person:mario draghi

  • Politique et Éco n°187 - TV Libertés 15 octobre 2018 - Pierre Jovanovic : Europe, faux monnayage et vol en bande organisée
    https://www.crashdebug.fr/diversifion/15179-politique-et-eco-n-187-tv-libertes-15-octobre-2018-pierre-jovanovic

    Olivier Pichon reçoit le journaliste économique Pierre Jovanovic pour évoquer la menace de faillite sur les banques européennes et le cas de la France et de l’Italie bientôt au régime grec.

    1) Les banques européennes menacées de faillite

    – Une déclaration de Mario Draghi président de la BCE – Depuis 2008, l’argent des contribuables a servi à renflouer les banques en pure perte – Les frais bancaires illégaux : un vol en bande organisée. – Quand les banques “bidonnent” leurs bilans – L’épicentre de la nouvelle crise pourrait être en Europe – Rien n’a changé depuis 2008 – Les élites dans le déni de réalité, la crise pourrait venir cette fois de l’Europe

    2) La France et l’Italie au régime grec ?

    – Quand Mario Draghi vient à Paris en catimini, que craint-il ? – La réponse italienne au chantage de la BCE, Armageddon ! – (...)

    #En_vedette #Divers

  • Le bilan de la BCE, il monte, il monte...
    https://www.crashdebug.fr/international/15071-le-bilan-de-la-bce-il-monte-il-monte

    « Il y a longtemps que nous ne vous avions pas montré le bilan de la BCE, il va très bien merci et continue d’enfler ! Il est à 41,3% du GDP de la Zone.

    Il est à 4,679 trillions soit le double de celui de la Fed ».

    Bruno Bertez, le 29 août 2018

    Rappel : Inflation : « La viande et le poisson sont devenus des produits de luxe... »

    Rappel :

    Comment la BCE est devenue plus grosse que la Fed

    Source : Olivier Demeulenaere

    Informations complémentaires :

    Crashdebug.fr : Économie : les dangers de l’inflation...

    Crashdebug.fr : Les annonces de Mario Draghi : la BCE fait de la cavalerie (Philippe Herlin) Crashdebug.fr : Les coups d’états de Mario Draghi : Euro-obligations secrètes, politique fiscale par de la monnaie sans valeur de la BCE, et permis d’opérations bancaires cachées… (...)

  • L’après-Draghi avive le débat sur le rôle de la #BCE
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/040218/l-apres-draghi-avive-le-debat-sur-le-role-de-la-bce

    Officiellement, Mario Draghi ne quittera la présidence de la #banque_centrale européenne (BCE) que fin 2019. Mais en coulisses, beaucoup s’activent déjà autour de sa succession. Consternés par ce spectacle trop habituel en Europe, des économistes réclament une démocratisation de la prise de décision à la BCE.

    #Economie #contrôle #démocratie #monnaie #politique_monétaire #souveraineté

  • Dette grecque : les intérêts ont rapporté 8 milliards d’euros aux banques centrales
    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/dette-grecque-les-interets-ont-rapporte-8-milliards-d-euros-aux-banques-ce

    Durant la crise, les banques centrales des pays de la zone euro ont acheté des titres de la dette grecque. Les bénéfices réalisés devaient être reversés à l’Etat, mais Athènes n’a jamais vu la couleur d’une partie de ces sommes.

    Les obligations grecques achetées par les banques centrales de la zone euro pour alléger la dette du pays leur ont rapporté 7,8 milliards d’euros d’intérêts entre 2012 et 2016, selon la Banque centrale européenne (BCE).

    La destination de cette somme, révélée mardi dans une lettre du président de la BCE Mario Draghi à l’eurodéputé grec Nikolaos Chountis, reste en partie mystérieuse, alors que l’Eurogroupe avait initialement promis de la reverser à la Grèce. C’est une question politique « relevant des Etats membres de la zone euro », et pas de la BCE ni des banques centrales nationales, souligne Mario Draghi dans son courrier.

    Sur décision de l’Eurogroupe en février 2012, les pays de la zone euro ont d’abord transmis à la Grèce les montants « équivalents à la part réalisée par leur banque centrale dans le portefeuille d’obligations grecques », explique le président de la BCE.

    Problème, Athènes n’a jamais vu la couleur d’une partie des 7,8 milliards d’euros de bénéfices réalisés sur les quelque 35 milliards d’euros de titres souverains grecs achetés jusqu’en 2011, dans le cadre du programme dit « SMP ».

  • La #BCE renvoie à octobre un possible changement de politique
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/080917/la-bce-renvoie-octobre-un-possible-changement-de-politique

    Mario Draghi, le président de la BCE, annoncera sans doute à la fin du mois prochain – « quand nous serons prêts, si nous sommes prêts » – sa décision sur l’avenir du programme de rachat d’actifs. Le temps d’estimer les conséquences réelles du renchérissement de l’euro.

    #Economie #chômage #inflation #Mario_Draghi #politique_monétaire

  • La BCE prête à couler l’économie...
    https://www.crashdebug.fr/international/13825-la-bce-prete-a-couler-l-economie

    Petite piqûre de rappel dans l’intérêt de toutes et tous (pour les gens qui ne suivent pas forcément le blog de près) (plus d’infos en bas d’article dans les informations complémentaires).

    « La BCE toujours prête à soutenir l’économie », titre Le Figaro du 21 juillet. « Mario Draghi ne veut pas fermer trop tôt le robinet à liquidités. » L’ancien vice-président de Goldman Sachs Europe ne veut pas pénaliser ses amis banquiers qui ont fait n’importe quoi. Cette banque d’affaires américaine avait aidé la Grèce à dissimuler ses déficits.

    La BCE laisse ses taux d’intérêt bas et continue son Quantitative Easing à raison de 60 milliards d’euros par mois (achats de titres – obligations d’État ou même actions – par la banque centrale afin de soutenir les cotes). Cela signifie que l’économie européenne est (...)

