person:macron

  • Macron, l’État terroriste
    https://reporterre.net/Macron-l-Etat-terroriste

    Il importe de qualifier le régime politique dans lequel nous sommes, et qui n’est plus une démocratie, malgré ce que serinent jour après jour les chiens de garde. « Quelque chose glisse », observe Daniel Schneidermann, « que les médias peinent à nommer ». Il s’agit bien d’une oligarchie, mais la violence qu’elle exerce pour maintenir sa domination exprime une qualité particulière que le terme de « dérive autoritaire » ne suffit plus à qualifier. Régime autoritaire, sans doute. Mais ce qui se joue en ce moment est plus dangereux encore. Le mot d’État terroriste m’est venu. Il s’agit bien de terroriser la révolte sociale qui s’est levée depuis quatre mois. Dans une émission de radio en mars 2018, le philosophe Geoffroy de Lagasnerie disait que « Macron essaye d’instaurer un gouvernement de la terreur » : en affaiblissant les dispositifs de protection des personnes (ce que fait la politique néolibérale), expliquait M.de Lagasnerie, Emmanuel Macron rend les travailleurs soumis aux patrons, par terreur du licenciement, les chômeurs soumis aux contrôleurs, les migrants à la police, etc. Une observation comparable a été faite par l’avocate Judith Krivine : « Les gouvernements qui se succèdent privent les salariés de leurs droits et leur rendent l’accès au juge plus difficile, ce qui rend les recours de plus en plus décourageants. »

    Ainsi, la violence blessante voire meurtrière des forces d’État est le volet le plus apparent d’une politique généralisée de la peur dans tous les rapports sociaux au profit des puissants. L’État terroriste de M. Macron et de la classe dont il est l’instrument n’annonce pas seulement qu’il est prêt à tuer les Gilets jaunes. Il leur refuse toute concession, et entend poursuivre sans fléchir sa politique nous entraînant dans le chaos climatique et social.

    Mais quand on règne par la peur, on n’a plus d’autorité, on ne suscite plus aucune adhésion. Il ne reste que le pouvoir, dans la froide férocité du rapport de force. La bêtise criminelle des possédants dont la macronie est aujourd’hui l’expression ne doit cependant pas générer la peur par laquelle ils veulent nous paralyser, mais le simple et âpre sentiment qu’aujourd’hui, il n’est d’autre attitude digne que la résistance.

  • Les intérimaires, laissés-pour-compte de la « prime Macron », Francine Aizicovici
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/03/22/les-interimaires-laisses-pour-compte-de-la-prime-macron_5439657_3234.html

    Les conditions d’application de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat excluent un bon nombre de travailleurs temporaires.

    Le gouvernement s’était prononcé, le 6 décembre, en faveur d’une prime exceptionnelle versée par les entreprises à leurs salariés pour soutenir le pouvoir d’achat.

    Quand il a lu l’affichette placardée mi-janvier sur la porte de l’atelier, Stéphane, 23 ans, soudeur dans une PME, a « sauté de joie ». Une #prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (PEPA) d’un montant de 700 euros allait être versée « aux acteurs » de cette société, sous réserve d’avoir perçu un salaire inférieur à 30 000 euros en 2018, ce qui est le cas du jeune homme. Sauf que la note omettait de préciser que les intérimaires, dont il fait partie, étaient exclus de cette mesure par la direction. « Je suis dégoûté », lâche-t-il.

    Stéphane est loin d’être le seul à vivre cette déception. La PEPA, annoncée par Emmanuel Macron le 10 décembre 2018 en pleine crise des « #gilets_jaunes » et inscrite dans la loi du 24 décembre, ne visait-elle pas à « soutenir le pouvoir d’achat des salariés les plus modestes, des #précaires comme moi ? », interpelle Jamel, un #intérimaire de 41 ans, sans prime lui aussi.
    En théorie, les intérimaires en bénéficient si elle est mise en place pour les salariés de leur entreprise de travail temporaire ou de leur entreprise utilisatrice, et dans les mêmes conditions. Pour qu’elle soit exonérée d’impôt et de charges sociales, il faut notamment que le salarié ait été en contrat de travail au 31 décembre 2018. L’instruction interministérielle du 6 février précise bien ce droit.

    « Je donne autant au travail qu’un employé en CDI »
    Cependant, l’organisation du dispositif n’est guère favorable aux intérimaires. D’abord parce que de nombreuses entreprises fermant pour les fêtes de fin d’année, bon nombre d’intérimaires ne sont pas en contrat ce jour-là.
    Surtout, encore faut-il que les entreprises appliquent ce principe de l’égalité de traitement entre intérimaires et leurs propres salariés, inscrit dans le code du travail (article L 1251-43). « Si une entreprise utilisatrice met en place la prime pour ses salariés permanents, elle doit aussi la verser aux intérimaires, insiste Stéphane Béal, directeur du département droit social au cabinet Fidal, qui conseille les employeurs. Nous avons dit nos clients de faire attention à ce point. Après, certains nous écoutent, d’autres pas. »

    Qu’en est-il dans la réalité pour les quelque 787 800 intérimaires recensés au quatrième trimestre 2018 ?
    L’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss), le réseau qui réunit les caisses Urssaf, a publié un premier bilan du dispositif portant sur les primes versées en décembre et janvier : 2 millions de salariés en ont bénéficié, sans toutefois préciser le nombre d’intérimaires. « Nous ne disposons pas de cette donnée », indique-t-on à l’Acoss. Le ministère du travail, lui, n’a pas donné suite à nos sollicitations.

    Quant aux #entreprises interrogées, certaines ne nous ont pas répondu. D’autres l’ont fait partiellement. « Près de 5 000 intérimaires en poste dans une centaine de nos entreprises clientes ont bénéficié de la prime », accordée par celles-ci, signale-t-on chez Manpower. Mais le groupe américain ne nous a pas indiqué si, de son côté, il octroie une PEPA à ses intérimaires. « Manpower nous a juste donné une prime de fidélité, de 300 euros, qui est imposable », regrette Julie, 28 ans. Quant à l’entreprise utilisatrice où elle travaille, elle a bien prévu la PEPA à ses salariés, fin mars, « mais pas aux intérimaires. Ce n’est pas normal. Je donne autant au travail qu’un employé en CDI. J’irai en justice s’il le faut ».

    La riposte s’organise
    Les systèmes de primes sont très variés. Chez Renault, par exemple, « 80 % des intérimaires » l’ont reçue fin janvier, indique le constructeur. Chez PSA, la somme, fixée au prorata de la durée de mission en 2018, est « minorée du montant de la prime exceptionnelle éventuellement perçue » par l’intérimaire de l’entreprise de travail temporaire. « Une écrasante majorité des 8 600 intérimaires qui ont travaillé chez PSA en 2018 ne va pas percevoir la prime à cause de la condition de présence le 31 décembre ou au dernier jour avant la fermeture de l’usine, le 21 décembre », déplore Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central CGT chez PSA.
    Au final, les entreprises semblent peu appliquer le principe de l’égalité de traitement avec leurs propres salariés. Motif souvent invoqué : la loi vise « les employeurs », or « les intérimaires ne sont pas nos salariés », se justifie-t-on chez EDF, à La Poste, chez Valeo, Carrefour, GRDF, Thales. L’Oréal se justifie autrement. Selon le directeur juridique des relations humaines, Ronan Nguyen-Van, dans le code du travail, le principe de l’égalité de traitement « est lié au poste de travail occupé. Or, de notre point de vue, cette PEPA est liée à un contexte particulier. Nous n’avons donc pas à l’appliquer ».
    Lire aussi Primes exceptionnelles : Total, LVMH et d’autres grandes entreprises répondent à l’appel de Macron
    Certaines entreprises ajoutent des critères très sélectifs. Chez Adecco, par exemple, la direction dit avoir « modulé » la prime en « faisant référence à une présence au sein de l’entreprise au 1er janvier 2018 », en plus du 31 décembre 2018. Frédéric Chassin, délégué syndical central adjoint CGT, y voit « non pas une modulation mais une exclusion des intérimaires ! Presque aucun ne travaille le 1er janvier ». La CGT, qui a porté l’affaire devant le tribunal de grande instance de Lyon, saisi en référé, a été déboutée, dans une ordonnance du 11 mars.
    Mais la riposte s’organise côté syndicats. La CFTC-Intérim a dénoncé sur son site 65 grandes entreprises qui n’appliquent pas l’égalité de traitement, et est en train de réunir « des centaines de dossiers » d’intérimaires en vue d’une action en justice. La CGT Adecco a, elle, réuni « 500 dossiers d’intérimaires qui n’étaient pas en contrat le 1er janvier 2018 » en vue d’une action groupée aux prud’hommes.

  • Pour l’emploi de l’armée en maintien de l’ordre, M. Macron va bientôt pouvoir disposer des futurs volontaires du SNU. Brassage social garanti…

    Qu’est-ce que le Service National Universel ? | Gouvernement.fr
    https://www.gouvernement.fr/qu-est-ce-que-le-service-national-universel

    Dans un second temps, chaque jeune sera encouragé, notamment par des mesures d’attractivité variées et ciblées, à poursuivre volontairement une période d’engagement d’une durée d’au moins trois mois, liée à la défense et la sécurité (engagement volontaire dans les armées, la police, la gendarmerie, les pompiers, la sécurité́ civile), à l’accompagnement des personnes, à la préservation du patrimoine ou de l’environnement ou encore au tutorat, sans que cette liste soit limitative. L’offre des différentes opportunités d’engagements, civils ou militaires, intégrera les volontariats existants et des propositions nouvelles, y compris celles qui émaneront des jeunes eux-mêmes. À titre d’exemple, l’actuel service civique sera l’un des moyens d’accomplir cette seconde phase du SNU.

