person:mahmoud abbas

  • Israël-Palestine : rêver qu’ils disparaissent…, Pierre Péju,
    http://www.liberation.fr/debats/2018/05/17/israel-palestine-rever-qu-ils-disparaissent_1650830

    Il est des rêves maléfiques, des fantasmes funestes. Ils donnent une satisfaction imaginaire à des désirs inavouables, mais parfois, ils induisent des conduites bien réelles… ou, malheureusement, des politiques. Comme ce rêve, que pourraient faire les partisans du gouvernement d’extrême droite, allié aux religieux les plus radicaux, que dirige Benyamin Nétanyahou : « Un matin, les Israéliens, n’en croyant pas leurs yeux, découvrent qu’entre la Méditerranée et le Jourdain, à Jérusalem-Est, à Ramallah, Hébron, Naplouse, Bethléem, et même dans la bande de Gaza, il n’y a soudain plus un seul Palestinien ! » Envolés, disparus, volatilisés ou exilés ! Une sorte de Nakba fulgurante et silencieuse aurait eu lieu. Dix fois plus radicale que celle de 1948, qui avait chassé 700 000 personnes. Peu importe ce que seraient devenus tous ces « Arabes », l’essentiel étant qu’enfin, ils n’existent plus ! Qu’on n’en parle plus ! Aussitôt, la totalité de la terre sur laquelle ce peuple a vécu si longtemps pourrait être récupérée, exploitée, lotie et habitée. Mais surtout, on serait désormais « entre soi » (« On est chez nous ! »), et la promesse biblique absurdement considérée comme attestation historique serait désormais tenue. Mais il faut bien se réveiller : les Palestiniens sont toujours là, en nombre bientôt égal à celui des Juifs israéliens (7 millions), sans compter les millions de réfugiés (au Liban, en Jordanie, etc.) s’acharnant à faire valoir leur « droit au retour » (reconnu et géré internationalement par l’UNRWA). Quelle déception !

    Certes, des Palestiniens peuvent aussi faire le même rêve inversé, mais, en ce qui les concerne, sans le moindre espoir de réalisation tant ils sont actuellement défaits et dépourvus de tout recours. Humiliés, condamnés à une sorte d’apartheid dans des « réduits géographiques » de plus en plus étroits, oubliés par la communauté internationale, par les pays arabes, mais aussi tirés parfois comme des lapins, comme à la frontière avec Gaza (60 morts le lundi 14 mai).

    Pourtant, même soutenus de façon presque obscène par Donald Trump, les dirigeants israéliens n’ont pas la victoire magnanime : ils s’acharnent sur ceux qui ont manifestement perdu. Pourquoi cette rage ? Parce qu’ils comprennent confusément que, contrairement à leur rêve, ces perdants seront sans doute toujours là ! En dépit de ce qu’ils subissent, les Palestiniens ne disparaîtront ni ne partiront. Vaincus, écrasés, ayant perdu confiance en leurs propres dirigeants corrompus et impuissants (honteusement antisémites, comme Mahmoud Abbas, ou islamistes autoritaires, qui viole les droits de l’homme comme le Hamas !) ils refuseront de quitter un pays qui reste le leur, même s’il n’est plus question, bien sûr, de dénier aux Israéliens de continuer à vivre dans cette région du monde où d’autres horreurs de l’Histoire les ont amenés à s’installer. Les Juifs aussi sont là, désormais. Cela aussi est un fait, même si les utopies des premiers temps, les idéaux démocratiques, le socialisme heureux des kibboutz, les chances de cohabitation avec les peuples natifs (que la très colonialiste « déclaration Balfour » prévoyait pourtant), comme la perspective de deux Etats, ou celle d’un seul Etat égalitaire, ont été minés jusqu’à voler en éclats.

    Au cours d’un tout récent voyage à Jérusalem et en Cisjordanie, j’ai cependant pu constater que la stratégie d’Israël consistait à « faire comme si » le fantasme d’éradication d’une population (présentée comme absolument dangereuse pour sa sécurité) prenait le pas sur tout réalisme, toute sagesse, toute équité. Ainsi, j’ai vu le mur qui enferme la Cisjordanie et dont la construction bafoue le droit international, les résolutions de l’ONU, et ne respecte même pas le tracé de la Ligne verte (frontière officielle depuis 1967). J’ai vu cette enceinte grise, de huit mètres de haut, séparer arbitrairement la maison d’agriculteurs palestiniens de leurs propres champs d’oliviers afin que ceux-ci restent du côté israélien. J’ai vu d’autres maisons, réduites, en une nuit, à un tas de décombres par les bulldozers de l’armée israélienne sous prétexte que le fameux mur vient d’être érigé à moins de 300 mètres, et que la maison n’a pas de permis de construire (puisqu’à peine 13 % des permis sont octroyés à des Palestiniens, souvent cinq ou sept ans après la demande).

    J’ai vu surtout les « colonies » qui s’implantent partout sur le sol cisjordanien, de façon sauvage mais protégées « officiellement », par les soldats, dès qu’elles surgissent. Des colonies, comme à Wadi Fukin ou en tant d’autres lieux, qui sont en fait des villes, des sortes monstruosités bétonnées de 10 000 à 40 000 habitants qui, telles des mâchoires enserrent des villages palestiniens que leurs habitants apeurés désertent. J’ai vu les rutilantes autoroutes israéliennes reliant ces colonies et les vilaines routes palestiniennes contraintes de passer sous terre afin de ne pas les croiser, et j’ai vu les écoliers dont l’école, toute proche, n’est accessible qu’au prix de trois quarts d’heure de marche, en raison du passage du mur. J’ai vu les quartiers de Jérusalem-Est dont les habitants payent les mêmes impôts locaux que ceux de l’Ouest, mais où les ordures ne sont plus ramassées. Ces natifs palestiniens de Jérusalem ne disposent d’ailleurs que d’un « permis de résidence » qu’on peut leur retirer arbitrairement.

  • Cinquante-quatre personnes, blessées lors du massacre de l’armée israélienne dans la Bande de Gaza lundi dernier, sont dans un état de « mort clinique », a indiqué la Commission palestinienne indépendante pour la poursuite des crimes de l’Occupation.

    Le président de la Commission, Emad al-Baz, a souligné, lors d’une conférence de presse tenue à l’hôpital al-Shifa à Gaza, que « près de 3 mille Palestiniens ont été blessés dans le massacre israélien, dont 54 sont atteints de blessures très graves à la tête et au cou ».

    « Ils sont dans un état de mort clinique », a ajouté al-Baz.

    Il a précisé que 79 femmes et plus de 255 enfants ont été blessés, dans ce massacre.

    Et al-Baz de poursuivre que « 1359 personnes ont été blessées par les balles réelles et plus de 20 autres par les balles en caoutchouc ».

    Le Chef de la Commission a, d’autre part, souligné que près de 20 journalistes et 19 fonctionnaires de secours ont également été blessés par les balles israéliennes.

    « Les balles utilisées par l’armée israélienne entraînent la déchirure des nerfs et des tissus ainsi que des vaisseaux sanguins, nécessitant plusieurs interventions chirurgicales », a ajouté al-Baz.

    Il a appelé le président palestinien, Mahmoud Abbas, à s’orienter vers la Cour pénale internationale afin de sanctionner Israël pour ses crimes.

    Al-Baz a également appelé à former une commission d’enquête commune spécialisée dans les crimes israéliens, commis contre les civils non armés.

    L’armée israélienne a commis un massacre, lundi, contre les manifestants pacifiques aux frontières de la Bande de Gaza, entraînant 62 martyrs et 3188 blessés.


    Photo : Deux opérations chirurgicales dans un seul bloc opératoire à l’hôpital Al-Aqsa, à Gaza. © Aurelie Baumel/MSF

  • État de #Palestine. Les autorités doivent libérer un ingénieur emprisonné pour une publication sur Facebook | Amnesty International
    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2018/05/state-of-palestine-free-engineer-jailed-for-facebook-post
    https://www.amnesty.org:443/remote.axd/aineupstrmedia.blob.core.windows.net/media/18125/ahmad-awartani.png?center=0.5,0.5&preset=fixed_1200_630

    Ahmad Awartani a été placé en détention dans la prison de Jericho le 21 avril pour diffamation, parce qu’il a écrit dans un post sur Facebook que lui-même et les habitants de son village d’Anabta ne prêtaient pas allégeance au président palestinien Mahmoud Abbas. Un tribunal de Jericho a prolongé sa détention provisoire à deux reprises depuis, la dernière fois le 9 mai pour sept jours supplémentaires.

    #double_oppression

  • It’s not a ’Hamas march’ in Gaza. It’s tens of thousands willing to die - Palestinians - Haaretz.com
    Amira Hass May 15, 2018 9:53 AM
    https://www.haaretz.com/middle-east-news/palestinians/.premium-to-call-gaza-protests-hamas-march-understates-their-significance-1

    “ The Israeli army’s characterization of the demonstrations diminishes their gravity, but also unwittingly cast Hamas as a responsible, sophisticated political organization

    We’re pleased our Hamas brethren understood that the proper way was through a popular, unarmed struggle,” Fatah representatives have said on several occasions recently regarding the Gaza March of Return. Palestinian President Mahmoud Abbas said something similar during his address to the Palestinian National Council last week.

    This expressed both cynicism and envy. Cynicism because Fatah’s official stance is that the armed struggle led by Hamas has harmed the Palestinian cause in general and the Gaza Strip in particular. And envy because the implication, which the Israeli army’s statements have reinforced, is that a call from Hamas is enough to get tens of thousands of unarmed demonstrators to face Israeli snipers along the border.

    In contrast, calls by Fatah and the PLO in the West Bank, including Jerusalem, don’t bring more than a few thousand people to the streets and flash points with the police and the army. It happened again Monday, when the U.S. Embassy moved to Jerusalem. The number of Palestinian protesters in Gaza was far greater than the number in the West Bank.

    The decisions on the March of Return events was made jointly by all the groups in Gaza, including Fatah. But the most organized group — the one that can work out the required logistics, equip the “return camps” (points of assembly and activity that were set up a few hundred meters from the Gaza border), control the information, maintain contact with the demonstrators and declare a general strike to protest the embassy move — is Hamas. Even a Fatah member sadly admitted this to Haaretz.

    This doesn’t mean that all the demonstrators are Hamas supporters or fans of the movement who are obeying its orders. Not at all. The demonstrators come from all sectors of the population, people who identify politically and those who don’t.

    “Whoever is afraid stays home, because the army shoots at everyone. The crazy ones are those who go close to the border, and they are from all the organizations or from none of them,” said a participant in the demonstration.

    The army’s claims to journalists that this is a “Hamas march” are diminishing the weight of these events and the significance of tens of thousands of Gazans who are willing to get hurt, while ironically strengthening Hamas’ status as a responsible political organization that knows how to change the tactics of its struggle, while also knowing how to play down its role.

    On Monday, with the killing of no fewer than 53 Gaza residents as of 7 P.M., there was no place for cynicism or envy. Abbas declared a period of mourning and ordered flags lowered for three days, along with a general strike Tuesday. This is the same Abbas who was planning a series of economic sanctions against the Strip in another attempt to quash Hamas.

    The residents of the Gaza Strip, with their dead and wounded, are influencing internal Palestinian politics, whether they know it or not, whether intentionally or not. No one would dare impose such sanctions now. Time will tell whether anyone will come to the conclusion that if Israel is killing so many during unarmed demonstrations, they might as well return to individual armed attacks — as revenge or as a tactic that will lead to fewer Palestinian victims.

    In the early hours of Monday morning, army bulldozers entered the Gaza Strip and leveled the sand banks built by Palestinians to protect them from snipers, according to fieldworkers from the Al Mezan Center for Human Rights.

    At around 6:30 A.M., the army also fired at tents in the return camps, and several of the tents went up in flames. Some of the burned tents were used by first-aid teams, Al Mezan reported.

    The Samaa news website reported that police dogs were sent into the return camps and that the army sprayed “skunk” water in the border area. The frantic summons of senior Hamas figures in the Gaza Strip to meet with Egyptian intelligence in Cairo was understood even before it was reported that the Egyptians passed on threatening Israeli messages to Ismail Haniyeh and Khalil al-Hayya, deputy to the Hamas leader in the Gaza Strip, Yahya Sinwar.

    Everyone in the Gaza Strip knows the hospitals are way over capacity and that the medical teams are unable to treat all the wounded. Al Mezan reported on a medical delegation that was supposed to arrive from the West Bank but was prevented from entering by Israel.

    Everyone knows that wounded people who were operated on are being discharged too soon and that there’s a shortage of essential drugs for the wounded, including antibiotics. Even when there are drugs, many of the wounded cannot pay even the minimum required to obtain them, and so they return a few days later to the doctor with an infection. This is all based on reports from international medical sources.

    All the signals, warnings, the many fatalities in the past few weeks and the disturbing reports from the hospitals did not deter the tens of thousands of demonstrators Monday. The right of return and opposition to the relocation of the U.S. Embassy to Jerusalem are worthy goals or reasons, acceptable to all.

    But not to the extent that masses of West Bank and East Jerusalem residents would join their brothers in the Gaza Strip. There, the most desirable goal for which to demonstrate is the obvious demand and the easiest to implement immediately — to give Gazans back their freedom of movement and their right to connect with the outside world, especially with members of their own people beyond the barbed wire surrounding them. This is a demand of the “ordinary” public and not a private Hamas matter, since both its leaders and rank-and-file members know very well that once they enter the Erez crossing between Israel and the Strip, they will be arrested.
    #marcheduretour

  • Dear occupiers, sorry if we hurt your feelings - Opinion - Israel News | Haaretz.com
    Not one Israeli statesman today intends to apologize for the Nakba – not for the ethnic cleansing, nor for the exiling. But Abbas had no choice but to apologize for his Holocaust remark

    Gideon Levy May 06, 2018

    https://www.haaretz.com/opinion/.premium-dear-occupiers-sorry-if-we-hurt-your-feelings-1.6055095

    It’s hard to imagine a more unfounded, bizarre and insane scenario than this: The leader of the Palestinian people is forced to apologize to the Jewish people. The one who was robbed apologizes to the robbers, the victim apologizes to the rapist, the dead to the killer.
    After all, the occupiers are so sensitive – and their feelings, and only theirs, must be taken into account. A nation that hasn’t stopped occupying, destroying and killing, and has never considered apologizing for anything – anything – gets its victims to apologize for one measly sentence by their leader. The rest is known: “apology not accepted.” What did you think would happen? That it would be “accepted”?
    You don’t have to be an admirer of Palestinian President Mahmoud Abbas to understand the depths of the absurd. You don’t have to be an Israel hater to understand the extent of the chutzpah.
    Israel holds a magic card, the lottery of the century: the horror of anti-Semitism. The value of this card is on a dizzying rise, especially now as the Holocaust recedes and anti-Semitism is being replaced in many countries by criticism of Israel. Playing this lucky card covers everything. Its holders not only can do anything they please, they can be insulted and put on the squeeze.
    The world became agitated over Abbas like it never was over any Israeli incitement – the chorus of the European Union, the UN envoy and of course, the ambassador of the settlers, David Friedman, who never denounces Israel for anything, only the Palestinians. Even The New York Times took on an amazingly sharp tone: “Let Abbas’ vile words be his last as Palestinian leader.”
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    It’s hard to imagine that the newspaper the Jewish right has marked as an Israel hater, baselessly of course, would use similar language against an Israeli prime minister; the one responsible, for example, for the massacre of unarmed protesters.

    There’s a double standard in Israel as well: It will never attack the anti-Semitic right in Europe as it attacks Abbas, who is certainly much less anti-Semitic, if at all, than Austrian Vice Chancellor Heinz-Christian Strache or Hungarian Prime Minister Viktor Orban.
    Abbas said something that should not have been said. A day later he apologized. He regretted and retracted what he said, condemned the Holocaust and anti-Semitism, and reaffirmed his commitment to the two-state solution. It wouldn’t have taken much more for him to bend his knee to Israel’s hobnail boots and ask forgiveness for continuing to live under them.
    But Israel won’t let any apology stop its nefarious gloating. Defense Minister Avigdor Lieberman was quick to damn the other side, as usual: “despicable Holocaust denier apology not accepted.”

  • Un relent d’antisémitisme dans le discours d’Abbas ne modifie pas son soutien à la solution à deux États -
    Par Amira Hass – 2 mai 2018 - Haaretz. Traduction SF (relue par J. Ch.) [UJFP]
    http://www.ujfp.org/spip.php?article6368

    L’histoire des juifs a été imposée aux Palestiniens et par conséquent ces derniers l‘abordent à chaque occasion. Tous les Palestiniens se voient comme autorisés, et ils sont bien sûr vraiment autorisés, à présenter l’historiographie de leur terre et de leur peuple comme un contrepoids au récit sioniste.

