person:marcel gauchet

  • Pour le philosophe Serge Audier, la gauche n’est pas très écolo - Idées - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/idees/pour-le-philosophe-serge-audier,-la-gauche-nest-pas-tres-ecolo,n6141758.php

    Dans “L’âge productiviste”, le philosophe Serge Audier montre que la gauche, pourtant porteuse d’un projet alternatif au capitalisme, ne s’est pas souciée d’écologie. Parce qu’elle est depuis toujours fascinée par le productivisme.

    L’écologie, ses occasions perdues, ses virages manqués… En dépit de quelques éclairs de lucidité de penseurs politiques pour la plupart oubliés, le culte de la production et de la croissance industrielle a toujours pris le dessus sur le souci écologique, y compris dans le camp progressiste. La gauche, notamment, en intériorisant l’apologie de l’industrialisme capitaliste, a montré son incapacité à inventer un imaginaire politique propre, opposé à ce productivisme. Dans L’Age productiviste, une nouvelle somme historique érudite qui prolonge La Société écologique et ses ennemis, le philosophe Serge Audier explore de fond en comble les logiciels anti-écologiques de la gauche et de la droite modernes, du début du xixe siècle à nos jours. Et dessine la généalogie d’une impuissance générale aujourd’hui dénoncée, mais favorisée par la résistance tenace d’un productivisme atavique.

    En tant qu’historien des idées politiques, quelle approche spécifique défendez-vous sur le péril écologique ?
    On parle généralement du péril écologique d’un point de vue scientifique, climatologique ou éthique ; on envisage des pratiques alternatives. La tendance dominante me semble manquer d’un questionnement politique et idéologique. J’ai voulu le réhabiliter pour comprendre les sources, toujours actives, de la crise écologique — à droite, bien sûr, mais aussi à gauche. Mon précédent livre, La Société écologique et ses ennemis, montrait que, dès le début du xixe siècle, bien des penseurs avaient vu la gravité des problèmes écologiques. Cette approche articulait déjà une critique à la fois sociale, écologique et même esthétique. Mais une hégémonie industrialiste et productiviste s’est imposée jusque dans le camp progressiste. Elle a pris le dessus sur le souci écologique. C’est au fond l’histoire d’une défaite politique et idéologique que je raconte : des voies alternatives ont existé, mais elles ont été piétinées et oubliées par le récit dominant.

    La critique écologiste est longtemps restée indexée à une critique radicale de la modernité. Etait-ce le cas chez les précurseurs de l’écologie politique ?
    La critique de l’industrialisme va effectivement souvent de pair avec un procès généralisé de la modernité, y compris du rationalisme et des droits de l’Homme. Mais toutes les figures conscientes de la crise écologique n’appartenaient pas à une nébuleuse anti-moderne, anti-Lumières ou anti-libérale. On trouve ainsi une grande sensibilité à la question chez le philosophe utilitariste et libéral John Stuart Mill, qui anticipe la problématique de la décroissance. La critique anti-industrielle a certes été portée par des courants conservateurs, mais aussi par des courants rationalistes héritiers des Lumières. Pensons à Franz Schrader, géographe qui opposait aux folies destructrices de l’âge industriel la préservation rationnelle des forêts vierges, ou encore à Edmond Perrier, pilier du Muséum d’histoire naturelle, qui prévoyait l’épuisement des ressources, lui aussi dès le début du xxe siècle. Les anarchistes, comme Elisée Reclus, développèrent également une critique écologique de l’industrialisme au nom de la liberté, mais aussi de la rationalité scientifique.

    Comment comprendre l’incapacité de la gauche à prendre au sérieux le péril écologique, alors même qu’elle prétend favoriser le progrès ?
    Etant porteuse d’une critique du capitalisme et d’un projet alternatif, la gauche aurait dû en effet prendre davantage en charge le péril écologique. Or elle l’a fait mal, peu ou pas du tout. Le culte des forces productives fut un facteur décisif. Si le communisme s’est montré si attrayant, c’est aussi parce qu’une large partie de la gauche avait intériorisé cet impératif de développement scientifique et industriel. Ce qui confirme d’ailleurs que le productivisme n’est pas intrinsèquement lié au « libéralisme ».

    Pourquoi l’écologie politique est-elle toujours restée minoritaire dans le logiciel de la gauche socialiste ?
    Le pôle écologique est presque partout resté dominé, même après la prise de conscience des années 1970. On ne peut l’expliquer seulement par certains travers du mouvement écologique. Il y a certes une tendance écologique dans la « deuxième gauche » des années 1970, mais dès que celle-ci se « normalise », au début des années 1980, cette orientation s’étiole. Même après l’effondrement du communisme, si fortement anti-écologique, persiste l’hégémonie des figures diverses du productivisme, depuis le productivisme souverainiste jusqu’à celui du centre-gauche « social-libéral » qui, épousant les mutations du capitalisme et de la mondialisation, a encore pour horizon la relance de la croissance. Tout cela me semble remonter à une fascination compréhensible pour la société industrielle, facteur de progrès, d’abondance et d’emploi. On peut la repérer même dans le socialisme originaire, divisé par des tendances contradictoires. Les milieux fouriéristes et anarchistes avaient certes esquissé une sorte de ­socialisme jardinier qui entendait se ­réconcilier avec la nature. Mais, à côté de ce socialisme naturaliste, s’imposait un autre pré-socialisme, venu du comte de Saint-Simon, fasciné par l’industrie, les ingénieurs et la science, qui a inventé le néologisme « industrialisme ». Le saint-simonisme a exercé une influence colossale dans l’histoire de la gauche, en posant que l’avenir du monde appartient aux industriels. On trouve là également une des sources aussi bien du marxisme dogmatique que du discours technocratique. L’imaginaire dominant de gauche a été « phagocité » par cette vision saint-simonienne, elle-même dominée par une apologie diffuse de l’industrialisme capitaliste. L’histoire de la gauche, même anticapitaliste — et même marxiste ! — a été marquée par une intériorisation de la nécessité historique du capitalisme industriel, et de l’apport grandiose de ce dernier, tout en le condamnant plus ou moins. A cet égard, cette histoire est aussi celle d’une impuissance à développer un imaginaire propre.

    Quid de la tradition libérale et de l’histoire de la droite sur cette question ?
    Le libéralisme en soi n’est pas de droite ou de gauche. Et, à partir du XIXe siècle, il ne célèbre pas toujours l’industrialisme — Tocqueville s’en méfiait. Reste que la tendance à cette célébration est majoritaire à droite depuis Benjamin Constant, qui construit un discours apologétique du progrès industriel, foyer de liberté et de prospérité. Et puis se constitue l’école d’économie politique, autour de figures comme Vilfredo Pareto, qui détestait les critiques écologiques et esthétiques du capitalisme. On retrouve cette tendance dans le néo-libéralisme contemporain.

    Des « brèches » écologiques ont pourtant aussi existé à droite…
    Une certaine critique, de droite et antilibérale, du capitalisme industriel, a pu revêtir une portée écologique jusqu’à nos jours. Cette tendance « verte » est présente dans la mouvance conservatrice réactionnaire, dans la « Révolution conservatrice » sous l’Allemagne de Weimar, voire dans le fascisme et le nazisme. Avant d’être avancée par le pape François, la formule de « l’écologie intégrale », qui relie la question écologique et la question sociale, fut lancée par Alain de Benoist, le père de la « Nouvelle Droite ». Le pôle conservateur a également développé dès les années 1930 une dénonciation du productivisme, du taylorisme et du fordisme, comblant le vide de la gauche. Le fait même que cette critique passe alors à droite contribue d’ailleurs à la décrédibiliser auprès des progressistes. Même le néolibéralisme fut clivé à l’origine, dans les années 1930 : une sensibilité à la destruction industrielle de la nature y existe, mais ce pôle, minoritaire, sera, toujours plus, dominé par un pôle anti-écologique et climato-sceptique.