    (initialement, c’était un commentaire à un billet éphémère de @zorba, d’où le triangle plein qui ne débouche que… sur une seule occurrence du lien)

  • Edito n°58 - Tapis rouge devant le printemps
    http://labrique.net/index.php/thematiques/editos/1048-edito-n-58-tapis-rouge-devant-le-printemps

    http://labrique.net/images/numeros/numéro58/L-hydre_de_lille.jpg

    Dans le Nord aussi, les élites locales et tout ce qui, de près ou de loin, veut se faire élire se partagent le gâteau du « grand débat ». Salons chiants des mairies, salles polyvalentes et écoles maternelles aux peintures écaillées sont les tristes théâtres où se déroulent les énièmes comédies participatives, litanies démocrates et langueurs républicaines. L’inverse des luttes urbaines qui ont provoqué le vacillement de Maître Macron. Fallait l’faire quand même, emboîter tout un parti dans une salle de sport décorée pour l’occasion de drapeaux français et faireson auto-promo à coup de « cher ami » ! Rien ne l’étouffe.

    #En_vedette #Éditos

  • Paris brûle-t-il ?
    http://www.dedefensa.org/article/paris-brule-t-il

    Paris brûle-t-il ?

    On l’aura désormais bien compris, en matière de crise des gilets-jaunes, Macron joue la pourriture... C’est bien sûr une option éminemment dangereuse. C’est celle de la ville dont le prince est un enfant... Elle peut sembler rentable à cet enfant-roi qui sait que, dans la logique binaire installée par ses grands prédécesseurs, tout a été fait pour qu’aux présidentielles le choix final oppose un candidat maastrichtien et un autre qui ne l’est pas – le premier présentant le second comme le chaos fasciste. De ce fait, pareille logique contraint à porter au pouvoir n’importe quel homme lige de l’Europe maastrichtienne. Il est l’un des serviteurs de ce pouvoir-là et s’en sait fort. Mais c’est la force d’un domestique.

    Voilà pour quelles raisons, (...)

  • DU BUTIN AU REPORT DU SCRUTIN, POUR QUEL DESTIN ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/03/20/du-butin-au-report-du-scrutin-pour-quel-destin

    « Les bons mûrissent, les mauvais pourrissent. » (Michel Audiard)

    A Hassen

    Premier martyr des manifestations pacifiques du Printemps algérien, neveu de Belhaffaf Ghezali, également premier martyr des manifestations pacifiques du 1er Mai 1945, assassiné par les forces coloniales à Alger, et fils du défunt Benyoucef Benkhedda, président du GPRA, victime d’un coup d’Etat du clan d’Oujda, qui continue à régenter la nation algérienne depuis 1962.

    Je suis l’Algérie toute entière. Je suis l’incarnation du peuple algérien », déclarait le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, à la télévision suisse TSR, lors du forum de Crans Montana, en 1999, d’où il annoncera le plan de la « concorde civile » sans vérité et justice, destiné aux… Algériennes et aux Algériens à partir de la Suisse ! Le message était clair : l’Etat, censé être le pouvoir dans sa diversité à travers des institutions qui résistent au temps et aux pouvoirs successifs, c’est un « Homme-Dieu » qui l’incarne.

    Le ton de la nouvelle gouvernance qui nous attendait était donné : détruire l’ordre politique et institutionnel en lui substituant une « mythocratie ». C’est plus qu’une dictature, parce qu’une dictature, elle, peut être combattue, car elle emploie des méthodes et des procédés grossiers et faciles à détecter.

    Par contre, contester un clan ou un pouvoir non institutionnel, qui utilise la « mythocratie » pour atteindre des objectifs inavoués afin de fructifier son butin mal acquis, relève de l’utopie, car il utilise une réalité sociale qu’il scénarise en manipulant les flux de désirs et les croyances comme substance propre du pouvoir.

    Pour cette « camarilla »(1), il n’y a plus de peuple, mais des histoires et des mythes, semant le trouble entre sacré et profane, en passant par la main étrangère, confondant stabilité et immobilisme, complaisamment véhiculés par des médias aux ordres, des ministres sinistres et des oligarques nourris à la manne pétrolière, qui organisaient notre devenir collectif, non pas par la lutte des classes, mais par la lutte pour… des places ! Cet état de fait est sournoisement distillé au sein de la société : pas besoin d’intelligence ni de compétence, l’allégeance ou l’extrait de naissance suffirait pour être aux commandes d’un ministère, d’une entreprise, d’une institution, quelle que soit son importance, ou bénéficier d’un marché juteux. Ainsi, les grands projets structurants piétinent, gangrenés par la corruption, d’où l’indigence et l’indélicatesse de certains responsables à tous les niveaux de l’Etat, avec en prime l’impunité garantie. Comment sommes-nous arrivés à cette catastrophe ?

    Le butin

    Le 2 mars 1956, c’est la fin du protectorat au Maroc. Le roi Mohammed V rentre au pays après son exil forcé à Madagascar. Les autorités françaises lui imposent un certain Oufkir comme aide de camp dès son intronisation. Oufkir, capitaine sous le drapeau français, devient colonel. Il avait pour mission de réduire l’influence de l’Armée de libération nationale marocaine, d’atténuer le plébiscite autour de la légitimité des partis nationalistes, notamment l’Istiqlal et l’UNFP, et de créer les structures policières et de surveillance officielles. Cette ascension spéculaire ne laisse pas indifférents « des lycéens et étudiants d’origine algérienne qui vivaient au Maroc dans des conditions de vie parfaitement pacifiques et heureuses. Des conditions qui étaient tout à fait déséquilibrées, cependant, par rapport à celles de leur peuple et de leurs frères étudiants qui mourraient en Algérie »(2). Ces jeunes lycéens et étudiants constitueront la promotion Larbi Ben M’hidi, ossature du Malg. Leur directeur de stage, Khelifa Laroussi, adjoint de Boussouf, ami du désormais colonel Oufkir , leur avait décrété : « Vous êtes les futurs ministres de l’Algérie indépendante ! »(3) La messe est dite. Attendre l’indépendance du pays pour conquérir le pouvoir par tous les moyens.

    Dès la proclamation de l’indépendance, le 5 juillet 1962, le clan d’Oujda fomente son premier coup d’Etat en démettant violemment le GPRA basé à Tunis et impose à la tête de l’Etat Ahmed Ben Mahjoub Ben Embarek dit Ben Bella, porté par Djamel Abdel Nasser après avoir été travaillé au corps à corps par Fethi Dib, le chef des services de renseignement égyptiens. N’était la sagesse du président Benkhedda, l’indépendance aurait été arrosée d’un bain de sang. Le un million et demi de chouhada aurait été multiplié par deux, avec autant de veuves et de blessures à panser. Une nouvelle série noire commence pour la jeune nation, avec son lot de complots, d’assassinats politiques et d’exils forcés. Le 19 juin 1965, Ben Bella est à son tour déposé par un coup d’Etat militaire, fomenté par son ministre de la Défense, le colonel Boumediène, et son ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Bouteflika, entre autres. Comble de l’ironie, le nouveau maître de l’Algérie, dans son allocution télévisée au lendemain du coup de force, annonçait « le redressement révolutionnaire » (ettas-hih ethawri). Rien que ça ! En d’autres termes, nos vaillants révolutionnaires et chouhada du devoir, source de notre indépendance, s’étaient trompés. 1954/1962 a été une sinécure, comme celle passée aux frontières attendant le moment propice pour s’approprier l’Algérie : son sol avec les Algériens que nous sommes et son sous-sol avec ses richesses.

    Confortablement installés aux commandes du pays, les nouveaux « maîtres » de l’Algérie prennent toutes les commandes de la direction de la Sécurité militaire en la structurant à la mode Oufkir : la société toute entière est étroitement surveillée, dédain envers les vrais moudjahidine et réécriture de l’histoire à leur convenance. Toute voix discordante est vouée aux gémonies. Il fallait attendre Octobre 1988 pour respirer un semblant d’accalmie et d’ouverture. Malheureusement, la « décennie noire » et ses douloureux événements plongeront encore une fois l’Algérie dans la douleur.

    1999, nouvelle ère avec des responsables recyclés du défunt MALG en costumes- cravates, bien introduits dans les affaires. C’est le début de la gouvernance par l’offense, par la destruction du collectif et la substitution du citoyen par le croyant. La mythocratie s’installe en profondeur avec un credo : dépenser sans penser en bradant les richesses du pays, idolâtrant le conteneur, se frottant les mains pour le gré à gré et assaisonnant le tout de « tchipa »(4). Juste à titre d’exemple, pourquoi le code des marchés publics a-t-il été amendé au moins sept fois depuis 1999 ? La loi anticorruption n’a-t-elle pas interdit la dénonciation des délits de corruption par le citoyen ? Pour pouvoir le faire, il faut être membre du… conseil d’administration de l’entité dénoncée.

    Ainsi, l’impunité est garantie : « Hommes du sérail, enrichissez-vous ! », semble clamer ce pouvoir de la prédation. Au lieu d’encourager le libéralisme politique, le régime s’empressa d’aller vers le libéralisme économique sauvage, avec son lot d’oligarques qui « organisent » même la vie politique à travers la « chkara ».

