lire aussi :Prêtres pédophies : en Pennsylvanie, un long silence et des vies brisées

    L’enquête a été ouverte le 24 janvier par le parquet de Paris, a-t-on appris vendredi de source judiciaire, confirmant une information du Monde.

    La mairie de Paris avait signalé la veille au parquet, en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale, qu’un jeune cadre municipal s’était plaint d’attouchements répétés de Mgr Luigi Ventura, un prélat italien de 74 ans, lors de la cérémonie des vœux à l’Hôtel de Ville le 17 janvier, selon des sources concordantes. « Il y a eu un incident lors des vœux aux autorités diplomatiques et rapidement la décision a été prise de le signaler au procureur de la République », a déclaré Me Patrick Klugman, maire adjoint chargé des relations internationales.

    « Lors de ces vœux, un agent de la ville a été victime de manière répétée, par trois fois, d’attouchements sexuels, de mains aux fesses assez poussées, dont une fois devant témoin », a appris l’AFP dans l’entourage de la mairie. Le jeune homme d’une trentaine d’années en a fait part à sa hiérarchie. Il travaille à la délégation générale aux relations internationales (DGRI) de la mairie.

    D’autres médias, comme le quotidien La Croix et le magazine Têtu, citent les témoignages d’autres victimes présumées du prélat.

    Diplomate de carrière du Vatican, Mgr Ventura est en poste depuis 2009 à Paris, chargé des relations du Saint-Siège avec les autorités françaises d’une part et avec les évêques de France d’autre part. « La nonciature n’a rien à confirmer », a-t-elle fait savoir à l’AFP.

    A Rome, le Saint-Siège a fait savoir qu’il avait appris l’ouverture de l’enquête. Il « attend les conclusions de l’enquête », a déclaré le porte-parole du Vatican Alessandro Gisotti. Compte tenu de ses fonctions, Mgr Ventura bénéficie de l’immunité diplomatique.
    Réunion cruciale

    Ce docteur en lettres modernes et licencié en droit canonique (Université pontificale du Latran) est entré au service diplomatique du Saint-Siège en 1978. Il a été affecté au service diplomatique aux nonciatures du Brésil, de Bolivie, de Grande-Bretagne. Puis est devenu conseiller à la secrétairerie d’Etat, à la section pour les relations du Saint-Siège avec les États, en 1995. Il est ensuite envoyé par Jean Paul II comme nonce apostolique en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et au Niger (1995), puis au Chili (1999) et ensuite au Canada (2001), avant d’être nommé dans la capitale française.

    La révélation en 2018 d’énormes scandales de pédophilie aux Etats-Unis, au Chili ou encore en Allemagne, ont gravement entaché la crédibilité de l’Eglise catholique. Le pape François, qui entend appliquer sa promesse de « tolérance zéro », a promis ces derniers mois qu’il serait intransigeant avec la haute hiérarchie ecclésiastique. Il a convoqué une réunion cruciale, rassemblant la semaine prochaine, du 21 au 24 février les présidents des conférences épiscopales du monde entier au Vatican, où ils plancheront notamment sur la lutte contre la pédocriminalité commise par des clercs.

    Tout porte à pensé que Jesus était moins charpentier que proxénète. Marie Madelaine tapinais certainement au profit de Jesus et peut être aussi Marie, en tout cas les apotres disent que Jesus faisait bosser les femmes gratuitement, leur piquait leur fric, leur faisait faire les corvées de ménage tout en se lavant les pieds avec leurs cheveux comme le premier bitard de base de l’époque. https://www.universdelabible.net/lire-la-segond-21-en-ligne/luc/7.36-8.3

    Marie Madeleine devait avoir des poux le jour du gag du faux dernier repas (le jour avant son miracle du pote qui se faire crucifier à sa place). Dans son boy’s club d’apotres Jesus n’a pas toléré une seule femme et ses miracles ont consisté surtout à inonder ses copains de gros pinard qui tâche et d’écoulé des stock de vieux poissons invendus ou de miches rancies qu’il devait "multiplié" en les mettant dans l’eau.

    Dans Mattieu 19 il discute avec ses potes apotres masculinistes de l’art de répudié les femmes quant elles sont infidèles (mais jamais il pense ni ne parle des femmes qui voudraient répudier leur marie adultère qui leur a offert la chtouille au retour du bordel).

    Il s’est pas cassé à faire des miracles pour les femmes. A part l’immaculé conception qui fait de toute femmes des salopes éternelles sauf la mère à Jesus, voila le message d’amour qu’il nous porte à travers deux millénaires.

    Après lui, les croyances chrétiennes sont un viol de la raison et leurs prêtres violent les âmes des bébés en les baptisant de force sans leurs consentement. Ils organisent aussi la persécution des victimes de viol, en leur interdisant l’IVG et la contraception, trop contents d’avoir des gosses à violer pour les siècles des siècles. Incroyable qu’aujourd’hui encor il y ai tant de gens prêts à se rendre à ces horribles cérémonie de culte du viol conjugale, culte du viol symboliques d’âmes de nourrissons, ainsi que culte du viol mémoriel pour les enterrements car ils mettent aussi leurs sale pattes d’agresseurs sexuels sur les cadavres mais cette fois surtout pour leur faire les poches.
    A bas la calotte !
    #catholicisme #culture_du_viol

  • Toni Negri : « Les gilets jaunes sont à la mesure de l’écroulement de la politique » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/290119/toni-negri-les-gilets-jaunes-sont-la-mesure-de-l-ecroulement-de-la-politiq

    es gilets jaunes doivent rester un contre-pouvoir et ne surtout pas se transformer en parti politique, estime Antonio Negri. Le philosophe italien, qui vit à Paris depuis 1983, observe depuis longtemps les mouvements sociaux de par le monde. Dans Assembly, son dernier ouvrage coécrit en 2018 avec Michael Hardt (non traduit en français), il donnait un cadre philosophique aux occupations de places publiques qui ont vu le jour ces dix dernières années. Dans Empire, publié avec le même auteur en 2000, il inventait le concept de « multitude », qui prend aujourd’hui une acuité particulière avec l’actualité des gilets jaunes. Le mouvement qui a démarré en France en novembre révèle, d’après lui, une nouvelle forme de lutte qui s’appuie sur la fraternité. Entretien.

    Mediapart : Depuis une dizaine d’années, de nombreux mouvements de protestation ont émergé, en Europe et dans le monde, en dehors de tout parti ou organisation syndicale. Qu’est-ce que les gilets jaunes apportent de fondamentalement nouveau par rapport à cela ?

    Antonio Negri : Les gilets jaunes s’inscrivent dans cette mouvance que l’on observe depuis 2011 : des mouvements qui sortent des catégories droite/gauche comme Occupy Wall Street, les Indignés, ou encore le soulèvement tunisien.

    assembly
    En Italie aussi les gens se sont mobilisés, tout d’abord dans les universités avec le mouvement Onda [La Vague – ndlr], puis autour des communs avec l’opposition au TAV [la ligne ferroviaire Lyon-Turin – ndlr] ou la gestion des déchets à Naples. À chaque fois, il s’agit de luttes importantes qui ne se positionnent ni à droite ni à gauche, mais qui reposent sur une communauté locale.

    C’est quelque chose que l’on retrouve chez les gilets jaunes : il y a dans ce mouvement un sens de la communauté, la volonté de défendre ce qu’on est. Cela me fait penser à l’« économie morale de la foule » que l’historien britannique Edward Thompson avait théorisée sur la période précédant la révolution industrielle.

    Ce qu’il y a de nouveau, toutefois, avec les gilets jaunes, c’est une certaine ouverture au concept du bonheur : on est heureux d’être ensemble, on n’a pas peur parce qu’on est en germe d’une fraternité et d’une majorité.

    L’autre point important, me semble-t-il, c’est le dépassement du niveau syndical de la lutte. Le problème du coût de la vie reste central, mais le point de vue catégoriel est dépassé. Les gilets jaunes sont en recherche d’égalité autour du coût de la vie et du mode de vie. Ils ont fait émerger un discours sur la distribution de ce profit social que constituent les impôts à partir d’une revendication de départ qui était à la fois très concrète et très générale : la baisse de la taxe sur le carburant.

    S’il y avait une gauche véritable en France, elle se serait jetée sur les gilets jaunes et aurait constitué un élément insurrectionnel. Mais le passage de ce type de lutte à la transformation de la société est un processus terriblement long et parfois cruel.

    Est-on en train d’assister à l’émergence d’un nouveau corpus, alors que depuis l’écroulement du bloc communiste, les idées peinent à s’imposer pour faire face au rouleau compresseur du libéralisme ?

    De mon côté, cela fait vingt ans que je parle de « multitude » précisément pour analyser la dissolution des anciennes classes sociales. La classe ouvrière était une classe productive, liée à une temporalité et une localisation : on travaillait à l’usine et la ville marchait au rythme de l’usine. À Turin par exemple, les tramways étaient réglés sur les horaires de la journée de travail.

    Tout cela est terminé. Je ne suis pas nostalgique de cette époque, car l’usine tuait les gens. Certes, on a perdu le lien de la production, le lien de la journée de travail, le collectif. Mais aujourd’hui, on a de la coopération ; cela va plus loin que le collectif.

    La multitude, ce n’est pas une foule d’individus isolés, renfermés sur eux-mêmes et égoïstes. C’est un ensemble de singularités qui travaillent, qui peuvent être précaires, chômeurs ou retraités, mais qui sont dans la coopération.

    Il y a une dimension spatiale dans cette multitude : ce sont des singularités qui, pour exister, demandent à être en contact les unes avec les autres. Il ne s’agit pas seulement de quantité. C’est aussi la qualité des relations qui est en jeu.

    Est-ce un constat que vous faites également à propos du Mouvement Cinq Étoiles, né il y a une dizaine d’années en Italie et aujourd’hui membre du gouvernement aux côtés de la Ligue, parti d’extrême droite ?

    En effet, à l’origine des Cinq Étoiles se trouvaient des gens issus des mouvements autonomes, des luttes pour les communs, mais aussi, plus tard, de la critique des réformes constitutionnelles voulues par Matteo Renzi. C’était marqué à gauche. À la différence de la France où cela a explosé d’un coup, en Italie, tout cela s’est étalé dans le temps, les gens se sont formés petit à petit.

    Puis, avec leur habileté, le comique Beppe Grillo et Gianroberto Casaleggio [mort en 2016 – ndlr] ont commencé à faire un travail électoral sur ces mobilisations. Le pouvoir est progressivement passé du côté de ceux qui maîtrisaient les techniques politiques.

    À partir du moment où il a cherché à gouverner, sous la direction de Luigi Di Maio, le M5S s’est complètement fourvoyé. Prendre le pouvoir n’est pas révolutionnaire. Ce qui est révolutionnaire, c’est d’être en capacité de détruire le pouvoir ou, à la limite, de le réformer.

    Depuis, ce que fait le M5S au gouvernement est révoltant. Le revenu de citoyenneté universel qu’il avait promis l’an dernier pendant la campagne électorale est devenu une loi de pauvreté : le revenu n’est distribué qu’à une partie des chômeurs et il est assorti d’obligations disciplinaires. Ainsi, à la troisième offre d’emploi, le bénéficiaire est obligé de l’accepter, quelle que soit la distance à laquelle elle se trouve de son domicile.

    Les Cinq Étoiles ont été rattrapés par l’avidité, la gourmandise du pouvoir. Ils ont fait alliance avec des fascistes bien réels qui sont en même temps de profonds néolibéraux. Le fascisme est le visage politique du néolibéralisme en crise. Mais il y a une justice électorale : le M5S va perdre de nombreuses voix aux élections européennes de mai prochain.

    #Politique #Gilets_janues #Toni_Negri

    • "L’autre point important, me semble-t-il, c’est le dépassement du niveau syndical de la lutte. Le problème du coût de la vie reste central, mais le point de vue catégoriel est dépassé. Les gilets jaunes sont en recherche d’égalité autour du coût de la vie et du mode de vie. Ils ont fait émerger un discours sur la distribution de ce profit social que constituent les impôts à partir d’une revendication de départ qui était à la fois très concrète et très générale : la baisse de la taxe sur le carburant."

      [...]

      De mon côté, cela fait vingt ans que je parle de « multitude » précisément pour analyser la dissolution des anciennes classes sociales. La classe ouvrière était une classe productive, liée à une temporalité et une localisation : on travaillait à l’usine et la ville marchait au rythme de l’usine. À Turin par exemple, les tramways étaient réglés sur les horaires de la journée de travail.

      Tout cela est terminé. Je ne suis pas nostalgique de cette époque, car l’usine tuait les gens. Certes, on a perdu le lien de la production, le lien de la journée de travail, le collectif. Mais aujourd’hui, on a de la coopération ; cela va plus loin que le collectif.

      La multitude, ce n’est pas une foule d’individus isolés, renfermés sur eux-mêmes et égoïstes. C’est un ensemble de singularités qui travaillent, qui peuvent être précaires, chômeurs ou retraités, mais qui sont dans la coopération.