    C’est ce que fait aussi le président palestinien, Mahmoud Abbas, dans des discours lors d’événements publics et c’est ce qu’il a fait une fois de plus lundi soir à l’ouverture de la 23ème session, très retardée, du Conseil National Palestinien, qui est censé être le Parlement de tous les Palestiniens.

    Le résumé par Abbas de l’historiographie d’Israël est que l’établissement d’un État pour les Juifs était un projet colonialiste émanant de nations chrétiennes, et que les promoteurs du projet étaient des gens qui détestaient les Juifs et n’en voulaient pas dans leurs pays. Mais l’analyse légitime du président palestinien contient des erreurs embarrassantes, des omissions importantes et aussi une allégation assortie d’un lourd relent d’antisémitisme : en Europe, ils haïssaient les Juifs, non pas à cause de leur religion, mais à cause de leurs professions de prêteurs d’argent et de banquiers.

    Son insistance à tomber dans le piège de déclarations qui vont aider la hasbara israélienne (la diplomatie publique), qui ignore aussi complètement ses messages pertinents à propos du chemin vers la paix, révèle quelque chose de l’homme et de son style de gouvernance : il est constant dans ses positions, n’écoute pas les critiques et ne consulte pas les autres – ou il choisit des conseillers qui ne lui diront rien qu’il ne veuille entendre. Il choisit aussi d’être tenu à jour uniquement de ce qui lui convient.

    Voilà quelques unes des caractéristiques qu’Abbas a dû acquérir pour devenir le leader autoritaire du Fatah, de l’OLP et de l’Autorité Palestinienne (AP), avec son contrôle des finances et le soutien qu’il continue d’avoir de pays européens à cause de sa fidélité aux accords d’Oslo. Ces caractéristiques lui ont permis de poursuivre ce qu’avait commencé Arafat : vider l’OLP de son contenu embrassant tout ce qui est palestinien et, en pratique, le soumettre à l’AP. (...)

  • Le Premier ministre du Japon contre un tranfert d’ambassade à Jérusalem
    AFP | 01/05/2018
    https://www.lorientlejour.com/article/1113315/le-premier-ministre-du-japon-contre-un-tranfert-dambassade-a-jerusale

    Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a rejeté mardi un transfert de l’ambassade de son pays à Jérusalem, comme l’ont annoncé les Etats-Unis, lors d’une rencontre avec le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah en Cisjordanie occupée, a indiqué l’agence palestinienne Wafa.

    M. Abe, qui effectue une tournée au Moyen Orient, a assuré au président Abbas que son pays n’avait pas l’intention de suivre l’exemple des Etats-Unis, qui ont décidé de transférer le 14 mai leur ambassade de Tel Aviv à Jérusalem, ce qui a provoqué la colère des Palestiniens, a ajouté Wafa. M. Abe a réaffirmé le soutien de son pays à la création d’un Etat palestinien indépendant dans le cadre d’une solution de deux Etats, a également indiqué Wafa.

  • Gaza : Abbas appelle à éloigner les enfants de la frontière avec Israël
    https://www.romandie.com/news/ZOOM-Gaza-Abbas-appelle-a-eloigner-les-enfants-de-la-frontiere-avec-Israel/913582.rom

    Le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé lundi soir à éloigner les enfants de la frontière entre la bande de Gaza et Israël, théâtre d’affrontements entre manifestants palestiniens et forces israéliennes depuis le 30 mars.

    « Gardez les jeunes loin de la frontière, éloignez-les, nous ne voulons pas qu’ils finissent handicapés », a-t-il déclaré à Ramallah (Cisjordanie occupée) dans un discours devant le Conseil national palestinien (CNP), Parlement de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), réuni en session régulière pour la première fois depuis 1996.

    #Misère

  • MBS : les Palestiniens doivent accepter le « plan de paix » étasunien ou « la fermer »

    https://www.axios.com/saudi-crown-prince-tells-jewish-leaders-palestinians-should-take-what-they-ar

    In a closed-door meeting with heads of Jewish organizations in New York on March 27th, Saudi Crown Prince Mohammed Bin Salman (MBS) gave harsh criticism of Palestinian President Mahmoud Abbas (Abu Mazen), according to an Israeli foreign ministry cable sent by a diplomat from the Israeli consulate in New York, as well three sources — Israeli and American — who were briefed about the meeting.

    The bottom line of the crown prince’s criticism: Palestinian leadership needs to finally take the proposals it gets from the U.S. or stop complaining.

    According to my sources, the Saudi Crown Prince told the Jewish leaders:

    In the last several decades the Palestinian leadership has missed one opportunity after the other and rejected all the peace proposals it was given. It is about time the Palestinians take the proposals and agree to come to the negotiations table or shut up and stop complaining.
    — MBS

    MBS also made two other points on the Palestinian issue during the meeting:

    He made clear the Palestinian issue was not a top priority for the Saudi government or Saudi public opinion. MBS said Saudi Arabia “has much more urgent and important issues to deal with” like confronting Iran’s influence in the region.

    Regardless of all his criticism of the Palestinian leadership, MBS also made clear that in order for Saudi Arabia and other Gulf states to normalize relations with Israel there will have to be significant progress on the Israeli-Palestinian peace process.

    What we’re hearing: A source who was briefed on the meeting told me the attendees were stunned when they heard the Saudi Crown Prince comments on the Palestinian issue. “People literally fell off their chairs,” the source said.

    Why it matters: In the last year, the Trump administration has been drafting a plan for Israeli-Palestinian peace. The White House peace team, led by Trump’s senior adviser and son-in-law Jared Kushner and special envoy Jason Greenblatt, has basically finished drafting the plan and is discussing how and when to launch it.

    Launching the plan will be difficult because of the Palestinians have been boycotting the White House since Trump’s December 6th Jerusalem announcement.

    In the last year, Kushner managed to get MBS on board in trying to move the peace process forward, and get the Arab world to urge the Palestinians to enter peace talks with Israel on the basis of the U.S. peace plan.

    #Arabie_saoudite #Palestine #Israel #dirigeants_arabes #indigents_arabes « #monde_arabe »

    • « Qu’ils négocient ou qu’ils ferment leur bouche » : ce que MBS pense des Palestiniens
      Devant des responsables juifs américains, en mars dernier, le prince héritier saoudien a vivement critiqué la posture de la direction palestinienne
      MEE | 30 avril 2018
      http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/que-les-palestiniens-n-gocient-ou-quils-ferment-leur-bouche-ce-que-mb

      « Au cours des dernières décennies, les dirigeants palestiniens ont manqué les opportunités, les unes après les autres, et rejeté toutes les propositions de paix qui leur ont été faites. Il est temps que les Palestiniens acceptent les propositions, qu’ils viennent à la table des négociations ou alors qu’ils ferment leur bouche et qu’ils arrêtent de se plaindre. » Cette déclaration n’émane pas d’un faucon israélien ou d’un leader de la droite dure de Washington. L’auteur de ces critiques n’est autre que Mohammed ben Salmane, prince héritier du royaume d’Arabie saoudite.
      C’est la chaîne israélienne Channel 10 et son journaliste Barak Ravid qui rapportent les détails d’une rencontre du prince saoudien avec des responsables d’organisations juives aux États-Unis le 27 mars dernier. MBS a alors rencontré des représentants de l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), des Fédérations juives d’Amérique du Nord, du Comité des juifs américains, de la Ligue anti-diffamation et de l’Ordre indépendant du B’nai B’rith à New York. (…)

  • La Journée de la Terre. La résilience du peuple palestinien abandonné. - RipouxBliquedesCumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2018/04/la-journee-de-la-terre.la-resilience-du-peuple-palestinien-abandon

    Photo : Sans abri à Gaza, source : nybooks.com

    « Si cette immigration des juifs en Palestine avait eu pour but de leur permettre de vivre à nos côtés, en jouissant des mêmes droits et en ayant les mêmes devoirs, nous leur aurions ouvert les portes, dans la mesure où notre sol pouvait les accueillir. (…) Mais que le but de cette émigration soit d’usurper notre terre, de nous disperser et de faire de nous des citoyens de deuxième catégorie, c’est là une chose que nul ne peut raisonnablement exiger de nous. C’est pour cela que, dès le début, notre révolution n’a pas été motivée par des facteurs raciaux ou religieux. Elle n’a jamais été dirigée contre l’homme juif en tant que tel, mais contre le sionisme raciste et l’agression flagrante. » (Yasser Arafat)

    Vendredi 30 mars un massacre de plus que celui de 17Palestiniens coupables de protester contre la condition infra-humaine dans la prison à ciel ouvert qu’est Gaza. Toutes factions confondues, les Palestiniens promettent de protester pacifiquement pendant un mois et demi jusqu’au 15 mai mettant à profit la journée de la Terre pour protester contre l’occupation illégale de leur territoire d’où ils furent chassés en 1948 Le 15 mai coïncide avec l’inauguration controversée de l’ambassade américaine à Jérusalem. C’est aussi la commémoration de la catastrophe (Nakba) subie par les Palestiniens lors de la création d’Israël (1948). Ils furent plus de 700 000 à fuir leur terre pour trouver refuge dans la bande de Ghaza, en Jordanie, au Liban, en Syrie. Leur enfermement et la grave crise humanitaire qui sévit à Ghaza donnent plus que jamais corps à la question du « droit au retour ». Cette demande dont les dirigeants israéliens n’en veulent à aucun prix, au contraire encourageant des juifs de la Diaspora au nom de la loi du Retour de revenir quand ils veulent en Palestine, prendre la place des exclus et pousser de plus en plus les Palestiniens restants à partir.

    Tuer délibérément « grâce aux snipers »

    Pour Ibraheem Abu Mustafa de Reuters : « Des dizaines de milliers de Palestiniens, des femmes et des enfants, ont convergé vendredi le long de la barrière frontalière qui sépare la bande de Ghaza d’Israël dans le cadre de ´´la grande marche du retour´´. Ce mouvement de protestation durera six semaines pour exiger le ´´droit au retour´´ des réfugiés palestiniens et dénoncer le strict blocus de Ghaza. Des dizaines de Palestiniens se sont approchés à quelques centaines de mètres de cette barrière ultra-sécurisée, régulièrement le théâtre de heurts sanglants contre les habitants de l’enclave par les soldats. Ces derniers ont tiré des balles réelles et fait usage de gaz lacrymogène. Selon le ministère de la Santé dans la bande de Ghaza, 16 Palestiniens ont été tués et plus de 1410 blessés dans les affrontements avec l’armée israélienne. La ´´grande marche du retour´´ a lieu à l’occasion de la ´´Journée de la Terre´´, qui marque chaque 30 mars la mort en 1976 de six Arabes israéliens pendant des manifestations contre la confiscation de terres par Israël. Les Arabes israéliens sont les descendants de Palestiniens restés sur place à la création de l’Etat d’Israël en 1948 » (1).

    Farès Chahine qui intervient à partir des territoires occupés résume la situation : « L’armée israélienne a mis en exécution ses menaces, lancées en début de semaine, d’utiliser des balles réelles pour réprimer les manifestants. Le chef de l’état-major de l’armée d’occupation avait même déclaré à la presse israélienne qu’il allait lui-même superviser la répression de :

    « La grande manifestation du retour », comme l’ont appelée les organisateurs. Les forces israéliennes, renforcées par une centaine de snipers postés tout le long de la frontière avec la bande de Gaza, n’ont ainsi pas hésité à tirer sur les manifestants désarmés qui ne portaient que des drapeaux palestiniens et lançaient des slogans réclamant le retour des réfugiés palestiniens sur leurs terres et dans leurs villages d’où ils ont été expulsés de force en 1948. (…) Au lieu de leur faire peur, les menaces israéliennes ont au contraire galvanisé les citoyens qui se sont rendus en masse vers la frontière pour scander leurs slogans. » (2)

    « L’autre point remarquable poursuit Fares Chahine, de cette journée historique était l’absence des bannières des différentes factions palestiniennes. Celles-ci ont laissé place au seul drapeau palestinien, symbole de l’unité du peuple palestinien. Des centaines de tentes ont donc été plantées tout le long de la frontière à une distance de 700 mètres environ de la clôture. Cette présence féminine remarquable a d’ailleurs apporté un démenti au gouvernement israélien de droite qui fournit de grands efforts pour accréditer l’idée que les Palestiniens sont des terroristes, des tueurs sanguinaires et des misogynes. « Malgré le danger, les Palestiniens de la bande de Ghaza, qui vivent dans des conditions inhumaines depuis de très longues années, promettent que ce 30 mars 2018 n’est que le début d’une insurrection civile contre les autorités de l’occupation. (…) La journée de la Terre, qui est célébrée depuis le 30 mars 1976, a toujours bénéficié d’un large consensus au sein de la population palestinienne. En ce jour du 30 mars 1976, les forces israéliennes ont froidement abattu six citoyens palestiniens communément appelés « Arabes d’Israël », Ces Palestiniens avaient pourtant la nationalité israélienne. Mais elle n’a servi à rien. Il s’agit de la preuve que ces « Arabes d’Israël » sont considérés comme des citoyens de seconde zone. » (2)

    Cyrille Louis du Figaro témoigne et rapporte le contenu d’une vidéo mise en ligne :

    « Une fois le fracas interrompu et la poussière retombée, les participants à cette « grande marche du retour » ont mis en ligne les vidéos tournées vendredi avec leur téléphone. L’une d’elles, filmée à l’est de Beit Lahya, a aussitôt inondé les réseaux sociaux. On y voit un jeune homme vêtu d’un jeans et d’un pull noir qui court, un pneu à la main, pour tenter d’échapper aux balles des tireurs d’élite israéliens. Une détonation claque, puis une seconde et le garçon tombe à terre. D’après ses amis, dont le témoignage a été confirmé par les secouristes palestiniens, Abdel Fattah Abdel Nabi est mort sur le coup. À en juger par ce document, l’homme âgé de 18 ans ne présentait aucun risque immédiat pour les militaires qui l’ont abattu. Pour L’ONG israélienne B’Tselem « Tirer sur des manifestants qui ne portent pas d’armes est illégal » et « tout ordre donné à cette fin l’est également ». (3)

    Les réactions

    Dans un discours le même jour vendredi, le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré qu’il tenait Israël pour pleinement responsable de ces morts Les Palestiniens ainsi que la Turquie ont dénoncé un « usage disproportionné » de la force. La Ligue arabe, l’Egypte et la Jordanie ont également condamné la riposte israélienne.. L’Algérie condamne « avec force » et d’un « ton très ferme » la boucherie israélienne commise par les forces d’occupation, à Ghaza, lors de la répression, vendredi, d’une marche pacifique commémorant le quarante- deuxième anniversaire de la « Journée de la Terre », sous le slogan du « grand retour » d’après le communiqué du ministère des Affaires étrangères (MAE).

    Le Conseil de sécurité des Nations unies, pour sa part n’a rien décidé. Réuni en urgence vendredi soir sur les affrontements dans la bande de Ghaza, a entendu les inquiétudes quant à une escalade de la violence, mais n’est pas parvenu à s’entendre sur une déclaration commune. « Le risque de l’escalade (de la violence) est réel », a estimé devant le Conseil le représentant français. « Il y a la possibilité d’un nouveau conflit dans la bande de Ghaza. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont exprimé des regrets quant au calendrier de la réunion -la Pâque juive a commencé vendredi soir- synonyme d’absence de responsables israéliens. « Il est vital que ce Conseil soit équilibré » a dit à la réunion le représentant américain..Israël a rejeté les appels internationaux à une enquête indépendante. L’usage de balles réelles par l’armée israélienne est au coeur des interrogations de la communauté internationale et des organisations de défense des droits de l’homme.

