person:manuel valls

  • Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce vendredi 31 mars 2017
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/13432-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    https://www.crashdebug.fr/images/stories/addons/images/Images+globales/2015/decembre/revue_de_presse_02_12_2015.png

    Bonjour, ce matin vous n’aurrez pas de migraine avec la Revue de presse, ça sent bon le week end...

    Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et une agréable journée.

    Amicalement,

    f.

    Actualités françaises :

    31.03.2017

    Une enquête préliminaire ouverte contre Laurent Wauquiez pour "détournement de fonds publics" (Marianne.net)

    La situation en Guyane s’enlise, les représentants des citoyens claquent la porte des négociations (RT.com)

    30.03.2017

    On a testé Stan, le robot qui gare seul les voitures à l’aéroport de Roissy (Le Parisien.fr)

    Nicolas Dupont-Aignan : un gaulliste ambigu made in USA ? (Agoravox.fr)

    Jean-Luc Mélenchon : « Je ne négocierai rien avec personne » (Libération.fr)

    Présidentielle : Manuel Valls annonce qu’il votera pour Emmanuel Macron dès le premier tour (France 24.com) (...)

  • Hamon expose ses « regrets », pendant que Mélenchon « marche son chemin »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/300317/hamon-regrette-melenchon-deroule-0

    Benoît Hamon à Lille mercredi © L.B. Après le ralliement de Manuel Valls à Emmanuel Macron, le candidat du #PS a lancé un nouvel appel à l’unité à #Jean-Luc_Mélenchon. Une demande aussitôt rejetée, tant l’évidence de la position « centrale » du socialiste est fragilisée.

    #France #Benoît_Hamon #campagne_présidentielle #EELV #élection_présidentielle_2017 #France_insoumise

  • #Revue_de_Presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce jeudi 30 mars 2017
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/13428-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    https://www.crashdebug.fr/images/stories/addons/images/Images+globales/2015/decembre/revue_de_presse_02_12_2015.png

    Bonjour, actualités largement moins fournie qu’hier matin, mais toujours des choses intéressantes, notament sur la Libye et le retour possible du fils Kadhafi.

    Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et une agréable journée.

    Amicalement,

    f.

    Actualités françaises :

    30.03.2017

    Nicolas Dupont-Aignan : un gaulliste ambigu made in USA ? (Agoravox.fr)

    Jean-Luc Mélenchon : « Je ne négocierai rien avec personne » (Libération.fr)

    Présidentielle : Manuel Valls annonce qu’il votera pour Emmanuel Macron dès le premier tour (France 24.com)

    Présidentielle 2017 : Emmanuel Macron au coude-à-coude avec Marine Le Pen au premier tour (Atlantico.fr)

    81 % des Français jugent que leur pouvoir d’achat a diminué (Le Monde.fr)

    Le CRIF demande l’interdiction d’une manifestation pour la Palestine à Paris (...)

    #En_vedette

  • A #Roubaix, une campagne socialiste « en rupture » avec le quinquennat
    https://www.mediapart.fr/journal/france/290317/roubaix-une-campagne-socialiste-en-rupture-avec-le-quinquennat

    Porte-à-porte des militants PS à Roubaix, le 28 mars 2017 © AP Sur le terrain, la rupture entre socialistes est déjà consommée. Avant son meeting de Lille mercredi soir, #Benoît_Hamon doit encaisser l’appel de Manuel Valls à voter Macron. Mais dans le Nord, les militants socialistes ont déjà fait le deuil du quinquennat. Pour leur premier #porte-à-porte, les militants de Roubaix se projettent déjà dans l’après. « Le PS va se transformer, c’est sûr. Disparaître, non ! Simplement, ce ne sera plus le même PS », dit l’un d’eux. Reportage.

    #France #campagne_présidentielle_2017 #parti_socialiste

  • A #Roubaix, une campagne socialiste « en rupture » avec le quinquennat
    https://www.mediapart.fr/journal/international/290317/roubaix-une-campagne-socialiste-en-rupture-avec-le-quinquennat

    Sur le terrain, la rupture entre socialistes est déjà consommée. Avant son meeting de Lille mercredi soir, #Benoît_Hamon doit encaisser l’appel de Manuel Valls à voter Macron. Mais dans le Nord, les militants socialistes ont déjà fait le deuil du quinquennat. Pour leur premier #porte-à-porte, les militants de Roubaix se projettent déjà dans l’après. « Le PS va se transformer, c’est sûr. Disparaître, non ! Simplement, ce ne sera plus le même PS », dit l’un d’eux. Reportage.

    #International #campagne_présidentielle_2017 #parti_socialiste

  • Un ancien directeur de cabinet de Valls bientôt jugé pour « fraude fiscale »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280317/un-ancien-directeur-de-cabinet-de-valls-bientot-juge-pour-fraude-fiscale

    D’après nos informations, l’ancien préfet #Jean_Daubigny, directeur de cabinet de Manuel Valls en 2012, sera bientôt jugé pour « #Fraude_fiscale ». Le parquet de Paris a décidé de le faire citer devant le tribunal correctionnel en compagnie de sa femme.

    #France

  • Les violences policières, une stratégie de contrôle et de terreur – Interview de Françoise Vergès
    Comité Action Palestine | 25 mars 2017
    Propos recueillis par Lina Kennouche l Traduction de : http://www.al-akhbar.com/node/274702
    http://www.comiteactionpalestine.org/word/les-violences-policieres-une-strategie-de-controle-et-de-terr

    Photo : REUTERS/Gonzalo Fuentes

    A l’occasion du 21 mars, journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, Françoise Vergès, politologue, historienne, ex-présidente du comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CPMHE), aujourd’hui titulaire de la chaire global south(s) au Collège d’études mondiales à Paris (Fondation Maison des sciences de l’homme), revient dans cet entretien pour al Akhbar sur les pratiques coloniales perpétuées par la démocratie française.

    Cette journée commémore la répression féroce par la police sud-africaine d’une manifestation pacifique. Pensez-vous que l’apartheid est en place aujourd’hui en France ?

    On peut effectivement parler d’un apartheid en France dès lors que l’on examine les processus et pratiques qui certes ne sont pas légiférées mais qui ont des conséquences concrètes sur la vie de milliers de personnes. Il faut pour les examiner adopter une méthodologie qui déjà élargit notre cartographie de la république française – Mayotte, la Réunion, la Nouvelle Calédonie, les terres du Pacifique, les Antilles, la Guyane qui, avec les quartiers populaires de la France européenne sont des territoires régis de manière racisée. Ensuite, il faut renouveler notre approche des discriminations, examiner la manière dont l’Etat décide quelles vies comptent. Les meurtres impunis d’hommes noirs et d’origine maghrébine par des policiers montrent quelles vies comptent. Manuel Valls lui-même, alors premier ministre de la France, parle en 2015 d’un « apartheid territorial, social et ethnique », mais non seulement ses paroles resteront sans conséquences concrètes, ce sera lui qui mettra en œuvre les propositions de déchéance de la nationalité et autres.(...)

  • Des socialistes toujours plus nombreux à torpiller la campagne de #Benoît_Hamon
    https://www.mediapart.fr/journal/france/240317/des-socialistes-toujours-plus-nombreux-torpiller-la-campagne-de-benoit-ham

    31 juillet 2015 à l’Elysée. François Hollande, #Jean-Yves_Le_Drian, #Emmanuel_Macron et Manuel Valls. © Reuters. Jeudi, le ministre Jean-Yves Le Drian a annoncé son soutien à Emmanuel Macron, le jour même d’un déplacement de Benoît Hamon consacré à la défense. Une nouvelle illustration des risques d’explosion du #PS au lendemain de la présidentielle.