      Il y a une dimension spatiale dans cette multitude : ce sont des singularités qui, pour exister, demandent à être en contact les unes avec les autres. Il ne s’agit pas seulement de quantité. C’est aussi la qualité des relations qui est en jeu.

      Au fond, Macron est dans la lignée de tous les gouvernements néolibéraux en crise : ils tendent vers le fascisme. En France, les institutions sont encore suffisamment fortes pour empêcher cela, mais les méthodes et les armes de la police française sont inquiétantes. À la différence des forces de l’ordre allemandes, qui sont davantage dans la dissuasion, les policiers français sont encore sur le terrain de l’affrontement. Je l’interprète comme un élément de cette fragilisation du pouvoir.

      –- > (cf. projet de loi ’casseurs’, retour des voltigeurs, et récente perquiz chez mediapart, ndp ’note du partageur’)

      J’observe ce qu’il se passe à Commercy : c’est très intéressant d’assister à la transformation du rond-point en groupes de travail. La mutation du mouvement ne viendra pas de l’extérieur, elle viendra des acteurs eux-mêmes. Quant à savoir s’il débouchera sur un parti politique… De mon point de vue, ce serait une erreur, même si cette voie recueillait l’assentiment de la majorité.

      Ce mouvement me remplit d’espoir, car il met en place une forme de démocratie directe. Je suis convaincu depuis cinquante ans que la démocratie parlementaire est vouée à l’échec. J’écrivais déjà en 1963 un article où je critiquais l’état des partis politiques. Cela n’a fait que s’aggraver… Et cela se retrouve aujourd’hui à tous les niveaux : mairies, régions, États. Et bien sûr, Europe. L’Union européenne est devenue une caricature de l’administration démocratique.

      Prendre le pouvoir n’est pas révolutionnaire. Ce qui est révolutionnaire, c’est d’être en capacité de détruire le pouvoir ou, à la limite, de le réformer.

  • « Terroristes » : Paris est prêt à les rendre à l’Italie — L’AUTRE QUOTIDIEN
    https://www.lautrequotidien.fr/articles/2019/1/28/terroristes-paris-est-prt-les-rendre-litalie

    Le pas formel n’a pas encore été franchi mais c’est maintenant une question de jours. Les techniciens du ministère de la Justice français et leurs homologues italiens sont déjà en contact pour se mettre d’accord sur le parcours que suivra le gouvernement pour demander l’#extradition de certains #Italiens condamnés pour crimes de terrorisme et #réfugiés en France. La procédure devrait démarrer en février, après que se sera tenue la réunion de travail prévue dans les bureaux de la place Vendôme, avec les conseillers techniques envoyés par le ministre Alfonso Bonafede. Malgré la crise diplomatique entre la France et l’Italie, la ministre Nicole Belloubet continue à se dire disponible pour examiner « au cas par cas » les demandes de l’actuel gouvernement.

    Cette ouverture est confirmée par les discussions préliminaires en cours entre Rome et Paris. Les fréquents échanges ont déjà produit quelques résultats. Dans la liste des quinze noms, communiqués par l’Italie tout de suite après l’arrestation de Cesare Battisti, les magistrats du ministère français ont par exemple suggéré d’ôter le nom de Marina Petrella, l’ex-brigadiste arrêtée en 2008 dont le décret d’extradition a été finalement annulé pour raisons humanitaires. La liste dont on discute est désormais réduite à 14 noms : Giovanni Alimonti, Luigi Bergamin, Roberta Cappelli, Enzo Calvitti, Paolo Ceriani Sebregondi, Salvatore Cirincione, Maurizio Di Marzio, Paola Filippi, Gino Giunti, Giorgio Pietrostefani, Ermenegildo Marinelli, Sergio Tornaghi, Raffaele Ventura, Enrico Villimburgo. Les techniciens français doivent avant tout s’occuper d’évaluer dans une phase préliminaire l’admissibilité des demandes d’extradition présentées par Rome. Comme l’explique Youssef Badr, magistrat et porte-parole du ministère de la Justice, « il faudra vérifier la régularité juridique » des demandes. Pour la majeure partie des cas, il existe déjà des dossiers judiciaires sur lesquels avaient été lancées des discussions avec Paris au début des années 2000. A l’époque c’était le membre de la Ligue (ex du Nord) Roberto Castelli, qui était ministre de la Justice et son homologue français était Dominique Perben.

    #asile #droit_d'asile

  • Une monnaie de l’ère coloniale est-elle le moteur de la migration vers l’Europe ? - BBC News Afrique
    https://www.bbc.com/afrique/region-46999469

    Reality Check revient sur la dernière polémique sur le franc CFA soulevée par Luigi Di Maio, vice-premier ministre italien. Un doc de Christopher Giles et Jack Goodman traduit par SUY Kahofi.

    Luigi Di Maio, vice-premier ministre italien et leader du mouvement populiste Cinq Etoiles, a reproché à la France d’appauvrir l’Afrique et d’encourager la migration en Europe.

    Il a accusé le gouvernement français de manipuler les économies des anciennes colonies françaises en Afrique à travers le franc CFA.

    #clonialisme #afiqu #monnaie #néo-colonialisme

  • Le revenu universel en Italie, plus si universel que ça
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/01/19/l-italie-adopte-une-version-amendee-du-revenu-universitael_5411565_3234.html

    Après des mois de fausses pistes et de ballons d’essai, de crises de nerfs et de menaces de rupture, le gouvernement italien est donc parvenu à s’entendre. Dans les prochaines semaines devrait ainsi entrer en vigueur le « #revenu_de_citoyenneté », engagement de toujours des 5 Etoiles. « C’est un rêve qui se réalise », a aussitôt triomphé le chef politique du mouvement, Luigi Di Maio, sans trop s’attarder sur les multiples amendements apportés à un projet qui n’a plus grand-chose à voir avec l’idée originale.

    Initialement voulu par le fondateur du mouvement, Beppe Grillo, comme la première étape vers le #revenu_universel, le revenu de citoyenneté se présentera comme une indemnité temporaire (pas plus de 18 mois, renouvelables une fois), obligatoirement associée à la recherche d’un emploi.

    Plus de dix ans en Italie
    Pour la percevoir, il faudra avoir résidé plus de dix ans en Italie (dont les deux dernières années), et déclarer moins de 9 360 euros annuels de revenus – 780 euros par mois, le seuil statistique de pauvreté en Italie. Son montant sera calculé par cellule familiale, et pourra aller jusqu’à 780 euros par mois (500 + 280 d’aide au logement) pour une personne seule, 1 330 euros pour une famille. Et il sera assorti de nombreuses décotes : selon ses concepteurs, 5 millions de personnes sont concernées, pour un effort total de 7 milliards d’euros par la communauté, ce qui revient à dire que le montant moyen de l’aide se montera à un peu plus de 100 euros par personne et par mois.

    De plus, la personne recevant cette aide devra accepter toute offre sérieuse de travail qui lui sera faite à moins de 100 kilomètres de chez elle. Au fil du temps, le rayon géographique s’étendra, jusqu’à atteindre 250 kilomètres au bout d’un an et demi, voire l’ensemble du territoire national dans les derniers mois.

    Enfin, pour répondre aux accusations de favoriser l’assistanat et le travail au noir, le gouvernement a assorti cette aide de nombreuses interdictions : ainsi, pour être éligible, il ne faudra pas avoir acheté une voiture neuve dans les six derniers mois, ni posséder une grosse cylindrée ou un bateau de trop grande taille. Par ailleurs, les éventuels fraudeurs seront punis avec la plus grande sévérité : ils pourraient encourir « jusqu’à » six années de prison.

    La réforme des #retraites devrait concerner 1 million de travailleurs

    Comparée a cette mesure incroyablement complexe, supposant l’existence dans tout le pays de centres d’aide à l’emploi dignes de ce nom, la réforme des retraites annoncée au même moment en conseil des ministres est d’une simplicité biblique. Selon le dispositif « quota 100 », toute personne âgée de plus de 62 ans et ayant cotisé trente-huit années pourra partir à la retraite dans les prochains mois. Pour le gouvernement, la mesure devrait concerner 1 million de travailleurs, et libérerait instantanément 1 million de postes de travail, aussitôt pourvus, et elle ne coûtera pas plus de 4 milliards d’euros cette année – un chiffre considéré comme très inférieur à la réalité par de nombreux experts.

    Attaché à démontrer aux marchés que ces mesures n’entraîneront pas une explosion des déficits, Giuseppe Conte a assuré que la mise en place de ces dispositifs ne nécessiterait pas de loi de finances rectificative. Pourtant rien n’est moins sûr, alors que le budget italien est sous la surveillance de Bruxelles et que la conjoncture italienne s’est, ces derniers mois, dégradée de façon spectaculaire.

    Alors que le pays semble techniquement entré en #récession (le troisième trimestre de 2018 a été négatif et les estimations pour la fin de l’année sont très pessimistes), le 1 % de progression du PIB prévu en 2019 semble hors de portée. Vendredi, la banque d’Italie a révisé à la baisse ses prévisions de croissance, estimées désormais à 0,6 %. Cette annonce a fait bondir Luigi Di Maio, qui a aussitôt dénoncé les « estimations apocalyptiques » d’une institution « qui se trompe depuis des années ».

    Le ministre du travail et du développement économique a d’autant moins intérêt à tenir compte des avertissements de l’institution que pour eux, l’essentiel est ailleurs : le revenu de citoyenneté doit entrer en vigueur, coûte que coûte, en avril. Pour qu’il puisse commencer à être perçu avant les élections européennes.

  • « N’abandonnez pas » : le vice-Premier ministre italien déclare sa flamme aux gilets jaunes... Et propose la mise à disposition de la plateforme « Rousseau »
    https://www.crashdebug.fr/international/15463-n-abandonnez-pas-le-vice-premier-ministre-italien-declare-sa-flamme

    Perso je discute avec un contact en Italie pour Unreal, et il est vrai que nos pays sont très proches, je suis désolé de le dire mais je me sent plus proche des Italiens que de Allemands par exemple... Sang latin oblige.

    Le dirigeant du Mouvement 5 Etoiles et Vice-président du conseil des ministres italien, Luigi Di Maio, a officiellement apporté son soutien au mouvement des gilets jaunes dans un billet de blog publié ce lundi 7 janvier. Il a expliqué vouloir mettre à disposition du mouvement la plateforme participative emblématique du parti, "Rousseau".

    Depuis le début de la mobilisation, beaucoup voient dans les gilets jaunes la nouvelle incarnation d’un autre élan populaire : celle du Mouvement 5 étoiles (M5S) en Italie. Voilà un billet qui devrait apporter de l’eau à leur (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • Marketing cinq étoiles
    À propos du soutien apporté aux #giletsjaunes par le Mouvement cinq étoiles italien :

    En publiant sur le blog du Mouvement Cinq Étoiles ce billet, dont nous donnons une traduction inédite, Luigi di Maio a frappé à la porte d’un nouveau client potentiel pour exporter son algorithme politique : le gilet jaune français.

    S’il n’avait pas été publié aujourd’hui, le texte que nous publions ce soir pourrait être traité comme un cas d’école. Il s’agit du premier exemple d’une campagne marketing qui se transforme en une dépêche diplomatique aux effets potentiellement destructeurs.

    De même que l’autre Vice-président du conseil des Ministres Matteo Salvini, Luigi di Maio a affiché publiquement son soutien aux gilets jaunes dans la matinée du lundi 7 décembre. Son texte est paru Il blog delle stelle, le site du MoVimento 5 Stelle, qui a pris la place du fameux Blog de Beppe Grillo pour les communications officielles du parti. Il y soutient la lutte des Gilets jaunes en les invitant à “ne rien lâcher” et à persévérer dans leur combat afin de faire naître “une nouvelle Europe. Celle des Gilets jaunes, des mouvements et de la démocratie directe”.

    Le grand continent : https://legrandcontinent.eu/2019/01/08/marketing-cinq-etoiles

  • Revealed : how Italy’s populists used Facebook to win power
    https://www.theguardian.com/world/2018/dec/17/revealed-how-italy-populists-used-facebook-win-election-matteo-salvini-

    Matteo Salvini and Luigi Di Maio eclipsed rivals in online election battle, data shows The domination of Facebook by Italy’s two populist political leaders, Matteo Salvini and Luigi Di Maio, is revealed in previously unseen data that shows how they exploited video and live broadcasts to bypass the mainstream media and foment discord during the country’s general election. The data, reviewed by the Guardian, reveals how the leaders massively expanded their reach with inflammatory and visually (...)

    #Facebook #élections #manipulation

    https://i.guim.co.uk/img/media/7df5f5cbdb0d07f16004cf838911a28eb13a485e/0_0_2585_1551/master/2585.png

  • Salvini: chiusura entro le 21 dei negozi etnici. Confesercenti: no a discriminazioni

    Nel #decreto_sicurezza ci sarà un emendamento per prevedere «la chiusura entro le 21 dei negozietti etnici che diventano ritrovo di spacciatori e di gente che fa casino». Lo ha detto il ministro dell’Interno Matteo Salvini in diretta Facebook sottolineando che «non è un’iniziativa contro i negozi stranieri ma per limitare abusi».

