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  • Toulouse-Blagnac: le scandale Macron - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/240119/toulouse-blagnac-le-scandale-macron

    Décidée en 2014 par Emmanuel Macron, du temps où il était ministre de l’économie, la privatisation de la société de gestion de l’aéroport de Toulouse-Blagnac (SATB) n’aura été qu’une suite interminable de scandales. Et le dernier en date risque d’avoir un retentissement encore plus important que ceux qui l’ont précédé : les actionnaires chinois qui ont racheté à l’État 49,9 % du capital de la société ont en effet décidé de revendre leur part, et de faire au passage une belle galipette financière. Le bilan de l’opération de privatisation est accablant pour le chef de l’État, l’histoire s’apparentant à une opération de prédation sur un bien public.

    • Le journal La Dépêche a révélé, mardi 22 janvier, le projet des actionnaires chinois de la société Casil de rétrocéder pour 500 millions d’euros les 49,9 % des parts de la société de gestion qu’ils avaient acquis en avril 2015, lors de la privatisation voulue par Emmanuel Macron.

      L’actionnaire chinois a mandaté la banque Lazard, dirigée par Matthieu Pigasse (par ailleurs coactionnaire du journal Le Monde), pour chercher un acquéreur au prix de 500 millions d’euros. Ici réside le premier scandale : l’#aéroport de #Toulouse-Blagnac – qui est un bien public, jouant un rôle économique majeur pour la région et ayant des enjeux environnementaux importants pour la ville et le département – va être l’objet d’une galipette financière insensée puisque, en moins de quatre ans, l’acquéreur qui avait déboursé 308 millions d’euros, espère engranger une plus-value de 192 millions d’euros.

      Ce premier scandale a deux facettes : d’abord cela suggère, si l’opération se fait à ce prix, que l’Agence des participations de l’État (APE), dirigée par Martin Vial, le conjoint de la ministre des armées Florence Parly, a bradé un patrimoine public, permettant à l’acquéreur de faire une plus-value peu après sur le dos des citoyens. Cela suggère ensuite – mais nous y reviendrons plus loin – que l’État s’autorise à vendre des biens publics sans se soucier que les acquéreurs puissent faire ensuite ce que bon leur semble de ce bien.

      Le scandale prend d’autant plus de relief qu’il intervient comme l’acte final d’une opération de prédation que l’on a vue venir depuis longtemps.

      Que l’on se souvienne des débuts de l’histoire. À la fin de l’année 2014, Emmanuel Macron décide que l’État cédera à la société Casil, contrôlée par des investisseurs chinois emmenés par Mike Poon, 49,9 % de la SATB. Et à l’époque, il fustige ceux qui dénoncent cette #privatisation (dont Mediapart !), en faisant valoir que cela… n’en est pas une ! En clair, l’opinion est invitée à comprendre qu’avec leurs 49,9 %, les investisseurs chinois seront des actionnaires importants mais minoritaires ; et que la société restera contrôlée en majorité par des actionnaires publics français, soit 25 % pour la chambre de commerce et d’industrie (CCI), 5 % pour la Région Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, 5 % pour le département de la Haute-Garonne, et 5 % pour Toulouse Métropole ; le solde, soit 10,1 %, étant détenu par l’État français.

      Cette promesse-là, Emmanuel Macron la répète en boucle. Ainsi lors d’un entretien avec La Dépêche, le 4 décembre 2014 : « Je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas d’une privatisation mais bien d’une ouverture de capital dans laquelle les collectivités locales et l’État restent majoritaires avec 50,01 % du capital. On ne vend pas l’aéroport, on ne vend pas les pistes ni les bâtiments qui restent propriété de l’État. […] Nous avons cédé cette participation pour un montant de 308 millions d’euros », dit le ministre de l’économie. Quelques jours plus tard, Emmanuel Macron hausse même le ton : « Celles et ceux que j’ai pu entendre, qui s’indignent de cette cession minoritaire de la société de gestion de l’aéroport de Toulouse, ont pour profession d’une part d’invectiver le gouvernement et d’autre part d’inquiéter les Français », déclare-t-il, en marge du congrès de l’Union nationale des professions libérales.

      Mais peu après, Mediapart apporte la preuve qu’Emmanuel Macron ment. Notre enquête a révélé qu’un pacte secret d’actionnaires avait été conclu et qu’il liait l’État non pas aux collectivités publiques régionales et locales, mais aux investisseurs chinois. Nous avons publié les principaux extraits de ce pacte d’actionnaires que l’État avait conclu secrètement avec la société Casil (lire Privatisation de l’aéroport de Toulouse : Emmanuel Macron a menti et Aéroport de Toulouse : les preuves du mensonge), et qui fait apparaître des dispositions stupéfiantes.

      Ainsi, il est prévu que la SATB sera supervisée par un conseil de surveillance de quinze membres, dont deux désignés par l’État et six désignés par l’investisseur chinois, selon la disposition « 2.1.2 » du pacte. Autrement dit, ces huit membres du conseil de surveillance, liés par le pacte, garantissent aux investisseurs chinois minoritaires de faire strictement ce qu’ils veulent et d’être majoritaires au conseil de surveillance.

      Le point « 2.1.3 » du pacte consolide cette garantie offerte aux investisseurs chinois, puisqu’il y est précisé que « l’État s’engage à voter en faveur des candidats à la fonction de membres du conseil de surveillance présentés par l’Acquéreur, de telle sorte que l’Acquéreur dispose de six (6) représentants au Conseil de surveillance ».

      Mais il y a plus grave. Au point « 2.2.2 », l’État donne la garantie quasi formelle à l’investisseur chinois, aussi minoritaire qu’il soit, qu’il pourra décider strictement de ce qu’il veut et que la puissance publique française ne se mettra jamais en travers de ses visées ou de ses projets : « L’État s’engage d’ores et déjà à ne pas faire obstacle à l’adoption des décisions prises en conformité avec le projet industriel tel que développé par l’Acquéreur dans son Offre et notamment les investissements et budgets conformes avec les lignes directrices de cette Offre. » Bref, les investisseurs chinois avaient carte blanche pour faire ce qu’ils voulaient.

      Depuis cette révélation par Mediapart, le ministère des finances a continué de garder le secret sur ce pacte et ne l’a jamais rendu public dans sa version intégrale.

      À ce premier scandale est ensuite venu s’en greffer d’autres. On a ainsi appris que le principal dirigeant du consortium chinois contrôlant la société Casil, Mike Poon, était impliqué en Chine dans un retentissant scandale de corruption et qu’il était en fuite (lire L’aéroport de Toulouse barbote toujours dans un climat de scandale).

      Un an et demi plus tard, le #mensonge d’Emmanuel Macron prend un caractère public. À l’occasion du vote que l’État émet lors d’une assemblée générale des actionnaires d’ATB, il affiche qu’il a bel et bien pactisé avec l’actionnaire chinois, même quand celui-ci a voulu siphonner les réserves de l’entreprise pour se servir un dividende exceptionnel (lire ici).

      Cette histoire de dividende donne lieu, au printemps 2016, à de longues semaines de conciliabules discrets qui inquiètent ceux des élus locaux attachés à la défense de l’intérêt général. À l’époque, les investisseurs chinois font savoir qu’ils entendent décider du versement d’un dividende aux actionnaires de la société. Au début, ils placent la barre très haut : selon nos informations, aux alentours de 50 millions d’euros.

      La somme indigne de nombreux responsables des collectivités qui figurent parmi les actionnaires historiques. Il faut en effet savoir que la société de gestion est profitable depuis longtemps, à hauteur environ de 5 millions d’euros par an, et qu’elle a eu la prudence de distribuer chaque fois seulement la moitié de ces gains à ces actionnaires, mettant en réserve l’autre moitié, pour faire face aux investissements futurs. Au fil des ans, cette autre moitié a donc fini par constituer un fonds de réserve de plus de 67 millions d’euros à la fin de l’exercice de 2015.