    Le scrutin et son report

    « Si les élections devaient changer les choses, il y a longtemps qu’elles auraient été interdites », me disait Ali Yahia Abdennour du haut de ses 98 ans. En effet, la fraude électorale n’est pas une nécessité, mais un principe. Le chef du moment sait qu’il passera, son unique souci réside dans le taux de suffrages amassés à son avantage, toujours au-delà des 90%, sinon « il rentre chez lui ». Le nouveau vice-Premier ministre et ancien ministre des Affaires étrangères, chargé de mener leur transition, dans une récente déclaration, rassurait les Algériens en leur promettant que cette fois-ci « les élections seront transparentes » ! Une façon explicite de reconnaître l’illégitimité de toutes les institutions. Pour ce qui est du report des élections à une date non arrêtée, cela relève, au-delà de son inconstitutionnalité, de la ruse et de la manigance politicienne. Gagner du temps et se refaire une virginité.

    Le destin

    Après vingt années d’anesthésie générale, distillée par doses homéopathiques, la jeunesse, qui, quand elle se lève se soulève, sort de son fatalisme imposé et réclame sa « liberté ». C’est l’échec de la banalisation de la maladie du Président qui accéléra le processus du recouvrement de la liberté et de la dignité qu’elle procure. Le régime de la prédation et de la faillite, tapi derrière la ligne Morice et qui a remporté la mise en 1962 avec sa communauté d’obligés, a été surpris par cet élan de la jeunesse qui n’a pas connu l’Aqmi ni le FMI, entouré de tout le peuple comme un seul homme.

    Le régime, en terrain conquis, n’avait pas prévu le torrent humain qui risque de l’emporter. En ayant détruit tous les mécanismes de la société, empêché l’émergence d’un leadership, il s’est fait piéger. Car les Algériens n’ont pas eu l’occasion d’exprimer leurs angoisses et leurs espérances, ils n’ont en aucune manière pu fixer l’agenda et les priorités, trop longtemps restés en dehors du jeu politique livré aux seuls appareils des partis qui ont leur propre agenda et qui affichent une rupture inquiétante avec la population. L’Algérienne et l’Algérien, toutes catégories confondues, pensent, qu’à une ou deux exceptions près, en Algérie, il n’y a que des partis uniques ! Le pouvoir l’a ainsi voulu.

    Et pour cause, l’homme du consensus est devenu l’homme du refus général. Aucun interlocuteur avec qui discuter ou négocier son départ. Et pour notre bonheur, ce mouvement populaire, pacifique et civique n’a pas de tête. Le régime l’aurait décapité. Les hommes de « devoir et non de pouvoir » émergeront, et j’en suis convaincu. Ils mettront fin à cette dictature d’adhésion qui a hypothéqué l’avenir de tout un peuple.

    Par Hanafi Si Larbi , 

    hanafisilarbi@gmail.com

    Post-scriptum :

    1- Monsieur le président Macron, soyez rassuré, vous n’aurez pas à vous soucier des boat-people, les jeunes Algériens resteront dans leur pays. Par contre, attendez-vous à des yacht-people à qui vous demanderez, au nom de l’humanité, l’origine, sinon la traçabilité de leur fortune.
    2- BHL : chuuuutttt, c’est une affaire de famille.
    Notes :
    1- Camarilla désigne, avec une connotation péjorative, un groupe de conseillers du prince. Habituellement, ceux-ci n’ont pas de fonctions ministérielles et ne sont pas détenteurs d’une autorité officielle : ils conseillent le souverain de façon informelle.
    2- Colonel Hamlet, ancien responsable du MALG et ensuite des services techniques de la SM – interview in Le Soir d’Algérie 23 et 24 juin 2008.
    3- Idem
    4- Tchipa : terme voulu sympathique pour désigner la désastreuse corruption.
    Bibliographie :
    1- Fethi Al Db Abdel Nasser et la Révolution algérienne Edition L’Harmattan
    2- Hocine Aït Ahmed Mémoires d’un combattant, Edition Sylvie Messinger
    3- Leila Benammar Benmansour La crise de l’été 1962 Collection Etudes et documents

    http://lequotidienalgerie.org/2019/03/19/du-butin-au-report-du-scrutin-pour-quel-destin

  • DEUX ANS ! Il aura fallu 2 ans pour que l’agression contre Erwan et Steven par une bande d’extrême droite à #Nantes le soir des élections présidentielles soit enfin qualifiée « de nature criminelle » et renvoyée devant la justice.

    Le procureur a rendu son réquisitoire définitif il y a quelques jours : à l’issue d’une instruction qui aura duré près de deux ans, il demande le renvoi des cinq suspects devant la cour d’assises de Loire-Atlantique.

    https://www.presseocean.fr/actualite/nantesinfo-po-du-chaffault-le-parquet-requiert-le-renvoi-devant-les-assi

    Anna-Hélène d’Horizon, qui suit l’affaire pour Presse-Océan, précise :

    Trois suspects - proches de l’extrême droite - pourraient répondre de « violences en réunion ayant entraîné une infirmité permanente ». Deux autres de « violences aggravées » (en réunion, sous la menace d’une arme, avec préméditation ».
    https://twitter.com/AnneHD44/status/1108101619399434241

    Après avoir été détenus pendant plusieurs mois (un an pour certains d’entre eux), ils sont aujourd’hui sous contrôle judiciaire, avec interdiction de paraître en Loire-Atlantique.
    https://twitter.com/AnneHD44/status/1108103175029035011

    Pour rappel, le soir-même un appel tournait partout dans Nantes pour prévenir qu’une bande de fachos trainait, énervée par la défaite de Marine Le Pen :

    #manif #nantes #nilepennimacron attention le GUD se balade en ville, et les flics ressortent.
    https://twitter.com/radio_cayenne/status/861348776744759296

    Hélas personne ne pouvait imaginer qu’ils s’en prendraient à 2 jeunes en vélo. Ils avaient été repérés par la bande dans la manifestation « Ni Le Pen Ni Macron » qui avait suivi l’élection...

    Quelques articles :

    L’appel à témoin de la soeur de Erwan, qui a été laissé pour mort et a été sauvé in extremis par une personne qui passait en voiture. Il a eut 1 an d’ITT suite a ça et aura des séquelles à vie :
    [TW photo choquante] https://nantes.indymedia.org/tumbles/37682
    récup : https://dev.nantes.indymedia.org/tumbles/37682
    archive : https://web.archive.org/web/20220320180958/https://dev.nantes.indymedia.org/tumbles/37682

    Premier récit, contexte, soutiens : https://nantes.indymedia.org/articles/37720
    récup : https://dev.nantes.indymedia.org/articles/37720

    La bande en question avait déjà plusieurs agressions à son actif : https://nantes.indymedia.org/articles/39156

    Je ne donnerai pas plus de détails mais je crois que très peu de personnes imaginent le courage qu’il faut, lorsqu’on a été victime d’une telle agression, pour porter plainte et continuer à militer, les coups de pression, les regards de certains flics en manif aussi...

    #extrême-droite #agression #violences #GUD #antifascisme

  • Macron passe 8 heures avec des intellectuels à l’Elysée : qui était invité  ? Ce qu’il faut retenir - Sud Ouest.fr
    https://www.sudouest.fr/2019/03/19/macron-passe-8-heures-avec-des-intellectuels-a-l-elysee-qui-etait-invite-ce

    Les gilets jaunes, incarnation des réseaux sociaux

    Pour lui (Macron), les gilets jaunes sont la « translation dans le réel de ce qui se passe sur les réseaux sociaux », à savoir « le langage désinhibé et la très grande violence sous couvert d’anonymat ».

    « Ce que je peux faire sur les réseaux sociaux, maintenant je le fais dans la rue, l’anonymat devient une cagoule, un casque, et je peux faire le pire dans un lieu qui n’est pas mien, détruire des commerces, qui n’appartiennent à personne et n’ont pas de réalité », a-t-il décrit, évoquant les violences de samedi à Paris.

    « Et toutes les paroles se valent », comme sur les réseaux sociaux où « je peux insulter le président de la République sur Twitter mais aussi construire des espaces de confiance avec des gens qui disent comme moi. Je ne me confronte plus aux autres », a-t-il commenté.

    (Étonnant, non ? Ceci dit, je ne suis pas prêt de retirer la mienne ... de cagoule.)

  • Quand Cicéron explique Macron…
    http://www.dedefensa.org/article/quand-ciceron-explique-macron

    Quand Cicéron explique Macron…

    Pour parler de lui et de ce qu’il nous inspire, je ne connais rien de mieux que cet extrait de la Biographie universelle, publiée en 1814 et retrouvée par votre serviteur grâce à Google books :

    « Étonné d’entendre une vieille femme prier les dieux de conserver les jours de Denys, il voulut connaître le motif d’une prière si extraordinaire, tant il connaissait la haine qu’on lui portait. « Je prie les dieux, lui dit cette femme, de te donner une longue vie, parce que je crains que celui qui te succédera » ne soit plus méchant que toi, puisque tu es pire que tous ceux qui t’ont précédé (1). »

    Eh oui, certains se plaignaient du président Coty, qui eurent la cinquième république ; de de Gaulle, qui eurent Pompidou et Giscard ; de Mitterrand, qui eurent Chirac ; de Sarkozy et de (...)