    Market etnici, Confesercenti: no a norme discriminatorie
    Contro l’iniziativa annunciata da Salvini si schiera Confesercenti. «Non si può fare una norma che discrimina determinati imprenditori rispetto ad altri. Chi ha un’attività commerciale ha diritti e doveri: il dovere di rispettare le regole e il diritto di restare aperti, sia che siano esercizi gestiti da stranieri, sia che siano esercizi gestiti da italiani» dichiara Mauro Bussoni segretario generale della Confesercenti nazionale.

    Codacons: negozi etnici utili per acquisti “last minute”
    Per il Codacons la chiusura dei “negozietti etnici” deve essere prevista solo nei centri storici delle città italiane e in tutti quei casi in cui gli esercizi in questione
    creino degrado. «Crediamo che in materia di commercio e sicurezza non sia corretto generalizzare - spiega il presidente Carlo Rienzi -. Tali negozi etnici sono molto utili ai consumatori, perché rimangono aperti più a lungo degli altri esercizi e commercializzano una moltitudine di prodotti di diverse categorie, consentendo ai cittadini di fare acquisti “last minute”. Certamente la loro apertura va vietata in tutti quei casi in cui gli esercizi in questione creino disordini, e in modo assoluto nei centri storici delle città, perché la loro presenza alimenta il degrado urbano e danneggia le bellezze artistiche come nel caso di Roma, dove alcune vie del centro sono state trasformate in #suk» conclude Rienzi.


    https://www.ilsole24ore.com/art/notizie/2018-10-11/salvini-dl-sicurezza-chiusura-entro-21-negozi-etnici--160739.shtml?uuid

    #magasins_ethniques #ethnicité #negozi_etnici #fermeture #it_has_begun #discriminations #géographie_culturelle #Italie #criminalisation #Italie #sécurité #drogue #magasins #negozi_stranieri #magasins_étrangers #terminologie #mots #vocabulaire

    #lois_raciales?

    • Italy’s Matteo Salvini says ’little ethnic shops’ should close by 9pm

      Minister calls late-night stores mostly run by foreigners ‘meeting place for drug deals’

      Italy’s far-right interior minister has come under fire for a proposal that would force what he calls “little ethnic shops” to close by 9pm.

      Matteo Salvini added the measure to his immigrant-targeting security decree, arguing late-night grocery stores, mostly run by foreigners, are “a meeting place for drug deals and people who raise hell”.

      He claimed the initiative was not specifically aimed at foreigners and was merely a way to “limit the abuses of certain shops”.

      Thousands of grocery stores across Italy are run by immigrants, mainly people from Bangladesh and India, many of whom bought premises for a low price during the financial crisis.

      Mauro Bussoni, the general secretary of Confesercenti, a retail association, said: “You can’t make a law that discriminates some entrepreneurs over others.

      “Those who have a commercial activity have rights and duties: the duty to respect rules and the right to remain open, whether the activity is managed by a foreigner or an Italian.”

      Carlo Rienzi, the president of Codacons, a consumer association, said it was unfair to “generalise”, while noting shops that stayed open late were essential for people seeking “last-minute” purchases. But he agreed there should be a clampdown on outlets that have “created disorder” or “degraded” historical town centres.

      Andrea Marcucci, a politician from the centre-left Democratic party, said imposing curfews was among the premises of “a regime”.

      If the proposal became law, an industry source said, it should also apply to Italian-owned outlets, including bars, while security measures must also extend to foreign business owners.

      “Some say that Italian people go into their shop late at night and try to extort money from them,” said the source. “But they are too afraid to report such incidents to the police.”

      Salvini’s security decree, unveiled in September, includes plans to abolish key protections for immigrants and make it easier for them to be deported.

      On Thursday, he reiterated a plan to hire 10,000 more police officers, an initiative funded by money that previously paid for migrant reception and integration projects. Parliament has until mid-November to debate and modify the decree before it becomes law.

      Salvini’s latest proposal comes after Luigi Di Maio, his coalition partner, said measures would be introduced by the end of the year to limit Sunday trading in an attempt to preserve family traditions.

      https://www.theguardian.com/world/2018/oct/12/italy-matteo-salvini-little-ethnic-shops-foreigners?CMP=share_btn_tw
      #désordre #couvre-feu #décret
      ping @isskein

  • Trentino and Yugoslavia narrated through a legend: roots of Marshal Josip Broz #Tito in #Vallarsa

    In Trentino there is a valley where the surname Broz is widely diffused. During the second half of the 20th century, a peculiar legend took shape among these mountains. We are in Vallarsa, a few kilometers from the town of Rovereto, where – according to many locals – the origins of Josip Broz, that history will remember as Tito, are to be found. The Yugoslav Marshal was one of the most peculiar and controversial figures of the 20th century: Partisan leader, head of the communist state that split with the Soviet Union, a prominent figure on the international political scene and, above all, leader and symbol of a country that disintegrated violently shortly after his death. The relationship between Marshal Tito and the Vallarsa Valley is being talked about for some time, and not only in Trentino, so that the page dedicated to Tito on the Italian Wikipedia refers to him as “the seventh of fifteen children of Franjo, a Croat who probably originated from Vallarsa”.
    A legend from Obra

    The story originates in the area around the village of Obra, in the Vallarsa Valley, where there is a small settlement called Brozzi. It is said that the Broz surname has been present in the area for centuries. Transmitted orally, the legend spread and evolved over time, assuming different shapes and contours. There is however a version which is more or less codified. It is narrated that a family of the future Yugoslav president lived in a place called Maso Geche, a bit isolated from Obra and nearby settlements. Valentino Broz, “Tito’s grandfather”, took over an old house, transforming it in a family cottage. Valentino had four children. One of them died at a tender age, while Ferdinando, Giuseppe and Vigilio started contributing to the household by working in the fields and as lumberjacks, integrating these activities, as much as possible, with other occasional jobs. Just like for all the other families in that area, emigration was always an option.

    Parochial registers confirm the structure of Valentino Broz’s family. What we learn from memories passed down through the generations is that Giuseppe (according to archives, Giuseppe Filippo Broz, born on August 29, 1853) and Ferdinando (Luigi Ferdinando Broz, born on April 13, 1848) – or, according to other versions of the story, Vigilio (Vigilio Andrea Broz, born on November 27, 1843) – emigrated from Vallarsa to Croatia between the 1870s and the 1880s, most probably in 1878 or 1879. At that time, both territories were part of Austria-Hungary, and in those years many people from Trentino emigrated in the eastern parts of the monarchy. The story of foundation of the village of Štivor, in Bosnia Herzegovina, is probably the best known. According to legend, the Broz brothers were driven to emigrate by the possibility of being engaged in the construction of railway Vienna-Zagreb-Belgrade. Indeed, in those years a new railway line, connecting Bosanski Brod to Sarajevo, was under construction. The first portion was completed in February 1879, and the last one in October 1882.

    Some time later, Ferdinando (or Vigilio) returned to Vallarsa, while Giuseppe married a Slovenian girl, and in 1892 they gave birth to Josip Broz, who became known to the whole world as Tito. The news about Giuseppes’s fate reached the valley, mainly thanks to the information his brother brought home.
    Tito between history and conspiracy

    The legend from Vallarsa is not an isolated case. Since the end of the Second World War in Yugoslavia, but not only, speculations began circulating that Tito might have (had) Russian, Polish, Austrian or Jewish roots. His life, marked from a young age by participation in illegal activities of the Communist Party, sudden movings and use of false names, offered an ideal breeding ground for speculations and conspiracy theories. The doubts about Tito’s true identity, particularly diffused during the 1990s, recently have been reactualized due to publication of declassified CIA document that puts in doubt Tito’s knowledge of the Serbo-Croatian language.

    Apart from dozens of newspaper articles and many publicistic texts, the question of Tito’s origins has never been the subject of proper historiographic research. None of the scholars who seriously occupy themselves with history of Yugoslavia has ever shown any particular interest in this issue. Even the most recent Tito’s biographies, written by world-renowned historians such as Geoffrey Swain and Jože Pirjevec, don’t contain any reference to different theories about his origins, only a traditional version whereby Tito was the son of Franjo Broz, a Croat from Kumrovec in Zagorje, and Marija Javeršek, originally from village of Podreda, in Slovenia. The only partial exception is represented by considerations made by Vladimir Dedijer in his monumental biography of Tito, published in 1981. A former member of the League of Communists of Yugoslavia, sacked at the time of the Affaire Djilas, becoming a professional historian, in his book Dedijer attempts to refute speculations about Tito’s origins, reinvigorated after his death in May 1980.
    The birth and life of a legend

    In attempting to clarify the question, Vladimir Dedijer also makes reference to the Trentine case which, few months earlier, has been reactualized in Italy in an article appeared in the weekly Gente. The article has been published few days after Tito’s death, relying on a story transmitted orally over the years, according to some since the end of the Second World War, when the name of Josip Broz began to appear in the newspapers around the world. In addition to photos of the Vallarsa Valley and Maso Geche, the article contained statements of descendants of the family of Valentino Broz. Don Giuseppe Rippa, the then parson of Vallarsa, played an important role in defining the contours of the story, contributing to a process of consolidation of its credibility.

    It is possible that Vladimir Dedijer has come to know about the Trentin legend thanks to attention given to it in the newspapers of the Italian minority in Yugoslavia. Shortly after the publication of the above mentioned article on the weekly Gente, the weekly newspaper Panorama from Rijeka started showing interest in the story, sending a crew to Vallarsa to find out more details. After talking to Don Rippa and some other local personalities, such as writer Sandra Frizzera, and studying parish registers, journalists from Rijeka have come to a conclusion that there was no evidence of a relationship between Trentin and Yugoslav Brozes. Vladimir Dedijer reacted by publishing Tito’s family tree, compiled by Andrija Lukinović, archivist from the Historical Archive of Zagreb [now called the Croatian State Archive], on the basis of preserved parish registers. Using available data, Lukinović reconstructed the paternal-line geneaology of the Broz family from the beginning of the 17th century, when parish registers were started in Kumrovec. As far as the previous period is concerned, Dedijer remains cautious, nevertheless quoting different sayings whereby the Broz family originated in Bosnia, Herzegovina, Spain, Istria, France or even Italy. In any case, we are talking about the possible settlement in Zagorje more than four centuries ago.

    However, these information have not reached Trentino, where a word began to spread that in the whole Yugoslavia there have been no trace of the Broz surname. The descendents of the family of Valentino Broz continued releasing interviews, telling family stories and anecdotes. Also, it is narrated that representatives of Yugoslav government came to Obra, maybe even Tito himself. Many newspaper articles and reportage talked about physiognomic proximity, claiming that the Trentin Brozes bore a “remarkable resemblance” to Yugoslav leader.

    In 1984 it was decided to create a commission, as part of “The Popular Committee of Obra di Vallarsa”, composed of historians, journalists and the then major, with the aim of clarifying the question through meticulous researches and investigations. However, no definite answer nor concrete evidence has been reached. Did Tito have Trentin origins or not? Over the years, the same information continued to circulate, but the story became gradually consolidated.

    In the same period, the credibility of the story has been publicly recognized by some prominent personalities, such as politician Flaminio Piccoli, who has stated, on the occasion of a congress held in Rome in 1991, that Tito’s ancestors were from Trentino. Representative of the Italian Christian Democratic party (DC) in Trentino at the time, Piccoli asserted that he had “great respect” for Marshal Tito, because “his great grandfather was Trentin, originally from the region around Rovereto”. The story changes again – it was not Tito’s father, but rather his great grandfather who was from Trentino – but it is told by a prominent politician who met Tito personally.

    What also contributed to building credibility of the story were numerous publications dedicated to emigration from Trentino, an issue that, since the 1980s, has attracted increasing interest. Already in 1984, Bonifacio Bolognani – Franciscan friar and scholar originally from Trentino who moved to the United States – mentioned a legend from Obra in his book about emigration from Trentino, published in English. The local writers and historians are those who paid greatest attention to the story: Daniella Stoffella refers to it in her book about emigration from Vallarsa, while Renzo Grosselli mentions it in a study about emigrants from Trentino which is widely read. Remo Bussolon and Aldina Martini revived it in the most important work about the history of Vallarsa. The theory of Tito’s Trentin origins is also being mentioned in different academic essays published in other countries (Frédéric Spagnoli, 2009). We are talking about more or less precise publications, some of which treat the argument with caution, but that, often citing each other, contribute to strengthening the authoritativness of the legend.

    In the meantime, a local section of RAI [Italian public radio and television broadcaster] started to show an interest in the story, relaunching it periodically through tv reports. In 2008, a special program was dedicated to the legend of Obra, and on that occasion journalists from Trentino went to Croatia for the first time to hear the other side of the story. They went to Kumrovec, where they visited the birth house of Yugoslav leader and studied parish registers, trying to learn more about the history of Tito’s family and about his “Croatian father” Franjo Broz. But the question remained: Is it possible that Marija’s marriage with Franjo was her second wedding? Or rather, did she married Franjo after she gave birth to Tito and after Giuseppe Broz died?