      En exigeant le versement d’un dividende de 50 millions d’euros, les investisseurs chinois ont donc suscité beaucoup d’émoi parmi les collectivités locales concernées. Car cela veut clairement dire que Casil ne tient pas sa parole : après avoir annoncé, lorsqu’elle était candidate pour la privatisation, qu’elle serait non pas un investisseur financier soucieux de profitabilité de court terme mais un investisseur responsable préoccupé des logiques de long terme, la société des investisseurs chinois montre qu’elle veut tout bonnement se « payer sur la bête » et siphonner les réserves de l’entreprise (lire ici).

      L’affaire s’est donc envenimée, et Casil est finalement obligée de transiger, ramenant la ponction sur les réserves à un peu moins de 20 millions d’euros. Ce qui constitue, envers et contre tout, le second scandale dont Emmanuel Macron porte l’entière responsabilité : les caisses d’une entreprise publique ont été partiellement vidées par un investisseur se comportant comme un fonds rapace, sitôt la privatisation effectuée.

      Et chaque année, par la suite, les acquéreurs chinois ont répété l’opération, continuant à piocher dans les réserves de l’entreprise, au risque de mettre en danger les investissements nécessaires à l’avenir : 7,7 millions de dividendes pour l’exercice clos en 2016, après 19,9 millions d’euros pour 2015 et seulement 2,4 millions pour 2014.

      Ces scandales, contre lesquels s’est constamment dressé un « Collectif contre la privatisation », ont fini par avoir un large écho. Et les faits révélés par Mediapart ont, par la suite, été confirmés par de nombreux rapports publics.

      Il y a d’abord eu un rapport sur « Le processus de privatisation des aéroports de Toulouse, Lyon et Nice », publié en octobre 2018 par la Cour des comptes. Stigmatisant « l’échec de la privatisation », les magistrats financiers n’ont pas de mots assez durs contre l’opération de privatisation, faisant en conclusion ces constats : « Le processus choisi a révélé de graves insuffisances : les critères de recevabilité des candidats étaient peu exigeants et limités à leur capacité financière, l’APE ayant choisi de ne pas exiger d’expérience en matière de gestion aéroportuaire ; elle a, par ailleurs, insuffisamment associé, et de manière trop tardive, les autres administrations de l’État, notamment la DGAC. De fait, l’acquéreur retenu a suscité des inquiétudes, en raison de son absence d’expérience en matière de gestion aéroportuaire, de son manque de transparence financière et de ses liens avec la puissance publique chinoise. »

      Un autre rapport public, réalisé par l’Assemblée nationale avec la député (PS) Valérie Rabault pour rapporteure, aboutit à des conclusions tout aussi sévères : « Ainsi, le montant de dividende par action au titre de l’exercice 2015 (versé en 2016) a été multiplié par 8 par rapport à celui versé au titre de l’exercice 2014 (payé en 2015), sans qu’évidemment les résultats financiers de la société ne suivent une telle évolution. Pour l’exercice 2016, le niveau de dividende par action est 3 fois celui de 2014. Au titre de l’exercice 2017, le montant de dividendes voté lors de l’Assemblée générale serait de 13,8 millions d’euros, ce qui représente un dividende de 93 euros par action, selon le calcul de la rapporteure spéciale. Ce montant est ainsi quasiment 6 fois celui de 2014, cette évolution étant sans commune mesure avec l’évolution des résultats. »

      Et ce rapport se concluait par ce constat, en forme de réquisitoire contre la privatisation Macron : « Au final, la rapporteure spéciale observe que les versements de dividendes semblent occuper une place centrale dans la stratégie de la société ATB, au détriment d’une vraie politique de développement de l’aéroport de Toulouse Blagnac. »

      Le fait que, après tant de péripéties, cette privatisation se conclue par une énième galipette financière et la cession par Casil de ses parts est évidemment logique mais choquant. Car dans cette affaire, de bout en bout, c’est la spéculation qui aura été le fil conducteur du récit : le ministre de l’économie s’est comporté comme un banquier d’affaires ; et un bien public a été vendu à l’encan, au profit d’investisseurs cherchant constamment des gains rapides.

      Car il y a dans cette affaire au moins une certitude : ce gâchis n’est pas le produit d’une cascade de malchances ou de maladresses. C’est la conséquences évidente d’une politique délibérée, transformant l’APE en une sorte de banque d’affaires, assez semblable aux banques d’affaires privées, suivant une seule logique, celle des forces de l’argent.

      De cela, il y a de nombreux indices. D’abord, toutes les privatisations des aéroports menées par Emmanuel Macron ont conduit à des dérives de ce type. Dans le cas de la privatisation de l’aéroport de Nice, Martine Orange a ainsi révélé cette histoire ahurissante : ancien directeur adjoint de cabinet de Christine Lagarde puis conseiller économique de Nicolas Sarkozy, Emmanuel Moulin, qui est à l’origine issu de la direction du Trésor, choisit le grand large du privé après la présidentielle de 2012. Et il rejoint la banque d’affaires italienne Mediobanca, comme secrétaire général. À partir de son arrivée, la banque d’affaires voit toutes les portes de l’État s’ouvrir. En 2017, Mediobanca se classe au troisième rang des banques conseils de l’État, juste derrière Rothschild, comme l’a révélé un autre rapport de la Cour des comptes.

      Or qui l’APE prend-elle comme banque conseil pour la privatisation de l’aéroport de Nice, qui intervient après celle de Toulouse ? La même banque Mediobanca. Plus grave : le rapport de la Cour des comptes évoqué plus haut révélera que cette banque est en outre actionnaire minoritaire du consortium qui remporte… la privatisation de l’aéroport. En somme, la banque qui conseille l’État est du côté du vendeur, mais elle fait aussi partie… des acheteurs ! Un #conflit_d’intérêts qui n’empêchera pas Emmanuel Moulin de revenir à Bercy : directeur de cabinet du ministre des finances Bruno Le Maire, il pilotera les futures privatisations, dont celle d’Aéroports de Paris (ADP). L’affairisme autour de l’aéroport de Toulouse est en somme le prélude de celui autour de l’aéroport de Nice ; et cela pour une bonne raison : la start-up nation d’Emmanuel Macron est passée par là, instaurant une confusion généralisée entre l’intérêt général et les appétits privés. Et ce qui est vrai des concessions aéroportuaires l’est tout autant, sinon plus, des concessions autoroutières.

      Une sorte de triste jurisprudence toulousaine s’est donc instaurée. Et c’est aussi pour cela qu’il importe maintenant de savoir si les investisseurs chinois pourront faire la dernière galipette financière à laquelle ils songent, ou si l’intérêt général finira par reprendre le dessus. Car même si la privatisation est bien consommée, il n’y a aucune fatalité à ce que les spéculateurs aient le dernier mot.

      Beaucoup de citoyens qui vivent à Toulouse ou dans sa région l’ont compris : cette privatisation est hautement impopulaire. Le combat du Collectif contre la privatisation, regroupant de nombreuses associations démocratiques et syndicats (voir ci-contre sa première réaction), risque donc de peser fortement dans une région où les gilets jaunes ont aussi des troupes nombreuses.

      Mais dans la nouvelle bataille autour de Toulouse-Blagnac qui va s’ouvrir, les opposants à la privatisation ont aussi de lourds arguments de droit à faire valoir. On oublie trop souvent – et les responsables politiques les premiers, surtout quand ils sont au pouvoir – qu’il existe tout un arsenal juridique très sophistiqué permettant « la résiliation unilatérale par l’administration des marchés publics ou des contrats de concession » – cette formulation est même le titre d’une note de la direction des affaires juridiques de Bercy.