  • « C l’hebdo » (France 5) : censure et concert de chiens de garde contre Monique Pinçon-Charlot - Acrimed | Action Critique Médias
    https://www.acrimed.org/C-l-hebdo-France-5-censure-et-concert-de-chiens?var_mode=calcul

    C’est une émission cas d’école. Une émission qui est en actes la chronique du mépris que racontent justement les Pinçon-Charlot dans leur dernier livre. Une émission qui démontre – encore une fois – la difficulté d’exposer des idées radicales sur un plateau de télévision, gardé par des journalistes récidivistes dans leur hostilité aux travaux et idées des deux sociologues. Une émission de « débat » sur le service public, dont les dispositifs privilégient l’expression des éternels mêmes éditorialistes – une nouvelle fois – aux dépens des invités hétérodoxes.

    Mais de quels journalistes parle-t-on, au fait ? Nicolas Domenach et Maurice Szafran tout d’abord, respectivement chroniqueur et éditorialiste politiques à Challenges, ayant tous deux par le passé occupé des postes de direction à Marianne, et auteurs d’un énième livre relatant un énième papotage avec le Président de la République. Précisons dès maintenant que ces derniers ont été épinglés pour leur régulière connivence avec le pouvoir politique, et que Maurice Szafran a été tout particulièrement visé par la société des journalistes de son propre hebdomadaire, qui déplorait lors de la campagne présidentielle de 2017 « [s]es interventions multiples et déplacées auprès de la direction et de l’équipe web, suite à la parution d’un article critique à l’égard de Macron […]. Interventions relayant le coup de téléphone d’un communicant de Macron. »

    Ça commence donc bien. Mais c’est sans compter la présence des trois autres chroniqueurs permanents de l’émission : Jean-Michel Aphatie, que l’on ne présente plus, Émilie Tran Nguyen, présentatrice du 12/13 sur France 3, et Éva Roque, chroniqueuse dans le 5/7 d’Europe 1. Le tout animé par Ali Baddou, qui loin d’être un régulateur facilitant la parole de l’invitée, jouera le même rôle que ses confrères et consœurs.

    C’est donc face à un tel plateau que Monique Pinçon-Charlot fut conviée non pas à « présenter » son dernier livre – comme l’affirme le descriptif de l’émission –, mais à se défendre de l’avoir co-écrit en tant que sociologue, tout en étant sommée de répondre aux différents réquisitoires des journalistes.

    #éditocratie #chiens_de_garde #violence_des_riches

  • Si j’ai bien compris, aujourd’hui le gouvernement se réunit pour discuter de :
    – la réponse policière aux manifestations
    – la prise en charge par les assurances des magasins saccagés

    Sur :
    – les victimes des violences policières : rien
    – les revendications des gj : rien
    – les revendications sur le climat : rien
    – les revendications des lycéen·nes et étudiant·es : rien
    – les revendications des stylos rouges : rien
    ...

    et pour terminer la journée, une rencontre avec 60 intellos (liste mystérieuse) choisis par Macron.

    • « Il n’y a que quand ça casse qu’on est entendu »
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/16/il-n-y-a-que-quand-ca-casse-qu-on-est-entendu-recit-d-une-journee-de-violenc

      A l’arrière, les autres manifestants se chauffent au soleil, prennent des selfies devant les vitres brisées, se servent éventuellement dans les boutiques éventrées. Les premières semaines du mouvement, il y avait toujours des manifestants pour protester contre les pilleurs. Cette fois, rien. « Ça fait dix-huit semaines qu’ils ne nous écoutent pas !, explique John, un animateur de 28 ans qui a fait la route depuis Nancy. Les black blocs avant ils faisaient peur à tout le monde, maintenant on trouve que c’est un plus. C’est eux qui font avancer les choses, nous, on est trop pacifistes. »

      « Le Fouquet’s, ce symbole de l’oligarchie »

      Ils sont nombreux à dire la même chose. « On a pris conscience qu’il n’y a que quand ça casse qu’on est entendu… Et encore même quand on casse tout on ne nous entend pas », assure Johnny, 37 ans, directeur de centre de loisirs dans les Ardennes : « Il faut que Macron se rende compte que maintenant, il est cuit ». Isabelle 60 ans, venue de l’Essonne, se tient un peu en retrait, mais elle avoue : « Si j’étais plus jeune, j’irais à l’affrontement. C’est la #violence_d’Etat la première violence, celle qui donne la rage. »

      Les vitrines de nombreux magasins ont volé en éclat : Boss, Etam, Al-Jazeera Parfums, Nike, Swarovski, Bulgari, Longchamp, SFR, la boutique du PSG, mais personne ne bronche. « Jusqu’ici dans les #manifestations, je m’interposais pour éviter la casse. Mais là maintenant je me dis “tant pis”, confie Jennifer, 39 ans, cariste venue de Rouen et mère de deux enfants. Quand j’ai vu casser le Fouquet’s, ce symbole de l’oligarchie, je ne dis pas que j’étais satisfaite mais je ne suis plus contre. »

      Ana, 33 ans, une factrice venue de Toulouse est plus directe encore : « C’est génial que ça #casse, parce que la #bourgeoisie est tellement à l’abri dans sa bulle, qu’il faut qu’elle ait peur physiquement, pour sa sécurité, pour qu’ils lâchent. Après j’aurais été contente qu’on n’ait pas besoin de ça pour obtenir le RIC [Référendum d’initiative citoyenne] et le reste mais ça ne marche pas ».

      #Gilets_jaunes

  • Emmanuel Macron en week-end au ski dans les Pyrénées : « C’est une parenthèse pyrénéenne » - 15/03/2019
    ladepeche.fr - Publié le 15/03/2019 à 19:07 , mis à jour le 16/03/2019 11:36
    https://www.ladepeche.fr/2019/03/15/macron-de-retour-sur-les-pistes-de-la-mongie-ce-vendredi,8070803.php

    Le Président de la République est arrivé dans la nuit de jeudi à vendredi à La Mongie dans les Hautes-Pyrénées où il a retrouvé Brigitte, ainsi que ses amis d’enfance, pour s’offrir un moment de répit jusqu’à ce dimanche. (...)

    • Macron écourte son séjour au ski et rentre à l’Elysée
      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/macron-ecourte-son-sejour-au-ski-et-rentre-a-l-elysee-20190316

      Par Le Figaro avec AFP Mis à jour le 16/03/2019 à 20:19 Publié le 16/03/2019 à 19:22

      A la suite des graves violences survenues à Paris en marge du rassemblement des « gilets jaunes », le président Emmanuel Macron a décidé d’écourter son séjour dans la station de ski pyrénéenne de La Mongie et rentre dès ce samedi soir à Paris, selon la présidence de la République. Il doit se rendre à la cellule de crise, au ministère de l’Intérieur, autour de 22h30.
      Il était arrivé dans la nuit de jeudi à vendredi pour « se ressourcer » dans ce lieu qu’il affectionne depuis son enfance et où se trouve également son épouse, Brigitte Macron.

    • Bonne nouvelle : Le #sauveur de la FRANCE daigne changer l’organisation de son week end.

      Comment imaginer que le résident de la République n’était pas au courant de ce qui allait se passer placer à Paris ?

      Comment imaginer, que des manifestants qui ne peuvent emporter avec eux des lunettes de plongée ou une pipette de sérum physiologique pour les yeux sans être arrêtés immédiatement, puissent se balader sur les champs élyséens avec des cocktails molotov, cacatov, et autres ?

      Le Grand_Débat, un gigantesque échec populaire !
      Alors que 75 000 personnes ont été contactées dans toute la France, 9 tirés au sort sur 10 refusent purement et simplement de participer à ces clowneries.
      https://seenthis.net/messages/766926

      Cerise sur le gâteau, Benalla.
      Ben oui, Benalla, l’amie personnel d’Emmanuel Macron continue d’être attaqué par les merdias mainstream.
      Pourquoi ?
      Parce que Bénalla ne fait pas partie de l’oligarchie !
      Cette oligarchie qui se permet tout, mais refuse de laisser ce privilège à des « étrangers » .

      Laisser bruler un des lieux symboliques de l’oligarchie parisienne qui songe à lâcher l’ancien employé de la banque Rothschild, est une façon de mettre le holà aux inquiet.e.s des beaux quartiers, qui dinent en ville.

      Ceci dit, les manifestations en faveur du climat, les lycéen.e.s, les étudiant.e.s risquent de foutre la merde dans le plan de carrière du banquier stagiaire élyséen, doré sur la tronche.

    • Les cafards du Fouquet’s
      https://www.humanite.fr/node/71477

      Décidément, tout fout le camp, même au Fouquet’s. Le patron de la prestigieuse cantine des stars, sur les Champs-Elysées, vient d’être condamné pour publicité mensongère ainsi que pour infractions à la réglementation sur la propreté des locaux et la congélation des produits.

      Les visites successives des agents de la répression des fraudes y ont toujours été fort utiles : le 10 juillet 1992, ces contrôleurs, que personne n’attendait, tombent sur un plateau de fromages de la ferme (à 60 francs) exclusivement composé de fromages venus d’une crémerie industrielle de la capitale. Minable.

      Ainsi encouragés à pousser plus loin leurs investigations, les limiers des fraudes pénètrent dans la réserve et dans la cuisine. Là, ils découvrent d’abord que le Mir et l’alcool à brûler sont stockés à côté de la poudre de lait, puis que des pastilles de nettoyant WC voisinent avec les boîtes de sucre en morceau. Désordre.

      Poussant plus loin leurs investigations, ils tombent nez à nez avec un régiment de blattes de « taille adulte » dans le local à vaisselle, et avec des mouches dans celui où sont entreposées le patates. Dégoût. Répulsion.

