person:marx

  • #Thain_Parnell : La prostitution est au cœur de l’oppression des femmes – alors pourquoi beaucoup de gens de gauche la défendent-ils ?

    Pendant des décennies, la plupart des gens de gauches admettaient que la prostitution était au cœur de l’oppression des femmes. Cependant, il y a eu un renversement brutal, au cours des dix dernières années.

    À présent, de nombreux partisans de la gauche plaident pour une légalisation complète du commerce du sexe. Des expressions telles que « les droits des travailleur-euses du sexe » masquent le fait que ceux qui profitent de la vente et ceux qui violentent des femmes, des filles, des garçons et des hommes sont ceux qui sont protégés.

    Parallèlement, même de puissantes organisations de défense des droits humains, comme Amnesty International, semblent s’être orientées en faveur de la prostitution.

    Le plus intrigant est la toute récente tendance de défenseurs de la prostitution qui se disent marxistes et refusent de prêter attention à la position réelle de Marx à ce sujet.

    « Il est évident, du reste, qu’avec l’abolition du régime de production actuel, disparaîtra la communauté des femmes qui en découle, c’est-à-dire la prostitution officielle et non officielle. »[1]

    Il y a plus d’un siècle, Marx a compris que, sans abolir l’industrie de la prostitution, la pleine libération des femmes ne pourrait jamais être pleinement réalisée.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://morningstaronline.co.uk/article/f/prostitution-central-womens-oppression-so-why-do-many-left-defe
    #traite #prostitution #commerce_du_sexe #capitalisme #racisme #marx

  • Marx still haunts capitalism two hundred years on | The Charnel-House

    https://thecharnelhouse.org/2018/05/05/marx-still-haunts-capitalism-two-hundred-years-on

    *

    “The bourgeoisie will remember my carbuncles until their dying day.”*

    — Marx to Engels, 1867

    Indeed, it would seem they haven’t forgotten him. Over the last few weeks, major bourgeois news outlets have congratulated Marx for “being right” about capitalism: New York Times, Guardian, Financial Times, Independent, and even Vice. Little consolation, all this posthumous praise, for while capitalism remains unstable as ever, the prospect of proletarian revolution feels far away. Perhaps it is less embarrassing than Jonathan Spargo, Marx’s first American biographer, taking to the pages of the New York Times a hundred years ago to enlist Marx to the side of the Entente: “Today Is the 100th anniversary of Marx’s birth: Bitterly opposed to Prussia and an ardent admirer of America, his record shows where he would have stood in the present war.”

    #karl_marx#capitalisme

  • Tous unis dans la mort
    https://www.domainepublic.net/Tous-unis-dans-la-mort.html

    Expo du 24/01 au 03/03/2019 En 1948, la vie des auteurs Sergej Eisenstein, Marie-Elisabeth Belpaire, Jacques Feyder, Cissy van Marxveldt et de bien d’autres a pris fin. Septante ans plus tard, en 2019, la protection du droit d’auteur sur leur œuvre expire. Les créations finissent donc dans le domaine public et sont maintenant disponibles à la réutilisation. Avec Cinéma Nova et Plus-tôt Te laat, Constant célèbre cette descente et cette résurrection synchrone par un collage blasphématoire, une vitrine (...)

    #Agenda

    « https://www.nova-cinema.org »
    « http://www.pttl.be »
    « https://www.packed.be/fr »

  • The Strategy of International Class Struggle and the Political Fight Against Capitalist Reaction in 2019 - World Socialist Web Site

    https://www.wsws.org/en/articles/2019/01/03/pers-j03.html

    The Strategy of International Class Struggle and the Political Fight Against Capitalist Reaction in 2019
    3 January 2019

    As this statement was being completed, the International Committee of the Fourth International learned of the untimely death due to cancer, on December 31, 2018 at the age of 57, of its comrade Halil Celik, the founder and leader of its sympathizing group in Turkey, Sosyalist Eşitlik. This statement is dedicated to the memory of this intransigent revolutionary and fighter for Trotskyism.