      En certains cas, la résiliation peut ouvrir droit à une indemnisation, mais en d’autres cas non. « L’autorité concédante pourra procéder à la résiliation du contrat en cas de faute du concessionnaire alors même que cette possibilité n’aurait pas été envisagée dans le contrat », dit cette note, qui cite à l’appui une décision du Conseil d’État (7 décembre 2012, commune de Castres n° 351752) qui a fait jurisprudence : « En l’absence même de stipulations du contrat lui donnant cette possibilité, le concédant dispose de la faculté de résilier unilatéralement le contrat pour faute et sans indemnité. »

      Dans le cas présent, n’est-ce pas la solution qui devrait s’imposer à l’État, pour mettre fin aux spéculations de ce fonds rapace ? Dans un pays respectueux des règles de l’État de droit et attaché à la défense de l’intérêt général, c’est assurément cette voie-là qui serait explorée…

    • La #cour_administrative annule la privatisation de l’aéroport de Toulouse

      La cour administrative d’appel a annulé mardi 16 avril la vente de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, estimant que le cahier des charges n’avait pas été respecté. L’État va devoir racheter les parts vendues au repreneur chinois Casil. Cette privatisation voulue par Emmanuel Macron en 2014 tourne au fiasco.

      https://www.mediapart.fr/journal/economie/160419/la-cour-administrative-annule-la-privatisation-de-l-aeroport-de-toulouse
      #justice

  • MSC : les preuves du mensonge d’Alexis Kohler, numéro 2 de l’Elysée | Mediapart - 6 août 2018 Par Laurent Mauduit et Martine Orange
    https://www.mediapart.fr/journal/france/060818/msc-les-preuves-du-mensonge-d-alexis-kohler-numero-2-de-l-elysee?onglet=fu

    Contrairement à ce qu’il affirme, Alexis Kohler n’a pas toujours révélé ses liens familiaux avec MSC et ne s’est pas toujours déporté sur tous les dossiers concernant l’armateur italo-suisse. Des documents officiels du port du Havre, auxquels Mediapart a eu accès, montrent que le plus proche collaborateur d’Emmanuel Macron, quand il siégeait de 2010 à 2012 au conseil de surveillance du Port, a pris part aux discussions et aux votes en faveur de MSC.

    #conflit_d’intérêts

  • Conflit d’intérêts : la réunion qui trahit le numéro 2 de l’Elysée | Mediapart | 13 mai 2018 Par Martine Orange
    https://www.mediapart.fr/journal/france/130518/conflit-d-interets-la-reunion-qui-trahit-le-numero-2-de-l-elysee

    (...) Rarement mélange des genres a été aussi poussé. Comment est-il possible qu’à quelques mois d’intervalle Alexis Kohler se retrouve d’un côté puis de l’autre de la barrière ? C’est la question que se posent des hauts fonctionnaires de Bercy à ce moment-là. L’ancien secrétaire d’État à l’industrie, Christophe Sirugue, confirme nos informations et sa surprise.

    Chargé alors du dossier de Saint-Nazaire qui occupe quotidiennement son ministère depuis que le groupe sud-coréen STX a été déclaré en faillite au printemps 2016, il n’en revient pas en découvrant la présence d’Alexis Kohler à Bercy comme représentant de MSC. « C’était une réunion de travail avec les membres de mon cabinet, à laquelle je n’ai pas assisté. J’avoue que nous avons été tous très surpris de découvrir le nom d’Alexis Kohler dans la délégation des armateurs. Au point que mes services ont demandé l’avis de la commission de déontologie pour vérifier s’il pouvait y participer, s’il n’y avait quelque incompatibilité. Formellement, rien ne s’opposait à sa présence », raconte aujourd’hui l’ancien ministre, reconverti dans le privé. Très étonné par cette situation.

    Christophe Sirugue n’est pas le seul à Bercy à avoir été étonné par cet avis de la commission de déontologie, selon nos informations. À rebours de la jurisprudence et de ses règles, celle-ci a accepté de se déjuger et de revenir sur son avis défavorable rendu en 2015. Grâce à l’attestation d’Emmanuel Macron assurant que son directeur de cabinet s’était toujours déporté sur le dossier STX, la commission de déontologie a autorisé en octobre 2016 Alexis Kohler à rejoindre MSC, comme il le demandait déjà un an auparavant. Car le seul groupe privé qu’il envisage de rejoindre est celui qui appartient à sa famille.

    De plus, cette autorisation a été accompagnée de conditions « très allégées », semble-t-il. La commission de déontologie n’a pas répondu à notre deuxième demande d’avoir accès à ses avis sur Alexis Kohler. Mais selon nos informations, celle-ci n’a posé qu’un nombre très restreint d’interdictions : elle aurait limité les interdictions de contact d’Alexis Kohler aux seuls anciens membres du cabinet d’Emmanuel Macron et encore sur les sujets concernant STX. « Au maximum, cela concernait une dizaine de personnes », rapporte un témoin. (...)

  • Alexis Kohler, un mensonge d’Etat à l’Elysée
    Mediapart | 4 mai 2018 Par Martine Orange

    https://www.mediapart.fr/journal/france/040518/alexis-kohler-un-mensonge-d-etat-lelysee?onglet=full

    Le secrétaire général de l’Élysée a l’image d’un haut fonctionnaire irréprochable. Pourtant, il existe une ombre dans sa carrière : Alexis Kohler est un proche cousin des principaux actionnaires du groupe de transport maritime MSC. Cachant ses liens familiaux, il s’est trouvé à maintes reprises en position de mettre les moyens de l’État à disposition du croisiériste. Révélations sur un conflit d’intérêts majeur.

  • Jupiter se mue en Atlas, par Guillaume Berlat Proch et Moyen Orient.ch - Guillaume Berlat - 2 octobre 2017

    http://prochetmoyen-orient.ch/jupiter-se-mue-en-atlas

    « La parole est au peuple. La parole du peuple, c’est le souverain » (Charles de Gaulle). Manifestement, le président de la République est omniprésent sur la scène intérieure et sur la scène internationale, pris d’une boulimie jamais égalée de paroles même à l’époque de Nicolas Sarkozy…1 Pour ce qui est des actes, nous jugerons dans quelques mois. Emmanuel Macron veut transformer la France (Cf. les ordonnances sur la loi travail que nul ne conteste en réalité), changer le monde (Cf. son discours devant la 72e Assemblée générale de l’ONU à New-York le 19 septembre 20172) et aujourd’hui refonder l’Europe (Cf. son discours devant des étudiants venus de toute l’Europe dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne le 26 septembre 2017)3. Alors que l’Union européenne est marquée par un signe d’usure qui compromet son avenir (Cf. mise en route de la négociation sur le « Brexit », désaccord sur la répartition des migrants décidée il y a deux ans, sur l’évolution de la zone euro, mise en cause par la Hongrie et la Pologne du socle des valeurs fondamentales de l’Union et , ce qui est plus grave encore, sur les objectifs du projet européen), le docteur Macron livre urbi et orbi le diagnostic du mal qui frappe l’Europe et le remède miracle qu’il a dans sa trousse à outils4. Dans quel environnement se situe cette intervention ? Quel est son contenu ? Quelle pourrait être la suite de cette intervention ?

    L’ENVIRONNEMENT DE L’INTERVENTION
    Environnement global : il n’y a pas que des bonnes nouvelles
    Hormis, une légère remontée dans les sondages d’opinion, les jours précédant la divine intervention n’ont pas apporté que de bonnes nouvelles. Emmanuel Macron doit encaisser deux mauvaises nouvelles. Sur le plan intérieur, les résultats des élections sénatoriales du 24 septembre sont décevants pour la République en Marche. Surtout, ils augurent mal d’une possible majorité des deux tiers requises pour faire adopter sa réforme constitutionnelle comportant entre autres une réforme de la Justice alors que le président de la République veut exporter le modèle juridique français chez tous les mécréants. Le 28 septembre 2017, il était censé prononcer un important discours sur le thème de la sécurité qu’il annule en dernière minute. Sur le plan extérieur, le résultat des élections législatives en Allemagne du 24 septembre 2017 est pour le moins inquiétants au regard de son projet de réforme de l’Union économique et monétaire5. Le moins que l’on puisse dire est qu’ils ne correspondent pas entièrement au souhait d’Emmanuel Macron pour son projet de refondation de l’Europe6. En particulier, Berlin risque de ne pas suivre Paris sur son projet de réforme de la zone euro7 défendu fort à propos par un des conseillers du président de la République lorsque ce dernier était à Bercy8. Pire encore, son Europe rêvée9, ses ambitions risquent d’être contrariées par l’Allemagne. Il est vrai que nos partenaires européens, qui connaissent la France sur le bout du doigt, attendent des actes après les paroles.