    In the summer of 2015, a visit of Tito’s granddaughter Svetlana Broz to Vallarsa, invited to a culture festival to present her book about the Yugoslav wars, becomes the occasion to discuss the issue. Asked during an interview to comment on the theory about Tito’s Trentin roots, Svetlana Broz responded vaguely and compliantly, saying: “That theory is just a theory. I have documentation that proves that my grandfather was born in the Croatian village of Kumrovec, as stated in his official biography. However, I can neither confirm nor deny anything about his ancestors”. In such ambivalent spaces, the legend from Vallarsa continues to live. Narrated and repeated mostly in Trentino, from time to time it arouses the interest of a wider public.
    A story about Trentino and Yugoslavia

    Of all the legends about the origins of the Yugoslav president, the Trentin one is probably most closely related to the history and identity of a local community, unlike the others, often inspired by different conspiracy ideas. It evocates the history of the territory profoundly marked by the migration phenomenon and is paradigmatic of a broader history of emigration from Trentino at the end of the 19th century and of pervasiveness of collective memories in those valleys. Its diffusion beyond the borders of Vallarsa, began in the 1980s, followed a gradual opening-up of Trentino to the international processes and reinforcement of consciousness about its “place in the world”. Above all, it is an integral part of the process of ri-elaboration of the traumatic experience of migration which profoundly marked local community: discovery of illustrious ancestors can help in making a sense of loss.

    At the same time, this legend makes us think about the image socialist Yugoslavia projected abroad, about its perception in Italy and among inhabitants of one of the most remote valleys of Trentino. Considered a hostile country in the post-war period, over the following decades Yugoslavia was increasingly perceived by the Italian public as a close neighbor, so that relationships with the political leadership of socialist country were considered a question of public interest. It is narrated that inhabitants of the Vallarsa Valley had been deeply moved by Tito’s death in May 1980 and that a local parson “had recited the prayer for Josip Broz”. A few years later, when asked for his opinion about Marshal Tito, an inhabitant of the valley pointed out a change of perception: “There is no way to reconcile obscure and bloody events from his early years, ambition, will to power, sectarianism and violence of the first Tito with wise and prudent politician, magnanimous towards his enemies, which was the second Tito”.

    The Trentin roots of Yugoslav Marshal remain a legend. In all those years, no proof has emerged that confirms that Giuseppe Broz, who probably emigrated to Croatia and Bosnia in search of work, was Tito’s real father. On the other hand, the official version of Tito’s biography remains undisputed. But like all legends, regardless of their adherence to reality, the one about “Trentin” Tito immerse us in perceptions, imaginings and memories deposited at the intersection of personal life stories, local vicissitudes and the Great History.


    https://www.balcanicaucaso.org/eng/Areas/Italy/Tito-and-Vallarsa-The-history-of-a-legend-190146

    #histoire #légende #Trentino #Italie #ex-Yougoslavie #Yougoslavie #Obra

    #vidéo:
    https://www.balcanicaucaso.org/eng/Media/Multimedia/Marshal-Tito-and-Vallarsa
    #film

    ping @albertocampiphoto @wizo —> articolo disponibile anche in italiano: https://www.balcanicaucaso.org/aree/Italia/Compa-esano-Tito!-Storia-di-una-leggenda-190146

  • The Silent Stranger
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/168-only-the-sky-is-the-limit/samurai-gaijin/article/le-cavalier-et-le-samourai-film-surprise

    Luigi Vanzi, 1968, US-IT-JP, video, VO ANG ,92’

    Selle à l’épaule et cheval suspendu, un cowboy anonyme s’éveille au milieu d’une foule de paysans intrigués et railleurs. Après un voyage de plusieurs mois, il débarque enfin dans un port nippon pour récupérer son dû : des milliers de dollars promis par un parchemin à remettre à un certain Motori. L’affaire est juteuse mais le terrain insondable surtout quand un samouraï bien renseigné lui subtilise sa liberté et son cheval. Bienvenue en plein Eastern : le Western en plein Japon de la fin de l’ère Edo ! Ce film à peu de chose près invisible de la fin des années 60 est historiquement le premier à mêler de si près les deux genres frères que sont le film de samouraï et le western. Et il le fait avec un certain sens de la rencontre : dès les premières (...)

  • Populist government wants to limit trading hours to preserve family...
    https://diasp.eu/p/7696889

    Populist government wants to limit trading hours to preserve family traditions

    Italian supermarket chains have forecast tens of thousands of job losses if the country’s populist government goes ahead with plans to curtail Sunday trading.

    Luigi Di Maio, the deputy prime minister, said the government would introduce measures limiting Sunday trading in large shopping centres before the end of the year in an attempt to preserve family traditions. Italian retailers warn of 50,000 job losses if Sunday trading curbed #Italy #Europe #Worldnews #Supermarkets #Retailindustry #Business

    • Ailleurs également il y a au moins une discussion sur le recul des heures d’ouverture le dimanche, introduites après la libéralisation des années 1990. La question cruciale est, duquel esprit seront les contenus politiques et les contextualisations avec lesquelles on essaie de justifier la révocation.

  • Vu sur Twitter :

    M.Potte-Bonneville @pottebonneville a retweeté Catherine Boitard

    Vous vous souvenez ? Elle avait sauvé ses compagnons en tirant l’embarcation à la nage pendant trois heures : Sarah Mardini, nageuse olympique et réfugiée syrienne, est arrêtée pour aide à l’immigration irrégulière.

    Les olympiades de la honte 2018 promettent de beaux records

    M.Potte-Bonneville @pottebonneville a retweeté Catherine Boitard @catboitard :

    Avec sa soeur Yusra, nageuse olympique et distinguée par l’ONU, elle avait sauvé 18 réfugiés de la noyade à leur arrivée en Grèce. La réfugiée syrienne Sarah Mardini, boursière à Berlin et volontaire de l’ONG ERCI, a été arrêtée à Lesbos pour aide à immigration irrégulière

    #migration #asile #syrie #grèce #solidarité #humanité

    • GRÈCE : LA POLICE ARRÊTE 30 MEMBRES D’UNE ONG D’AIDE AUX RÉFUGIÉS

      La police a arrêté, mardi 28 août, 30 membres de l’ONG grecque #ERCI, dont les soeurs syriennes Yusra et Sarah Mardini, qui avaient sauvé la vie à 18 personnes en 2015. Les militant.e.s sont accusés d’avoir aidé des migrants à entrer illégalement sur le territoire grec via l’île de Lesbos. Ils déclarent avoir agi dans le cadre de l’assistance à personnes en danger.

      Par Marina Rafenberg

      L’ONG grecque Emergency response centre international (ERCY) était présente sur l’île de Lesbos depuis 2015 pour venir en aide aux réfugiés. Depuis mardi 28 août, ses 30 membres sont poursuivis pour avoir « facilité l’entrée illégale d’étrangers sur le territoire grec » en vue de gains financiers, selon le communiqué de la police grecque.

      L’enquête a commencé en février 2018, rapporte le site d’information protagon.gr, lorsqu’une Jeep portant une fausse plaque d’immatriculation de l’armée grecque a été découverte par la police sur une plage, attendant l’arrivée d’une barque pleine de réfugiés en provenance de Turquie. Les membres de l’ONG, six Grecs et 24 ressortissants étrangers, sont accusés d’avoir été informés à l’avance par des personnes présentes du côté turc des heures et des lieux d’arrivée des barques de migrants, d’avoir organisé l’accueil de ces réfugiés sans en informer les autorités locales et d’avoir surveillé illégalement les communications radio entre les autorités grecques et étrangères, dont Frontex, l’agence européenne des gardes-cotes et gardes-frontières. Les crimes pour lesquels ils sont inculpés – participation à une organisation criminelle, violation de secrets d’État et recel – sont passibles de la réclusion à perpétuité.

      Parmi les membres de l’ONG grecque arrêtés se trouve Yusra et Sarah Mardini, deux sœurs nageuses et réfugiées syrienne qui avaient sauvé 18 personnes de la noyade lors de leur traversée de la mer Égée en août 2015. Depuis Yusra a participé aux Jeux Olympiques de Rio, est devenue ambassadrice de l’ONU et a écrit un livre, Butterfly. Sarah avait quant à elle décidé d’aider à son tour les réfugiés qui traversaient dangereusement la mer Égée sur des bateaux de fortune et s’était engagée comme bénévole dans l’ONG ERCI durant l’été 2016.

      Sarah a été arrêtée le 21 août à l’aéroport de Lesbos alors qu’elle devait rejoindre Berlin où elle vit avec sa famille. Le 3 septembre, elle devait commencer son année universitaire au collège Bard en sciences sociales. La jeune Syrienne de 23 ans a été transférée à la prison de Korydallos, à Athènes, dans l’attente de son procès. Son avocat a demandé mercredi sa remise en liberté.

      Ce n’est pas la première fois que des ONG basées à Lesbos ont des soucis avec la justice grecque. Des membres de l’ONG espagnole Proem-Aid avaient aussi été accusés d’avoir participé à l’entrée illégale de réfugiés sur l’île. Ils ont été relaxés en mai dernier. D’après le ministère de la Marine, 114 ONG ont été enregistrées sur l’île, dont les activités souvent difficilement contrôlables inquiètent le gouvernement grec et ses partenaires européens.

      https://www.courrierdesbalkans.fr/Une-ONG-accusee-d-aide-a-l-entree-irreguliere-de-migrants

      #grèce #asile #migrations #réfugiés #solidarité #délit_de_solidarité

    • Arrest of Syrian ’hero swimmer’ puts Lesbos refugees back in spotlight

      Sara Mardini’s case adds to fears that rescue work is being criminalised and raises questions about NGO.

      Greece’s high-security #Korydallos prison acknowledges that #Sara_Mardini is one of its rarer inmates. For a week, the Syrian refugee, a hero among human rights defenders, has been detained in its women’s wing on charges so serious they have elicited baffled dismay.

      The 23-year-old, who saved 18 refugees in 2015 by swimming their waterlogged dingy to the shores of Lesbos with her Olympian sister, is accused of people smuggling, espionage and membership of a criminal organisation – crimes allegedly committed since returning to work with an NGO on the island. Under Greek law, Mardini can be held in custody pending trial for up to 18 months.

      “She is in a state of disbelief,” said her lawyer, Haris Petsalnikos, who has petitioned for her release. “The accusations are more about criminalising humanitarian action. Sara wasn’t even here when these alleged crimes took place but as charges they are serious, perhaps the most serious any aid worker has ever faced.”

      Mardini’s arrival to Europe might have gone unnoticed had it not been for the extraordinary courage she and younger sister, Yusra, exhibited guiding their boat to safety after the engine failed during the treacherous crossing from Turkey. Both were elite swimmers, with Yusra going on to compete in the 2016 Rio Olympics.

      The sisters, whose story is the basis of a forthcoming film by the British director Stephen Daldry, were credited with saving the lives of their fellow passengers. In Germany, their adopted homeland, the pair has since been accorded star status.

      It was because of her inspiring story that Mardini was approached by Emergency Response Centre International, ERCI, on Lesbos. “After risking her own life to save 18 people … not only has she come back to ground zero, but she is here to ensure that no more lives get lost on this perilous journey,” it said after Mardini agreed to join its ranks in 2016.

      After her first stint with ERCI, she again returned to Lesbos last December to volunteer with the aid group. And until 21 August there was nothing to suggest her second spell had not gone well. But as Mardini waited at Mytilini airport to head back to Germany, and a scholarship at Bard College in Berlin, she was arrested. Soon after that, police also arrested ERCI’s field director, Nassos Karakitsos, a former Greek naval force officer, and Sean Binder, a German volunteer who lives in Ireland. All three have protested their innocence.

      The arrests come as signs of a global clampdown on solidarity networks mount. From Russia to Spain, European human rights workers have been targeted in what campaigners call an increasingly sinister attempt to silence civil society in the name of security.

      “There is the concern that this is another example of civil society being closed down by the state,” said Jonathan Cooper, an international human rights lawyer in London. “What we are really seeing is Greek authorities using Sara to send a very worrying message that if you volunteer for refugee work you do so at your peril.”

      But amid concerns about heavy-handed tactics humanitarians face, Greek police say there are others who see a murky side to the story, one ofpeople trafficking and young volunteers being duped into participating in a criminal network unwittingly. In that scenario,the Mardini sisters would make prime targets.

      Greek authorities spent six months investigating the affair. Agents were flown into Lesbos from Athens and Thessaloniki. In an unusually long and detailed statement, last week, Mytilini police said that while posing as a non-profit organisation, ERCI had acted with the sole purpose of profiteering by bringing people illegally into Greece via the north-eastern Aegean islands.

      Members had intercepted Greek and European coastguard radio transmissions to gain advance notification of the location of smugglers’ boats, police said, and that 30, mostly foreign nationals, were lined up to be questioned in connection with the alleged activities. Other “similar organisations” had also collaborated in what was described as “an informal plan to confront emergency situations”, they added.

