person:marie delcas

  • Venezuela : les coulisses de l’ascension de Juan Guaido, jeune député devenu visage de l’opposition
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/02/21/juan-guaido-le-recit-d-une-irresistible-ascension_5426055_3210.html


    Manifestation des partisans du président autoproclamé vénézuélien Juan Guaido à Maracaibo, le 12 février
    ISAAC URRUTIA / REUTERS

    Tiens ! une équipe (solide !) du Monde enquête sur le phénomène Guaidó … (sous #paywall, hélas…)

    Par Claire Gatinois, Gilles Paris, Sandrine Morel, Marie Delcas et Jean-Pierre Bricoure

    La main droite est ouverte et levée, l’autre posée sur un exemplaire de la Constitution. Il est peu avant 14 heures et le jeune député de l’opposition Juan Guaido fait face à plusieurs dizaines de milliers de manifestants rassemblés sur l’avenue Francisco de Miranda, cœur de Caracas. « Aujourd’hui 23 janvier 2019, lance-t-il, en tant que président de l’Assemblée nationale, invoquant les articles de la Constitution bolivarienne, devant Dieu tout-puissant et devant mes collègues de l’Assemblée, je jure d’assumer formellement les pouvoirs de l’exécutif national en tant que président en charge du Venezuela. » Tonnerres d’applaudissements.

    A peine une dizaine de minutes plus tard, alors que les opposants au régime de Nicolas Maduro battent encore le pavé, Donald Trump annonce dans un communiqué et un Tweet qu’il reconnaît le président par intérim. La déclaration du président américain fait l’effet d’une bombe. Non seulement elle prend de court les dirigeants chavistes, et surprend par son côté abrupt et risqué en termes diplomatiques, mais elle renvoie à une action coordonnée inédite.

    Il est 15 heures et Luis Almagro, secrétaire général de l’Organisation des Etats américains, basée à Washington, félicite l’impétrant. Encore un quart d’heure et c’est au tour du Canada de reconnaître Juan Guaido. Arrive le Brésil, cinq minutes plus tard. Puis la Colombie et le Pérou. Encore deux heures, et c’est le président du Conseil européen, Donald Tusk, qui dit « espérer que toute l’Europe va être unie en soutien des forces démocratiques au Venezuela ».

    Jamais un opposant au régime chaviste n’avait suscité un tel élan d’unanimité. En moins d’une après-midi, Juan Guaido, encore inconnu quelques jours plus tôt de la majorité des Vénézuéliens et de la communauté internationale, est devenu le visage d’une opposition qui s’était surtout distinguée, depuis des années, par ses divisions malgré les faiblesses du régime. Pour la première fois, glisse un diplomate occidental à Caracas, elle fait preuve d’une capacité …

  • Venezuela L’addition le blog de Thierry Deronne, Venezuela, avril 2017
    https://venezuelainfos.wordpress.com/2017/04/23/laddition

    Pour ceux qui voudraient comprendre, non, pas le Venezuela, mais le « Venezuela » vu d’ici
    Pour en comprendre le sel (amer), il faut ne pas avoir manqué un certains nombre d’épisodes.

    « Dépêché à Caracas pour cause de campagne présidentielle en France ? » s’écria le vieux Petkoff, amusé du paradoxe qui ramenait son vieil ami « le doctor Paulo » sous les lambris viscontiens du Four Seasons. Le cinéphile devenu journaliste s’efforça de rire, fermant un œil complice pour l’abrazo . Au fond de lui-même il était d’une humeur massacrante. Certes, la laptop posée sur le couvre-lit moiré l’avait rasséréné. Paris publiait in extenso son article sur les morts au Venezuela et sur la marche de la droite jusqu’à la Conférence épiscopale, la « marche du silence en mémoire des tombés », un titre qui serait aussitôt copié/collé à l’infini sur une myriade de sites et de tweets. Et le président de Voluntad Popular lui avait répété que des médias comme le sien revêtait un rôle muy, muy importante, si si hermano, dans l’offensive finale contre le « régime ».


