person:manuel valls

  • Un apéro avec Yassine Belattar : « Je suis hyper- franchouillard »

    http://www.lemonde.fr/m-perso/article/2017/12/30/un-apero-avec-yassine-belattar-je-suis-hyper-franchouillard_5235937_4497916.

    L’animateur et humoriste a été vivement attaqué par le magazine « Marianne », ce qui a déclenché une polémique autour de « Charlie Hebdo », du deuil et des banlieues. Il se défend.

    Yassine Belattar est ponctuel. Il est exactement 18 h 59 quand il arrive devant Le Dépanneur, le bar du 9e arrondissement de Paris où il nous a donné rendez-vous. Il salue poliment, les écouteurs vissés aux oreilles. Sa conversation téléphonique doit être sérieuse, il fait les cent pas et régulièrement des signes de la main pour s’excuser. Nous sommes le 14 décembre. Le hasard fait que le lendemain doit paraître dans Marianne son portrait, à charge. Il a choisi Le Dépanneur parce que c’est commode, un café entre Pigalle et Anvers, c’est tout près de chez lui et du Théâtre de Dix Heures, qu’il vient de racheter. Un quartier « populaire et bourgeois ».

    Il rigole maintenant, en désignant des yeux son ventre, moulé dans son pull : « Je me suis embourgeoisé et ça se voit ! Quand on gagne de l’argent, nous les ­Arabes, on devient pâteux. » A l’intérieur, un bruit de fond joyeux mais assourdissant. On s’installe à l’étage, plus clair, plus calme. Il faut encore trouver un chargeur, brancher une lampe supplémentaire pour la photo et passer les commandes – pour lui, ce sera un café et un Coca, en même temps oui, merci. Il est 19 h 15 quand on pose enfin la question : alors, cet article de Marianne ? Yassine Belattar répond posément : « Factuellement, il est faux. Selon la journaliste, mon spectacle serait antisémite. Je pose la question humblement : tous les autres spectateurs, tous les autres journalistes, nombreux, venus au spectacle, eux n’auraient pas vu l’antisémitisme ? Ou pire, seraient complices ? »

    « Mon passé parle pour moi »

    Résumons pour ceux qui auraient loupé la controverse : l’hebdomadaire Marianne a consacré un portrait de trois pages à l’humoriste, titré « Faux clown et vrai danger ». En substance, il lui est reproché de déclarer sur scène : « Je ne suis pas Charlie, je ne suis pas Nice. (…) Je choisis mes deuils. » Yassine Belattar corrige : « Mon texte c’est : “Je ne choisis pas mes deuils. Je ne suis pas Charlie, je ne suis pas Nice, je suis français. Je suis toujours en deuil quand il y a un malheur sur le territoire français.” » Ce qui est, il faut bien en convenir, sensiblement différent. « C’est grave, non ? Ce que la journaliste veut faire, c’est me dieudonniser, me meklatiser, c’est ça ? Mon passé parle pour moi, mon travail parle pour moi. J’ai toujours lutté contre tous les communautarismes. »

    Yassine Belattar, 35 ans, a grandi dans les Yvelines, aux Mureaux, puis dans un pavillon du côté de Saint-Germain-en-Laye. Quand on lui reproche de ne pas être crédible comme représentant des quartiers, ça le pique : « A l’époque de Générations, tous les chauffeurs-livreurs me reconnaissaient. » Pendant ses années passées à la radio « hip-hop soul », entre 2003 et 2008, il appelait déjà à l’apaisement. Non, il se corrige, pas à l’apaisement. A la banalisation des musulmans. « On est d’une banalité hors norme, on dort la nuit, on se réveille le matin, on bosse… Je n’ai pas l’impression, dans ma journée, de porter préjudice à la République française. »

    Le comédien parle vite, très vite. « Nos parents commencent à partir, à mourir. Regarde le chagrin des mecs qui perdent leurs parents en banlieue. Leurs parents, c’est cette figure de l’ouvrier, travailleur et digne. C’est notre mémoire. Tu vois, l’attachement de Pagnol pour sa région ? Il en parle avec tellement d’amour que t’as envie d’y habiter. Il faudrait qu’on arrive à raconter de la même façon l’affection qu’on a pour nos quartiers. » Un jour, un type lui a dit en parlant de sa barre d’immeuble : « C’est ça mon clocher. » Il trouve cette phrase magnifique. « Je suis hyper-franchouillard. »

    Il est musulman – « et accessoirement pas pieux, même si ça ne regarde personne ». Il fête Noël. Chaque semaine, son père lui dit : « Toi t’es comme nssara [les Français], tu viens nous voir une fois par semaine. » Il sait qu’il est français parce qu’un jour il l’a ressenti dans ses tripes. Il avait 13 ans quand son petit frère est mort d’une méningite, à 5 ans. A l’hôpital, son père a dit : « On va l’enterrer au bled. » Le fils lui a tenu tête. « Je n’allais pas prendre l’avion toutes les semaines pour aller voir mon frère. Et on ne peut pas revendiquer d’être français si on n’est pas enterrés en France. Ça veut dire qu’on meurt comme on a vécu, en locataires. »

    « Je ne suis pas né à Barcelone, moi. Je suis né à Conflans-Sainte-Honorine, à la clinique des Tilleuls. » Il poursuit, avec ce même sourire qu’il a sur scène quand il sait qu’il marche sur un fil : « Ce qui est fou, c’est que je suis plus français que Valls. Manuel Valls est venu en France à l’âge de 18 ans. Il a les mêmes symptômes qu’un converti : il court après sa francité. » Ce nom va revenir souvent dans la conversation. Une obsession ? Une cicatrice, réplique l’humoriste, en évoquant la déchéance de nationalité et les prises de positions de l’ancien premier ministre.

    « Je ne crois pas qu’il y ait soixante-dix définitions de la laïcité. Il y en a une, et ce n’est pas Valls qui l’a déposée à l’INPI. C’est Aristide Briand. »

    « L’ignominie de l’époque, c’est la surenchère »

    Son téléphone vibre. Il prend l’appel. Encore un journaliste. Ils parlent longuement. De Marianne, de la post-vérité, des « fake news ». Quand il revient, on a un peu perdu le fil et l’humoriste a l’air sonné. « L’ignominie de l’époque, c’est la surenchère. » Mais lui aussi se jette dedans, non ? Il dit être en deuil de Charlie, de Nice, de tous les attentats qui ont frappé le pays. S’il est en deuil, alors pourquoi ne pas simplement dire « Je suis Charlie » ou ne rien dire, et s’épargner une polémique aussi éreintante que vaine ? Il répond : « L’expression “Je suis Charlie”, ce n’est pas concernant mais excluant. La question qu’on s’est posée le lendemain de la marche du 11 janvier, c’est : “Ils sont où les mecs de banlieue ?” Les mecs de banlieue, ils n’aiment pas Charlie et l’intitulé “Je suis Charlie” ne leur convient pas. Est-ce que ça veut dire que l’attentat du 7 janvier ne les affecte pas ? Bien sûr que non. Ça les affecte. Mais “Je suis Charlie”, c’est une formule qui piège. »

    La controverse et le coup d’éclat, Yassine Belattar y a pris goût, et ses passages télé sont de plus en plus commentés. La dernière fois, c’était sur France 2. L’humoriste a repris sèchement Bernard Kouchner, qui lui donnait du « mon p’tit gars » : « Pourquoi vous me tutoyez ? C’est fini la colonisation ! » La séquence a été remarquée. « Des rebeus, des renois m’ont écrit pour me dire merci. Un mec m’a dit : “Je suis dans un open space, j’ai 42 ans, je suis le seul tutoyé, et je l’ai réalisé hier. Merci !” » Ça l’a touché, toutes ces réactions, mais il fait mine d’être surpris par l’ampleur du buzz. Il dit que c’est tout de même bizarre, c’est comme s’il était allé à la télé dire que l’eau ça mouille.

    Il s’énerve maintenant. C’est insupportable qu’on puisse l’accuser d’être proche des Frères musulmans, lui qui n’est pas pratiquant, d’être anti-Charlie, lui qui a choisi son métier parce qu’il adorait « Hara-Kiri, le summum du blasphème ». Il compte : cela fait quatre spectacles de Dieudonné qu’il n’a pas voulu voir. « Quand tu dis quatre-vingt-sept fois “juif” dans ton spectacle, c’est pathologique, faut aller te faire soigner. » Il sucre son café tiède et poursuit comme une confidence. « Moi, j’ai écrit pour Siné Hebdo. On a quand même traité Siné d’antisémite. » Il éclate de rire : « Mais il était aussi christianophobe et islamophobe ! Il était très drôle, ce vieux monsieur de 80 balais. Quand j’arrivais, il me disait : “Ça va, l’Arabe ?” A aucun moment, je n’ai été blessé. Il était comme un oncle dépassé par la modernité. »

    Il a trois enfants et « quand on a des enfants, on n’a pas envie de créer un climat de tension. » Il précise de leur mère qu’elle est « blanche » et qu’eux ne doutent pas. Ils n’ont pas le syndrome de l’immigré. Ils iront dans des grandes écoles alors qu’à lui, on a dit « tu feras un BTS ». « On est ici. On reste ici. Sérieusement, ils attendent quoi ? Qu’un jour 6 millions de personnes prennent leur valise, disent merci et au revoir ? » Ils n’iront nulle part.