  • La Bundesbank veut siffler la fin de la stratégie par laquelle la BCE a sauvé l’économie européenne et tout le monde s’en moque dans la campagne électorale française
    https://www.crashdebug.fr/international/13474-la-bundesbank-veut-siffler-la-fin-de-la-strategie-par-laquelle-la-b

    Si Mario Draghi tient bon face aux dernières attaques de la Bundesbank, il serait peut être temps que les candidats à la présidentielle française s’intéressent un peu plus aux questions économiques européennes.

    Ce qui se joue dans les coulisses depuis quelques temps c’est l’avenir de la pseudo-reprise pour 2018 en Europe, et un « Game of Trones » en anticipation du moment où notre suzerain, le boomerang Mario Draghi, reviendra chez Goldman Sachs ou ailleurs (à partir d’octobre 2019). Les enjeux sont titanesques parce que les gens dont je vais parler ici traitent tous les mois d’affaires qui dépassent d’un facteur 10 la marge de manœuvre éventuelle dont disposera peut-être annuellement Macron s’il obtient une majorité (ce dont je doute) et s’il fait mine de vouloir bouger quelques lignes concrètes (ce (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • Protectionnisme économique, guerre & paix
    http://www.radiopanik.org/emissions/on-est-des-pigeons/protectionnisme-economique-guerre-paix

    Quand on ne trouve pas de solution à un problème, c’est peut-être que le problème est mal posé

    Pascal Lamy, Mario Draghi, François Hollande ou encore des patrons de multinationales dénoncent le protectionnisme.

    La liste est longue mais semble représenter les intérêts de ceux qui nous conduisent à la ruine.

    Mais alors... le protectionnisme ne serait-il pas une des solutions à nos problèmes ?

    Pourtant, autour de nous, quand on dit le mot « protectionnisme », on est immédiatement associé à Marine Le Pen, au nationalisme, voire à Hitler mais surtout... à la Guerre !

    Oui, le protectionnisme semble mener tout droit à la Guerre !

    C’est d’ailleurs un des arguments développés par Pascal Lamy, Mario Draghi, François Hollande et les patrons des multinationales.

    Pourtant, l’histoire montre que c’est (...)

    http://www.radiopanik.org/media/sounds/on-est-des-pigeons/protectionnisme-economique-guerre-paix_03284__1.mp3

  • Les liens de Mario Draghi avec les banques au cœur d’une enquête
    http://www.brujitafr.fr/2017/01/les-liens-de-mario-draghi-avec-les-banques-au-coeur-d-une-enquete.html

    Une enquête européenne a été ouverte sur l’appartenance du président de la BCE à un cercle de réflexion auquel participent des banquiers. = à suivre car sa démission sera synonyme de banqueroute imminente Ou : "Souriez, vous êtes encore plus endetté après...

  • Les liens de Mario Draghi avec les banques au cœur d’une enquête...
    https://www.crashdebug.fr/international/13083-les-liens-de-mario-draghi-avec-les-banques-au-coeur-d-une-enquete

    La vérité ? Ils s’engraissent tous entre potes, à coup de dizaines de milliards d’€uro tous les mois sur notre dos, ça vous paraît exagéré ? Regardez la vidéo ci-dessous... Et consultez les informations complémentaires en bas d’article, comme ça au moins vous saurez où part votre argent, la BCE c’est NOUS, tous les peuples d’Europe.

    Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), est-il trop proche des banques ? Voilà la délicate question à laquelle Emily O’Reilly, la médiatrice européenne (ombudsman), devra répondre. Dans une lettre révélée vendredi 20 janvier, celle-ci annonce l’ouverture d’une enquête sur l’appartenance de l’Italien au Groupe des Trente (G30), un forum international qui regroupe des dirigeants du secteur financier public et privé. Mais aussi sur « (...)

  • Mario Draghi et Matteo Renzi piratés pour des investissements financiers _ RTS - reuters/mre - 10 Janvier 2017
    https://www.rts.ch/info/economie/8297161-mario-draghi-et-matteo-renzi-pirates-pour-des-investissements-financiers

    La police italienne a arrêté mardi deux personnes accusées d’avoir piraté des comptes mail, dont ceux de Mario Draghi et de Matteo Renzi. Les informations obtenues auraient servi à une firme financière.

    « Des dizaines de milliers de comptes ont été piratés et parmi eux des comptes appartenant à des banquiers, des hommes d’affaires et même plusieurs cardinaux du Vatican », a déclaré le directeur de l’unité policière de lutte contre la cybercriminalité qui conduit l’enquête.

    Parmi les victimes se trouvent aussi le président de la BCE Mario Draghi et les anciens présidents du Conseil Mario Monti et Matteo Renzi. Le compte mail piraté de Mario Draghi n’est pas celui qu’il possède à la BCE mais à la Banque d’Italie, dont il était auparavant le gouverneur.
    Informations au profit d’une firme d’investissements

    Un ingénieur nucléaire de formation et sa soeur sont accusés de vol de secrets d’Etat et de piratage. Le virus utilisé a été mis au point par l’ingénieur, qui a sans doute utilisé les informations obtenues au profit d’une firme d’investissements qu’il dirige, a précisé la police.

    Les policiers n’ont pas encore pu déterminer l’étendue ni l’importance des informations collectées, mais au moins 18’000 comptes mails ont été piratés

    #Mario_Draghi #piratage #Matteo_Renzi

  • Les banquiers centraux face à « la plus grande expérimentation monétaire »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/250816/les-banquiers-centraux-face-la-plus-grande-experimentation-monetaire

    Mario Draghi, président de la BCE et #Janet_Yellen, présidente de la Fed à Jackson Hole en 2014 © Reuters Les banquiers centraux, qui se retrouvent à Jackson Hole ce week-end, sont très inquiets. Leurs politiques monétaires créent désormais des effets négatifs. Les taux zéro et les centaines de milliards distribués n’ont pas permis de relancer l’économie mondiale, mais déstabilisent tout le #système_financier. Et les banquiers centraux ne savent pas comment en sortir. Analyse.