    Pourquoi la plupart des grands intellectuels du xxe siècle en France ont-ils négligé la question écologique ?
    L’existentialisme et le structuralisme y furent indifférents. Sartre et Beauvoir sont des philosophes de la liberté du sujet. Ils refusent toute idée d’« essence » humaine et la nature n’est pas un principe explicatif ni un objet autonome dans leur pensée de la liberté. La seconde dira même que la nature est « de droite ». Si la vague structuraliste, et « post-structuraliste », déboulonna ensuite cette approche « humaniste », elle n’en resta pas moins largement aveugle, elle aussi, à la question de la nature. Michel Foucault n’y prêta aucune attention sérieuse, tant il se méfiait des discours « naturalisant » les institutions et les individus. Plus tard, son adversaire de toujours, Marcel Gauchet, couvrira de sarcasmes les écologistes. Il y eut bien sûr des exceptions, en particulier Claude Lévi-Strauss. Mais ce sont surtout des voix ultra minoritaires qui transmirent la flamme écologique. Ainsi de Jacques Ellul et Bernard Charbonneau, amoureux de la nature et critiques de la « méga-­machine » technologique. Après une longue traversée du désert, ils ont influencé l’écologie politique naissante. André Gorz ou Serge Moscovici furent d’autres exceptions, soucieux de la manière dont le capitalisme appuyé par l’Etat privait les individus du contrôle de leur propre vie et de leur milieu vital.

    Peut-on enfin envisager la possibilité d’une sortie de cet âge productiviste ?
    Le capitalisme a muté. Mais la droite, comme l’extrême droite, entretient le credo de la croissance à tout prix et le déni de la crise écologique. Et, à gauche, on est dans un entre-deux indécis. Le populisme de gauche, incarné par Jean-Luc Mélenchon, se réclame d’un « éco-socialisme », mais l’ambiguïté demeure, car en privilégiant le thème du clivage entre le peuple et les élites, il tend à gommer l’urgence écologique. Une autre gauche, portée notamment par Benoît Hamon, a compris que le ­logiciel productiviste était une impasse ; elle cherche du côté de l’allocation universelle ou d’un modèle éco­logiquement soutenable, mais peine à construire un discours cohérent et à trouver une base sociale.

    Le modèle « éco-républicaniste » que vous défendez peut-il nous sauver du péril écologique ?
    Je parle moins de modèles que de rapprochements politiques possibles, entre le libéralisme, le conservatisme, l’anarchisme, le féminisme, le socialisme ou le républicanisme. La tradition républicaine telle que je la conçois est une philosophie de la vie civique, fondée sur une conception de l’homme comme citoyen plus que comme producteur et consommateur. Or la crise écologique est aussi liée à une crise civique, à une vision étriquée de la liberté, celle des entreprises et des consommateurs. Corrélativement, la tradition républicaine est hantée par l’impératif du bien commun et de l’intérêt général — d’où aussi sa philosophie du service public. Et l’intérêt général a une dimension intergénérationnelle, il se déploie dans l’horizon du temps. Cette exigence de solidarité entre les générations est au cœur de la philosophie ­républicaine comme de l’écologie politique. Elle ne se fera pas sans d’âpres luttes.

    #Ecologie_politique #Gauche #Serge_Audier #Communs

  • Emmanuel Todd et Marcel Gauchet : Comprendre Macron - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=Kw7i5rGOMAQ

    Critique de la raison européenne recevait Emmanuel Todd et Marcel Gauchet le 26 mars 2019 pour une conférence intitulée « La France sous Macron : de la fracture sociale à l’explosion ? ».

    Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, la société française a basculé dans une situation de crise inédite. Et qui de plus approprié pour analyser la crise sociale actuelle, penser son avenir et celui du quinquennat d’Emmanuel Macron, que les deux penseurs à l’origine du concept de « fracture sociale » ? Il devient urgent de se demander vers où va la France astreint à la politique d’Emmanuel Macron : est-elle au bord de l’explosion ?

    • Emmanuel Todd : Mais pourquoi l’oligarchie française a t’elle cette fascination pour l’Allemagne, pays qui a poussé l’antisémitisme au maximum, avec l’extermination des juifs ?
      Une des remarques Emmanuel Todd, et il y en a d’autres

  • 65 #intellectuels invités à #débattre à l’#Elysée
    https://lundi.am/65-intellectuels-invites-a-debattre-a-l-Elysee

    "Pour clore en beauté le grand #débat national, 65 « intellectuels » ont été convié à l’Élysée ce lundi 18 mars, auprès du président en personne. Une rencontre qui sera retransmise en direct sur France Culture. Parmi les invités, nous pourrons écouter l’historien Marcel Gauchet, le sociologue Michel Wieviorka ou encore le psychiatre Boris Cyrulnik mais pas l’économiste et philosophe Frédéric Lordon. Alors que ce dernier était dûment invité par M. Macron, il a préféré décliner. Rompu aux usages de la bonne société, M. Lordon n’a cependant pas manqué de s’en excuser publiquement à l’occasion d’une assemblée extraordinaire qui se tenait à la Bourse du travail jeudi 14 [1]. Nous publions ici sa réponse au président ainsi que la vidéo de son intervention."

    • Grand débat : des intellectuels pris en otage
      Par Dominique Méda, professeure d’université Paris-Dauphine — 19 mars 2019 à 15:24
      https://www.liberation.fr/amphtml/debats/2019/03/19/grand-debat-des-intellectuels-pris-en-otage_1716086

      Invitée à débattre lundi soir avec Emmanuel Macron, la sociologue Dominique Méda estime que la rencontre s’est transformée en faire valoir présidentiel. Avec un chef de l’Etat qui n’a absolument pas pris la mesure de l’urgence sociale et écologique.

      Tribune. Selon la définition communément admise (1), le débat est « une discussion généralement animée entre interlocuteurs exposant souvent des idées opposées sur un sujet donné ». Après celui avec les maires, c’était au tour des intellectuels de tomber dans le piège : car de débat il n’y en eut point.

      J’avais accepté l’invitation à participer pensant – bien naïvement je l’avoue – que nous pourrions au moins de temps en temps rebondir pour, à notre tour, répondre au président de la République. Mais il n’en a rien été. Comme avec les maires, le non-débat avec les intellectuels, a consisté en une litanie inexorable de « réponses » d’Emmanuel Macron aux questions posées par les intellectuels. Comme nous étions plus de 60, il aurait fallu pour qu’il puisse y avoir sinon un véritable échange, au moins un retour sur ce qui avait été dit par le Président, que chacun puisse vraiment se limiter à deux minutes de parole. L’envie de chacun d’exposer plus longuement sa vision a fait que l’on a assisté à la juxtaposition de questions-réponses au cours desquelles le Président a eu tout loisir d’asséner ses convictions devant des intellectuels pris en otage (au moins pour ceux qui étaient en désaccord profond avec sa politique, peu nombreux).

      En le regardant parler pendant huit heures, écoutant certes chacun et répondant en effet aux questions, j’ai compris à quoi nous servions. Comme les maires, nous constituions le mur sur lequel le Président faisait ses balles, jouissant de la puissance de ses muscles et de la précision de ses gestes et donc de la propre expression, cent fois ressentie, de son moi. Nous étions son faire-valoir. (...)

  • Laurent Wauquiez : « Etre de droite, ce n’est pas une maladie honteuse »

    L’homme le plus à droite des Républicains fait l’éloge d’Elizabeth Badinter

    http://abonnes.lemonde.fr/politique/article/2017/07/14/laurent-wauquiez-macron-n-a-pas-d-ideologie-pas-de-boussole-pas-de-v

    La droite doit-elle se refonder idéologiquement ?

    Il y a deux chemins. Le premier est celui du consensus mou, d’une adhésion passive à l’action d’Emmanuel Macron sans assumer la lutte sur le terrain des valeurs. C’est la voie la plus facile, mais c’est la certitude d’une mort douce.