    Environnement européen : la vie continue comme si de rien n’était
    Rappelons qu’après avoir prononcé son auguste intervention, Emmanuel Macron se rend à Lyon pour participer à un sommet franco-italien (27 septembre 2017) avant de s’envoler vers l’Estonie pour participer à un sommet européen sur le numérique (29 septembre 2017). On comprend bien que l’architecte-pompier Jupiter est sur tous les fronts à la fois. Pour ce qui est de sa vision de l’Europe, le sujet n’est pas entièrement vierge. Il l’évoque déjà dans son entretien à l’hebdomadaire Le Point dans lequel il qualifie la France de « phare de l’Europe »10. Mais, surtout, il formule des propositions particulièrement concrètes et détaillées dans des interventions publiques officielles : son discours prononcé lors de la semaine des ambassadeurs (29 août 2017)11 qu’il reprend pour certaines et les approfondissant lors de son intervention sur la colline du Pnyx, face au Parthénon, symbole de la démocratie, à Athènes (7 septembre 2017). « Aujourd’hui la souveraineté, la démocratie, la confiance sont en danger”, lance-t-il au premier jour de sa visite d’Etat en Grèce. « Ce soir, je veux que collectivement nous retrouvions la force de refonder notre Europe, en commençant par l’examen critique sans concession de ces dernières années » Emmanuel Macron réclame la création d’un parlement de la zone euro et indique qu’il faut que « nous puissions pendant six mois organiser des consultations, des conventions démocratiques ». Le ton est donné. Aux grands maux, les grands remèdes. Qu’en est-il de sa prestation à la Sorbonne à l’occasion de laquelle il veut faire la « pédagogie de son action » ?

    LA SUBSTANTIFIQUE MOËLLE DE L’INTERVENTION
    Débuté avant 35 minutes de retard (ne dit-on pas que l’exactitude est la politesse des rois), cette « initiative européenne » de 90 minutes est interminable, parfois lyrique, mystique12, parfois délirante, décousue, technocratique, partant dans tous les sens avec une inflation d’effets d’annonce. Si l’on prend la liberté de reconstruire ce discours, on pourrait l’organiser autour des trois axes suivants.

    Diagnostic notarial : l’Europe va très mal
    L’Europe est une idée ancienne qu’il faut nous réapproprier car les États membres se sont endormis sur leurs lauriers, pris par la langueur et l’habitude et par leur goût immodéré pour la bureaucratie. Ils ont laissé s’installer le doute. Ils ont bâti un édifice à l’abri des peuples en confiant leur sécurité à l’Amérique et leur économie à la mondialisation. Nous avons collectivement ignoré que le passé pourrait revenir. Or, il revient à travers le souverainisme, le repli, le protectionnisme et l’indentitarisme, toutes choses contre lesquelles nous pensions être immunisés. Aujourd’hui, l’Europe est faible, lente et inéquitable. Face aux nombreux défis mondiaux, nous devons préparer l’avenir. L’Europe doit défendre ses intérêts et ses valeurs en recherchant un équilibre dépassant ses divisions internes. Elle doit se fixer un cap autour de quelques principes simples débouchant sur une souveraineté européenne. Tout le discours est émaillé de références aux pères fondateurs (Monnet à Schumann) sans oublier pour les personnalités qui comptent, Jacques Delors. Il prend parfois un ton lyrique, enflammé qui nuit à la pertinence du propos. Le diagnostic revient à tous les endroits du discours, amoindrissant ainsi sa portée. Un hymne à la jeunesse que nous ne devons pas décevoir en lui consacrant la part importante qui lui revient dans nos réflexions et dans nos actions.

    Remèdes conceptuels : les six clés de la souveraineté européenne
    La construction d’une Europe forte passe par les six clés de la souveraineté européenne : (1) défendre notre sécurité (capacité européenne autonome de défense) ; (2) assurer notre souveraineté en maîtrisant nos frontières et en préservant nos valeurs (traiter humainement les vrais réfugiés et renvoyer les autres, travailler à la stabilisation des pays d’origine de l’immigration) ; (3) développer une politique étrangère en partenariat avec l’Afrique ; (4) préparer la transition écologique en développement un modèle économique et alimentaire nouveau (sécurité et souveraineté alimentaire) ; (5) préparer la révolution numérique (définir un cadre juridique approprié qui protège les libertés individuelles) ; faire de l’Europe une puissance économique et industrielle (à travers le développement d’une union économique et monétaire). Le président de la République marque son attachement à la culture, l’éducation, au triangle souveraineté/unité/démocratie, au respect de l’état de droit de manière décousue.

    Remèdes concrets : un inventaire à la Prévert de propositions
    À suivre l’exposé jupitérien, l’auditeur attentif est pris d’une sorte de tournis, bombardé qu’il est d’initiatives qui partent dans tous les sens sans la moindre hiérarchisation et sans le moindre chiffrement : initiative européenne d’intervention ; académie européenne du renseignement ; parquet européen contre la criminalité organisée et le terrorisme ; office européen de l’asile ; police des frontières européenne ; force européenne de protection civile ; aide publique européenne au développement financée par une taxe européenne sur les transactions financières13 ; budget européen de la zone euro, ministre des finances de la zone euro ; taxe carbone européenne ; fonds européen d’enquête de lutte contre les fraudes alimentaires ; marché européen de l’énergie ; expertise scientifique européenne indépendante (Cf. le scandale des glyphosates14) ; agence européenne de l’innovation numérique ; universités européennes ; harmonisation et reconnaissance des diplômes universitaires et secondaires ; Erasmus élargi ; obligation de parler deux langues européennes ; commission réduite à 15 membres ; élargissement de l’Union européenne à tous les pays respectant des valeurs (Balkans en particulier), voire demain au Royaume-Uni ; institution d’une Europe à plusieurs vitesses ; communautarisation des élections européennes en deux temps (2019 et 2024) ; lancement de conventions démocratiques sur l’avenir de l’Europe ; procureur commercial européen ; nouveau partenariat avec l’Allemagne (traité franco-allemand à l’occasion du 75e anniversaire du traité de l’Élysée) ; lancement immédiat d’un groupe de la refondation européenne….

    Que peut-on imaginer pour l’avenir proche et lointain de cette refondation de l’Union européenne qui va au-delà d’un mini-compromis15 ?

    LA SUITE DE L’INTERVENTION
    À l’évidence, comme souvent dans ses interventions, le discours de la Sorbonne pose problème dans sa méthodologie que dans son contenu.

    Méthodologie jupitérienne : la com’ d’abord et avant tout
    On peut tout d’abord s’étonner que les principales propositions contenues dans le discours du président de la République (déjà évoquées à Paris et à Athènes) se retrouvent dans les principaux médias plusieurs heures avant son prononcé. Du bon travail de l’équipe de communication de l’Élysée pour qui l’important n’est pas tant dans le contenu que dans l’annonce ! En raison de la politique de l’essuie-glace, cet évènement est destiné à être remplacé par un autre dans les heures qui suivent. Un discours éphémère pour une durée de vie éphémère. On peut ensuite, du point de vue de nos partenaires européens, au premier rang desquels les Allemands qui se trouvent dans une période délicate de composition d’un gouvernement de coalition, se poser la question de savoir s’ils apprécient cette méthode qui se trouve à l’opposé de la méthode communautaire et de la confiance minimale entre Berlin et Paris. Dans le langage courant, on appelle cela mettre quelqu’un au pied du mur. Encore une fois, Emmanuel Macron est pris à son propre jeu. À Berlin, on évoque en termes pudiques « une bonne base de travail ». Ce qui signifie, tout est à revoir en termes moins diplomatiques.