    #France #EELV #présidentielle_2017

  • Ce qu’il fallait retenir du premier débat présidentiel
    http://www.legorafi.fr/2017/03/21/ce-quil-fallait-retenir-du-premier-debat-presidentiel

    Nicolas Dupont-Aignan a finalement été autorisé à intervenir pendant les pages de publicité

    Jean-Luc Mélenchon décide de faire l’intégralité du débat en alexandrins

    Emmanuel Macron révèle en direct son profil Linkedin

    Marine Le Pen dérangée dans son introduction par Florian Philippot qui vient tourner une vidéo pour sa chaîne YouTube

    Benoît Hamon confirme qu’il est bien candidat à l’élection présidentielle

    Emmanuel Macron : « Sur l’éducation, il faut passer en BtoB au niveau du brand avec vision à H+1 avec réseau planner en ASAP »

    Pour éviter tout débordement, une compagnie de CRS s’est positionnée discrètement entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen

    Le candidat mis en examen scandalisé de ne pas être le premier à s’exprimer sur le thème de la justice

    François Fillon en pleurs avec les simples mots de Mélenchon de « corruption » est réconforté par les deux présentateurs

    Emmanuel Macron : « Sur les formes de délinquance, il faut resizer from scratch le dataplan avec un digital planner »

    Marine Le Pen propose la reconduite à la frontière des soutiens de Jean-Luc Mélenchon

    Caché dans le public, Manuel Valls vient de pousser un hurlement lugubre à l’écoute du mot « burkini »

    Moralisation de la vie de politique : François Fillon propose l’option « appeler un ami »

    Marine Le Pen enchaîne une pirouette et un triple loops pour éviter la question sur la moralisation de la vie politique

    Emmanuel Macron : « Sur la pollution, mise en place de workshops, mutualiser nos best practices dans une logique de test & learn »

    Durant la pub, François Bayrou met trois gifles à des spectateurs qui ont mal parlé d’Emmanuel Macron

    Travail : Benoît Hamon propose d’instaurer les 32 heures par mois

    François Fillon : « Oui je connais le taux de chômage en Allemagne, c’est un très beau taux avec des chiffres qui forment un nombre »

    Marine Le Pen : « Il faut un patriotisme patriotique patriote »

    François Fillon demande discrètement à Benoît Hamon s’il sera éligible au revenu universel à partir du mois de mai

    Emmanuel Macron : « Je partage tout ce qu’ont dit les candidats tout en étant en désaccord »

    Arrivée au bout de son temps de parole, Marine Le Pen obligée de terminer le débat en langue des signes

    Jean-Luc Mélenchon prononce un émouvant discours, les autres candidats en larmes tombent dans les bras l’un de l’autre

  • La candidature de Macron et la recomposition politique à l’œuvre
    http://www.contretemps.eu/candidature-macron-recomposition-politique

    Dès maintenant, il paraît évident que l’élection présidentielle d’avril-mai 2017 va constituer un tournant dans l’histoire politique, et peut-être même institutionnelle, française. Au-delà des rebondissements inattendus qui se succèdent depuis un an – la décision du Parti Socialiste d’organiser une primaire pour choisir son candidat malgré le fait que le président sortant soit issu de ses rangs, le renoncement de François Hollande à s’y présenter, la défaite cinglante du représentant du quinquennat Manuel Valls lors de cette primaire, la défaite surprise d’Alain Juppé à la primaire de la droite et l’effondrement de la candidature de François Fillon – le fait le plus marquant est sans aucun doute que pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, les deux candidats qui pourraient s’affronter au deuxième tour ne sont soutenus par aucun des deux grands partis qui ont assuré l’alternance depuis bientôt soixante ans, à savoir le Parti Socialiste et la dernière mouture de la droite issue de la tradition gaulliste, Les Républicains. Emmanuel Macron et Marine Le Pen font figure de favoris du premier tour et le candidat d’En Marche est désormais le favori pour l’emporter au deuxième tour. Et si la percée de Marine Le Pen prolonge une tendance de long terme qui a vu le Front National gagner des parts substantielles du marché électoral national depuis 1986 et que son audience accrue peut être rapprochée de phénomènes électoraux récents comme la victoire de Donald Trump ou du Brexit, le cas Macron constitue sans conteste une particularité qui demande à être analysée de plus près.

    En effet, voici un candidat novice en politique – il n’est connu du grand public que depuis septembre 2014 – qui s’appuie sur un mouvement vieux d’à peine dix mois, qui réussit à remplir les salles de meeting comme aucun autre candidat, qui sature l’espace médiatique et qui engrange les soutiens politiques de tous bords, à droite comme à gauche.

    Ces succès ne s’appuient sans doute pas uniquement sur les capacités oratoires ou l’attrait de l’individu. Plutôt, ils doivent être expliqués par l’écho que rencontre son projet politique auprès des élites politiques, administratives et économiques – la classe dirigeante française autrement dit – et de l’élan que cet écho génère en faveur de sa candidature. Le traitement que lui réservent les grands titres de la presse hebdomadaire ou les grandes chaînes en continu suffit pour montrer que Macron bénéficie de solides points d’appuis au cœur du pouvoir.

  • Le jour où la #France s’est divisée sur le foulard
    http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2017/02/03/le-jour-ou-la-france-s-est-divisee-sur-le-foulard_5074145_4497186.html

    C’était il y a vingt-huit ans. Fatima Achahboun avait 14 ans. Le 18 septembre 1989, Ernest Chénière, le principal du collège Gabriel-Havez de Creil, petite ville déshéritée de l’Oise, décide « au nom du respect de la laïcité » d’exclure l’adolescente d’origine marocaine, sa sœur Leïla et leur camarade Samira Saïdani, toutes deux âgées de 13 ans, car elles refusent de retirer le #foulard qu’elles portent depuis quelques mois.

    C’est le premier épisode de ce qui deviendra l’« affaire du foulard », une longue controverse qui divise le pays et déchire la gauche. L’acte fondateur d’un affrontement sur la #laïcité au sein du #PS, où deux conceptions de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État s’affrontent. Ceux qui réclament une « laïcité ouverte » face à ceux qui la défendent comme la gardienne de l’« identité française » et de l’égalité entre les hommes et les femmes.

    #paywall

    • C’est le premier épisode de ce qui deviendra l’« affaire du foulard », une longue controverse qui divise le pays et déchire la gauche. L’acte fondateur d’un affrontement sur la laïcité au sein du PS, où deux conceptions de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État s’affrontent. Ceux qui réclament une « laïcité ouverte » face à ceux qui la défendent comme la gardienne de l’« identité française » et de l’égalité entre les hommes et les femmes.

      Ces deux positions ont évolué mais restent aujourd’hui séparées par une ligne de démarcation vivace. Elles ont encore divisé les candidats de la primaire à gauche, Manuel Valls plaidant pour une laïcité plus stricte « réaffirmée partout » et Benoît Hamon, jugeant que, conformément à la loi de 1905, la laïcité impose à l’État un devoir de neutralité, non de combat.

      Ce qui serait bien @baroug si tu es abonné, comme le dit si bien @mad_meg, à l’-e-mmonde c’est de mettre l’article, sous mur de paye, en ligne dans sa totalité, sans citer le lien juste en mettant la source : Le Monde du 3 février 2017.

    • J’ignorais cette généalogie :

      Au retour des vacances, le débat s’enflamme naturellement. Gisèle Halimi claque la porte de SOS Racisme, qui, comme le MRAP, juge que l’école doit accueillir tous les enfants. La tribune la plus fracassante est publiée dans Le Nouvel Observateur le 2 novembre.

      C’est une lettre ouverte à Lionel Jospin, signée par cinq intellectuels (Régis Debray, Élisabeth Badinter, Alain Finkielkraut, Élisabeth de Fontenay et Catherine Kintzler), intitulée « Profs, ne capitulons pas ! ».

      Elle débute par ces lignes : « L’avenir dira si l’année du Bicentenaire aura vu le Munich de l’école républicaine. » L’hebdomadaire Politis publie la réplique de Joëlle Kauffmann, Harlem Désir, René Dumont, Gilles Renault et Alain Tournaux qui parle d’« un Vichy de l’intégration des immigrés ».

      Le débat s’embourbe. Désormais, les nuances ne sont plus audibles. Elles ne le seront jamais plus. Les périphrases « les laïcards qui ont peur des musulmans » et, en face, « les laïcards complaisants » augurent les qualificatifs d’islamophobes et d’islamo-gauchistes qui n’existaient pas alors et qui continuent en 2017 d’empoisonner le débat public. Les deux camps de l’époque perdurent aujourd’hui : ceux qui pensent que ce déchaînement de violence intolérable contre des adolescentes a braqué durablement la communauté musulmane et ceux qui jugent que l’État, en manquant de fermeté, a laissé s’épanouir l’intégrisme islamiste.

    • Merci @thibnton pour cet extrait et pour l’éventuelle prise de risque encourue. Il faut savoir vivre dangeureusement :) Au moins cela pourra donner des éléments à celles ou ceux qui souhaitent entamer un nième débat sur la laïcité en étant non abonné à ce journal récemment introduit dans l’éducation national par le biais du décodex « le guide pour savoir à qui faire confiance sur internet »

      http://www.les-crises.fr/bien-sur-et-maintenant-leducation-nationale-recommande-le-decodex/#comment-429198

  • La surveillance de masse fonctionne-t-elle ? Rien ou presque ne le prouve
    http://www.zdnet.fr/actualites/la-surveillance-de-masse-fonctionne-t-elle-rien-ou-presque-ne-le-prouve-398496

    Céder une partie de ses droits et libertés en acceptant la surveillance de masse est-il un compromis acceptable ? Ce n’est même pas sûr selon le rapporteur spécial de l’ONU, pour qui les lois sont avant tout « fondées sur la psychologie de la peur ». « La sécurité est la première des libertés » déclarait à l’Assemblée en 2015 le Premier ministre français de l’époque, Manuel Valls. Une déclaration visant à justifier la seconde partie de son propos : « C’est pourquoi d’autres libertés pourront être limitées. » Pour (...)