      Suspicions were first raised, police said, when Mardini and Binder were stopped in February driving a former military 4X4 with false number plates. ERCI remained unnamed until the release of the charge sheets for the pair and that of Karakitsos.

      Lesbos has long been on the frontline of the refugee crisis, attracting idealists and charity workers. Until a dramatic decline in migration numbers via the eastern Mediterranean in March 2016, when a landmark deal was signed between the EU and Turkey, the island was the main entry point to Europe.

      An estimated 114 NGOs and 7,356 volunteers are based on Lesbos, according to Greek authorities. Local officials talk of “an industry”, and with more than 10,000 refugees there and the mood at boiling point, accusations of NGOs acting as a “pull factor” are rife.

      “Sara’s motive for going back this year was purely humanitarian,” said Oceanne Fry, a fellow student who in June worked alongside her at a day clinic in the refugee reception centre.

      “At no point was there any indication of illegal activity by the group … but I can attest to the fact that, other than our intake meeting, none of the volunteers ever met, or interacted, with its leadership.”

      The mayor of Lesbos, Spyros Galinos, said he has seen “good and bad” in the humanitarian movement since the start of the refugee crisis.

      “Everything is possible,. There is no doubt that some NGOs have exploited the situation. The police announcement was uncommonly harsh. For a long time I have been saying that we just don’t need all these NGOs. When the crisis erupted, yes, the state was woefully unprepared but now that isn’t the case.”

      Attempts to contact ERCI were unsuccessful. Neither a telephone number nor an office address – in a scruffy downtown building listed by the aid group on social media – appeared to have any relation to it.

      In a statement released more than a week after Mardini’s arrest, ERCI denied the allegations, saying it had fallen victim to “unfounded claims, accusations and charges”. But it failed to make any mention of Mardini.

      “It makes no sense at all,” said Amed Khan, a New York financier turned philanthropist who has donated boats for ERCI’s search and rescue operations. To accuse any of them of human trafficking is crazy.

      “In today’s fortress Europe you have to wonder whether Brussels isn’t behind it, whether this isn’t a concerted effort to put a chill on civil society volunteers who are just trying to help. After all, we’re talking about grassroots organisations with global values that stepped up into the space left by authorities failing to do their bit.”


      https://amp.theguardian.com/world/2018/sep/06/arrest-of-syrian-hero-swimmer-lesbos-refugees-sara-mardini?CMP=shar

      #Sarah_Mardini

    • The volunteers facing jail for rescuing migrants in the Mediterranean

      The risk of refugees and migrants drowning in the Mediterranean has increased dramatically over the past few years.

      As the European Union pursued a policy of externalisation, voluntary groups stepped in to save the thousands of people making the dangerous crossing. One by one, they are now criminalised.

      The arrest of Sarah Mardini, one of two Syrian sisters who saved a number of refugees in 2015 by pulling their sinking dinghy to Greece, has brought the issue to international attention.

      The Trial

      There aren’t chairs enough for the people gathered in Mytilíni Court. Salam Aldeen sits front row to the right. He has a nervous smile on his face, mouth half open, the tongue playing over his lips.

      Noise emanates from the queue forming in the hallway as spectators struggle for a peak through the door’s windows. The morning heat is already thick and moist – not helped by the two unplugged fans hovering motionless in dead air.

      Police officers with uneasy looks, 15 of them, lean up against the cooling walls of the court. From over the judge, a golden Jesus icon looks down on the assembly. For the sunny holiday town on Lesbos, Greece, this is not a normal court proceeding.

      Outside the court, international media has unpacked their cameras and unloaded their equipment. They’ve come from the New York Times, Deutsche Welle, Danish, Greek and Spanish media along with two separate documentary teams.

      There is no way of knowing when the trial will end. Maybe in a couple of days, some of the journalists say, others point to the unpredictability of the Greek judicial system. If the authorities decide to make a principle out of the case, this could take months.

      Salam Aldeen, in a dark blue jacket, white shirt and tie, knows this. He is charged with human smuggling and faces life in jail.

      More than 16,000 people have drowned in less than five years trying to cross the Mediterranean. That’s an average of ten people dying every day outside Europe’s southern border – more than the Russia-Ukraine conflict over the same period.

      In 2015, when more than one million refugees crossed the Mediterranean, the official death toll was around 3,700. A year later, the number of migrants dropped by two thirds – but the death toll increased to more than 5,000. With still fewer migrants crossing during 2017 and the first half of 2018, one would expect the rate of surviving to pick up.

      The numbers, however, tell a different story. For a refugee setting out to cross the Mediterranean today, the risk of drowning has significantly increased.

      The deaths of thousands of people don’t happen in a vacuum. And it would be impossible to explain the increased risks of crossing without considering recent changes in EU-policies towards migration in the Mediterranean.

      The criminalisation of a Danish NGO-worker on the tiny Greek island of Lesbos might help us understand the deeper layers of EU immigration policy.

      The deterrence effect

      On 27 March 2011, 72 migrants flee Tripoli and squeeze into a 12m long rubber dinghy with a max capacity of 25 people. They start the outboard engine and set out in the Mediterranean night, bound for the Italian island of Lampedusa. In the morning, they are registered by a French aircraft flying over. The migrants stay on course. But 18 hours into their voyage, they send out a distress-call from a satellite phone. The signal is picked up by the rescue centre in Rome who alerts other vessels in the area.

      Two hours later, a military helicopter flies over the boat. At this point, the migrants accidentally drop their satellite phone in the sea. In the hours to follow, the migrants encounter several fishing boats – but their call of distress is ignored. As day turns into night, a second helicopter appears and drops rations of water and biscuits before leaving.

      And then, the following morning on 28 March – the migrants run out of fuel. Left at the mercy of wind and oceanic currents, the migrants embark on a hopeless journey. They drift south; exactly where they came from.

      They don’t see any ships the following day. Nor the next; a whole week goes by without contact to the outside world. But then, somewhere between 3 and 5 April, a military vessel appears on the horizon. It moves in on the migrants and circle their boat.

      The migrants, exhausted and on the brink of despair, wave and signal distress. But as suddenly as it arrived, the military vessel turns around and disappears. And all hope with it.

      On April 10, almost a week later, the migrant vessel lands on a beach south of Tripoli. Of the 72 passengers who left 2 weeks ago, only 11 make it back alive. Two die shortly hereafter.

      Lorenzo Pezzani, lecturer at Forensic Architecture at Goldsmiths University of London, was stunned when he read about the case. In 2011, he was still a PhD student developing new spatial and aesthetic visual tools to document human rights violations. Concerned with the rising number of migrant deaths in the Mediterranean, Lorenzo Pezzani and his colleague Charles Heller founded Forensic Oceanography, an affiliated group to Forensic Architecture. Their first project was to uncover the events and policies leading to a vessel left adrift in full knowledge by international rescue operations.

      It was the public outrage fuelled by the 2013 Lampedusa shipwreck which eventually led to the deployment of Operation Mare Nostrum. At this point, the largest migration of people since the Second World War, the Syrian exodus, could no longer be contained within Syria’s neighbouring countries. At the same time, a relative stability in Libya after the fall of Gaddafi in 2011 descended into civil war; waves of migrants started to cross the Mediterranean.

      From October 2013, Mare Nostrum broke with the reigning EU-policy of non-interference and deployed Italian naval vessels, planes and helicopters at a monthly cost of €9.5 million. The scale was unprecedented; saving lives became the political priority over policing and border control. In terms of lives saved, the operation was an undisputed success. Its own life, however, would be short.

      A critical narrative formed on the political right and was amplified by sections of the media: Mare Nostrum was accused of emboldening Libyan smugglers who – knowing rescue ships were waiting – would send out more migrants. In this understanding, Mare Nostrum constituted a so-called “pull factor” on migrants from North African countries. A year after its inception, Mare Nostrum was terminated.

      In late 2014, Mare Nostrum was replaced by Operation Triton led by Frontex, the European Border and Coast Guard Agency, with an initial budget of €2.4 million per month. Triton refocused on border control instead of sea rescues in an area much closer to Italian shores. This was a return to the pre-Mare Nostrum policy of non-assistance to deter migrants from crossing. But not only did the change of policy fail to act as a deterrence against the thousands of migrants still crossing the Mediterranean, it also left a huge gap between the amount of boats in distress and operational rescue vessels. A gap increasingly filled by merchant vessels.

      Merchant vessels, however, do not have the equipment or training to handle rescues of this volume. On 31 March 2015, the shipping community made a call to EU-politicians warning of a “terrible risk of further catastrophic loss of life as ever-more desperate people attempt this deadly sea crossing”. Between 1 January and 20 May 2015, merchant ships rescued 12.000 people – 30 per cent of the total number rescued in the Mediterranean.

      As the shipping community had already foreseen, the new policy of non-assistance as deterrence led to several horrific incidents. These culminated in two catastrophic shipwrecks on 12 and 18 April 2015 and the death of 1,200 people. In both cases, merchant vessels were right next to the overcrowded migrant boats when chaotic rescue attempts caused the migrant boats to take in water and eventually sink. The crew of the merchant vessels could only watch as hundreds of people disappeared in the ocean.

      Back in 1990, the Dublin Convention declared that the first EU-country an asylum seeker enters is responsible for accepting or rejecting the claim. No one in 1990 had expected the Syrian exodus of 2015 – nor the gigantic pressure it would put on just a handful of member states. No other EU-member felt the ineptitudes and total unpreparedness of the immigration system than a country already knee-deep in a harrowing economic crisis. That country was Greece.

      In September 2015, when the world saw the picture of a three-year old Syrian boy, Alan Kurdi, washed up on a beach in Turkey, Europe was already months into what was readily called a “refugee crisis”. Greece was overwhelmed by the hundreds of thousands of people fleeing the Syrian war. During the following month alone, a staggering 200.000 migrants crossed the Aegean Sea from Turkey to reach Europe. With a minimum of institutional support, it was volunteers like Salam Aldeen who helped reduce the overall number of casualties.

      The peak of migrants entered Greece that autumn but huge numbers kept arriving throughout the winter – in worsening sea conditions. Salam Aldeen recalls one December morning on Lesbos.

      The EU-Turkey deal

      And then, from one day to the next, the EU-Turkey deal changed everything. There was a virtual stop of people crossing from Turkey to Greece. From a perspective of deterrence, the agreement was an instant success. In all its simplicity, Turkey had agreed to contain and prevent refugees from reaching the EU – by land or by sea. For this, Turkey would be given a monetary compensation.

      But opponents of the deal included major human rights organisations. Simply paying Turkey a formidable sum of money (€6 billion to this date) to prevent migrants from reaching EU-borders was feared to be a symptom of an ‘out of sight, out of mind’ attitude pervasive among EU decision makers. Moreover, just like Libya in 2015 threatened to flood Europe with migrants, the Turkish President Erdogan would suddenly have a powerful geopolitical card on his hands. A concern that would later be confirmed by EU’s vague response to Erdogan’s crackdown on Turkish opposition.

      As immigration dwindled in Greece, the flow of migrants and refugees continued and increased in the Central Mediterranean during the summer of 2016. At the same time, disorganised Libyan militias were now running the smuggling business and exploited people more ruthlessly than ever before. Migrant boats without satellite phones or enough provision or fuel became increasingly common. Due to safety concerns, merchant vessels were more reluctant to assist in rescue operations. The death toll increased.
      A Conspiracy?

      Frustrated with the perceived apathy of EU states, Non-governmental organisations (NGOs) responded to the situation. At its peak, 12 search and rescue NGO vessels were operating in the Mediterranean and while the European Border and Coast Guard Agency (Frontex) paused many of its operations during the fall and winter of 2016, the remaining NGO vessels did the bulk of the work. Under increasingly dangerous weather conditions, 47 per cent of all November rescues were carried out by NGOs.

      Around this time, the first accusations were launched against rescue NGOs from ‘alt-right’ groups. Accusations, it should be noted, conspicuously like the ones sounded against Mare Nostrum. Just like in 2014, Frontex and EU-politicians followed up and accused NGOs of posing a “pull factor”. The now Italian vice-prime minister, Luigi Di Maio, went even further and denounced NGOs as “taxis for migrants”. Just like in 2014, no consideration was given to the conditions in Libya.

      Moreover, NGOs were falsely accused of collusion with Libyan smugglers. Meanwhile Italian agents had infiltrated the crew of a Save the Children rescue vessel to uncover alleged secret evidence of collusion. The German Jugendrettet NGO-vessel, Iuventa, was impounded and – echoing Salam Aldeen’s case in Greece – the captain accused of collusion with smugglers by Italian authorities.

      The attacks to delegitimise NGOs’ rescue efforts have had a clear effect: many of the NGOs have now effectively stopped their operations in the Mediterranean. Lorenzo Pezzani and Charles Heller, in their report, Mare Clausum, argued that the wave of delegitimisation of humanitarian work was just one part of a two-legged strategy – designed by the EU – to regain control over the Mediterranean.
      Migrants’ rights aren’t human rights

      Libya long ago descended into a precarious state of lawlessness. In the maelstrom of poverty, war and despair, migrants and refugees have become an exploitable resource for rivalling militias in a country where two separate governments compete for power.