    On ne peut dans le même temps stigmatiser les souverainistes et s’inspirer de leur démarche pour jouer perso comme dans certains sports collectifs. Cela s’appelle une contradiction dans les termes. Pour renforcer sa main dans la construction européenne, la meilleure méthode est la persuasion dans la discrétion pour créer un momentum en sa faveur. La pire des méthodes est l’arrogance dans l’ostentation. Forcer la main conduit le plus souvent à braquer ses partenaires ! Telle est la principale leçon que tirent les diplomates ayant une bonne pratique de la diplomatie multilatérale. Prendre date en proposant sa vision de l’Europe est une chose, respecter ses partenaires en est une autre. Emmanuel Macron a tendance à confondre ces deux démarches pour forcer le destin. Nous ne sommes pas certains que cela ne soit pas perçu comme une forme d’arrogance à la française, venant d’un pays qui n’est pas un parangon de vertu, en particulier sur la question des déficits budgétaires. Le risque est grand que tout son édifice ne se délite au fil des semaines et des mois comme un vulgaire château de cartes. Notons au passage que le lendemain de ce discours, le premier ministre présente son projet de loi de finances 2018 qui fait apparaître les gagnants (Défense, écologie, justice, éducation, sécurité et asile) mais également les perdants au premier rang desquels figure le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (moins de crédits, moins d’emplois) qui est censé porter ce projet pharaonique. Où se situe la logique de cet exercice au pays de Descartes ?16 On peine à la trouver surtout pour un ministère régalien comme le Quai d’Orsay. Finie les déclarations d’amour de la semaine des ambassadeurs.

    Contenu irréaliste : la stratégie n’est pas au rendez-vous
    À lire et à relire l’interminable discours d’Emmanuel Macron, on peine à trouver un cap clair avec quelques objectifs précis et quelques mesures susceptibles de remettre l’Europe sur les bons rails dans un avenir rapproché. C’est une logorrhée à jet continu. L’exercice oral auquel s’est livré le président de la République, devant un parterre d’étudiants européens, relève de la parole ou de la prophétie auto-réalisatrice. Pas plus qu’à l’ONU, la semaine précédente, la saturation en propositions européennes – qui pour la plupart d’entre elles ont peu de chance d’être retenues – ne constitue la méthode pour avancer dans la bonne direction même s’il y a urgence. Il faut malheureusement donner du temps au temps pour construire la confiance. Les premières réactions allemandes sont pour le moins distantes surtout au moment où Siemens avale Alstom17. Au pays du pragmatisme, on quantifie les propositions et on prend ses distances. On ne peut critiquer l’approche structurelle et la pratiquer à outrance en proposant la mise en place de toute une série de structures. Commençons par faire mieux fonctionner celles qui existent par un effort de rationalisation et travaillons à la mise en place d’un multilatéralisme efficace. Le reste suivra forcément. Si les partenaires sont enclins à réformer l’Europe, nul ne donne son aval aux propositions concrètes, c’est que l’on qualifie « d’accueil poli »18. Tout le monde sait à Bruxelles que le diable est dans les détails. Le « macronisme », fondé sur du bricolage fait de bric et de broc19 ne semble pas être la meilleure approche pour répondre à des questions existentielles qui sont au cœur de la construction européenne, de sa survie à l’avenir. Il n’est pas aussi la meilleure manière de traiter nos amis allemands dont l’économie n’a jamais été aussi florissante20. Or, qu’en est-il aujourd’hui de la réalité du couple franco-allemand ? Le couple franco-allemand est un leurre. La France et l’Allemagne n’ont plus les mêmes intérêts convergents dans la construction européenne21.

    À Emmanuel Macron qui fait état d’un « consensus commun » (pléonasme, ou bien il y a consensus ou bien il n’y en a pas) entre Européens sur la nécessité de refonder l’UE au lendemain d’un dîner informel à Tallinn où ses propositions pour l’avenir de l’Europe ont reçu un « accueil poli mais prudent », la présidente lituanienne, Dalia Grybauskaite, sur Twitter, avant le dîner, a ainsi mis en garde ses partenaires : « Attention à éviter les mirages dans le désert ». Tout est dit en peu de mots.

    « L’hyperinformation et l’hypercommunication n’apportent pas de lumière dans l’obscurité »22. Transparence et pouvoir sont difficilement compatibles. Qui sème l’indécision, récolte l’incompréhension ! Aller encore plus loin en prônant un saut fédéraliste qui ne dit pas son nom (toujours plus d’Europe alors qu’on critique son inertie), c’est faire un cadeau en or à ceux qui rêvent de voir l’Union européenne exploser en vol. Alors, on fait des annonces de réforme pour donner le change, pour pouvoir dire que l’Europe continue et se transforme. Mais cette frénésie d’annonces risque surtout de masquer l’impuissance de l’Europe à se ressaisir et, par voie de conséquence, de la France à peser dans le débat. Car cela ne changera pas grand-chose23. « Vox clamantis in deserto ». Finalement, l’Europe a deux ennemis : ceux qui ne l’aiment pas et ceux qui l’aiment mal24. Emmanuel Macron aura peut-être, sans le vouloir, réussi le tour de force de réconcilier les deux extrêmes. La seule question important à laquelle ne répond pas Emmanuel Macron est de savoir si les 27/28 États membres voudront ou non, un jour prochain s’interroger sur la raison d’être de l’Europe au XXIe siècle et sur quelques objectifs simples unanimement partagés. Faute de quoi, il y a fort à parier que toutes les mesures proposées par le chef de l’État à la Sorbonne soient de nature à enrayer la crise de l’euro, à contrecarrer les forces centrifuges qui sont de plus en plus fortes, à enrayer l’absence de solidarité entre États membres, à empêcher la dislocation des règles européennes et cela en dépit de la mue récente de Jupiter en Atlas voulant porter l’Europe à lui tout seul.

    Guillaume Berlat 2 octobre 2017
    1 Grégoire Poussielgue, Macron n’entend laisser aucun temps mort, Les Échos, 25 septembre 2017, p. 3.

    2 Guillaume Berlat, Un prédicateur à Manhattan, www.prochetmoyen-orient.ch , 25 septembre 2017.

    3 Erik Emptaz, Europe Hop Hop !, Le Canard enchaîné, 27 septembre 2017, p. 1.

    4 Discours du président de la République, Emmanuel Macron sur la refondation de l’Europe, Sorbonne, 26 septembre 2017, www.elysee.fr , 27 septembre 2017.

    5 Dominique Quinio, L’Allemagne dans l’Europe, La Croix, 25 septembre 2017, p. 25.

    6 Bqstien Bonnefous/Cédric Pietralunga/Solenn de Royer, Un long dimanche de contrariétés pour Macron, Le Monde, 20 septembre 2017, p. 10.

    7 Cécile Ducourtieux/Jean-Pierre Stroobants, Berlin risque d’être plus réticent à la réforme de la zone euro, Le Monde, 26 septembre 2017, p. 6.

    8 Shahin Vallée/Pierpaolo Barbieri, « Il faut un budget pour la zone euro », Le Monde, 26 septembre 2017, p. .21.

    9 Éditorial, L’Europe rêvée d’Emmanuel Macron, Le Monde, 28 septembre 2017, p. 24.
    
10 Guillaume Berlat, Jupiter fait le point, www.prochetmoyen-orient.ch , 11 septembre 2017.

    11 Guillaume Berlat, Zeus a rendez-vous avec Hermès : vers une diplomatie de la transformation ?, www.prochetmoyen-orient.ch , 4 septembre 2017.