    #NSA #législation #Five_Eyes #USA_FREEDOM_Act #Loi_sur_le_renseignement_(France)

    ##Loi_sur_le_renseignement__France_

  • France : Encore une horrible campagne présidentielle – L’Etat profond monte à la surface | Arrêt sur Info
    http://arretsurinfo.ch/france-encore-une-horrible-campagne-presidentielle-letat-profond-monte-

    On tient en général pour acquis que, bien que la candidate du Front national, Marine Le Pen, soit constamment en tête des sondages, quiconque arrivera second l’emportera au second tour parce que la classe politique et les organes de presse établis se rallieront au cri de « Sauvons la république ! ». La peur du Front national comme « menace pour la république » est devenue une sorte de racket de protection pour les partis établis, puisqu’il stigmatise comme inacceptable un vaste pan de leur opposition. Dans le passé, les deux principaux partis ont été en connivence sournoise pour renforcer le Front national afin de prendre des votes à leurs adversaires.
    De sorte que faire tomber Fillon accroît les chances que le candidat d’un parti socialiste à présent complètement discrédité puisse se retrouver comme par magie en seconde position, comme le chevalier qui pourfendra le dragon Le Pen. Mais qui, au juste, est le candidat socialiste ? Ce n’est pas clair. Il y a le candidat officiel du parti socialiste, Benoît Hamon. Mais le sous-produit indépendant de l’administration Hollande, Emmanuel Macron, « ni de droite ni de gauche », obtient le soutien de la droite du parti socialiste ainsi que de la plupart de l’élite globaliste néolibérale.
    Macron est le vainqueur programmé. Mais d’abord, un coup d’œil à son opposition à gauche. Avec moins de dix pour cent de popularité, François Hollande s’est rendu à contrecœur aux objurgations de ses collègues pour éviter l’humiliation d’une cuisante défaite s’il briguait un second mandat. La primaire peu fréquentée du parti socialiste devait choisir le farouchement pro-Israélien premier ministre Manuel Valls. Ou sinon, sur sa gauche, Arnaud Montebourg, une espèce de Warren Beatty de la politique française, notoire pour ses liaisons romantiques et ses plaidoyers en faveur de la ré-industrialisation de la France.

  • Quand le gouvernement et la FNSEA redessinent la carte des cours d’#eau
    https://reporterre.net/Quand-le-gouvernement-et-la-FNSEA-redessinent-la-carte-des-cours-d-eau-P

    La création en 2006 de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), chargée de la police de l’eau, annonce-t-elle la fin de l’impunité pour les pollueurs ? Possible. En 2010, une circulaire du ministère, alors de l’Écologie, durcit le ton : « Il est impératif de consolider la pratique des contrôles et de mieux coordonner l’intervention des services et établissements chargés des polices de l’eau et de la nature. » Une guérilla invisible commence. Quelques contrôles de terrain de l’Onema aboutissent à des procès-verbaux pour épandage de lisier ou comblement de ruisseaux, qui viennent heurter de plein fouet les habitudes agricoles. Fin 2013 commence un cycle de manifestations musclées de la FNSEA, avec déversement de fumier, devant les sièges décentralisés de l’Onema. On y refuse le principe même des contrôles.
    C’est alors que tout dérape au sommet de l’État. Manuel Valls, devenu Premier ministre, décide de se soumettre au lobby agricole, et commande en novembre 2014 un rapport sur « la mise en œuvre des contrôles » de terrain à la députée socialiste de l’Ariège Frédérique Massat. Le texte, publié fin mai 2015, ne peut que combler la FNSEA, car il prend parti, jusqu’à la caricature. On y lit par exemple cette phrase d’anthologie, qui ridiculise toute inspection de terrain : « La mission recommande qu’aucun constat de non-conformité ne soit dressé pour des points de contrôle dont les règles n’auraient pas été portées à la connaissance des agriculteurs en temps utile ».
    En somme, nul n’est censé ignorer la loi, sauf les paysans.

  • Eric Dupin : “Au bout du raisonnement des #identitaires, il y a la #guerre civile” - Livres - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/livre/eric-dupin-au-bout-du-raisonnement-des-identitaires-il-y-a-la-guerre-civile

    Plongée libre dans les profondeurs de la France identitaire : pendant plusieurs mois, le journaliste et essayiste Eric Dupin est allé à la rencontre de militants et de responsables des mouvements identitaires, s’est entretenu avec les principales figures intellectuelles qui inspirent et relaient ces nouveaux croisés de la France blanche traditionnelle. Qui sont-ils ? Combien de divisions ? Archi minoritaires, ils ont pourtant réussi à mettre le « problème » identitaire au centre du débat #politique. Aujourd’hui, tous les partis sont traversés et divisés par cette question. Et si la gauche, s’interroge Eric Dupin, avait intérêt à regarder en face les difficultés que soulève la mutation en cours de la population française et la crise du « vivre ensemble » ?

    • Groupusculaire et ouvertement raciste, la frange identitaire de l’extrême-droite française a réussi à imposer ses idées au cœur du débat politique. Le journaliste Eric Dupin a enquêté sur ses origines, ses réseaux et ses perspectives.

      Plongée libre dans les profondeurs de la France identitaire : pendant plusieurs mois, le journaliste et essayiste Eric Dupin est allé à la rencontre de militants et de responsables des mouvements identitaires, s’est entretenu avec les principales figures intellectuelles qui inspirent et relaient ces nouveaux croisés de la France blanche traditionnelle. Qui sont-ils ? Combien de divisions ? Archi minoritaires, ils ont pourtant réussi à mettre le « problème » identitaire au centre du débat politique. Aujourd’hui, tous les partis sont traversés et divisés par cette question. Et si la gauche, s’interroge Eric Dupin, avait intérêt à regarder en face les difficultés que soulève la mutation en cours de la population française et la crise du « vivre ensemble » ?

      Comment définir les « identitaires » ?
      En France, cette étiquette est revendiquée par des groupes militants dont l’importance numérique est heureusement faible. C’est d’abord le Bloc identitaire, créé en 2003, transformé en parti politique en 2009, pour redevenir, en juillet 2016, un mouvement associatif dénommé « Les Identitaires ». C’est aussi Génération identitaire, qui a succédé, en 2012, aux Jeunesses identitaires. Evidemment situés à l’extrême droite, racialistes, pour ne pas dire racistes, ces groupes ont préempté l’inquiétude de certaines franges de la population bousculées par la crise et les mutations de notre société, et qui deviennent obsédées par la question de l’identité. Très minoritaires, les identitaires trouvent ainsi un écho qui dépasse largement leurs effectifs militants.

      Quels sont ces effectifs ?
      Quelques milliers, pas plus. Quand ils organisent des manifestations, ils ont l’art de les filmer pour donner l’impression qu’ils sont très nombreux. En réalité, ils sont à peine 200, venus d’un peu partout en France. On est loin d’un mouvement de masse. Mais les militants identitaires sont très déterminés, souvent bien formés politiquement, et leur influence est grandissante au sein du Front national. Mais surtout ils bénéficient de relais dans certains milieux culturels et intellectuels. Chez les journalistes, Eric Zemmour en est l’illustration la plus caricaturale, son absence de scrupules et son côté provocateur lui assurent de vrais succès de librairie. Chez les intellectuels, l’écrivain Renaud Camus, ancienne figure de la scène culturelle des années 1970, bénéficie également d’un certain écho. Il est devenu, dans son château du Gers, une sorte de croisé de la France blanche qui lui semble menacée par ce qu’il nomme « le grand remplacement » : la substitution supposée du peuple français par les populations d’origine immigrée. On pourrait également citer Jean-Yves Le Gallou, une autre figure majeure de la mouvance identitaire. Fondateur du Club de l’Horloge, ancien dirigeant du Front national, il a théorisé la fameuse « préférence nationale », un concept devenu central dans la propagande du parti d’extrême droite, désormais rebaptisé « priorité nationale ». Alain Finkielkraut, d’une toute autre manière et qu’on ne saurait mettre dans le même sac, exprime une inquiétude identitaire teintée de nostalgie. Le philosophe, qui finit par consacrer aujourd’hui plus d’énergie à lutter contre les excès de l’antiracisme que contre le racisme lui-même, peint de manière effrayante les mutations en cours. Beaucoup de ses mise en garde sont hélas parfaitement fondées mais il en tire, à mon sens, des conclusions alarmistes.
      “Il est impératif de se demander pourquoi ces gens dangereux et minoritaires ont un tel écho.”