    La deuxième voie est plus exigeante : elle consiste à se réinterroger sur les valeurs de la droite. C’est celle qui s’inspire d’un certain nombre d’intellectuels : Alain Finkielkraut, Marcel Gauchet, Michel Houellebecq, Michèle Tribalat, Elisabeth Badinter…

  • Communiqué commun SUD Educ #EHESS & Solidarités Etudiant-e-s EHESS concernant la revue Éléments et ses contributeurs récents.
    https://twitter.com/ArSaintMartin/status/826192205719171072

    #Marcel_Gauchet #Jacques_Sapir #Pierre_Manent #Alain_de_Benoist

    Avec cette justification de Marcel Gauchet (de 5min35s à ) :

    J’ai accepté de faire un entretien avec des gens que je connais un peu et qui me paraissent des intellectuels respectables . Je me serai bien passé de cette Une. [...] Pour moi l’esprit démocratique, #pluraliste, ça consiste à discuter avec tout le monde. C’est à dire notamment avec les gens avec lesquels on n’est pas d’accord. Je suis loin d’être d’accord avec Alain de Benoist sur l’essentiel de sa pensée, mais je ne vois pas de raisons dès lors... Pour moi les gens avec lesquels je ne discute pas ce sont ceux qui se proposent de renverser la #démocratie. Mais à partir du moment où les gens sont dans l’ #espace_démocratique, il me semble que la règle de base c’est d’accepter le désaccord. C’est la coexistence. [...] Il y a une extrême gauche et une extrême #droite, le champs politique est polarisé par nature. Je discute aussi avec des gens d’ #extrême_gauche. Je dois dire, par ailleurs, beaucoup plus souvent avec l’extrême #gauche qu’avec l’ #extrême_droite.

    https://www.youtube.com/watch?v=AwOmFwRzxQU

  • Marcel #Gauchet  : « Trump, c’est l’outrecuidance individuelle hyperbolique »
    http://abonnes.lemonde.fr/livres/article/2017/01/25/marcel-gauchet-trump-c-est-l-outrecuidance-individuelle-hyperbolique

    Tandis que les inégalités sont au centre des critiques actuelles du capitalisme, Marcel Gauchet focalise décidément l’attention ailleurs : sur les périls jugés catastrophiques de la montée du #droit et de l’#individualisme qu’il faudrait corriger par une réinventions de la démocratie représentative et, surtout, par une réaffirmation de l’Etat-nation

  • François Hollande : La capitulation en rase campagne du foudre de guerre de Syrie . René Naba - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/12/francois-hollande-la-capitulation-en-rase-campagne-du-foudre-de-gu

    L’homme de l’année 2016

    Fait sans précédent dans les annales de la Vème République, François Hollande a annoncé jeudi 1 er décembre 2016, qu’il renonçait à briguer un deuxième mandat présidentiel, tragique aveu d’une grande impuissance.

    L’homme qui avait mené deux batailles au Mali et en Syrie, a renoncé à livrer bataille sur le plan intérieur pour défendre son bilan. Pour un foudre de guerre sur la scène internationale, qui avait eu le plus grand mal à se retenir de bombarder la Syrie en 2013, ce renoncement a retenti comme une capitulation en rase campagne. Une implosion en plein vol.

    « L’Homme d’état de l’année 2016 » aura eu un triomphe météorique, à l’image de ses prédécesseurs malchanceux, les conservateurs européens, l’espagnol José Marie Aznar ou le britannique David Cameron (lauréat 2015) ; à l’image de l’adhésion populaire dont il a bénéficié à son élection, plombée à son envol par le tweet ravageur de la « première peste de France » (1), soutenant le rival de la propre mère des quatre enfants de son compagnon, symptomatique de la confusion mentale qui a régné au plus haut niveau de l’état, tant au niveau de la vie privée du premier magistrat de France que de sa politique.

    Scipion l’Africain au Mali (2), général Flamby (3) en Syrie, Scooter One Rue du Cirque -quel cirque- François II aura été aux antipodes de son prédécesseur. Falot et mal fagoté, au regard d’un florentin brillant et flamboyant, grand manœuvrier devant l’éternel. Retour sur la dérive de ce quinquennat calamiteux.

    De la trahison au Parti Socialiste ou le vaudeville d’une « présidence normale ».

    « La gauche de gouvernement devient suspecte dès qu’elle accède aux responsabilités et son destin est de toujours être accusée de trahison », soutient François Hollande dans un entretien à la revue débat.

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/09/15/francois-hollande-la-gauche-de-gouvernement-est-toujours-accusee-de-trahison

    Non François Hollande, au vu de votre comportement et celui de votre gouvernement tout au long de votre mandat, ce n’est pas la gauche de gouvernement qui est accusé de trahison, c’est le gouvernement lui même qui a trahi et la nomenklatura « solférienne » avec.
    L’exemple vient de très haut, du premier des socialistes François Hollande lui même, qui a trahi sa compagne d’alors et mère de ses 4 enfants, avant de lui saborder sa campagne présidentielle, en 2007, puis de récidiver avec sa compagne présidentielle, la dénonciatrice des « sans dents », un scandale qui a terni durablement son mandat.

    Engagé sur deux théâtres d’opérations extérieurs (Syrie-Mali) et sur le front intérieur du chômage, ce vaudeville consternant a plombé durablement sa mandature présidentielle et sinistré le parti socialiste, faisant du socialo-motoriste, le plus impopulaire président de la Vme République
    Jean Pierre Jouyet, une prime à la trahison.

    En 2ème position, l’ami le plus proche du président, Jean Pierre Jouyet, en aura été l’incarnation la plus achevée. Ralliant sans hésitation ni vergogne, Nicolas Sarkozy au poste de ministre des Affaires européennes, le camarade de l’ENA « promotion Voltaire » sera néanmoins repêché par François Hollande au secrétariat général de l’Élysée. Un repêchage perçu comme une prime à la trahison. Autres transfuges célèbres, Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères du néo gaulliste atlantiste Nicolas Sarkozy, de même qu’Eric Besson et Jean Marie Bockel, le « Tony Blair de gauche ». Une trahison à sens unique de la gauche vers la droite, sans le moindre mouvement en sens inverse.

    Sur fond d’un paysage dévasté par une considérable destruction de l’emploi industriel, de l’ordre de 1,4 millions d’emplois en 25 ans, – 407 usines fermés en deux ans, 190 usines en 2015 et 217 en 2014, l’armée française désormais équipée d’armes allemandes et de rangers allemands- de l’hémorragie du vote ouvrier vers le Front National, de la préemption démagogique des mots d’ordre sécuritaire de l’extrême droite sous l’effet d’une panique nationale (déchéance de nationalité), la fonction de la gauche depuis le début du XXI me siècle a surtout consisté à servir d’appoint électoral à la droite, sans renvoi d’ascenseur. Un marche pied.

    « Le PS a zappé le peuple ». L’admonestation de Pierre Mauroy lors de la présidentielle 2002, fatale à Lionel Jospin, demeure d’actualité. Plutôt que d’initier une politique de la demande et de la relance de la consommation par l’augmentation du pouvoir d’achat, l’ennemi de la haute finance s’est révélé un zélé passeur de plats du grand patronat. En 2015 et 2016, les entreprises françaises ont été les plus gros payeurs de dividendes d’Europe sur fond de casse sociale.
    La social démocratie préconisée par François Hollande apparaît rétrospectivement comme l’enterrement en grande pompe du socialisme par la mort du social.
    De Lionel Jospin ( 1997-2002) à François Hollande (2012-2017), la gauche s’est réduite à soutenir une droite qui se distingue de moins en mois de l’extrême droite.

    Ainsi le « Front Républicain de 2002 » est apparu comme une prime à la corruption en ce que Jean Marie Le Pen n’avait aucune chance de gagner la bataille présidentielle alors que Jacques Chirac avait été le dirigeant qui avait institutionnalisé la corruption au plus niveau de l’État, le seul président français depuis Pétain a être condamné par la justice pour des faits ayant rapports avec l’argent illicite.

    Il en a été de même avec le « Front Républicain pour les régionales 2016 », qui a débouché sur la propulsion du motoriste Christian Estrosi à la tête du PACA et l’élimination du PS de tous les exécutifs régionaux. La récidive a été fatale au crédit de la gauche de gouvernement qui a donné l’impression de courir derrière une droite de plus en plus contaminée par le discours Lepeniste. La démarcation s’est dissipée dans l’esprit des électeurs.
    Servir d’appoint électoral à la droite radicale et continuer à ostraciser un authentique homme de gauche, Jean Luc Mélenchon, relève de l’aberration mentale et explique la dispersion des forces du progrès en France et la perplexité de nombre de personnes se réclamant de la gauche, qui y voient un jeu d’apparatchik contre productif.

    De François Mitterrand à Lionel Jospin, à Harlem Désir et Jean Christophe Cambadélis, en passant par le socialo motoriste Hollande, le charisme du leadership socialiste s’est considérablement dégradé. Le PS souffre d’absence de clarté dans son positionnement. D’une locomotive. Évident manque d’appétence à son égard.

    Du bon usage de « Munich et des Sudètes de Tchécoslovaquie » : « Le changement, c’est maintenant »

    MUNICH : Seul pays au Monde à faire un usage intensif de ce terme pour stigmatiser ce qu’il considère être « le défaitisme » des adversaires de sa politique, « Munich » et par extension « Munichois », est en fait l’apanage du socialisme français. Son arme de destruction massive pour neutraliser toute critique à son égard.

    Harlem Désir, en la matière, n’est en fait que le piètre successeur de Guy Mollet, le dernier Premier ministre socialiste de la IV République, l’homme de Suez et d’Alger, -beau palmarès-, qui avait brandi cet argument pour disqualifier les opposants à l’agression tripartite de Suez, en 1956, contre Nasser. 57 ans après, Harlem Désir nous ressert la même rengaine… Le changement, c’est maintenant. Vraiment ?