    1. At the start of last year, the International Committee of the Fourth International (ICFI) stated: “This new year of 2018—the bicentenary of Marx’s birth—will be characterized, above all, by an immense intensification of social tensions and an escalation of class conflict around the world.”

    #capitalisme

  • Marx still haunts capitalism two hundred years on | The Charnel-House

    https://thecharnelhouse.org/2018/05/05/marx-still-haunts-capitalism-two-hundred-years-on

    Indeed, it would seem they haven’t forgotten him. Over the last few weeks, major bourgeois news outlets have congratulated Marx for “being right” about capitalism: New York Times, Guardian, Financial Times, Independent, and even Vice. Little consolation, all this posthumous praise, for while capitalism remains unstable as ever, the prospect of proletarian revolution feels far away. Perhaps it is less embarrassing than Jonathan Spargo, Marx’s first American biographer, taking to the pages of the New York Times a hundred years ago to enlist Marx to the side of the Entente: “Today Is the 100th anniversary of Marx’s birth: Bitterly opposed to Prussia and an ardent admirer of America, his record shows where he would have stood in the present war.”

    #karl_marx #capitalisme #histoire

  • Romain Goupil aurait-il mieux fait de mourir à trente ans ?
    https://comptoir.org/2018/03/28/romain-goupil-aurait-il-mieux-fait-de-mourir-a-trente-ans
    https://www.dailymotion.com/video/x6ge5tf

    « Il n’y a pas eu de drames sanglants, on n’a pas de sang sur les mains, […] on s’est amusé au-delà de toute imagination . » Romain Goupil évoque de nouveau sa jeunesse. Nous sommes en 2018, les années ont passé, il n’est plus “voix off”, mais face à la caméra de la chaine Public Sénat. Cette fois-ci le ton est léger et détendu. On pourrait s’interroger sur la véracité de la première partie de la citation. En tant que responsable du service d’ordre d’un des mouvements politiques les plus violents d’une époque violente, Romain Goupil n’a t-il vraiment pas de sang sur les mains ? Les preuves abondent dans le sens contraire. Les actions commandos étaient non seulement organisées, mais filmées par ses propres soins. Cette question en amène une autre : Romain Goupil pense-t-il qu’il n’y a pas de sang dans un CRS – ou plutôt, que faire couler le sang d’un CRS, ce n’est pas très grave ? Est-ce parce que les CRS étaient des “ennemis de classe” ? Peut-être, mais certainement pas dans un sens révolutionnaire.

    Le Romain Goupil auteur de ces paroles a amorcé son tournant conservateur il y a déjà longtemps, soutenu l’invasion américaine en Irak, puis Emmanuel Macron. Était-ce parce que ces flics étaient, à l’inverse, et pour reprendre le mot de Pasolini, de simples fils de prolétaires, dont la vie n’avait aucune valeur au regard de l’étudiant ? Pour répondre à ces questions, il faut interroger la seconde partie de la phrase (« on s’est amusé au-delà de toute imagination »), et la mettre en correspondance avec les revendications martiales pré-citées. Pourquoi cette différence de ton ? En 1968, Romain Goupil appelait à la révolution. La Ligue communiste revendiquait la création « d’une armée plus forte que l’armée bourgeoise, d’une police plus forte que la police bourgeoise » – des propos, là encore, rapportés par l’objectif de Goupil. Tout cela, simplement pour s’amuser ?

  • Jan Waclav Makhaïski, Anciens et nouveaux maîtres, 1905

    http://sniadecki.wordpress.com/2017/11/08/makhaiski-bolcheviks

    Le centenaire de la #Révolution_Russe

    Voici cent ans, la révolution russe mettait à bas le régime tsariste. En octobre 1917 la prise du pouvoir par les bolchéviks, avec à leur tête #Lénine instaura ce qu’il appelait le « communisme », en fait un capitalisme d’État. [...]

    Nous vous proposons aujourd’hui de rendre hommage à la mémoire d’un visionnaire injustement oublié Jan Waclav Makhaïski (1867-1926).