      A la lecture de votre livre, il semble que les identitaires soient surtout des hommes, obsédés par l’idée de décadence...
      C’est vrai que tous les militants et responsables de Génération identitaire que j’ai rencontrés étaient des hommes. Même si dans leurs vidéos ils s’attachent à mettre en avant des filles, sans doute pour donner à leurs manifestations un visage plus avenant. Plus sérieusement, vous pointez un trait commun à tous ceux qui sont hantés par les questions identitaires : la crainte d’une décadence, d’une perte de valeurs traditionnelles, de références, de repères, de hiérarchies, que la modernité aurait abîmés. J’ai d’ailleurs sous titré mon livre « Enquête sur la réaction qui vient » pour cette raison. Selon la terminologie politique, les réactionnaires sont ceux qui veulent revenir à un passé révolu, à l’instar de ceux qui refusaient la Révolution et rêvaient d’une restauration de la royauté. Cela dit, il faut admettre que les sociétés comme les individus ont besoin de repères, d’appartenances collectives. Il est important, quand on analyse ces phénomènes identitaires, de ne pas s’en tenir à leur dénonciation, de ne pas se contenter de dire « ce n’est pas bien », « c’est l’extrême droite », « ce sont des gens dangereux ». Tout cela est exact. Mais il est impératif aussi de se demander pourquoi ces gens dangereux et minoritaires ont un tel écho. N’est-ce pas en effet parce que nos appartenances collectives, qu’il s’agisse de la famille ou de la nation, sont en crise ?

      Comment la question identitaire a-t-elle peu à peu envahi le débat politique ?
      Cette question percute l’ensemble de l’échiquier politique. Elle fait l’objet de débats internes très vifs au sein du Front national. L’égérie du courant identitaire, Marion Maréchal-Le Pen, assume la vision, très classique à l’extrême droite, d’une identité charnelle : le peuple, les ancêtres, la terre, quand sa tante hésite et se contredit sur l’assimilation ou la référence au « grand remplacement ». A droite, la campagne pour la primaire a mis en évidence un gouffre entre Alain Juppé, parfois surnommé Ali Juppé en raison de sa position favorable à des accommodements raisonnables avec l’islam, et Nicolas Sarkozy, qui n’hésitait pas à reprendre un discours identitaire parfois plus violent encore que celui de Marine Le Pen. Quant à François Fillon, qui a finalement tiré les marrons du feu de cette primaire, il est sans aucun doute plus proche sur le fond de cette question de Nicolas Sarkozy que d’Alain Juppé, même si son discours est au diapason de son tempérament, porté par une expression plus retenue et mesurée. La gauche enfin, est également très divisée. Manuel Valls, qui avait été en pointe dans le débat sur l’interdiction du « burkini », a tenté, durant la primaire, de réactiver ses préoccupations identitaires en mettant en avant la République et la laïcité. Alors que Vincent Peillon et Benoît Hamon se sont montrés beaucoup plus proches de la gauche « multiculturaliste ». L’ennui, c’est que le débat à gauche est souvent caricatural. D’un côté ceux qui craignent de tomber dans un piège en évoquant ces questions et choisissent de les éviter en ne les posant qu’en termes moraux. Ils les balaient d’un revers de la main au nom de l’antiracisme. Et de l’autre côté ceux qui les exagèrent en disant que l’islam pose un problème considérable et brandissent la laïcité de façon excessivement agressive. A mon sens, la gauche aurait tout à gagner à ne pas se voiler la face mais à regarder calmement les choses.

      C’est-à-dire ?
      La négation des problèmes et l’euphémisation des difficultés offrent un boulevard aux extrêmistes. La France vit un changement majeur de la composition ethnique de sa population. Et c’est un phénomène nouveau. Contrairement à ce qu’on dit souvent, notre pays n’a pas toujours été une terre d’immigration. Celle-ci n’est devenue un phénomène massif qu’à partir du XIX° siècle et l’immigration d’origine extra-européenne est encore plus récente puisqu’elle date du milieu du XX° siècle. L’immigration de masse, en France et en quelques décennies, de populations culturellement plus éloignées de la majorité de ses habitants que ne l’étaient les précédentes est un phénomène nouveau. Est-ce un drame ? Bien sûr que non. La question ne se pose pas en termes raciaux, comme le font les tenants du « grand remplacement » qui présupposent que les populations extra-européennes, d’une autre culture, d’une autre religion, ne pourront jamais s’intégrer. En revanche on ne peut se contenter d’un postulat, certes optimiste, mais quelque peu naïf, selon lequel cette intégration finira bien par se faire toute seule, naturellement. Car aujourd’hui, les vagues d’immigration les plus récentes ont d’autant plus de mal à s’intégrer dans la société française, qu’elles se constituent souvent en diasporas dans des espaces où elles vivent entre elles.

      N’y sont elles pas souvent contraintes ?
      Bien sûr. Les « ghettos » que l’on fait mine de déplorer sont des lieux où se concentrent les derniers arrivés en France et ceux qui cumulent le plus grand nombre de handicaps sociaux. Ceux qui s’en sortent s’en vont. Il faut absolument en tirer les conséquences en termes de politiques publiques. Les questions identitaires doivent être traitées dans leurs dimensions économiques et sociales. Pour cela il est nécessaire de disposer d’informations objectives sur la réalité démographique de notre pays, développer les études sociologiques et sans doute cesser d’interdire les fameuses statistiques ethniques. Je m’inquiète en effet d’une situation où, du fait des discriminations et des handicaps, les positions sociales finissent par être indexées sur les appartenances ethniques. Où les emplois les moins qualifiés sont en grande majorité effectués par des gens d’origine étrangère, alors qu’à l’inverse plus on monte dans la hiérarchie, plus ça se blanchit. Cela donne une connotation néo-coloniale lourde de dangers, car lorsque vous avez une superposition entre hiérachies sociales et raciales, comme c’est le cas aux Etats-Unis, l’exercice de la solidarité est beaucoup plus difficile. Tout simplement parce que les pauvres n’ont plus la même couleur que les riches.
      “L’horreur d’une guerre civile n’est pas la seule perspective dramatique.”

      Face à ces diasporas, vous insistez aussi sur le risque « d’enfermements communautaires » et la nécessité d’un « socle commun » de valeurs...
      La société française est aujourd’hui, incontestablement, multiculturelle et nous appartenons tous plus ou moins à des communautés différentes. Celles-ci ne sont pas mauvaises en soi, elles sont des médiations entre l’individu et la nation. Le problème surgit quand elles deviennent au contraire des écrans entre les deux, quand elles affirment des différences culturelles qui prétendent s’imposer à la société. Cette conception du multiculturalisme se heurte alors de plein fouet à la tradition républicaine française qui veille à la cohésion d’un Etat-nation cimenté par des valeurs communes. Je pense à la liberté d’expression, par exemple. En France, on a le droit au blasphème, on peut se moquer des dieux. Je pense à l’égalité hommes/femmes. Je pense à la laïcité pour laquelle les républicains ont dû se battre au XIXe siècle, contre une puissante Eglise catholique. La fermeté sur ce socle de valeurs me semble la condition du vivre ensemble et de l’acceptation de la diversité culturelle et religieuse qui est désormais celle de la société française.

      Comment peut s’exercer cette fermeté ?
      Par des interdits, comme la fameuse loi sur le voile intégral. Mais l’essentiel n’est pas là. Le principal est le combat culturel, en particulier au sein de la communauté musulmane. On parle toujours des musulmans les plus vindicatifs, de ceux qui brandissent leur religion comme un étendard identitaire. Il en existe, mais l’immense majorité des musulmans souhaitent simplement pratiquer leur religion en restant partie prenante de la communauté française. Il faut les y aider en n’hésitant pas à combattre la minorité des ultra conservateurs qui se sentent en rupture avec les valeurs de notre société.
      Votre livre insiste sur l’urgence d’agir...
      Quand j’ai rencontré ces militants et intellectuels identitaires, j’ai constaté qu’au bout de leur raisonnement il y avait la guerre civile. Ils prétendent bien sûr sonner l’alerte pour éviter cette issue, mais n’envisagent comme solution que ce qu’ils nomment la « remigration », c’est-à-dire le retour de millions de personnes dans leur pays d’origine, quitté parfois depuis plusieurs générations. C’est évidemment une hypothèse absurde, fantasmagorique. Sans le dire, les identitaires se préparent ainsi à l’affrontement. Mais l’horreur d’une guerre civile n’est pas la seule perspective dramatique. Si on prolonge les tendances à l’oeuvre aujourd’hui, c’est aussi l’avènement d’une société française de plus en plus fracturée, chacun restant replié dans ses zones ou ses quartiers. Des France parallèles en quelque sorte, où les immigrés seraient, à l’exception d’une petite bourgeoisie, relégués au second plan. A ce moment là, les grands discours républicains deviendraient totalement abstraits.

