Printemps arabe : Malek Bennabi nous éclaire dans le noir…
« A great civilization is not conquered from without until it has destroyed itself from within. »
(Une grande civilisation ne peut être conquise que si elle s’est déjà détruite elle-même.)
W. Durant
Les Ayatollahs chiites et les Salafistes wahhabites ont souillé et dégradé l’atmosphère d’un printemps arabe voulu avant tout émancipateur. Hier, enfants défigurés de la stagnation et de la crise qui a frappé les sociétés musulmanes ces derniers siècles. Aujourd’hui, enfants défigurés de la Naksa et de la militarisation des sociétés arabes, ces obscurantistes « barbus » croient en être la solution. Au milieu de ce chaos, élites laïcisées et Frères musulmans assez naïfs et politiquement immatures n’arrivent pas à comprendre l’importance de l’évolution adaptative.
Si les élites laïcisées et les Frères musulmans ne s’acceptent pas maintenant en Tunisie, en Egypte, en Libye, en Syrie, en Jordanie et ailleurs dans le monde arabe, et si le Fatah et le Hamas ne s’acceptent pas aujourd’hui en Palestine, les Ayatollahs chiites et les Salafistes wahhabites brûleront le monde arabe avant le monde musulman.
Au milieu de cette brume, j’ai pensé à une passerelle entre vision laïque et vision islamique modérée. J’ai pensé à Malek Bennabi…
Bennabi (1905-1973) est un penseur, philosophe, sociologue et écrivain algérien qui a consacré sa vie aux questions de civilisation, de culture, d’idéologie et surtout de stagnation et de renaissance des sociétés musulmanes…
Puisant dans sa double culture arabe et française, islamique et occidentale, l’enfant de Tebessa nous a légués une réflexion et un regard purs, profonds et libérés de tout ethnocentrisme scientifique et culturel, ce mal funeste, absurde et angoissant qui ronge les cultures et les civilisations de nos jours.
Son œuvre monumentale (plus d’une vingtaine d’ouvrages) rappelle au monde musulman combien la culture, la civilisation et la renaissance ne s’héritent pas, elles se conquièrent comme dirait Malraux.
Dans son ouvrage Vocation de l’Islam, il écrit : « La plus grave parmi les paralysies, celle qui détermine dans une certaine mesure les deux autres (sociale et intellectuelle), c’est la paralysie morale(…) »
La cible à abattre est donc l’orgueil des élites laïcisées profondément aveuglées par leur acculturation et aliénation et des mouvements islamistes profondément rétrogrades. Car cet orgueil passif et arriéré incite et s’aplatit devant un orgueil actif et développé, celui d’un Occident messianique, prédateur et hégémonique.
Lire la suite
►http://chahidslimani.over-blog.com