    Dès 1898, #Makhaïski soumet la social-démocratie allemande à une vive critique, d’un point de vue marxiste révolutionnaire, puis retourne sa critique « marxiste » contre les marxistes russes, le #marxisme et finalement contre Marx lui-même et le socialisme en général. Il aboutit à une conclusion paradoxale et extrême : le #socialisme ne serait que l’idéologie d’intellectuels qui tirent avantage de la position charnière qu’ils occupent au sein de la société capitaliste – par le contrôle de la production et la gestion de l’économie – ainsi que de leur monopole des connaissances, pour tenter de s’ériger en nouvelle classe dominante. En Russie, ce sera la #bureaucratie ; en Occident, la #technocratie.

    Cette classe ascendante de « capitalistes du savoir » serait limitée dans ses visées par le cadre étroit du capitalisme traditionnel et se servirait donc de la cause ouvrière afin de promouvoir ses propres intérêts. Cette analyse originale eut un certain retentissement à l’époque et inspira une activité révolutionnaire non négligeable dans la Russie des années 1905-1912, sous le vocable de « makhaïévchtchina » du nom de son initiateur.

    Les questions posées par Makhaïski sur la nature et le rôle du socialisme, ainsi que sur la place et la fonction des intellectuels dans une société industrielle, capitaliste ou socialiste, gardent aujourd’hui encore toute leur actualité, au regard de l’extrême bureaucratisation de nos sociétés et du développement de l’industrie culturelle et médiatique.

    L’illustration de #Clifford_Harper se trouve également sans le nom de Marx sur le livre...

  • Erik Olin Wright : « Les rapports de classe se sont historiquement complexifiés » | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/les-rapports-de-classe-se-sont-historiquement-complexifies-erik-olin-wright

    Après avoir longtemps travaillé sur une redéfinition des classes sociales à partir des transformations contemporaines et des apports sociologiques à Marx, le professeur de sociologie à l’université du Wisconsin (États-Unis) cherche, dans son ouvrage Utopies réelles (1), une voie scientifique pour des alternatives afin d’« éroder le capitalisme ».

    cc @colporteur

    • Avec votre livre Utopies réelles, vous cherchez à penser un monde nouveau. Pourquoi utilisez-vous cette expression ?

      Erik Olin Wright Le terme d’« utopies réelles » est un oxymore. Il s’agit surtout d’une forme de provocation délibérée qui nous oblige à réfléchir sur les deux composantes de cet oxymore. Pris séparément, le terme d’utopie signifie que nous devrions nous consacrer à nos aspirations émancipatrices les plus élevées et ne pas nous limiter seulement à nos aspirations concrètes. Le terme « réel » vient plutôt nous rappeler que nous devons rester lucides et nous intéresser à la question pratique de la transformation, et plus particulièrement aux conséquences non intentionnelles de nos actions. Lorsqu’il s’agit de penser des alternatives concrètes au capitalisme, il est en effet souhaitable de saisir la nature et le devenir des obstacles qui interfèrent sur nos stratégies de transformation.

      Vous en faites la démonstration dans cet ouvrage : en quoi le capitalisme est-il nuisible ?

      Erik Olin Wright Pour produire une critique profonde du capitalisme, il faut commencer par clarifier les valeurs qui nous permettent d’évaluer les différents systèmes. La démarche qui consiste à porter un jugement normatif sur le système capitaliste est un problème difficile en soi car nous avons besoin de cibler clairement ce qui le caractérise. Certains problèmes sociaux relèvent spécifiquement de la domination capitaliste, d’autres non. Dans le livre, je me suis concentré sur deux dimensions bien distinctes qui n’épuisent en rien la question de l’oppression et de la domination sociale. Il y a d’autres formes de domination qui ne relèvent pas intrinsèquement de la domination capitaliste de classe. De la même manière, la question de l’émancipation est multidimensionnelle. Il ne s’agit pas seulement de limiter cette question aux seuls rapports de classe mais de l’ouvrir, notamment, aux rapports de genre et de race. Toutes ces questions sont interconnectées. Et on ne peut plus dire aujourd’hui que l’émancipation de classe constitue la condition suffisante et nécessaire de l’émancipation humaine.