    12 Bastien Bonnefous/Solenn de Royer, Macron un président très spirituel, Le Monde, 24-25 septembre 2017, p. 8.

    13 Kemal Dervis, Une refonte de l’aide au développement pour réguler les flux de migrants, Le Monde, 28 septembre 2017, p. 7.

    14 Stéphane Foucart, Glyphosate : la France en pleine cacophonie, Le Monde, 27 septembre 2017, p. 7.

    15 Collectif, L’Europe mérite mieux qu’un mini-compromis, Le Monde, 28 septembre 2017, p. 7.

    16 Service international, Planète et société, Défense, écologie, éducation… les gagnants, Le Monde, 28 septembre 2017, p. 10.

    17 Martine Orange, Alstom-Siemens, un nouveau bradage industriel, www.mediapart.fr , 27 septembre 2017.

    18 Cécile Ducourtieux, L’accueil poli des Européens aux idées de Macron, Le Monde, 30 septembre 2017, p. 6. 

    19 Jean-Pierre Robin, Le « macronisme », du bricolage fait de bric et de broc, et fier de l’être, www.lefigaro.fr , 24 septembre 2017.

    20 Allemagne : Macron a la « trouille », Le Canard enchaîné, 27 septembre 2017, p. 2.

    21 Cécile Ducourtieux/Solenn de Royer, Macron détaille sa vision de l’Europe en ménageant Merkel, le Monde, 28 septembre 2017, p. 3.

    22 Byung-Chul Han, La société de transparence, PUF, 2017, p. 76.

    23 Martine Orange, « Le couple franco-allemand est un leurre », www.mediapart.fr , 26 septembre 2017.

    24 Jack Dion, La folle complainte des eurolâtres, Marianne, 22-28 septembre 2017, pp. 50-51.

    Articles repris par Les Crises https://www.les-crises.fr/jupiter-se-mue-en-atlas-par-guillaume-berlat
    #macron #discours #pensée #communication #médias #hypercommunication #union_européenne

    • Bonjour @alain1 Alain

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      Il y a moyen d’envoyer un mail.

      Sinon, par l’intermédiaire de « Poser une question » ou de contact sur le site de la Radio.

      Cela peut te paraitre compliqué, mais mettre une adresse mail en direct sur le web, c’est se faire spamer.

      Amicalement,
      André

  • Quand Messieurs Cahuc et Zylberberg découvrent la science | André Orléan | 12/09/2016
    http://www.alterecoplus.fr/quand-messieurs-cahuc-et-zylberberg-decouvrent-la-science/00012139

    LA GRANDE CONFUSION DES MÉTHODES

    Peut-on, pour autant, concernant le développement récent des expérimentations aléatoires parler d’une révolution qui aurait transformé l’économie en science expérimentale, comme se plaisent à le soutenir nos deux auteurs ? Si les mots ont un sens, on s’attendrait à un certain retentissement, au moins chez les premiers intéressés, à savoir les économistes. Quant au fait que le public n’en ait rien su jusqu’à la parution de ce livre, cela peut aisément être mis sur le compte du négationnisme ambiant qui a su étouffer l’affaire ! Pour évaluer l’impact de cette nouvelle méthodologie en économie, j’ai consulté le journal de l’American Economic Association qui est, aux dires mêmes de nos auteurs, « au cœur de la production de la connaissance la plus orthodoxe qui soit ». Faute de temps, je me suis limité aux 187 articles de l’année 2013. Le résultat est sans appel : sur les 187 articles publiés au cours de cette année, j’en ai compté au plus 7 pouvant être considérés comme utilisant – ou étant en lien – avec l’expérimentation aléatoire, soit 4%. Il est clair que cette méthode est loin d’avoir révolutionné la discipline.

    Pour relever ce score si pitoyable, je me suis tourné vers les travaux d’un économiste dont j’étais, par ailleurs, certain qu’il était pleinement conscient du caractère révolutionnaire de cette approche, à savoir Pierre Cahuc lui-même. J’ai consulté ses quinze derniers articles, de 2002 à aujourd’hui, et j’ai eu la surprise de constater que jamais il n’a employé cette méthode révolutionnaire ! Pour en savoir plus, j’ai regardé de plus près les 5 articles les plus récents qu’il a publiés dans la Revue économique (novembre 2007, mai 2004, novembre 2002, mai 2002 et mai 2001). Quatre de ceux-ci sont consacrés à un modèle purement théorique, sans application empirique .

    [...]

    Cependant, du fait même que ces études sont fort rares et qu’elles portent sur des objets très spécifiques, dans la suite du texte, ils sont conduits à prendre appui sur des études empiriques d’une tout autre nature, en les assimilant aux premières, toutes mises également dans un grand sac nommé la « méthode expérimentale ».

    [...]

    LES ENNEMIS IMAGINAIRES

    La suite du livre est des plus étonnantes. Il s’agit essentiellement pour nos auteurs de faire savoir que l’économie orthodoxe n’ignore pas la détresse sociale et qu’elle n’est pas du côté des nantis. S’ensuit une fastidieuse compilation de travaux qu’ils qualifient d’orthodoxes intéressés au logement des familles pauvres, à leur éducation, et au salaire minimum, censés nous persuader de quoi ?

    [...]

    Il faut dire que le débat est affreusement mal posé, ne serait-ce que parce que nos auteurs confondent les travaux économiques à proprement parler et les travaux des autres disciplines portant sur l’économie en tant qu’institution sociale. Il est clair que nos auteurs ne voient pas ces derniers d’un bon œil.

    DES CHOIX IDÉOLOGIQUES

    [...]

    Il semble bien que nos auteurs aient des préférences et qu’elles tombent du côté des vertus de la finance, injustement brocardée par les négationnistes et le Pape, nous disent-ils.

    [...]

    ASSUMONS LE DIVORCE ENTRE LES ÉCONOMISTES

    Nos deux auteurs soulignent que le fonctionnement des communautés scientifiques repose sur des « procédures d’évaluation par les pairs ». Ils accusent les économistes regroupés dans l’AFEP de vouloir la création d’une nouvelle section au Conseil national des universités (CNU) aux fins de se soustraire à cette évaluation. Il n’en est rien. C’est un mensonge. Nous sommes également pour l’évaluation par les pairs. Mais la question est celle de savoir qui sont nos pairs.

    • Contre l’intimidation économique | Collectif de journalistes | 12/09/2016
      http://www.alterecoplus.fr/contre-lintimidation-economique/00012141

      Deux économistes de renom ont trouvé le temps de produire un brûlot destiné à déconsidérer les économistes dit « hétérodoxes », qui ont surtout le tort de ne pas penser, ni de réfléchir selon les mêmes critères que les deux auteurs. Contre ces hérétiques, par ailleurs chercheurs et professeurs d’université reconnus, l’attaque est d’une violence tout à fait particulière. Ils seraient des « pseudo-scientifiques », rien moins que promoteurs d’un retour à l’obscurantisme.

      L’attaque se double d’une calomnie puisque ces hérétiques seraient du même acabit que les climato-sceptiques, qui niaient la réalité du réchauffement climatique et ses causes humaines ou, pire encore, que les « conseillers » stipendiés du lobby du tabac. Ce livre poursuit un but, affiché dès le titre : « Le négationnisme économique et comment s’en débarrasser ». Il s’agit bien de cela : éradiquer une manière de pensée différente, concurrente, afin de conserver le quasi-monopole intellectuel et académique acquis par des universitaires qui ne reconnaissent de fait que le jugement de ceux qui pensent comme eux-mêmes.

      Cette tentative d’intimidation s’étend aussi aux relais d’opinion. Les journalistes sont sommés de se ranger sous l’autorité de la vraie science économique et donc de bannir de leurs articles les références aux hétérodoxes.

      Nous journalistes réaffirmons que nous ne laisserons pas s’installer un climat de chasses aux sorcières sous couvert de promotion de la « vraie science ».