      Alors, n’en croyant pas leurs yeux et une certaine réputation, ils forcent le destin et reviennent... en septembre 1993. Cette fois, leur attention est attirée par des foies de volaille et du thon congelé sur place (à 400 francs le menu n’est-on pas en droit d’exiger des produits frais ?) ainsi que par de vulgaires poulets aux hormones qui deviennent, sur la carte du chef, de superbes poulardes de Bresse. Trop c’est trop pour l’image de marque de la France. Les PV sont dressés, la justice saisie.

      Aujourd’hui, le patron du Fouquet’s, qui gagne un million de francs par an pour galvauder l’image de marque de la France et une part de rêve, se plaint d’être traité comme un vulgaire bistrot de quartier. Si j’étais un honnête bistrotier de quartier, je l’aurais très mauvaise...

      Magali Jauffret.

  • Une fausse victime du Bataclan indemnisée, oui. Un journaliste flingué par Israël, non.
    Richard LABÉVIÈRE - 7 mars 2019
    https://www.legrandsoir.info/une-fausse-victime-du-bataclan-indemnisee-oui-un-journaliste-flingue-p

    Il y aura bientôt 19 ans que le journaliste Jacques-Marie Bourget a été victime d’une d’une tentative d’assassinat par un soldat israélien. A Ramallah un « sniper » qu’il l’aligne et lui colle une balle dans le poumon gauche à deux doigts du coeur. Inutile de décrire les séquelles et l’impossibilité de se retourner contre Israël, état au-dessus du droit. Aujourd’hui c’est le gouvernement français qui est son adversaire et refuse d’appliquer une décision du TGI de Paris qui le reconnait comme « victime ». Ainsi pour l’état Macron un journaliste en zone d’insécurité est un non-être humain. Même pas question d’appliquer la Convention de Genève. (...)

  • Michel Wieviorka pour le NYT

    Opinion | There Really Is a French Exception - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2019/03/15/opinion/macron-gilets-jaunes-debate.html


    Ian Langsdon/EPA, via Shutterstock

    But will the government rise to the occasion created by the Gilets jaunes movement?
    […]
    But it’s worth noting that the government hardly set up any meetings or direct exchanges with the Gilets jaunes as such. Instead of reaching out to them, Mr. Macron preferred to engage with local officials or other ordinary citizens.

    Nor has the great debate spawned any real representatives among the Gilets jaunes — a vacuum that makes concrete negotiations difficult. The movement’s very nature contributed to this, of course, since time and again the Gilets jaunes themselves pushed back against any attempt to structure or formalize their efforts. For a brief moment there seemed to be an impulse to create a political party from the movement or at least let emerge some official spokespeople. But that no longer seems remotely possible.

    Mr. Macron, even when faced with the breakdown of the political system itself, has continued to tackle problems from the top down and without resorting to intermediaries. Instead of moving away from this vertical approach, he has exploited it. His only credible political opponents now are parties at the extremes, on the far left (Jean-Luc Mélenchon and La France Insoumise) and the far right (Marine Le Pen and le Rassemblement National). According to polls, the president’s party is leading the race for the European elections.

    Was all this a strategic calculation? Quite probably. In any event, the situation today is a far cry from auguring the renewal of this democratic system. The most that has emerged so far is a handful of proposals from civil society — for example, the program for a greener economy jointly put forward by Nicolas Hulot, a former environment minister, and Laurent Berger, the head of France’s leading (and reformist) union, the Confédération française démocratique du travail (the French Democratic Confederation of Labor).

    France, unlike other countries, has been fortunate enough to experience a popular upheaval that has raised serious economic, social and institutional questions. Elsewhere — in Britain, the United States, Italy, Poland, Hungary — the discontent immediately lapsed into populism, nationalism or withdrawal. But if the French government doesn’t adequately address the legitimate, or at least reasonable, concerns of the Gilets jaunes, it runs the risk of pushing them, as well as other French people, toward the pitfalls France has avoided so far.

  • L’immigration, angle mort du grand débat, Julia Pascual
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/03/15/l-immigration-angle-mort-du-grand-debat_5436504_823448.html

    A Laon, où les « #gilets_jaunes » se sont mobilisés, l’immigration n’a pas été au cœur des discussions, pas plus que dans le grand débat national lancé par le gouvernement.

    Il était venu mettre en avant un dispositif innovant : le recrutement d’un jeune réfugié afghan pour un service civique dans un club de foot, à Laon. Mais ce jour de janvier, le délégué interministériel chargé de l’accueil et de l’intégration des réfugiés, Alain Régnier, tombe sur une délégation de « gilets jaunes », venus l’apostropher, comme ils le font dès qu’un politique se rend dans leur ville. M. Régnier se souvient d’un échange cordial. « La plupart étaient des retraités qui gagnent entre 800 et 1 000 euros, rapporte-t-il. Il y avait l’idée qu’eux n’y arrivent pas et que l’Etat dépense beaucoup pour les migrants. » M. Régnier a l’habitude d’être interpellé à travers ce prisme. Récemment, la présidente du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen a d’ailleurs affirmé qu’un « migrant fraîchement débarqué peut toucher plus qu’un retraité ayant travaillé toute sa vie ». Une assertion fausse mais qui ravive le spectre de la concurrence entre « pauvres ».

    A Laon, les « gilets jaunes » se défendent toutefois d’y avoir puisé un levier d’action. Ici comme ailleurs, le mouvement n’a pas fait de l’immigration un enjeu central, alors même que le président de la République a choisi d’en faire un point d’entrée du grand débat national qui s’est achevé vendredi 15 mars. « Ce n’est pas que les gens se moquent du sujet, mais ils ont d’autres priorités » , résume Alexandre, attaché commercial à la retraite et « gilet jaune » actif à Laon. Son point de vue ne relève pas d’un simple ressenti. « On a recueilli des revendications en allant sur les ronds-points et devant deux centres commerciaux et sur quelque 280 remontées, il y a une personne qui se plaint qu’il y a trop de migrants » , fait valoir Didier, consultant en fiscalité de 49 ans, lui aussi mobilisé à Laon. Lors de la « réunion citoyenne » organisée le 6 février à la Maison des arts et loisirs de Laon, qui a mobilisé environ 250 personnes, « il n’y a eu aucune question sur l’immigration », ajoute-t-il.

    Le cahier de doléances de la mairie de Laon laisse apparaître une seule réclamation sur le sujet alors que les pages sont noircies de multiples demandes sur les transports, le train de vie des élus et des hauts fonctionnaires, ou encore la fraude fiscale et les retraites. Y compris dans les paroisses du diocèse, où quelques débats ont eu lieu à l’appel de la Conférence des évêques de France, « le sujet des migrants n’a pas été abordé », assure Louis, un retraité qui y a participé.

    « Ça se passe bien »

    Pour les « gilets jaunes » de Laon, inclure le thème de l’immigration dans le grand débat national relève de la sournoiserie. « C’est une manière de canaliser l’extrême droite », veut croire Simon, chef pâtissier au chômage et « gilet jaune ». « C’est pour noyer le poisson, assure Alexandre. Mais la priorité, c’est le panier de la ménagère. » « Ce sujet n’a pas sa place dans le grand débat », tranche Cédric, 42 ans, artisan. Antonio, cadre commercial de 53 ans, va plus loin. Il est persuadé que parler d’immigration permet de faire monter le RN dans les sondages. « Comme ça, aux européennes, on devra mettra Macron en face », démontre-t-il, convaincu.

    Le désintérêt manifeste des « gilets jaunes » de Laon pour la question migratoire ne s’explique pas par une distance vis-à-vis du sujet. A l’image de nombreuses villes moyennes, Laon n’est pas restée étrangère à la crise des #migrants ces dernières années. Tous dispositifs confondus, le département propose plus de 900 places d’accueil, trois fois plus qu’en 2015. Laon dispose d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile, d’un hébergement d’urgence des demandeurs d’asile et d’un centre d’accueil et d’orientation, ouvert au moment du démantèlement de la « jungle » de Calais (Pas-de-Calais). La ville a également logé quelque 120 personnes, anciens collaborateurs de l’armée française en Afghanistan et leurs familles, mais aussi œuvré à la réinstallation de huit familles syriennes en 2018. « Ça se passe bien, assure le maire UDI Eric Delhaye. Personne ne vient me voir pour me dire qu’il y a un problème. »

    Certains décèlent toutefois dans ce tableau un soupçon de paradoxe. En 2017, le Front national est arrivé en tête au premier tour de l’élection présidentielle avec 28,84 % des voix. Mais ce vote ne puise pas que dans la rhétorique antimigrant. « Il y a ici un sentiment fort d’être dans une France périphérique, un peu oubliée, analyse le maire. On cumule les handicaps. Nous avons un taux d’illettrisme et de chômage élevé ; nous avons souffert de la désindustrialisation et des réformes de l’Etat en particulier du départ de nombreux militaires et de leurs familles. Or, dans une ville-préfecture, l’administration joue le rôle d’amortisseur social. » « La crainte des agents, c’est de voir tout disparaître. Et eux avec », observe à son tour Sandrine Beltran, du syndicat Solidaires finances publiques, mobilisé contre les fermetures des trésoreries publiques dans le département.