      Quelles sont ces deux dimensions ?

      Erik Olin Wright La première dimension se centre sur la question des inégalités, c’est-à-dire la question classique de l’exploitation capitaliste. Le capitalisme génère des formes spécifiques et intrinsèques d’inégalités qui entravent l’épanouissement humain. La seconde dimension se concentre davantage sur la question de la démocratie. Le capitalisme bloque intrinsèquement la démocratisation de la démocratie. Ce système pose une limitation au mode de vie démocratique. À partir de ces deux dimensions centrales, la thèse fondamentale du livre consiste à dire qu’il est possible de réaliser les valeurs d’égalité et de démocratie, si nous sommes capables de transformer durablement la structure de base des relations de classe capitalistes en nous appuyant sur une critique scientifique de cette structure de base. Ma démarche intellectuelle est donc motivée par un idéal scientifique : sortir du capitalisme suppose de construire scientifiquement cette voie de sortie.

      La « science sociale émancipatrice » que vous définissez rompt-elle avec le marxisme ? Ou est-ce une manière de revigorer la tradition marxiste qui se réclame du « socialisme scientifique » ?

      Erik Olin Wright Je suis ravi que vous utilisiez l’expression « tradition marxiste » plutôt que le terme plus doctrinaire de « marxisme ». Je pense que c’est la bonne manière de nommer les choses lorsque nous souhaitons élaborer et enrichir cet espace intellectuel et théorique. Bien que mes travaux de recherche s’inscrivent encore dans le cadre de cet espace intellectuel, je ne conçois plus le marxisme comme une théorie englobante, par essence incompatible avec d’autres approches sociologiques. Certes, la tradition marxiste partage un certain nombre de problèmes et de concepts, mais elle a produit des types différents de théorisations. Une science sociale émancipatrice cherche selon moi aujourd’hui à produire une connaissance scientifique des différentes formes d’oppression que subissent les individus. La dimension « émancipatrice » contient donc incontestablement une dimension morale.

      Vous parlez d’« éroder le capitalisme » ?

      Erik Olin Wright La question est en effet de savoir comment envisager une transformation post-capitaliste d’un système économique et social dominé par des rapports de classe capitalistes. La théorie de la transformation que je propose est un début de réponse. Tout d’abord, il faut distinguer trois formes de transformations sociales complémentaires : les transformations par la rupture, les transformations interstitielles et les transformations symbiotiques. Chacune d’entre elles se réclame d’une tradition politique, mobilise des acteurs collectifs différents et développe une stratégie particulière par rapport à l’État et à la classe capitaliste. La première, associée au socialisme révolutionnaire, mobilise des classes sociales organisées en partis politiques et vise à renverser l’État en affrontant violemment la bourgeoisie. La deuxième, assez proche des stratégies anarchistes, construit des alternatives émancipatrices dans les niches et les marges de la société capitaliste en dehors de l’État et ignore les classes dirigeantes. Et la troisième, plus proche de la social-démocratie, favorise la création de coalitions de forces sociales issues du monde du travail afin de lutter à l’intérieur des institutions en faisant alliance avec les classes dirigeantes. Les utopies réelles s’élaborent principalement à travers le jeu entre les stratégies interstitielles et symbiotiques, même s’il existe des circonstances au cours desquelles des stratégies de rupture peuvent aussi intervenir. Le but, pour moi, n’est pas de stabiliser ou de domestiquer le capitalisme, mais de destituer à long terme les rapports de domination capitaliste au sein de l’économie.

      Pourriez-vous donner des exemples plus précis de ces « utopies réelles » ?