    #International #Economie #assouplissement_quantitatif #banques_centrales #Etats-Unis #europe #Japon #Mario_Draghi #politique_économique #politique_monétaire

  • Les banquiers centraux face à l’incertitude de « la plus grande expérimentation monétaire »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/250816/les-banquiers-centraux-face-lincertitude-de-la-plus-grande-experimentation

    Mario Draghi, président de la BCE et #Janet_Yellen, présidente de la Fed à Jackson Hole en 2014 © Reuters Les banquiers centraux, qui se retrouvent à Jackson Hole ce week-end, sont très mal à l’aise. Leurs politiques monétaires hors norme, menées depuis huit ans, créent désormais des effets négatifs supérieurs aux aspects positifs. Les taux zéro et les centaines de milliards distribués n’ont pas permis de relancer l’économie mondiale, mais déstabilisent tout le #système_financier. Mais les banquiers centraux ne savent pas comment en sortir. Analyse.

    #International #Economie #assouplissement_quantitatif #banques_centrales #Etats-Unis #europe #Japon #Mario_Draghi #politique_économique #politique_monétaire

  • Moscovici: pas d’amende pour l’Espagne, pour «éviter un sentiment d’humiliation»
    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/moscovici-pas-d-amende-pour-l-espagne-pour-eviter-un-sentiment-d-humiliati

    La Commission européenne a renoncé à infliger une amende pour déficit excessif à l’Espagne et au Portugal pour éviter « un sentiment d’humiliation », affirme dimanche dans le quotidien espagnol El Pais le commissaire aux Affaires économiques, Pierre Moscovici. « Imposer des amendes aurait généré un sentiment anti-européen et une perception d’humiliation dans un pays comme l’Espagne, qui a fait énormément de sacrifices ces derniers temps », affirme le Français Pierre Moscovici, après que la Commission a renoncé à sanctionner l’Espagne et le Portugal pour dérapage budgétaire.

    Did Germany Just Blink? | naked capitalism
    By Don Quijones, Spain & Mexico, editor at Wolf Street. Originally published at Wolf Street
    http://www.nakedcapitalism.com/2016/07/did-germany-just-blink.html

    Of Europe’s 27 commissioners, only four voted in favor of applying the fines; the other 23 voted against. According to El País, the deciding factor in the decision was an impromptu phone call from German finance minister Wolfgang Schäuble to some of the more conservative commissioners, giving them the green light to forego the fine.

    [...]

    For a taste of just how disastrous the political fallout would be for Italy’s embattled premier, Matteo Renzi, here’s an excerpt from a furious tirade given by Italian financial journalist Paolo Barnard on prime-time TV, addressing Renzi directly:

    You went to meet Mrs. Merkel to ask for a minor public funded bail-out of Italian banks and you got a sharp NO. But did anyone tell you that Germany from 2009 onwards bailed out its failing banks with public money?

    “Banks, that is, with holes in their balance sheets visible from the Moon. Germany bailed them out to the tune of 704 billion euros. It was all paid for by European taxpayers’ money, public funds that is.

    “It was done through the EU Commission of Mr Barroso and by Mr Mario Draghi at the ECB. Didn’t you know that Mr Renzi? Couldn’t you have barked this right into Ms Merkel’s face?”

    Barnard rounded off his rant with a rallying call for Italians to follow the UK’s example and demand an exit from the EU — a prospect that should be taken very seriously given that one of the manifesto pledges of Italy’s rising opposition party, the 5-Star Movement, is to call a referendum on Italy’s membership of the euro.

    Such a vote would be impossible since the Italian constitution expressly forbids referendums on international treaties such as those that hold the EU together. But as Reuters reports, 5 Star’s party leader Matteo Salvini and the party’s founder, Beppe Grillo, have vowed to pursue a legislative change to allow an ad-hoc exception to the Italian constitution.

    Whether or not a referendum on the euro takes place, one thing that’s clear is that a post-Renzi Italy will be a much more difficult, unpredictable force to deal with than the current Renzi-governed Italy. And if Italy ever did decide to leave the Union, whether in an orderly or disorderly fashion, it would be the end of the road for the European project.

    For that reason alone, the Commission and Germany will almost certainly end up granting further concessions to Italy and its Southern European neighbors, including a taxpayer-funded rescue of MPS. It may even include a bail-out top-up for Portugal’s crumbling financial system, which was left out of last week’s stress tests.

    The challenge for Merkel and other leaders of core euro zone nations will be trying to persuade their already disgruntled voters of the need for increased solidarity with their struggling neighbors to the South. That may well be a bridge too far. By Don Quijones, Raging Bull-Shit.

  • #José_Manuel_Barroso cède à son tour aux sirènes de #Goldman_Sachs
    https://www.mediapart.fr/journal/international/080716/jose-manuel-barroso-cede-son-tour-aux-sirenes-de-goldman-sachs

    Le géant de la finance de Wall Street a annoncé vendredi qu’il embauchait José Manuel Barroso. Moins de deux ans après son départ de Bruxelles, l’ancien président de la commission va conseiller la banque sur l’après-Brexit. Un signal ravageur pour la crédibilité de l’UE.

    #International #Brexit #CEO #Commission_européenne #Conflit_d'intérêts #europe #Jean-Claude_Juncker #Martin_Pigeon #Sven_Giegold

  • Qui contrôle l’#argent ? #Régulation et #collusions, par @cecilecarto & Dominique Plihon (octobre 2011)
    http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/crise-financiere-acteurs #st

    Selon la théorie néolibérale, la galaxie financière concilierait stabilité et expansion grâce à un système de pouvoirs et contre-pouvoirs : les institutions de régulation et les banques centrales contrebalanceraient le désir de puissance enfin « libéré » des forces de l’argent. Et les acteurs publics résisteraient aux tentatives d’asservissement (ou « capture ») par les acteurs privés. Depuis 2008, nul ne l’ignore les choses se passent autrement. Car l’Etat a déréglementé les marchés, amputé les budgets des régulateurs, subordonné le financement de sa dette aux marchés ; promu les analystes financiers au rang d’oracles ; obtenu l’« indépendance » des banques centrales. Le résultat éblouit : en 2011, les responsables européens ont choisi M. Mario Draghi, ancien dirigeant de la banque d’affaires Goldman Sachs, comme gouverneur de la Banque centrale.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/25160 via Le Monde diplomatique

  • Donner 1000 euros à chaque citoyen, l’idée controversée de la BCE - Politique Economique - Trends-Tendances.be
    http://trends.levif.be/economie/politique-economique/donner-1000-euros-a-chaque-citoyen-l-idee-controversee-de-la-bce/article-normal-480691.html

    Et si la Banque centrale européenne (BCE) distribuait de l’argent directement aux ménages pour faire repartir l’inflation ? Hérésie pour beaucoup, l’idée aussi connue sous la notion d’"helicopter money" ou "hélicoptère monétaire" est perçue comme "très intéressante", par le président de la BCE, Mario Draghi. Il remet au goût du jour un vieux débat lancé par l’économiste américain Milton Friedman en 1969.(Permalink)

    #europe #économie #argent

  • Banquiers centraux, tous coupables ?