  • #Axiom sur le #CNNum : « Ils ont cassé l’espoir. Il faut en prendre acte » - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/201217/axiom-sur-le-cnnum-ils-ont-casse-l-espoir-il-faut-en-prendre-acte

    Ce que nous avons vu à l’œuvre ces sept derniers jours, c’est une véritable ligue, allant de l’extrême-droite traditionnelle à cette sorte de gauche faussement laïcarde incarnée par Manuel Valls et le Printemps républicain. Sur Twitter, on a quand même pu voir l’annonce de l’éviction de Rokhaya tweetée par Caroline Fourest, elle-même retweetée par Manuel Valls et lui-même retweeté par Robert Ménard. Tout est dit.

    Qu’entendez-vous aujourd’hui par « en prendre acte » ?

    "Ces gens ont fait leur une théorie de la confrontation. Ils ne cessent de nous attaquer et ne nous laissent aucun répit. Mais nous ne répondons jamais. Je dis ÇA SU-FFIT, Stop, basta, y en a marre.
    Il n’y aura ni négociation, ni discussion. Ceci est une déclaration : nous n’accepterons plus d’être essentialisés. Ce sont nos vies, nos quartiers. Il ne s’agit aucunement de menaces physiques (loin de là je suis anti-militariste et pour la non-violence) mais un appel clair et démocratique. Nous devons utiliser tous les moyens nécessaires pour les faire taire.
    Ce message, je l’adresse à toutes les forces progressistes et aux quartiers. Nous n’occupons pas l’espace politique. Il faut que ça change. Il faut un retour de flammes.
    Ça suffit car on a des enfants. Eux aussi ils vont devoir vivre tout ça ? Toute leur vie on leur demandera de se justifier ? Je dis non. Mon grand-père a fait la guerre. Mon père était mineur, il a construit la France et a participé aux combats syndicaux de l’époque. Si mourir pour la France et la construire n’a pas suffi, que pouvons nous faire de plus ?
    Moi je suis un entrepreneur, je fais bosser dix-huit personnes, mon casier judiciaire est vierge. Et on me dit de me barrer ? En quoi sont-ils plus français que nous ? Je veux qu’on me l’explique. Je suis totalement d’accord pour débattre des notions de racisme d’État, racisme produit par l’État, racisme systémique… si nous ne sommes pas d’accord, discutons-en ! Mais qui a porté plainte contre Finkielkraut ? Pourquoi, lui, reste-t-il à l’Académie française. Pourquoi, encore une fois, ce sont toujours les mêmes qui sont écartés de la société ?"

  • Axiom: «Ils ont cassé l’espoir. Il faut en prendre acte» - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/201217/axiom-ils-ont-casse-l-espoir-il-faut-en-prendre-acte

    Moi, le soir des attaques contre le Bataclan, j’ai perdu dix amis qui se trouvaient au bar La Belle Équipe, rue de Charonne. Je devais être présent avec eux ce soir-là, mais je n’avais pas pu venir. Alors qu’on ne vienne pas nous bassiner avec les attentats comme si on devait quelque chose à qui que ce soit sous prétexte de nos origines ou nos religions. On est la cible tout autant que les autres et parfois plus d’ailleurs.
    J’ai dédié une chanson à l’un de mes amis morts ce soir là en protégeant une amie, Ludo. Mais Valérie Boyer préfère citer hors de son contexte une phrase tirée d’une de mes chansons dont n’importe qui comprendrait en l’écoutant qu’il s’agit d’une fiction. Mais non, cet essentialisme à deux balles fonctionne. Quoi qu’il arrive, nous sommes perdants. Ces réseaux ont encore une fois gagné.

    De quels « réseaux » parlez-vous ?

    Ce que nous avons vu à l’œuvre ces sept derniers jours, c’est une véritable ligue, allant de l’extrême-droite traditionnelle à cette sorte de gauche faussement laïcarde incarnée par Manuel Valls et le Printemps républicain. Sur Twitter, on a quand même pu voir l’annonce de l’éviction de Rokhaya tweetée par Caroline Fourest, elle-même retweetée par Manuel Valls et lui-même retweeté par Robert Ménard. Tout est dit.
    Cette ligue médiatique a des vrais réseaux et un agenda. Et celui-ci est clair. Il faut se rappeler qu’il y a eu, la même semaine, les attaques coordonnées contre Yassine Belattar. Je constate que ces deux tirs sont venus des mêmes réseaux.
    Que ce soit avec Yassine Belattar, Rokhaya Diallo ou même avec Karim Benzema, dès qu’un Noir ou un Arabe ose lever la tête, on voit cette même séquence se répéter, orchestrée par les mêmes réseaux. Leur message reste simple : si vous êtes noir ou arabe, si vous venez de certains quartiers, quand bien même vous seriez compétents, vous n’avez aucune chance d’y arriver.

    Ce message, je l’adresse à toutes les forces progressistes et aux quartiers. Nous n’occupons pas l’espace politique. Il faut que ça change. Il faut un retour de flammes.
    Ça suffit car on a des enfants. Eux aussi ils vont devoir vivre tout ça ? Toute leur vie on leur demandera de se justifier ? Je dis non. Mon grand-père a fait la guerre. Mon père était mineur, il a construit la France et a participé aux combats syndicaux de l’époque. Si mourir pour la France et la construire n’a pas suffi, que pouvons nous faire de plus ?
    Moi je suis un entrepreneur, je fais bosser dix-huit personnes, mon casier judiciaire est vierge. Et on me dit de me barrer ? En quoi sont-ils plus français que nous ? Je veux qu’on me l’explique. Je suis totalement d’accord pour débattre des notions de racisme d’État, racisme produit par l’État, racisme systémique… si nous ne sommes pas d’accord, discutons-en ! Mais qui a porté plainte contre Finkielkraut ? Pourquoi, lui, reste-t-il à l’Académie française. Pourquoi, encore une fois, ce sont toujours les mêmes qui sont écartés de la société ?

    Le numérique est un secteur sujet à de très nombreuses pressions potentielles. S’il n’est pas indépendant, qui protégera le CNNum, lorsqu’il travaillera par exemple sur les cryptomonnaie, des pressions des banques ? Quelle confiance peut-on avoir en une institution qui cède dès qu’un groupe de pression joue de la flûte ?

    #CNNum

  • Le nombre d’emplois vacants en augmentation,
    LE MONDE | 19.12.2017 à 13h00 • Bertrand Bissuel
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/12/19/le-nombre-d-emplois-vacants-en-augmentation_5231914_823448.html

    Selon Pôle emploi, sur une année, quelque 300 000 propositions de poste ne trouvent pas preneur.

    Jusqu’à présent, il ne s’agissait que d’un ressenti du monde patronal, exprimé dans des discours ou à travers des données parcellaires. Désormais, il existe de nouveaux chiffres qui permettent d’avoir une vision globale et de cadrer un peu le débat. Selon une étude diffusée, mardi 19 décembre, par Pôle emploi, le nombre de projets d’embauche auxquels les entreprises renoncent, faute d’avoir trouvé un candidat, atteint des niveaux non négligeables : de l’ordre de 200 000 à 330 000, sur une année. Le phénomène s’avère toutefois modeste – voire résiduel – si on le compare au volume total de contrats de travail. Autant de statistiques qui tombent à point nommé, à l’heure où s’engage une réforme de l’apprentissage et de la formation professionnelle qui vise précisément à mieux ajuster l’offre de main-d’œuvre aux besoins des employeurs.

    L’enquête de Pôle emploi porte « sur un échantillon d’établissements » ayant déposé une offre « clôturée » au cours du premier trimestre 2017 – soit un panel de « réponses exploitables » émanant de quelque 9 000 sites. Les informations recueillies sur cette base ont ensuite été extrapolées à l’ensemble des petites annonces remises à l’opérateur public, sur douze mois.

    Premier enseignement : parmi les 3,2 millions d’offres déposées à Pôle emploi en une année, 90 % d’entre elles (soit 2,9 millions) « ont été pourvues ». Dans la moitié des cas, le patron est parvenu à ses fins « en moins de trente-huit jours ». « Près de six mois après » l’intégration du salarié, 92 % des employeurs se déclarent « très satisfaits ou assez satisfaits ».

    S’agissant des quelque 300 000 propositions de poste qui n’ont pas trouvé preneur, près d’un tiers correspondent à des « annulations en raison de la disparition du besoin (perte d’un marché ou d’une commande) ou du manque de budget » ; on compte par ailleurs 17 % d’offres « pour lesquelles le recrutement se poursuit ». Le solde (environ 150 000 offres) représente les projets d’embauche qui tombent à l’eau « faute de candidat » – soit 4,7 % des petites annonces adressées à Pôle emploi ; les entreprises ont pourtant reçu des candidatures, dans presque neuf cas sur dix, mais bien souvent en quantité limitée (cinq au maximum).

    « Manque d’attractivité »

    Les raisons mises en avant par les entreprises pour expliquer l’échec de leur démarche sont diverses : la première, « pour 77 % des recruteurs », tient « au manque d’attractivité du poste » (« déficit d’image », rémunération jugée trop faible). Vient ensuite « la nature spécifique du poste », qui requiert une « technicité pointue » ou des « habilitations particulières » (ce facteur est cité par 71 % des employeurs ayant renoncé à leur projet). Puis sont évoqués « le manque d’expérience » (70 %), « le manque de motivation » (69 %), « le manque de compétences » (67 %), « le manque de diplôme ou de formation » (45 %).