      In November 2017, a CNN investigation exposed an entire industry involving slave auctions, rape and people being worked to death.

      Chief spokesman of the UN Migration Agency, Leonard Doyle, describes Libya as a “torture archipelago” where migrants transiting have no idea that they are turned into commodities to be bought, sold and discarded when they have no more value.

      Migrants intercepted by the Libyan Coast Guard (LCG) are routinely brought back to the hellish detention centres for indefinite captivity. Despite EU-leaders’ moral outcry following the exposure of the conditions in Libya, the EU continues to be instrumental in the capacity building of the LCG.

      Libya hadn’t had a functioning coast guard since the fall of Gaddafi in 2011. But starting in late 2016, the LCG received increasing funding from Italy and the EU in the form of patrol boats, training and financial support.

      Seeing the effect of the EU-Turkey deal in deterring refugees crossing the Aegean Sea, Italy and the EU have done all in their power to create a similar approach in Libya.
      The EU Summit

      Forty-two thousand undocumented migrants have so far arrived at Europe’s shores this year. That’s a fraction of the more than one million who arrived in 2015. But when EU leaders met at an “emergency summit” in Brussels in late June, the issue of migration was described by Chancellor Merkel as a “make or break” for the Union. How does this align with the dwindling numbers of refugees and migrants?

      Data released in June 2018 showed that Europeans are more concerned about immigration than any other social challenge. More than half want a ban on migration from Muslim countries. Europe, it seems, lives in two different, incompatible realities as summit after summit tries to untie the Gordian knot of the migration issue.

      Inside the courthouse in Mytilini, Salam Aldeen is questioned by the district prosecutor. The tropical temperature induces an echoing silence from the crowded spectators. The district prosecutor looks at him, open mouth, chin resting on her fist.

      She seems impatient with the translator and the process of going from Greek to English and back. Her eyes search the room. She questions him in detail about the night of arrest. He answers patiently. She wants Salam Aldeen and the four crew members to be found guilty of human smuggling.

      Salam Aldeen’s lawyer, Mr Fragkiskos Ragkousis, an elderly white-haired man, rises before the court for his final statement. An ancient statuette with his glasses in one hand. Salam’s parents sit with scared faces, they haven’t slept for two days; the father’s comforting arm covers the mother’s shoulder. Then, like a once dormant volcano, the lawyer erupts in a torrent of pathos and logos.

      “Political interests changed the truth and created this wicked situation, playing with the defendant’s freedom and honour.”

      He talks to the judge as well as the public. A tragedy, a drama unfolds. The prosecutor looks remorseful, like a small child in her large chair, almost apologetic. Defeated. He’s singing now, Ragkousis. Index finger hits the air much like thunder breaks the night sounding the roar of something eternal. He then sits and the room quiets.

      It was “without a doubt” that the judge acquitted Salam Aldeen and his four colleagues on all charges. The prosecutor both had to determine the defendants’ intention to commit the crime – and that the criminal action had been initialised. She failed at both. The case, as the Italian case against the Iuventa, was baseless.

      But EU’s policy of externalisation continues. On 17 March 2018, the ProActiva rescue vessel, Open Arms, was seized by Italian authorities after it had brought back 217 people to safety.

      Then again in June, the decline by Malta and Italy’s new right-wing government to let the Aquarious rescue-vessel dock with 629 rescued people on board sparked a fierce debate in international media.

      In July, Sea Watch’s Moonbird, a small aircraft used to search for migrant boats, was prevented from flying any more operations by Maltese authorities; the vessel Sea Watch III was blocked from leaving harbour and the captain of a vessel from the NGO Mission Lifeline was taken to court over “registration irregularities“.

      Regardless of Europe’s future political currents, geopolitical developments are only likely to continue to produce refugees worldwide. Will the EU alter its course as the crisis mutates and persists? Or are the deaths of thousands the only possible outcome?

      https://theferret.scot/volunteers-facing-jail-rescuing-migrants-mediterranean

  • http://www.larochesuryon.fr/agenda/detail/actualites/zones-blanches-recits-dexploration/date/13-07-2018

    Je ne saurais trop vous conseiller de mettre à profit vos éventuelles vacances dans la région de La Roche-sur-Yon pour aller visiter l’exposition Zones Blanches . Et ne manquez pas son catalogue, dont la direction a été confiée à Hélène Gaudy et Hélène Jagot qui ont eu la brillante idée de confier à quelques auteurs et auteures d’écrire en toute liberté, avec chaque œuvre de l’exposition comme point de départ, ce qui, à mon sens, et en toute immodestie puisque je fais partie des invités (pas peu fier) remplace avantageusement les habituels textes de circonstances, nettement moins libres et nettement plus contraints. Sans compter que cela finit par tisser un récit itinérant plutôt passionnant.

    Jakuta Alikavazovic (à partir d’Ester Vonplon)/ Sarah Cillaire (Richard Long), Sylvain Coher (Simon Faithfull) / Anne Collonges (Anne Deleporte) / Pierre Ducrozet (Darren Almond) / Hélène Frappat (Ellie Ga) / Hélène Gaudy (Joachim Koester) / Mathieu Larnaudie (Tacita Dean) / Bertrand Leclair (Pauline Delwaulle) / Valérie Mréjen (Luigi Ghirri) / Sylvain Pattieu (Elodie Brémaud) / Anthony Poiraudeau (Nathalie Talec) / Sylvain Prudhomme (Tixader / Pointcheval) / Charles Robinson (Alexandre Ponomarev) / Jean-Philippe Rossignol (Lewis Baltz / Lucie Taïeb (David Falco) / Ingrid Thobois (Sylvie Bonnot) / et donc votre serviteur à propos de Hamish Fulton.

  • Mappamundi, art et cartographie - Editions Parenthèses

    https://www.editionsparentheses.com/Mappamundi-art-et-cartographie

    Les cartes s’imposent à nous dans les rues, les écrans, les esprits. C’est désormais à travers elles que nous percevons et pensons le monde. Parce que la cartographie est devenue un enjeu majeur, les artistes l’ont reprise d’assaut, bousculant géographes, ingénieurs, militaires et informaticiens. Remettant en cause l’idée même de neutralité cartographique, les plasticiens font et défont les cartes, jouent avec les formes, les couleurs et les mots du monde.
    « Mappamundi » rassemble une trentaine d’artistes qui interrogent la représentation cartographique. Ces visions d’artistes sont regroupées en trois temps : le corps — les cartes renouent avec les sensations et l’expérience physiques du monde ; le combat — des instruments de pouvoir deviennent outils de contestation ; le conte — les cartes utilitaires sont détrônées par l’imaginaire et la fiction.
    Un essai sur les relations entre art et cartographie précède les « portraits du monde » sélectionnés dans « Mappamundi ». Cartes à lire ou à voir ? Miroir tranquille ou distorsion du monde ? Description, évocation, contestation ? Loin d’exprimer des certitudes, ces cartes dessinent à leur façon notre modernité et dressent d’abord notre portrait collectif.
    Œuvres de : Alighiero e Boetti , Céline Boyer, Alexander Chen, Nicolas Desplats, Detanico & Lain, Paola Di Bello, Peter Fend, Jochen Gerner, Luigi Ghirri, Chris Kenny, Bouchra Khalili, Joseph Kosuth, Guillermo Kuitca, Nelson Leirner, Cristina Lucas, Mateo Maté, Vik Muniz, Qin Ga, David Reimondo, Rosana Ricalde, Francesc Ruiz, Stalker, Susan Stockwell, Jessica Vaturi, Jason Wallis-Johnson, Jeremy Wood.
    Textes de : Agathémère / Arendt, Hannah / Baudelaire, Charles / Baudrillard, Jean / Benjamin, Walter / Bergman, Ingmar / Bettencourt, Pierre / Boèce / Borges, Jorge Luis / Boyd, William / Bresson, Robert / Browne, Thomas / Buisson, Ferdinand / Calvino, Italo / Carroll, Lewis / D’Alembert, Jean / Daney, Serge / De Certeau, Michel / De Maistre, Xavier / De Tilbury, Gervais / Deleuze, Gilles, Guattari, Félix / Donne, John / Duval, Pierre / Eco, Umberto / François, Père Jean / Goethe, Johann Wolfgang von / Gracq, Julien / Kafka, Franz / Kleist, Heinrich von / Korzybski, Alfred / La Pérouse, Jean-François de / Latour, Bruno / Locke, John / Long, Richard / Lubin, Père Augustin / Melville, Herman / Michelet, Jules / Montaigne, Michel de / Napoléon / Ortelius, Abraham / Orwell, George / Pascal, Blaise / Perec, Georges / Pétrarque / Picasso, Pablo / Pouchkine, Alexandre / Proust, Marcel / Reclus, Élisée / Schmitt, Carl / Senges, Pierre / Shakespeare, William / Sloterdijk, Peter / Stein, Gertrud / Stevenson, Robert Louis / Thoreau, Henry David / Valéry, Paul / Van Hoogstraten, Samuel / Verne, Jules / Wilde, Oscar / Wittgenstein, Ludwig.

    –—

    Mappamundi, art et cartographie

    https://mappemonde-archive.mgm.fr/num42/librairie/lib14203.html

    Cet ouvrage a été édité à l’occasion de l’exposition éponyme, au printemps 2013 à Toulon. Son auteur, G. Monsaingeon, est le commissaire de l’exposition. Mappamundi / Mappemonde : au-delà de la proximité du nom, cette exposition se rapproche des préoccupations de la présente revue par son objet et son contenu.

    En guise de prologue, l’ouvrage rappelle la fascination qu’exercent les cartes et les atlas : elles invitent au voyage et à la rêverie géographique, dès l’enfance. Cette émotion, d’ordre esthétique, est régulièrement mise en œuvre par les artistes plasticiens pour créer des géographies, des dépictions artistiques de notre monde ou d’autres. « Il est aujourd’hui communément admis qu’une carte puisse être dite “belle” » (p. 8).

    L’ouvrage est abondamment illustré et très riche en références, à la fois du monde artistique et esthétique, mais aussi de l’épistémologie cartographique. Il se compose de trois parties qui en font bien plus qu’un simple catalogue d’exposition. Tout d’abord, une première section présente le projet de l’exposition, développe une esthétique de la carte et propose une catégorisation de l’intérêt des artistes pour la carte. La deuxième partie, la plus importante, regroupe de manière thématique les œuvres des vingt-six artistes sélectionnés par l’exposition Mappamundi, selon trois catégories : le corps, le combat et le conte. Enfin, l’ouvrage se termine par une très originale « Table d’orientation », recueil d’une soixantaine de citations d’auteurs plus ou moins célèbres à propos de la carte et de son usage.

    Projet cartographie expérimentale
    Tags généraux : #cartoexperiment #biblioxperiment
    Tags particulier : #visualisation #complexité_visuelle #art #perceptions #représentation

  • Roberto Saviano : « Le nouveau gouvernement italien a déjà causé trop de mal »
    https://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2018/06/21/roberto-saviano-le-nouveau-gouvernement-italien-a-deja-cause-trop-de

    Un texte fabuleux, à lire en entier.

    L’écrivain spécialiste de la Mafia et auteur de « Gomorra » s’insurge, dans un texte exclusif transmis au « Monde », contre la politique migratoire du ministre italien de l’intérieur, Matteo Salvini, et invite les autres pays européens à réexaminer la leur.

    Roberto Saviano

    L’écrivain et journaliste Roberto Saviano est né à Naples (Campanie) en 1979. En 2006, ses enquêtes sur la mafia ­napolitaine, la Camorra, lui valent des menaces de mort et une mise sous protection policière. Son livre le plus connu, Gomorra (Gallimard, 2007), a été un succès planétaire, aujourd’hui adapté en série télévisée. Mais la criminalité n’est pas son seul domaine d’intervention. Il a publié d’autres ouvrages, et il prend souvent part aux débats politiques et ­sociétaux qui agitent son pays. Il interviendra lors du prochain Monde Festival, dimanche ­7 octobre, à Paris, quelques jours après la sortie, le 4 octobre, de son premier roman, Piranhas, chez Gallimard.
    L’écrivain italien Roberto Saviano au Salon du livre de Göteborg (Suède), en septembre 2017.

    Que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre. Personne en Europe ne peut le faire. Personne en Europe n’a la conscience assez propre pour se permettre d’indiquer aux autres le chemin à suivre pour résoudre la tragédie des migrants qui risquent leur vie pour rejoindre l’Europe. Personne ne peut le faire, parce que l’Europe a non seulement laissé l’Italie porter seule le poids d’une responsabilité qu’elle n’était manifestement pas en mesure de porter, mais aussi parce qu’elle a commis les mêmes erreurs de communication qui, en Italie, ont conduit au pouvoir des forces de droite, xénophobes et incapables d’assurer la cohésion sociale.