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/03/09/banquiers-centraux-tous-coupables_4878966_3234.html

    Elle bénéficie d’une couverture médiatique à faire pâlir de jalousie n’importe quelle star hollywoodienne. Pas une semaine ne s’écoule sans que ses faits et gestes soient analysés par une palanquée d’experts. Jeudi 10 mars, une fois encore, la Banque centrale européenne (BCE) sera au centre de l’attention de la planète finance. A l’issue de la réunion de ses gouverneurs, son président, Mario Draghi, devrait annoncer de nouvelles mesures pour tenter d’enrayer l’inflation faible qui mine l’économie européenne.

    Au programme ? Un élargissement probable des rachats de dettes publiques, aujourd’hui de 60 milliards d’euros par mois, prévoient les économistes. Ou encore une nouvelle baisse du taux de dépôt, aujourd’hui de – 0,3 %. « La BCE dispose de nombreuses options. Le problème, c’est que l’efficacité de certaines d’entre elles n’est pas garantie », résume Bruno Colmant, économiste à l’Université catholique de Louvain.

    Longtemps, les banquiers centraux ont été les héros de l’économie mondiale. Mario Draghi ? Le sauveur de l’euro. Ben Bernanke, le prédécesseur de Janet Yellen à la tête de la Réserve fédérale (Fed) ? Le génie qui a épargné une terrible dépression aux Etats-Unis. Mais depuis quelques semaines, le vent a tourné. Les experts doutent de leurs pouvoirs. Certains les accusent d’être des pousse-au-crime responsables des turbulences qui ont secoué les marchés en début d’année. Voire de faire le lit de la prochaine crise. A juste titre ? Les instituts monétaires ont-ils vraiment perdu la raison ?

    ( ...) Longtemps, les banquiers centraux ont été les héros de l’économie mondiale. Mario Draghi ? Le sauveur de l’euro. Ben Bernanke, le prédécesseur de Janet Yellen à la tête de la Réserve fédérale (Fed) ? Le génie qui a épargné une terrible dépression aux Etats-Unis. Mais depuis quelques semaines, le vent a tourné. Les experts doutent de leurs pouvoirs. Certains les accusent d’être des pousse-au-crime responsables des turbulences qui ont secoué les marchés en début d’année. Voire de faire le lit de la prochaine crise. A juste titre ? Les instituts monétaires ont-ils vraiment perdu la raison ? Alors que la croissance mondiale vacille de nouveau, ils sont devenus les boucs émissaires commodes d’un monde affolé. Explications.

    A quoi servent les banques centrales ?

    On parle tellement d’elles qu’on finit presque par l’oublier. En théorie, la principale mission des banques centrales est simple, même si elle varie un peu selon les pays : outre l’impression des billets, contribuer au bien-être économique des ménages en assurant la stabilité des prix, du change et de l’activité. Et ce, en complément des politiques budgétaires et structurelles menées par les Etats.

    Pour y parvenir, elles disposent de plusieurs outils de politique monétaire, dont le principal est la fixation du « prix » de l’argent, par les taux directeurs. Lorsque les banquiers centraux baissent ces derniers, les taux pratiqués par les établissements bancaires – lorsqu’ils se prêtent entre eux, puis lorsqu’ils prêtent aux ménages et aux entreprises – baissent à leur tour. Le crédit devient moins cher, ce qui favorise la consommation, l’investissement et la croissance. A l’inverse, une hausse des taux freine l’endettement et le risque de surchauffe des prix et de l’économie.
    Seulement, voilà : pendant la crise des subprimes, aux Etats-Unis, les banquiers centraux ont élargi leurs prérogatives et inventé de nouveaux instruments, toujours plus audacieux. Mais aux effets incertains...

    Pourquoi leur a-t-on confié l’économie mondiale en 2008 ?

    Les instituts monétaires ont appris leurs leçons. « Lorsque la crise de 2008 a frappé, ils se sont rappelés qu’après le krach boursier de 1929, les erreurs de politique monétaire ont plongé les Etats- Unis et l’Europe dans une dépression violente », rappelle Laurent Clavel, économiste chez AXA IM. Grand spécialiste de cette période, Ben Bernanke, à la tête de la Fed entre 2006 et 2014, a été le premier à agir pour éviter le scénario noir de 1929, suivi par la BCE, la Banque d’Angleterre (BoE) et la Banque du Japon (BoJ).

    Tout en baissant au maximum leurs taux directeurs, les banquiers centraux ont multiplié les mesures pour fournir aux banques les liquidités dont elles avaient besoin pour continuer de fonctionner.
    « Grâce à cela, ils ont évité la paralysie totale du système bancaire, qui aurait asphyxié l’économie réelle », rappelle Patrick Artus, chez Natixis, coauteur de La Folie des banques centrales (Fayard, 168 pages, 15 euros).

    Dans la foulée, ils ont innové pour relancer l’activité et les prix – car l’inflation faible est synonyme de croissance faible. Dès 2008, la Fed s’est ainsi mise à racheter des titres de dettes publiques (c’est le quantitative easing, ou QE), en créant massivement de la monnaie, dans l’espoir que ces liquidités contribuent au redémarrage du crédit. La BoE, la BoJ puis, en 2014, la BCE, l’ont imitée.