      [...]

      Luc Peillon (Libération)

      Adrien de Tricornot (Le Monde)

      Cyprien Boganda (L’Humanité Dimanche)

      Dominique Sicot (L’Humanité Dimanche)

      Catherine Boullay (France Inter)

      Antoine Mercier (France Culture)

      Christian Chavagneux (Alternatives Economiques)

      Laurent Jeanneau (Alternatives Economiques)

      Romaric Godin (La Tribune)

      Mathias Thépot (La Tribune)

      Emmanuel Lévy (Marianne)

      Hervé Nathan (Marianne)

      Antoine Peillon (La Croix)

      Laurent Mauduit (Mediapart )

      Martine Orange (Mediapart)

      Eric Aeschimann (L’Obs)

      Catherine André (VoxEurop)

  • Affaire Kerviel : selon une enquêtrice, la Société générale savait | France info
    http://www.franceinfo.fr/actu/faits-divers/article/affaire-kerviel-selon-une-enquetrice-la-societe-generale-savait-681091

    Selon Médiapart, la #Société_générale connaissait les agissements de son trader Jérôme #Kerviel, coupable d’avoir fait perdre cinq milliards d’euros à son employeur. Le site publie ce lundi le témoignage d’une enquêtrice chargée de l’affaire.

    L’auteure de l’article, Martine Orange, raconte comment la Société générale a pris en main l’enquête. Nathalie Le Roy « explique qu’elle a débarqué dans un monde qui lui est totalement inconnu, celui du monde bancaire qui est très compliqué ». La Société générale « se met à sa disposition », selon la journaliste de Mediapart. La banque a tout préparé, « les boîtes mails qui peuvent être saisies, les témoins, les ordniateurs qu’elle peut prendre ». Tout est donc « encadré ».

    https://static.franceinfo.fr/sites/default/files/asset/aod/2015/21/NET_FO_0c13d898-faae-4b25-b8bb-01a62b4d98e5.mp3

  • « #Areva est en perdition »
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/241-decembre-2014/article/areva-est-en-perdition-4885

    Tel est le titre d’un article récent de la journaliste Martine Orange (Médiapart, 18/11) après que le groupe nucléaire français a annoncé par communiqué qu’il « suspendait l’ensemble des perspectives financières qu’il s’était fixées pour l’exercice 2015 et 2016 ». Malgré des cessions de « quelque 7 milliards d’euros d’actifs en quelques années », il aurait besoin d’une « recapitalisation de l’ordre de 1,5 à 2 milliards d’euros » pour faire face à un endettement qui « atteint 4,7 milliards d’euros pour 4 milliards (...)

    #241_-_décembre_2014

    / #Niger, Areva, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs

  • Le travail du dimanche, une mesure au service des grands groupes
    http://multinationales.org/Le-travail-du-dimanche-une-mesure

    Le gouvernement français semble bien décidé à faciliter encore davantage l’ouverture des commerces le dimanche. Pourtant, le secteur du commerce se caractérise déjà par un droit du travail en lambeaux, et les règles en vigueur sur le travail dominical sont régulièrement contournées. Comme l’explique Martine Orange pour #Mediapart, l’ouverture des commerces le dimanche ne crée pas d’emplois - quoiqu’en dise le gouvernement et les lobbies économiques - et n’est même pas forcément économiquement rentable. En (...)

    Actualités

    / #France, #LVMH, #SNCF, #Unibail-Rodamco, #Grande_distribution, #Tourisme_et_loisirs, Mediapart, #droits_des_travailleurs, #Lobbying, #influence, #immobilier, #concentration, #Grande_distribution, normes et (...)

    #normes_et_régulations
    « http://www.mediapart.fr/journal/france/131114/le-travail-le-dimanche-servira-dabord-les-interets-des-grandes-enseignes »

  • Le capitalisme disséqué sur Arte
    14 OCTOBRE 2014 | PAR MARTINE ORANGE

    http://www.mediapart.fr/journal/economie/141014/le-capitalisme-disseque-sur-arte

    S’il n’y avait qu’une seule démonstration à retenir de cette série documentaire, ce serait peut-être celle de la destruction du mythe de l’économie comme science exacte. Un mythe qui trouve ses origines dès Adam Smith. « La richesse des nations d’Adam Smith a été vue comme le pendant de la physique de Newton, établie à peu près au même moment », y explique un historien. Cette pensée que les lois du capitalisme relèvent du droit naturel, de l’ordre immuable des choses, et donc ne sauraient être discutées, irrigue encore toute la pensée économique et politique. À quoi rime, disent les bons esprits, de se rebeller contre la gravité universelle ?

    Sous couvert de science exacte, les économistes ont ainsi évacué tout débat, ont feint d’être hors d’atteinte du politique. Tout prouve au contraire que leurs théories, et leur mise en application de ces dernières, étaient totalement politiques, que leur science était une science humaine, trop humaine, avec ses partis pris, ses omissions, ses impensés. Tous ont éludé, déformé des idées, des faits, en fonction de leurs intérêts.

    Cela commence dès Adam Smith, l’auteur de la fameuse main invisible du marché. Une expression qui ne se retrouve qu’une seule fois dans son livre et avec une tout autre signification, comme il est rappelé. Mais pour les besoins de la cause, pour prouver que le marché est parfait et a réponse à tout, ses successeurs la détourneront. De même, dans un autre ouvrage, La Théorie des sentiments moraux, censé être le pendant de La Richesse des nations, Adam Smith prônait l’intérêt personnel mais aussi la responsabilité sociale, en une vision très empreinte de protestantisme. Tout cela a été vite oublié. De révisions en omissions, on aboutit à Milton Friedman, lui substituant l’avidité, principe moteur de toutes les actions humaines, justification fondamentale du capitalisme. Des historiens et des anthropologues viennent souligner à point que le profit n’est pas inhérent à la nature humaine, qu’il y a eu, à d’autres époques, d’autres organisations sociales, qui, tout en pratiquant l’échange et le commerce, n’avaient pas l’avidité comme but.

    Une tache indélébile, cependant, marque la science économique dès son origine : l’absence de toute référence à l’esclavagisme. Le père fondateur, Adam Smith, ne pouvait rien ignorer de la traite des esclaves – des bateaux revenaient régulièrement en Écosse au retour de leur sinistre périple triangulaire. Pourtant, il ne souffle pas un mot sur la question de l’esclavage, de l’exploitation de l’homme par l’homme, de la marchandisation de l’humain, dans son livre. Terrible silence qui marquera l’économie pendant des décennies.

    Un autre économiste, Anton Wilhelm Amo, que le documentaire fait redécouvrir, souligne bien dès la fin du XVIIIe siècle cette terrible absence. Cet économiste est hors norme : esclave noir, affranchi par son maître, un duc allemand, il passera deux doctorats en droit et en économie, en Allemagne. Ses travaux furent les premiers à dénoncer l’esclavagisme, à démontrer l’irrationalité de la prétendue rationalité économique, aboutissant à réduire les hommes en marchandises. Il soulignait l’impossibilité de séparer les réalités humaines et sociales des réalités économiques. Il mourut, oublié, au Ghana. Et ses travaux, trop dérangeants, ont été vite ensevelis.

    Ce refus de penser l’humain est au cœur d’une des dérives de la science économique, qui a préféré se réfugier dans les mathématiques. Il faudra attendre Karl Marx pour que soit mise en lumière l’importance des forces sociales. Mais de Karl Marx, on ne retient plus que l’auteur du Manifeste du parti communiste, censé être totalement discrédité depuis la chute du Mur et l’effondrement du communisme. On oublie, comme y insistent à juste titre plusieurs experts, qu’il fut d’abord et reste un formidable observateur et théoricien des fonctionnements du capitalisme.