    Les « abandons de recrutement faute de candidats » se produisent, à une écrasante majorité, dans le secteur des services (72 %). Les autres secteurs touchés sont le commerce (13 %), la construction (7 %) et l’industrie (6 %).

    Ces ratios ont été calculés à partir des propositions de postes transmises par des entreprises à Pôle emploi. L’opérateur public a cherché à aller plus loin, en évaluant le nombre total d’abandons de recrutements faute de candidats, « qu’il y ait eu dépôt d’offre ou non » auprès de ses services : ce chiffre oscillerait entre 200 000 et 330 000 sur une année. En 2015, c’était moins, lorsque cette recherche avait été conduite pour la première fois, mais les données ne peuvent pas être comparées, indique-t-on à Pôle emploi, car les méthodes d’enquête ne sont pas les mêmes. Tous ces ordres de grandeur doivent cependant être relativisés à l’aune de la masse imposante de contrats de travail conclus au cours d’une année (un peu plus de 42 millions, en incluant les missions d’intérim). En outre, une partie des recherches infructueuses concerne des postes de courte, voire de très courte durée, qui ne se seraient pas convertis en emplois pérennes. Et « l’abandon d’un recrutement, par une entreprise donnée, faute de candidat, ne fait pas disparaître pour autant le besoin économique, [si bien qu’]il se peut qu’un concurrent puisse y répondre », souligne l’enquête.

    Mais les difficultés rencontrées par les entreprises n’en sont pas moins réelles et sont surtout plus aiguës, depuis deux ans, du fait de la reprise économique, qui a entraîné une hausse des embauches (+9 % s’agissant des CDI et des CDD, entre le premier semestre 2015 et le premier semestre 2017). « Il y a des secteurs où l’on peine à trouver le personnel qualifié, témoigne Alain Griset, président de l’Union des entreprises de proximité (artisanat, commerce, professions libérales). L’alimentaire et le bâtiment sont les plus touchés. Ce n’est pas facile de trouver un bon couvreur ou un bon charpentier. »

    De son côté, l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) a dressé le « top 10 des métiers dont le recrutement est jugé le plus difficile », en se fondant sur l’enquête « besoins de main-d’œuvre » (BMO), qui, elle, est réalisée tous les ans par Pôle emploi. Arrivent au sommet de cette hiérarchie les usineurs, les soudeurs et les chaudronniers, si l’on raisonne sur l’ensemble du territoire – les tensions dans chaque région, prise isolément, pouvant affecter d’autres professions (par exemple les ingénieurs et cadres d’étude en Ile-de-France).

    Ex-délégué général à la formation professionnelle et ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, Bertrand Martinot considère que « la statistique inquiétante porte sur les près de 40 % d’employeurs interrogés par Pôle emploi, dans le cadre de l’étude BMO, qui affirment avoir des “difficultés de recrutement” ». Ce pourcentage est atteint « alors même que le chômage est de 9,4 % », déplore-t-il.

    L’idée de résorber le stock d’emplois non pourvus est un vieux serpent de mer dans les politiques publiques. Plusieurs gouvernements ont cherché à s’y attaquer – dont ceux de Jean-Marc Ayrault (Le Monde du 21 juin 2013) et de Manuel Valls. Ce dernier en avait parlé lors de la conférence sociale d’octobre 2015. Avec des résultats mitigés, manifestement.

    #emploi #Pôle_emploi

  • Valls en Espagne, une tournée financée par des entreprises - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/161217/valls-en-espagne-une-tournee-financee-par-des-entreprises

    Au fond, vraiment, c’est triste. On a beau le savoir, on a beau les rejeter comme des suppôts du capitalisme le plus rétrograde... c’est dur à admettre pour un vieux con comme moi que ces gens soient à ce point des sous-marins du capital.

    Un lobby patronal espagnol a sollicité des entreprises de l’IBEX 35, l’équivalent du CAC 40 en Espagne, pour couvrir les frais des conférences que l’ex-premier ministre français Manuel Valls a données cette semaine en Espagne, et dans lesquelles il dénonce les risques posés par l’indépendantisme catalan.

  • En #Catalogne, #Ciudadanos joue la carte identitaire face aux indépendantistes
    https://www.mediapart.fr/journal/international/151217/en-catalogne-ciudadanos-joue-la-carte-identitaire-face-aux-independantiste

    Le parti de la droite libérale, emmené par #Inés_Arrimadas, engrange les soutiens des adversaires de l’indépendance. Il organise samedi à Barcelone son grand meeting de campagne, en présence de l’ex-premier ministre français Manuel Valls. À gauche, cette stratégie identitaire en irrite plus d’un.

    #International #Ciutadans #Espagne #indépendance #Miquel_Iceta #PP #PSC

  • #Manuel_Valls reste député
    https://www.mediapart.fr/journal/france/081217/manuel-valls-reste-depute

    Il l’avait emporté avec 139 voix d’avance. Visée par un recours en annulation après un second tour de scrutin marqué par de nombreux soupçons d’irrégularités, l’élection de Manuel Valls aux législatives de juin dernier vient d’être validée par le #conseil_constitutionnel. © Charles Platiau / Reuters

    #France #Farida_Amrani

  • Valls validé par le conseil constitutionnel comme « député tricheur »
    Décision n° 2017-5074/5089 AN du 8 décembre 2017
    http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/acces-par-date/decisions-depuis-1959/2017/2017-5074/5089-an/decision-n-2017-5074-5089-an-du-8-decembre-2017.150360.html

    15. D’autre part, si les requérants indiquent contester l’authenticité de la signature de 110 électeurs portée sur les listes d’émargement de plusieurs bureaux de vote de la commune d’Évry et d’un bureau de vote de la commune de Corbeil-Essonnes au second tour en raison des différences qu’elle présente avec leur signature au premier tour, ils n’en désignent précisément que 108. Il résulte de l’instruction, notamment de l’examen des listes d’émargement des bureaux de vote en cause, que, dans au moins 42 cas, les différences alléguées ou bien sont peu probantes, ou bien sont imputables au fait que le mandant a voté à l’un des deux tours, ou à la circonstance que l’électeur a utilisé successivement un paraphe ou sa signature ou encore, pour les femmes mariées, leur nom de famille ou leur nom d’usage, ou bien s’expliquent, ainsi qu’en a formellement attesté une des électrices, par un problème de santé survenu entre les deux tours et l’ayant contrainte à signer d’une autre main. En revanche, 66 votes, correspondant à des différences de signature significatives doivent être regardés comme irrégulièrement exprimés. Ces suffrages irréguliers restant en nombre inférieur à l’écart de voix entre les deux candidats du second tour, cette irrégularité ne saurait conduire à l’annulation des opérations électorales.

    16. Il résulte de tout ce qui précède que les requêtes de Mme AMRANI et M. RABATÉ et de M. ALBIGNAC doivent être rejetées.

    • Communiqué de presse du groupe « La France insoumise » à l’Assemblée nationale

      Le Conseil constitutionnel a validé l’élection de Manuel Valls dans la 1ère circonscription de l’Essonne malgré de nombreuses irrégularités constatées.
      Nous prenons acte de cette décision.
      Toutefois, le flou qui a prévalu lors du second tour de cette élection fragilise la légitimité de Manuel Valls.
      Nous déplorons l’attitude du député qui poursuit une campagne de haine permanente aux relents racistes et diffamatoires envers la France insoumise et sa candidate, Farida Amrani. Manuel Valls travaille à la division du peuple.
      Pour notre part, nous poursuivrons notre travail de terrain aux côtés des habitants de la circonscription pour proposer une alternative solide à la majorité actuelle, qui a choisi le camp des riches contre celui du peuple.

  • Sur France 2, Mélenchon fait preuve de courage politique par Pauline Graulle | Politis
    https://www.politis.fr/articles/2017/12/sur-france-2-melenchon-fait-preuve-de-courage-politique-38039

    Lors de son « Émission Politique », le leader de la France insoumise, questionné sur la « laïcité », a clairement pris position contre le discours douteux de Philippe Val, ancien patron de Charlie Hebdo.

    C’était attendu. Évidemment, Jean-Luc Mélenchon allait bien devoir en passer par là. Éclaircir ses positions sur « la laïcité » – entendez, l’islam. Après un mois de polémiques nauséabondes lancées par Charlie Hebdo suite à « l’affaire Ramadan », l’équipe de « L’Émission politique » n’avait rien trouvé de mieux que de lui opposer, hier soir, un ancien patron de… Charlie Hebdo. Histoire d’obliger le leader de la France insoumise à prendre position sur un débat potentiellement explosif pour l’unité de son mouvement et qu’il avait jusque-là pris soin de ne surtout pas ouvrir (lire ici).