      Erik Olin Wright Je mentionnerai trois exemples d’utopie réelle : Wikipédia, les coopératives de travailleurs autogérées et le revenu universel de base. L’exemple que j’aime donner à mes étudiants est celui de Wikipédia. Wikipédia est un moyen anticapitaliste et collaboratif de produire et de diffuser du savoir à l’échelle mondiale. C’est une entreprise intellectuelle hors normes, qui réunit plus de 700 000 personnes collaborant gratuitement selon le principe marxien « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins » pour produire la meilleure encyclopédie mondiale possible. Wikipédia a anéanti la concurrence. Plus personne n’oserait se lancer ou acheter une encyclopédie commerciale. L’accès est libre pour tout le monde, même dans les pays les plus pauvres. Il suffit d’avoir Internet dans un lieu public. Wikipédia est une combinaison intéressante de transformations interstitielles et de stratégies volontaristes. Les coopératives de travailleurs autogérées – je signale le conglomérat de coopératives Mondragon qui se situe au Pays basque espagnol – constituent également une manière alternative d’organiser la production.

      Pour définir ce que vous nommez le socialisme, vous dites qu’il faut renforcer le « pouvoir d’agir social ». De quoi s’agit-il ?

      Erik Olin Wright Le socialisme, que je distingue du capitalisme et de l’étatisme, est une structure économique dans laquelle les moyens de production appartiennent collectivement à la société, c’est-à-dire le pouvoir social. Ce pouvoir social est enraciné dans la capacité de mobiliser des individus dans des actions collectives et de coopération volontaire au sein de la société civile. Le pouvoir social est ici à distinguer du pouvoir économique, fondé sur la propriété et le contrôle des ressources économiques, et du pouvoir étatique, fondé sur le contrôle de la production de règles collectives. Ainsi, l’idée d’un socialisme enraciné dans le pouvoir social diffère des définitions déjà admises dans la mesure où il ne se limite pas seulement à organiser politiquement la classe ouvrière, mais vise également à renforcer ce que j’appelle le pouvoir d’agir social, c’est-à-dire la capacité collective des individus à s’auto-organiser démocratiquement et à contrôler efficacement la production et la distribution des biens et des services.

      L’affrontement de classe demeure une clé essentielle dans ce processus de renforcement du pouvoir d’agir social. Selon vous, est-ce toujours le moteur de l’histoire ?

      Erik Olin Wright L’affrontement de classe demeure une structure fondamentale pour penser les possibilités d’un changement social émancipateur. Néanmoins, cet affrontement polarisé s’est densifié. Il existe, pour reprendre votre terme, plusieurs moteurs contradictoires du changement historique. Le marxisme traditionnel a tenté de fusionner deux problèmes bien distincts, mais il faut selon moi les séparer analytiquement. C’est premièrement l’analyse des structures de pouvoir dans une société donnée et la manière dont ces structures bloquent ou favorisent des formes de changement social. Les rapports de classe se sont historiquement complexifiés. En particulier, les positions de classe contradictoires des cadres et des managers contiennent des propriétés relationnelles qui relèvent à la fois de la classe capitaliste et des travailleurs. Et deuxièmement, c’est la question d’une théorie de la trajectoire historique. Marx avait élaboré une solution brillante en proposant une théorie de l’impossibilité du capitalisme à long terme. Mais la vision marxienne de la trajectoire historique du capitalisme était trop déterministe. Je pense qu’il faut l’abandonner au profit d’une théorie plus modeste que j’appelle « théorie de la possibilité structurelle ». Cette théorie non prédictive revient à construire une feuille de route qui nous indiquerait les destinations possibles. Une cartographie du champ des possibles qui tiendrait compte des conditions sociales favorisant le développement historique d’alternatives durables au capitalisme.

      Dans vos précédents travaux non traduits en France (Class Counts, Reconstructing Marxism) , vous cherchez à redéfinir les classes sociales à l’aune des transformations du capitalisme. Pourriez-vous résumer vos analyses sociologiques ?