    Dans la terminologie de l’époque, l’« expédition punitive » anglo-franco-israélienne, -menée, faut-il le souligner, par les deux puissances coloniales de l’époque en association avec leur pupille israélien-, devait châtier le « Bickbachi ». Terme de l’ordonnancement militaire ottoman équivalant au grade de Colonel, le Bickbachi Nasser sera ainsi désigné à la vindicte publique comme le nouvel Hitler de l’après-guerre, sous le vocable de Rayïss, que l’on faisait rimer dans le subconscient européen avec le Reich.

    Le 2ème Hitler arabe sera naturellement Yasser Arafat, le chef de l’Organisation de Libération de la Palestine. Figure de croquemitaine dans l’imaginaire occidental, l’Arabe, surtout lorsqu’il est porteur d’une revendication nationaliste, est un Hitler en puissance, quand bien même les Arabes et les Africains (chrétiens et musulmans) ont été parmi les principaux pourvoyeurs de « chairs à canon » pour la libération de la France, à deux reprises en un même siècle, phénomène rarissime dans l‘Histoire. De Gamal Abdel Nasser (Égypte) à Mohammad Mossadegh, à l’Ayatollah Ruhollah Khomeiny et Mahmoud Ahmadinejad (Iran) en passant par Yasser Arafat et Cheikh Ahmad Yassine (Palestine), à Moqtada Sadr (Irak) et Hassan Nasrallah (Liban), tous ont eu l’honneur d’assumer cette fonction sans que jamais personne n’ait songé à établir un lien entre l’arrogance occidentale et la radicalisation des contestataires de sa suprématie.

    Munich, spécialité française, est d’autant plus vigoureusement brandie que les socialistes, plutôt répressifs en ce domaine, n’ont jamais apporté le moindre soutien aux guerres de libération du tiers-monde. Pour exemple, Léon Blum, le chef du gouvernement du « Front Populaire » ne lèvera pas le petit doigt pour le « Fronte Popular » espagnol, ses confrères Républicains, lors de la guerre d’Espagne (1936) et Guy Mollet agressera l’Égypte nassérienne, ordonnant en prolongement les ratonnades d’Alger. C’est Pierre Cot, ministre communiste de l’aviation du gouvernement Léon Blum et son directeur de Cabinet, le mythique Jean Moulin, de connivence avec André Malraux qui doteront les Républicains espagnols de l’escadrille ESPANA.

    Alors Harlem Désir, Munich, la Chambre des Communes qui a infligé une retentissante leçon de démocratie à la France ? Munich, Barack Obama, qui a jugé plus conforme à l’éthique démocratique de prendre l’avis des représentants de la nation ?

    Munich, l’Inde qui a vaincu le colonialisme par la non-violence ? Munich, l’Afrique du Sud qui triomphé de la ségrégation raciale par une réconciliation nationale et non par la stigmatisation ? Munich, le Pape François qui prie pour la paix en Syrie quand le mufti de l’Otan, le prédicateur millionnaire du Qatar, Youssef Al Qaradawi, supplie que la Syrie soit bombardée par ces anciens colonisateurs ?

    Munich à la manière de Guy Mollet, comme en 1956…. Le changement, c’est maintenant ? Ou tout bonnement Harlem Désir, tête brûlée pour une politique de terre brûlée.

    Les Palestiniens, les Sudètes du XXI e siècle

    Dans sa démarche vis-à-vis de la Syrie, François Hollande, nous a chuchoté le quotidien Le Monde -jamais avare de confidence dès lors qu’il s’agit d’épauler le nouveau pouvoir socialiste au point de lui servir d’amplificateur médiatique et de relais diplomatique-, est hanté par le précédent de la Tchécoslovaquie et le sort des Sudètes (1938) qu’Hitler absorba sans crier gare du fait de la passivité européenne, résultante des accords de Munich.

    Le conditionnement idéologique est tel, la servitude intellectuelle si forte que les ravages de la pensée socialiste paraissent incommensurables. Ainsi Laurent Fabius, qui passe, à tort, pour être l’un des esprits les plus brillants de la République, préconisait avec morgue et suffisance d’armer l’opposition syrienne pour établir une parité militaire et créer les conditions équilibrées à une négociation avec le pouvoir syrien. Il suggérait de même une action énergique en vue de favoriser le retour des réfugiés syriens dans leur pays. Préoccupation humanitaire légitime qui aurait pu honorer son auteur si elle s’était accompagnée d’une requête similaire concernant les Palestiniens, dépouillés, exilés et déplacés, eux, depuis soixante ans…Eux, les véritables Les Sudètes du XXI me siècle.

    « La Syrie, le drame du XXIe siècle » ? La Syrie ou l’Irak ?

    Le premier drame du XXIe siècle est non la Syrie, comme le soutient François Hollande, mais l’Irak tant par son antériorité que par son ampleur. L’Irak où s’est refusé à s’enliser Jacques Chirac et non la Syrie ou se sont laissés embourbés Nicolas Sarkozy et François Hollande, deux philo-sionistes atlantistes patentés. « Des néoconservateurs américains avec un passeport français », selon l’expression du transfuge socialiste Eric Besson.

    Sauf à concéder à l’auteur de ce constat l’excuse de troubles précoces de mémoire, une telle approximation est inexcusable. Que dire de l’Irak, désormais dénommé « Le pays des veuves » ? Invasion américaine, Daech.., Mossoul, Falloujah, près de deux millions de victimes. Et des dizaines d’autres quotidiennement depuis treize ans.

    La prostitution en guise de survie alimentaire. Quatre millions d‘exilés, sans la moindre assistance humanitaire. De l’Uranium appauvri, arme de destruction massive prohibée par le droit international, abondamment utilisé contre biens et personnes par « le plus vieil allié de la France » et son nouveau partenaire dans l’équipée syrienne. Un fait avéré, qui ne fera l’objet de la moindre enquête dans l’ancien journal de référence Le Monde, davantage soucieux de faire office de caisse de résonance au Quai d’Orsay avec ses enquêtes préprogrammés et ses blogs relais.

    Le tropisme philo-sioniste ou le prurit belligène du socialisme français.

    De l’expédition de Suez contre Nasser, en 1956, ordonnée par Guy Mollet, aux ratonnades d’Alger par Robert Lacoste (1955-1958), au caillassage de Lionel Jospin à Bir Zeit pour avoir traité de « terroriste » le Hezbollah libanais, l’unique formation politico-militaire du monde arabe à avoir infligé un double revers militaire à Israël (2000-2006), à l’esplanade David Ben Gourion dédiée par Khoyya Bertrand Delanoë, le Maire de Paris, au fondateur de l’armée israélienne au lendemain de l’attaque navale israélienne contre un convoi humanitaire turc en direction de Gaza…. Le registre est connu et bien tenu.

    La filiation est lointaine et ne se dément pas, remontant au grand manitou du socialisme français, Léon Blum, qui invoquera son « trop d’amour » pour son pays « pour désavouer l’expansion de la pensée et de la civilisation française », admettant « le droit et même le devoir des races supérieures d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture ». Cette profession de foi surprenante est parue dans le journal « Le Populaire » en date du 17 juillet 1926, sans que ce vénérable humaniste, premier chef du gouvernement socialiste de la France moderne, artisan des premières conquêtes sociales sous le gouvernement du Front Populaire (1936), ne se doute que, lui-même, à son tour, subira, quinze ans plus tard, les lois de l’infériorité raciale de la part de ses compatriotes non coreligionnaires.

    La relève : Manuel Valls et Laurent Fabius (4)

    L’éviction de la vie politique française de Dominique Strauss Khan, un des parangons d’Israël, de même que la dérive xénophobe du gouvernement israélien matérialisée par la présence au sein du cabinet de l’ultra droitier Avigdor Libermann, ministre des Affaires étrangères puis de la défense, n’ont pas pour autant réduit la vigueur du tropisme pro-israélien au sein de la hiérarchie socialiste, en ce que la relève est désormais pleinement assurée par Manuel Valls, un sarkozyste de gauche, dont il a hérité de son poste à Beauvau, ainsi que Laurent Fabius.