    Israël rejette toute enquête

    Vendredi 30 mars a été la journée la plus meurtrière dans la bande de Gaza depuis la guerre de 2014 : 16 Palestiniens ont été tués et plus de 1400 blessés, dont 758 par des tirs à balles réelles, selon le ministère de la Santé dans l’enclave. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ainsi que la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini, ont réclamé une « enquête indépendante » sur l’usage par Israël de balles réelles, une demande rejetée par l’Etat hébreu. De son côté, le ministre de la Défense israélien Avigdor Lieberman a qualifié d’« hypocrites » les appels à ouvrir une enquête. « Il n’y aura pas de commission d’enquête », a-t-il déclaré à la radio publique israélienne. « Il n’y aura rien de tel ici, nous ne coopérerons avec aucune commission d’enquête. » (3)

    Pour M.K.Bhadrakumar, l’horrible attaque de 17 manifestants palestiniens non armés et pacifiques vendredi par les forces de sécurité israéliennes a une fois de plus souligné que l’occupation par Israël des pays arabes demeure toujours la cause première de la crise au Moyen-Orient. La revendication des manifestants est qu’Israël devrait accorder le droit aux 1,3 million de réfugiés (selon les chiffres de l’ONU des réfugiés enregistrés) de « rentrer chez eux » d’où ils ont été chassés, (…)Trump entouré, dont l’islamophobie suinte de ses veines, il s’est maintenant entouré de personnes aux vues similaires, en particulier le nouveau secrétaire d’État Mike Pompeo et le conseiller à la sécurité nationale John Bolton ainsi que l’ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU Nikki Haley. » (4)

    La marche du désespoir des Palestiniens

     Un article du journal Le Monde nous apprend un peu plus sur cette marche pacifique :

    « Des dizaines de milliers de Palestiniens ont manifesté vendredi à quelques mètres de la clôture qui les sépare d’Israël. Au moins 16 ont été tués par l’armée israélienne. Tels des champignons de fer, les casques des tireurs d’élite israéliens se dessinent, immobiles, au sommet des collines. Des officiers assurent la liaison radio à leurs côtés. Une jeep passe dans leur dos. Les manifestants palestiniens, réunis près du camp de Bureij, contemplent ce ballet. La distance qui les sépare des soldats se compte en centaines de mètres. Soudain, une balle siffle, un corps s’effondre. On l’évacue. On continue. Ce face-à-face a duré toute la journée du vendredi 30 mars, le long de la bande de Ghaza. Cette journée marque un succès amer pour les partisans d’une résistance populaire pacifique, qui ont constaté depuis longtemps l’échec de la lutte armée. D’autant que la supériorité technologique de l’armée israélienne ne cesse de s’accroître. La manifestation de vendredi place cette armée sur la défensive, obligée de justifier des tirs à balles réelles sur des manifestants ne présentant aucun danger immédiat pour les soldats. (…) Mais contrairement aux propos calibrés des autorités israéliennes, personne n’a forcé les Ghazaouis à sortir pour réclamer le droit au retour des Palestiniens sur les terres qu’ils ont perdues en 1948, au moment de la création d’Israël. « Je n’appartiens pas à une faction, mais à mon peuple, résume Rawhi Al-Haj Ali, 48 ans, vendeur de matériaux de construction. C’est mon sang et mon coeur qui m’ont poussé à venir. (…) » (5)

    Non loin de lui, dans la zone de rassemblement de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, Ghalib Koulab ne dit pas autre chose, sous le regard de son fils.

    « On veut envoyer un message à l’occupant, résume cet homme de 50 ans. On est debout, on existe. » Dans le conflit israélo-palestinien, les mots aussi sont sacrifiés, vidés de leur sens. Dans chacun des cinq lieux de rassemblement prévus le long de la frontière a conflué le peuple ghazaoui dans sa diversité, et son dénuement. Vieillards et gamins, femmes voilées et jeunes étudiantes apprêtées, mais surtout jeunes hommes sans avenir (…) Mais personne ne contrôlait cette foule éclatée. Il est tentant de dire que ces jeunes défiaient la mort. En réalité, ils défiaient la vie, la leur, qui ressemble à une longue peine : celle des victimes du blocus égyptien et israélien, enfermées depuis bientôt onze ans dans ce territoire palestinien à l’agonie. (…) « On ne sera pas transférés dans le Sinaï égyptien, comme le veulent les Américains et les Israéliens ! On continuera jour après jour, jusqu’à ce qu’on retrouve nos terres. Le processus de réconciliation, amorcé sous les auspices de l’Egypte en octobre 2017, est au point mort, mais personne ne veut signer l’acte de décès. »(5)

    La colonisation continue : personne ne proteste

    Pendant ce temps Israël accentue sa politique de colonisation des Territoires palestiniens. Selon un rapport de La Paix maintenant, le nombre de nouveaux logements a fortement augmenté en 2017. L’an I de la présidence Trump, sans surprise, a été marqué par une poursuite des activités de colonisation en Cisjordanie. Selon le rapport annuel publié lundi par l’organisation anti-occupation La Paix maintenant, 2783 nouveaux logements y ont été mis en chantier en 2017. Ce décompte marque un léger recul par rapport à l’année précédente, mais il traduit une hausse de 17% si on le compare avec la moyenne des 10 années écoulées. Le nombre d’appels d’offres passés pour de nouvelles habitations (3154) a simultanément atteint un niveau…

    Au dernières nouvelles, ce vendredi 6 avril jour de prière. De nouveaux affrontements ont éclaté ce vendredi 6 avril entre manifestants palestiniens et soldats israéliens près de la frontière entre la bande de Gaza et Israël. Ces heurts interviennent une semaine après des violences sans précédent depuis 2014 qui ont coûté la vie à 19 Palestiniens.

    Cinq Palestiniens ont été tués et plus de 400 blessés par des soldats israéliens. Des manifestants ont incendié des pneus et lancé des pierres sur les soldats israéliens postés à la barrière de sécurité séparant les deux territoires, selon des correspondants de l’AFP sur place. Les militaires ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes et des balles réelles (6).

    Beaucoup de commentateurs ont fait une analogie avec les massacres de Sharpeville , sauf qu’à l’époque le monde occidental avait banni l’Afrique du Sud, qui fut par la force des choses amenée à reconsidérer sa politique d’apartheid.

    Pourtant, la conscience humaine devrait retenir le bras vengeur de cette armée qui se dit « la plus morale du monde » car mettre des dizaines de snipers pour un tir aux pigeons, sauf que le pigeon est un jeune envahi par le désespoir, qui veut vivre à en mourir dans une enclave où son horizon est bouché. Il ne lui reste que la solution finale ; offrir sa poitrine et mourir pour une cause de la liberté. Ce qui est encore plus inhumain, c’est ce que doit penser le sniper dont le tableau de chasse est éloquent en fin de journée. Il ôte la vie à des jeunes comme lui qui ne demandent qu’à vivre comme lui sur cette Terre de Palestine dont il est difficile de parler d’ethnie, la science ayant prouvé que les Palestiniens et Israéliens appartiennent au même peuple de Cananéens.

    Que certains sionistes aient fait de la religion judaïque un fonds de commerce au nom de la race élue, ne doit pas porter préjudice à un peuple qui revendique de vivre sur les 18% de la Palestine originelle. S’il est connu que les Palestiniens n’ont rien à attendre des pays occidentaux tétanisés par la faute originelle, qui leur fait accepter toutes les impunités d’un pays qui brave une quarantaine de résolutions, ils sont encore mal barrés concernant la solidarité des pays arabes, encore plus tétanisés qui regardent ailleurs et se fendent de communiqués qui n’apportent rien de nouveau. La direction palestinienne s’est installée dans les temps morts et il n’y a pas de relève à l’horizon. Il est à craindre que la conscience internationale regarde ailleurs pendant qu’un peuple est en train de disparaître en tant que nation.

    « Est-ce ainsi que les Hommes vivent » aurait dit Aragon.

    Professeur Chems Eddine Chitour

    Ecole Polytechnique Alger

    Notes

    1.https://www.huffpostmaghreb.com/entry/ghaza-les-palestiniens-poursuivront-leur-protestation-apres-une-pre

    2.http://www.elwatan.com/international/israel-commet-un-massacre-a-ghaza-31-03-2018-365426_112.php

    3.https://assawra.blogspot.fr/2018/04/israel-rejette-toute-enquete.html

    4.http://blogs.rediff.com/mkbhadrakumar/2018/03/31/palestine-still-remains-core-issue-in-middle-east

    5.http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2018/03/31/a-la-frontiere-de-la-bande-de-gaza-une-grande-marche-du-retour-pacifique-mai

    6.https://www.nouvelobs.com/monde/20180406.OBS4747/affrontements-a-gaza-5-palestiniens-tues-dans-des-heurts-avec-l-armee-isr

    Article de référence :

    http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur _chitour/289893-la-resilience-du-peuple-palestinien-abandonne.htm

    La source originale de cet article est Mondialisation.ca
    Copyright © Chems Eddine Chitour, Mondialisation.ca, 2018

  • Trump, Saudi Arabia in lockstep: Give Syria up to Assad, ignore Gaza -

    Trump’s talk with the Saudi crown prince made him conclude that there’s nothing Washington can do in Syria; they also see eye to eye on the weekend’s events in Gaza and the question of Hamas’ status

    https://www.haaretz.com/us-news/.premium-trump-saudi-arabia-in-lockstep-give-syria-up-to-assad-ignore-gaza-

    They also see eye to eye on the weekend’s events in the Gaza Strip and the question of Hamas’ status. Last Friday, the United States opposed a Kuwaiti motion in the UN Security Council to condemn Israel for the violence. Riyadh did its part by refusing Palestinian President Mahmoud Abbas’ request that it convene an emergency Arab summit to discuss the killing of Palestinians in Gaza. The kingdom gave Abbas the cold shoulder, saying the regular Arab League summit would take place in a few weeks anyway, so no additional summit was needed.
    The disinterest Mohammed and Trump both showed in the events in Gaza, combined with their capitulation to reality in Syria, reveals a clear American-Saudi strategy by which regional conflicts will be dealt with by the parties to those conflicts, and only those with the potential to spark an international war will merit attention and perhaps intervention.
    >> Gaza carnage is a victory for Hamas – and a propaganda nightmare for Israel ■ With riots and live fire, Gaza just went 25 years back in time >>
    An example of the latter is the battle against Iran, which will continue to interest both Washington and Riyadh because they consider it of supreme international importance, not just a local threat to Israel and Saudi Arabia.
    Syria, in contrast, doesn’t interest the world, and to the degree that it poses a threat to Israel, Israel’s 2007 attack on Syria’s nuclear reactor and its ongoing military intervention in Syria show that it neither needs nor even wants other powers involved.
    >> Ten years of silence on Syria strike. Why now? ■ A turning point in Israel’s history ■ Before successful strike, Israel’s most resounding intel failure
    The Israeli-Palestinian conflict is also no longer seen as a global threat, or even a regional one. Therefore, it’s unnecessary to “waste” international or pan-Arab effort on it. If Egypt can and wants to handle the conflict from the Arab side, fine. But for now, that will be it.

  • Pour les habitants de Gaza, la situation est humainement intenable
    Guillaume Gendron, Libération, le 7 mars 2018
    http://www.liberation.fr/planete/2018/03/07/pour-les-habitants-de-gaza-la-situation-est-humainement-intenable_1634243

    Alors que les Américains ont décidé de sabrer le budget de l’agence onusienne dédiée aux réfugiés palestiniens, Pierre Krähenbühl, son commissaire général, alerte sur les conséquences de cette décision éminemment politique.

    Depuis la décision de Washington de « geler » plus de la moitié de leurs versements à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), cette agence des Nations unies connaît, selon son commissaire général, le Suisse Pierre Krähenbühl, « la plus grave crise financière de son histoire ». En poste depuis 2014, celui que les milliers d’employés palestiniens de l’UNRWA appellent « Mister Pierre » est face à une situation inédite. Son principal donateur, les Etats-Unis, utilise ces coupes budgétaires comme moyen de pression sur l’Autorité palestinienne (AP) pour forcer son président, Mahmoud Abbas, à revenir à la table des négociations. Le commissaire général de l’UNRWA sera à Paris mercredi et jeudi. Il y rencontrera notamment le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Pour Libération, il revient sur la situation financière de l’UNRWA et l’urgence humanitaire dans la bande de Gaza (dont l’agence est, selon ses termes, « la colonne vertébrale institutionnelle »).

    Deux mois après le gel des fonds américains, quels ont été les conséquences concrètes de cette décision ?

    Il faut d’abord rappeler les chiffres. Au moment de l’annonce, on passe d’une contribution effective des Américains de 364 millions en 2017 à 60 millions cette année. C’est 300 millions qui vont nous manquer. C’est beaucoup pour toute organisation humanitaire. Mais pour l’UNRWA, qui dépense environ entre 1,2 et 1,3 milliard annuellement, c’est un coup très dur. Pour le moment, il n’y a pas eu d’effets sur le terrain car nous avons demandé à une partie de nos donateurs d’avancer leurs contributions. La Belgique, les pays nordiques, la Russie, la Suisse l’ont fait. Cela nous a permis de maintenir les écoles et les cliniques ouvertes. Sur la question des fonds d’urgence pour l’aide alimentaire, notamment à Gaza, la situation reste délicate. Les Américains y contribuaient particulièrement, et on a failli se trouver en situation critique d’ici à la fin mars. Nous avons trouvé une solution interne, avec permutation de budget, qui nous permet de tenir jusqu’au mois de mai, mais c’est du court terme. Nous comptons beaucoup sur la conférence du 15 mars à Rome, lancée par la Suède, la Jordanie et l’Egypte pour organiser le soutien à l’UNRWA. Il ne s’agit pas que du futur de l’agence, mais d’une question de sécurité régionale.

    Votre raison d’être est attaquée : Nikki Haley, l’ambassadrice américaine à l’ONU, considère que l’UNRWA fait partie du problème car elle « crée un nombre illimité de réfugiés palestiniens ».

    C’est un mythe : l’UNRWA perpétuerait la situation en prolongeant indéfiniment le statut des réfugiés palestiniens, selon une définition différente du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). Mais le HCR soutient les réfugiés afghans depuis l’invasion soviétique de 1979 et leur offre assistance, même s’il s’agit de la deuxième, troisième ou quatrième génération. Donc l’idée selon laquelle l’UNRWA opère selon des critères particuliers est erronée. Si l’UNRWA existe encore soixante-huit ans après sa création, c’est non par choix mais parce que la communauté internationale et les parties du conflit ont échoué.

    On évoque une augmentation de la contribution des pays arabes…

    Il y a derrière cette hypothèse une idée reçue. On entend souvent : « Quand les pays arabes vont-ils enfin contribuer ? » Mais ils le font déjà ! L’Arabie saoudite est le troisième plus grand donateur de l’UNRWA après les Etats-Unis et l’UE. Elle donne annuellement plus que la France ou les pays hôtes. Ces trois dernières années, les Emirats arabes unis ont versé des montants importants pour l’éducation. Il faut un partenariat entre l’Europe et les pays arabes pour stabiliser les contributions à nos financements principaux – ce qu’on appelle le « core funding ».

    Si jamais vous deviez revoir votre budget à la baisse, avez-vous identifié vos priorités ?

    Il y a déjà beaucoup d’inquiétude, notamment chez nos employés palestiniens, il ne faut pas en rajouter. L’objectif pour le moment est la mobilisation de fonds.

    Les ONG s’alarment de la dégradation des conditions de vie à Gaza. Pourtant, le ministre de la Défense israélien, Avigdor Lieberman, refuse de parler de crise humanitaire…

    Pour réussir à ne pas voir la situation à Gaza, il faut vraiment ne pas y vivre. Sur place, on est passé de 80 000 personnes en 2000 qui recevaient de l’aide alimentaire, à un million aujourd’hui, sur 1,9 million d’habitants. Ce chiffre, un scandale international, est en lien direct et organique avec le blocus. Ces gens, souvent éduqués, autosuffisants, qui avaient des emplois, des entreprises, ont vu leurs marchés détruits par le blocus et l’impossibilité d’importer du matériel. La situation est humainement intenable.

    Vous évoquez le blocus, mais la détérioration des conditions de vie semble aussi liée aux décisions de l’Autorité palestinienne, qui a notamment amputé les salaires des fonctionnaires pour faire pression sur le Hamas.

    C’est un paramètre : les divisions intra-palestiniennes ont un effet sur la communauté. Sur le plan de la santé et de l’électricité, il y a des enjeux clairs liés à ces divisions, mais je pense qu’il ne faut pas perdre de vue les effets du blocus.

    L’expression « prison à ciel ouvert », vous la cautionnez ?

    Comme le disait un entrepreneur palestinien : « En principe, lorsqu’on est condamné à une peine de prison, on en connaît la durée. Là, personne ne nous en a informé. » Rien de ce qui se passe à Gaza n’est compatible avec l’argument d’un investissement dans la sécurité régionale. Ni pour les Palestiniens, ni les Israéliens, ni les Egyptiens. Maintenant, si nos activités sont touchées aussi… Dire, comme le font certains, « la crise est moins aigu qu’en Somalie, en Syrie ou au Yémen », c’est classer la souffrance… Pour les habitants de Gaza, c’est terrible d’imaginer que l’UNRWA, le seul paramètre stable de leur vie, puisse être menacé. Si l’on s’intéresse à la stabilité de la région, comment imaginer, sans l’UNRWA, que 270 000 élèves à Gaza n’aient plus accès à l’éducation dans un contexte si dégradé ? Plus de 90% de ces élèves n’ont jamais quitté Gaza de leur vie, ils ne connaissent rien d’autre que ces quelques kilomètres carrés et la crainte d’un prochain conflit. On me demande souvent si je suis inquiet par les risques de radicalisation au Proche-Orient. Je le suis d’autant plus maintenant qu’on m’a retiré 300 millions pour mon système scolaire.