      A lire
      La France identitaire. Enquête sur la réaction qui vient , d’Eric Dupin, éd. La Découverte, 206 p., 17 €.

  • Croquis. Hamon-Mélenchon, les impossibles retrouvailles
    https://www.mediapart.fr/journal/france/130217/croquis-hamon-melenchon-les-impossibles-retrouvailles

    A dix semaines du Premier tour, Benoit Hamon a présenté son équipe. Elle penche à gauche mais n’exclut pas les amis de François Hollande ou de Manuel Valls. Si le candidat PS fait aussi route vers les écologistes, aucun accord ne se dessine avec Jean-Luc Mélenchon. Les approches politiques des deux hommes ne sont pas compatibles.

    #France #Benoît_Hamon #élection_présidentielle #Jean_Luc_Mélenchon

  • 24 Editorial - Analyses
    A Aulnay-sous-Bois se rejoue un scénario vieux de trente ans
    C’est en 1990 qu’ont eu lieu les premières émeutes de banlieue en France. Depuis, les problèmes sociaux et institutionnels à l’origine de ces violences perdurent

    A la fin de l’année 1990 et au -début de l’année 1991, une série d’explosions de colère dans une dizaine de quartiers, de la banlieue lyonnaise puis de la banlieue parisienne, popularisa en France le mot « émeutes ». A l’époque, celui-ci faisait souvent peur, associé qu’il était aux mots « drogue », « ghetto », « violence urbaine », etc. Il était pourtant bien choisi. Emeute provient du verbe « émouvoir ». Du haut Moyen Age à la Renaissance, une « esmote » désignait une émotion collective prenant la forme d’un soulèvement populaire spontané. Il s’agissait à l’époque des révoltes paysannes.
    La séquence qui se déroule ces jours-ci à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) constitue un classique du genre, et vient simplement nous rappeler qu’en vingt-sept ans nous n’avons rien appris et rien changé aux problèmes sociaux et institutionnels qui génèrent régulièrement les éruptions violentes de ce type.
    La séquence est toujours la même : un beau matin, des violences policières illégitimes sont la goutte d’eau qui fait déborder le vase de la rancoeur profonde qu’une bonne partie des habitants des quartiers pauvres accumulent tous les jours durant le reste de l’année. La police devient pour quelques jours l’incarnation de tous les maux. La nuit, l’émeute s’organise et les affrontements se déroulent.
    Les policiers cherchent à arrêter les « meneurs » pour décourager les autres. En général, ils attrapent seulement les plus jeunes ou ceux qui courent le moins vite. Déférés au parquet, ils sont jugés en comparution immédiate et, malgré le peu d’éléments contenus dans les procédures, écopent souvent de peines de prison ferme disproportionnées par rapport à leurs gestes. Comme si, dans l’émotion collective, certains magistrats défendaient davantage l’ordre public que les libertés individuelles.
    Si cette séquence n’est hélas que le dernier épisode d’une très vieille série, c’est parce que, depuis vingt-sept ans, aucun gouvernement n’a modifié les éléments du scénario. Les quartiers pauvres et dégradés le sont toujours. Ce ne sont pas les milliards engloutis dans le béton de la « rénovation urbaine » qui ont changé en quoi que ce soit les problèmes quotidiens des habitants. A commencer par le chômage qui, dans beaucoup de quartiers, dépasse largement 50 % chez les jeunes de moins de 30 ans. La crise de 2008 a même renforcé encore les problèmes, puisque ce sont les habitants de ces « zones urbaines sensibles » qui ont été les plus touchés.
    Police de proximité, le tabou
    Rien n’a changé non plus sur le terrain des discriminations, qui compliquent toujours l’accès d’une partie de nos concitoyens à l’emploi, au logement et à quantité de biens et de services. A ceci près qu’aux discriminations de type ethno-racial se sont en partie substituées les discriminations religieuses, surtout pour les femmes qui portent le voile. Dans ces quartiers, les familles redoutent toujours autant l’échec scolaire de leurs enfants, et avec raison, puisque les inégalités scolaires n’ont pas bougé. Dans un collège d’un quartier aisé, on réussit le brevet dans plus de 95 % des cas. Dans celui qui est au coeur de la ZUS (zone urbaine sensible), à quelques kilomètres de là, moins de 50 % des enfants y parviennent.
    Enfin, les relations avec la police se passent toujours aussi mal. En vingt-sept ans, rien n’a changé malgré les innombrables alertes, rapports et livres publiés à ce sujet. D’abord, tandis que les habitants réclament, ici comme ailleurs, une forme de police de proximité, ce mot est devenu un tabou politique. En 2002, un politicien bien connu, soupçonné d’être par ailleurs un grand délinquant d’affaires, l’a déconsidérée. Ses successeurs au ministère de l’intérieur ont respecté la consigne jusqu’à la fin de l’épisode conservateur. En 2012, la victoire du socialiste François Hollande a pu laisser croire que la donne allait changer, puisque le retour de la police de proximité était une de ses promesses. Hélas non tenue et vite enterrée par le nouveau locataire de la Place Beauvau, Manuel Valls.
    La France ne connaît donc toujours pas cette police nationale capable d’affecter durablement des policiers à des quartiers dans lesquels ils patrouillent quotidiennement, à pied ou à vélo, rencontrent des habitants, des commerçants et des responsables associatifs, recueillent du renseignement, rendent service, mais aussi verbalisent les contrevenants et interpellent au besoin les délinquants.
    Non, les habitants voient toujours passer des voitures qui ne s’arrêtent pas, sauf pour procéder à un contrôle. Ils ne connaissent qu’une police d’intervention, qui envoie de jeunes recrues venues d’ailleurs, formées aux « gestes techniques d’intervention » et au code de procédure pénale, mais pas à la gestion des conflits et aux relations humaines. Des jeunes qu’on envoie pour intervenir avec parfois la peur au ventre dans des quartiers où ils ne voient que les dangers (bien réels) et pas les citoyens, et où ils agissent sans discernement, comme à l’aveugle.
    Dans ces conditions, les incidents sont quotidiens, mais n’intéressent généralement personne. Ils n’accèdent au statut de sujets médiatiques que lorsqu’ils prennent une exceptionnelle gravité et lorsque quelques images faisant le tour des réseaux sociaux empêchent les autorités publiques d’étouffer les cris de colère et de désespoir des uns et des autres.
    Tant que les thèmes de la sécurité, des banlieues, de la violence, etc., serviront avant tout aux politiciens à faire carrière, tant que la nécessité de l’ordre fera taire celle de l’analyse, tant que l’institution policière continuera de former et d’envoyer sur le terrain le même type de policiers et tant que les habitants des quartiers pauvres seront enfermés dans les mêmes problèmes, on peut déjà prédire sans risque qu’il y aura beaucoup d’autres Aulnay-sous-Bois.
    Laurent Mucchielli

  • Le «#délit de #solidarité» existe-t-il encore?
    http://m.rfi.fr/france/20170209-france-humanitaire-herrou-migrants-solidarite-delit-aide

    L’article 622-1 vise à lutter contre les filières de passeurs et contre ceux qui profitent, de près ou de loin, du trafic d’êtres humains. A plusieurs reprises, les associations ont pourtant dénoncé une utilisation de cet article contre des citoyens. « Le fait d’avoir aidé une personne, sans s’inquiéter de savoir si elle était ou non en situation irrégulière, ne devrait pas pouvoir être puni », dénonce Violaine Carrère, chargée d’études au GISTI, le groupe d’information et de soutien des immigrés.

    En décembre 2012, quelques mois après l’arrivée de la gauche au pouvoir, la loi sur l’immigration vient modifier l’article mis en cause par les associations. A l’occasion de l’université d’été du PS à la Rochelle, Manuel Valls s’était alors félicité « d’avoir abrogé le délit de solidarité ».

    Cette modification, la dernière en date, précise en effet qu’aucune poursuite ne sera engagée si l’aide consiste à fournir des conseils juridiques, des soins médicaux, un hébergement et de la nourriture, et si elle n’a impliquée aucune contrepartie.

    Des cas de poursuites de plus en plus nombreux

    Au siège du GISTI, pas question de parler « d’abrogation ». L’association recense les cas de poursuites sur son site internet. Depuis 2014, les « délinquants solidaires » seraient de plus en plus nombreux. « La loi de 2012 est volontairement floue. Le terme de "contrepartie" peut être interprété de différentes manières », regrette Violaine Carrère. « Réduire l’aide apportée à la nourriture, aux soins, aux conseils juridiques et à l’hébergement exclue également toute autre forme d’aide. Une personne a été poursuivie pour avoir rechargé des téléphones portables », déplore-t-elle.