    Manuel Valls, lié de son propre aveu, « de manière éternelle à la communauté juive et à Israël », stigmatise le boycott d’Israël, mais non la phagocytose de la Palestine ou sa rétention des recettes d’exportation des produits de Cisjordanie. Il se place ainsi sur la même longueur que Richard Prasquier, le président du CRIF, dont la tonitruance inconditionnellement pro-israélienne s’accommode mal du positionnement qui se veut « normal » du nouveau président français. En résonance avec son comportement abusivement dilatoire dans l’affaire Georges Ibrahim Abdallah où la diplomatie française a subi les diktats de Hillary Clinton à l’époque secrétaire d’État.

    Laurent Fabius : L’esbroufe comme mode opératoire.

    L’esbroufe aura été son mode opératoire. De même que le mépris et la morgue, ses deux plus implacables ennemis. En trois ans de parade au Quai d’Orsay, Laurent Fabius aura poussé les travers français à leurs expressions les plus extrêmes. Donné toute la mesure de ses faux talents, un mélange de malveillance, de bonne conscience, d’outrecuidance, de morgue et de mauvaise foi (5).

    La propulsion du premier ministre des Affaires étrangères de François Hollande à la tête d’une prestigieuse institution, clé de voûte du système juridique et politique français, loin de constituer le couronnement d’une carrière publique exemplaire, paraît devoir s’apparenter à une opération d’évacuation par le haut d’un personnage à bien des égards calamiteux, en application du vieux adage latin, plein de sagesse, « Promoveatur ut Amoveatur » dont la traduction administrative courante se décline en français par le principe anglais du « Principe de Peter ». Au delà des lauriers, au delà des louanges, la propulsion de Laurent Fabius à la présidence du Conseil Constitutionnel signe sa congélation politique ad vitam dans un placard doré, terme ultime d’un parcours désastreux.
    En fait Laurent Fabius avait été déjà carbonisé en direct par ses amis américains incommodés par son rôle de « bad cop » tant dans les négociations sur le nucléaire iranien que sur un éventuel règlement politique en Syrie.

    Les révélations de la presse américaine sur les frasques casinotières de l’aîné des Fabuis, Thomas, -sur des faits datant de 2013 mais fuités le 29 octobre 2015 à la veille de la première conférence multilatérale de Vienne sur la Syrie-, ont retenti comme un rappel à l’ordre américain renvoyant à ses pénates le paternel de l’enfant prodige.
    En lui suggérant de se préoccuper de ses affaires domestiques plutôt que de se trémousser dans la gestion des affaires du Monde, les États-Unis lui montraient par là même le chemin de la sortie.

    Les attentats de Paris-Bataclan quinze jours plus tard, le 13 novembre 2015, à la veille du deuxième round de Vienne, ont signé la fin de sa lévitation en même temps qu’ils scellaient son sort en ce que de nombreux observateurs ont perçu ce massacre collectif de Parisiens comme la sanction d’une politique erratique du socialo motoriste François Hollande en tandem avec son âme damné Fabiuçius.

    Bachar Al Assad « ne mérite pas d’être sur terre »

    Bachar Al-Assad « ne mérite pas d’être sur terre ». Laurent Fabius ne s’imagine sans doute pas les millions de personnes qui ont formulé pareil vœu à son égard tant sa morgue, sa suffisance et ses outrances verbales ont indisposé et choqué venant du chef de la diplomatie d’un pays réputé pour sa courtoisie et sa finesse d’esprit.

    Le plus capé des socialistes, réputé pour ces somnolences dans les forums internationaux, passera ainsi dans l’histoire comme « le petit télégraphiste des Israéliens dans les négociations sur le nucléaire iranien », le piètre pensionnaire du Quai d’Orsay de la gauche française, à l’égal du transfuge sarkozyste du socialisme Bernard Kouchner.

    François Hollande, non un homme de poids, mais un homme empesé

    Atteint de plein fouet sur le plan domestique par les gazouillis de la « Première peste de France » , caramélisé sur le plan international par la défection de ses deux alliés atlantistes, les États-Unis et le Royaume Uni, François Hollande, en dépit d’une reprise pondérale n’est pas un homme de poids, mais un homme empesé, affligé d’une posture dépareillée par un langage suranné, secondé par le pire ministre socialiste des Affaires étrangères de la Vème République.

    En contre pied de l‘aîné corrézien passé à la postérité pour sa gestuelle gaulliste de Chirac d’Irak, le point d‘orgue de sa double mandature par ailleurs calamiteuse, le cadet socialiste de Tulle, à dix ans de distance, s’est laissé happé par la tourmente d’un « anus horribilis », Scipion l’Africain du Mali, en janvier 2013, Général Flamby en Syrie, à l’automne de la même année, une performance qui sonnait prématurément son crépuscule diplomatique.
    Camouflet supplémentaire, « le plus vieille allié des États Unis » n’a pas échappé à l’espionnage de son partenaire outre atlantique, qui lui a dérobé près de 70 millions de communications électroniques entre décembre 2012 et Janvier 2013, en pleine campagne du Mali et de Syrie. Véritable dindon de la farce, que n’a-t-il perçu cela avant de s’engouffrer dans la brèche syrienne alors que ce scandale marquait et l’affaiblissement et la duplicité des États Unis.

    Ségolène Royal, meilleure présidente que François Hollande.

    En cinq ans de gouvernance, seul fait indubitable, François Hollande par ses bourdes successives pourrait accréditer l’idée que Ségolène Royal, la précédente postulante socialiste à la magistrature suprême, aurait fait meilleure présidente que lui, dans tous les cas de figure, qu’il a, comble de cynisme, lui, en tant que secrétaire général du PS, elle, en sa qualité de la mère de ses quatre enfants, plaqué au paroxysme de la campagne présidentielle ; indice indiscutable d’une grandeur d’âme.

    Quarante ans après Epinay, le glorieux parti de Jean Jaurès, le parti du conquérant François Mitterrand qui rêvait d’un dépassement du socialisme par l’Europe n’est plus que l’ombre de lui-même. Un syndicat de barons arc boutés sur des privilèges surannés. Sans créativité, ni réactivité. Sans novation ni innovation. Sans vitalité. Un électro-encéphalogramme plat.

    La Syrie apparaîtra rétrospectivement comme l’ultime expédition post coloniale d’un pays en déclin : « Parmi les grands perdants de la mondialisation, parmi les grands perdants de l’Européanisation », selon l’expression de Marcel Gauchet (6), la France de François Hollande figure aussi parmi les grands perdants en Syrie et, indice patent de la déflagration mentale des socialistes français, les meilleurs alliés des Saoudiens et néoconservateurs américains, des néo conservateurs israéliens.

    « JE RESTERAI TOUJOURS UN AMI D’ISRAËL » « Tamid esha’er haver shel Israel ! »*

    Accueilli en grande pompe par Benyamin Netanyahou, dès son atterrissage à Tel-Aviv, François Hollande entendait visiblement faire honneur au « tapis rouge » que le premier ministre droitier avait annoncé dérouler pour la visite du président français. Au point de le clamer, en hébreu dans le texte : « Je resterai toujours un ami d’Israël ».

    Une déclaration qu’aucun des présidents français n‘avait osé faire auparavant, pas même Nicolas Sarkozy, qui passait jusqu’à présent comme le plus philo-sioniste des dirigeants français. Chapeau l’artiste socialiste tel qu’en lui-même l’éternité le figera. CF : Le « chant d’amour » de François Hollande « pour Israël et ses dirigeants ».

    Malheur aux vaincus : L’ingratitude est la loi cardinale des peuples pour leur survie. Le naufrage collectif du socialisme français portera les noms de Dominique Strauss Khan et Jérôme Cahuzac, de parfaits représentants de la déliquescence du socialisme et non de sa quintessence, de même que sur le plan diplomatique, le nom du tandem comique Laurel et Hardy, alias Lolo et Flamby, une risée planétaire.

    Référence

    http://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/exclu_-_julie_gayet_et_francois_hollande_leurs_stratagemes_pour_garder_leur_his

    1- La première peste de France :
    http://www.madaniya.info/2014/10/02/journalisme-metier-deontologie sport-combat/

    http://www.grazia.fr/societe/phenomenes/articles/valerie-trierweiler-la-premiere-peste-de-france-487191

    2-Scipion l’Africain (Publius Cornelius Scipio Africanus) est un général et homme d’État romain, né en 235 av. J.-C. mort en 183 av. J.-C. à Linterne en Campanie. Vaincu par le carthaginois Hannibal Barca à la bataille de Cannes, près de l’actuelle Canossa, il s’emploiera à prendre sa revanche à sa nomination Consul en 205 av. J.-C. A la tête d’une armada de 50 vaisseaux de guerre et 400 navires de transport, emportant près de 35.000 soldats, il passe en Afrique. Deux ans plus tard, il réussit à vaincre le général Carthaginois Hannon et prend le titre Scipion l’africain.