    Les Israéliens accusent vos professeurs d’entretenir, voire d’instiller, un certain nombre d’idées radicales chez les élèves…

    Il a été démontré par de nombreuses études faites par les donateurs eux-mêmes – dont les Américains – que notre travail éducatif est un investissement extrêmement important. Plus de deux millions de Palestiniens ont obtenu un diplôme dans nos écoles. Nous sommes le seul le système scolaire qui a inscrit dans son cursus des cours sur les droits de l’homme, la tolérance… Bien sûr, il y a parfois eu des problèmes avec ce que l’un ou l’autre de nos enseignants a pu poster sur sa page Facebook. Quand vous vivez dans une communauté depuis cinquante ans sous occupation, cela change votre vision du monde. Et cela concerne moins de 0,5% de nos 22 000 employés. Mais aussi minime soit-il, nous prenons ce problème très au sérieux, il y va de notre crédibilité.

    Est-ce difficile de mobiliser l’opinion internationale sur Gaza ?

    Si l’on compare à ce qu’il s’est passé en 2014 au cœur de la guerre, la situation n’est évidemment pas comparable en intensité.. Ce que l’on voit actuellement, c’est un cumul, entre le blocus, la crise financière, les coupures d’électricité, la mauvaise qualité de l’eau, le traumatisme de la jeunesse après la dernière guerre, le sentiment d’enfermement… Ce qui me choque, c’est que dans les conférences internationales au sujet de Gaza, on parle beaucoup de résilience. Cela revient à applaudir les Gazaouis de tenir indéfiniment face à une injustice qui devrait être réglée politiquement. C’est féliciter les gens de survivre à quelque chose qui n’a pas lieu d’être.

    Quel rôle peut jouer la France ?

    D’un point de vue régional, je considère extrêmement important que la France joue un rôle dirigeant. Elle a toujours un regard extrêmement aigu sur les questions politiques. Cette tradition française est plus que jamais nécessaire, à l’heure où il y a beaucoup de défaitisme dans la communauté internationale autour de ce conflit. Sur les questions relatives à l’UNRWA, j’ai une attente forte sur l’éducation, thème sur lequel Emmanuel Macron s’est engagé.

    #Palestine #UNRWA #Gaza #réfugiés

  • Mahmoud Abbas’ health deteriorates, and Israel prepares for bloody succession fight -

    Head of West Bank’s Palestinian Authority was hospitalized for tests in U.S. at end of February

    https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-health-of-palestinian-leader-mahmoud-abbas-82-deteriorates-in-rece

    Amos Harel Mar 07, 2018

    ❝In recent months there has been a deterioration in the health of Palestinian Authority President Mahmoud Abbas, who will be 83 at the end of the month. Information about his health has been submitted to Israeli political and security officials.
    Although the security cooperation between Israel and the PA continues to be managed well, Israel is readying itself for the possibility that a continued worsening of Abbas’ health will intensify the succession wars in the PA and undermine the relative stability that now prevails in the West Bank.
    At the end of last month, while he was in the United States to address the UN General Assembly in New York, Abbas was hospitalized for a few hours for tests in a Baltimore hospital. He also underwent tests in a Ramallah hospital last July. In both instances, the PA spokesman issued denials regarding illnesses Abbas supposedly had and insisted that his medical condition was satisfactory. Abbas himself, in an interview with Palestinian television on February 22, said he was in good health.
    However, Palestinian activists opposed to Abbas’ regime claim that he’s ill and getting worse. There was even a claim on social media that he was suffering from cancer of the digestive system. This claim was never confirmed.
    Some 20 years ago Abbas was operated on for prostate cancer, and the surgery was said to be successful.

    The PA president has cut down his work hours over the past year. People around him say he seems to be getting more short-tempered and argumentative with his aides and other senior PA officials. Aside from his health and advancing age, Abbas’ behavior seems to indicate that the PA, and his leadership, are facing a crisis.

    The main reason is the bad relationship with the Trump administration and the United States clearly positioning itself on Israel’s side with regard to its diplomatic dispute with the Palestinians. This American position is accompanied by other moves that are liable to undermine the Palestinian economy, like pushing the Taylor Force law through Congress (which limits American aid to the PA because of its financial support for imprisoned terrorists and their families) and the plan to reduce support for UNRWA, the United Nations’ refugee agency.
    At Abbas’ orders, the PA security agencies are continuing to closely coordinate with the Israel Defense Forces and the Shin Bet security service, and they are regularly assisting in the rescue of Israelis who stray into Area A, which is under PA control. In closed forums with foreign diplomats, senior PA officials admit that the IDF is showing restraint in the West Bank and its approach is preventing violent flare-ups.
    But as Abbas’ health gets worse, the battle among the many contenders hoping to succeed him will intensify. There are nearly 10 Palestinian politicians and security officials who see themselves worthy of the job, and there could be temporary alliances formed between some of them in an effort to win the leadership of PA. Israel is concerned about the instability that could ensue the closer the end of Abbas’ tenure seems – and is concerned that the internal tension will impact the degree to which the PA security services will work to prevent attacks on the IDF and Israeli civilians in the West Bank.

  • Despite US aid cuts, Palestine president gets $50mn jet – Middle East Monitor
    https://www.middleeastmonitor.com/20180125-despite-us-aid-cuts-palestine-president-gets-50mn-jet

    January 25, 2018 at 6:30 pm

    The Ramallah-based Palestinian Authority (PA) has just bought a private jet for Palestinian President Mahmoud Abbas, Israeli media reported on Thursday.

    “The PA has purchased a luxurious $50-million private jet to be used by Abbas,” Israel’s Channel 12 reported.

    According to the broadcaster, the aircraft — set to be delivered “within weeks” — will be stationed in the Jordanian capital, Amman, for the Palestinian president’s personal use.

    Funding for the plane was reportedly provided by the PA ($20 million) and the Palestinian National Fund ($30 million).

    source israélienne sur la #palestine

  • La jeunesse palestinienne ne s’avoue pas vaincue
    Akram Belkaïd & Olivier Pironet (@opironet), Le Monde Diplo, février 2018
    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/02/BELKAID/58401

    La décision de M. Donald Trump de reconnaître Jérusalem en tant que capitale d’Israël, le 6 décembre dernier, a aggravé l’échec du « processus de paix » et provoqué d’importantes manifestations en Cisjordanie et à Gaza. Une contestation durement réprimée par Israël, qui multiplie les incursions militaires et les arrestations. Les jeunes Palestiniens, y compris des mineurs, sont les premiers visés. Nombre d’entre eux rompent avec les formes de militantisme de leurs aînés.

    Les drapeaux palestiniens claquent au vent sur l’allée principale de l’université de Birzeit, à la périphérie de Ramallah, ville où siège l’Autorité palestinienne. Non loin de la stèle qui honore les vingt-huit étudiants « martyrs » de l’établissement, tous tués par l’armée israélienne, un cortège se met en place. Un membre du service d’ordre va d’un carré à l’autre. Cagoulé sous son casque d’assaut et vêtu d’une tenue de camouflage avec grenades et ceinture d’explosif, il donne le tempo à de jeunes femmes et de jeunes hommes en treillis olive, le visage masqué par un keffieh. Tous scandent des slogans à la gloire de la résistance armée. Ils brandissent des bannières aux couleurs du Fatah rendant hommage au défunt président Yasser Arafat (1929-2004), et des banderoles saluant la mémoire de Cheikh Ahmed Yassine (1937-2004), le fondateur du Mouvement de la résistance islamique (Hamas). Les organisateurs de cette parade appartiennent au mouvement de la jeunesse du Fatah (Chabiba), le parti du président Mahmoud Abbas. Ils ont tenu à ce que le rassemblement célèbre les deux grandes factions politiques palestiniennes, qui peinent à mettre en œuvre leur accord de « réconciliation ». Signé en octobre 2017, celui-ci est censé tourner la page de plus de dix années de rivalité et d’affrontements fratricides.

    À l’écart, des étudiants en sociologie observent la scène d’un air sévère. « Ça n’est que du folklore, lâche Rami T. (1), 20 ans. Voilà ce que le Fatah et l’Autorité palestinienne proposent à la jeunesse : des gesticulations symboliques. C’est tout sauf de l’action politique sérieuse. Le régime n’entend pas impulser une mobilisation collective qui puisse réellement porter ses fruits. Il craint qu’une politisation des jeunes ne mène d’abord à une révolte contre lui. » Alors que 70 % de la population a moins de 30 ans, la politisation de la jeunesse constitue un sujet très délicat pour des dirigeants palestiniens à la légitimité de plus en plus contestée. Avant les accords d’Oslo, en 1993, et la création de l’Autorité, c’est le Haut-Conseil pour la jeunesse et les sports, une instance rattachée à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui assurait la formation idéologique, notamment à travers l’organisation de camps de vacances et de volontariat. En 1993, un ministère de la jeunesse et des sports a vu le jour pour « donner aux jeunes le pouvoir d’agir sur le plan économique, social et politique ». Au fil du temps, les actions d’encadrement ont été abandonnées, et le ministère a été suspendu en 2013, le Haut-Conseil ayant repris du service sous l’égide de M. Abbas.

    Pour Youssef M., 22 ans, lui aussi étudiant en sociologie, « l’Autorité palestinienne veut éloigner les jeunes d’un militantisme authentique, présent sur le terrain, et les empêcher d’élaborer de nouvelles manières d’agir sur le plan politique. Or, depuis le début des années 2000 et l’échec du processus d’Oslo, la jeunesse est en manque de repères. Nous sommes en colère. Il n’y a eu aucun gain politique pour notre peuple. La division entre le Fatah et le Hamas nous indigne. L’occupation [israélienne] est une réalité permanente. Nous en vivons la violence au quotidien. Notre situation sociale et économique demeure précaire. Toutes les conditions sont réunies pour que naisse une mobilisation à grande échelle ».

    Quand l’Autorité veut museler la contestation

    Les jeunes sont « les premières victimes de la lutte contre l’occupation en termes de morts, de blessés, d’arrestations et de détentions », montre une récente étude (2), et, sur les 95 Palestiniens tués par l’armée israélienne ou les colons en 2017, une cinquantaine avaient moins de 25 ans (3). Mais ils sont aussi touchés de plein fouet par les difficultés que connaît l’économie, avec un taux de chômage estimé à 27 % (18 % en Cisjordanie, 42 % à Gaza), soit l’un des « plus élevés du monde », « d’une ampleur rarement atteinte (…) depuis la Grande Dépression », selon les Nations unies (4). Environ un tiers des 15-29 ans sont sans emploi en Cisjordanie (56 % à Gaza), et cette proportion augmente à près de la moitié pour les femmes, qui constituent la majorité des jeunes diplômés. À l’échelle nationale, seuls 40 % des jeunes Palestiniens sont intégrés au marché du travail. Si le taux de scolarisation universitaire est l’un des plus importants du monde arabe (44 % selon l’Unesco), les étudiants n’ont que très peu de débouchés professionnels une fois leur diplôme en poche. Un très grand nombre d’entre eux doivent se tourner vers le marché informel, où ils perçoivent bien souvent une rémunération inférieure au salaire minimum établi par l’Autorité palestinienne (2,40 dollars l’heure, soit 2 euros) et ne disposent d’aucune couverture sociale.

    Houda A., 20 ans, étudie le journalisme à l’université de Bethléem, un écrin de verdure perché sur les hauteurs d’une ville encombrée où affluent les cars de touristes venant d’Israël pour une brève visite de l’église de la Nativité. Cet établissement catholique accueille 3 500 étudiants, dont trois quarts sont de confession musulmane et environ 80 % de sexe féminin. Originaire de Jérusalem-Est, où les établissements supérieurs palestiniens sont interdits par Israël, Houda met trois heures chaque jour pour effectuer le trajet aller-retour entre l’université et la Ville sainte, pourtant distante de six kilomètres, en raison des barrages israéliens. Elle décrit une situation qui ne cesse de se détériorer : « L’occupation pèse sur nos vies d’étudiants. C’est elle qui dicte nos choix, comme celui de l’université où nous souhaitons étudier. Si on habite Jérusalem, on y réfléchira à deux fois avant de s’inscrire à Birzeit ou à Naplouse, ne serait-ce qu’en raison des restrictions à la liberté de mouvement imposées par Israël (5). Mais l’université demeure un cocon qui ne nous forme pas sur le plan politique pour faire face à cette situation. Pour nos aînés, y entrer signifiait choisir un parti et s’engager dans le militantisme. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. » De nombreux étudiants et enseignants rencontrés déplorent que ni le Fatah ni le Hamas n’aient un projet politique susceptible de mobiliser la jeunesse et de favoriser l’émergence d’élites capables de prendre le relais à la tête d’un mouvement national essoufflé.

    Ce reproche, nous l’entendrons à plusieurs reprises. À l’université de Bethléem, par exemple, où assister à une matinée d’activités libres permet de prendre la mesure de l’ambiguïté de la situation. D’un côté, dans une cour ombragée, près de deux cents étudiants joviaux et bruyants participent à un jeu de questions-réponses scandées au son de chansons occidentales ou de pop libanaise. De l’autre, dans un amphithéâtre clairsemé à l’ambiance studieuse, une trentaine de personnes suivent un débat à propos de la loi controversée sur la criminalité électronique, adoptée par l’Autorité palestinienne en juin 2017. Destiné officiellement à réglementer l’usage d’Internet et des réseaux sociaux, ce texte permet d’emprisonner tout citoyen dont les écrits portent atteinte « à l’intégrité de l’État, à l’ordre public ainsi qu’à la sécurité intérieure ou extérieure du pays », ou menacent « l’unité nationale et la paix sociale » (6). Jugée contraire aux droits fondamentaux par une large partie de la société civile, cette loi vise à faire taire et à punir les journalistes contempteurs du régime, les opposants, mais aussi les militants et les jeunes, très actifs sur les réseaux sociaux, où les critiques contre le pouvoir pleuvent. En témoigne l’interpellation par les services de sécurité palestiniens, en septembre dernier, de M. Issa Amro, responsable de La Jeunesse contre les colonies, un mouvement établi à Hébron (Al-Khalil), qui avait dénoncé sur Facebook l’arrestation d’un journaliste ayant appelé à la démission de M. Abbas. M. Amro avait déjà été arrêté par l’armée israélienne en février 2016, après avoir organisé une manifestation pacifique contre la colonisation (7).

    Nabd, mouvement contre l’occupation et la colonisation

    Yassir D., 23 ans, inscrit en cursus de journalisme, est l’un des initiateurs de ce débat. Il ne s’étonne ni du manque d’intérêt des étudiants pour un sujet qui les concerne pourtant au premier chef ni de l’absence de mobilisation populaire contre ce texte. « Nos parents sont incités par le gouvernement à s’endetter pour consommer (8) et hésitent de ce fait à contester l’ordre établi. Quant aux jeunes, leurs conditions de vie sont telles qu’ils veulent aussi s’amuser.. Alors, on leur offre l’illusion qu’ils peuvent le faire comme n’importe où ailleurs. Cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas de conscience politique ; c’est juste qu’ils ne se reconnaissent dans aucune des forces existantes. » Selon une étude de référence, 73 % des Palestiniens de 15 à 29 ans affirment n’être affiliés à aucun parti et expriment une grande méfiance à l’égard des institutions (9).