    • Le paradoxe, c’est que bien que Benoît Hamon soit le candidat du Parti Socialiste, il n’a rien derrière lui pour porter son projet au parlement, excepté une part minoritaire de l’organisation à laquelle il appartient. Il n’a pas non plus le pouvoir de retirer les candidats déjà investis. Les candidats les plus porteurs d’un projet commun seront donc ceux qui s’opposeront aux sociaux-libéraux du PS en Juin : les candidats de la FI (en discussion actuellement avec le PCF) ou de EELV, partis ou mouvements avec lesquels il a affirmé une proximité idéologique.

      Benoît Hamon est donc soit obligé de quitter son parti pour former un mouvement porteur de ses idées et présenter des candidats aux législatives qui pourraient les porter au parlement et les rendre applicables, soit obligé d’appeler à voter pour des étiquettes concurrentes aux élections de Juin, ce qui ne serait plus cohérent avec son investiture aux élections présidentielles par le parti socialiste. En un mot, la candidature de Benoît Hamon est incompatible depuis le début avec le projet pour lequel il a été désigné candidat par les électeurs de la primaire ouverte. Si les électeurs potentiels de Benoît Hamon veulent voir le programme légitimé par la primaire se réaliser, ils ne doivent ni voter pour lui, ni soutenir sa candidature aux élections présidentielles, puisqu’elle portera, par nécessité, au pouvoir les idées auxquelles ils s’opposent manifestement.

      Cette contradiction a déjà commencé à se manifester, avant même qu’il fut, dans les règles, investi candidat. Durant la campagne de la primaire, Hamon était déterminé à abroger la loi travail. Jean-Luc Mélenchon a récemment, dans une vidéo qui lui était adressé, déclaré le non-sens de l’investiture de Myriam El Khomri par le parti socialiste. Le candidat socialiste lui a clairement exprimé son refus de remettre en cause cette investiture, tout comme celle de Manuel Valls ou de Bruno Le Roux. C’est ainsi que, petit à petit, ou brutalement, le projet de Benoît Hamon se sera transformé... en celui du gouvernement sortant. Car « l’unité de la gauche » qu’il entend incarner, c’est celle des deux gauches en rupture, rupture qu’il a clairement exprimé un mois durant. Dorénavant, il s’affichera comme un tenant du « rassemblement pour le rassemblement ». Cette unité, il la réalise déjà, à coup de compromis qui iront dans le sens de sa propre majorité... qui est sociale-libérale. Il n’abrogera jamais la loi travail. Ni avec Myriam El Khomri, ni avec les députés déjà investis. Car il n’y a que 577 circonscriptions, en France. Cela veut dire que, par rapport au 20 janvier, il reste 179 candidats à investir. En imaginant même que tous seraient élus, il faudrait que toutes les nouvelles investitures soient sur la ligne Hamon, et que plus de la moitié des candidats dont le positionnement nous est inconnu soit également sur la même ligne pour qu’il ait une majorité. Autant dire que pour le programme socialiste de Benoît Hamon porté par Benoît Hamon, c’est déjà trop tard. À ce titre, les appels aux rassemblements derrière l’impérative candidature Hamon sont soit mal intentionnés, soit complètement contradictoires.

  • Combat contre l’islamophobie : quand Lutte Ouvrière inverse la hiérarchie des normes | Julien Salingue, Christine Poupin, Ugo Palheta et Selma Oumari
    https://npa2009.org/idees/antiracisme/combat-contre-lislamophobie-quand-lutte-ouvriere-inverse-la-hierarchie-des-

    Les articles de la rubrique Idées n’expriment pas nécessairement le point de vue de l’organisation mais de camarades qui interviennent dans les débats du mouvement ouvrier. Certains sont publiés par notre presse, d’autres sont issus de nos débats internes, d’autres encore sont des points de vue extérieurs à notre organisation, qui nous paraissent utiles. Source : Nouveau Parti Anticapitaliste

    • Le 15 janvier 2017, Lutte Ouvrière (LO) mettait en ligne sur son site un article (non signé) intitulé « Le piège de la "lutte contre l’islamophobie" », extrait de la dernière livraison de la revue mensuelle Lutte de Classe. Celles et ceux qui ont suivi les prises de position et les analyses de LO concernant les « débats sur l’Islam », qui agitent régulièrement le champ politique français depuis une quinzaine d’années, n’ont pas été surpris du fond de l’argumentation. Mais le moins que l’on puisse dire est que les arguments avancés et la forme prise par le raisonnement de LO, sans même parler des attaques contre divers individus et organisations, méritent que l’on s’y arrête… et que l’on y réponde.

      @rezo

      #Lutte_Ouvrière #islam #NPA

    • Conclusion
      On pourrait se contenter, pour clore cette réponse, de noter que l’article de LO a recueilli l’accueil enthousiaste de Fourest et Clavreul – soutiens de Manuel Valls et défenseurs d’une vision intégriste de la laïcité, clairement tournée contre les Musulman-e-s – mais aussi de Natacha Polony, une figure de la pensée néo-conservatrice. Évidemment, on a les amis et les ennemis que l’on mérite. Mais l’essentiel n’est pas là : il est dans (au moins) trois divergences importantes entre nos deux organisations.

      1- La première divergence concerne l’islamophobie elle-même. Contrairement à ce qu’écrit LO au début de son article, l’islamophobie va bien au-delà d’une simple « illusion », « diversion » ou « écran de fumée ». D’ailleurs, comme le rappelle Pierre Tevanian, « pour tous ceux qui ne sont pas enfumés, qui ne se la prennent pas dans la gueule cette fumée, ça a pour seul effet de les empêcher de voir une partie de la réalité. Mais pour ceux qui se la prennent en pleine face cette fumée, elle est dangereuse, elle est toxique, pour les filles voilées, pour leurs familles, pour les musulman- e-s en général. Cette loi n’a pas seulement pour effet de réduire leur champ de vision, mais de réduire leur champ de vie, de les virer de l’école, de les déscolariser, de les désocialiser, de les humilier, de les brutaliser à un âge où on est fragile. […] S’il y a écran de fumée, n’oublions pas aussi qu’il étouffe, il empoisonne une partie de la population ».

      Avant de faire diversion ou de diviser, l’islamophobie constitue donc une oppression et c’est d’abord en tant qu’oppression qu’elle doit être combattue, parce qu’elle a des conséquences immédiates – matérielles, idéologiques et psychologiques – pour la vie de millions de personnes (en France et ailleurs), dont la grande majorité appartiennent aux classes populaires. C’est d’ailleurs parce qu’elle n’est pas un simple « écran de fumée », mais une oppression suscitant et reproduisant des divisions réelles au sein des classes populaires, qu’elle peut jouer actuellement un rôle si central dans les stratégies de la classe dirigeante française. Depuis une quinzaine d’années, c’est ainsi sur le dos des Musulman-e-s (mais aussi des immigré-e-s), donc sur le terrain identitaire et raciste, que les gouvernements successifs ont cherché à obtenir le consentement d’une partie au moins des travailleurs/ses à l’ordre capitaliste – là où, sur le terrain social, les travailleurs/ses restent massivement opposées à la purge néolibérale et aux politiques d’austérité.

      2- Une deuxième divergence concerne le rapport aux premiers/ères concerné-e-s par cette oppression. L’offensive de l’été dernier autour du « burkini » a constitué de ce point de vue une leçon de choses : ce sont toujours aux femmes qu’on impose des injonctions vestimentaires, dans un sens ou dans un autre. Or ces injonctions participent de l’oppression des femmes, du contrôle que certains tentent de s’arroger sur leurs corps. C’est pourquoi en août dernier, en manifestant sur la plage de Port-Leucate contre la décision municipale d’interdire sur les plages le port du « burkini » (décision qui a d’ailleurs été retoquée par le Conseil d’État), nous chantions « trop couvertes ou pas assez, c’est aux femmes de décider ». Pour le dire autrement, à l’instar de la quasi-totalité des mouvements féministes dans les pays majoritairement musulmans, mouvements parfois de masse que LO choisit de superbement ignorer, nous sommes tout aussi opposé-e-s à ceux qui veulent imposer à une femme de porter tel ou tel vêtement qu’à ceux qui veulent lui imposer de le retirer.