    « Un thème qui revient »

    C’est dans ce contexte fragile que parfois, l’immigration s’invite dans les esprits. A l’accueil de jour du Secours catholique de Laon, les bénévoles savent que le sujet affleure dans les conversations. « C’est un thème qui revient, constate Nicole Salaün, ouvrière retraitée de 68 ans. Les gens sont contre l’immigration parce qu’ils n’ont pas de travail ou cherchent un logement et pensent qu’on les donne aux étrangers. » Anne Khoury, bénévole de 66 ans, voudrait qu’on dise plus souvent qu’une fois hébergés, « il reste 200 euros aux demandeurs d’asile pour se vêtir et faire quelques achats ».

    Un Laonnois reconnaît avoir vu circuler « des trucs » sur les réseaux sociaux. Il précise : « On sait pas si c’est vrai, mais certains toucheraient des aides alors qu’on n’a pas les moyens et ça se répercute sur les classes moyennes et pas sur les plus riches. » Dans cet entrelacs d’idées, de rumeurs et de craintes, l’immigration apparaît parfois aussi comme un indicible, plus qu’un thème négligeable.

    « Nous n’avons pas la compétence pour parler de ce sujet », justifie le « gilet jaune » Alexandre. « Et dès qu’on l’aborde, on est forcément catalogué », ajoute Cédric. Didier s’est récemment senti mal à l’aise, alors qu’il pensait à sa mère. Elle touche le minimum vieillesse. « J’ai voulu faire la parallèle avec ce que peut toucher une personne migrante. Ça m’a turlupiné. » Et puis il s’est interdit d’y penser davantage, « choqué » qu’une telle idée lui ait traversé l’esprit. Il l’a chassée. Il s’interroge encore. « Je ne sais pas si c’est un dérapage. »

    #droits_sociaux

  • Aéroports de Paris : la privatisation, c’est du vol
    https://la-bas.org/5476

    Après les autoroutes, les télécoms et les barrages, la grande braderie des biens de l’État continue. Avec sa nouvelle loi PACTE, discutée en deuxième lecture cette semaine à l’assemblée [1], la majorité En Marche espère faire passer une nouvelle série de privatisations : Engie (ancien Gaz de #France), la Française des Jeux, et les Aéroports de Paris. Trois machines à cash, trois rentes assurées, bâties avec l’argent des français, que Macron et son gouvernement souhaitent céder au privé. Et c’est autour de ce dernier cas, Aéroports de Paris, que le scandale monte, tant cette privatisation semble se faire au (...) Continuer la (...)

    #Vidéo #Economie #Luttes #Politique

  • What is Za’atar, the Israeli Spice You Will Want to Sprinkle on Everything | The Nosher
    https://www.myjewishlearning.com/the-nosher/what-is-zaatar-the-israeli-spice-you-will-want-to-sprinkle-on-ever

    a’atar is everywhere these days in America. Just do a quick Pinterest search for za’atar and you will come up with dozens and dozens of mouth-watering recipes using the spice.

    But what exactly is it?

    L’auteure qui ose écrire cette m... est la petite-fille du type qui a inventé le Tang... C’est dire si elle s’y connaît en goût !

  • « Vous n’avez pas le choix » : la campagne toujours plus manichéenne du camp Macron pour les européennes…
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/15765-vous-n-avez-pas-le-choix-la-campagne-toujours-plus-manicheenne-du-c

    Toujours le même leurre depuis 30 ans ils veulent faire « une nouvelle Europe », alors qu’à 27 cela est juridiquement impossible, puisqu’un seul pays peut mettre son veto à chaque modification de traités, et vous pensez que la Pologne voudra mettre un terme aux travailleurs détachés ? Ou que le Luxembourg voudras mettre fin à l’évasion fiscale ? Bref, restont sérieux, et puisqu’on parle d’Europe, sachez de quoi vous parler…. Et remontez à ses origines pour bien comprendre QUI sont les fascistes dans cette histoire…

    Quant à savoir quoi voter, je croie que le choix est effectivement assez simple, et ce n’est certainement pas LREM ou RN. Mais le seul parti qui prône réellement le FREXIT, à savoir l’UPR. Et vous gagnerez ainsi l’équivalent 464€ de pouvoir d’achat par mois, en plus de redonner à notre (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Comme j’ai encore entendu ce matin Benjamin Griveaux, plus que jamais pitoyable, s’enfoncer dans le deni de sa propre violence (puisqu’il repréente le gouvernement), je voudrai faire un petit rappel en passant :

    https://visionscarto.net/allo-place-beauvau

    https://www.mediapart.fr/studio/panoramique/allo-place-beauvau-cest-pour-un-bilan

    Il est impossible que les responsables de ces blessures, de ces vies brisées, ne répondent pas de leur actes devant la justice d’un état qu’on espère encore de droit

    –—

    Pour mémoire parce que ça restera dans les annales des questions (journalistes) et réponses (monde macronien) :

    Journaliste (Léa Salamé) : « Que répondez-vous aux ophtalmologistes qui collectivement s’inquiètent du nombre élevé et de la gravité des blessures [irréparables] aux yeux liées à l’usage ds LBD ? »

    Représentant du gouvernement (Benjamin Griveaux) : « S’il y a un usage abusif de LBD, il faut que ça fasse l’objet d’un signalement. Mais les forces de l’ordre font face à des personnes qui infiltrent les manifstations pour aller tuer les forces de l’ordre ».

    Le niveau de la réponse est affligeant. On sent presque qu’il a tellement honte de lui, qu’il ne répond pas à la question, en réalité, il fonce dans le mur en embrayant sur les mensonges gouvernementaux habituels.

    Ce qui est inquiétant, comme toujours avec les représentants de LaREM c’est qu’ils puissent toujours répondre par ces gros mensonges sans que personne, ni lss journalistes ni les autres contradicteurs ne les reprennent. (Macron, c’est depuis le début "le gouvernement par le mensonge", le langage Marketing, l’usage - comme le dit son ancien patron de la banque Rothschild de style "equity story" ou comme le dit encore plus clairement Alain Minc "heureusement que Macron était élégant et intelligent parce qu’il faisait [quand il était banquier d’affaire] un métier de pute" :visiblement il en a importé les méthodes dans sa présidence).

    Or, David Dufresne le montre, les témoignages crédibles sont très nombreux : l’essentiel des blessé·es graves par LBD étaient des manifestant·es pacifiques, qui ne posaient aucun problème de sécurité, qui ne faisaient peser aucune menace sur les forces de l’ordre et parfois même étaient des simples passants (comme cet enfant à Strasbourg qui sortait juste d’un magasin où il avait acheté un blouson).

    Ce qui m’inquiète aussi c’est qu’un gouvernement qui a la responsabilité de gérer un état et ses citoyens fasse aussi peu de cas d’un principe fondamental qui devrait être appliqué dans un état de droit : le principe de précaution. Et ce princpe de précaution aurait du être appliqué depuis très longtemps - au regard du nombre et de la gravité des blessures infligées par l’usage de ces armes (LBD et Grenades).

    Comment ne pas être dans une immense colère.

  • #Begaudeau
    #bourgeois

    https://www.brain-magazine.fr/article/brainorama/52245-Francois-Begaudeau-Les-bourgeois-votent-a-99-ces-cons-la

    Si la #bourgeoisie de gauche n’est pas nouvelle, la nouveauté, c’est peut-être d’avoir Macron qui fait une politique très libérale mais qui parvient à flatter les valeurs de cette gauche. Tu dis dans le livre : « Au-delà de la violence sociale, c’est le coulis de framboise qui est obscène ».
    C’est quantitatif. Macron est un accélérateur. D’où les réactions. Ce qu’a fait le PS pendant 30 ans, c’est-à-dire entériner une #politique_libérale avec un coulis de cool, quelques mesures sociales pour la forme, Macron le fait encore plus. Une politique encore plus libérale et un coulis de cool encore plus épais. Donc il crée un cocktail d’#exaspération encore plus fort.

    Ce coulis encore plus épais, c’est faire comme si les gens aujourd’hui n’avaient pas intégré les codes de la communication, qu’ils n’avaient pas accès à internet.
    Il faut lui donner raison. Certains ont vu bien avant par qui il était financé, qui le mettait au pouvoir. Mais que tout un tas de centre-gauchistes soient tombés dans le panneau alors que tout démontrait l’inverse, ça, ça me sidère. Surtout, il ne fallait pas voter Le Pen ou Mélenchon ; ça laisse une marge étroite. Je dis que ça a bien marché à l’époque, mais ça va aussi très bien remarcher. Parce que la bourgeoisie, il faut lui reconnaître ça, est hyper-soudée autour de lui. Et comme il a besoin de 25% pour être élu... ben, il les a. Parce qu’on parle toujours de l’hyper-abstention des classes populaires, mais on ne parle jamais de l’#hyper-vote des bourgeois. Ces cons-là votent à 99% !

    On parle alors de #populisme, comme si le racisme ne pouvait être que le fait du peuple.
    Oui, alors que la chronique de l’Histoire nous prouve l’inverse.

    [...]

    Pendant 30 ou 40 ans, il n’y a pas eu de vraie violence sociale, alors que c’est l’arme du prolétariat. Là, la violence, en plus légitimée par Macron qui accorde des choses seulement face à la violence, fait son retour. Est-ce que le prolétariat retrouve ses armes ?
    Je suis partagé. On était nombreux à s’enthousiasmer de ce mouvement. Là-dessus, je suis plutôt content. Mais ça reste très peu de gens. En plus, il s’éteint. Et puis il est vérolé par tout un tas de blaireaux ! Il y a deux mois, j’étais enthousiaste. Là, c’est en train de finir en quenouille. Et non pas en quenelle... Quoique, remarque… Mais c’est vrai que depuis 20 ans, les classes populaires ne s’engagent pas dans un mouvement puissant.