    3-Flamby : Pâtisserie sans œufs ni crème désigne péjorativement un être mollasson et onctueux. Sobriquet réservé à François Hollande avant son accession à la présidence de la république française.

    4-Le gouvernement Ayrault satisfait les Français d’Israël
    http://jssnews.com/2012/05/16/ayrault1

    Ainsi qu’ à propos du tropisme socialiste à l’égard d’Israël : La France gagnée par le sionisme, par Eyal Sivan
    http://www.rue89.com/2013/10/07/eyal-sivan-cineaste-israelien-france-est-gagnee-sionisme-246345

    5-Laurent Fabuis et la réforme du droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU http://www.madaniya.info/2016/02/10/5762

    6-Marcel Gauchet in « Les quatre failles d’une présidence », Le Monde en date du 1er octobre 2013, article de Françoise Fressoz, page 6.

    Illustration

    François Hollande et son prix, entourés notamment (de gauche à droite) par le milliardaire Carlos Slim et l’ancien secrétaire d’Etat Henry Kissinger le 19 septembre 2016. AFP PHOTO / STEPHANE DE SAKUTIN

    http://www.renenaba.com

  • « Les Français ne se retrouvent pas dans le modèle dominant, d’où leur malheur » Marcel Gaucher

    http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/les-francais-ne-se-retrouvent-pas-dans-le-modele-dominant-d-ou-leur-malheu

    Pour Marcel Gauchet, les Français n’acceptent qu’à reculons le modèle néolibéral, mondialisé, individualiste. Le seul moyen de sortir du « malheur français » serait de construire des institutions publiques performantes. Mais les responsables politiques actuels ne sont pas à la hauteur de l’enjeu...

    ... La mondialisation, c’est l’aspect extérieur des bouleversements sociétaux. Il faut considérer aussi l’aspect intérieur, l’évolution en profondeur des sociétés : le fait majeur, c’est la disparition du sens du collectif. La mutualisation, l’État social, la primauté donnée au collectif, tout ce ciment des sociétés est délégitimé, au profit de l’axiome selon lequel il n’y a en droit que des individus. S’il n’y a que des individus, comment concevoir le lien social autrement que comme un marché généralisé ? Et ce, y compris dans la sphère politique ?

    ... Aux États-Unis, on ne trouve pas cette antinomie que nous connaissons entre le marché et l’État. L’idéal américain, c’est le marché au service de la grandeur de l’Amérique. Il faut que l’Amérique soit forte, donc riche, et c’est grâce au marché qu’elle le sera. C’est à l’opposé de notre conception de l’idée sociale, selon laquelle il faut choisir son camp, l’État ou le marché.

    C’est au nom de ce patriotisme, ce principe suprême, que l’Amérique sait se défendre. Et pas seulement l’Amérique...

    C’est un principe supérieur qui existe aux États-Unis, mais aussi en Chine. En fait, il s’impose partout, sauf chez nous ! L’Europe ne sait pas se défendre, elle n’a aucune idée de sa place dans le monde, aucune vision stratégique, cela éclate au grand jour avec la crise migratoire. C’est comme si nous avions perdu quelque chose en route...

    ... Je veux croire au réveil des populations, des élites dirigeantes Il faut repenser l’Europe, en fonction d’un fait simple : l’Europe doit être une entité politique, stratégique, conçue pour préserver la place de l’ensemble des pays qui la composent dans le monde. Il faut une articulation différente entre les nations et l’Europe : nos intérêts sont communs. Notre intérêt primordial, c’est de sauver ce qui a fait le dynamisme historique exceptionnel de l’Europe, afin de continuer à le développer. Or cela ne va nullement de soi dans le « Grand Jeu » global en train de s’engager.

    #crise-de-la-démocratie #Union-Européenne #mondialisation #Marcel-Gaucher

    • « (...) certains ne se priveront pas de critiquer sévèrement, comme Raymond Aron ou Marcel Gauchet, qui ironiseront sur l’aspect tardif de ces découvertes antitotalitaires et la faible teneur philosophique des ouvrages en question. »

      « N’hésitant pas à être isolé dans un monde intellectuel marqué à gauche, il prend partie pour Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2007. Un acte politique que certains salueront comme courageux et où d’autres verront un ultime reniement de son passé gauchiste. »

  • Marcel Gauchet : « Nous demandons à tort à l’école de faire tout ce que nous sommes incapables de faire » (L’Opinion)
    http://www.lopinion.fr/27-aout-2015/marcel-gauchet-nous-demandons-a-tort-a-l-ecole-faire-tout-que-nous-sommes-i

    Historien et philosophe, Marcel Gauchet regrette la pauvreté des débats sur l’éducation et affirme que l’on a tort de demander à l’école tout ce que la société est incapable de faire. Une utopie dangereuse.
    […]
    « L’hystérisation du débat public n’est pas un problème propre à la France, mais chez nous, elle est particulièrement vive dans le domaine de l’éducation, en raison du rôle central de l’école dans notre système républicain. Si cette question est particulièrement brûlante, c’est aussi parce qu’elle se pose dans un monde où les gouvernements ont l’impression qu’ils n’ont plus de leviers de changement à leur disposition. Le dernier lieu où l’on pense pouvoir agir, c’est l’école.
    […] C’est le règne d’une utopie : celle de la transformation de la société par l’école. Or, il n’existe pas de magie scolaire. Nous demandons à tort à l’école de faire tout ce que nous sommes incapables de faire par ailleurs. Elle n’est que le reflet de la société et ne peut fonctionner à rebours de ce qui s’y passe. »
    […]
    L’erreur fondamentale a été de revenir une fois de plus à cette question du collège qui défraie la chronique depuis des années, en fait depuis la création du collège unique. Vincent Peillon avait pourtant fait le bon diagnostic : l’important, c’est ce qui se passe avant.
    […]
    Les mesures envisagées sont bricolées, ponctuelles, résultent de compromis chaotiques avec les syndicats d’enseignants, les associations de parents d’élèves et les normes internationales. Au final ne restent que désorientation et désorganisation. Il n’y a plus de direction visible ni de philosophie claire à laquelle les enseignants comme les parents pourraient se référer.
    […]
    Ce gouvernement socialiste a en plus une exigence à lui, par rapport à une politique qui est soupçonnée de flirter avec le « libéralisme », horresco referens, il a besoin de « marqueurs de gauche ». Le maître mot sera donc l’Egalité avec un grand E. Mais tout cela, c’est de la communication. Le fond des problèmes, à commencer par celui des moyens de l’égalité vraie, passe derrière.
    […]
    L’idée d’un enseignement pluridisciplinaire, avec deux ou trois professeurs qui travaillent ensemble sur des disciplines connexes, est donc pertinente. Mais tout est dans l’exécution. Donner 20 % d’autonomie aux collèges, c’est aussi une bonne idée. Cependant, rien n’est dit de la gouvernance du système en pratique.
    […]
    Tout repose sur la formation des enseignants, c’est vraiment le principal sujet, c’est là-dessus qu’il faudrait porter tous les efforts. Or, nous sommes aujourd’hui dans un système démentiel. Le ministère de l’Éducation nationale confie à un autre, le secrétariat d’état à l’Enseignement Supérieur, la formation d’enseignants sur laquelle il n’a aucune prise. Ce sont les universités qui doivent l’organiser, or cela ne les intéresse pas ; pour elles, c’est un problème marginal. Les efforts sont faits dans le vide : vouloir que le collège soit plus juste sans s’en donner les moyens ne sert à rien. Il faudrait établir un cahier des charges précis pour le métier d’enseignant, qui est très difficile parce qu’il est polyvalent : il faut être à la fois savant, acteur de théâtre et psychologue. »

    #éducation #réforme #formation_initiale #école #société

  • Jean Quatremer est indigné et compare Lordon à un khmer. « De l’hystérisation du débat à l’heure numérique »
    http://bruxelles.blogs.liberation.fr/2015/07/22/de-lhysterisation-du-debat-lheure-numerique

    Car si ces « twitteux en folie et internautes déchaînés », comme les qualifie le philosophe et historien Marcel Gauchet (entretien à Libération, 17 juin 2015), se croient autorisés à insulter des journalistes (je parle ici de la profession qui est la mienne) qui ne font que leur travail, c’est parce que cette haine est validée par des politiques (la famille Le Pen et consorts, Jean-Luc Mélenchon pour ne citer que les plus tristement célèbres) qui dénoncent sans cesse des journalistes « aux ordres », mais aussi des intellectuels, comme l’économiste Frédéric Lordon, dont les articles sont autant d’appels répétés à la haine (et je suis l’une de ses cibles favorites).