    Sur le plateau de Léa Salamé, voilà donc Jean-Luc Mélenchon contraint et forcé de s’engager sur ce terrain glissant. La tâche n’est pas commode face à un Philippe Val venu dialoguer « en mémoire de nos amis assassinés » – une vache sacrée, donc. Il commence par un terrible lapsus sur Danièle Obono (« une militante antiraciste et antisémite – euh… »). S’excuse platement. Puis défend, clairement, et tout du long, sa camarade de l’Assemblée nationale, laquelle est accusée d’avoir jugé « islamophobes » certaines caricatures de Charlie et, plus récemment, de trouver utiles des réunions « non mixtes ». Danièle Obono, dit-il, « aborde [la question] par la solidarité des opprimés. Je ne suis pas procureur, c’est une amie, je la respecte, elle sait sur quoi nous sommes d’accord et sur quoi nous ne sommes pas d’accord ».
    « Ça va Val ! »

    Lui, « l’homme qu’on traitait de laïcard, de bouffeur de curé », n’en revient pas de cette « situation cocasse » de passer pour l’islamogauchiste de la soirée. Il faut dire que face à Philippe Val... Jean-Luc Mélenchon répète :

    La laïcité, c’est la séparation de l’Église et de l’État, c’est pas la guerre contre telle ou telle religion.

    Rien de bien nouveau en vérité. Mais, en cette période d’affrontement entre les pro-Charlie et les pro-Mediapart, la phrase résonne clairement. Et fortement.

    « Les musulmans font l’objet d’un ‘‘montré du doigt’’ permanent dont l’origine est le FN », lance ensuite l’insoumis, en référence à Manuel Valls. « Valls n’est pas d’extrême droite », rétorque, un peu gêné quand même, Philippe Val. Lequel ajoute : « Les actes terroristes ont baissé, les actes antimusulmans ont baissé, je vous l’accorde [sic]. Un Français juif a 20 fois plus de chances de se faire agresser. Pourquoi vous ne défendez jamais les juifs dans vos meetings ? » Mélenchon : « Dans tous mes meetings, je ne parle jamais des communautarismes, je défends l’universalité de la condition humaine. Je ne flatte pas de clientèle. »

    Comme à son habitude, Philippe Val manie l’amalgame sans pudeur de gazelle : « Le chanoine de Latran (lui) n’a tué personne. » « Dans votre mouvement, vous êtes l’arbre républicain qui cache la forêt communautariste. » « L’islamisme se réclame de l’islam et peut-être qu’un jour, il faudra le dire. » Visiblement, Jean-Luc Mélenchon n’en peut plus. Lance un « ça va, Val ! » salutaire.

    Quelques dizaines de minutes plus tôt, le député des Bouches-du-Rhône s’est prononcé pour la régularisation des travailleurs sans papiers, 400 000 selon un chiffre avancé par Adrien Quatennens : « Je suis pour qu’on traite humainement les gens. [D’autant plus quand ils sont] réfugiés de nos guerres, de notre économie, de notre perturbation climatique. » Contraste subtile, mais marquant, avec la campagne présidentielle, lorsqu’il s’en prenait « au travailleur détaché qui vole son pain aux travailleurs qui sont sur place ». Ce soir, sur France 2, il s’est passé quelque chose : Jean-Luc Mélenchon est redevenu banalement de gauche.

    • La France insoumise n’a pas de temps à perdre avec Valls et Bouteldja par Thomas Guénolé

      La France insoumise défend le républicanisme. Certes, les autres grandes formations politiques du pays s’en revendiquent toutes. Mais c’est sous forme de slogans publicitaires creux : ces « valeurs républicaines » sans cesse évoquées mais jamais définies. Ou pour dénaturer ces valeurs : par exemple la « laïcité » à géométrie variable du FN et d’une partie de LR, ce masque pour diaboliser les Français d’origine maghrébine. La France insoumise, elle, est la seule grande force politique à défendre le républicanisme pour ce qu’il est vraiment : un projet politique concret.

      La liberté républicaine , c’est abolir le pouvoir de la caste. C’est refuser la loi du plus fort qui usurpe le mot « liberté ». C’est refuser que quiconque soit enfermé à vie dans une identité collective qu’il le veuille ou non, au seul motif de sa religion présumée, de son orientation sexuelle, de ses origines ou de sa couleur de peau. C’est donner à chacun les moyens et les droits nécessaires pour s’épanouir, s’émanciper, s’éduquer, se cultiver. C’est garantir à tous le droit de croire ou de ne pas croire grâce à la neutralité spirituelle de l’Etat et des services publics, c’est-à-dire la laïcité.

      L’égalité républicaine , c’est abolir les privilèges. C’est refuser que le mot « égalité » soit usurpé sous la forme d’une charité publique au compte-gouttes. C’est abolir le culte des inégalités croissantes et « ruisselantes ». C’est assurer à tous des services publics de qualité. C’est ne voir dans notre population que des citoyens à égalité politique de droits et de devoirs. C’est ne connaître qu’une seule communauté : la communauté nationale, cadre d’expression et de concrétisation de la souveraineté du peuple.

      La fraternité républicaine , c’est abolir le chacun pour-soi. C’est refuser le mensonge d’un égoïsme généralisé qui conduirait miraculeusement au bien-être de tous. C’est refuser à la fois le séparatisme social des riches et le communautarisme raciste d’où qu’il provienne. C’est redistribuer les richesses, de chacun selon sa prospérité à chacun selon ses besoins, parce que « société » du latin socius signifie « l’alliance ». C’est se rappeler que l’universalisme républicain donne à la France le devoir de défendre la fraternité des peuples.

      Entre autres incompatibilités évidentes, l’antisémitisme, le communautarisme, le racisme, sont donc incompatibles avec la France insoumise, puisque rien de tout cela n’est républicain. Jean-Luc Mélenchon l’a expliqué clairement dans un récent courrier à la Licra.

      Donc lorsque Manuel Valls accuse en boucle La France insoumise de complaisance avec le communautarisme, il ment. Et lorsque dans une tribune à Libération, une poignée de partisans de Houria Bouteldja reprochent à Jean-Luc Mélenchon de ne pas la soutenir, ils devraient plutôt ne pas s’en étonner.

      Manuel Valls et les rares partisans de Houria Bouteldja doivent surtout s’attendre à se heurter au silence de La France insoumise. A cela une raison simple : le manque de temps. La victoire complète du projet de société républicain, on le voit bien, reste à atteindre. Y parvenir tout en sauvant l’écosystème indispensable à la vie humaine : telle est la mission que la France insoumise, de facto première force d’opposition du pays, s’est fixée. C’est un labeur énorme, auquel travaillent chaque jour des milliers de militants. Donc le temps manque pour réagir aux provocations de personnalités marginales, de groupuscules marginaux, qui ont en commun d’être en mal désespéré de publicité.

      Les grands médias doivent d’ailleurs s’interroger. Quand un groupuscule aux thèses racistes ne pèse rien dans la population réelle, ne sont-ils pas irresponsables de lui donner une si vaste publicité ? Quand Manuel Valls est réduit à une place objectivement marginale dans le paysage politique, n’est-il pas anormal de lui donner une exposition médiatique aussi massive ?

      source : débats libération

  • http://www.gaucherepublicaine.org/chronique-devariste/sud-education-93-laboutissement-logique-et-programme-dune-strategie-indigeniste/7400903

    Ce qui se déroule n’est pas limité à SUD-Education 93. On pourrait montrer que depuis des années les idées du différentialisme et du communautarisme progressent chez les personnels de l’enseignement et de la recherche, depuis le lynchage dont a fait l’objet le directeur de l’IUT de Saint-Denis, Samuel Mayol, jusqu’à l’invitation de Houria Bouteldja pour un « séminaire d’études décoloniales » à l’université de Limoges qui n’a été annulé qu’au nom de l’ordre public et non du caractère inacceptable des idées de l’invitée.

    Plus généralement, comme l’a souligné Thomas Guénolé dans une tribune parue dans Libération (« La France insoumise n’a pas de temps à perdre avec Valls et Bouteldja »), l’espace médiatique offert à des groupuscules ou des pratiques groupusculaires du PIR pose un véritable problème :

    « Les grands médias doivent d’ailleurs s’interroger. Quand un groupuscule aux thèses racistes ne pèse rien dans la population réelle, ne sont-ils pas irresponsables de lui donner une si vaste publicité ? Quand Manuel Valls est réduit à une place objectivement marginale dans le paysage politique, n’est-il pas anormal de lui donner une exposition médiatique aussi massive ? ».

    Si cette exposition est certes anormale, il ne faut cependant pas la sous-estimer tout en la combattant. On assiste donc, en spectateurs désabusés, à une ligne de relativisme culturelle et de non-mixité raciale, incarnée par le mouvement indigéniste, et de l’autre, un ancien premier ministre représentant du libéralisme. Faudrait-il se contenter de ce non-choix, avec d’un côté un mouvement social de transformation sociale et de combat forcement accolé aux fréquentations sulfureuses et ayant comme lubie la lutte contre l’universalisme, et de l’autre un partisan de l’universalisme dans les mots et pourtant destructeur des conquis sociaux et ennemi du monde du travail ? Ce détournement de la laïcité ne peut être accepté et représente un véritable danger.

  • #remaniement : Macron recrute un autre socialiste
    https://www.mediapart.fr/journal/france/241117/remaniement-macron-recrute-un-autre-socialiste

    Au terme d’une semaine de spéculations, l’exécutif a procédé à ce qu’il appelle un « ajustement ». #Benjamin_Griveaux devient porte-parole du #gouvernement en remplacement de #Christophe_Castaner, tandis que deux “nouveaux” entrent à Bercy : un socialiste proche de Manuel Valls et une ingénieure passée par la direction du Trésor.