      Plus largement, nous considérons que l’auto-organisation n’est pas un slogan pour les jours de fête : les militants anticapitalistes et révolutionnaires n’ont pas à sermonner de manière paternaliste les opprimé-e-s sur la meilleure manière de mener leurs luttes. Ces derniers n’ont d’ailleurs pas attendu LO pour défendre leurs intérêts, et ils auraient pu attendre longtemps, tant – comme on l’a vu – LO se montre davantage soucieuse de dénoncer la lutte contre l’islamophobie que d’y contribuer. Ce que nous pouvons, en tant que militant-e-s et en tant qu’organisation, c’est nous faire les meilleurs alliés des luttes que mènent les opprimé-e-s, en popularisant leurs mots d’ordre, revendications et propositions quand ils nous paraissent aller dans le sens d’une politique d’émancipation et des intérêts fondamentaux de notre camp social.

      C’est seulement en participant à des fronts communs et en menant des batailles communes que nous pourrons convaincre que, pour en finir réellement avec les oppressions, il faudra bâtir une unité de classe et abattre le pouvoir capitaliste par des moyens révolutionnaires. Or, dans ce combat pour l’émancipation du genre humain, ce qui compte ce n’est pas l’opinion des exploité-e-s et des opprimé-e-s sur Dieu, le salut ou l’origine du monde. Comme l’affirmait Lénine, « l’unité de cette lutte réellement révolutionnaire de la classe opprimée combattant pour se créer un paradis sur la terre nous importe plus que l’unité d’opinion des prolétaires sur le paradis du ciel ».

      3- Une troisième divergence tient, enfin, dans la conception de la politique pour une organisation révolutionnaire. Comme l’illustre sa campagne présidentielle, LO se caractérise plus que jamais par une vision très étroite de la lutte politique, réduite en bonne partie aux conflits sur les lieux de travail, à la défense d’un programme d’urgence composés de revendications indispensables mais strictement économiques (augmentations de salaires, interdictions des licenciements, etc.) et à une propagande abstraite pour « le communisme » (dont LO ne dit à vrai dire pas grand-chose si on y prête attention). Comme nous l’avons écrit plus haut, ce réductionnisme économique est à mille lieues de la pratique politique qui fut celle de Marx, Lénine, Trotsky ou Luxemburg. Si une organisation à prétention révolutionnaire se complaît dans une posture de gardienne du dogme et dans une routine essentiellement destinée à s’auto-reproduire, se montrant dès lors incapable de contribuer activement aux batailles politiques menées actuellement contre l’islamophobie, l’état d’urgence ou les guerres impérialistes, quelle peut être son utilité pour modifier réellement le rapport de forces en faveur des exploité-e-s et des opprimé-e-s ?

    • Pour que chacun se fasse son idée, je donne ici en lien l’article de LO : http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2017/01/22/le-piege-de-la-lutte-contre-lislamophobie_75202.html

      La réponse de Palheta et de Salingue est malhonnête, car ils font mine de croire que LO « renonce à combattre, en France, l’influence des courants de l’Islam intégriste » quand LO explique précisément que le combat nécessaire contre l’influence des courants de l’Islam intégriste ne peut se faire dans le refus de « défendre sans relâche les perspectives communistes » ; que LO « subordonne le développement de la lutte des classes à la propagande antireligieuse et au combat contre l’intégrisme » quand LO explique précisément que le combat contre la propagande antireligieuse et l’intégrisme n’est pas séparable, en premier lieu, de la renaissance du mouvement ouvrier sur son propre terrain ; que LO refuse de combattre « contre des discriminations qui non seulement pourrissent l’existence de millions de personnes mais qui, de plus, affaiblissent l’ensemble de notre camp social » quand LO précise justement que c’est affaiblir notre camp social que de se solidariser avec des mouvements ou des courants qui sont étrangers, voire hostiles aux idées et aux valeurs du mouvement ouvrier... Je passe les détails, du genre l’affirmation selon laquelle LO aurait qualifié l’idée même d’islamophobie d’"ânerie" alors qu’elle visait (clairement) par « ânerie » le fait de considérer que sa critique de l’islam serait un « rejet de tous ceux qui partagent la foi musulmane »...

      Extrait :

      Il est donc évidemment possible de lutter à la fois contre les discriminations racistes et contre la religion.

      C’est la raison pour laquelle le terme d’islamophobie nous a paru ambigu, et il l’est toujours par certains aspects, bien que le mot soit devenu d’usage courant. Nous rejetons et combattons les discriminations qui peuvent s’exercer à l’encontre des musulmans, parce que nous sommes pour la liberté de culte. Mais nous sommes athées, opposés à toutes les religions. Et l’équation, imposée par les islamistes et leurs amis, selon laquelle lutter contre la religion musulmane signifierait être raciste, est une escroquerie.

      Une partie de la classe politique française actuelle rejette et discrimine les musulmans, en tout cas les pauvres, ceux des cités et des usines, car elle ne rejette certainement pas les milliardaires des théocraties du Golfe. Et il est compréhensible que nombre de jeunes se sentent victimes d’une oppression spécifique, qui existe bel et bien. Comment admettre que les politiciens de droite, qui hurlent à la laïcité et veulent interdire les menus de substitution dans les cantines, soient les mêmes qui combattent pour permettre l’installation de crèches de Noël dans le hall de leur mairie  ?

      La laïcité des politiciens bourgeois d’aujourd’hui est à géométrie variable, et elle est tournée contre la religion musulmane, comme elle l’a été en d’autres temps contre les Juifs. Et c’est d’autant plus choquant que les mêmes n’ont pas hésité, dans le passé, à se servir de l’islam pour tenter de canaliser la colère et le ressentiment des jeunes des banlieues, comme le fit Sarkozy lorsqu’il créa le Conseil national du culte musulman.

      Défendre le communisme

      Mais nous estimons que c’est notre rôle, en tant que communistes, de dénoncer l’emprise de la religion musulmane sur la jeunesse d’origine immigrée  ; de nous battre, de militer pour essayer d’arracher celle-ci au «  brouillard de la religion  », comme écrivait Marx, pour lui ouvrir les yeux, lui faire comprendre que son émancipation ne se fera pas par la soumission à des principes religieux d’un autre âge, mais dans l’union de classe avec le reste du prolétariat.

      Notre tâche de révolutionnaires n’est pas de conforter les travailleurs dans leurs préjugés religieux, mais de les combattre. D’expliquer que l’islam politique, fût-il radical, n’a jamais combattu l’oppression sociale  ; que c’est un courant profondément anticommuniste  ; que là où il est au pouvoir, il l’est aux côtés de la bourgeoisie, réprime les grèves et assassine les militants ouvriers  ; que l’islam, comme toutes les religions, prône la soumission et la résignation face à l’ordre social, en un mot que les partis politiques islamistes sont des partis bourgeois. De reprendre à l’identique, en ajoutant simplement au mot christianisme ceux de judaïsme et d’islamisme, les paroles de Marx  : «  Les principes sociaux du christianisme prêchent la lâcheté, le mépris de soi, l’avilissement, la servilité, l’humilité, bref toutes les qualités de la canaille  ; le prolétariat, qui ne veut pas se laisser traiter en canaille, a besoin de son courage, du sentiment de sa dignité, de sa fierté et de son esprit d’indépendance beaucoup plus encore que de son pain.  »

      C’est notre rôle d’expliquer aussi que, si les musulmans sont victimes de discriminations, c’est aussi un résultat de la politique des groupes djihadistes eux-mêmes, dont le caractère aveugle des attentats vise précisément et consciemment à provoquer des réactions de rejet contre les musulmans chez les Français non issus de l’immigration. Les travailleurs musulmans, en France, sont les secondes victimes des attentats, après les morts et les blessés. Il s’agit d’une politique consciente des dirigeants de l’islam politique, qui raisonnent de la même façon que les dirigeants impérialistes, et sont tout autant des ennemis des opprimés.

    • Lu sur le Forum des Amis de LO :

      « Les militants anticapitalistes et révolutionnaires n’ont pas à sermonner de manière paternaliste les opprimé-e-s sur la meilleure manière de mener leurs luttes » écrivent les auteurs (NPA).

      Il serait donc « paternaliste » (un reproche fréquemment repris ces temps-ci à l’encontre des positions réaffirmées par LO) de vouloir militer (car c’est bien le vrai sens de « sermonner ») contre les préjugés religieux, nationalistes, communautaires, mais aussi réformistes ou sexistes, dès lors que ces préjugés sont le fait d’opprimés ; au passage, que ces opprimés mènent ou non des luttes ne change rien à l’affaire, à moins que les militants politiques soient censés se taire dès lors que les luttes commencent.