    Manal J., 22 ans, étudiante en sciences de la communication, a suivi tout le débat. Elle applaudit l’écrivain et chroniqueur Hamdi Faraj quand il dénonce une « loi liberticide visant à réduire au silence les voix dissidentes » et ne cache pas son agacement lorsqu’un avocat proche du pouvoir affirme que « la situation difficile [des Palestiniens] exige de la retenue et un sens des responsabilités, une liberté totale d’expression n’étant ni possible ni souhaitable ». Se sent-elle prête pour autant à s’engager sur le plan politique ? Elle livre une réponse gênée : « Je suis décidée à le faire, mais ce n’est pas simple. Il y a une règle que tous les jeunes connaissent : faire de la politique, c’est, tôt ou tard, aller en prison, qu’elle soit israélienne ou palestinienne. Pour une femme, cela peut avoir des effets dramatiques. Au-delà des conséquences physiques et morales de l’incarcération, on risque de ne jamais pouvoir trouver de mari, car notre société reste très conservatrice, et toutes sortes de rumeurs peuvent nuire à la réputation d’une femme qui a fait de la prison. » Toutes ces femmes arrêtées ne bénéficient pas de la même attention médiatique internationale qu’Ahed Tamimi, 16 ans, emprisonnée en décembre dernier pour avoir bousculé deux soldats israéliens. Depuis 1967, près de 800 000 Palestiniens des territoires occupés ont été incarcérés par les Israéliens, soit deux hommes adultes sur cinq — souvent sous le régime de la détention administrative, sans inculpation ni procès. Sur ce total, on compte quinze mille femmes.

    Proche de l’extrême gauche, Wissam J., 26 ans, en faculté de sociologie à Birzeit, a connu lui aussi la prison, au même titre que de nombreux étudiants de l’université, considérée comme l’un des creusets du militantisme en Palestine (près d’une soixantaine d’entre eux sont actuellement détenus par Israël, et environ huit cents ont été arrêtés par l’armée depuis une dizaine d’années). Il a été libéré en 2015, après avoir passé trois ans dans les geôles israéliennes — ce qui lui vaut autant de retard dans ses études. Pour quel motif a-t-il été emprisonné ? « J’ai été arrêté et condamné pour “militantisme” », nous répond-il avec un sourire pudique, sans entrer dans les détails. Comme ses camarades de bancs Rami et Youssef, Wissam milite au sein de Nabd (« battement » en arabe), un mouvement de jeunes en lutte contre l’occupation et la colonisation israéliennes, « mais aussi contre l’Autorité, la division politique interpalestinienne et la “normalisation” avec Tel-Aviv promue par certaines ONG [organisations non gouvernementales] et par des pontes du régime », assène Youssef. Né à Ramallah en 2011, dans le sillage du mouvement de contestation populaire lancé par le Collectif du 15 mars pour appeler à l’unité nationale face à Israël, Nabd se veut « indépendant des grands partis », nous explique-t-il, avant d’ajouter : « Mais nous n’agissons pas contre eux, même si nous nous situons en dehors du cadre politique traditionnel, qui a montré ses limites. »

    Marqué « à gauche », comme nous le confie Rami, le mouvement, dont certains membres sont également issus du courant islamiste, a essaimé dans plusieurs villes de Cisjordanie et tente de tisser des liens avec les jeunes de Gaza. Il met aussi l’accent sur l’éducation populaire et œuvre à la « réappropriation de l’identité, de l’histoire et de la mémoire collective palestiniennes, menacées par l’atomisation de la société que favorise la politique néolibérale de l’Autorité, sous l’influence de la Banque mondiale et des Occidentaux ». Les militants de Nabd entendent par ailleurs lutter contre la fragmentation du territoire et éviter que la séparation entre les grandes villes de Cisjordanie — sans oublier l’isolement de Gaza — n’ancre définitivement l’image d’un « archipel de cités autonomes » dans l’imaginaire palestinien. « Nous proposons également des activités culturelles et artistiques. Par exemple, une troupe de théâtre itinérante se produit dans les camps de réfugiés, pour redonner vie à la culture populaire du pays », ajoute Wissam.

    Offrir un horizon collectif à la « génération d’Oslo »

    « Ces militants veulent faire de la politique “autrement”, analyse Sbeih Sbeih, sociologue palestinien et chercheur à l’université Aix-Marseille, qui suit de près l’évolution de ce mouvement. Au discours de nos dirigeants sur le “développement de l’économie”, la “construction étatique” et la “paix”, ils opposent un modèle de résistance — contre Israël, mais aussi sur le plan économique, politique, éducatif et culturel — au nom d’un objectif suprême, la libération de toute la Palestine. C’est la raison pour laquelle ils sont à la fois dans le viseur des autorités israéliennes et dans celui des services de sécurité de l’Autorité, comme tous ceux qui remettent en question l’ordre établi. » Les Israéliens ne s’y sont pas trompés : l’un des fondateurs de Nabd, arrêté l’année dernière, est toujours sous les verrous, avec le statut de « détenu administratif ». Bassel Al-Araj, proche du mouvement, a quant à lui été abattu par l’armée israélienne à Al-Bireh (Ramallah) le 6 mars 2017, au terme d’une longue traque. Ce pharmacien de 33 ans originaire d’Al-Walajah (Bethléem), très présent sur le terrain de la contestation, mais aussi dans les ateliers d’éducation populaire, avait été relâché peu de temps auparavant par les forces de sécurité palestiniennes, qui l’avaient accusé en avril 2016 de « préparation d’une action terroriste », puis incarcéré pendant six mois. Pour beaucoup, sa mort est le fruit de la coordination sécuritaire entre les services de renseignement palestiniens et leurs homologues israéliens, très décriée par la population des territoires (10).

    Nabd est loin d’être la seule organisation de jeunes active en Palestine. Sans compter les affiliations à des associations classiques (sport, culture, solidarité...), près de 40 % des 15-29 ans font partie d’un mouvement semblable, et ces dernières années ont vu apparaître de nombreux collectifs, comités et associations dont le maître-mot est « l’unité du peuple palestinien », comme Gaza Youth Breaks Out (GYBO) ou Jabal Al-Mukabir Local Youth Initiative. Créé en 2010 par des blogueurs gazaouis, le premier dénonce en même temps l’occupation israélienne, la corruption des responsables politiques et l’incurie des principaux partis. Le second, installé à Jérusalem-Est, s’est illustré en organisant, le 16 mars 2014, une chaîne humaine autour des remparts de la Ville sainte pour protester contre la colonisation juive et réaffirmer l’identité palestinienne. « Notre génération veut innover. Elle entend repenser le discours politique traditionnel et cela explique le foisonnement d’initiatives qui mélangent culture, social, engagement politique et arts », analyse Karim Kattan, chercheur et écrivain originaire de Bethléem. Membre du projet El-Atlal (« les ruines »), qui invite de jeunes artistes, chercheurs et écrivains, palestiniens ou étrangers, à travailler en résidence à Jéricho, il est persuadé que le recours à la création « fait partie des nouveaux modes de mobilisation ». Cela permet aussi, selon lui, de repenser les liens de solidarité entre Occidentaux et Palestiniens. « Le temps des ONG qui viennent passer trois mois chez nous et qui repartent avec le sentiment du devoir accompli est révolu. Les étrangers — notamment les Français — ne doivent plus venir “s’occuper” de nous, mais travailler avec nous. Et apprendre de nous comme nous apprenons d’eux.. »

    Mais quel est le rayonnement de ces mouvements, leur poids dans la société ? D’après Abaher El-Sakka, professeur de sociologie à Birzeit, « il ne faut pas surestimer leur influence, relativement limitée étant donné l’espace restreint dans lequel ils peuvent agir, les blocages liés aux structures du pouvoir et, bien sûr, la répression israélienne. Mais des mouvements comme Nabd peuvent créer une dynamique et préparer le terrain, à terme, à d’importants changements sur le plan sociopolitique. Ce qui est sûr, c’est qu’ils offrent une solution en matière d’engagement collectif aux jeunes Palestiniens, en proie au désenchantement devant l’absence de perspectives et l’impossibilité de jouer un rôle décisionnel dans la société.. Beaucoup de ces jeunes, se sentant laissés pour compte, rejettent tous les partis en bloc et se replient sur eux-mêmes, avec le risque que certains se tournent vers l’action violente ». Ce fut le cas, notamment, lors du soulèvement de 2015-2016, qui a vu se multiplier les attaques isolées, souvent avec un simple couteau, contre les soldats israéliens et les colons dans les territoires occupés. Ces attaques ont été essentiellement le fait de jeunes de moins de 25 ans, indépendants des partis et sans revendication (11). Elles ont entraîné une répression féroce, avec 174 Palestiniens tués entre octobre 2015 et février 2016.

    Ces actes désespérés, beaucoup de nos interlocuteurs disent les comprendre et refusent de les condamner. Anissa D., 25 ans, vit dans le camp de réfugiés de Jénine, où 70 % des treize mille habitants sont au chômage. Enfant, elle a connu l’offensive israélienne d’avril 2002 contre le camp, qui fit officiellement cinquante-deux morts parmi les Palestiniens (au moins deux cents selon les habitants). Sans qualification, elle travaille comme femme de ménage dans un complexe hôtelier du nord de la ville dont la clientèle est essentiellement composée de Palestiniens d’Israël. Elle avoue penser souvent à recourir à la violence. « Je me raisonne, parce que je sais que les Israéliens puniront toute ma famille et que chacune de nos révoltes a été payée au prix fort. Mais je ne supporte pas le sort de mon peuple. Je ne peux pas me résigner. J’admire ceux qui ont donné leur vie pour notre cause. » Pour Houda, l’étudiante en journalisme à Bethléem, « les attaques individuelles menées contre les soldats aux barrages sont un moyen comme un autre de résister à l’occupation, d’opposer la force à la violence exercée par Israël ». Youssef, de Birzeit, estime de son côté que « ces actions extrêmes sont le fruit d’une immense frustration face à la perpétuation de la colonisation, aux vexations subies quotidiennement aux postes de contrôle et à un horizon complètement bouché ». Un point de vue qu’exprimera devant nous, de manière plus abrupte, Mohsen B., un commis d’une vingtaine d’années employé dans une épicerie de la vieille ville de Naplouse : « Depuis que je suis né, les Israéliens ne m’ont autorisé qu’une seule fois à me rendre à Jérusalem, et je me sens comme asphyxié ici, enfermé dans mon propre pays. Je n’ai pas d’économies, pas de femme, et je n’ai pas fait d’études supérieures. Je me suis sacrifié pour la patrie en restant ici, mais maintenant je ne souhaite qu’une chose : partir à l’étranger. C’est ça ou me jeter sur un soldat à un barrage... » Comme la majorité de nos interlocuteurs, Mohsen n’éprouve aucune sympathie pour des mouvements armés, tels qu’Al-Qaida ou l’Organisation de l’État islamique (OEI).

    à Hébron, murs de béton et portiques de détection

    Pour Majdi A., 28 ans, une figure du camp de réfugiés de Dheisheh, à Bethléem, l’exil n’est pas une option. Ce camp, l’un des plus importants de Cisjordanie, où vivent quinze mille personnes, permet de prendre toute la mesure du désœuvrement de la jeunesse. « Dheisheh est dans le collimateur de l’armée israélienne, qui l’envahit très souvent, comme la plupart des camps de réfugiés, nous explique Majdi. La majorité des personnes arrêtées sont des jeunes, accusés d’appeler à la violence sur Facebook ou de lancer des pierres contre les soldats. Plus d’une centaine ont été blessés dans des heurts au cours des six derniers mois. On compte par ailleurs deux morts de 21 et 18 ans [en 2017], et environ quatre-vingts gamins handicapés, sciemment visés aux jambes. » Lorsque nous l’interrogeons sur les menaces pesant sur les jeunes qui s’opposent à l’occupation ou à la politique de l’Autorité, il nous répond sans détour : « Nous ne pouvons pas protester ni avoir d’activités politiques autres que celles qui sont contrôlées par le pouvoir ; nous subissons des pressions de part et d’autre. La seule solution, c’est de s’engager pacifiquement. Moi, par exemple, j’ai choisi de rester ici, de ne pas partir à l’étranger et d’œuvrer en faveur de la communauté au travers d’actions sociales et culturelles. Je resterai ici pour défendre nos droits, même si je dois y laisser ma vie. »

    Si demeurer en Palestine est un acte de résistance relevant du soumoud (« ténacité » en arabe), y revenir l’est tout autant. C’est l’avis de Maher L., 26 ans, commerçant dans la vieille ville d’Hébron, à quelques encablures du caveau des Patriarches (ou mosquée Ibrahim). La population palestinienne du centre historique a diminué de moitié depuis vingt ans. Les six mille habitants qui restent sont soumis à la pression permanente de huit cents colons particulièrement agressifs et de quelque trois mille soldats. Murs de béton, points de contrôle, tourniquets pour filtrer les passages, caméras de surveillance et portiques de détection de métaux installés par l’armée israélienne, filets grillagés placés par les commerçants pour protéger les rares boutiques encore ouvertes des objets et des immondices lancés des étages par les colons, maisons palestiniennes dégradées par ces derniers : vivre ici est un enfer. Le visage marqué, Maher le reconnaît, mais dit ne plus vouloir quitter son pays après être parti à l’étranger pendant trois ans. « Je me suis exilé en Allemagne, mais l’appel de ma terre natale a été plus fort. Je pourrais repartir. Les colons et les organisations qui les soutiennent nous incitent à le faire ; certains offrent même un pécule. Ce serait une aubaine : mon commerce est moribond, car rares sont les téméraires qui prennent le risque de venir faire leurs courses chez nous. Mais je ne vendrai jamais et je resterai ici, quoi qu’il advienne. J’attends. Le temps n’est pas notre ennemi. »

    Akram Belkaïd & Olivier Pironet

    (1) Tous les noms de nos interlocuteurs ont été modifiés, à l’exception de ceux des deux sociologues et de l’écrivain.

    (2) « Palestinian Youth » (PDF), Palestinian Academic Society for the Study of International Affairs (Passia), Jérusalem, avril 2017.

    (3) Cf. « Deaths in 2017 », Israel-Palestine Timeline.

    (4) « Rapport sur l’assistance de la Cnuced au peuple palestinien. Évolution de l’économie du territoire palestinien occupé » (PDF), Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), Genève, 10 juillet 2017.

    (5) Sur les atteintes à la liberté de mouvement des Palestiniens en Cisjordanie, cf. la carte-affiche insérée dans « Palestine. Un peuple, une colonisation », Manière de voir, n° 157, février-mars 2018 (en kiosques).

    (6) Presidential Decree N° 16 of 2017 Regarding Cybercrime, articles 20 et 51, Ramallah, 24 juin 2017. Le Parlement israélien a de son côté adopté en première lecture, début 2017, une loi permettant d’obliger Facebook à supprimer tout texte incitant à la « violence » ou au « terrorisme ».

    (7) Cf. « Farid Al-Atrash et Issa Amro », La Chronique d’Amnesty, Paris, novembre 2017.

    (8) M. Salam Fayyad, premier ministre de l’Autorité palestinienne de 2007 à 2013, a mis en place en 2008 des mesures facilitant les prêts à la consommation. On estime par exemple que deux tiers des foyers de Ramallah sont endettés. Cf. « Palestinian workers campaign for social justice », Middle East Report, Richmond (Virginie), vol. 46, n° 281, hiver 2016.

    (9) « The status of youth in Palestine 2013 », Sharek Youth Forum, Ramallah, 2013.

    (10) Cf. Shatha Hammad et Zena Tahhan, « “Basil Al-Araj was a beacon for palestinian youth” », Al-Jazira, 7 mars 2017. Sur la coopération sécuritaire israélo-palestinienne, lire « En Cisjordanie, le spectre de l’Intifada », Le Monde diplomatique, octobre 2014.

    (11) Cf. Sylvain Cypel, « Pourquoi l’“Intifada des couteaux” continue », Orient XXI, 24 février 2016.

    #Palestine

  • Gaza, au bord du précipice
    Thomas Cantaloube, Médiapart, le 28 janvier 2018
    https://www.mediapart.fr/journal/international/280118/gaza-au-bord-du-precipice

    Des responsables militaires israéliens ont récemment tiré la sonnette d’alarme en avertissant que la bande de Gaza était « au bord d’un effondrement complet », en raison de la détérioration des conditions sanitaires, sociales et économiques. Après dix ans de blocus, c’est en effet le désespoir qui domine. « Nous souffrons de ne jamais pouvoir envisager le futur », dit une habitante. Reportage dans la bande de Gaza.

    Gaza, de notre envoyé spécial.- Quand on lui annonce que nous avons l’intention de nous rendre dans la bande de Gaza, le porte-parole du gouvernement israélien soupire, puis nous répond calmement : « Comme vous voulez… Vous allez voir beaucoup de misère et de souffrance. Mais n’oubliez pas : c’est leur responsabilité. Les habitants de Gaza ont choisi le parti de la violence et des terroristes. Nous ne pouvons pas l’accepter et nous devons nous défendre. »

    Quelques jours plus tard, nous franchissons le checkpoint d’Erez, immense édifice de béton et d’électronique qui évoque la paranoïa déshumanisée des installations militaires américaines en Irak ou en Afghanistan dans les années 2000. Après un long tunnel de grillage, nous émergeons côté palestinien, dans cette bande de Gaza grande comme trois fois Paris intra-muros, peuplée de deux millions d’habitants cloués sur place, sans possibilité aisée de sortir de ce territoire depuis plus de dix années, lorsque le Hamas en a pris le contrôle en 2007.