    #France #Delphine_Gény-Stephann #Emmanuel_Macron #Olivier_Dussopt

  • Macron recrute un socialiste au #gouvernement
    https://www.mediapart.fr/journal/france/241117/macron-recrute-un-socialiste-au-gouvernement

    Au terme d’une semaine de spéculations, l’exécutif a procédé à ce qu’il appelle un « ajustement ». #Benjamin_Griveaux devient porte-parole du gouvernement en remplacement de #Christophe_Castaner, tandis que deux ’nouveaux’ entrent à Bercy : un socialiste proche de Manuel Valls et une ingénieure passée par la direction du Trésor.

    #France #Delphine_Gény-Stephann #Emmanuel_Macron #Olivier_Dussopt #remaniement

  • Valls tente de se construire un espace politique avec l’affaire Ramadan
    https://www.mediapart.fr/journal/france/171117/valls-tente-de-se-construire-un-espace-politique-avec-laffaire-ramadan

    Manuel Valls sur BFMTV le 15 novembre 2017 L’ancien premier ministre saute d’un plateau télé à une radio pour dire tout le mal qu’il pense de Mediapart et d’Edwy Plenel, entre autres. Son offensive pour remettre les questions de la laïcité et de l’islam au centre du débat remonte à quelques semaines. Jusqu’à demander désormais à Emmanuel Macron de se prononcer.

    #France #Charlie_Hebdo #Edwy_Plenel #laïcité #LREM #Manuel_Valls #PS

  • Valls / Macron : radicalisation de la Répression !
    https://loveliveminimal.tumblr.com/post/167338394830/valls-macron-radicalisation-de-la-répression

    Manuel Valls nous avait dans son collimateur, comme tout homme politique dangereux il construisait médiatiquement un ennemi politique pour justifier sa politique et son rôle. La violente répression du mouvement social contre la loi travail en 2016 à incarner le changement politique de Valls : la répression comme mode moyen de gestion des oppositions sociales et politique. Emmanuel Macron poursuit et amplifie cette logique : la répression et la logique antiterroriste pour neutraliser les …

    http://ift.tt/2mbp6Ah

  • L’offensive de Valls et des « laïcistes » en Macronie
    https://www.mediapart.fr/journal/france/091117/l-offensive-de-valls-et-des-laicistes-en-macronie

    Emmanuel Macron et #Manuel_Valls, en juin 2015. © Reuters Souhaitant « incarner cette question de la laïcité dont #Emmanuel_Macron ne s’empare pas », Manuel Valls multiplie les interventions médiatiques dans le but de s’imposer sur le sujet. Il bénéficie pour ce faire du soutien de bon nombre de militants qui s’activent en coulisses et sur les réseaux sociaux. Mais sa conception de la laïcité reste très différente de celle du président de la République, qui entend continuer à s’inscrire « dans la droite ligne de la loi 1905 ».

    #France #exécutif #gouvernement #identité #laïcistes #laïcité #printemps_républicain #religions

  • Affaire Ramadan : la croisade des imbéciles
    https://www.mediapart.fr/journal/france/061117/affaire-ramadan-la-croisade-des-imbeciles

    Manuel Valls © Reuters Voilà #Mediapart et quelques autres précipités sur le bûcher au nom d’une « complicité intellectuelle » supposée avec l’intellectuel musulman #tariq_ramadan. Pire même, peut-être aurions-nous délibérément ignoré les actes d’un homme aujourd’hui accusé de viols et d’agressions sexuelles. Cette campagne ignominieuse à la Donald Trump, emmenée par Manuel Valls, porte un projet politique où se rejoignent une partie d’une gauche en ruines et la droite identitaire.

    #France #violences_sexuelles

  • Manuel Valls : “Si j’aime Israël, ce n’est pas parce que je suis sous l’influence de ma femme".
    Par Israelvalley Desk| novembre 3rd, 2017
    http://www.israelvalley.com/2017/11/03/manuel-valls-jaime-israel-nest-suis-linfluence-de-femme

    Extraits d’un article publié par JSS News : « En visite privée en Israël avec son épouse Anne Gravoin, l’ancien Premier Ministre Manuel Valls en a profité pour se détendre. Entre des spectacles liés au Festival du Théâtre français et des visites de lieux touristiques (comme la Mer Morte), M. Valls a également pris le temps de rencontrer la communauté franco-israélienne. C’était ainsi le cas le 1er novembre, devant 400 personnes venus l’écouter lors d’une conférence organisée par la Tal Business School, la première école de commerce/start up francophone d’Israël.

    L’occasion pour Manuel Valls, de revenir sur un évènement marquant de ses dernières années : l’accusation de Roland Dumas, affirmant que “M. Valls est sous l’emprise de sa femme” (ndlr : juive).

    Réponse de M. Valls devant l’auditoire : “Si j’aime Israël, ce n’est pas parce que je suis sous l’influence de ma femme… Bien entendu, je suis sous l’influence de ma femme (rires)… Il ne peut pas en être autrement ! Mais je laisse cela à un géopoliticien qui malheureusement a occupé des fonctions importantes et dont la voix porte et fait mal quand elle affirme de telles inepties… Cela s’appelle tout simplement de l’antisémitisme. Ce n’est pas parce que l’on a été président du Conseil Constitutionnel ou Ministre des Affaires Etrangères, qu’on a le droit de tenir de tels propos. (…)

    Si j’aime Israël, au delà, évidemment, de l’amour que j’ai pour Anne, c’est parce que je considère qu’il y a différentes raisons qui marque mon engagement auprès des israéliens. Il y a l’histoire de ces 70 dernières années… Il y a le combat qui est le notre, le mien, celui contre l’antisémitisme. Comme le disait Jankelevitch, “l’antisémitisme à sa particularité.” Il ne s’agit pas d’être dans une concurrence des haines, des racismes et des rejets, mais il a sa particularité. Il a sa particularité d’une histoire millénaire. Et à chaque fois que l’antisémitisme se réveille, il prend des proportions ignobles… Et nous savons que le monde, la France, va vivre. Il faut donc être vigilant et le combattre. Et c’est l’un des défis majeur de notre société. “

  • À lire un extrait de « Paniques identitaires », de Laurence de Cock et Régis Meyran
    http://www.contretemps.eu/paniques-identitaires

    Par « panique identitaire », nous désignons un cas particulier de panique morale. Ce concept a été inventé par le sociologue Stanley Cohen[3] à partir de l’analyse d’une bataille relativement anodine entre mods[4] et rockers sur la plage de Clacton (Angleterre, 1964) qui avait pris des proportions délirantes dans la presse – jusqu’à être présentée comme une « invasion » de hooligans menaçant le pays. Cohen définit la panique morale par la forte préoccupation de l’opinion publique (mesurable par des sondages) vis-à-vis d’un groupe dont le comportement est vu comme une menace pour les valeurs de la société ou pour l’existence même de cette société. Un tel groupe suscite l’hostilité : il est vu comme un ennemi, comme le Mal incarné, qu’il est nécessaire de combattre pour le bien de tous. Pour qu’il y ait panique morale, il faut un consensus assez large au sein de la société ou au sein de certains groupes sociaux quant à la réalité de cette menace. Mais la peur suscitée par la menace est complètement disproportionnée par rapport à sa réalité, et toutes les données sont exagérées : nombre de victimes ou d’agresseurs, coût des dégâts matériels, etc. Enfin, Cohen décrit ce phénomène comme volatile – pouvant apparaître et disparaître en un rien de temps. Il suppose en outre l’existence d’entrepreneurs de morale[5] qui contribuent à la diffusion de la panique morale (notamment dans le monde des médias ou chez les politiques).

    Nous définissons quant à nous un type particulier de ces paniques morales : la panique identitaire, qui met en jeu à la fois les représentations de soi d’un groupe social – sa supposée identité, pensée de façon essentialiste et culturaliste[6] – et la perception que ce groupe a d’un autre groupe social – pensé lui aussi de façon essentialiste et culturaliste, présenté comme une menace et dès lors diabolisé. L’affaire du burkini, que nous avons évoquée, peut en ce sens être considérée comme une panique identitaire : le groupe perçu comme inquiétant étant « les musulmans », le groupe d’appartenance idéalisé étant « la vraie France » (sous-entendue blanche, chrétienne, « de souche », etc.), les entrepreneurs de morale se nommant Nicolas Dupont-Aignan, Manuel Valls ou Florian Philippot – ainsi qu’un certain nombre d’éditorialistes qui leur ont emboîté le pas.

  • « Les 11 vaccins, un cadeau de Macron à ceux qui ont donné du pognon pour sa campagne » (Ph. Pascot)
    https://www.crashdebug.fr/diversifion/14140-les-11-vaccins-un-cadeau-de-macron-a-ceux-qui-ont-donne-du-pognon-p

    Retrouvez l’intégralité de l’interview de Philippe Pascot par Thinkerview sur notre blog.

    Source : Olivier Delemaere

    Informations complémentaires :

    Crashdebug.fr : Interview de Philippe Pascot par ThinkerView

    Crashdebug.fr : Livre : Du goudron et des plumes (Philippe Pascot)

    Crashdebug.fr : Philippe Pascot : Toute la vérité sur notre ex Premier Ministre Manuel Valls (Le Live BTLV)

    Crashdebug.fr : Philippe Pascot : la loi de moralisation est bidon Crashdebug.fr : Isabelle Adjani sur les 11 vaccins obligatoires

    Crashdebug.fr : Allemagne : les maladies infectieuses se propagent à la vitesse d’installation des migrants

    Crashdebug.fr : Urgence absolue : le Premier Ministre confirme les 11 vaccins obligatoires !