      Avec une telle démarche, on ne comprend pas bien à quoi sert un parti - si ce n’est à applaudir à tout ce que font, pensent ou disent ceux dont il se prétend les défenseurs... c’est-à-dire à soutenir d’autres forces militantes. Et surtout, on ne voit pas au nom de quoi les militants révolutionnaires seraient davantage autorisés à critiquer des travailleurs qui veulent voter Le Pen, par exemple. Parce que cela aussi, c’est fichtrement paternaliste, de penser savoir mieux que les travailleurs ce qui est bon pour eux, non ? Je doute cependant que tous ceux qui accusent LO de paternalisme à propos de son attitude vis-àvis des idées défendues par certains travailleurs d’origine immigrée feraient de même en ce qui concerne celles défendues par les travailleurs qui votent FN. Eh bien, ce « deux poids deux mesures », c’est précisément l’expression d’un paternalisme, un vrai celui-là, qui affirme implicitement que les préjugés ou les idées réactionnaires sont bien assez bons pour une partie des travailleurs. Une partie qu’on doit plaindre, mais jamais critiquer, c’est-à-dire s’efforcer de gagner aux idées communistes.

  • Les primaires dans les griffes du pouvoir médiatique « François Cocq
    https://cocq.wordpress.com/2017/01/30/les-primaires-dans-les-griffes-du-pouvoir-mediatique

    Le scrutin est passé mais la comédie médiatique va continuer pour mettre le story-telling de la primaire au service du projet Macron. Prochains épisodes en date ? Les débauchages de cadres du PS pour rejoindre Macron. Il faut dire que Benoît Hamon est un bon client pour conforter la candidature Macron : quand ce dernier cherche par tous les artifices à échapper au bilan gouvernemental qu’il a pourtant insufflé depuis les alcôves de l’Elysée jusqu’à Bercy, Hamon est lui de fait le candidat officiel du PS puisque tel était l’objet de la primaire qui l’a vu le désigner. Et il revendique cette filiation et l’héritage qui va avec : ne s’est-il pas précipité à Solférino dès le soir des résultats pour une photo souvenir sur l’air du « Retrouvons-nous tous ensemble » avec Manuel Valls ? Avant d’aller dès le lendemain chercher consignes à Matignon auprès de Bernard Cazeneuve et faire allégeance à l’Elysée chez François Hollande ? A moins que ce ne soit l’inverse.

  • #Revue_de_Presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce mardi 31 janvier 2017
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/13134-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    https://www.crashdebug.fr/images/stories/addons/images/Images+globales/2015/decembre/revue_de_presse_02_12_2015.png

    Bonjour, mardi 31 janvier, Journée Rock’n’roll hier sur le blog, aussi à chaque fois je suis étonné entre l’actualité que nous vous proposons et celle des médias de masse,... On dirait que deux mondes se cotoient dans des dimensions différentes, c’est assez étrange...

    Amicalement,

    f.

    Actualités françaises :

    31.01.2017

    Conditions de travail : les salariés jugent sévèrement le quinquennat de Hollande (Les Echos.fr)

    VIDEO. Présidentielle : "Je ne suis pas fermé au fait d’enrichir ce projet, au contraire", assure Hamon (France Tv Info.fr)

    Affaire d’emploi fictif : le couple Fillon a apporté des "éléments utiles" (Le Point.fr)

    29.01.2017

    Primaire socialiste. Manuel Valls sanctionné, large victoire de Benoît Hamon (L’Humanité.fr)

    Hamon propose une « majorité (...)

    #En_vedette

    • En suivant cette logique, sauver le PS se serait donc l’ancrer dans la « culture de gouvernement » qui lui permettrait de s’occuper de la « réalité ». Mais cette logique se fracasse sur une autre réalité que « les réalistes » oublient : les expériences gouvernementales des Sociaux-démocrates ont conduit à des échecs cuisants un peu partout dans le monde occidental. Podemos, Jeremy Corbyn, le Sinn Féin irlandais, le PTB belge, Die Linke en Allemagne empêchent sans doute certes désormais les Sociaux-démocrates d’arriver au pouvoir, mais ils ne sont que les conséquences de la réaction des électeurs de gauche aux politiques menées par le PSOE espagnol, le Labour de Tony Blair ou la SPD de Gerhard Schröder. Autrement dit, c’est bien la politique menée par la « gauche de gouvernement » qui a conduit à la rupture de l’électorat de gauche et à sa division. Poursuivre la politique qui a conduit à cette division ne permettra pas de recréer l’unité et jeter des anathèmes sur des positions qui, jadis, étaient utilisées par les Sociaux-démocrates pour l’emporter dans les urnes ne contribuera qu’à renforcer encore le caractère irréconciliable de cette division.

      Échec de la gauche de gouvernement

      Le PS français est en phase terminale non pas parce qu’il va choisir Benoît Hamon. Il l’était précédemment et le renoncement du président sortant, une première depuis 1958, en est la preuve absolue. Du reste, Manuel Valls peut prétendre ce qu’il veut, il n’a objectivement pas davantage de chance que Benoît Hamon de remporter l’élection présidentielle. Le PS de François Mitterrand avait pu rallier des électeurs de la gauche au centre, celui de François Hollande s’est aliéné ceux de la gauche et du centre. Si la faible cohorte de ceux qui restent fidèles au PS cherche son salut sur la gauche, c’est qu’ils prennent acte de l’échec immense que la « gauche de gouvernement » incarnée par le duo Hollande-Valls et qui a conduit le parti de 28,63 % des voix en 2012 à moins de 10 % sans doute en avril... Dès lors, deux choix se présentent à eux : ou poursuivre cette stratégie perdante, ou reconstruire un projet cohérent pour préparer l’avenir.

      Son inutilité

      Force est de constater que c’est bien la « gauche de gouvernement » qui apparaît aujourd’hui comme inutile. Quel est son projet ? Sur le plan économique, il se limite à une « gestion au mieux », autrement à l’application progressive et adoucie des « réformes », donc la politique de dévaluation interne. Ce projet est un suicide politique. Non seulement il aliène la partie de l’électorat qui rejette cette application de la politique de l’offre et recherche une alternative, mais il fait également fuir ceux qui croient sincèrement au libéralisme social (c’est-à-dire dans l’apport social du libéralisme) et dans les réformes. Ceux-là, en ce début d’année 2017 en France, tendent à aller voir du côté d’un Emmanuel Macron qui se garde bien, de son côté, de s’affirmer de gauche, préférant se placer dans une position « progressiste » et « réformiste » au-delà des clivages traditionnels. Et pour une raison simple : conseiller de François Hollande et ministre de Manuel Valls, il doit tout faire pour éviter qu’on lui rappelle que, lui aussi, fait partie de cette "gauche de gouvernement". Le ralliement d’une grande partie des cadres PS sera, du reste, un défi, pour l’ancien banquier...

      Le divorce avec les classes populaires

      La « gauche de gouvernement » se dit « réaliste » parce qu’elle accepte une vision dominante de l’économie. Mais en renonçant à tout projet de transformation et même d’évolution sociale, cette gauche abandonne de facto les victimes de ces politiques à qui elle demande en permanence de prendre leur mal en patience et de « souffrir pour leur bien ». Elle se tourne contre ses propres électeurs, par exemple en adoptant les accusations de « privilégiés » contre les salariés en CDI ou les chômeurs, selon les réformes à défendre. Ceci est absolument mortel politiquement, comme l’a montré le cas de la SPD allemande, longtemps présentée par les chroniqueurs français comme l’horizon final du PS français et le nec plus ultra de la social-démocratie, c’est-à-dire du Bien (on se souvient de la requête d’un journaliste à François Hollande début 2014 : « mais pourquoi ne dites-vous pas que vous êtes social-démocrate ? »). Entre 1998 et 2013, la SPD a perdu 9 millions de voix sur 20 millions ! C’est pourtant là une gauche de gouvernement assumée...

      Le destin des Sociaux-démocrates : devenir supplétifs de l’austérité

      Le problème, c’est que, inutiles pour les victimes de la mondialisation, incapables pour les partisans des « réformes », la « gauche de gouvernement » est devenue de plus en plus une coquille vide, réduite en France à tenir un discours sécuritaire qui lui aliène ses derniers défenseurs... Elle n’a alors plus qu’une fonction, celle d’être une force d’appoint aux « réformistes » conservateurs, ce qui achève de la discréditer...

  • #Benoît_Hamon, vingt-cinq ans de patiente conquête
    https://www.mediapart.fr/journal/france/300117/benoit-hamon-vingt-cinq-ans-de-patiente-conquete

    Benoît Hamon récolte les fruits d’un long travail d’unification des réseaux de jeunesse du #PS et de la construction d’un courant né du rocardisme et ancré à l’aile gauche du parti. Longtemps minoritaire, Hamon l’emporte sur un Manuel Valls défenseur de la ligne « sociale-libérale ».

    #France #primaire_du_PS