    Parce qu’on ne leur laisse pas la place, ou parce qu’elles ne la prennent pas ?
    Déjà, parce qu’elles n’ont pas le temps pour ça. Moi, je manifeste, mais j’ai le temps. Le prolo, c’est celui à qui le réel s’impose. Le grand ennemi du prolo, c’est l’atomisation du travail. Avant, les sites des usines étaient le lieu de réunion des ouvriers. Pas besoin de sites pour se retrouver, le #capitalisme en livrait comme de l’or en barre. Ford l’avait compris en se demandant s’il n’avait pas fait une énorme connerie. Là, avec l’immense fragmentation du travail, chacun est dans son coin. Et je ne parle même pas des délocalisations.

    On n’a pas forcément conscience d’être bourgeois. Les classes populaires ne sont plus structurées. La lutte des classes ne peut plus avoir lieu ?
    La #lutte_des_classes n’a rien à voir avec la lutte en tant que telle. La lutte des classes a lieu au moment où je te parle. C’est la violence du capitalisme. Mais je dois préciser quelque chose. Mon livre dit que le bourgeois excelle à se cacher à lui-même. Mais ce n’est pas vrai. C’est ce que dit l’excellent bouquin de Ruffin qui sort demain – et que j’ai lu en exclusivité mondiale (rires) : que c’est une classe qui a bien conscience d’elle-même. C’est aussi ce que disent les Pinçon-Charlot. C’est une classe très, très solidaire. En revanche, quand on dit aux bourgeois que leurs goûts sont bourgeois, que leurs styles de vie sont bourgeois... alors là, ils n’aiment pas. Structurellement, le capitalisme a besoin de la #solidarité_bourgeoise. Les capitalistes doivent se renforcer les uns les autres. Quand on y pense, un banquier qui prête de l’argent à une grande entreprise, parce qu’il sait qu’elle le lui rendra, d’une façon ou d’une autre, c’est juste de la solidarité bourgeoise.

  • Le Monde : la fracture éditoriale
    Comment le journalisme militant met en péril le contrat de confiance avec les lecteurs

    https://www.france-medias.fr/images/pdf/LeMonde-LaFactureEditoriale.pdf

    Une (violente) attaque de la dérive «  radicale  » du Monde sur une ligne éditoriale anti-macroniste. Étude menée par France-Médias, https://www.france-medias.fr/informations site publié par La station Web https://www.societe.com/societe/la-station-web-454011107.html

    Le travail d’investigation mené pour cette étude a duré environ 10 semaines et cible les périodes du 1er juillet 2018 au 20 février 2019, a consisté à étudier près de 190 Unes du site lemonde.fr, notamment via le site waybackmachine.org, à observer les choix éditoriaux et rédactionnels mis en oeuvre, à (re)lire 220 articles par le moteur de recherche multimédia du site lemonde.fr, à analyser près de 400 photos, à identifier les outils et moyens de communication utilisés pour diffuser l’information, à répertorier et analyser 3.500 commentaires d’abonné(e)s et de lecteurs du Monde.

    Organisée en 6 parties, l’étude consacre les 3 premières à des événements marquants de l’actualité puis les 3 suivantes à une réflexion plus large sur la ligne éditoriale du Monde, aux malaises observés dans le lectorat puis, finalement, aux solutions envisageables pour restaurer une confiance durable. Notons que les pistes de réflexion et solutions proposées, même si elles se destinent au Monde en premier lieu, peuvent être éventuellement valables auprès d’autres médias de presse écrite.

    En outre, nous mentionnerons que malgré nos demandes, ni le directeur du Monde (Monsieur Fenoglio) ni le directeur de la publication (Mr Bronner) n’ont souhaité répondre aux questions, interrogations et constats soulevés par cette étude.

    Notons enfin que celle-ci a été réalisée de manière entièrement bénévole, sans subvention ni publicité et n’est liée à aucune institution, entreprise, parti politique ou groupe de pression. Elle se veut citoyenne dans son orientation et dans ses finalité(s).

    le sommaire

    I. L’affaire Benalla
    II. La crise des gilets jaunes
    III. La Une du magazine « M »
    IV. La ligne éditoriale en question(s) V. Un lectorat déboussolé
    VI. Les solutions envisageables

    • Le traitement [de l’affaire Benalla] du monde.fr en chiffres
      L’analyse des Unes et des surfaces de visibilité (au dessus de la ligne de regard dite « ligne de flottaison »), du site lemonde.fr, a de quoi impressionner. Du 18 juillet 2018 au 30 août 2018, l’affaire occupe 85% des Unes et 88% de l’espace majeur de visibilité.

      A titre de comparaison, cela représente environ 2,5 fois la couverture dédiée aux attentats terroristes de Paris en novembre 2015 (perpétrées notamment au Bataclan) ou encore 2 fois plus que l’affaire DSK, à périmètres équivalents (durée du traitement et intensité de la visibilité). Cette intensité médiatique est également supérieure au total de tous les candidats à la présidentielle de 2017 réunis, sur une période comparable (de 6 semaines).

      Jamais aucun événement géopolitique, politique ou économique n’aura disposé d’une telle surface de visibilité médiatique depuis le lancement du site lemonde.fr en 1996.
      « L’affaire Bennalla a disposé de 2,5 fois plus de visibilité que la couverture dédiée aux attentats de Paris en novembre 2015 »

      Sur les éléments à notre disposition, on peut également affirmer qu’aucun des grands sites d’information en ligne européen (El Pais en Espagne, le Frankfurter allgemeine en Allemagne ou Le Times en Angleterre) n’a jamais consacré une place aussi importante au traitement d’une seule information au cours des 10 dernières années.

      La couverture du Brexit, à titre d’exemple, par le site Internet du Times (thetimes.co.uk), a représenté une visibilité inférieure de 40% à celle de l’affaire Benalla par lemonde.fr (à temps et périmètre équivalents).

    • à propos du traitement des GJ

      Le poids des photos : mouvement d’ampleur et violences policières
      Les photos mises en ligne sur lemonde.fr relèvent bien évidemment de la ligne éditoriale et traduisent, le plus souvent, la volonté du journaliste et ou de la rédaction de mettre l’accent sur un phénomène.

      Sur environ 400 photos étudiées (photos principales d’article et photos insérées à l’intérieur des contenus), 2 orientations dominent : l’impression d’un mouvement d’ampleur d’une part et des violences policières omniprésentes d’autre part.
      […]
      La police (beaucoup) plus blâmée que les manifestants violents
      D’une façon générale, les articles du monde.fr ont relaté à la fois les violences des manifestants mais aussi celles de certains policiers. A plusieurs reprises néanmoins, le choix de la rédaction du Monde a été de plutôt de mettre en avant les dérapages policiers et plus rarement les violences des manifestants.

    • 2 histoires, 2 identités et un mélange explosif
      Pour de nombreux lecteurs, l’objectif d’une partie des articles du Monde n’est pas de les informer de façon neutre et objective mais plutôt de leur présenter une vision orientée et idéologique ; une finalité spécieuse éloignée des règles déontologiques dont se prévaut la direction du journal.

      On doit déjà se rappeler que l’identité des 2 éditions du Monde est fondamentalement différente. Pendant plus de 10 ans, les 2 rédactions (« papier » et numérique) ont cohabité sans se côtoyer, chacune à un étage différent, avec des organisations très différentes.

      La première était constituée des journalistes les plus aguerris, des « signatures » du Monde et des moyens les plus importants (correspondants dans le monde entier, relecteurs...). Elle véhiculait une approche rigoureuse et factuelle de l’information, une vision d’un journalisme ambitieux et fiable.

      La seconde rédaction (numérique) s’est formée à la fin des années 90, presque en opposition avec sa grande sœur. Essentiellement constituée de jeunes journalistes et disposant de moyens limités, il lui fallait exister et se singulariser en explorant des voies qui n’étaient pas celles du journal papier « traditionnel ».
      […]
      Sur les articles étudiés issus de publications sur lemonde.fr, on peut considérer que moins de la moitié des contenus est suffisamment « équilibrée » et neutre. Cela signifie qu’une légère majorité des publications du Monde peut être considérée comme partisane, parti-pris ou orientée sur le plan idéologique.

      Cette réalité pourrait être acceptable dans un journal d’opinion tel que Le Figaro ou Libération mais semble choquante pour un média qui se veut une « référence » en matière de qualité et de neutralité de l’information.

      Le tournant de l’été 2018
      En 2003, dans le livre « La face cachée du Monde : du contre-pouvoir aux abus de pouvoir », la radicalité voire l’autoritarisme d’Edwy Plenel, alors directeur de la rédaction, est décrite et dénoncée par les 2 auteurs, Pierre Péan et Philippe Cohen.

      On retrouve curieusement, ces derniers mois, dans les colonnes du Monde, quelque chose de cette radicalité et des attaques implacables contre les gouvernants dont l’actuel directeur de Médiapart s’est fait l’expert incontesté. Une sorte de fièvre parait s’être emparée d’une partie de la rédaction qui, visiblement dépassée (ou aveuglée) par les enjeux, en a oublié ses règles éthiques et déontologiques les plus rudimentaires.
      […]
      Il semblerait néanmoins qu’elle se heurte à une réalité journalistique nettement moins nuancée. Sur 60 articles publiés dans le Monde qui illustrent des opinions (tribunes, interviews, points de vus...) entre le 15 juillet 2018 et le 16 janvier 2019, 48 peuvent être considérées comme des critiques négatives des actions de l’Etat et ou du gouvernement.