    On traverse d’abord quelques champs cultivés (oliviers, fraises, haricots verts…) avant d’atteindre les premiers bâtiments, qui occupent la quasi-totalité de la surface de Gaza, en faisant un des lieux les plus densément peuplés de la planète.. Bien sûr, l’ambiance n’est pas riante, on imagine d’autres endroits pour faire du tourisme : le gris parpaing des immeubles mal finis, les nombreuses charrettes tirées par des ânes, les rues secondaires en terre constellées d’ornières.

    Mais la vie suit son cours, résiliente. Et tant qu’on n’adresse pas la parole aux Gazaouis pour leur demander comment va leur existence, l’illusion se maintient d’être dans n’importe quelle ville pauvre du monde arabe. Il y a des souks, des hôtels, des restaurants, des banques, des embouteillages, les vagues de la Méditerranée qui s’écrasent sur les plages de sable.

    Les premières fissures dans ce tableau apaisé surgissent très vite. On observe les pêcheurs qui larguent les amarres et s’éloignent du port en fin de soirée. Ils naviguent sur deux ou trois kilomètres en mer, puis coupent les moteurs pour lancer leurs filets. Normal, ils ne peuvent pas s’aventurer au-delà : leur zone de pêche est restreinte en moyenne à cinq milles marins (9 km).

    Nous avons ensuite rendez-vous avec un officiel au treizième étage d’un immeuble : il faut attendre son arrivée, puis qu’un agent de sécurité démarre le générateur diesel, et tout le monde s’entasse dans la cage d’ascenseur. En quittant les lieux, on descend les treize étages à pied avec une lampe de poche. Mi-janvier 2018, le rythme d’approvisionnement en électricité est le suivant : quatre heures de courant, suivies par douze heures de black-out. Parfois, s’il y a six ou sept heures de courant par jour, c’est Byzance. Quand l’électricité arrive dans les foyers, tout le monde se chamaille aimablement pour filer à la douche et bénéficier d’eau chaude.

    L’essentiel de l’eau qui circule dans les tuyaux (95 % selon l’Organisation mondiale de la santé) est impropre à la consommation humaine. Lorsqu’on se brosse les dents, un arrière-goût colle aux gencives. Se baigner dans la mer revient à nager à la sortie des égouts, puisque le système de traitement des eaux usées est en carafe depuis des mois…

    Début 2018, les services de sécurité israéliens (armée et renseignements) ont tiré la sonnette d’alarme auprès de leur gouvernement : « Gaza est au bord d’un effondrement complet », ont-ils averti. Ce qui, dans le langage de ces responsables, laisse présager que les conditions socioéconomiques désastreuses de la bande pourraient bien provoquer un soulèvement, une nouvelle intifada, une offensive armée des extrémistes religieux, bref, ils ne savent pas vraiment quoi, mais cela ne sent pas bon du tout.

    Il y a déjà eu trois guerres à Gaza en dix ans et les Israéliens ne souhaitent désormais rien tant que préserver le statu quo. Donc, du point de vue de ces dirigeants chargés de la sécurité de leur pays, il vaudrait mieux s’arranger pour que la cocotte-minute gazaouie ne leur explose pas à la figure en relâchant la pression.

    Malheureusement, ces paroles raisonnables ne sont guère écoutées par la majorité des Israéliens aujourd’hui. Il y a ceux qui rappellent ironiquement que les médias annoncent depuis douze ans « l’effondrement de Gaza » sans que cela ne se produise. Il y a ceux qui désirent la confrontation et se réjouissent de la situation. Et puis il y a surtout l’indifférence face au sort des Gazaouis. « Si ces gens veulent vivre normalement, ils n’ont qu’à se débarrasser du Hamas. » Tel est le refrain que l’on entend souvent en Israël..

    Jusqu’en 2005, la situation de Gaza n’était guère différente de celle du reste de la Cisjordanie sur le plan de la circulation des personnes. Puis le premier ministre Ariel Sharon a annoncé le retrait des 8 000 colons qui vivaient sur place, les islamistes du Hamas ont remporté (à la régulière) les élections palestiniennes de 2006 et, l’année suivante, ils ont pris le contrôle total de la bande de Gaza, à la suite d’une confrontation avec l’Autorité palestinienne installée à Ramallah (Cisjordanie).

    Depuis cette date-là, Israël a isolé Gaza à coups de barbelés, de miradors, de murs de béton et de checkpoints. Le seul point de passage avec un pays tiers, l’Égypte, est celui de Rafah, au sud, et il est rarement ouvert, encore moins depuis le coup d’État du maréchal al-Sissi de 2014.

    « Sortir à tout prix d’ici pour vivre ailleurs »

    On a coutume de parler de Gaza comme d’une « prison à ciel ouvert », mais c’est un cliché insidieux. Dans toute démocratie digne de ce nom, les prisonniers ont été jugés et reconnus coupables. Or le seul crime de l’immense majorité des Gazaouis est d’être nés palestiniens sur cette langue de terre côtière. « Pour deux millions d’habitants, il y a peut-être 10 000 extrémistes ou terroristes. Nous sommes tous condamnés pour les actes de quelques-uns », souligne Youssef Nateel, un cinéaste d’une trentaine d’années. Il fait référence aux branches armées du Hamas ou du Djihad islamique, qui envoient occasionnellement des missiles sur Israël ou commettent des attentats-suicides. Gaza n’est donc pas tant une prison qu’un exercice de punition collective massive.

    Depuis 2012, Youssef Nateel a déposé chaque année quatre à cinq demandes de permis de sortie de Gaza pour présenter ses films documentaires dans des festivals, ou afin de se rendre à une formation aux États-Unis pour laquelle il avait obtenu une bourse. Elles ont toutes été refusées. Sans aucune explication. « Les Israéliens n’ont pas à se justifier », souffle-t-il. Il sait seulement qu’il a le mauvais âge, le mauvais sexe, le mauvais pedigree du point de vue de l’appareil sécuritaire israélien : celui d’un terroriste en puissance.

    Youssef est donc cloîtré à Gaza, relié au reste du monde par Internet, grâce auquel il se forme lui-même avec des tutoriels en ligne. « Je veux progresser en tant que cinéaste, je veux grandir en tant qu’artiste, je veux me confronter au reste du monde, mais cela m’est interdit. Je ne compte plus toutes les opportunités que j’ai ratées. Ces dix dernières années ont été gâchées. Désormais, je n’ai plus qu’une seule aspiration : sortir à tout prix d’ici pour vivre ailleurs et ne pas gâcher la prochaine décennie. »

    Une de ses amies, Yasmine Dawas, a plus de chance. Façon de parler. Toute récente diplômée de médecine, elle a trouvé du travail un jour par semaine dans un hôpital de Jérusalem pour traiter des enfants victimes de malformations cardiaques. En tant que jeune femme employée en Israël, elle peut obtenir un permis de sortie pour s’y rendre. Mais elle doit le renouveler chaque mois.

    À la mi-janvier, elle reçoit un message sur son téléphone lui annonçant que son prochain permis durera trois mois. Elle saute de joie ! Puis elle lit les détails : elle n’a le droit de franchir les checkpoints que le mardi, jour où elle travaille. Les larmes lui montent aux yeux, elle détourne le regard. Là encore, nulle explication. C’est comme ça, c’est la règle israélienne.

    Quand elle franchit le checkpoint pour se rendre à son travail, elle n’a le droit de rien emporter avec elle : pas de cosmétiques, pas de brosse à dents. Un jour, elle avait oublié un bâton de rouge à lèvres au fond de sa poche. Il lui a été confisqué et elle a dû plaider pour ne pas voir son permis annulé.

    Malgré cela, Yasmine et Youssef s’estiment mieux lotis que la plupart des Gazaouis : leurs familles sont relativement aisées, ils ont pu faire de bonnes études, ils possèdent des réseaux à l’étranger. Mais la plupart de leurs concitoyens subissent le chômage et la précarité. Le taux officiel de chômage s’élève à 47 % et il grimpe à 60-65 % pour les jeunes diplômés. C’est un paradoxe de Gaza : le taux d’alphabétisation des moins de 24 ans dépasse les 99 %, les universités sont ouvertes et de bon niveau, mais une fois leur cursus terminé, les diplômés sont cantonnés à un territoire exsangue, coupé du reste du monde.

    En 2012, l’UNRWA, l’agence des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens, nombreux à Gaza, avait publié un rapport dont le titre s’affichait poliment interrogatif, même si la réponse était négative : « Gaza sera-t-il vivable en 2020 ? » Aujourd’hui, les instances internationales, les ONG et même certains responsables israéliens se demandent s’il ne faudrait pas avancer la date de deux ans, c’est-à-dire envisager que Gaza ne soit plus vivable fin 2018. Aux problèmes d’eau, d’électricité ou de chômage précédemment évoqués s’ajoutent une véritable crise sociale et psychologique, ainsi que les évolutions politiques récentes, qui obscurcissent encore davantage les perspectives des Gazaouis.

    Responsable de projets dans une ONG d’assistance psychologique, Lubna Beseisso observe le tissu social se détériorer jour après jour. « Quand nous entendons le tonnerre, la plupart d’entre nous sursautons en imaginant que c’est un nouveau bombardement. Nous sommes traumatisés par les guerres, mais aussi par le blocus, l’enfermement, la division politique, explique-t-elle posément, s’incluant parfois dans les cas qu’elle décrit. Les gens ne peuvent pas vivre dans un état de stress perpétuel sans que cela n’affecte la société dans son ensemble. »

    Les disputes intrafamiliales, la violence, la dépression, tout cela est en hausse constante. Il y a désormais des sans-abri à Gaza, phénomène inconnu il y a encore quelques années du fait des solidarités. « La semaine passée, nous avons recensé un crime inédit dans l’histoire palestinienne : une femme a tué son mari puis l’a démembré. Ici, les gens avaient l’habitude de se préoccuper les uns des autres. Nous avons bien entendu toujours eu des vols, des meurtres ou de la violence dans les familles, mais jamais dans de telles proportions ni avec une telle agressivité. Le tissu social est en train de se déchirer. »

    « Gaza est un véritable chaos politique »

    D’après une étude scientifique sur les troubles psychologiques au Moyen-Orient publiée début 2017, les Palestiniens figurent au premier plan de toutes les populations de la région en matière de « désordres mentaux ». Le lien est directement établi entre ces perturbations et le demi-siècle de violence et de conflits, l’occupation israélienne et la répression qui l’accompagne. « Outre les différents symptômes de stress post-traumatique ou liés aux angoisses quotidiennes, nous souffrons de ne jamais pouvoir envisager le futur, s’attriste Lubna Beseisso. Nous avons appris depuis notre enfance à ne pas planifier notre avenir. » Ce qu’Ayah al-Wakil, une jeune juriste, résume ainsi : « Nous essayons de ne jamais espérer trop car nous ne voulons pas être déçus. »

    Une des rares choses qui semblent fonctionner correctement et avec régularité à Gaza est Internet, seul véritable lien avec l’extérieur pour la plupart des Gazaouis. Mais là encore, par la grâce ubuesque des autorités israéliennes, Gaza est interdite de réseau téléphonique 3G (la Cisjordanie vient juste d’être autorisée à déployer cette technologie vieille d’une décennie…). « Nous ne voyons que rarement des étrangers ou d’autres cultures, nous appréhendons le monde au travers des réseaux sociaux, constate tristement Ayah al-Wakil. Mais bien évidemment, ce n’est pas comparable : un pan de l’expérience humaine nous est ôtée. »

    Assis derrière son bureau de responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Gaza, Mahmoud Daher cache ses yeux las derrière ses lunettes. Après avoir passé en revue la longue liste des problèmes économiques et sanitaires qui affectent la bande de terre (à laquelle il faut ajouter, en plus de ceux déjà mentionnés, la pénurie de nombreux médicaments ou la dépendance à l’aide internationale de 80 % de la population), il assène avec la force de l’évidence : « Le problème de Gaza est de nature politique, il n’y a pas de solution médicale ou financière. »

    La récente prise de position de l’administration Trump sur le statut de Jérusalem, et plus généralement son soutien sans ambages au gouvernement israélien de Benjamin Netanyahou, ont achevé de doucher les maigres espoirs qui subsistaient parmi la population palestinienne.

    De surcroît, la « réconciliation » annoncée fin septembre 2017 entre le Fatah du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, semble au point mort. Il y a eu quelques visites des autorités de Ramallah et la prise de contrôle des checkpoints par les policiers palestiniens, mais aucune autre avancée. Les Gazaouis, qui espéraient l’injection d’argent frais ou un assouplissement du blocus israélien, ont déchanté et, aujourd’hui, ils perçoivent cela comme une déception de plus.

    « Gaza est un véritable chaos politique, résume Khalil Shahin, directeur du Centre palestinien pour les droits de l’homme. Nous subissons un régime politique unique au monde en étant gouvernés par trois entités et demie. Il y a d’abord Israël, qui contrôle tous les détails de notre vie quotidienne. Il y a ensuite l’Autorité palestinienne, dont nous dépendons théoriquement mais qui ne fait pas grand-chose. Il y a le Hamas, qui régente ce qu’il peut, principalement la sécurité interne et l’économie locale. Et enfin, pour une demi-part, la communauté internationale au travers des ONG, des programmes d’aide et de l’ONU. »

    Les Israéliens ont pris l’habitude de blâmer le Hamas (qui, avant de prendre le contrôle du territoire par les armes en délogeant l’Autorité palestinienne, avait remporté les élections libres) pour tous les maux de Gaza. Le mouvement islamiste, à la fois politique et militaire, est effectivement responsable de nombreuses attaques contre les Israéliens qui ont fait des dizaines de morts. Il exerce également un « monopole sur la corruption », comme le confie l’un de nos interlocuteurs, en taxant les produits qui rentrent à Gaza ou en organisant les trafics clandestins.

    Il fait également peser une certaine pression sur la société en s’efforçant de faire taire tous ceux qui ont la parole un peu trop critique. « On ne parle pas du Hamas en public et on fait attention à ce que l’on poste sur les réseaux sociaux, dénonce un militant anticorruption, sinon ses miliciens débarquent chez vous au petit matin… » Pour autant, Gaza ne vit pas sous une chape de plomb islamiste. Les appels à la prière n’ont pas plus d’adeptes ici qu’en Cisjordanie et les femmes qui le souhaitent se promènent sans foulard sur les cheveux (même si elles sont rares).

    « L’occupation est la matrice de toute la situation »

    Mais le Hamas est usé par ses dix années de pouvoir, qui ont vu la situation se détériorer. Même Ahmed Yousef, l’ancien conseiller politique du leader du Hamas Ismaël Haniyeh, l’avoue sans détour : « La population espérait beaucoup de la réconciliation entre le Fatah et le Hamas, mais elle est mal engagée. Les gens attendent de nouveaux dirigeants. Le Hamas porte sa part de responsabilité dans la situation présente, mais elle est moindre que celle d’autres acteurs. »

    Au premier rang figure le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, dont toute la stratégie depuis 15 ans a été lentement déjouée par Netanyahou et annihilée brusquement par Trump. L’Égypte aussi, qui pourrait offrir un ballon d’oxygène pour Gaza l’asphyxiée mais préfère, au contraire, lui appuyer sur la glotte en laissant le passage de Rafah presque tout le temps fermé et en collaborant avec les Israéliens. « Personne ne nous épargne, personne ne fait preuve de compassion à notre égard », commente Ahmed Yousef, résigné.

    Si le Hamas, l’Autorité palestinienne, l’Égypte ou parfois les pays occidentaux sont critiqués par les Gazaouis, tout ce beau monde n’arrive que loin derrière, en seconde place sur le podium des griefs. Personne à Gaza n’est disposé à absoudre Israël de son écrasante responsabilité. Car c’est bien l’État hébreu qui est la puissance occupante, qui contrôle les flux des marchandises et des personnes, qui restreint les faibles marges de liberté des Gazaouis et qui impose sa loi d’une main de fer dans un gant d’épines.