  • Bolloré à l’abri de la justice
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/237-juillet-aout-2014/article/bollore-a-l-abri-de-la-justice-4762

    « C’est fou le désordre qui règne au Palais de Justice ! », s’étonne Martine Orange (« Le curieux destin d’une plainte contre l’empire Rivaud-Bolloré », Mediapart, 25/06) « Les dossiers n’arrêtent pas de se perdre : ainsi de la plainte avec constitution de partie civile déposée par Micheline de Rivaud. Depuis des années, l’héritière du groupe Rivaud conteste les conditions dans lesquelles a été organisé l’héritage de son père en 1971 » au profit du comte de Ribes. « Le dossier, pourtant "classé sensible", a (...)

    #237_-_juillet_août_2014

    / Bolloré, #Affaires_en_France, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs

    #Bolloré

  • Les dessous de la nouvelle tentative de « putsch » contre le PDG de Veolia
    http://multinationales.org/Les-dessous-de-la-nouvelle

    Une nouvelle fois, la presse économique française fait état d’une tentative de « putsch » contre le Président directeur général de Veolia, Antoine Frérot. Selon Martine Orange, qui analyse ces événements pour #Mediapart, c’est cette fois, non plus Henri Proglio (patron d’EDF et auparavant de Veolia), mais la famille Dassault, actionnaire à 6% de l’entreprise, qui veut pousser le PDG vers la sortie. Il s’agirait de faire remonter le cours de l’action grâce à une action musclée de restructuration et de (...)

    #Actualités

    / Mediapart, #France, #Eau_et_assainissement, #Environnement_et_déchets, #Veolia_environnement, #Groupe_Dassault, #oligarchie, #influence, #État_français, #dirigeants_d'entreprises, #financiarisation, #FRÉROT_Antoine, #DASSAULT_Serge, #DASSAULT_Thierry, #PROGLIO_Henri, AZÉMA (...)

    #AZÉMA_David
    http://www.mediapart.fr/journal/france/160214/tentative-de-putsch-chez-veolia-saison-3

  •  » [Reprise] Scandale EADS / AMF : selon que vous serez etc.
    http://www.les-crises.fr/reprise-scandale-eads-amf-selon-que-vous-serez-etc

    EADS : le rapport qui accuse dirigeants et actionnaires

    08 avril 2008 | Par Martine Orange

    Mediapart s’est procuré le rapport d’enquête de l’Autorité des marchés financiers sur EADS, dont la synthèse est téléchargeable sur notre site. Les enquêteurs y relèvent les ventes massives d’actions réalisées par la plupart des dirigeants d’EADS et ses actionnaires de contrôle, Lagardère et DaimlerChrysler. Des cessions qu’ils auraient dû s’abstenir de faire, alors qu’ils étaient détenteurs d’au moins trois informations privilégiées : un budget-plan qui montrait une nette dégradation de la rentabilité future d’Airbus dès juin 2005, des problèmes d’industrialisation de l’A 380, une révision complète du programme de l’A 350.

    C’est le rapport que tout le monde attend. Un long rapport de quatre-vingt-quatorze pages, dont Mediapart a pu prendre connaissance. Dans un style précis, les enquêteurs de l’autorité des marchés financiers (AMF) y retracent toutes les informations qui ont circulé chez EADS au cours de cette période décisive, entre le 1er mai 2005 et le 13 juin 2006 (lire en pièce jointe, la synthèse du rapport de l’AMF).

    Ils s’efforcent de démêler les écheveaux du connu et du plausible pour retrouver les faits. Avec une préoccupation constante : « Les actionnaires de contrôle et les principaux dirigeants du groupe EADS disposaient-ils, lorsqu’ils ont cédé leurs titres, d’informations que le marché n’avait pas et qui auraient dû les conduire à s’en abstenir ? Le cas échéant, le marché aurait-il dû, ou non, avoir ces informations ? »

    Car il faut bien tenter d’élucider les ventes d’actions par les dirigeants et les actionnaires d’EADS entre novembre 2005 et avril 2006, deux mois avant que le groupe ne fasse état des ses problèmes sur l’A380 et l’A350. Des cessions massives, comme le constate le rapport. « Entre le 19 juillet 2005 et le 13 juin 2006, sur les 21 membres des comités exécutifs d’EADS et d’Airbus, 17 ont cédé un montant total de 1.708.600 actions issues de l’exercice de leurs stock-options pour une plus-value brute de près de 20 millions d’euros. Parmi eux, 11 des dirigeants du groupe ont exercé l’intégralité de leurs options exerçables au 13 juin 2006, c’est-à-dire celles issues des plans d’attribution des exercices 2000 à 2003. »

    Avant de relever une étrangeté : « Pourtant, pour les dirigeants imposables en France, les options issues des plans de 2002 et 2003 étaient fiscalement indisponibles, puisqu’elles avaient été attribuées moins de quatre ans auparavant, si bien que la plus-value résultant de leur vente fut imposée en tant que salaire. » Une incongruité en regard des trésors d’imagination auxquels peuvent avoir recours les dirigeants pour ne pas payer un centime de trop au fisc.

    Autre observation surprenante : « 95% des titres cédés l’ont été soit entre le 9 et le 29 novembre, soit entre le 8 et le 24 mars [...] Aucune transaction n’est intervenue, en revanche, lors de la fenêtre suivante, ouverte du 16 mai au 5 juin 2006, et la fenêtre d’exercice précédente, ouverte du 27 juillet au 16 août 2005, n’a été que marginalement utilisée. » Interrogés lors de leur audition, plusieurs dirigeants ont avancé que lever leurs options à ces dates n’aurait pas été intéressant, le cours de l’action étant inférieur à celui de l’option.

    Ce que contestent partiellement les enquêteurs de l’AMF, au moins pour les options attribuées en 2000 et 2002. Ils remarquent aussi que si le cours du titre rendait la vente plus attractive à partir de novembre 2005, « le caractère massif des cessions observées pourrait aussi a contrario témoigner d’une absence de confiance dans la poursuite de la progression du cours ».

    2 milliards pour chacun des deux actionnaires de contrôle

    Le comportement des deux actionnaires principaux, les groupes Lagardère et DaimlerChrysler, suscite encore plus d’interrogations chez les enquêteurs de l’AMF. En avril 2006, chacun d’entre eux a réalisé une vente à terme « de plus de 61 millions d’actions EADS pour un montant proche de 2 milliards d’euros », écrit le rapport.

    Ces opérations, envisagées dès la fin du printemps 2005, ont été retardées en raison des discussions « avec le gouvernement français et la présidence de la République mais aussi avec le gouvernement allemand ». Finalement, ce n’est que fin mars 2006 que les deux groupes ont obtenu le feu vert.....

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    #Lagardère
    #Daimler-Chrysler
    #dirigeants

  • « Ecotaxe : une affaire hallucinante »

    http://alternatives-economiques.fr/blogs/parienty/2013/11/01/ecotaxe-une-affaire-hallucinante

    L’affaire de l’ecotaxe révèle les profonds dysfonctionnements du processus législatif et, plus généralement, de la prise de décision publique en France. Les principaux points qui ont été mis en lumière ces derniers jours (notamment par une enquête très précise de Martine Orange dans Mediapart) sont les suivants :
    – La taxe n’est pas du tout fonction des rejets de carbone des camions dans l’atmosphère, mais des kilomètres parcourus sur la majorité des routes nationales et certaines routes départementales. Malgré son nom, elle vise à faire payer un droit d’usage des infrastructures plus que des dommages à l’environnement.
    – Des portiques enregistrent le passage des camions et permettent de calculer la taxe due. Ce travail de collecte est confié à une entreprise italienne, Ecomouv, pour une rémunération garantie de 250 millions d’euros par an, dans le cadre d’un partenariat public – privé (PPP). Si le gouvernement renonce à mettre en œuvre l’écotaxe, il devra à Ecomouv une somme de 800 millions d’euros

    (merci http://seenthis.net/people/tbn de m’avoir encouragé a poster le lien...)