    Et les gouvernements, pendant ce temps-là ? « Après avoir fait de la relance, ils ont lâché l’affaire et ont laissé les banques centrales toutes seules aux manettes », assène Charles Wyplosz, économiste au Graduate Institute de Genève. « Désormais, ils attendent tout d’elles, comme si s’occuper de la croissance n’était plus de leur ressort », ajoute sa consœur Urszula Szczerbowicz, du Centre d’études prospectives et d’informations internationales.
    Certes augmenter la dépense publique pour relancer l’économie est aujourd’hui délicat, tant la dette des Etats est élevée : 245 % du produit intérieur brut (PIB) au Japon, 105 % aux Etats-Unis, 91,6 %, en moyenne, en zone euro. Mais les banques centrales ne peuvent pas, à elles seules, faire des miracles. Leur principal crime est d’avoir trop longtemps laissé croire le contraire pour rassurer les marchés, devenus accros à leurs liquidités...

    Pourquoi échouent-elles à relancer inflation et croissance ?

    Parce que le QE, la monnaie créée par les banques centrales, est passé de 6 % du PIB mondial à la fin des années 1990, à 30 % aujourd’hui. Mais ces liquidités ne sont pas parvenues jusqu’à l’économie réelle. Faiblesse de la demande, spéculation, frilosité... Elles ne parviennent pas à sortir du système financier.
    Pour tenter de les débloquer, la BCE et la BoJ ont donc passé leur taux de dépôt en territoire négatif – ce qui revient à taxer les banques pour les liquidités qu’elles laissent dormir à court terme dans les coffres des instituts monétaires. De quoi, en théorie, les inciter à plutôt prêter ces sommes aux entreprises.

    Las, malgré ces mesures massives, l’inflation reste atone en zone euro (− 0,2 % en février) et dans la plupart des pays industrialisés, où la croissance est décevante. La raison ? Les outils monétaires sont inefficaces contre certains des maux qui minent l’économie mondiale, comme la course aux bas prix entre les pays, l’anémie de la demande, l’affaiblissement de la productivité ou le vieillissement de la population. « Essayer de relancer le crédit alors que ménages, entreprises et Etats sont en phase de désendettement dans la plupart des pays est inefficace », ajoute Isabelle Job-Bazille, chez Crédit agricole SA.

    En somme, les politiques monétaires permettent surtout de gagner du temps. Elles ont administré un puissant antidouleur à l’économie en attendant que le véritable remède soit disponible. Celui qui permettra de relancer vraiment la croissance – et ce, par la hausse de la productivité et l’innovation.

    Se sont-elles lancées dans la guerre des monnaies ?

    Parmi les ruses testées par les banques centrales ces derniers mois, il y a la manipulation plus ou moins officieuse de leur devise. En se lançant dans le QE, début 2015, la BCE ne cherchait pas seulement à relancer le crédit. En augmentant la quantité d’euros en circulation, elle cherchait aussi à faire baisser le cours de la monnaie unique. De quoi donner un petit coup de pouce aux exportateurs européens. Mais aussi, faire grimper le prix des produits importés, et relancer un peu l’inflation. Ce qui a fonctionné un temps : entre mi-2014 et mi-2015, l’euro a perdu près de 10 % face aux autres devises.

    De même, l’un des objectifs du taux de dépôt négatif est d’encourager les capitaux à se placer dans un autre Etat, où les taux sont plus attractifs. Ce mouvement de départ est de nature à faire baisser la monnaie (les investisseurs en revendent pour aller ailleurs). Voilà pourquoi, la BCE, la BoJ, mais aussi la Banque nationale de Suisse, la Banque du Danemark ou la Banque de Suède s’y sont converties. « C’est une forme de guerre des monnaies », résume M. Artus.

    Car, voilà : dans le système actuel des taux de change flottants, une devise ne peut descendre que si une autre s’apprécie... « Or, aujourd’hui, personne ne veut d’une monnaie forte », explique Anton Brender, économiste en chef chez Candriam. Y compris les Etats-Unis qui, en 2015, ont laissé le dollar monter sans trop protester, car leur économie allait mieux. Mais leurs entreprises commencent à en souffrir.
    Ce qui pourrait convaincre la Fed – qui a entamé une lente remontée de ses taux directeurs en décembre 2015 – de marquer une pause lors de sa réunion des 15 et 16 mars. Autant dire que la guerre des monnaies ne fait que commencer. D’autant que la Chine a, elle aussi, entamé une politique de lente dépréciation du yuan.

    Préparent-elles la prochaine crise ?

    On l’a vu, les remèdes monétaires ne peuvent pas tout. Pour palier l’anémie de la demande – et, donc, celle de la productivité, de l’innovation et de l’investissement –, c’est aussi aux Etats d’agir, jugent les économistes. Ceux qui disposent de marges de manœuvre budgétaires, comme l’Allemagne, pourraient investir dans les infrastructures.

    La Banque européenne d’investissement (BEI) pourrait également profiter des taux zéro pour lever de l’argent et investir dans des grands projets européens (transition énergétique, par exemple), qui permettraient de gonfler la croissance future. « La BCE pourrait, d’ailleurs, aider, en rachetant des obligations de la BEI », suggère Jézabel Couppey-Soubeyran, économiste à Paris-I-Panthéon- Sorbonne.

    Problème : si aucun de ces projets ne voit le jour, les armes monétaires comme le QE pourraient finir par se muer en terrible poison. De fait, les liquidités massivement injectées depuis 2008 augmentent la volatilité des marchés financiers – on l’a vu en début d’année. Chaque fois qu’elles se déplacent d’une Bourse à l’autre à la recherche de meilleurs rendements, ces liquidités déclenchent des mini-krachs. Ces mouvements destructeurs sont aggravés par le fait que, en partie à cause des nouvelles réglementations financières, les banques ne jouent plus le rôle stabilisateur qu’elles tenaient autrefois sur certains marchés, par exemple de devises, où elles détenaient d’importants stocks d’actifs.

    Surtout, les mesures des banques centrales risquent, à terme, de favoriser la formation de bulles. Les taux bas poussent en effet les investisseurs vers les actifs les plus rentables, comme l’immobilier, les actions de la nouvelle économie ou encore, des obligations d’entreprises. Mais certains en achètent plus que de raison.