    http://blog.mondediplo.net/2015-07-07-Le-crepuscule-d-une-epoque

    Ainsi, Lordon a écrit une interminable chronique sur son blog du Monde Diplomatique (@mdiplo) à propos d’un selfie ironique que Leparmentier et moi-même avons posté le 2 juillet sur Twitter pour nous moquer des excités du clavier qui nous poursuivaient (je revendique le droit à l’humour et à la dérision, oui, oui). Il nous qualifie avec sa délicatesse habituelle « d’ahuris » aux « regards béats et satisfaits » avant d’inviter ses lecteurs à nous mettre à la « décharge », avec ce que cela sous-entend quand on connaît les « réalisations » de la gauche radicale, par exemple au Cambodge : « Têtes politiques en gélatine, experts de service, journalisme dominant décérébré, voilà le cortège des importants qui aura fait une époque. Et dont les réalisations historiques, spécialement celle de l’Europe, seront offertes à l’appréciation des temps futurs. Il se pourrait que ce soit cette époque à laquelle le référendum grec aura porté un coup fatal. Comme on sait, il faut un moment entre le coup de hache décisif et le fracas de l’arbre qui s’abat. Mais toutes les fibres commencent déjà à craquer. Maintenant il faut pousser, pousser c’est-à-dire refaire de la politique intensément puisque c’est la chose dont ils ignorent tout et que c’est par elle qu’on les renversera. L’histoire nous livre un enseignement précieux : c’est qu’elle a des poubelles. Il y a des poubelles de l’histoire. Et c’est bien. On y met les époques faillies, les générations calamiteuses, les élites insuffisantes, bref les encombrants à oublier. Alors tous ensemble, voilà ce qu’il faudrait que nous fassions : faire la tournée des rebuts, remplir la benne, et prendre le chemin de la décharge ». En quelques phrases glaçantes, tout est dit.

  • Demain, le retour des #Etats ? - La Gazette des communes
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/114479105820

    La Gazette des communes revient sur une conférence de Marcel Gauchet sur l’avenir de l’action de publique qui explique comment l’Etat super-structure est devenu un Etat infra-structure : « La critique de la bureaucratie a fait naître le New Public Management, qui, à son tour, a paradoxalement contribué à créer de nouvelles formes de bureaucratie. En remplaçant la planification et la prospective par le benchmark, l’Etat moderne uniformise les pratiques des acteurs publics, bride l’innovation et re-bureaucratise l’action publique » analyse Fabien Gélédan, co-organisateur de cette journée.« L’obsession des programmes néolibéraux à réformer l’instrument a produit un aveuglément sur le rôle joué par l’Etat. La démagogie et la paresse intellectuelle ont régné en maître, sans résultats : les promoteurs du NPM (...)

    #politique

  • A cause des femmes (voire à cause de la domination des femmes dans l’éducation), les garçons issus de l’immigration ont des résultats scolaires inférieurs et deviennent des caïds qui finiront djihadistes.
    Ou comment les clichés racistes permettent aussi de se défouler dans la misogynie..
    On peut lire ça dans le Point.
    Si si...

    Sans compter que les enseignants, à 80 %, sont désormais des enseignantes. « La féminisation massive du corps enseignant [aboutit] à ce que l’instruction délivrée à l’école soit identifiée aux rôles féminins. La culture avec ses objets électifs que sont la lecture, le goût du langage châtié, c’est une affaire de filles, de meufs, de pédés. Elle est rejetée par les garçons », balançait posément Marcel Gauchet dans la revue Books de juin 2013. Il faut parfois appeler un chat un chat. Que les garçons de l’immigration maghrébine, élevés en petits rois, se sentent exclus d’un système qu’on ne leur a guère appris à respecter, rien de très étonnant.

    http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-paul-brighelli/brighelli-echec-scolaire-la-vengeance-des-fils-d-immigres-05-03-2015-1910108

    • Dans une conférence que je vais ajouter ici par la suite quant je l’aurais retrouvé. Une historienne de la litterature explique que les filles fesaient leur trousseau de mariage pendant leur adolescence pour se préparer a leur vie de boniche et de pondeuse, cette pratique tombée en désuétude aurais été remplacé par l’ecriture du journal intime qui en général est offert pour l’entrée en 6eme et détruit vers la fin de la 3ème comme un rituel d’entrée a l’âge adulte. L’écriture en particulier de l’intime est associé à la féminité et dévalorisé comme il se doit en patriarchie. La conférencière explique que la virilité dans certains milieux sociaux et qui est toujours défini par un rejet de tout ce qui est feminin, passe par un dénigrement de l’écriture, qualifié de « truc de filles » les garçons sont tres peu nombreux à tenir des journaux intimes et si ils le font ils s’en cachent scrupuleusement . Comme la virilité est variable d’un milieu a l’autre, et n’a pas les memes codes, le fait que les garçons des classes populaires se gargarise de leur illettrisme est observé par cette historienne. Par contre l’incrimination des femmes professeurs est un classique masculiniste et misogyne. Je repasse avec la conférence en question.

      edit : la conférence est ici http://ecole-athena.blogspot.fr/2014/10/agnes-fine.html
      la partie sur l’écriture intime est à partir de 40:00

  • « La décentralisation n’est pas démocratique » selon le philosophe Marcel Gauchet - Lagazette.fr
    http://www.lagazettedescommunes.com/306683/la-decentralisation-nest-pas-democratique-selon-le-philosophe-

    Les collectivités doivent-elles, pour autant, se soumettre à la doxa du management ?
    Je suis pour l’efficacité de la gestion publique, mais à condition de reconnaître que ses objectifs sont très différents de ceux de la gestion privée. L’entreprise a pour but de réaliser des profits. La gestion publique est beaucoup plus complexe, car elle doit articuler toute une série de facteurs et se montrer efficace à la fois sur des plans sociaux, humains, politiques ou encore territoriaux. Le management public, lorsqu’il est fondé sur les règles de la gestion privée et de la rationalité financière d’une entreprise, est une impasse. A force de « reportings », plus personne ne sait où il en est. Tout cela est fort bien exprimé par François Dupuy dans son livre « Lost in management ». Nous arrivons au bout de ce cycle.

    #décentralisation #gauchet #management

  • Qui sont les acteurs de l’histoire ? - Marcel Gauchet
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/101407997268

    Au-delà de la polémique un peu vaine de refuser à au philosophe et historien Marcel Gauchet de parler de la rébellion parce qu’il ne serait pas vraiment un rebelle lui-même, intéressons-nous plutôt à ce qu’il nous dit, comme c’est le cas dans la transcription de sa récente conférence : Qui sont les acteurs de l’histoire ? 

    "Le rebelle, qu’est-ce à dire ? C’est l’opposant radical à ce cours des choses subi mais qui à la différence du révolutionnaire de jadis ne se réclame d’aucun projet d’avenir ni n’en appelle à aucun acteur collectif même s’il fait éventuellement et éphémèrement groupe avec d’autres individualités rebelles. A dire vrai, notre rebelle est le dernier né d’une ligne qui a vu se succéder une série de figures illustrant chacune à leur façon le déclin de la perspective et de l’ambition révolutionnaire depuis (...)

    #rebellion

  • Spéciale Blois
    http://www.goliards.fr/2014/10/radio-goliards-speciale-blois

    Les Rendez-Vous de l’Histoire de Blois, réunion tranquille d’historien-ne-s, est secoué par une polémique commencée en juillet et qui prend de l’ampleur depuis ces derniers jours. Pourquoi ? Parce qu’il a été décidé que la conférence inaugurale sera prononcée par Marcel Gauchet, penseur connu depuis de nombreuses années pour ses déclarations réactionnaires, à rebours du thème de cette année : « les rebelles ». Est-ce un « procès en sorcellerie », comme l’ont affirmé les trois des organisateurs des Rendez-vous de Blois ? Où assiste-t-on à une remise en cause des mécanismes de pouvoir qui structurent les disciplines historiques et, plus largement, le milieu académique ? On remarque en effet que le monopole de la parole publique est tenu par des hommes et des femmes qui cumulent des fonctions universitaires, une (...)