      Erik Olin Wright Dans l’histoire des sciences sociales, il existe plusieurs manières de parler des classes sociales. En France, les travaux de Pierre Bourdieu ont largement contribué à enrichir cette question. Certaines théories sociales utilisent le même concept de « classe » pour décrire des phénomènes sociaux différents. Il est donc important de distinguer quatre sous-problèmes : la question de la structure de classe, celle de la sociogenèse, celle de l’affrontement abordée précédemment et celle de la conscience de classe. Au sens sociologique, parler de classe sociale, c’est parler d’antagonismes et de conflits ; c’est distinguer vos amis, vos ennemis et vos potentiels alliés. Mais, si on veut comprendre la pertinence actuelle d’une approche sociologique en termes de classe, il ne faut pas hésiter à recourir à une métaphore sportive. Si nous raisonnons en ces termes, nous avons trois possibilités : nous pouvons décider quel jeu jouer entre nous, nous pouvons décider de discuter les règles du jeu et nous pouvons développer des stratégies à l’intérieur même de ces règles fixées par le jeu. Pour faire simple, l’analyse marxiste de classe s’est intéressée à la nature même du jeu. L’analyse wébérienne de classe s’est davantage intéressée aux règles du jeu capitalistes. Et l’approche néo-durkheimienne s’est penchée sur les stratégies des acteurs. La connexion entre l’analyse de classe et les utopies réelles est donc facile à voir : le but consiste à créer des stratégies pour produire de nouvelles règles du jeu et déstabiliser les participants en proposant un jeu alternatif où tout le monde est gagnant, contrairement à la métaphore sportive.
      (1) Utopies réelles, La Découverte, 613 pages, 28 euros.
      De l’étude des classes sociales aux utopies réelles

      Jeune étudiant, en France en 1967, Erik Olin Wright assiste aux débats qui secouent les intellectuels marxistes français. Cette expérience fera de lui un sociologue marxiste des plus actifs aux États-Unis. Il est président de l’American Sociological Association en 2012. Ses travaux traitent de l’étude des classes sociales. Dans Class Counts : Comparative Studies in Class Analysis

      (Cambridge, 1997), il utilise les données collectées dans plusieurs pays industrialisés. Il dirige un projet de recherche collectif international sur les utopies réelles.

  • Tendance Karl. Autour d’une tentative romanesque de Marx
    http://revueperiode.net/tendance-karl-autour-dune-tentative-romanesque-de-marx

    Karl Marx a tenté, dans sa jeunesse, d’écrire un roman, intitulé Scorpion et Félix. Il est notoire que les tentatives littéraires de Marx étaient plutôt médiocres, mais ce morceau de roman est révélateur d’une tendance rarement évoquée chez l’auteur du Capital. De sa jeunesse à sa maturité, Marx a été fasciné par la référentialité littéraire, dont il a abreuvé ses œuvres théoriques. Proche du poète et chroniqueur de la gauche hégélienne Heinrich Heine, et bien qu’admirateur de Balzac, Marx est à mille lieues de cette passion exclusive pour le « réalisme » romanesque qu’on a voulu lui prêter. Dans cette introduction à Scorpion et Félix (inédit jusqu’en 1929), Gabriele Pedullà nous fait découvrir un Marx « qui – disons-le clairement – parmi les communistes [des années 1930] n’aurait pu plaire qu’à André Breton et aux surréalistes. »

    #littérature #philosophie

  • Lafraaaaannnnnce dans ce qu’elle a de plus beau : Ses stars fêtent les 15 ans d’engagement opérationnel du Charles-de-Gaulle, le 1er janvier sur France 2
    http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2014/12/27/les-stars-fetent-les-15-ans-d-engagement-operatio

    Qu’ont en commun Michel Drucker, Nolwenn Leroy, Sofia Essaïdi, Patrick Fiori, Vincent Niclo, Elodie Gossuin, Estelle Lefébure, le chef Thierry, Marx Arnaud, Ducret Loick Peyron, Paul Hignard, Kendji Girac, Helene Segara et Yannick Noah ?

    Ils ont enregistré une émission sur le porte-avions français Charles-de-Gaule et cette émission sera diffusé le 1er janvier à 20h50. Histoire de fêter les 15 années d’opérations du PA qui sera la « star » de la soirée.

    (Voilà une année qui commence bien.)