    En outre, ce phénomène a tendance à renforcer les inégalités – surtout aux Etats-Unis –, en favorisant les ménages dont le patrimoine est investi en Bourse ou dans l’immobilier. Et il soulève une angoissante question : l’explosion de ces bulles menace-t-elle la croissance mondiale, comme celle des subprimes en 2008 ? Pas forcément. Mais une chose est sûre : si cela se produisait, les banques centrales se retrouveraient cette fois sans munitions...

  • The ruling class meets at Davos - World Socialist Web Site

    http://www.wsws.org/en/articles/2016/01/19/pers-j19.html

    The ruling class meets at Davos
    19 January 2016

    On Wednesday, some 2,500 corporate executives, celebrities and government officials will converge at the World Economic Forum in Davos, Switzerland to discuss “improving the state of the world” between skiing the alpine slopes and $1,000-a-plate gala dinners.

    The heads of Goldman Sachs, JPMorgan Chase and virtually every other major bank and hedge fund will rub shoulders with the government officials nominally in charge of regulating them, including US Treasury Secretary Jacob Lew, Commerce Secretary Penny Pritzker and European Central Bank President Mario Draghi.

    #davos #ruling_class #refondation_du_capitalisme

  • La crise de l’Europe est constitutionnelle
    http://www.pressefederaliste.eu/La-crise-de-l-Europe-est-constitutionnelle

    Le dilemme dans lequel Mario Draghi s’est trouvé avec le quantitative easing (QE) est emblématique de l’état de l’Union européenne (UE) dans son ensemble. Comme d’autres mesures de gestion de la crise de l’UE, le recours au QE a été critiqué comme étant trop peu et trop tard. L’impact du QE est certainement miné par le fait qu’il repose lourdement sur les banques centrales nationales comme filet de sécurité : seules 20% des acquisitions d’obligations effectuées par la Banque centrale européenne (BCE) (...)

    #Numéro_169_-_Septembre_2015

    • A quoi sert le quantitative easing (QE) , c’est à dire la planche à billet  !
      – A racheter les obligations les plus pourries et invendables des banques (crédits défault sawps par exemple) , afin d’éviter que les banques systémiques tombent en faillite.
      – A transférer ces titres au noms des états afin que les contribuables payent les paris insensés des financiers.
      A racheter les emprunts des Etats, afin que tous les pays de l’union européenne soient encore plus endettés.
      A racheter les emprunts de certaines entreprises incapables de les rembourser, les contribuables paieront.
      Le marché des changes voit la valeur de l’euro baisser, ce n’est pas pour rien.

      Les amis de Monsieur Mario Draghi sont satisfaits.

  • La #BCE ou le paradigme perdu
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/091215/la-bce-ou-le-paradigme-perdu

    Mario Draghi a-t-il encore la main ? se demandent les milieux financiers, déçus par les mesures annoncées le 3 décembre par la BCE. Plus que des dissensions internes, la position de la Banque centrale européenne reflète la crainte des mouvements incontrôlables d’une finance totalement interconnectée. Les banquiers centraux ont engendré un monstre qu’ils redoutent de ne plus pouvoir maîtriser.

    #Economie #assouplissement_quantitatif #banques #banques_centrales #Mario_Draghi

  • « Il faut faire les Européens »
    http://www.taurillon.org/il-faut-faire-les-europeens

    Quoi qu’on en dise, la tempête ne s’est pas apaisée. Malgré les réformes structurelles accomplies (ou promises) par de nombreux gouvernements, malgré les achats de titres par la BCE sous la houlette de Mario Draghi, la pression des marchés financiers représente toujours une épée de Damoclès suspendue au-dessus des perspectives de maints budgets nationaux. Comment en sortir ?

    #Opinions

    / #Populismes, #Crises, #Identité_européenne, #Nationalismes

  • « L’Europe doit abandonner l’euro »
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2015/03/02/l-europe-doit-abandonner-l-euro_4585513_3232.html

    W.Streeck, tribune du Monde, 2/03/2015

    Peut-être les artistes bruxellois de la négociation réussiront-ils à immobiliser la Grèce dans un premier temps et à faire passer l’été à l’euro. Cela produira peut-être l’effet collatéral désiré : provoquer la scission de Syriza et ruiner sa réputation auprès des électeurs

    #euro #Syriza #Grèce #Europe

    • C’est de début mars, mais je voulais l’archiver. Voilà :

      Si tout se passe bien, nous assistons au commencement de la fin de l’union monétaire européenne. « Si l’euro échoue, l’Europe échoue », disait Angela Merkel. Aujourd’hui, c’est exactement l’inverse. L’euro est en train de détruire l’Europe. Si l’euro échoue, il se pourrait quand même que l’Europe finisse par ne pas échouer. Ce n’est pas certain : les blessures qu’a causées l’union monétaire sont trop profondes.

      Avec l’arrivée au pouvoir en Grèce du parti de gauche Syriza, en alliance avec un parti groupusculaire d’extrême droite, le projet monstrueux consistant à greffer une monnaie commune à des sociétés ayant des économies différentes semble devoir connaître la fin qu’il mérite.

      On en avait pourtant fait, des tentatives ! On avait commencé par installer à la place des gouvernements élus des technocrates issus des bureaucraties financières privées et publiques, mais les peuples ingrats les ont renvoyés chez eux. L’ère de la docilité européenne est ainsi révolue : les institutions démocratiques ont rejeté les implants bruxellois. Et cela va continuer : en Espagne, le parti frère de Syriza, Podemos, enverra aux pâquerettes le Partido Popular.

      Personne ne peut savoir ce qui va sortir des négociations que l’on vient d’entamer. Syriza a des avis divergents quant à savoir si la Grèce doit rester ou non dans l’euro. Beaucoup de choses sont possibles. De l’autre côté, l’Italie et l’Espagne jurent qu’elles soutiennent la politique commune de « réforme » et de « sauvetage » – mais il est clair qu’elles réclameront pour elles les concessions que négociera la Grèce. Cela va coûter très cher au Nord. Syriza en chien démineur, chargé de repérer jusqu’où l’Allemagne est prête à aller pour préserver la cohésion de l’union monétaire ?
      Restrictions humiliantes

      Peut-être les artistes bruxellois de la négociation réussiront-ils à immobiliser la Grèce dans un premier temps et à faire passer l’été à l’euro. Cela produira peut-être l’effet collatéral désiré : provoquer la scission de Syriza et ruiner sa réputation auprès des électeurs. En menant à bien l’assainissement fiscal de la Grèce, puis celui, dès lors inévitable, des autres pays débiteurs, on n’aura rien gagné.