  • Conformisme et tradition. Quelques remarques sur la pensée de Marcel Gauchet

    http://blogs.mediapart.fr/edition/rendez-vous-de-lhistoire-de-blois-2014-les-rebelles-quelle-edition/article/071014/conformisme-et-tradition-quelques

    Étonnant pour le moins, indécent quand on y regarde de près, le choix de Marcel Gauchet pour une conférence inaugurale sur « les rebelles » s’est accompagné d’un emballement d’arguments aux contours eux-mêmes surprenants. Parmi les invectives adressées à celles et ceux qui protestaient, l’une des raisons avancées était qu’on ne pouvait s’en prendre ainsi à un intellectuel consacré. Étrange argutie, il est vrai : l’intellectuel/le n’a-t-il/elle pas vocation, par essence ou du moins par fonction, à être interpellé/e, ses propos débattus, critiqués et à l’occasion combattus ? La question pose en tout cas à nouveaux frais ce problème aigu : d’où vient l’autorité supposée de l’intellectuel/le ? À quelle source sa parole puise-t-elle sa légitimité au point d’apparaître comme une voix d’oracle, capable de s’exprimer pour tous et au nom de tous ? À quelle aune mesure-t-elle cette immense responsabilité de délivrer une opinion autorisée[1] ?

    L’interrogation vaut d’autant plus quand, comme c’est le cas on le verra de Marcel Gauchet, cette voix se pose sur le ton péremptoire et parfois arrogant de qui sait et comprend. Cette suffisance, exercée tous azimuts et sur tous les sujets, s’accompagne d’un mépris sarcastique explicite à l’encontre de ses critiques et adversaires en pensée.

    Mais Marcel Gauchet est-il un intellectuel ? A le lire – certes en une seule occurrence –, la réponse est « non ». Lors d’une émission télévisée, il a pu, à propos du terme « intellectuel », déclarer en effet : « je ne le revendiquerais pas personnellement puisque je ne me mêle pas d’intervenir sur la scène publique pour commenter l’actualité[2] ». Propos insolite quand on sait que M. Gauchet est l’une des personnalités les plus sollicitées par les médias, notamment lors des campagnes électorales mais pas seulement loin de là, fin connaisseur des puissants sur qui il a toujours un avis à livrer. Nous avons pu recenser 75 tribunes, entretiens, émissions de radio et de télévision au cours par exemple de ces cinq dernières années ; certains nous ont de surcroît probablement échappé, même si Marcel Gauchet relaie chacune de ses interventions médiatiques dans son blog bien entretenu, qu’il s’agisse d’un entretien au Point ou d’un passage sur Canal Plus. Il est d’autant plus décalé et déplacé que Marcel Gauchet s’en soit pris sur ce terrain à Pierre Bourdieu, assénant à propos de La Misère du monde : c’est là « l’exemple le plus réussi, le plus frappant, le plus significatif de l’ajustement du discours savant à la logique médiatique[3] ». Mais l’on comprendra vite son acrimonie à l’égard de Bourdieu.

    Où l’on voit, de manière assez convaincante, que quoiqu’on pense de l’initiative très bruyante et pas forcément élégante de ceux qui s’agitent en ce moment, que #Gauchet, ça reste quand même très vide, et chiant.

    #gauchet #bantigny #edouard_louis #Blois #polémique #rebelles

  • Reconnaître l’élève comme individu ? (Éduveille)
    http://eduveille.hypotheses.org/6549

    L’un de ces nœuds implicites et pourtant omniprésents s’inscrit, à notre sens, dans les débats contemporains engendrés par la reconnaissance, à l’#école, de l’#enfant comme #individu.

    Loin d’être uniquement une question philosophique, s’interroger sur le sens que l’on donne à l’expression « enfant-individu » emporte en réalité des conséquences directes et pratiques lorsque l’on délibère aujourd’hui sur les thèmes de l’évaluation scolaire, du redoublement ou des rythmes de l’enfant.

    […]

    Ainsi, Marcel Gauchet regrette-t-il « l’harmonie » désormais « rompue » par laquelle « il était entendu qu’on devenait individu par l’éducation ». Partant de là, il considère que si l’enfant-individu « se pose comme toujours déjà là, préalablement à toute acquisition », cela interdit l’essence même de l’éducation consistant en la #médiation de savoirs […].

    Une autre focale peut toutefois être envisagée. En effet, reconnaître l’enfant comme un individu détenteur de #droits ne suppose pas, à notre sens, que celui-ci est complétement indépendant et autonome dans l’#apprentissage, ni même qu’il le désire. Cette reconnaissance vise plutôt à remettre en question une hiérarchie frontale reposant, dans l’éducation traditionnelle, sur un modèle d’#autorité qui nie toute l’individualité de l’enfant face à la seule existence de l’individualité de l’enseignant. Reconnaître l’enfant comme individu, si l’on s’accorde sur le sens d’une #éducation qui élève et développe les facultés intellectuelles et morales, suppose en réalité un difficile équilibre entre la prise en compte de l’intérêt et de l’intégrité de l’enfant, d’une part, et l’accès aux #savoirs et #compétences à atteindre, d’autre part.

    En outre, reconnaître l’individualité de l’enfant ne va pas à l’encontre de du très juste constat selon lequel : « On n’apprend pas tout seul à apprendre. (…) Il est besoin de passer par autrui pour accéder à soi-même » (Ibid., p.27). Prendre en compte cette réalité n’empêche pas de reconsidérer les pratiques d’enseignement et ce dans la finalité de travailler avec l’élève et d’assouplir le lien qui dans l’éducation traditionnelle est essentiellement vertical, unidirectionnel et autoritaire. […]

    La question de la reconnaissance de l’enfant comme individu, renvoie en réalité à une problématique plus profonde qui est celle de la nature que l’on concède à l’enfant lui-même, tantôt considéré comme contenant qu’il s’agit de remplir pour qu’il devienne individu, tantôt considéré comme individu détenteurs de savoirs qu’il s’agit d’élargir et d’élever.

    […]

    Pour rappel, l’un des principes promus par les #pédagogies nouvelles est celui de l’#interactivité entre deux individualités : celle de l’enseignant et celle de l’élève.

    L’intérêt de l’enfant est alors davantage pris en considération et les finalités des enseignements sont idéalement rendues plus explicites. Dans cette perspective apprendre suppose préalablement d’aimer l’acte d’apprentissage en en comprenant la finalité, tout l’inverse d’une démarche autoritaire. Or nous considérons que ces deux points – la prise en compte de l’intérêt de l’enfant et l’explicitation des finalités des enseignements – sont peu intégrés aux pratiques enseignantes, qui restent pour l’essentiel dans une pédagogie frontale basée sur le modèle de l’#instruction. […].

    Pour conclure…

    …et en suivant les pas de Marcel Gauchet, nous souhaiterions insister sur l’exigence que doit avoir l’école à former les élèves à penser et à apprendre. Et ici encore la reconnaissance de la qualité d’individu à l’enfant nous semble essentielle. Apprendre à penser et à apprendre suppose une prise de risque et l’acceptation de l’#erreur potentielle et probable qui balise le chemin de l’apprentissage. Or cette prise de risque est favorisée lorsque les pratiques d’enseignement mettent en #confiance l’élève et respectent ses #rythmes biologiques, deux éléments qui découlent de la reconnaissance et du #respect de l’individualité de l’enfant.

    #élèves

  • Goulag en solde, par Pierre @Rimbert (septembre 2014)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2014/09/RIMBERT/50767

    Qui eût cru que le placide Marcel Gauchet deviendrait un jour l’épicentre d’un scandale ? Inamovible rédacteur en chef de la revue Le Débat, ce philosophe passé du gauchisme bon teint au Centre Raymond-Aron de l’Ecole des hautes études en sciences sociales polissait sans hâte les contours théoriques d’un libéralisme pépère.

    Cf. http://seenthis.net/messages/284076

  • Quand la revue « Le Débat » (Gallimard) se déchaîne sur le « problème » des couples et parents homosexuels
    http://egalitedesdroits.yagg.com/2014/08/02/quand-la-revue-le-debat-gallimard-se-dechaine-sur-le-probleme

    Dans son numéro 180 de mai-août 2014, la revue Le Débat (rédaction : Marcel Gauchet) a réalisé un dossier intitulé « Les enfants du mariage homosexuel ». Ce dossier thématique est présenté ainsi (p. 122) : « La filiation [dans les couples de même sexe] continue de troubler et de diviser profondément l’opinion. Face à ce foyer d’incertitudes, la bonne démarche ne saurait consister à décréter qu’il n’y a pas de problème, mais à mettre les données du problème sur la table, afin de les soumettre à un examen dépassionné et libre de préjugés. C’est ce à quoi s’efforcent les textes réunis ici ». Source : Egalité des Droits (...)