    L’Italie est en campagne électorale depuis 2013. Savez-vous ce que cela signifie ? Que tout est communication politique – et la communication politique est une chose très différente de la politique elle-même : c’est de la communication, de la vulgarisation, de la simplification. Cela signifie que les Italiens sont entourés, assiégés, écrasés sous le poids d’une politique qui, loin d’être réelle, se fait dans les talk-shows et sur les réseaux sociaux. Cela signifie que pour rester sur le marché, la presse et la télévision accordent de la place à quiconque, d’une manière plus ou moins provocatrice, parle aux citoyens furieux qui, dévastés par des décennies de berlusconisme, d’antiberlusconisme et de récession, estiment que le monde leur doit quelque chose, que l’Europe leur doit quelque chose.

    Cela signifie que ceux qui parlent des migrants comme d’un fléau à éradiquer obtiennent aussitôt de la visibilité, surtout s’ils ont gagné en crédibilité dans des milieux dits « de gauche ». Cela signifie que ceux qui parlent de l’Europe comme d’une utopie faillie et d’un système perfide sont considérés comme réalistes, au contraire de ceux qui parlent de l’Europe comme d’un projet commun à façonner et à améliorer.

    On ne compte plus les journalistes et les faiseurs d’opinion qui, à l’aube du nouveau gouvernement, mais aussi au crépuscule du précédent, adoptent déjà des positions xénophobes à peine voilées. Matteo Salvini est en train de mettre en œuvre la « méthode Minniti », la doctrine de ce penseur politique [membre du Parti démocrate, ancien ministre de l’intérieur] qui entendait – je ne sais par quel miracle – éloigner le spectre d’un gouvernement jaune-vert (ainsi appelle-t-on en Italie, avec une pointe d’ironie, le ramassis formé par la Ligue et le M5S) en proposant une ligne politique proto-léguiste.
    Infinie amertume

    C’est Marco Minniti qui, l’année passée, fut le premier à déclarer : « Nous fermerons les ports aux ONG. » C’est lui qui obligea, au moyen d’une politique médiatique sans précédent, les ONG à signer un code de conduite parfaitement arbitraire, dont l’effet immédiat a été de diviser un front humanitaire qui doit rester uni pour pouvoir défendre ceux qui viennent en aide aux plus faibles. C’est encore Minniti qui expliqua aux Italiens à peu près ceci : même si les chiffres des cambriolages sont en baisse, nous, nous ne nous intéressons ni aux faits ni aux statistiques, mais à vos sentiments et, si vous vous sentez en insécurité, nous étudierons les moyens de vous laisser davantage de marge de manœuvre pour que vous puissiez vous défendre seuls. Tout cela a préparé le terrain à ce qui est en train de se produire aujourd’hui – pas de stupeur donc, rien qu’une infinie amertume.

    Lire aussi : Un navire des garde-côtes italiens accoste avec plus de 500 migrants en Sicile

    Et pendant que tout cela se passe en Italie, que fait l’Europe exactement ? Où est l’Europe solidaire ? Quelqu’un a dit – à juste titre – que l’Italie, d’abord avec Berlusconi, puis avec Renzi, a accepté d’accueillir les migrants en échange d’une certaine souplesse économique. Mais est-ce possible que l’Europe ne se rende pas compte que cela ne pouvait pas fonctionner ? Est-ce possible que les chefs d’Etat européens mésestiment à ce point les effets de leurs politiques inefficaces, si ce n’est criminelles ?

    L’accord entre l’Allemagne et la Turquie pour fermer la route des Balkans a ouvert la voie à l’accord entre l’Italie et la Libye : des milliards d’euros ont été versés à des gouvernements antidémocratiques pour créer de véritables camps où la torture et les mauvais traitements sont avérés. En 2016, la Turquie a conclu avec l’Europe un pacte des plus juteux : 6 milliards d’euros sur trois ans ; l’an passé, la Libye a demandé à l’Italie 800 millions d’euros pour bloquer les flux migratoires. Ces fonds auraient pu servir à l’aide et à l’accueil. Mais, semble-t-il, nous préférons payer des tortionnaires pour tenir les problèmes loin de nos yeux plutôt que de chercher de réelles solutions.

    Et la France dans tout cela ? Elle a criminalisé la solidarité, exactement comme l’a fait le gouvernement Gentiloni et exactement comme est en train de le faire le gouvernement Salvini-Di Maio. Prenez le cas de ce guide de montagne, Benoît Ducos, interpellé par la police française pour avoir porté secours à une migrante enceinte à la frontière franco-italienne. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais un exemple criant qui nous dit ce qui se fait couramment, et nous raconte comment les gouvernements ont décidé de contrer les extrémistes de droite en cherchant à les battre sur leur propre terrain.

    En Italie, nous avons vu à quel point cette stratégie est un échec – espérons que les autres pays tireront les leçons de notre débâcle. Parce que, au cas où ce ne serait pas encore clair, voilà l’Europe idéale de Salvini, qui, comme parlementaire européen, est connu pour son absentéisme à Bruxelles et qui, comme ministre de l’intérieur, passera à la postérité pour sa campagne de communication contre les migrants.
    Racisme grossier

    Matteo Salvini s’installe au Viminal [siège du ministère de l’intérieur] et il en oublie que, dans son mandat, parmi ses priorités, il doit garantir la sécurité des Italiens, la vraie sécurité, menacée quotidiennement par les organisations criminelles – le contrat entre la Ligue et le M5S n’en parle pas, si ce n’est de façon tout à fait marginale. Matteo Salvini ignore ce que sont et comment opèrent les organisations criminelles. Matteo Salvini l’ignore et pour le dissimuler, il parle des immigrés. Pour le dissimuler, il fait de la communication sur les réseaux sociaux, des déclarations à propos desquelles, dans quelques années, les nouvelles générations nous demanderont de rendre des comptes. Concrètement : une bombe a explosé il y a quelques jours dans le centre historique de Naples. Comment le ministre de l’intérieur a -t-il réagi à ces graves problèmes d’ordre public et de criminalité organisée ? En s’occupant « D’abord des Italiens », pour reprendre un slogan habituel de la Ligue ?

    On en arrive à se demander quels sont les Italiens qui passent d’abord, étant donné que ceux du sud, où Salvini a pourtant été élu sénateur (dans la circonscription de Rosarno, en Calabre), sont victimes, plus que d’autres, de la violence des organisations criminelles mais ne rentrent pas dans son champ de vision myope, qui ne perçoit aujourd’hui que les immigrés qui servent à transformer en soutien électoral le racisme le plus grossier.

    A peine nommé, le ministre de l’intérieur déclare : « Pour les migrants, la fête est finie. » Quelle fête de naître en Afrique, de tout sacrifier et de s’endetter pour tenter de construire un avenir meilleur, dans l’espoir de pouvoir changer la donne et d’aider sa famille qui, en attendant, reste là-bas, parce qu’elle est trop nombreuse, parce qu’elle compte des femmes, des personnes âgées et des enfants qui ne supporteraient pas les souffrances d’un voyage long et éprouvant. Quelle fête de traverser le continent, de voyager entassé dans un véhicule conçu pour dix personnes qui en transporte cinquante. Quelle fête d’aller sans nourriture et presque sans eau, d’être dans la fleur de l’âge et pourtant si fatigué, épuisé, à bout et d’avoir, malgré tout, encore de l’espoir.

    Quelle fête d’arriver en Libye, de faire l’impossible pour ne pas rester prisonnier dans un camp de réfugiés, de chercher à ne pas devenir une monnaie d’échange entre des ravisseurs assoiffés d’argent et la famille restée au pays qui, pour aider celui qui s’enfuit en Europe, contracte des dettes qu’elle remboursera avec des années de labeur – un emprunt pour la liberté, un crédit pour acheter l’espoir.

    Quelle fête de payer sa place sur un Zodiac et d’être, peut-être, celui qui sera chargé de le diriger et qui se trouvera de fait considéré comme « passeur » au cas où les choses tourneraient mal. Quelle fête de passer des heures et des heures en mer. En mer calme, en mer agitée. En mer chaude et éblouissante le jour, froide et noire la nuit. Quelle fête d’être écrasé, entassé avec plus de cent personnes sur une embarcation qui prend l’eau de toutes parts, et de se trouver au centre, là où l’air manque, puis d’être assis au bord, les jambes ballantes, engourdies, glacées. Quelle fête d’être enfant et de vivre cet enfer, d’être mère, père, et de se sentir responsable d’avoir emmené ce que l’on a de plus précieux au monde dans une situation de danger extrême. Quelle fête quand le Zodiac ne tient plus le coup, qu’il prend l’eau et que la peur de couler vous tenaille.

    Quelle fête quand Malte, l’Italie et le reste de l’Europe tentent de se débarrasser de la patate chaude et de l’envoyer le plus loin possible. Quelle fête quand les ONG – ces « taxis de la mer » (copyright Luigi Di Maio), ces « vice-trafiquants » (copyright Matteo Salvini) – sont empêchées de porter secours à des êtres humains, mais que l’on donne le feu vert à la garde côtière libyenne, à elle oui, elle qui est de mèche avec les trafiquants (source : ONU). Quelle fête lorsque l’on transmet à la télévision des vidéos des opérations de sauvetage de cette même garde libyenne et que l’on coupe les longues minutes pendant lesquelles les militaires frappent les migrants, tirent en direction des embarcations et menacent le personnel des ONG.
    Impossible de me taire

    Quelle fête quand personne ne vient à votre secours et quand votre embarcation est en train de sombrer, emportant avec elle les corps à présent sans force de ceux qui ont supporté la séparation d’avec leur famille, le voyage à travers le désert, la faim, les coups, les tortures dans les camps libyens, les viols et violences de tout type. Pensons-y, merde, quelle fête ! Quand, dans cent ans, on sondera les fonds de ce petit bout de Méditerranée et qu’on y trouvera des centaines de corps humains, on se demandera quelle guerre s’est jouée là.
    L’Italie réitère l’interdiction aux ONG d’accéder à ses ports

    Rome persiste et signe : Matteo Salvini, le ministre de l’intérieur et nouvel homme fort de la politique italienne, a réitéré, samedi 16 juin, l’interdiction aux ONG d’accéder aux ports de la péninsule, au risque d’envenimer encore les tensions européennes autour de la crise migratoire.

    Il s’est exprimé sur son compte Facebook : « Alors que le navire Aquarius navigue vers l’Espagne [arrivée prévue dimanche] deux autres navires d’ONG battant pavillon des Pays-Bas [Lifeline et Seefuchs] sont arrivés au large des côtes libyennes, en attente de leur cargaison d’être humains abandonnés par les passeurs. Que ces messieurs sachent que l’Italie ne veut plus être complice du business de l’immigration clandestine, et ils devront donc chercher d’autres ports (non italiens) vers lesquels se diriger. En ministre et en père, je le fais pour le bien de tous », a-t-il ajouté.

    Quelle fête quand les choses vont mieux, quand la marine militaire italienne donne son autorisation et que les « taxis de la mer » peuvent enfin commencer les opérations de sauvetage. Et quelle fête, ensuite, une fois monté à bord de ces « taxis », de savoir, ou d’avoir la nette intuition, que ces heures de navigation seront les seules au cours desquelles il sera possible, peut-être, de souffler un peu. Peut-être de dormir. Peut-être d’espérer que ces douloureuses plaies aux pieds, nus, qui, au sec, se sont ouvertes après être restées tout ce temps dans l’eau, sont le pire qui puisse arriver.

    Mais le pire, ce ne sont pas les pieds blessés, ce n’est pas la faim, ce n’est pas le manque de sommeil ni les pensées pour ces compagnons de voyage morts ou disparus. Le pire, c’est en Italie qu’il se produira, si les ports sont ouverts. Ou ailleurs si, comme ces jours-ci, le duo Salvini-Toninelli [ministre des infrastructures et des transports] ferme les ports aux « passagers » de ces délectables « croisières ».

    La « fête », pour quelqu’un qui a débarqué de nuit en Italie et obtenu un permis de séjour, peut avoir lieu de nuit, un samedi soir, alors qu’il aide des compagnons à se procurer de la tôle pour construire un refuge résistant aux flammes. La fête est soudaine. La fête est une balle tirée dans la tête. Soumaila Sacko est mort ainsi, en Calabre, à quelques kilomètres de Rosarno, la petite commune où Salvini a été élu sénateur. Soumaila avait un permis de séjour en règle. Je n’ose imaginer quelle est la fête pour celui qui n’a pas de papiers.

    Ce que je sais avec certitude, c’est que nous ne pouvons accorder de répit à ce gouvernement, qui procède à coups de déclarations, et que nous devons lui faire regretter le jour où, par égoïsme, intérêt et méchanceté, il a décidé – car, oui, il l’a décidé – que pour exister, il fallait devenir raciste. Voilà pourquoi, en ces heures comme jamais, il m’est impossible de me taire. En ces jours comme jamais, je me sens, et heureusement je ne suis pas le seul, comme un fleuve en crue qui doit expliquer pourquoi on ne peut laisser du temps au nouveau gouvernement qui, alors qu’il ne s’est pas encore mis sérieusement au travail, a déjà causé trop de mal. Un mal irréparable.
    Guerre fratricide

    Comment est-ce possible, me demanderez-vous, s’il est en place depuis si peu de temps ? C’est possible parce qu’il a été précédé par la longue et exténuante campagne électorale de la Ligue (Forza Italia n’a été qu’une béquille, le dindon de la farce) et du M5S qui ont, sans aucun scrupule ni limites, joué avec le point faible de ce pays dont le lien de confiance avec la politique était déjà définitivement rompu. Et pourquoi, me demanderez-vous, fait-il à présent confiance à deux mouvements politiques comme la Ligue et le M5S qui, aux yeux de beaucoup – dont je fais partie – sont aussi peu fiables que le Parti démocrate (PD) et Forza Italia (FI) ?