      Même si l’économie grecque se stabilisait à son niveau actuel, les gigantesques disparités que les « réformes » ont fait naître entre l’Europe du Nord et du Sud persisteraient, et cela vaudrait aussi pour l’Italie et pour l’Espagne si elles se rendaient « compétitives » au sens où l’entendent les normes de la Banque centrale européenne (BCE) et de l’Union européenne (UE).

      On réclamerait alors des compensations par redistribution ou par « relance » de la croissance, sous forme de crédits ou d’aides structurelles relevant de la politique régionale, ou du moins le rétablissement des relations telles qu’elles étaient avant la crise et le sauvetage : un conflit de redistribution déplacé au niveau des relations entre Etats. Et cette revendication, c’est à l’Allemagne qu’on l’adresserait, en même temps qu’à quelques pays de plus petite taille, comme les Pays-Bas, l’Autriche et la Finlande – la France intervenant alors comme « médiateur ».

      Ainsi débuterait un conflit durable qui provoquerait l’éclatement de l’Europe. L’Allemagne, le Nord, ne pourraient échapper aux négociations prévisibles. On peut s’attendre à ce que les bailleurs considèrent que les paiements qui leur sont réclamés sont trop élevés tandis que les pays bénéficiaires jugeront que l’argent ne coule pas assez, et seulement au prix de restrictions humiliantes de leur souveraineté.

      Ce conflit structurel existera tant que l’union monétaire subsistera. Si celle-ci ne se brise pas sur le conflit en question parce que les gouvernements s’accrochent obstinément à leur « expérimentation frivole » ou si le secteur allemand de l’exportation croit devoir s’accrocher jusqu’à la victoire finale à son « idée européenne », alors cet idéalisme provoquera l’éclatement de l’Europe. Mettre un terme, dès que possible, à l’union monétaire sous sa forme actuelle est donc avant tout dans l’intérêt, sinon économique, du moins politique de l’Allemagne.

      Haïe

      Dans les pays de l’espace méditerranéen, y compris en France, l’Allemagne est aujourd’hui plus haïe qu’elle ne l’a jamais été depuis la seconde guerre mondiale. L’injection financière de la BCE en janvier n’a eu qu’un seul effet certain : le sentiment de triomphe qu’a provoqué dans le sud de l’Europe la défaite allemande au conseil de la banque. Le héros de l’Italie s’appelle Mario Draghi, parce qu’on considère qu’il a pris les Allemands par la ruse et les a humiliés.

      Le dévalement européen de l’Allemagne est en bonne partie un héritage à long terme de cet « Européen passionné » qu’était Helmut Kohl. Quand des accords menaçaient d’échouer en raison d’un désaccord sur la répartition des frais, Kohl se montrait toujours disposé à payer la facture. Ce qui peut avoir été dans l’intérêt de l’Allemagne pour des raisons historiques, le folklore politique l’a porté au compte de convictions personnelles de Kohl, mais cette attitude a suscité des espoirs qui sont allés au-delà de son mandat.

      Pour les successeurs de Kohl de tous bords, les intérêts de l’économie exportatrice allemande et de ses syndicats justifieraient à eux seuls qu’ils fassent tout en vue de répondre à ces attentes et, le cas échéant, qu’ils financent seuls la cohésion de l’union économique européenne. Or cela, ces héritiers n’en sont plus capables.

      L’approfondissement du processus d’intégration, souhaité par nombre de bons Européens, a eu pour conséquence sa politisation et la naissance d’une opinion publique qui a mis un terme au « consensus permissif » sur la politique européenne d’intégration.

      Contrairement à ce que l’on expliquait, la vie publique européenne ne s’est pas installée sous forme de politique intérieure, mais d’une politique extérieure dans laquelle dominent les conflits entre Etats et où l’objectif d’une union sans cesse plus étroite, auquel on ne prêtait jadis qu’une attention secondaire, est devenu de plus en plus contesté. Au sein de l’union monétaire, les indispensables subventions d’intégration ont atteint un tel niveau qu’elles dépassent largement les possibilités de l’Allemagne.

      On peut considérer que le gouvernement Merkel serait volontiers disposé à faire payer un prix très élevé à ses contribuables pour imposer son « idée européenne » d’un marché intérieur supranational sans dévaluation pour les machines et les automobiles allemandes, et l’on peut en dire autant, même si c’est pour des raisons en partie différentes, de l’opposition rassemblée au Bundestag. L’émergence en 2013 du parti anti-euro AfD dans la politique intérieure allemande ne l’a toutefois pas permis.

      Catastrophe géostratégique

      Comme le consensus permissif a lui aussi toujours été lié à un système où tout ce qui devait servir l’intégration n’était pas connu du public, on pourrait continuer à travailler pour dissimuler les concessions allemandes dans de quelconques galeries technocratiques creusées en profondeur, ce à quoi se prêterait en particulier très bien la BCE. Mais cela aussi est devenu impossible avec les élections en Grèce.

      Les tiraillements auxquels on peut s’attendre autour du « programme de croissance », des remises de dettes et de la mutualisation des risques, d’une part, des droits d’entrée dans les gouvernements, de l’autre, se dérouleront sous l’impitoyable lumière de l’opinion publique, sous les cris d’alarme ou de triomphe, selon la situation, de l’AfD en Allemagne et de presque tous les partis dans les pays débiteurs.

      L’union monétaire a réduit à néant la politique européenne allemande et les succès qu’elle avait obtenus au fil de longues décennies. Si nous ne faisons pas attention, elle peut aussi à présent avoir des conséquences catastrophiques sur le plan géostratégique. La Russie est prête à accorder à la Grèce les crédits qui lui seraient refusés par l’UE.