  • Extrait de Panorama #géopoétique de #Kenneth_White
    http://www.larevuedesressources.org/extrait-de-panorama-geopoetique-de-kenneth-white,2725.html

    Une des définitions du postmoderne, celle de Lyotard, que l’on a déjà vue entre les lignes de la géocritique, c’est l’absence de « grands récits », comme ceux de Hegel, Comte, Marx, Huxley, Spencer… Je pense qu’il faut aller encore plus loin et tenter d’entrer dans un espace situé non seulement au-delà de tout ce qui est discours téléologique, mais en dehors de tout ce qui est mythique, religieux, métaphysique. Le même Lyotard parle d’une « orientation qui ouvrirait une nouvelle perspective ». C’est cette (...)

    #Kenneth_White

    / Kenneth White, #XXIe_siècle, géopoétique

    http://www.larevuedesressources.org/IMG/odt/Une_des_definitions_du_postmoderne.odt

  • Marxisme et social-démocratie : petit rétrospective :
    Gauche de droite, Gauche de combat : la social démocratie et nous. — Antoine MANESSIS
    http://www.legrandsoir.info/gauche-de-droite-gauche-de-combat-la-social-democratie-et-nous.html

    ❝La social-démocratie est un terme et une réalité politique polysémiques.

    En effet, définissant un courant politique, le sens du mot change avec l’évolution de ce même courant.

    Fondée par les pères du marxisme, Marx et Engels, la social-démocratie (S-D) fut la forme organisée du mouvementent révolutionnaire. Même si, notons-le, des courants réformistes existaient au sein de la social-démocratie. Des courants plus ou moins contrôlés du vivant des deux fondateurs et du dernier d’entre eux, Engels, qui mourut en 1895. Marx lui-même décrit la naissance de la S-D ainsi :
    « une coalition entre petits-bourgeois et ouvriers [...] enleva aux revendications sociales du prolétariat leur pointe révolutionnaire et [...] leur donna une tournure démocratique. On enleva aux revendications démocratiques de la petite-bourgeoisie leur forme purement politique et on fit ressortir leur pointe socialiste. C’est ainsi que fut créée la social-démocratie. »

  • « Les mots et les choses » de #Michel_Foucault est une des oeuvres fondatrice de la pensée « structuraliste ».
    http://www.youtube.com/watch?v=CVy_frFL7w4


    #Philosophie #Linguistique #Ethnologie #Epistémologie #Ordre #Vérité #Sciences_humaines #Homme_nouveau #Marxisme #Humanisme #Structuralisme #Livre #Pierre_Dumayet #Vidéo

    Une présentation de l’ouvrage :
    http://michelfoucault.fr/2010/03/13/les-mots-et-les-choses

    Les Mots et les Choses n’est pas tant l’histoire de la constitution des sciences humaines, pas plus que celle du discours. Ce qui importe n’est pas en premier lieu les linéaments hésitants de Foucault dans son histoire de la vérité, que l’hésitation elle même, ou plutôt faudrait-il dire la lutte de Foucault avec les mots pour l’instauration de cette nouvelle pratique discursive critique. Celle-ci prend pour objet le discours en tant que sujet historique. Mais cette instauration posait problème, car la possibilité même de l’analyse historique critique du discours demandait à être fondée au sein du discours. Pour le dire plus simplement : discourir sur les modes de constitution du discours avait pour préalable de forger dans la langue une seconde langue qui se prête à cette analyse.

  • Hurlements en faveur du réel
    http://naqoyqatsi.blog.lemonde.fr

    Hollande n’est pas le produit de la révolution populaire : le jeu banal du suffrage universel, qui ignore tout des grandes tâches historiques à résoudre, l’a hissé au sommet, lui, le faux plébéien fils de médecin qui a bien fait son chemin, du petit pensionnaire qu’il était à l’énarque voltairien, Président de la République Française qu’il est devenu, lui qui est dépourvu de brillant intellectuel, sans grandeur de caractère notable, sans aucune valeur exceptionnelle, car c’est un homme moyen de bonne volonté.