    Crashdebug.fr : Ce que tout parent doit savoir sur le nouveau (...)

    #En_vedette #Divers

  • Viols. L’affaire Ramadan réveille les haines
    Adrien Rouchaleou | Mardi, 31 Octobre, 2017 | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/viols-laffaire-ramadan-reveille-les-haines-644766

    (...)
    Mais loin du travail de la justice, sur la Toile, l’affaire Ramadan sert de prétexte à de violentes sorties. Côté soutiens de l’intellectuel, les tweets et commentaires vont de la mise en cause de la victime à l’antisémitisme le plus crasse, en passant par le complotisme. « En islam, comme on le sait tous, il est interdit de s’isoler avec un homme, même s’il est un proche de la famille. Elle a accepté en faisant semblant », écrit par exemple un certain Karim Kheloufi sur la page Facebook de la première plaignante. Sur YouTube, Ha’s58 y voit une « Histoire fabriqé par des juifs pour casser Tarik, c une put tout simplement » (sic.).

    En face, les adversaires de toujours de Tariq Ramadan n’hésitent pas non plus à instrumentaliser l’affaire pour servir leurs agendas respectifs. Ainsi Amine El Khatmi, président de l’association ultralaïque proche de Manuel Valls Printemps républicain, qui, lors du lancement du hashtag #balancetonporc, estimait que le fait « qu’un réseau social tienne lieu de tribunal est tout sauf un progrès, c’est juste terrifiant ! », s’indigne désormais du « silence assourdissant » de l’association féministe musulmane Lallab. Sur les réseaux sociaux, nombre d’internautes dénoncent aussi la maladresse du quotidien Libération, dont la une d’hier s’indignait du « silence dans les rangs musulmans », comme si l’appartenance à la communauté musulmane entraînait de fait une solidarité avec les agresseurs. Alors que certains annoncent d’autres dénonciations à venir, il semble que cette affaire ne pourra échapper aux tentations de l’instrumentalisation. Dommage, car cette histoire mériterait d’être traitée avec considération pour ce qu’elle est : le révélateur du phénomène très répandu qui s’appelle la domination masculine et qui n’a ni religion ni appartenance communautaire.

  • Le #gouvernement privatise le futur des #services_publics
    https://www.mediapart.fr/journal/france/261017/le-gouvernement-privatise-le-futur-des-services-publics

    On n’y a pas pris garde, mais en installant le « comité action publique 2022 », c’est une deuxième commission Attali que le gouvernement a créée. Sa composition est une illustration du macronisme : une commission d’experts dominée par des représentants du privé en position de dicter à l’État ce qu’il doit faire, au mieux de leurs intérêts.

    #France #Economie #dépenses_publiques #Edouard_Philippe #Emmanuel_Macron #Macquarie #privé

    • Le gouvernement a ainsi choisi comme président du comité Action publique 2022 Robert McInnes, président du conseil d’administration de Safran. Mais ce n’est pas tellement à ce titre – même si Emmanuel Macron, lorsqu’il était à Bercy, rêvait d’instaurer des partenariats public-privé pour les équipements de l’armée –, ni pour le remercier d’avoir défendu la cause française auprès de l’Australie, lors de la signature du très grand contrat de sous-marins fabriqués par DNCS, qu’il semble avoir été choisi. Robert McInnes a d’autres qualités. Il a d’abord été pendant plusieurs années membre du conseil de surveillance de la Générale de santé. Ce groupe privé de cliniques s’est fait une spécialité de développer tout un réseau de cliniques, en trustant les activité les plus lucratives remboursées par la Sécurité sociale (accouchements, opérations de l’appendicite, fractures), laissant aux hôpitaux le soin de traiter les maladies longues comme le diabète, le cancer.

      Il a été aussi vice-président de Macquarie Capital Europe. Cette banque d’investissement australienne se développe depuis des années en rachetant toutes les infrastructures stratégiques et des pans entiers du domaine public qui lui assurent des rentes, voire des monopoles. Elle investit particulièrement dans les réseaux de gaz et d’électricité, les autoroutes, les ports et les aéroports, les concessions d’eau. En France, elle est, par exemple, actionnaire des autoroutes Rhin-Rhône, un dossier cher à Emmanuel Macron. Ces dernières années, la banque s’est beaucoup intéressée au marché français et a recruté plusieurs anciens hauts fonctionnaires.

      L’un d’entre eux a justement été invité à siéger dans le comité : Stéphane Brimont. Curieusement, Matignon insiste beaucoup plus sur son expérience passée en tant que dirigeant de la branche Europe de GDF-Suez. Mais il est surtout aujourd’hui président de Macquarie pour la France et le Benelux, chargé de gérer le fonds infrastructures et actifs en Europe. Comme le souligne le groupe bancaire, cette embauche témoigne « de l’engagement et de la volonté de Macquarie de développer sa présence dans le marché des infrastructures en Europe Continentale et particulièrement en France ».

      De même, le gouvernement se souvient surtout de Jean-François Cirelli comme président de Gaz de France, qu’il a su #privatiser. Il se fait beaucoup plus discret sur ses nouvelles fonctions à la tête du fonds BlackRock en France, qui lui aussi a des vues sur le marché français. « Son rôle sera de renforcer le dialogue stratégique avec les principaux acteurs locaux, clients, régulateurs et fonction publique. Compte tenu de ses responsabilités passées au Trésor et au Club de Paris, il est particulièrement bien placé pour comprendre nos métiers », écrivait le fonds lors de son arrivée. En intégrant le comité action publique, Jean-François Cirelli a déjà rempli une partie des attentes de son nouveau groupe.

      Par discrétion sans doute, le gouvernement a un peu minimisé les fonctions de Guillaume Hannezo. Oubliant de mentionner qu’il a été associé-gérant à la banque Rothschild, en même temps qu’Emmanuel Macron, il n’est présenté que comme gérant de FDR finance, une petite société de conseil. Mais Guillaume Hannezo est aussi conseiller (senior advisor) du fonds américain Lone Star, très engagé dans l’immobilier et les infrastructures. Il a déjà mené de nombreuses opérations en France. Mais c’est sans doute un simple oubli.

      L’immobilier semble d’ailleurs un domaine qui attire particulièrement l’attention des anciens hauts fonctionnaires. Ainsi, comme troisième président du comité, Matignon a nommé Véronique Bédague-Hamilius. Ancienne économiste au FMI, ancienne directrice de cabinet de Manuel Valls, très proche de l’entourage de Jean-Claude Juncker, elle aura sans nul doute à cœur de défendre la rigueur des comptes publics, de dénoncer « cette dette qu’il ne faut pas laisser aux générations futures ». Depuis quelques mois, elle est devenue secrétaire générale du groupe immobilier Nexity, un groupe qui se retrouve dans toutes les grandes opérations immobilières, notamment autour du Grand Paris, mais qui a aussi de grandes ambitions dans les services aux collectivités locales. Mais c’est naturellement en tant que grand commis de l’État qu’elle a été nommée. Tout comme Sabine Baïetto-Beysson, qui siège maintenant au groupe Icade, autre groupe immobilier très engagé dans le Grand Paris.

      Tout cela, bien sûr, n’est qu’une succession de hasards, une simple illustration de l’évolution de ce que sont devenues les carrières des hauts fonctionnaires, oscillant entre le public et le privé, expliqueront les défenseurs du gouvernement. Néanmoins, la composition de ce comité est si attendue, si caricaturale qu’elle donne la mesure de l’état d’esprit dans lequel toute cette prétendue concertation est faite. Le temps qui lui est imparti indique d’ailleurs l’importance des travaux qui doivent être menés. Le comité Action publique 2022 doit remettre son rapport en mars 2018. Six mois à peine pour repenser le rôle de l’#État et des services publics !

  • Giovanna Valls engueule son frère Manuel Valls sur la Catalogne
    https://abp.bzh/giovanna-valls-engueule-son-frere-manuel-valls-sur-la-catalogne-43393

    « Pour l’amour de Dieu, pour grand-père Magi ! Ce n’est pas démocratique et l’article 155 non plus. Depuis quand a-t-on vu un truc aussi brutal que de réprimer les libertés ? », a twitté Giovanna Valls répondant à un message de son frère, le député français et ancien Premier ministre qui venait de twitter « soutenir la réponse de l’Etat démocratique espagnol ».