    Un responsable de l’ONU à Gaza, qui préfère rester anonyme pour parler en toute franchise, résume l’équation ainsi : « Pas d’occupation signifie pas d’intifada et donc pas de mesures de rétorsion, donc pas de souffrance. » Puis il poursuit : « On peut blâmer de nombreux acteurs locaux et internationaux pour leur inefficacité, leur corruption, leur incompétence, leur idéologie ; on peut débattre sur ce qui a surgi en premier de l’intifada ou des représailles, à la manière du litige sur la poule et l’œuf ; mais ce ne sont que des conséquences de l’occupation, qui est la matrice de toute la situation. »

    Lorsqu’il cesse de parler, ce haut fonctionnaire onusien ramasse quelques livres qui traînent et essaie de faire tenir cette petite pile en équilibre sur le bord de sa table de travail. Après de méticuleux ajustements, il y parvient. Il relève alors la tête vers nous et annonce : « Gaza est ainsi : toujours au bord du précipice. Un seul mouvement peut tout faire basculer. Les Israéliens déploient beaucoup de ressources en matière de sécurité et de renseignements pour maintenir Gaza en équilibre au bord de l’abîme. »

    Avant de regagner le checkpoint d’Erez pour faire ce que la plupart des Palestiniens ne peuvent pas effectuer, à savoir quitter cette enclave par la porte, on s’arrête chez un agriculteur dont les champs et les serres touchent presque le mur de séparation entre Israël et Gaza. La fraise de Gaza possède une petite réputation. Elle est effectivement délicieuse : riche en goût et juteuse. Akram Abu Khosa a dû reconstruire plusieurs fois ses serres, fréquemment détruites lors des incursions des soldats israéliens, faire une croix sur différentes récoltes pour les mêmes raisons, mais il persiste dans son maraîchage, comme le faisait son père avant lui.

    Aujourd’hui, son principal marché se situe à Gaza même, bien que cela lui rapporte moins que les exportations vers les pays du Golfe, qui comptent parmi ses clients. « Pour exporter, il faut que je récolte les fraises un peu en avance, mais pas trop afin de conserver un bon produit. Une fois que je les ai mises en barquette, elles doivent arriver chez les marchands en trois jours maximum. Le problème, c’est que je ne sais jamais si les Israéliens vont me laisser passer le checkpoint. Ils me connaissent et j’ai un permis d’exportation, mais c’est la loterie à chaque fois. Si mon camion est bloqué plus de 24 heures au poste de contrôle, c’est foutu, je perds ma cargaison. »

    Selon Khalil Shahin, du Centre palestinien pour les droits de l’homme, depuis dix ans, moins de 5 % des exportations de Gaza ont été autorisées à sortir de la bande. Akram Abu Khosa continue malgré tout de tenter régulièrement sa chance avec une partie de sa récolte de fraises. Pour continuer à vivre de sa terre bien sûr, mais aussi par obstination. Afin de montrer aux Israéliens qu’il ne se laissera pas abattre malgré leur volonté de maintenir Gaza au bord du précipice. Trop pauvre et soumis pour se révolter, mais pas assez pour ne plus rien avoir à perdre que ses larmes et son sang.

    #Palestine #Gaza #Blocus #Occupation #Punition_collective #Crime_conte_l'humanité #Prison_à_ciel_ouvert #chaos

  • Mahmoud Abbas exhorte les Européens à reconnaître la Palestine
    Philippe AGRET et Alix RIJCKAERT | AFP22 janvier 2018
    https://fr.news.yahoo.com/mahmoud-abbas-demande-%C3%A0-lue-reconna%C3%AEtre-letat-palestine-033

    Le président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas (g) s’exprime au côté de la cheffe de la diplomatie de l’UE, Federica Mogherini, le 22 janvier 2018 à Bruxelles

    Bruxelles (AFP) - En froid avec l’administration Trump, le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé lundi à Bruxelles les 28 Etats membres de l’UE à reconnaître « rapidement » la Palestine comme un Etat indépendant.

    « Nous considérons vraiment l’Union européenne comme une véritable partenaire et amie et pour cette raison, nous appelons ses Etats membres à reconnaître rapidement l’Etat de Palestine », a plaidé M. Abbas, venu chercher le soutien des Européens après la reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme la capitale d’Israël.

    Pour le président de l’Autorité palestinienne (AP), « il n’y a pas de contradiction entre une reconnaissance et la reprise des négociations » de paix avec Israël.

    Il a été reçu par la cheffe de la diplomatie de l’UE, Federica Mogherini, et les 28 ministres des Affaires étrangères en marge de leur réunion mensuelle, comme l’avait été le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu le 11 décembre.

    En l’accueillant, Mme Mogherini a redit « l’engagement ferme de l’UE pour la solution à deux Etats » (israélien et palestinien), « avec Jérusalem comme capitale partagée ».

    « Ce n’est pas le moment de se désengager » du processus de paix, a lancé Mme Mogherini alors que la direction palestinienne refuse désormais de considérer les Etats-Unis comme un médiateur « légitime » et que Mahmoud Abbas a accusé Israël d’avoir « mis fin » aux accords de paix d’Oslo (1993), censés conduire à un règlement négocié du conflit israélo-palestinien.

    La visite de Mahmoud Abbas à Bruxelles coïncidait avec une tournée sous tension du vice-président américain Mike Pence au Proche-Orient (Egypte, Jordanie et Israël), boycottée par les Palestiniens.

    Au moment où le président Abbas s’exprimait à Bruxelles, M. Pence annonçait devant le parlement israélien que l’ambassade américaine en Israël ouvrirait à Jérusalem avant fin 2019.

    – ’Masse critique’ -

    L’UE veut contribuer à relancer les négociations de paix pour sauvegarder la solution à deux Etats, mais la reconnaissance d’un Etat palestinien n’est pas aujourd’hui sur la table.

    "Il n’y a pas de « masse critique » pour reconnaître un Etat palestinien", a reconnu le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn. Certains Etats membres pourraient cependant bientôt franchir le pas, comme la Slovénie, selon des sources palestiniennes.

    Tout au plus, les Européens envisagent de proposer la perspective d’un « accord d’association » entre l’UE et l’AP, comme il en existe un avec Israël.

    La France et l’Espagne, notamment, y sont favorables. « Nous voulons passer d’un accord intérimaire à un accord d’association et qu’on engage dès à présent un processus dans cette direction », a plaidé le Français Jean-Yves Le Drian.

    Mais l’idée n’a pas été discutée avec M. Abbas, selon Mme Mogherini, précisant que la discussion se poursuivrait entre les 28 « dans les prochaines semaines ».

    « Nous n’en sommes qu’à une étape très préliminaire », avait déjà prévenu un haut responsable européen, expliquant qu’un accord d’association ne pourrait être signé qu’à condition que l’UE ait reconnu la Palestine comme un Etat indépendant.

    Malgré le rappel constant des « positions inchangées » de l’UE —sur la solution à deux Etats dans les frontières de 1967, la colonisation israélienne ou le statut de Jérusalem—, les 28 ne peuvent masquer des « divergences de vue et des différences d’approche », reconnaît-on à Bruxelles.
    (...)
    Les 28 ont également adopté lundi des sanctions contre sept hauts responsables du régime vénézuélien, en raison de la répression de l’opposition, et contre 17 Nord-Coréens impliqués dans les tests nucléaires et de missiles de Pyongyang.

  • Scoop: Macron sent aide to lobby Palestinians over Trump peace plan - Axios

    https://www.axios.com/macron-sent-1516306027-f098dbc8-5227-411b-b8c7-0110c0b9d0b5.html?source=sideb

    French President Emanuel Macron sent his deputy national security adviser Aurélien Lechevallier for a secret visit in Ramallah earlier this week to convey reassuring messages to the Palestinian President Mahmoud Abbas, French and Palestinian officials told me.

    Their main message was that the Palestinians must give a chance to the Trump peace plan, which could be unveiled in the coming months.

    Lechevallier met in Ramallah with the head of the Palestinian general intelligence service Majed Faraj, PLO secretary general Saeb Erekat and several other senior officials. According to French and Palestinian officials, Lechevallier emphasized that President Macron expects the Palestinian leadership to stay committed to non-violence and to the two state solution. But the main message, they said, had to do with the Trump peace plan.

    According to the officials, Lechevallier told his Palestinian counterparts, “You might be right and the plan might turn out to be bad but don’t blow it up right now. The plan might have things you don’t like but maybe it will also contain interesting and positive things for you. It will be a shame if you throw the plan to the trash even before you received it. Read it first and then decide if you want to say no”.
    The bigger picture

    Lechevallier’s visit to Ramallah was part of a broader move by the French which started on December 22nd when Abbas visited the Elysee palace to see Macron — two weeks after Trump’s Jerusalem announcement. French officials said Macron found Abbas frustrated and angry over Trump’s announcement and over his upcoming peace plan.

    According to French officials, Abbas told Macron in the December 22nd meeting that the leaders of the Arab world are totally consumed in their own domestic crisis and are not interested anymore in the Palestinian issue or in Jerusalem. Abbas added that for this reason Israel can do whatever it wants and create facts on the ground.

    “I don’t want violence but it is hard for me to control the situation inside Fatah (Abbas’s party) and the PLO”, Abbas told Macron.
    The French President tried to calm Abbas down, promised him to give him international support but demanded he avoid radical moves.

    On January 5th, in another attempt to calm down the Palestinians, Macron invited a senior delegation of the Fatah party to the Elysee. French officials said that during one of the meetings Macron popped-in and told the members of the Palestinian delegation that he requests two things — commitments to prevent violent escalation in the West Bank and to keep the two state solution as the Fatah policy.

    French diplomats told me Macron and his advisers coordinated their moves with Trump and the White House. They said that during the last few weeks Macron and Trump had frequent phone calls which among other foreign policy issue also dealt with the Israeli-Palestinian conflict. The White House declined comment.

  • Israeli army warns: Danger of violence escalating into war is growing -

    With eye on recent events, military intel warn of potential war ■ Abbas may have backed himself into a corner ■ Gaza threat looms over Israelis

    Amos Harel 13.01.2018
    read more: https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-1.834343

    The odds of a neighboring country, or one of the terrorist organizations operating inside of it, launching a war against Israel this year are almost nonexistent, according to the Israeli army’s intelligence assessment for 2018.
    Sounding remarkably similar to the 2017 assessment provided to the defense minister, the military noted there is not much left of the Arab armies, and Israel’s neighbors are mostly preoccupied with themselves, while internal problems are distracting Hezbollah and Hamas.
    Is there any difference from 2017? Well, the danger of deterioration – perhaps even to the point of war – has grown significantly, Israel Defense Forces Chief of Staff Lt. Gen. Gadi Eisenkot stated. The intelligence branch and the chief of staff, who is beginning his fourth and final year at the helm of the army, are concerned about two possible scenarios. 
    The first would be the result of a reaction by one of Israel’s enemies to an Israeli show of force. The second would stem from a flare-up on the Palestinian front. When the terrorism genie gets out of the Palestinian bottle, it takes many months or even years to put it back.
    The first scenario, which the army terms “the campaign between the wars,” might happen when Israel tries to prevent rivals from obtaining advance weaponry they might want to use during a future war, according to Eisenkot.

    Israel Defense Forces Chief of Staff Lt. Gen. Gadi Eisenkot, center, being briefed by Col. Gilad Amit, commander of the Samaria Brigade, following the murder of Rabbi Raziel Shevach, January 18, 2018.IDF Spokesperson’s Unit
    Most of these operations occur under the radar, far from Israel’s borders. Usually, such operations draw little media attention and Israel invariably dodges the question of responsibility. The previous Israel Air Force commander, Gen. Amir Eshel, told Haaretz last August there were nearly 100 such attacks under his five-year command, mostly on Syrian and Hezbollah arms convoys on the northern front.

    However, the more Israel carries out such attacks, and the more it does so on increasingly sophisticated systems (according to foreign media reports), the higher the chances of a confrontation with other countries and organizations, increasing the danger of a significant retaliation.
    A similar thing is happening on the Gaza border. Work on the defense barrier against cross-border attack tunnels is advancing, while Israel is simultaneously developing and implementing more sophisticated methods to locate these tunnels.
    At least three tunnels were seemingly located and destroyed near the Gaza border in recent months. However, this success could exact a price if Hamas or Islamic Jihad decide to try and use the remaining attack tunnels before they are completely destroyed or redundant.

    Defense Minister Avigdor Lieberman, accompanied by Chief of Staff Gadi Eisenkot during a visit to a military exercise in the Golan Heights in 2017.Ministry of Defense
    It is usually accepted practice to call out intelligence officials over mistaken forecasts. But we received a small example of all these trends on various fronts over the past two weeks. The cabinet convened for a long meeting about the northern front last Sunday. Arab media reported early Tuesday morning about an Israeli attack on Syrian army weapons depots near Damascus. A base in the same area, which Iran had reportedly built for one of the Shi’ite militia groups, was bombed from the air in early December. In most of the recent attacks, the Syrians fired at the reportedly Israeli aircraft. The Syrians also claimed recently that the attacks have become more sophisticated, made in multiple waves and even included surface-to-surface missiles.
    A few days beforehand, there was a report about an Israeli aerial attack – apparently on a cross-border attack tunnel – next to the Gaza border. Meanwhile, in the West Bank, the demonstrations to protest U.S. President Donald Trump’s recent recognition of Jerusalem as the Israeli capital were dying down, out of a seeming lack of public interest. Then, on Tuesday evening, Rabbi Raziel Shevach, from the illegal outpost of Havat Gilad, was killed in a drive-by shooting attack near Nablus. The army responded by surrounding villages and erecting roadblocks around Nablus, for the first time in two years. The IDF moves were acts of collective punishment the chief of staff would normally rather avoid, but they were approved on a limited basis due to the murder of an Israeli.
    Prime Minister Benjamin Netanyahu hinted that the Shin Bet security service is close to solving the murder, but at the time of writing it was still unclear who did it. Hamas and Islamic Jihad released statements praising the deed, while, in a rare move, Fatah’s Al-Aqsa Martyrs’ Brigades – which has been virtually inactive for a decade – took responsibility for the attack.
    Its statement, which was posted on several Facebook pages, attributed the attack to the “Raed Karmi cell,” marking the anniversary of the Al-Aqsa Martyrs’ Brigades leader’s death. Israel assassinated Karmi – the military leader in Tul Karm responsible for the killing of many Israeli civilians and soldiers during the second intifada – on January 14, 2002.

    U.S. President Donald Trump shakes hands with Palestinian President Mahmoud Abbas at a more amicable time, May 3, 2017Carlos Barria, Reuters
    Woe to Abbas
    The Palestinian Authority, whose leadership has avoided condemning the murder of an Israeli citizen, is making an effort nonetheless to capture terrorists in designated areas in Nablus under its jurisdiction. The Israeli moves in the area added to the humiliation of the PA, which looks like it has navigated itself into a dead end. 
    President Mahmoud Abbas is in trouble. The Trump declaration on Jerusalem provided him with a temporary escape. Last November the Palestinians received worrisome information that the Trump administration’s brewing peace plan was leaning in Israel’s favor. Trump’s so-called deal of the century would likely include leaving settlements in the West Bank in place, and declaring Abu Dis the Palestinian Jerusalem, capital of a prospective state.
    These planks are unacceptable to Abbas. However, the Trump declaration allowed the PA leader to accuse the Americans of giving up any pretense to being an honest broker. He found refuge in the embrace of attendees at the Islamic Conference in Turkey, and in halting all discussion of renewing negotiations.
    Abbas soon discovered that rejecting a reopening of talks with Israel didn’t stop the drumbeat of bad news coming his way. UNRWA was facing a severe financial crisis well before the Trump administration threatened to freeze the U.S. share of funding for the UN agency in charge of Palestinian refugee assistance. The crisis, incidentally, also worries Jordan, which hosts at least 3 million Palestinian refugees and descendants. The flow of funds from the donor nations to the territories is dissipating, at a time that the reconciliation process between the PA and Hamas has ground to a halt, with Abbas saying he doesn’t see any benefit that can come of it.
    Meanwhile, Fatah members from activists in the field to the aging leadership are despairing of the chance of realizing the two-state solution. Israel protests the statements of senior Fatah officials about the right to wage armed struggle. It recently arrested a retired Palestinian general on the charge that he had organized protests in East Jerusalem. Fatah plans a council meeting next week, in which participants are expected to adopt a militant line.
    Abbas, who turns 83 in March, is increasingly feeling his years. His health has deteriorated and so has his patience and fitness to work, although it seems his love for travel has not faded. Claims of widespread corruption, some of which allegedly involve his family, are increasing. Other forces in the West Bank are aware of his weakened physical and political condition. Hamas is vigorously encouraging attacks against Israel, probably in expectation of humiliating the PA. Last week the Shin Bet asserted that for the first time, an Iranian agent was operating a Palestinian terror cell in Hebron.
    Meanwhile, a multiparty effort is being made to halt the violence and prevent a sliding into a military confrontation. Under the shadow of rockets by Salafi groups in Gaza, Israel and the PA announced the transfer of additional funds from the PA to pay for increasing the electricity supply from Israel to the Strip. There has not been a single rocket fired this week, but the situation remains fragile. The army increased security around communities close to the border and has stepped up exercises that simulate terrorists using tunnels to infiltrate under the border to kidnap and kill Israelis. The chief of staff watched the elite Shaldag unit going into action in such a scenario this week.