    #Hollande #Détournement #Marx #Lincoln #Hegel #Situ

  • Une synthèse fulgurante du marxisme par Marx lui-même :

    « Dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent en des rap­ports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de production qui corres­pondent à un degré de développement déterminé de leurs forces productives maté­rielles. L’ensemble de ces rapports de production constitue la structure économique de la société, la base concrète sur laquelle s’élève une superstructure juridique et politique et à la­quel­le correspondent des formes de conscience sociales déterminées. Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général. Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience. À un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production existants, ou, ce qui n’en est que l’expression juridique, avec les rapports de propriété au sein desquels elles s’étaient mues jusqu’alors. De formes de développement des forces productives qu’ils étaient ces rapports en deviennent des entraves. Alors s’ouvre une époque de révolution sociale. Le changement dans la base économique bouleverse plus ou moins rapidement toute l’énorme superstructure. Lorsqu’on considère de tels bouleversements, il faut toujours distin­guer entre le bouleversement matériel - qu’on peut constater d’une manière scientifiquement rigoureuse - des conditions de production économiques et les formes juridiques, politiques, religieuses, artistiques ou philosophiques, bref, les formes idéologiques sous lesquelles les hommes prennent conscience de ce conflit et le mènent jusqu’au bout. Pas plus qu’on ne juge un individu sur l’idée qu’il se fait de lui-même, on ne saurait juger une telle époque de boule­ver­se­ment sur sa conscience de soi ; il faut, au contraire, expliquer cette conscience par les contradictions de la vie matérielle, par le conflit qui existe entre les forces productives socia­les et les rapports de production. Une formation sociale ne disparaît jamais avant que soient développées toutes les forces productives qu’elle est assez large pour contenir, jamais des rapports de production nouveaux et supérieurs ne s’y substituent avant que les conditions d’existence matérielles de ces rapports soient écloses dans le sein même de la vieille société. C’est pourquoi l’humanité ne se pose jamais que des problèmes qu’elle peut résoudre, car, à y regarder de plus près, il se trouvera toujours, que le problème lui-même ne surgit que là où les conditions matérielles pour le résoudre existent déjà ou du moins sont en voie de devenir. À grands traits, les modes de production asiatique, antique, féodal et bourgeois moderne peuvent être qualifiés d’époques progressives de la formation sociale économique. Les rap­ports de production bourgeois sont la dernière forme contradictoire du processus de produc­tion sociale, contradictoire non pas dans le sens d’une contradiction individuelle, mais d’une contradiction qui naît des conditions d’existence sociale des individus ; cependant les forces productives qui se développent au sein de la société bourgeoise créent en même temps les conditions matérielles pour résoudre cette contradiction. Avec cette formation sociale s’achè­ve donc la préhistoire de la société humaine. »

    #Rapport_de_production
    #Forces_productives
    #Mode_de_production

  • Norway terrorist Breivik was an ardent subscriber to theories of ’Cultural Marxism’ | Crooks and Liars
    http://crooksandliars.com/david-neiwert/norway-terrorist-breivik-was-ardent-

    The concept has been mainstreamed in recent years, promoted — in a form stripped of its anti-Semitic elements — by a number of supposedly mainstream conservatives. We knew we had heard the phrase bandied about the past couple of years on Fox News, and went looking in Google to find out where we had heard it.

    Originally we thought the chief culprit would be Glenn Beck, who has indeed made a fetish out of Marxism on his show. But the chief promoter of the concept of “Cultural Marxism” on Fox News was none other than Andrew Breitbart:

    Breitbart has made a number of attacks on “Cultural Marxism” as a liberal phenomenon — such as his insistence that “political correctness is Cultural Marxism”. Indeed, Breitbart has made something of a fetish about using the phrase. Likewise he has made something of a fetish out of “Frankfurt School” theories.

    And as you can see from the above video, he got a nice national platform to promote the concept back in 2009 on Sean Hannity’s Fox News show — twice. This is a classic form of what acting as a “media transmitter,” repackaging ideas that originated on the racist/anti-Semitic Far Right and injecting them into the mainstream.