    Manuel Valls est le fils de Xavier Valls, un artiste peintre catalan (1923-2006) et de Luisangela Galfetti, originaire du Tessin en Suisse. Il est né en 1962 à Barcelone mais devient citoyen français en 1982 à l’âge de 20 ans. A part le club de foot, le Barçà, la Catalogne est le dernier de ses soucis puisque sa nation est aujourd’hui la république française avec une conception de l’Etat des plus jacobines qui soit. Il y a des exilés basques ou catalans ou même bretons en France ou en Amérique qui gardent un attachement farouche à leur pays d’origine mais ce n’est certainement pas le cas de Manuel Valls. Il semble avoir tout renié conformément aux valeurs fondamentales de cette république dont il est devenu le chantre : renier ses origines, son identité, sa culture, ses différences, au nom d’une égalité citoyenne anonyme et uniforme.
    Le grand-père auquel fait référence la sœur de Manuel Valls était autrefois rédacteur en chef d’un grand journal catalan, catalaniste et catholique El Matí de 1929-1936. Un cousin de son père, Manuel Valls i Gorina, a composé l’hymne du FC Barcelone. A noter que Giovanna Valls a publié en 2015, une autobiographie basée sur son journal écrit en catalan « Accrochée à la vie. Journal d’une renaissance ».
    Quand on pense que Manuel Valls vient d’être nommé président de la commission parlementaire qui va gérer le referendum sur l’indépendance qui aura lieu en Nouvelle Calédonie en 2018 et que Mélenchon est aussi membre de cette commission, on a le droit d’avoir peur.

  • Ces 570 #bidonvilles que la #France ne veut pas voir

    En 2017, 16 000 hommes, femmes et enfants vivent dans l’Hexagone dans des #cabanes de fortunes ou dans des #squats insalubres. Avant la trêve hivernale, la course aux démantèlements s’accélère.

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/10/19/la-france-compte-plus-de-500-bidonvilles_5203014_3224.html
    #chiffres #statistiques #habitat #logement #hébergement #démantèlement

    • La saison des expulsions bat son plein dans les bidonvilles. A moins de deux semaines du début de la trêve hivernale, une cinquantaine de personnes voient chaque matin leur refuge détruit. Depuis juillet, un quart des habitants des campements a déjà été délogé et « sur ces 4 600 expulsés, une moitié à peine a bénéficié de quelques nuits d’hôtel avant de se réinstaller un peu plus loin », explique Manon Fillonneau, déléguée générale du Collectif Romeurope.

      Pour la première fois cet hiver, les bidonvilles vont être protégés des évacuations, grâce à une mesure de la loi Egalité et citoyenneté, adoptée le 27 janvier. Mais d’ici au 1er novembre, date à partir de laquelle les expulsions sont interdites, la course au démantèlement des baraquements et des campements de fortune à la suite de décisions de justice ou de la prise d’arrêtés municipaux s’accélère. Et ce, dans un silence assourdissant ; cette misère-là n’intéresse guère dans un pays qui croyait que ses bidonvilles avaient été éradiqués depuis longtemps.

      Valérie Pécresse a pourtant tenté de ramener le sujet sur le devant de la scène. Aux manettes depuis décembre 2015, la présidente (Les Républicains) d’Ile-de-France a tout à coup découvert « 100 bidonvilles dans la région » et estimé sur la chaîne CNews, le 26 septembre, qu’en la matière, « la cote d’alerte [était] clairement dépassée ». Là encore, le sujet n’a pas trouvé de résonance. Comme si les quelque 16 000 personnes recensées en avril dans 571 campements illicites, dont 113 en Ile-de-France, n’intéressaient personne. Même avec leurs 36 % de mineurs.

      Et pourtant, difficile de ne pas voir ces excroissances urbaines. De l’alignement de cabanes le long des autoroutes qui irriguent l’agglomération parisienne aux installations dans un pré vacant ou au fond d’une forêt, tous ces campements sont des bidonvilles. S’y ajoutent les grands squats installés dans des bâtiments le plus souvent insalubres. Selon le relevé officiel de la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal), la répartition est d’ailleurs quasi équitable entre ces deux types de bidonvilles. Ceux qui vivent dans leur voiture ou sous une tente isolée n’entrent, en revanche, pas dans le comptage.

      « On vit en France sur le mythe que les bidonvilles ont disparu. C’est faux ! Et sur le sujet, on s’inscrit dans une approche cyclique, pose l’historien Yvan Gastaut, de l’université Nice-Sophia-Antipolis, qui s’est intéressé aux bidonvilles en se penchant sur les différentes vagues migratoires qui ont peuplé la France. D’abord, il faut un élément déclencheur pour que la société civile s’émeuve. Ensuite, le politique s’en saisit et éradique cet habitat précaire, en faisant croire que le problème est définitivement réglé… Exactement de la même manière qu’il a vidé la “jungle” de Calais fin 2016. »

      Encore a-t-il fallu aux associations gagner le droit d’appeler ces lieux par leur nom, alors que Nicolas Sarkozy puis Manuel Valls, avaient privilégié le terme « campements illicites », ce qui laissait entendre que seuls des Roms y vivaient.



      « Aujourd’hui les habitants des bidonvilles sont dans leur très grande majorité des ressortissants des pays de l’Est, essentiellement des Roumains et des Bulgares, même si on y croise de plus en plus d’autres populations », explique Olivier Peyroux, l’un des meilleurs connaisseurs en la matière, à la tête de son association Trajectoires.
      Mais le sociologue ajoute que le grand campement de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), évacué le 28 septembre, rassemblait des Moldaves et des Ukrainiens ; que celui de la Cité de l’air, à Athis-Mons (Essonne), héberge, lui, des Syriens et des Maghrébins, et que de très rares Français d’origine vivent dans ce type d’habitat organisé. « Parce qu’on ne s’installe pas comme ça dans un bidonville. En général, il y a un droit d’entrée à payer et on y rejoint des membres de sa famille au sens large », ajoute Olivier Peyroux.

      « Pour les pouvoirs publics, le bidonville, c’est simplement le royaume des Roms, une façon commode de voir les choses, puisqu’ils y sont très majoritaires, et peu importe que tous ne se reconnaissent pas dans cette catégorie », note Florian Huyghe, de la Fondation Abbé Pierre. « Cet étiquetage, politique », pose quand même un problème puisqu’il « vise à limiter l’empathie et même à faire accepter à l’opinion les destructions d’habitat sans relogement », estime le chargé de mission à l’association.

      D’ailleurs, le campement de #Calais, un temps agrégé à la très officielle liste des bidonvilles de la Dihal, en a été sorti. Parce qu’il faisait exploser les statistiques ? Parce que ses habitants, massivement des réfugiés, faussaient cette assimilation commode entre Roms et bidonvilles ? Les autres campements de fortune de migrants de la région des Hauts-de-France – Grande-Synthe (Nord) en son temps ou Norrent-Fontes (Pas-de-Calais) –, eux, n’y ont jamais figuré.

      « Un lieu de désintégration »

      Une prévention étrange puisque au fil du XXe siècle, le bidonville a toujours abrité les derniers arrivés. Thomas Aguilera et Tommaso Vitale, tous deux chercheurs en sciences politiques, font d’ailleurs remonter ces premières constructions de fortune aux années 1930, lorsque l’Etat faisait appel à une main-d’œuvre espagnole, portugaise et italienne, sans politique du logement. Aux lendemains de la seconde guerre mondiale, les Algériens s’y installent à leur tour ; si bien qu’à l’aube des années 1960, 10 % des immigrés, soit 45 000 personnes, y trouvent refuge. Il y a alors 14 000 Algériens rien qu’à Nanterre (Hauts-de-Seine), 15 000 Portugais à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne)…

      La différence avec aujourd’hui, c’est que « dans les années 1960, le bidonville est un espace de transition. Aujourd’hui, c’est un lieu de désintégration », déplore Thibaut Besozzi, chercheur à l’université de Lorraine. C’est devenu une sorte de no man’s land que les instances étatiques font tout pour passer sous silence.

      Sollicités par nos soins, d’ailleurs, ni la Dihal, ni le ministère de la cohésion des territoires, ni même la préfecture d’Ile-de-France n’ont donné suite, comme si leur politique de démantèlement massif n’était pas vraiment assumée. Evacuation, éparpillement, reconstruction… Un cycle infernal est effectivement à l’œuvre, face à ces ressortissants communautaires, qui doivent justifier d’un moyen de subsistance s’ils veulent rester en France au-delà de trois mois

      On déplace la misère sans la traiter

      La circulaire interministérielle du 26 août 2012, qui préconise une évaluation des situations des familles avant une évacuation, « n’est plus à l’ordre du jour », déplore Manon Fillonneau. Et lorsqu’elle faisait encore un peu foi, son application « variait en fonction des rapports de force locaux », rapporte la mission d’évaluation du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement, de novembre 2016. Autant dire que si personne ne plaidait le dossier, les cabanes étaient broyées et les habitants non relogés.

      En revanche, même si un œil sagace veillait, les familles les moins éloignées de l’intégration pouvaient escompter une prise en charge pour les aider à sortir de la précarité ; ce que le rapport qualifie d’application « hétérogène et sélective, en définissant implicitement un public cible ».

      Il serait injuste de dire que rien n’a été fait : depuis 2013, 5 000 personnes issues de l’habitat précaire ont été logées, soit un peu plus de 1 000 par an. Cela reste très insuffisant : en moyenne, on vit près de sept ans dans un bidonville en France, avant d’obtenir un toit. « On devrait se demander pourquoi, avec une évacuation tous les trois jours en moyenne depuis quelques années dans ce pays, et une par jour en ce moment, on a toujours le même nombre d’habitants en bidonvilles », interroge Manon Fillonneau, pour laquelle c’est bien la preuve qu’on déplace la misère sans la traiter.