    Palestinian Islamic Jihad militants take part in the funeral of their comrade in the central Gaza Strip October 31, 2017. SUHAIB SALEM/REUTERS
    The army has to stay alert because Islamic Jihad has yet to avenge the killing of its people together with Hamas operatives in a tunnel explosion on the border last October. In November, Jihad militants fired over 20 mortar shells in a four-minute span at an army outpost near Sderot (no one was injured).
    Shells were fired a month after that, probably by Islamic Jihad, at Kibbutz Kfar Aza during a memorial ceremony for Oron Shaul, who was killed in the 2014 Operation Protective Edge and whose body is being held in Gaza. Army officials expect more attempts.
    The large number of gliders the Palestinians have launched near the border recently likely attests to intelligence gathering ahead of attacks. Israeli officials are also kept awake by recent reports from Syria of a mysterious glider attack against a Russian air force base in the country’s north. Organizations in Gaza are in arm’s reach of this technology.

    An opposition fighter fires a gun from a village near al-Tamanah during ongoing battles with government forces in Syria’s Idlib province on January 11, 2018.OMAR HAJ KADOUR/AFP
    Syria war still isn’t over 
    The civil war in Syria, which enters its eighth year in March, has not completely died out. The Assad regime, which has restored its rule over most of the country’s population, is still clashing with rebels in the Idlib enclave in northern Syria and is preparing for an eventual attack to chase the rebels out of the border area with Israel, along the Golan. The two attacks on the Russian base in Khmeimim (artillery shelling, which damaged a number of planes and helicopters, preceded the glider attack) indicate that some of the groups are determined to keep fighting Assad and his allies.
    The war in Syria started with a protest by residents of Daraa, a town in the south, against a backdrop of economic difficulties for farmers whose incomes were suffering from desertification. The regime’s brutal methods of oppression led to the spread of protest, and things quickly descended into civil war, in which several countries have meddled until today. The war often has consequences on nature. There has been a rise in the number of rabies cases in Israel in recent months, mainly in the north. One of the possible explanations involves the migration of rabies-infested jackals from Jordan and Syria. During the war Syria has suffered a total collapse of civilian authority, and certainly of veterinary services. When there are no regular vaccinations, neighboring countries suffer as well.
    The Middle Eastern country suffering the second bloodiest civil war, Yemen, gets only a tenth as much attention as Syria. The war in Yemen has raged for three years. Some 3 million residents out of a total of 28 million have fled the country as refugees. Over half of those remaining suffer from food insecurity. The UN recently estimated that about a million residents have contracted cholera from contaminated water or food.
    Such outbreaks can erupt easily, even closer to home. The European Union is expected to hold an emergency session in Brussels about the worsening humanitarian crisis in Gaza. The Israeli defense establishment has confirmed the frequent reports by humanitarian organizations of the continued collapse of civilian infrastructure, mainly water and sanitation, in Gaza. Wastewater from Gaza, flowing straight into the sea, is reaching the beaches of Ashkelon and Ashdod. I recently asked a senior Israeli official if he doesn’t fear an outbreak of an epidemic like cholera in Gaza.
    “Every morning, I am surprised anew that it still hasn’t happened,” he replied.

    Amos Harel

  • EU, Norway to convene emergency meeting of donor groups providing Palestinians financial aid - Europe -

    The conference, to be held on January 31, is being held against the backdrop of a U.S. threat to cut funding to the Palestinians and a stalemate in Israeli-Palestinian peace talks

    Noa Landau Jan 10, 2018
    read more: https://www.haaretz.com/world-news/europe/1.834111

    The European Union and Norway will be convening an emergency meeting of donor groups that provide funding for the Palestinians.
    >>Why a big wave of European countries recognizing Palestine is fast approaching | David Makovsky, Opinion
    The gathering is being held against the backdrop of the crisis in peace talks between Israel and the Palestinians, the American threat to cut financial assistance to the Palestinians and the stalled reconciliation process between Palestinian President Mahmoud Abbas’ Fatah faction and Hamas, which controls the Gaza Strip. The gathering will also examine the humanitarian situation in Gaza.
    Regional Cooperation Minister Tzachi Hanegbi and the Coordinator of Government Activities in the Territories, Maj. Gen. Yoav Mordechai will be representing Israel at the conference, which will take place on January 31 at the initiative of Norwegian Foreign Minister Ine Marie Eriksen Søreide and European Union foreign policy chief Federica Mogherini.
    U.S. President Donald Trump has threatened to cut funding to the Palestinians if they don’t return to the negotiating table. Among the possibilities is cutting U.S. funding to UNRWA, which is more than $300 million a year – about a third of the agency’s budget.
    A senior Israeli official has told Haaretz that Prime Minister Benjamin Netanyahu only supports a gradual cut. This comes in the context of Israeli security officials’ position that a collapse of humanitarian aid in Gaza could worsen the security situation.

    Noa Landau
    Haaretz Correspondent

  • Israeli Settler Shot and Killed in Drive-By Shooting
    IMEMC News | January 10, 2018 9:37 AM
    http://imemc.org/article/israeli-settler-rabbi-shot-and-killed-in-drive-by-shooting

    An Israeli settler, identified as 35-year old Rabbi Raziel Shevach, was shot and killed Tuesday while driving on an Israeli settler-only road near a colonial outpost in the northern part of the West Bank, near Nablus.

    update 9:40 am January 10th 2018:

    Israeli Education Minister, Naftali Bennett, the head of the ‘Jewish Home’ right-wing party, called for legalizing Havat Gilad outpost, and for conducting massive construction and expansion of Israeli colonies, in the occupied West Bank.

    “It is not enough to apprehend the shooters, we need to take direct action by building and expanding the settlements,” he said, “Mahmoud Abbas needs to understand the heavy price the Palestinians will pay because of these attacks.”

    Israeli Justice Minister Ayelet Shaked also called for harsh measures, and said that Israel needs to expel the families of Palestinian attackers, and demolish their homes.(...)

    • Territoires palestiniens : Israël recherche l’assassin d’un colon illégal
      Par RFI | Publié le 10-01-2018 | Avec notre correspondante à Ramallah, Marine Vlahovic
      http://www.rfi.fr/moyen-orient/20180110-territoires-palestiniens-israel-recherche-assassin-colon-illegal

      Dans les Territoires Palestiniens, une véritable chasse à l’homme a commencé mardi 9 janvier, après le meurtre d’un colon israélien, près de l’avant-poste israélien de Havat Gilad à côté de Naplouse en Cisjordanie.
      L’armée israélienne a partiellement bouclé le nord de la Cisjordanie, au matin du 10 janvier. A l’entrée de Naplouse, l’une des plus grandes villes des Territoires Palestiniens et dans les villages aux alentours, les forces de sécurité israéliennes empêchent les habitants de circuler librement.
      Israël cherche ainsi à retrouver les auteurs de l’attaque qui a coûté la vie à un colon israélien de l’avant-poste illégal de Havat Gilad à côté de Naplouse, la veille au soir.
      Attaque pas revendiquée
      Raziel Shebach était au volant de sa voiture lorsqu’il a été atteint de tirs d’arme automatique. Si les Brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas, se sont félicitées de cette attaque, celle-ci n’a toujours pas été revendiquée.

  • Tapes Reveal Egyptian Leaders’ Tacit Acceptance of Jerusalem Move - The New York Times

    https://www.nytimes.com/2018/01/06/world/middleeast/egypt-jerusalem-talk-shows.html?smid=tw-share

    As President Trump moved last month to recognize Jerusalem as the capital of Israel, an Egyptian intelligence officer quietly placed phone calls to the hosts of several influential talk shows in Egypt.

    “Like all our Arab brothers,” Egypt would denounce the decision in public, the officer, Capt. Ashraf al-Kholi, told the hosts.

    But strife with Israel was not in Egypt’s national interest, Captain Kholi said. He told the hosts that instead of condemning the decision, they should persuade their viewers to accept it. Palestinians, he suggested, should content themselves with the dreary West Bank town that currently houses the Palestinian Authority, Ramallah.

    “How is Jerusalem different from Ramallah, really?” Captain Kholi asked repeatedly in four audio recordings of his telephone calls obtained by The New York Times.

    “Exactly that,” agreed one host, Azmi Megahed, who confirmed the authenticity of the recording.

    For decades, powerful Arab states like Egypt and Saudi Arabia have publicly criticized Israel’s treatment of the Palestinians, while privately acquiescing to Israel’s continued occupation of territory the Palestinians claim as their homeland.

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    Rallying Cry of Jerusalem May Have Lost Force in Arab World DEC. 6, 2017

    Defying Trump, U.N. General Assembly Condemns U.S. Decree on Jerusalem DEC. 21, 2017

    U.S. Vetoes U.N. Resolution Condemning Move on Jerusalem DEC. 18, 2017

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    But now a de facto alliance against shared foes such as Iran, the Muslim Brotherhood, Islamic State militants and the Arab Spring uprisings is drawing the Arab leaders into an ever-closer collaboration with their one-time nemesis, Israel — producing especially stark juxtapositions between their posturing in public and private.

    Mr. Trump’s decision broke with a central premise of 50 years of American-sponsored peace talks, defied decades of Arab demands that East Jerusalem be the capital of a Palestinian state, and stoked fears of a violent backlash across the Middle East.

    Arab governments, mindful of the popular sympathy for the Palestinian cause, rushed to publicly condemn it.

    Egyptian state media reported that President Abdel Fattah el-Sisi had personally protested to Mr. Trump. Egyptian religious leaders close to the government refused to meet with Vice President Mike Pence, and Egypt submitted a United Nations Security Council resolution demanding a reversal of Mr. Trump’s decision. (The United States vetoed the resolution, although the General Assembly adopted a similar one, over American objections, days later.)

    King Salman of Saudi Arabia, arguably the most influential Arab state, also publicly denounced Mr. Trump’s decision.

    At the same time, though, the kingdom had already quietly signaled its acquiescence or even tacit approval of the Israeli claim to Jerusalem. Days before Mr. Trump’s announcement, the Saudi crown prince, Mohamed bin Salman, privately urged the Palestinian president, Mahmoud Abbas, to accept a radically curtailed vision of statehood without a capital in East Jerusalem, according to Palestinian, Arab and European officials who have heard Mr. Abbas’s version of events.

  • C’est personnel : Trump a trahi Mahmoud Abbas et le roi Abdallah de Jordanie
    David Hearst - 14 décembre 2017
    http://www.middleeasteye.net/fr/opinions/c-est-personnel-trump-trahi-mahmoud-abbas-et-le-roi-abdallah-de-jorda

    (...) Avant tout, Istanbul a jeté les bases d’un réalignement des États arabes. Le conférence a mis en évidence la rébellion de deux dirigeants arabes pro-occidentaux, le roi Abdallah de Jordanie et Mahmoud Abbas, le président palestinien, contre leurs alliés traditionnels à Washington.

    Le premier est le chef de l’État du second pays arabe à avoir reconnu Israël, le second est le dirigeant palestinien qui a consacré sa vie à la négociation de la désormais défunte solution à deux États.

    Conscients de l’importance de ce qui allait se passer à Istanbul, l’Arabie saoudite et l’Égypte ont déployé d’énormes efforts pour empêcher Abdallah et Abbas de s’y rendre.

    Comme cela a été rapporté, Abdallah et Abbas ont été convoqués pour une réunion d’urgence au Caire. Seul Abbas s’y est rendu.

    Selon mes sources, qui se sont exprimées sous couvert d’anonymat, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a fait pression sur Abbas pour qu’il ne dirige pas la délégation palestinienne à Istanbul et ainsi amoindrir l’importance de la conférence.

    Pour l’aider à décliner son invitation à Istanbul, de fausses nouvelles ont été diffusées selon lesquelles Abbas avait eu un accident vasculaire cérébral. Abbas les a ignorées.

    Pendant ce temps, le roi Abdallah a été convoqué à Riyad, et là encore, on m’a informé qu’on lui avait dit de ne pas aller à Istanbul. Le roi Abdallah est resté quelques heures à Riyad avant de partir pour Istanbul.

    Leur présence à la conférence a envoyé un message à l’Arabie saoudite et aux États-Unis : l’accord de Riyad avec Trump n’est pas accepté par la Jordanie et la Palestine, qui sont soutenus en cela par les pays musulmans. En d’autres termes : vous n’avez pas carte blanche pour négocier avec Israël sans nous.

    Les deux hommes ont manifesté publiquement leur refus de s’incliner et leur colère en se tenant aux côtés du président turc aux penchants islamistes Recep Tayyip Erdoğan sur la photo de groupe.

    Abdallah II a hoché vigoureusement la tête lorsqu’Erdoğan a affirmé : « Je répète que Jérusalem est notre ligne rouge. L’esplanade des Mosquées appartiendra aux musulmans à jamais. Nous n’abandonnerons jamais notre exigence d’une Palestine souveraine et indépendante. Nous ne pouvons pas rester spectateurs dans cette situation qui affectera notre avenir à tous. »(...)

  • Ambassade du Liban à Jérusalem : projet ambitieux ou surenchère politique ?
    Yara ABI AKL | OLJ | 15/12/2017
    https://www.lorientlejour.com/article/1089641/ambassade-du-liban-a-jerusalem-projet-ambitieux-ou-surenchere-politiq

    Au lendemain de l’appel lancé par l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à reconnaître Jérusalem-Est comme capitale de la Palestine en réponse à la décision américaine de considérer la Ville sainte capitale d’Israël, le chef de la diplomatie, Gebran Bassil, a voulu aller plus loin. Il a soumis au Conseil des ministres tenu hier à Baabda une demande d’ouverture d’une ambassade du Liban (auprès de la Palestine) à Jérusalem.

    Mais le gouvernement s’est contenté de former une commission ministérielle pour étudier cette proposition. De source informée, on apprend que ce comité présidé par le chef du gouvernement, Saad Hariri, comprend les ministres : Gebran Bassil, Salim Jreissati (Justice, bloc aouniste), Ali Hassan Khalil (Finances, Amal), Mohammad Fneich (Jeunesse et Sports, Hezbollah), Marwan Hamadé (Éducation, bloc Joumblatt) et Nouhad Machnouk (Intérieur, courant du Futur).

    Si la proposition de M. Bassil, qui intervient une semaine après la décision américaine, tend à montrer que le Liban officiel reste à la pointe du combat pour la cause palestinienne, il n’empêche qu’aux yeux de nombreux observateurs, elle reflète surtout un manque de réalisme politique. « Une décision d’une aussi grande importance devrait être exécutée en collaboration avec d’autres pays, et non d’une manière unilatérale », déclare à L’Orient-Le Jour un ministre qui a requis l’anonymat. Se félicitant de ce qu’il appelle « une bonne idée » présentée par Gebran Bassil, le ministre a mis en garde contre la « surenchère politique » qui ressort de telles initiatives.

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    Ambassade du Liban à Jérusalem : la proposition de Bassil, plus morale que pratique...
    Khalil FLEYHANE | OLJ | 15/12/2017
    https://www.lorientlejour.com/article/1089642/la-proposition-de-bassil-plus-morale-que-pratique.html

    La proposition du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, d’établir une ambassade du Liban à Jérusalem-Est et de reconnaître, de ce fait, Jérusalem comme capitale de la Palestine est plus « morale que pratique », selon Sami Baroudi, professeur en sciences politiques à la Lebanese American University (LAU).
    « La suggestion de M. Bassil va à l’encontre de l’accord de Genève (établi en 2003 et qui prévoit entre autres le partage de la souveraineté sur Jérusalem qui serait la capitale des deux États palestinien et israélien) et d’une décision du Conseil de sécurité de l’ONU en 1980 qui interdit la création d’ambassades à Jérusalem », souligne M. Baroudi, interrogé par L’Orient-Le Jour.

    Le chef de la diplomatie a proposé hier au président palestinien, Mahmoud Abbas, un échange de terrains entre le Liban et la Palestine, afin de pouvoir créer l’ambassade en question, ainsi qu’une ambassade palestinienne à Beyrouth. M. Abbas lui aurait promis d’œuvrer rapidement afin d’octroyer au Liban une parcelle de terrains à Jérusalem-Est.(...)