    Mais au-delà des abrazos effusifs, Paulo Paranagua le sentait, quelque chose n’allait pas. Au déjeuner il avait failli prétexter un appel urgent tant l’irritaient les litanies de Maria Candela, coprésidente de l’ONG des droits humains Libertad Segura. « Chaque matin je me réveille avec le même pays que la veille et un terrain de golf qui brûle mais Maduro est toujours là il voudrait démissionner mais ce sont les autres chavistes qui ne le laissent pas faire et je ne comprends pas puisque les sous-marins nord-américains sont partis il y a deux jours de Panama pourquoi rien ne bouge nous n’avons personne de sérieux dans nos rangs et figurez-vous qu’hier des jeunes d’un barrage ont stoppé ma voiture et m’ont obligée à baisser la fenêtre j’ai dû leur montrer mon masque d’anonymous je leur ai dit moi aussi je viens d’Altamira moi aussi je travaille, on est du même bord vous savez ? j’ai dû leur filer une bouteille de rhum pour qu’il me laissent passer… ces malandros (voyous) ». Le soir il interrogea des amis de Primero Justicia sur ces militants d’extrême droite qui agressaient jusqu’aux médias amis comme Globovision, Venevision ou Televen (1), mais la réponse l’avait frustré : « unos loquitos » (des fous).

    Le 19 avril, alors que tous lui promettaient la fin du régime avec le même fébrilité que l’an passé à Marie Delcas volant pour l’occasion de Bogota à Caracas, le froid nocturne de l’échec avait dégrisé les militants qui avaient inondé Twitter de leur rage contre le président de l’Assemblée Nationale – revenu très souriant de Washington. « Alors Julio, ta promesse de faire tomber Maduro, tu l’as oubliée ? ». Même la pluie avait trahi en faveur des chavistes en éteignant un à un les incendies allumés dans les villes principales du pays. Des dirigeants de la droite lui avaient avoué off the record Paulo, off the record ! leur lassitude face à une extrême droite qui jouait en solitaire, les remplaçait dans les réunions à l’ « ambassade » et qui le 20 avril, avait payé la pègre d’El Valle pour mettre à sac des commerces. L’affaire avait mal tourné, avec onze personnes électrocutées en pillant une boulangerie. Mais « le doctor Paulo » avait promis de s’en tenir a la règle établie : tout mort est un mort du régime. Et nul besoin de s’étendre sur l’assaut nocturne, mené trois heures durant, contre une maternité de Caracas. A ces heures aucun taxi ne se serait risqué à sortir de l’Est cossu de la capitale pour qu’il aille interviewer les mères des barrios évacuées de justesse, leurs bébés dans les bras (2). Quant à la critique de l’UNICEF sur ceux qui détruisaient des centres de santé et des écoles (3), elle restait trop générale pour qu’à l’extérieur on en saisisse la couleur.

    Ce soir il se sentait fatigué. Comment expliquer à Petkoff qui le relançait sur son répondeur, qu’une interview de lui dans le Monde l’obligerait a démentir un article antérieur où il annonçait la fermeture par « le régime » de son journal, le dernier titre indépendant du Venezuela ? Alors que chaque matin une édition toute fraîche de Tal Cual le narguait au kiosque du bar ?

    Avant de se coucher il écouta encore à la télévision le dirigeant de la droite Henry Ramos Allup déclarer que la marche en l’honneur des morts valait aussi pour les « víctimas potenciales y eventuales » des jours prochains (4). Il avait fait ses calculs. En comptabilisant tous ces morts on arrivait au chiffre de vingt et dès lundi, les violences reprendraient. Tenir, tenir jusqu’au dimanche soir murmura-t-il en français en glissant un pourboire dans la main du serveur à la bouteille de  Westland  qui feignait de relire l’addition.

    Thierry Deronne, Venezuela, avril 2017

    Notes
    1. http://albaciudad.org/2017/04/opositores-agreden-a-periodistas-de-medios-privados-globovision-televen-
    2. .http://misionverdad.com/la-guerra-en-Venezuela/ataque-a-hospital-materno-hugo-chavez-es-un-crimen-de-guerra
    3. http://albaciudad.org/2017/04/unicef-llama-a-venezolanos-respetar-escuelas-y-centros-de-salud-y-proteg
    4. http://albaciudad.org/2017/04/ramos-allup-predice-victimas-potenciales-y-eventuales-que-seguramente-ha
    #Venezuela #Médiamensonges #désinformation #propagande

  • Lettre au médiateur du Monde, par Maurice Lemoine | #venezuela infos
    https://venezuelainfos.wordpress.com/2014/04/19/lettre-au-mediateur-du-monde-par-maurice-lemoine

    Par action ou par omission, en taisant tous ces événements (d’autres parleraient de crimes d’une extrême gravité), Le Monde donne un sacré coup de pouce à l’extrême droite colombienne. J’ose espérer qu’il s’agit-il là d’un effet secondaire non désiré… Mais, dans ces conditions, et puisque Marie Delcas est monopolisée par les avanies du sulfureux régime « chaviste », pourquoi ne nommeriez-vous pas un correspondant à Caracas, qui, lui, pourrait s’occuper des deux ou trois bricoles tout à fait anodines qui se déroulent en Colombie ?(Permalink)

    #médias #lemonde