person:mara goyet

  • Alain Finkielkraut : la nouvelle doxa - France 24, Opinion, Gauthier Rybinski
    http://www.france24.com/fr/20140413-alain-finkielkraut-nouvelle-doxa-editorial-gauthier-rybinski

    Mara Goyet, enseignante, écrivain et admiratrice critique du philosophe, résume parfaitement la tromperie : « Stéphane Hessel dit : ‘Indignez-vous’ et ça ne fait pas une pensée. Finkielkraut dit : ‘Désolez-vous’, mais ça ne fait pas non plus une pensée ».

    #finkielkraut

  • Homer Simpson obtient une promotion canapé rue de Grenelle (Mara Goyet)
    http://maragoyet.blog.lemonde.fr/2013/11/17/homer-simpson-obtient-une-promotion-canape-rue-de-grenelle

    Je crois qu’une telle réalité en dit long sur les enjeux et conditions de possibilité de l’enseignement aujourd’hui. Sur la pressante nécessité de changer notre manière faire. […]
    Mais de tenir compte de ce que les élèves ont dans la tête, de ce qu’ils connaissent, les évocations, références, souvent très implicites, qu’ils peuvent avoir. Il n’est plus question de balancer notre cours, de manière unilatérale, comme de l’huile bouillante depuis notre magistère donjon. Il faut avancer d’un pas, s’intéresser au monde des élèves, les laisser faire les liens, tisser des continuités, rectifier le tir {…]. Les Simpson sont une ruse et une étape de la pédagogie. C’est un moment de la transmission du savoir. Qui doit être dépassé (on n’est pas là, en cours, pour parler des Simpson, ce n’est pas un aboutissement, une fin) mais qui ne doit pas être ignoré. A moins de vouloir renvoyer les élèves à eux-mêmes, les isoler dans leur monde, scinder et protéger artificiellement la culture (évoquer les Simpson ne blesse pas la culture, bien au contraire, cela en montre la puissance, la force, la persistance) au risque de fournir un enseignement hémiplégique et incomplet.

    #éducation #collège #pédagogie #Simpson

    • « Il faut avancer d’un pas, s’intéresser au monde des élèves, les laisser faire les liens, tisser des continuités, rectifier le tir {…]. Les Simpson sont une ruse et une étape de la pédagogie. C’est un moment de la transmission du savoir. Qui doit être dépassé (on n’est pas là, en cours, pour parler des Simpson, ce n’est pas un aboutissement, une fin) mais qui ne doit pas être ignoré. »
      Bon, ok, c’est la première étape. Mais cela reste profondément condescendant ! On reste dans l’idée qu’il faut faire rentrer à coup de marteau une culture académique (quitte à utiliser la vaseline des Simpson pour la faire passer). On reste dans une logique de valeur plus ou moins grande des oeuvres, le prof étant le seul à même de discerner le grain de l’ivraie. Nos élèves SONT cultivés (s’ils sont capables de dire que « ça c’est aussi dans les Simpson », c’est que justement ils ont compris le pastiche). Ils ne le savent pas, c’est tout. Et utiliser les Simpson comme une fin en soi est possible (anglais, civilisation américaine, analyse de l’image, analyse du comique ...) et pas honteux. Matt Groening qui détourne la Joconde n’a pas moins de « valeur » que Duchamp qui crée « L.H.O.O.Q. » C’est seulement en les considérant sur un pied d’égalité avec Vinci qu’on pourra parler d’inter-iconicité, de connivence culturelle et donc inscrire nos élèves dans une histoire culturelle de l’humanité dont ils font partie.

    • Tout à fait d’accord. Précisions utiles, en effet.

      Après, n’oublions pas que Mara Goyet revient de loin. Dans ces premières publications, elle était (malgré elle ?) le symbole du mépris de classe et de la reproduction sociale qui se joue au collège notamment. D’ailleurs ces livres étaient encensés par les journaux de droite et/ou tenants de l’enseignement traditionnel, frontal, purement transmissif et centré sur les disciplines.
      – Une prof jette l’éponge
      http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2008-08-28/une-prof-jette-l-eponge/920/0/269703
      Bref, une bonne cliente pour les spécialistes de la #déploration de la si formidable éducation « à la française » mise à mal par les enfants des classes populaires et/ou issus de l’immigration.
      Je remarque que sur son blog L’Alchimie de Collège, son propos est souvent nuancé, son regard s’humanise, sa pédagogie se (re)centre sur l’élève. Il y a sans doute un parcours personnel intéressant, qu’éclairent ses prises de conscience successives.