      Enfants sans école

      D’ailleurs, les statistiques de la Dihal confessent en creux cette chasse à l’homme quand elles rappellent que 44 % des bidonvilles ont moins d’un an et qu’en dépit d’une constance du nombre d’habitants global (autour de 6 000) dans les camps d’Ile-de-France, la répartition départementale, elle, évolue beaucoup.

      Cette politique a forcément un coût caché, en plus des 320 000 euros moyens d’un démantèlement (selon les données compilées par Olivier Peyroux), puisque « à chaque évacuation les familles se précarisent un peu plus, perdent confiance dans les institutions, se cachent un peu plus loin. Les travailleurs sociaux qui les suivaient les perdent, et le travail devra repartir de zéro avec d’autres, là où ils reconstruiront », déplore Florian Huyghe.

      Difficile sans doute d’assumer qu’en France des zones laissent la moitié des enfants sans école… Or, « 49 % des enfants ne sont effectivement pas scolarisés dans les bidonvilles et 30 % ne l’ont jamais été, ni en France ni en Roumanie » , rappelle Olivier Peyroux à partir de son recensement mené sur 899 personnes – soit 5 % de tous les Roms de France – dont 462 enfants.

      Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a, pour sa part, mis en avant le sujet dans son rapport annuel 2016 présenté en février ; mais cela n’empêche pas des maires de trouver des stratagèmes destinés à empêcher des enfants de se rendre en classe ; des chauffeurs de bus d’interdire la montée, même avec titres de transport… Dans la France de 2017.

      Oui, le nombre d’expulsions locatives augmente, mais ce n’est pas ce qui alimente les bidonvilles où sont plutôt ceux qui n’ont jamais eu de logement. Les expulsions, ça donne des hébergements précaires institutionnels mais aussi informels, et manières de survivre hors des logement, inaccessibles, des gens qui dorment dans des voitures, caravanes, garages, caves, etc. Une dispersion qui rend ces pratiques moins faciles à quantifier, identifier. Comme dans le cas des foyers, en restructuration continue, on fragmente l’habitat groupé, collectif.

      #misère #logement #guerre_aux_pauvres

  • L’annulation de l’encadrement des loyers à Lille déstabilise la mise en œuvre de la mesure à Paris

    Le tribunal administratif a surpris, mardi, en estimant que l’ensemble de l’agglomération devait être considéré comme une « zone tendue » et couvert par la mesure.

    La décision surprise du tribunal administratif de Lille, mardi 17 octobre, d’annuler l’encadrement des loyers institué dans la ville, jette le trouble dans l’esprit des élus et des pouvoirs publics qui l’ont mis en place. Mercredi, le ministère du logement a annoncé qu’il allait faire appel de cette décision. Ceci « ne préjuge pas de l’évaluation en cours du dispositif », a précisé le ministère à l’Agence France-Presse.

    L’encadrement des loyers, instauré en vertu de la loi pour l’Accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR) en 2014, est en vigueur à Paris depuis le 1er août 2015 et à Lille depuis le 1er février 2017. Son principe ? Au moment de conclure un nouveau bail, le propriétaire doit respecter un prix plafond fixé selon le secteur géographique et le type de logement et d’immeuble. La loi prévoyait ce dispositif dans vingt-huit agglomérations considérées comme des « zones tendues », mais Manuel Valls, premier ministre à l’époque, avait finalement décidé de ne l’appliquer qu’à Paris et là où les maires en feraient la demande.

    Le tribunal administratif avait été saisi à l’initiative de l’Union nationale de la propriété immobilière du Nord-Pas-de-Calais-Somme, représentant les bailleurs privés, et deux chambres professionnelles des agents immobiliers et gestionnaires d’immeubles – Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) et Union des syndicats de l’immobilier (UNIS). Il a estimé que « le dispositif de plafonnement des loyers ne pouvait pas être appliqué dans la seule commune de Lille et se limiter aux seules communes volontaires, mais doit être mis en œuvre dans l’ensemble de l’agglomération lilloise (…) qui comprend 59 communes et doit être regardée dans son ensemble comme constituant une zone tendue ».

    « Zonage incohérent »

    Les professionnels se réjouissent de la décision : « Les juges ont sanctionné la complexité de la loi ALUR, une usine à gaz, et un zonage incohérent à Lille, avec des disparités incompréhensibles d’un côté d’une rue à l’autre », se félicite Emmanuel Chambat, le président de la Fnaim du Nord. « C’est applicable immédiatement et, dès aujourd’hui, je vais pouvoir louer à prix libre, se réjouit pour sa part Gérard de Rycker, l’un des plus importants gestionnaires de la ville. Il n’était pas normal de stigmatiser le seul marché lillois, même si je concède qu’il y a eu quelques abus. »

    Les loyers à Lille sont parmi les plus élevés de France, dans un parc constitué majoritairement de petites surfaces louées aux nombreux étudiants (près de 120 000 pour 250 000 habitants).

    Martine Aubry, la maire PS de Lille, juge au contraire que « l’encadrement des loyers est une nécessité économique et sociale qui a reçu un fondement juridique avec la loi ALUR, et nous ne comprenons pas l’interprétation du tribunal administratif. La loi et ses décrets définissent des zones tendues, avec des agglomérations et des communes, sans déterminer un périmètre d’application ».

    Audrey Linkenheld, conseillère municipale (PS) déléguée à la mixité et à l’innovation sociale, qui a mis en œuvre ce plafonnement dans la ville, s’étonne : « Nous avons pris la peine de faire agréer l’observatoire des loyers sur le seul périmètre de Lille, préalable indispensable à la régulation, et nous l’avons fait en concertation avec l’Etat. Jamais on ne nous a signalé une fragilité juridique quelconque. Et nous ne sommes que spectateurs, dans cette instance où seul l’Etat est partie prenante ; nous n’avons même pas été mis au courant ! »

    Un effet modérateur sur l’appétit des propriétaires

    Le motif de la décision est transposable à l’Ile-de-France, où seul Paris est pour l’heure l’objet d’un tel plafonnement. Le projet de l’étendre à la petite couronne d’Emmanuelle Cosse, dernière ministre du logement de François Hollande, n’a pas encore abouti, sa mise en place étant envisagée en 2018.

    La balle est dans le camp du gouvernement, qui a seul la possibilité de faire appel. Le président de la République s’est toujours montré sceptique : « L’encadrement des loyers, je n’y crois pas », déclarait Emmanuel Macron, le 11 septembre, à un militant toulousain de Droit au logement (DAL) qui lui demandait de l’instaurer dans sa ville. Mais il affirme vouloir poursuivre les expérimentations pour les évaluer.

    Selon les études de l’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne, le dispositif a dans la capitale un effet modérateur sur l’appétit des propriétaires, même si près d’un sur quatre ne le respecte pas.
    A Lille, deux études, de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) et de l’association Consommation Logement cadre de vie (CLCV), montrent également son effet stabilisateur : « Mais c’est trop récent et nous attendions de laisser passer la rentrée universitaire, où beaucoup de baux sont conclus, pour juger de son efficacité », explique Mme Linkenheld.

    « Etendre l’encadrement à toute l’agglomération »

    « Au moment où le gouvernement s’emploie à faire baisser les loyers dans le parc social, il serait bon qu’il montre sa détermination à les faire aussi baisser dans le parc privé, suggère Jean-Yves Mano, président de la CLCV. Il en a ici l’occasion… »

    L’écologiste Julien Bayou, fondateur de Jeudi Noir et de Bail à part, qui avait obtenu en mars 2017 du Conseil d’Etat l’annulation de la décision par Manuel Valls de restreindre le dispositif à Paris, voit dans le jugement du tribunal administratif de Lille « une victoire importante pour les locataires ». « Le juge lillois adopte la même analyse que Bail à part. La seule conclusion que peut en tirer le préfet, c’est de reprendre un arrêté d’encadrement des loyers pour toute l’agglomération lilloise, qui bénéficiera ainsi à six fois plus de locataires », dit-il, provocateur [ben voyons, la seule logique, c’est la propriété] . Sans appel du gouvernement, l’expérimentation des deux villes pilotes aurait été condamnée, et l’idée même d’encadrer les loyers, ruinée.

    L’encadrement des loyers en dates

    24 mars 2014 : adoption de la loi ALUR, qui prévoit l’encadrement des loyers dans 28 agglomérations jugées tendues. Mais il faut un observatoire des loyers agréé, avec deux ans de collectes de données préalables pour fixer les loyers plafonds.

    20 août 2014 : Manuel Valls annonce qu’en raison de difficultés techniques l’encadrement des loyers ne sera appliqué qu’à Paris, où la maire, Anne Hidalgo, réclame cette mesure.

    1er août 2015 : entrée en vigueur à Paris.

    1er février 2017 : entrée en vigueur à Lille, à la demande de la maire, Martine Aubry, par arrêté du préfet du 16 décembre 2016 qui suit l’agrément de l’Observatoire des loyers lillois, le 25 mars 2015.

    15 mars 2017 : arrêt du Conseil d’Etat annulant la décision de Manuel Valls de restreindre l’encadrement à Paris seulement.

    17 octobre 2017 : annulation de l’encadrement à Lille par le tribunal administratif qui réclame sa généralisation à toute l’agglomération.

    LE MONDE | 18.10.2017, Isabelle Rey-Lefebvre (avec Laurie Moniez (à Lille)

    #logement #encadrement_des_loyers (bientôt plus du tout d’actualité ?)