    D’abord, parce que ces partis savent communiquer sur les réseaux sociaux, ensuite, parce qu’ils entretiennent des rapports réels (et pas seulement virtuels) avec les électeurs, des rapports que FI et le PD n’ont plus depuis longtemps, mais surtout, parce que, même s’ils l’ont fait de la plus mauvaise façon qui soit, ils sont parvenus à faire passer ce message : « Chers Italiens, nous vous comprenons, nous sommes de votre côté. Vos peurs ? Elles sont justifiées. Votre rancœur ? Justifiée aussi. » Mais la Ligue et le M5S sont allés encore plus loin. En diffusant des informations et des chiffres faux, ils ont donné à beaucoup d’Italiens ce qu’ils voulaient : des ennemis en chair et en os.

    Une guerre vient d’éclater en Italie, une guerre longtemps restée silencieuse, et elle se mène sur deux fronts. Le premier est celui où s’opposent ce gouvernement et ceux qui tentent de dire qu’il n’offre pas de solutions réelles aux problèmes économiques et au mal-être du pays. Le second est un front où les victimes sont nombreuses et réelles, parce que c’est une guerre fratricide entre personnes qui souffrent. Une guerre dont dépend le destin de l’Italie et de l’Europe. Les migrants africains qui arrivent ici sont au centre de cette guerre, mais en apparence seulement ; en réalité, ce qui est en jeu, c’est le genre d’avenir que nous voulons construire, un avenir fait d’engagement et de travail, ou bien un avenir de terreur et de pauvreté. Nos actions d’aujourd’hui conditionneront davantage que ce que l’on peut prévoir (ou plus que ce que l’on veut bien voir) notre monde de demain.

    La guerre qui se joue n’est pas, comme les apparences pourraient le laisser croire, une guerre pour la fermeture des frontières ou la réduction du flux de migrants qui arrivent en Italie ; si c’était le cas, il conviendrait de rediscuter les accords signés avec l’Europe, et non d’armer les Italiens contre d’autres êtres humains.

    De ce point de vue, l’Aquarius a été un piège dans lequel nous sommes tous tombés et qui a servi à diviser l’opinion publique, à stimuler les passions et à étouffer toute réflexion. D’un côté, il y a ceux qui, malgré les 630 êtres humains en mer, estiment juste de donner une leçon à l’Europe et, de l’autre, ceux qui jugent insensé d’instrumentaliser 630 âmes pour obtenir des négociations. Reste que nous avons tous perdu de vue le cadre d’ensemble. Qui est plus ou moins le suivant.
    La propagande et les faits

    L’objectif du « zéro débarquement » en Méditerranée n’est que de la propagande criminelle. Cela n’arrivera pas du jour au lendemain – cela n’arrivera de toute façon jamais. Matteo Salvini – c’est la ligne partagée par la Ligue et le M5S et c’est ce que nous souhaitons tous – dit vouloir empêcher d’autres tragédies en mer et soustraire les migrants à la voracité des trafiquants d’êtres humains de Libye et à celle des organisations criminelles d’Italie, mais la propagande est une chose, les faits en sont une autre. Le « zéro débarquement », tous les prédécesseurs de Salvini ont essayé d’y parvenir avant lui, avec les mêmes recettes et le même fiasco (construire des camps en Libye ne marche pas ; ce qui marche, c’est respecter les droits de tous les êtres humains). Salvini est juste plus ostensiblement mauvais et il a des alliés au gouvernement qui le soutiennent.

    Au fil des ans, nous avons accordé des fonds à des pays instables, nous avons arrosé trafiquants et criminels avec l’argent des Italiens et des Européens sans rien résoudre, parce que tant qu’il y aura des personnes pour vouloir quitter l’Afrique et venir en Europe, en l’absence de moyens légaux de le faire, il y aura des personnes pour prendre leur argent et les y conduire.

    Pour les Africains, les portes de l’Europe sont closes et l’unique voie est celle de la clandestinité – et il se trouve que ce sont les mafias libyennes qui les font passer (en moyenne 100 000 par an). Il existe une demande mais aucune offre légale pour la satisfaire. Qu’importent les méthodes brutales de Matteo Salvini et les discours mielleux de Luigi Di Maio, c’est la loi du marché la plus élémentaire : quand il y a une demande, il y a une offre, légale ou non.

    Pouvons-nous accueillir tout le monde ? Non. Mais la part assumée par l’Italie n’est pas telle que l’on pourrait dire : « Là, c’est bon, ça suffit ! » Je me demande souvent quelle est la solution, comme s’il existait une solution qui pourrait résoudre le phénomène de la migration. Il n’existe pas une solution définitive, mais plusieurs pas à accomplir.

    Premièrement : régulariser tous les immigrés clandestins qui se trouvent aujourd’hui en Italie : en 2002, Roberto Maroni l’a fait en donnant des papiers à 700 000 immigrés qui se sont aussitôt transformés en 700 000 contribuables ; l’actuel gouvernement peut et doit aussi le faire.
    Consicence endormie

    Deuxièmement : plancher sur la réglementation sur les visas et cesser de donner de l’argent aux mafias libyennes, parce que ce sont des geôliers que nous payons. Ces fonds pèsent sur notre budget mais surtout sur nos consciences, même si, après tant d’années de campagne électorale au ras des pâquerettes, bien des Italiens ont la conscience endormie.

    Troisièmement : passer des accords avec les pays européens pour que les permis délivrés en Italie permettent de circuler et de travailler dans l’ensemble de l’Union européenne. Ce qui signifie faire de la politique et arrêter de bavasser. Sans cela, il est facile de prédire ce que nous vivrons dans les prochains mois et les prochaines années.

    Ces derniers jours, les migrants de l’Aquarius ont été retenus en mer pendant deux jours, alors que ceux qui étaient à bord du Diciotti [navire de la garde côtière italienne] ont pu débarquer à Catane. Y aurait-il des migrants de classe A et d’autres de classe B ? Sur l’Aquarius, il y avait des gens provenant d’opérations de sauvetage de la garde côtière italienne ; la prochaine fois, j’imagine qu’aucun ne voudra quitter le navire des « secours » officiels pour aller sur celui d’une ONG pour qui, vraisemblablement, les ports resteront fermés dieu sait combien d’heures ou de journées.

    Mais les conséquences de tout cela, nous les vivons en Italie, où la guerre qui est en train de se jouer est une guerre fratricide entre des Italiens qui le sont depuis des générations et des migrants qui, en situation régulière ou irrégulière, vivent désormais dans ce pays et y travaillent souvent pour une misère, dans des conditions proches de l’esclavage.

    Paradoxalement, quand on se concentre sur ceux qui doivent encore arriver dans ce pays, on en perd de vue les droits de ceux qui s’y trouvent déjà : des droits qui appartiennent à tout être humain, en possession ou non d’un permis de séjour. Mais – et voilà le mal principal – la vague de haine que certains alimentent envers les Africains qui n’ont pas encore posé le pied en Italie se déverse sur les immigrés qui y vivent déjà. Nous assistons à une régression du lien social, à la montée d’une vague nationaliste et raciste envers tout ce qui est perçu comme un corps étranger.

    Et l’Europe dans tout cela ?

    Mais la triste vérité, c’est que, malgré tout, ce gouvernement plaît – et ses soutiens se multiplient – parce qu’il indique des cibles, des ennemis à lapider, des catégories de personnes contre lesquelles se battre. Que cela plaise ou non aux Italiens de se l’entendre dire, c’est comme cela. Or l’énorme masse des Italiens « d’origine contrôlée » qui vivent dans la souffrance et l’intolérance n’amélioreront en rien leur propre condition en s’armant contre les migrants, avec ou sans permis de séjour. Bien au contraire, quand les droits sont garantis même aux minorités, la communauté entière en bénéficie. Les retombées sur la société et la sécurité sont immédiates.

    Il a fallu des dizaines d’années à des communautés entières pour s’intégrer, et il en suffit de quelques-unes pour que tout s’effondre comme un château de cartes sous les coups portés par ce nationalisme qui est en train de tous nous faire devenir les ennemis de tous. Une fois encore, je pose la question : et l’Europe dans tout cela ? L’Europe s’est déjà faite à l’idée que l’Italie était perdue. Comment interpréter autrement les jugements d’Emmanuel Macron et de son entourage à propos de Matteo Salvini ? Si un écrivain, un intellectuel, un journaliste de quelque nationalité que ce soit disait que la stratégie de celui-ci est « à vomir », il ne ferait qu’exercer son droit à la critique, qui est légitime. Mais quand c’est l’équipe d’un chef d’Etat qui le dit, c’est la preuve que l’Italie est déjà sortie de l’Europe.

    Si l’Europe faillit à sa mission d’accueil et d’intégration, il est du devoir de l’Italie de se faire la chef de file d’un mouvement pour un changement vertueux, et non de sombrer dans le nationalisme le plus abject. Et les responsables européens qui ne sont pas à la hauteur de la situation feraient mieux de se taire plutôt que de lancer des insultes par calcul, parce que des vies humaines sont en jeu, et que quand des vies humaines sont en jeu, le calcul politique n’est que cruel cynisme.

    Traduit de l’italien par Valentine Morizot

    #Migrants #Italie #Europe #Humanisme

  • Italie : Luigi Di Maio et Matteo Salvini, les piliers du nouveau gouvernement antisystème
    http://www.lefigaro.fr/international/2018/06/01/01003-20180601ARTFIG00139-italie-luigi-di-maio-et-matteo-salvini-les-pilier

    Luigi Di Maio et Matteo Salvini rêvaient tous deux de présider le Conseil des ministres italien, mais les deux alliés, faute de pouvoir se partager le siège tant désiré, doivent, ce vendredi, se contenter du titre de vice-premier ministre, en charge du Développement économique pour le leader du Mouvement Cinq Étoiles (M5S) - di Maio - et de l’Intérieur pour celui de la Ligue. Deux postes stratégiques pour l’alliance antisystème entre ces partis qui entendent à la fois lutter contre l’immigration massive et la rigueur budgétaire que l’Union européenne imposerait, selon eux, à des peuples récalcitrants.

    Et aujourd’hui, donc, on apprend que finalement, ils se sont mis d’accord pour gouverner. Ils vont pouvoir faire ce qu’ils veulent, chasser les migrants, à la façon des belges (et des autres), et baisser les impôts des plus riches, à la façon des français (et des autres). Et... pour ce qui est de remettre en cause l’Europe... tout est bien verrouillé. Et cerise sur le gateau, le message est bien passé : même pas vous essayez de donner l’impression que vous allez aller à l’encontre de la BCE.

    Et tous de titrer sans ciller « L’Italie a un gvt antisystème ». #lol

  • Italie : les partis eurosceptiques du M5S et de la Ligue prêts à annoncer un accord de gouvernement
    https://www.crashdebug.fr/international/14881-italie-les-partis-eurosceptiques-du-m5s-et-de-la-ligue-prets-a-anno

    Luigi Di Maio, jeune leader du Mouvement 5 Étoiles, et le chef de la Ligue, Matteo Salvini (extrême droite), doivent être reçus lundi au palais présidentiel. Ils devraient annoncer dans la journée le nom du futur Premier ministre.

    Luigi Di Maio, leader du Mouvement 5 Étoiles, quitte le Parlement italien après une journée de rencontres pour former

    un nouveau gouvernement, le 10 mai 2018, à Rome. (ANDREA RONCHINI / NURPHOTO / FP)

    L’Italie est sur le point lundi de livrer son avenir à deux partis antisystèmes et eurosceptiques. Le Mouvement 5 Étoiles –M5S– et la Ligue (extrême droite) auraient trouvé un accord de gouvernement et devraient annoncer le nom d’un futur Premier ministre, lundi 14 mai. Luigi Di Maio, jeune leader du M5S, et le chef de la Ligue Matteo Salvini, sont attendus lundi au (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • « Le Mouvement Cinq Etoiles est un mouvement antinéolibéral »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/070318/le-mouvement-cinq-etoiles-est-un-mouvement-antineoliberal

    Luigi Di Maio s’adresse aux militants du #M5S, le mardi 6 mars à Pomigliano d’Arco, près de Naples. © Reuters Avec près de 33 % des voix, le Mouvement Cinq Étoiles est arrivé en tête des #élections_législatives italiennes, dimanche 4 mars. Emmené par #Luigi_Di_Maio, ce parti iconoclaste, qui se veut ni de droite ni de gauche, échappe aux catégories classiques d’analyse.

    #International #Fabrizio_Li_Vigui #Italie