      La même idée pourrait s’appliquer en cas de faillite de l’Etat grec ou si ce pays était exclu de l’union monétaire européenne. Si l’on en arrivait là, on se retrouverait face à une asymétrie aussi spécifique qu’unique : de la même manière que l’UE, encouragée par les Etats-Unis, tente de mettre un pied en Ukraine, la Russie pourrait travailler à établir en Grèce une tête de pont vers l’Europe de l’Ouest.
      L’instant de vérité

      Chacune des deux parties se verrait alors contrainte de remplir un puits sans fond dans la zone d’influence de l’autre (les Grecs auraient ici motif de s’étonner que Bruxelles, Berlin et compagnie aient encore de l’argent pour une Ukraine largement oligarchique, mais pas pour une Grèce dirigée par un gouvernement de gauche). De la même manière que l’Ouest a voulu étendre son emprise en direction de Sébastopol, avec son port militaire russe vers les mers chaudes, la Russie pourrait vouloir pousser la sienne vers l’Egée, espace de manœuvre de la 6e Flotte des Etats-Unis. Ce serait un retour aux conflits géostratégiques de l’après-guerre, qui virent, en 1946, l’intervention des troupes britanniques dans la guerre civile grecque.

      L’instant de vérité est arrivé pour une politique d’intégration européenne qui a échappé à tout contrôle, dont le moteur est le capital financier. Pour que l’Europe ne se transforme pas en un marécage d’incriminations réciproques entre nations, avec des frontières ouvertes et en courant à tout moment le risque d’être submergée de l’extérieur, il faut démanteler ce monstre qu’est l’union monétaire.

      Le démantèlement doit se dérouler sur la base du contrat social, avant que l’atmosphère ne soit trop empoisonnée pour cela. Comment s’y prendre : voilà ce dont on doit débattre. Il faut permettre aux pays du Sud une sortie en douceur, peut-être au sein d’un euro du Sud qui n’exigera pas de leur part des « réformes » détruisant leurs sociétés.

      Quant à ceux qui, au début de l’union monétaire, leur ont fait l’article en leur promettant qu’ils pourraient jouir sans fin des crédits issus des subprimes, ils doivent le payer, tout comme ceux qui savaient de quoi il retournait et n’ont rien dit. Au lieu de l’étalon-or de fait que l’on utilise dans le rapport avec l’Europe du Nord, il faut mettre en place un régime monétaire qui permette la flexibilité tout en excluant l’arbitraire. Les économistes sont de plus en plus nombreux à le réclamer, et l’on compte parmi eux des poids lourds comme l’Américain Alan Meltzer. Nous devons faire ce qui est nécessaire – non pas pour sauver l’euro, mais pour sauver l’Europe (Traduit de l’allemand par Olivier Mannoni).

      Wolfgang Streeck (Sociologue de l’économie et professeur à l’université de Cologne

    • Merci !
      Suis en train de lire son Du temps acheté, la crise sans cesse ajournée du #capitalisme démocratique sur le passage de l’état- fiscal à l’#état_débiteur, qui comporte pas mal de notations intéressantes (malgré le démocratisme un peu creux de l’auteur : "opinion publique, « citoyen », et toute la camelote associée). Amusé de voir les gvts de « #grande_coalition » décrits comme les plus fonctionnels pour obvier à l’illégitimité de la représentation politique et assurer la confiance_des_marchés (l’état débiteur est tributaire du citoyen -isolé et conduit à l’#abstention faute de pouvoir peser par le vote - et l’émergence d’un « peuple des gens du marché », comme le définit l’auteur). L’union européenne fait directement penser à cela, comme le cas allemand, et demain le Grec (?) où déjà pas mal de Pasok a intégré Syriza avant des alliances post électorales à venir. La crise radicale du PS français a des chances de se régler de la même façon. Malgré le bipartisme imposé par une constitution présidentialiste.
      #aide-en-tant-que-punition dit #Wolfgang_Streeck, une punition administré par une politique de la #dette qui est #interétatique. Le constat ressassé de l’"impuissance de l’état" est mis en en cause par l’existence de ce nouveau pouvoir des états.

      Ai bien aimé les passages où il renvoie dos à dos les caricatures nationalistes (Grecs et métèques sont des feignants à rédimer, Merkel et Allemagne, les nouveaux « nazis » de l’Europe), un type de vision destinées ( de Sapir à Mélenchon) à louper le pouvoir interétatique

      A-t-on accordé assez d’attention aux propos de Varoufakis indiquant que la « crise grecque » prélude à une (contre) réforme de l’#état-providence français ? A une homogénéisation de fait de la « politique sociale » européenne qui réinitie l’axe franco-allemand ?

    • "Tout est dit d’une passion anti-démocratique européenne devenue si écumante qu’elle ne parvient même pas à se tenir à son propre ordre légal : c’est que le refinancement des banques, grecques ou autres, est une mission de la BCE, assignée par les traités, et dont l’accomplissement est sans rapport avec les vicissitudes latérales de tel ou tel ordre, fussent-elles celles d’un plan de sauvetage. Que la terminaison du plan de sauvetage mardi 30 juin s’accompagne, comme il en est lourdement question, de la fermeture du guichet #ELA (Emergency Liquidity Assistance), où la totalité du système bancaire grec est vitalement suspendu, est une connexion dont la légalité est plus que douteuse eu égard à l’autonomie des missions de refinancement de la BCE. [Il faut vraiment convoquer les aruspices pour avoir le fin mot du communiqué publié dimanche 28 juin par la BCE, car l’annonce du maintien du programme #ELA pour les banques grecques n’est accompagnée d’aucune mention d’échéance… de sorte qu’il peut bien se trouver interrompu à tout moment. Cependant, contre la menace lourdement sous-entendue de fermer l’ELA en conséquence de l’arrêt du plan de sauvetage le 30 juin, il pourrait être politiquement rationnel pour la #BCE de ne pas aller jusqu’à se faire l’exécuteur anticipé des basses œuvres, et de maintenir son guichet ouvert jusqu’à l’échéance du référendum : c’est qu’on doit beaucoup compter dans les institutions européennes sur le fait que le contrôle des capitaux mis en place lundi 29 juin est un repoussoir électoral, et que la restriction de l’accès des déposants à leurs encaisses monétaires est le plus sûr moyen d’aiguillonner le vote « oui ».] http://blog.mondediplo.net/2015-06-29-L-euro-ou-la-haine-de-la-democratie