      Cela signifie que 80% des articles d’opinions, publiés par Le Monde sur cette période, renvoient une image négative voire très négative des actions de l’Etat. On peut qualifier les 20% restant de « plutôt neutres » ou « équilibrés ».
      […]
      Rapprochement idéologique avec Mediapart ?
      « L’affaire Benalla » semble avoir révélé, au fil des investigations des 2 médias, une forme nouvelle de rapprochement autour de valeurs communes.

      Il n’est probablement pas anodin que, lors de plusieurs épisodes de l‘affaire, notamment après le licenciement d’Alexandre Benalla par l’Elysée, différentes questions ou polémiques (passeports et déplacements en Afrique, contrat avec un oligarque russe, seconde audition auprès de la commission du Sénat, perquisition refusée au siège de Mediapart), les 2 éditions en ligne (mediapart.fr et lemonde.fr) ont semblé e*n parfaite synchronisation* pour relayer les découvertes de l’un tandis que l’autre valorisait les révélations de l’autre.

      En outre, on retrouve, dans l’orientation et l’écriture journalistique des 2 journaux en ligne, un certain nombre de traits communs : un même goût pour les révélations tonitruantes qui touchent l’Etat et la présidence, un sens certain de la mise en scène de l’information pour mieux en accentuer la portée (titres et photos en très grands formats, alertes en gras et rouges sur les fils d’information..), l’utilisation d’effets de dramatisation (dans le choix des titres en particulier et dans la mise en page) ainsi qu’une propension aux révélations « feuilletonnées » dans le but de tenir le lecteur en haleine...

    • J’ai pensé à toi @reka :)
      Et à y réfléchir, aucune étude ne pourra absoudre par le chiffre une ligne éditoriale qui est le plus souvent dans le déni et la censure. Certes cette étude donne la preuve d’un dysfonctionnement, le titre de sa présentation fait peur, vraiment, accuser le journalisme militant infiltré au monde de mettre en péril la crédibilité de la presse écrite est assez osé.
      Pour appuyer ma réflexion, une étude pourrait aussi accuser le logiciel libre de mettre en péril Apple ou Microsoft parce qu’ils intègrent l’un et l’autre du code libre.

    • Je ne connais pas le parcours politique et les motivations de Denis Morineau* qui signe cet article, non plus que la ligne de france-medias.
      Mais quand je lis les solutions proposées, comité d’éthique et de surveillance de la presse écrite, intervention du ministère de la culture, proposition de contribution de psychanalystes ou le simple fait d’évoquer la sauvegarde de l’identité et l’âme d’un journal (c’est quoi ?), cela m’inquiète pour la #liberté_de_la_presse, pas vous ?

      Il en va de la restauration d’un climat de confiance entre la rédaction et les lecteurs, largement mis à mal depuis une année. Il en va également de la nécessité pour Le Monde de continuer à être considéré, en France comme à l’étranger, comme un média suffisamment indépendant et qualitatif pour témoigner des mouvements de la société sans y perdre son identité et son âme. Nous avons compilé les principales mesures, dont certaines sont dores et déjà à l’étude au Ministère de la Culture, qui peuvent contribuer à cette évolution positive...

      Il convient, pour contribuer à rétablir cette confiance perdue, de mettre en place un comité d’éthique et de surveillance de la presse écrite. Cette instance doit pouvoir regrouper les directeurs de journaux, des directeurs de rédaction mais également des journalistes et bien évidemment, et en nombre significatif, des lecteurs et lectrices. En outre, des intellectuels, des sociologues, des sémiologiques voire des psychanalystes doivent également pouvoir apporter leurs contributions et leurs regards croisés et complémentaires (au delà des convictions politiques et ou idéologiques).

      * https://www.france-medias.fr/informations/#tab-1
      Dans la présentation de l’équipe (un seul et ex journaliste qui vient de la presse régionale groupe « Le Messager ») on trouve Denis Morineau

      Denis Morineau | Directeur de la publication et auteur
      Parcours & profil

      Diplômé de Neoma Business school de Rouen et d’HEC Montréal, Denis travaille très tôt dans l’univers du web (dès 1999) autour de projets européens basés à Paris. Il se lance ensuite dans l’édition web en créant des projets et concepts numériques. A l’origine de « Sortir en ville » (réseau social de sorties) ou encore de « Psychologie.fr ». Il déploie aussi son expression créative dans l’univers de l’architecture et du design en réalisant des espaces contemporains.
      Ses univers de prédilection

      Société et politique, géo-politique, médias, Histoire, sciences humaines (sociologie et psychanalyse), économie et Culture (théâtre et cinéma en particulier).
      Pourquoi France médias ?

      "Je souhaite que France médias permette au plus grand nombre de mieux comprendre et utiliser les médias. J’aimerais également que le site devienne une référence qualitative en termes de critique, d’évaluation et de décodage des médias."

  • Aéroports de Paris privatisés : tous les partis sont contre cette arnaque, sauf En Marche...
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/15750-aeroports-de-paris-privatises-tous-les-partis-sont-contre-cette-arn

    Aéroports de Paris privatisés. Vente d’Orly et Roissy, billet aller simple pour le privé. Et le prix à payer sera pour nous.

    Découvrez :

    ▶️ comment Macron veut brader la poule aux œufs d’or.

    ▶️ pourquoi c’est tellement aberrant que TOUTES les forces politiques sauf En Marche sont CONTRE ce projet.

    ▶️ après le scandale des autoroutes privatisées, Macron veut privatiser ADP qui gère Roissy, Orly, le Bourget.

    ▶️ ADP est une entreprise stratégique et très rentable et qui rapporte chaque année de plus en plus de dividendes à l’Etat. 185 millions en 2018

    ▶️ découvrez les raisons qui font de cette privatisation une énorme arnaque, pour l’Etat, pour nous et même pour l’écologie. Accrochez vos ceintures, c’est parti :)

    Osons Causer (7 mars 2019) :

    La pétition à signer : (...)

  • Aujourd’hui, acte 17, par André Gunthert

    Dix-sept semaines d’un conflit social qui attend toujours sa résolution. Comment mieux dire, à l’heure où l’on évoque déjà les modalités de restitution du « Grand débat », que de #débat – c’est à dire de rencontre, de dialogue, de construction d’un consensus – il n’y en a pas eu ? Ou plutôt : il n’y en a pas eu avec Eux. Eux : les Gilets jaunes, les contestataires, les abrutis, les violents, les haineux. Les méchants. Ceux dont la #médiatisation a patiemment élaboré l’altérité. Macron, président de la politesse, a dicté la règle. On discute avec ceux qui disent bonjour, qui serrent la main, et qui ne coupent pas la parole au président. Les gentils. Ceux qui suivent les règles. Pas avec les Autres. Ceux qui les refusent. Comment contester cette équation repeinte aux couleurs du formalisme républicain ?

    C’est la magie performative du : « Vous ne m’avez pas serré la main ». Donc je suis légitimé à ne pas vous adresser la parole. Ne pas s’occuper du fond, répliquer sur la forme. Une technique de base du troll moyen. Je ne tiendrai pas compte de ce que vous venez d’énoncer, parce que vous n’avez pas respecté la bienséance. Magie d’une inversion qui glisse sous le tapis la colère. Et qui permet de dire : c’est de votre faute.

    On peut tourner et retourner dans tous les sens cette formule magique du formalisme : elle n’existe que pour faire taire. Débattre avec ceux qui sont déjà d’accord, ce n’est pas débattre. Ne pas écouter ceux qui protestent, et pire : les disqualifier justement parce qu’ils ont choisi de sortir du cadre qui étouffe toute #contestation, ce n’est pas un dialogue, mais un soliloque.

    Acte 17. On attend juste qu’ils s’essouflent. Logiquement, plus on se bouche les oreilles, plus ils se fatigueront. Ils vont bien finir par voir ça ne sert à rien. Cette attitude incarnée jusqu’au sommet de l’Etat n’a qu’un nom : le déni. Des violences policières, des blessés en pagaille, des malheureux fauchés sans la moindre raison ? Il est interdit d’en parler dans un Etat de droit, intime sans sourire le monarque républicain. N’ai-je pas été élu par tous les journaux de France ? Le débat c’est moi.

    Faire taire ceux qui crient et réserver la parole aux plus polis, est-ce encore la République ? Priver de #légitimité une partie du peuple parce qu’on est du bon côté de la caméra ou du fusil, ce n’est pas la démocratie, c’est la loi du plus fort. La démocratie ne résulte pas seulement d’un comptage des voix au moment du scrutin. Elle se construit fondamentalement sur l’élaboration d’une opinion commune, par les instruments du débat public : non pas le soliloque de l’autorité organisé pour annuler toute altérité, mais la libre expression de chacun répondant à chacun, armé de sa raison, et profitant d’un espace public qui est la condition du dialogue.

    La république de la politesse n’a plus de démocratique que le nom. Lorsqu’on refuse d’entendre ceux qui ont à se plaindre, lorsqu’on manipule la #violence tout en élevant un mur de #déni, lorsqu’on nomme débat le théâtre de la leçon magistrale du pouvoir, on se livre à une parodie autoritaire et méprisante. Souhaitons que l’Acte du jour ne soit pas obscurci par la barbarie de ceux qui portent le masque de l’Etat de droit.